Le nouveau Consul connaît déjà les Etats-Unis. Il a été, de 1996 à 2000, Consul général à Los Angeles. Il revient, cette fois sur la côte Est, pour un Consulat nettement plus grand et aux fonctions plus politiques.
Depuis 2004, Guy Yelda était ambassadeur de France en Lituanie. A 53 ans, il devient Consul général. Le passage, d’Ambassadeur à Consul, n’est pas fréquent, mais il existe des précédents. “Au moins deux anciens Consuls à New York avaient auparavant été ambassadeurs” précise lui-même Guy Yelda, joint au téléphone dans son ambassade de Vilnius. “La taille respective de l’ambassade, très petite, et du Consulat, l’un des plus grands du monde, fait en tout cas que cette progression de carrière n’a rien d’anormal, explique un bon connaisseur des arcanes du Quai d’Orsay. Ca n’est sans doute pas une promotion éblouissante, mais ce n’est certainement pas une nomination-sanction”.
Le nouveau Consul connaît d’autant mieux l’Amérique qu’il y a aussi tenté l’aventure du privé. Après son passage au Consulat de Los Angeles, en disponiblité du Quai d’Orsay, il est resté en Californie pendant deux ans pour y ouvrir un cabinet de consultant. “Une expérience sur laquelle il vaut mieux être discret, dit-il en riant. Je suis tombé au plus mauvais moment, avec le 11 septembre et la crise qui s’en est suivie”.
A New York, Guy Yelda retrouvera un ancien camarade de promotion de l’ENA (Voltaire, 1980), Jean-Maurice Ripert, l’ambassadeur de France auprès des Nations Unies. Une promotion devenue célèbre dans l’histoire récente de la Vème république, au point qu’un téléfilm produit par Canal + et Arte est en cours de tournage (L’ENA, de Raoul Peck). Dominique de Villepin, Ségolène Royale et François Hollande y partagaient les mêmes bancs. Cette fameuse promotion Voltaire a donné à la République sept ministres et un nombre impressionnant de directeurs de cabinet, pour la plupart de gauche: diplômés à la veille de 1981 et de l’arrivée de François Mitterrand, ces jeunes gens se sont retrouvés propulsés au coeur du pouvoir.
Le nouveau Consul général arrivera à New York à la fin du mois d’août.
De Vilnius à New York
Du nouveau sur les toits
– Salon de Ning
Le très luxueux Peninsula Hotel a transformé son fameux Penn-Top. Le bar du 23ème étage s’appelle désormais Salon de Ning, ouvert le 16 mai dernier. Les grandes terrasses, avec vue sur la Vème avenue sont toujours là. La nouveauté, c’est la sino-ambiance, avec laques noires et rouges, tapisseries et meubles du Shanghaï des années 1930. Les grands lits à baldaquins, apparemment devenus la marque des bars à la mode, sont là aussi. Les cocktails sont évidemment très chers et les quelques en-cas carrément hors de prix. Mais la vue…
Salon de Ning, au Peninsula Hotel, (ouvert à tous)
700 Fifth Avenue at 55th Street. Tel: (212) 956 2888
– Highbar
Une autre ouverture (c’était le 20 mai) Midtown, pour la même clientèle sortie-des-bureaux-cocktails-à-18-dollars. Très belle vue, décoration à la hauteur (15ème étage).
Highbar 251 W. 48th St., (et 8ème avenue). Tel: 212-956-1300
– Eden
Le China Club (dont la réputation avait quelque peu chuté) n’est plus. En lieu et place de Jade Terrace ouvre “Eden”, un afterwork rooftop bar. La première a eu lieu jeudi 22 mai avec une soirée St Tropez Thursday, qui sera renouvelée chaque jeudi.
Eden-
268 W 47th St (8ème avenue) 212-398-3800
–The Pooldeck
Vue sur le Lincoln Center et Broadway pour ce nouveau venu de l’Upper West Side. En principe réservé à la clientèle de l’hôtel (Empire Hotel), mais avec un peu de persuasion, ça peut passer…
The Empire Hotel
44 West 63rd Street. Tel.212.265.7400
–Studio B Roof Garden
Studio B est un club et les voisins du quartier n’étaient paraît-il pas ravi d’apprendre que le lieu se doterait d’un toit ouvrant. C’est pourtant fait.
Studio B roof garden
259 Banker st, Brooklyn. Tel: 718 389 1880
Les ouvertures à surveiller
–Hudson Terrace, sur le toit d’une nouveau méga club (621 W 46th st. Tel: 212 228 4200. Ouverture “dans les prochains mois”…
–L’ex BED (fermé l’an dernier après la mort d’un client) devrait rouvrir sous le nom “Sky Garden” (530 West 27th st)
Les grands anciens
Ils ne sont pas nouveaux, mais on ne résiste pas à en rappeler l’existence…
–230 Fifth
On entre dans un immeuble de bureau tout en marbre et 20 étages plus haut c’est palmiers, parasols et vue imprenable sur l’Empire State Buidling, incontestablement la plus belle de New York. Il y a du monde, mais c’est en général tolérable. Après tout, le 230 est “le plus grand rooftop de New York”.
230 Fifth 230 5th avenue. Tel: 212 725 43 00.
–Grammercy Park Hotel
Pas si vieux (l’hôtel a rouvert après complète rénovation l’an dernier), la terrasse semi couverte, perdue dans la verdure, est à notre avis la plus belle de New York, avec vue sur le Chrysler Building et, en plongée, sur le Grammercy Park. Idéal pour un brunch ou breakfast. Mais encore faut-il y entrer: en principe réservé aux clients de l’hôtel. “Mais si vous vous présentez, on ne vous chassera pas” nous dit la très prévenante concierge.
Grammercy Park Hotel
2 Lexington Avenue. Tel 866 784 1300
–Hudson Hotel Sky Terrace
Encore un hôtel, décoré celui-là par Starck. La terrasse du 15ème étage est, là encore, réservée en principe aux “hotel guests”. Au cas où vous ne parviendriez pas à charmer le portier, il reste le Private Park, bar également en plein air, mais sans vue (en tout cas snas vue sur la ville…)
Hudson Hotel 356 West 58th street (between 8th et 9th avenue). 212 554 6303
–The Delancey
Sur le toit du célèbre club du Lower East Side.
The Delancey
168 Delancey St., 212 254 9920
Pour plein d’autres adresses de plein air, en hauteur ou pas, lire le bestseller 207 de French Morning: “Les meilleurs terrasses de NY”
Et pour enrichir la discussion, postez vos meilleures adresses de rooftops en terrasses en commentaire ci-contre.
–p–
Une scène française à New York…
Lui-même écrivain de théâtre et traducteur, Alain Malraux ambitionne de créer un théâtre français à New York. L’idée lui est venue il y a déjà quelques années. «Pour que le théâtre français retrouve enfin sa place», il faut reprendre le flambeau de l’Ubu Repertory Theater, aujourd’hui disparu. Crée par Françoise Kourilsky au début des années 1980, le théâtre était consacré à la représentation de pièces françaises en langue anglaise.
Theater France permettrait à son tour au meilleur du théâtre contemporain français et francophone (Florian Zeller, Yasmina Reza, Valère Novarina, Assia Djebar et bien d’autres) d’être joué à New York dans les deux langues. Des pièces anglophones ayant trait à la France y auraient aussi leur place. Son but, que «les grands anciens soient reconnus» et que «les nouveaux futurs ne le soient pas trop tard». À terme, Theater France devrait disposer d’une salle permanente dans la grosse pomme. Mais tout ou presque reste à faire.
La semaine dernière, le Consulat de France a accueilli en privé l’une des premières levées de rideau du théâtre, une représentation du Carrosse du Saint Sacrement de Prosper Mérimée.
Le «petit Malraux», comme il se désigne lui-même, partage son temps entre Paris et New York, où il dispose gracieusement d’un bureau dans les locaux des Services culturels de l’Ambassade de France. Un privilège certes, mais «pourvu que ça dure». Malgré le soutien indéfectible de Bernadette Chirac, du professeur Tom Bishop et du Consul Général partant François Delattre, le projet est loin d’être abouti. L’idée n’a guère attiré l’attention des “grands”. Il écrit successivement à trois ministres de la Culture pour leur faire part de son dessein mais ses missives resteront sans réponses. Constat navré.
Alain Malraux ne se fait guère d’illusions sur les haussements d’épaules que déclenche son rêve, «le petit Malraux dans ses mid 60’s, il se prend pour le grand et croit que c’est dans la poche». Si motivation il y a, ce sont les moyens financiers qui font défaut. Mais à bientôt 64 ans, passionné de théâtre, armé de courage et la tête débordante d’idées, Alain Malraux met tout en oeuvre pour donner corps à son “Théâtre des deux rives”. Pour qu’une scène française voie le jour de ce côté de l’Atlantique.
"French House" à New York
La maison en briques rouges située dans une petite impasse pavée près de Washington Square Park organise depuis 51 ans nombre d’évènements culturels. À raison d’un minimum de trois par semaine, de septembre à mai, la Maison Française autrefois surnomée “la boîte à bijoux” de NYU est un des centres culturels universitaires franco-américains les plus actifs du pays.
Dans les années 1950, New York University investit l’île de Manhattan et rase une grande partie du quartier de Greenwich Village. La petite maison en briques rouges est épargnée.
Fondée par Germaine Brée, première femme à être titulaire d’une chaire à l’université de New York, avec l’aide financière de la famille Schlumberger, “the French House” n’a cessé de jouer le rôle d’interface intellectuelle et artistique entre la France et les Etats-Unis. Nombre d’intellectuels, de personnalités politiques, d’écrivains, de passage à New York se sont arrêtés et s’arrêtent encore au 16 Washington Mews.
Ici, il n’y a «pas de limite aux sujets» traités explique la directrice Francine Goldenhar, on discute de tout. Conférences, expositions, projections de films, concerts…, tous les évènements sont ouverts au public et la plupart sont gratuits. Au programme de la saison prochaine: Vie et oeuvre de Simone de Beauvoir; hommage à Aimé Césaire et retour sur le cinéma de la nouvelle vague.
Ce jeudi au Consulat de France, le bientôt futur Consul Général, François Delattre, «le plus merveilleux» s’empresse d’ajouter Francine Goldenhar, se verra remettre la “Medal of Honor of the Center for French Civilization and Culture” de l’université de New York. Avant lui, des personalités telles que Jean Nouvel en 2007, Bernard-Henri Lévy, Jacques Derrida ou Elie Wiesel l’on reçu pour leur contribution au renforcement des relations franco-américaines. Le gala annuel représente un tiers du budget de la programmation du centre culturel, le reste provenant en grande majorité de donateurs privés, entreprises comme particuliers et des Services Culturels. «Il faut de l’imagination» pour faire autant de choses avec si peu de moyen avoue Francine Goldenhar. Voilà quinze ans qu’elle prouve qu’elle n’en manque pas.
Réception et dîner à partir de 18h30. Le Dan Tepfer Trio animera la soirée des quelques 80 convives avec une improvisation de jazz.
Tickets 750-1 000$
Pour plus d’information, contacter Francine Goldenhar
Mesrine, Foie gras et Carte vitale
La France en grève est en tête de la page Europe. «Parmi toutes les choses que les Français font différement, ce qui les distingue vraiment de leurs voisins européens et des Etats-Unis est le fait que la rue peut faire la politique» écrit John Vinocur de l’International Herald Tribune. La grève est «un vieux réflexe glorifié», une sorte de «nostalgie de la rue» (en français dans le texte). L’héritage de mai 68 est manifeste. Beaucoup de Français pensent que «le changement, ou plus exactement, dans le contexte actuel, l’absence de changement» peut être décidé dans la rue. Quarante ans plus tard, «nous voilà à nouveau en mai». Mais, «Ray-Ban et rolex derrière lui, Sakozy semble désormais déterminé à être impopulaire pour ses réformes et non plus pour son mode de vie outrancier».
Côté cinéma, le même journal titre “Vincent Cassel, Ennemi public numéro un”
et pour cause, «France’s favorite bad boy» est à l’affiche du dernier film de Jean-Francois Richet présenté à Cannes. Il y interprète brillament Jacques Mesrine, le plus fameux des gangsters français, un rôle que plusieurs générations d’acteurs ont rêvé de jouer. Le journal américain dresse un portrait très élogieux de l’acteur qui a fait une partie de sa formation à New York. “L’homme aux 1000 visages” devrait rapidement traverser l’Atlantique. On attend la réaction du public américain.
Dans un article intitulé “Cannes Gets Real”, le Time note l’arrivée en force sur la croisette du film-documentaire et notamment de celui de Daniel Leconte, “C’est dur d’être aimé par des cons”. Le film retrace le procès intenté à l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo pour avoir publié des caricatures de Mahomet. Un plebiscite pour la liberté d’expression salué par le magazine américain. «Dynamique» et «drôle», «le film est jusqu’ici l’un des plus étonnant de la sélection».
Dans le quotidien californien The Union, un journaliste vente les qualités de la carte vitale française et suggère que les Etats-Unis s’en inspirent. Les opinions sont partagées et les réactions vont bon train…
Le Christian Science Monitor revient dans un article de quatre pages sur une histoire peu présente dans les manuels scolaires français, celle de la commune de Chambon-sur-Lignon et des ses “Justes parmi les Nations”. Dans la France de Vichy, les habitants de cette petite ville protestante d’Auverge cacheront et sauveront plus de 4 000 juifs. Une «conspiration» qui, selon le journal américain, mérite d’être soulignée et saluée.
Côté gourmet, virage à 90° dans l’Illinois. La ville de Chicago abroge l’interdiction de la vente de foie gras. Votée il y a deux ans 48 voix contre une, la mesure est la plus «stupide» jamais votée par le Conseil municipal a déclaré le maire. Le Chicago Tribune subodore que le Conseil municipal de Chicago est revenu sur l’interdiction «parce qu’on riait de nous». Les élus locaux commençaient à être embarrassés par cette guerre du foie gras, devenue l’objet de plaisanteries dans les émissions comiques.
Mais il y a plus: à part quelques chefs français, les autres n’avaient cure du foie gras, en revanche ils se sont indignés de la violation de la liberté de cuisiner: «le Conseil leur disait quoi cuisiner. Et les chefs de se demander ce qui viendrait ensuite: le veau, le homard?…». Galvanisés par la menace de censure, les chefs du cru, nous apprend le Chicago Tribune se sont rebellés et ont vendu, sous le manteau ou sous l’appelation “foie de poulet”, du foie gras comme jamais.
L’abrogation devrait entrer en vigueur d’ici à la fin du mois de mai, mais les défenseurs des droits des animaux n’ont pas désarmé. En Californie, l’interdiction votée en 2004 sera effective en 2012 écrit Newsweek qui dresse une liste des produits interdits aux Etats-Unis. Ainsi, pas de brie au lait cru de ce côté de l’Atlantique.
–p–
Professeure de charisme
«Mes parents ne comprennent pas ce que je fais. Enfin, ça commence…Et mes amis français ont encore un peu de mal à saisir ce que j’enseigne», avoue-t-elle.
Mais le scepticisme d’outre-Atlantique lui importe peu. A 25 ans, Olivia avait déjà enseigné à Harvard, Yale, l’ONU et le Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Elle est connue ici comme «the charisma coach» et les médias américains – Bloomberg, USA Today, le New York Times – la citent sur des sujets aussi variés que l’art de la conversation ou le charisme des candidats d’American Idol (la Star Academy américaine). Après avoir publié «The Pocket Guide to Becoming a Superstar in your Field», elle va commencer un nouveau livre sur la science comportementale et la psychologie évolutionnaire appliquées au business.
Et en business elle s’y connaît: le sien lui rapporte déjà quelque 500 000 dollars annuels (selon le magazine Entrepreneur). Une somme confortable, surtout à moins de trente ans. Olivia préfère rester discrète sur son âge, de peur d’effrayer ses clients européens («Les Français ont parfois ce réflexe : si elle n’a pas de cheveux gris, je ne la prends pas au sérieux.») Mais en quelques clics, tout internaute peut découvrir qu’elle a 29 ans.
Petite brune enthousiaste, souvent vêtue de rouge, Fox Cabane aime répéter que sa méthode d’enseignement est efficace car «très scientifique». Dans son appartement à deux pas de l’Empire State Building, elle passe des journées entières à lire des revues de psychologie et de science comportementale. Elle n’a pas de doctorat, mais baigne dans ces théories depuis l’enfance: sa mère est psychologue et son père chercheur scientifique. «Si vous additionnez psychologie et recherche scientifique, vous avez la science comportementale. J’ai appliqué ça à mon domaine, le business».
Elle dit avoir une approche unique sur le charisme et assure n’avoir aucun concurrent. Une assurance qui laisse perplexe certains spécialistes, comme Robert Sutton, professeur en management à Stanford: «les sciences comportementales ont été appliquées au business depuis plus de 100 ans […] et la psychologie évolutionnaire depuis plusieurs décennies».
Mais le talent d’un coach est de savoir développer une image de marque spéciale, ce qu’Olivia a bien réussi. «Dans mon milieu, la réalité n’a pas d’importance,» dit-elle. «La façon dont les autres vous perçoivent est la seule chose qui compte.»
Selon une étude de l’université d’Harvard, il suffit de deux secondes pour que quelqu’un se fasse une idée de vous, et ce premier jugement est peu susceptible de changer par la suite. Lorsque Fox Cabane coache un client, elle analyse aussi bien le froncement de ses sourcils que sa façon de dire bonjour et de s’asseoir.
«En négociation, une micro expression lue en 30 millisecondes peut tout changer», affirme-t-elle.
Ancien élève d’Olivia, Christian Millet, PDG de Logfret, une société de transport de marchandises, dit être plus à l’aise pour prendre la parole en public grâce à ses cours avec la coach du charisme. Toutefois, certains conseils se sont avérés difficiles à mettre en pratique, comme imiter les gestes de votre interlocuteur lors d’une conversation en face à face.
« Si je fais constamment attention à mes bras, à ma posture lorsque je parle… j’ai peur de perdre ma spontanéité», dit Millet.
Si elle cite souvent les dernières recherches scientifiques, les conseils d’Olivia sont souvent simples. Par exemple, pour avoir un sourire chaleureux, pensez à un souvenir heureux. Evitez de dire « pas de problème » car les gens retiennent « problème ». Et enfin, dans vos emails, utilisez plus «vous», que «je». Il faut que votre interlocuteur se sente valorisé, donc parlez-lui de lui-même !
Sur le site Internet d’Olivia, beaucoup de ses clients affirment avoir augmenté leur chiffre d’affaires ou réussi une négociation grâce à ses conseils. « Pour les Américains, si ça marche, c’est bon. La théorie, ils s’en fichent », explique-t-elle. Sa liste de clients va de Citibank à Deloitte, une des plus grandes compagnies d’audit au monde.
En France, son travail provoque des réactions différentes. Quand Olivia a été parler à l’INSEAD, la grande école de commerce de Fontainebleau, il y a d’abord eu une heure et demie de débat sur ses théories. (« Il faut qu’ils montrent leur esprit critique et ensuite ils peuvent se prêter au jeu ».) Elle a refusé de parler à Sciences-po de peur que l’accueil soit trop négatif.
Mais si vous avez des doutes sur son enseignement, Olivia peut vous rassurer. Elle a d’abord testé toutes ses théories sur elle-même. «Je suis mon propre rat de laboratoire», dit-elle. «Il y a 15 ans, j’étais la personne la plus socialement inapte de la terre». C’est ici à New York qu’elle a trouvé sa voie et inventé son image de marque: «Je n’aurais jamais pu monter ce business à Paris. Vous imaginez un truc comme ça en France? »
Soldes Catherine Malandrino
Angelina Jolie, Cate Blanchet, Diane Kruger et Beyoncé en sont fans! La Frenchy Catherine Malandrino (lire: le New York de Catherine Malandrino) fait un tabac chez les stars. Détails féminins, matières élégantes, et coupes originales.
Entre 40 et 60% de réduction sur les tops, les pantalons, les robes et les jupes. (La blouse gris clair est à $110 au lieu de $275, le pantalon cigarette à $110 a lieu de $275, la jupe crayon à $147 au lieu de $245…)
Grandes soldes vendredi, de 10h à 20h au Metropolitan Pavilion Gallery, 123 W. 18th Street, 4th floor. Tel: 212 388 0339.
François Delattre ambassadeur au Canada
En poste à New York depuis près de quatre ans, François Delattre hérite, à seulement 44 ans, de ce qu’on appelle au Quai d’Orsay une “belle ambassade”. Sa nomination, pas encore officielle tant que les autorités canadiennes ne l’ont pas agréée, devrait intervenir dans les semaines à venir. Le nouvel ambassadeur est attendu courant juin dans le bel immeuble art déco qui abrite l’ambassade de France dans la capitale fédérale canadienne, Ottawa. Il remplacera Daniel Jouanneau, ambassadeur depuis 2004.
Après avoir été conseiller de presse à Washington pendant 4 ans, puis directeur adjoint du cabinet de Dominique de Villepin aux Affaires Etrangères, François Delattre était en poste à New York depuis l’été 2004. Apprécié et loué unanimement dans la communauté française de New York, présent à tous les évènements importants, François Delattre a aussi donné une dimension politique au poste de Consul, notamment en oeuvrant au rapprochement avec la communauté juive new-yorkaise, à un moment où les accusations d’antisémitisme contre la France se multipliaient. Son successeur devrait être nommé dans les toutes prochaines semaines.
BHL échange son Arielle contre une Guinness
Maintenant que le Président Français Nicolas Sarkozy est heureux en ménage avec sa femme, c’est au tour du philosophe Bernard-Henri Lévy d’alimenter les rubriques gossip, “ce qui intéressera tout autant les parisiens que les new yorkais“. D’après une enquête du New York Daily News, BHL serait tombé sous le charme d’une héritière irlandaise, Daphne Guinness, alors que sa femme Arielle Dombasle est restée à Paris.
Les fins limiers du tabloïd américain ont visiblement piégé la belle héritière, 40 ans, qui a répondu au téléphone dans la chambre de “Bernard”.
La guerre est déclarée entre Lancôme et Uma Thurman. La marque de cosmétiques est accusée d’avoir utilisé l’image de l’actrice sans l’avoir mise au parfum. L’avocat d’Uma Thurman aurait confié au New York Post “La société française croit qu’elle peut tirer des bénéfices de la photo d’Uma pour vendre leurs produits dans le monde entier sans payer un dixième de dollar pour cela? Nous verrons ce que le jury américain en pense.”
French Morning vous l’annonçait: OSS 117 débarque sur les écrans américains. La critique du New York Post est pour le moins acide: “Le film est une ramassis de dialogues pas particulièrement drôles, avec un tas de plaisanteries homophobes. les Français feraient mieux de s’en tenir aux histoires d’amour et de laisser les comédies à Hollywood“.
Quel est le point commun entre Barbara Streisand, Jerry Lewis et Toni Morrison? Ils ont tous reçu la Légion d’Honneur, la plus haute déclaration française et accessoirement “du pain béni pour la moquerie, comme toutes les “babioles” européennes“, d’après le New York Times. La preuve: “Dans un épisode des Simpsons, Bart et Lisa convainquent Krusty le Clown qu’il va recevoir la Légion d’honneur“.
Pour Serge Schmemann du New York Times, c’est un fait: les Français aiment les anniversaires. “Sur votre carte de Paris, vous trouverez des rues nommées “8 Mai 1945” et “4 Septembre” et des places appelées “8 Novembre 1942,” “18 Juin 1940,” “19 mars 1962,” et, plus récemment, “Place du 8 Février 1962” -baptisée l’année dernière en souvenir d’une protestation pour la paix en Algérie”. En ce mois de mai 2008, deux anniversaires sont à fêter: les 40 ans de Mai 68 et les 1 an de Nicolas Sarkozy à la présidence. Tandis que l’on se souvient du premier avec tendresse et nostalgie, “la première année de M. Sarkozy est à peine une source de célébration“. Pourtant, “M. Sarkozy peut espérer que les choses s’arrangent en regardant au-delà de mai 1968, c’est à dire juin 1968. Un des slogans de mai avait été “Adieu De Gaulle,”, mais au lieu de sa démission, le grand président a appelé à de nouvelles élections pour juin. Son parti les a remportées facilement, les ouvriers sont retournés travailler, les étudiants ont arrêté de manifester et la police a repris le Sorbonne.”
Deux Américains très français
«Go for it» est le meilleur conseil qui ait jamais été donné à la jeune journaliste qu’était Patricia Wells. Elle fonça donc, de l’autre côté de l’Atlantique, avec son mari Walter. En 1980, tous deux sont journalistes au New York times, Walter se voit offrir le poste d’éditeur en chef au Herald Tribune à Paris. Patricia renonce à son «métier rêvé» et suit son mari, pour le pire et le meilleur. Ils ne quitteront plus jamais la France; 30 ans après ils racontent.
Les débuts à Paris n’ont pas été faciles. Elle a une idée -écrire un guide gastronomique sur les restaurants parisiens, mais ne parle pas un mot de français. Carnet à la main, elle sillonne la capitale, ses marchés, fréquente les grands restaurants et les petits bistrots. À force de persévérance, l’Américaine se fait une place. Trente ans plus tard, Patricia Wells est une critique gastronomique renommée. Elle a écrit une dizaine de livres de cuisine et donne des cours à Paris et en Provence, où ils vivent désormais.
Illustré de photos noir et blanc de la vie du couple et accompagné d’une trentaine de recettes de cuisine “très French”, le livre est aussi une plongée dans un univers qu’ils continuent de trouver exotique. «Les règles de grammaire sont encore plus effrayantes que l’étalage de fourchettes […] mais mieux respectées que les panneaux d’interdition de stationner».
Dans un chapitre intitulé «Presque Parisienne», Patricia raconte sa découverte du «beauty rythm» à la française. Aujourd’hui, écrit-elle, «prendre soin de moi est devenu naturel et je remercie les “women of France” pour cela».
Si Patricia et Walter se sentent plus «at home» en France qu’aux Etats-Unis, ils n’en restent pas moins des étrangers. Walter revient sur les lieux communs, ce que les Américains pensent des Français, ces «bloody minded people».
«Ils fument trop. Leurs trottoirs sont couverts de merdes de chien […] Les déjeuners durent trois heures et le reste du temps ils sont en vacances. Ce sont de très mauvais conducteurs […] ils sont arrogants et ingrats».
Et inversement, ce que les Français pensent des Américains. Tout aussi stéréotypé: «l’Américain parle fort, il est débraillé, il se vante de combien il gagne […] Son absence de curiosité est alarmante et s’il pouvait, il étendrait la loi anti-tabac aux trottoirs […]».
Lorsque l’on demande à Walter se qu’il n’aime pas à propos de la France, il s’exclame «les impôts!».
La parution en France n’est pour le moment pas prévue, «trop tendre» a jugé leur éditeur. Mais Walter espère bien qu’il va changer d’avis. Le récit d’une “love affair with France”, sympathique et facile à lire, même en anglais.
“We’ve always Had Paris…And Provence” A Scrapbook of our life in France chez Harper Collins.
Site Officiel Patricia Wells
Perdu à l'école
Chère Vivian,
Nous sommes arrivés de France en janvier et notre fils de 11ans ne veut plus rester dans le système scolaire américain. Il se fait taquiner tous les jours sans vraiment comprendre pourquoi. Souvent il entend parler de lui derrière son dos, on le traite de « Frenchie » et personne ne joue avec lui en recréation. Nous pensions avoir pris la meilleure décision pour notre fils en choisissant l’immersion totale. Je suis profondément perturbée d’autant plus que mon mari m’accuse d’être une mère trop protectrice, trop à l’écoute de notre enfant. Le suis-je ? Que faire pour l’aider ?
Christine D., Brooklyn
Chère Christine
Combien de familles en expatriation n’ont-t-elles vécu cette impasse ?! D’un côté, l’idée de plonger son enfant tout feu tout flamme dans l’aventure américaine est très tentante avec l’espoir d’un enfant devenu parfaitement bilingue, à l’aise dans les deux langues comme dans les deux cultures. Et tout ceci en moins de 6 mois. Malheureusement, l’école est un environnement social avant tout, particulièrement à cet âge pivot de la « pré- Adolescence », ou « tweenie » comme on dit ici.
Que recherche votre petit tout juste au sortir de l’enfance ? LA CONFORMITÉ! Baskets, vêtements, coiffure : l’enfant de cet âge ne veut surtout pas se distinguer. Or voilà que vous le précipitez dans une uniformité nouvelle, celle des petits Américains de son âge, de sa nouvelle école. La lutte n’est pas égale, ni fraternelle car même en faisant de son mieux, en se faisant tout petit, il se fait remarquer. C’est normal. L’enfance est souvent cruelle, nous le savons, ici à Manhattan tout comme à Paris, à Lyon ou à Marseille. La différence est que votre fils lui n’a pas demandé à venir s’installer ici. Il était bien content dans son lycée familier avec ses vieux copains et sa grand-mère autour du coin. Il n’a pas fait partie de la décision, du choix de l’appartement, du quartier, de l’école, du système scolaire. Sans aucun doute, le jour de la rentrée en janvier est arrivé avec un grand mal au cœur.
Alors bon quoi faire ? Tout d’abord ne pas vous affoler, ne pas vous décourager, ne pas vous culpabiliser et surtout ne pas vous disputer avec votre époux au sujet du malheur ou mal de bonheur de votre fiston. Permettez moi de vous rappeler que les enfants s’adaptent au moins deux fois plus rapidement que les adultes aux mêmes situations car eux et bien, ils ont notre attention et soutien a 100% n’est ce pas. Par contre ensemble vous avez quelques mesures pratiques à appliquer le plus rapidement possible.
Tout d’abord shopping : traînez à la sortie de l’école, regardez les garçons défiler. Objectif : saisir les codes vestimentaires. Impossible de demander à regarder les marques mais il suffit de traîner chez Gap, Old Navy (ou Abercombie) pour ne pas se tromper. Remarquez aussi les cartables, ou plutôt les sacs a dos, attention pas de couleur pour les garçons, du noir ou du bleu marine, c’est tout. Rappelez-vous le mot du jour, conformité même si votre bon goût en souffre.
Ensuite examinez ce que vous donnez à manger à votre fils pour le lunch, rappelez-vous combien la nourriture contient du symbolisme Maman-enfant. Tout d’abord achetez les fameux « lunch bags » sac en papiers a jeter après usage. Oubliez les bons sandwichs jambon, beurre gruyère sur baguette, les carottes, le yaourt Yoplait et la bouteille d’Evian. A présent c’est deux tranches de pain pomme de terre, le beurre arachide, la confiture mauve au raisin,un paquet de chips, du jus de pommes et peut-être une banane. Sachez que même à cet âge chaque enfant remarque ce que l’autre mange. Conformité encore et toujours, même si vos convictions en matière d’alimentation en souffrent.
Troisième conseil pratique : Renseignez vous auprès de la direction sur les sports pratiqués ou quels clubs d’activités sont offerts en « after school ». Après avoir choisi avec votre fils ce qui l’intéresse, l’intrigue ou un sport qu’il pratique bien, inscrivez -le le plus rapidement possible. Ceci lui permettra de faire partie de plus petits groupes, de participer à une activité qui lui fasse plaisir et surtout il commencera à s’intégrer, à participer à la vie sociale de l’école. Conformité, même si cela veut dire laisser tomber la leçon particulière d’anglais.
Voila Christine, un début qui sous des dehors pratiques cache une approche pédagogique et psychologique qui prend en considération les challenges d’un nouvel arrivant dans un système scolaire strictement codifié. Il faut apprendre à décoder les règles sociales afin de petit a petit s’y sentir à l’aise. Vous verrez alors l’apprentissage de la langue se fera plus aisément et votre fils s’épanouira.
Pour poser vos questions à Vivian: [email protected]
LIRE AUSSI: la présentation de Vivian Jacobs, Psy d’expat.
Vivian Jacobs, psy d'expat
J’ai toujours rêvé d’un grand départ vers le Tintin d’Amérique de mon enfance. D’ailleurs aujourd’hui son affiche trône dans mon cabinet de psychothérapeute familiale ou je reçois enfants et adultes qui tous reconnaissent ce personnage remplit d’esprit d’aventure et de courage.
Etant née de parents Européens parlant plusieurs langues, très tôt, même du berceau, je parlais l’Anglais et le Français. Je ne me souviens plus si j’ai balbutié « Maman » ou « Daddy » en premier car je devais parler le Français à ma mère et l’Anglais à mon père, pas question de mélanger. Très vite j’ai compris la chance qui m’était offerte d’avoir un langage « secret » auprès des autres.
Ainsi j’ai grandi un peu différente et adaptable, m’intégrant dans un milieu Parisien intellectuel tout en pouvant faire rêver certains en obtenant sans difficultés des 18/20 en rédactions d’Anglais. Que d’alliances se sont crées autour de mon «talent linguistique».Par contre, je me souviens de mon professeur d’Anglais en 3e a l’Ecole Alsacienne, me regardant avec méfiance à chaque fois qu’il entamait une phrase un peu complexe. Complexe sans doute ce Cher Maître !
Poursuivant une Maitrise de Littérature et bien entendu d’Anglais à Nanterre, je vivais ma double identité discrètement, jouant du match point suivant les circonstances. Je voyageais de par le monde produisant mon joli passeport Américain couleur vert armée. Il suffisait à l’époque de le montrer d’une main légère au douanier pour passer sans le moindre timbre tamponné.
J’ai oublié de mentionner que dû au hasard des conflits mondiaux, je suis née aux Etats-Unis, ayant immigré à 2 ans en terre belge, puis néerlandaise pour arriver à Paris à l’age de 6 ans. Me voici devenue Française d’éducation et de cœur avec la coquetterie d’une vraie Parisienne, munie de ce fameux trésor que représentait à l’époque l’identité Américaine. J’hésite à révéler l’année, il suffit de dire que Sheila, Sylvie Vartan et Claude François passaient finalement du noir et blanc à la couleur sur le petit écran de la Chaîne 1.
Accélérons un peu le temps et me voici fiancée a un jeune loup avocat Français intéressé comme moi à explorer de nouveaux horizons. Aussitôt mariés, décision prise nous allions partir au pays de Walt Disney, cette Amérique qui résonnait en sirènes sur nos chaînes avec Miami Vice et Colombo et au cinéma avec Bonnie and Clyde et mon idole de jeunesse James Dean.
Sitôt dit, sitôt fait. Fièrement, je partis a l’Ambassade des Etats- Unis Avenue Gabrielle et en moins d’une heure nous en ressortions munis du billet de loterie tant convoite aujourd’hui, la carte verte pour mon époux. Ah tout de même, grâce à ce passage de la destinée, nous allions pouvoir partir 2 mois plus tard, juste a temps pour passer «New York au mois d’Août», trouver un appartement avant que ne commencent les cours à Columbia et me trouver un job pour faire tourner la marmite.
Nous avions bien décidé, bien précisé a nos familles et amis que le programme d’études durait 2ans et que donc ils pouvaient compter sur notre retour dans 2 années- pas plus- promis, juste à temps pour passer «Paris au mois d’Août», trouver un appartement et 2 jobs en faisant valoriser notre expérience d’expatriés triomphants.
Voyage romantique sur Air France, notre jeune couple se sépare de ses amarres familières avec l’enthousiasme et la fierté de se sentir à la fois privilégiés mais aussi courageux. Combien de nos amis l’auraient vraiment tentée cette aventure ? Combien auraient pris le risque de l’inconnu et intégrer La Big Apple- New York City- USA ?! Et bien nous le faisions, mon mari ayant diligemment approfondi sa connaissance de la langue en lisant un à un tous les Tintin mais version Anglaise- oui oui, ce n’est pas une blague.
Arrivés a JFK, appelée a l’époque Kennedy, les yeux rouges de fatigue traversant en taxi jaune le White Stone Bridge, toute l’Isle de Manhattan était baignée d’une lumière vive, pure, un ciel a la Magritte, a la fois éblouissante et intense. Nous étions ébahis par son étendue et les pointes d’aiguilles du Chrysler Building ou le Empire State Building, symboles uniques de cette ville.
Nous y étions, du haut de nos 27ans.
A peine descendus de l’avions, nous partons, valises à la main, visiter plusieurs appartements. En sortant du premier ascenseur je tombe face à face sur une vieille copine du circuit du golf Européen, arrivée 6 mois plus tôt. Nous avions déjà un numéro de téléphone et une invitation a dîner !
Au troisième appartement, nous étions décidés, nous allions être courageux, sans doute naïfs mais la vue du 26eme étage nous envoûtait trop. Nous allions faire fi des conseils de prudence, des rapports de violence, nous allions habiter au bord de Harlem. Je vous révèle l’adresse fatidique : 115 East 87th Street !! Mais je vous assure qu’à cette époque à trois blocks à gauche et deux tout droit, il fallait vraiment se tenir en éveil. Bien sûr, de l’autre côté, le calme de Park Avenue et à deux blocks Central Park. Ah j’oubliais nous avions aperçus aussi « Chez Dumas » une pâtisserie Française depuis lors disparue à deux pas de notre building. Affaire conclue.
Tout semblait si vite organisé, restait mon travail. Grâce aux vases communicants de Francophones me voici devenue professeur de Français de petits entre 5 et 6ans dans une école qui malheureusement n’existe plus : La «Fleming School», située à la 62e dans un superbe hôtel particulier. Chic chic, éducation bilingue avec un cursus qui conseillait l’apprentissage de la lecture en Français en premier, la recherche linguistique indiquant qu’il était plus facile pour des enfants en bas âge d’apprendre à lire en Français. La directrice, une Francophile dévouée et une pédagogue exceptionnelle accueillaient l’intelligentsia New Yorkaise souhaitant internationaliser leurs enfants. Des professeurs Américains ouverts et dynamiques et un groupe d’enseignantes Françaises souvent épouses d’expatriés formaient une unité de soutien et de découvertes journalières. Que d’heures passées a comparer l’approche scolaire, l’approche psycho/pédagogique, à analyser le comportement des parents, le manque de discipline ou du moins de rigueur, la disparité de l’effort et de la récompense et bien entendu le poids de l’argent et du cachet de la longue voiture noire attendant une gamine de 6 ans à la sortie entourée de nanny’s.
A ce propos, je n’oublierais jamais notre première soirée chez des Américains (trop peu ont suivi malgré le plaisir qu’ils avaient à dîner chez nous). Nous voici le vin blanc servi comme il se doit et les trois questions inévitables posées a chaque nouvelle rencontre : «Où habitez-vous ?» «Que fait votre mari ?» et «Quel est son salaire ?». Vous imaginez mon choc, ma consternation, mon balbutiement. D’un autre côté, je ne pouvais m’empêcher d’admirer qu’à chaque fois que je rencontrais une nouvelle personne, elle se souvenait immédiatement de mon prénom sans effort moi
jeune fille de bonne famille je pensais encore- Madame X ou Monsieur X….
Très vite voulant nous faire un cercle d’amis nous avons invités nos rencontres, nos voisins de pallier, des élèves de Columbia, des collègues vous devinez encore la suite. Nous avons créé un cercle merveilleux d’amis New Yorkais Francophones. Quel dommage je ne pouvais même pas faire preuve à l’époque de mon parfait bilinguisme! Nous avions sans l’appui inestimable des associations d’accueil qui existent aujourd’hui formé un groupe solide de jeunes couples expatriés comme nous par goût d’aventure, par ambition et ouverture d’esprit.
Un projet commençait à se formuler dans ma tête. Comment combiner ces deux mondes dans lesquels après tout moi je me sentais à l’aise, employer mes connaissances des deux cultures et devenir un tremplin, un support pour ceux qui semblaient moins bien gérer les transitions et les blocages dus aux différences linguistiques et culturelles. La psy allait naître…