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Perdu à l'école

Chère Vivian,
Nous sommes arrivés de France en janvier et notre fils de 11ans ne veut plus rester dans le système scolaire américain. Il se fait taquiner tous les jours sans vraiment comprendre pourquoi. Souvent il entend parler de lui derrière son dos, on le traite de « Frenchie » et personne ne joue avec lui en recréation. Nous pensions avoir pris la meilleure décision pour notre fils en choisissant l’immersion totale. Je suis profondément perturbée d’autant plus que mon mari m’accuse d’être une mère trop protectrice, trop à l’écoute de notre enfant. Le suis-je ? Que faire pour l’aider ?
Christine D., Brooklyn

Chère Christine
Combien de familles en expatriation n’ont-t-elles vécu cette impasse ?! D’un côté, l’idée de plonger son enfant tout feu tout flamme dans l’aventure américaine est très tentante avec l’espoir d’un enfant devenu parfaitement bilingue, à l’aise dans les deux langues comme dans les deux cultures. Et tout ceci en moins de 6 mois. Malheureusement, l’école est un environnement social avant tout, particulièrement à cet âge pivot de la « pré- Adolescence », ou « tweenie » comme on dit ici.
Que recherche votre petit tout juste au sortir de l’enfance ? LA CONFORMITÉ! Baskets, vêtements, coiffure : l’enfant de cet âge ne veut surtout pas se distinguer. Or voilà que vous le précipitez dans une uniformité nouvelle, celle des petits Américains de son âge, de sa nouvelle école. La lutte n’est pas égale, ni fraternelle car même en faisant de son mieux, en se faisant tout petit, il se fait remarquer. C’est normal. L’enfance est souvent cruelle, nous le savons, ici à Manhattan tout comme à Paris, à Lyon ou à Marseille. La différence est que votre fils lui n’a pas demandé à venir s’installer ici. Il était bien content dans son lycée familier avec ses vieux copains et sa grand-mère autour du coin. Il n’a pas fait partie de la décision, du choix de l’appartement, du quartier, de l’école, du système scolaire. Sans aucun doute, le jour de la rentrée en janvier est arrivé avec un grand mal au cœur.
Alors bon quoi faire ? Tout d’abord ne pas vous affoler, ne pas vous décourager, ne pas vous culpabiliser et surtout ne pas vous disputer avec votre époux au sujet du malheur ou mal de bonheur de votre fiston. Permettez moi de vous rappeler que les enfants s’adaptent au moins deux fois plus rapidement que les adultes aux mêmes situations car eux et bien, ils ont notre attention et soutien a 100% n’est ce pas. Par contre ensemble vous avez quelques mesures pratiques à appliquer le plus rapidement possible.
Tout d’abord shopping : traînez à la sortie de l’école, regardez les garçons défiler. Objectif : saisir les codes vestimentaires. Impossible de demander à regarder les marques mais il suffit de traîner chez Gap, Old Navy (ou Abercombie) pour ne pas se tromper. Remarquez aussi les cartables, ou plutôt les sacs a dos, attention pas de couleur pour les garçons, du noir ou du bleu marine, c’est tout. Rappelez-vous le mot du jour, conformité même si votre bon goût en souffre.
Ensuite examinez ce que vous donnez à manger à votre fils pour le lunch, rappelez-vous combien la nourriture contient du symbolisme Maman-enfant. Tout d’abord achetez les fameux « lunch bags » sac en papiers a jeter après usage. Oubliez les bons sandwichs jambon, beurre gruyère sur baguette, les carottes, le yaourt Yoplait et la bouteille d’Evian. A présent c’est deux tranches de pain pomme de terre, le beurre arachide, la confiture mauve au raisin,un paquet de chips, du jus de pommes et peut-être une banane. Sachez que même à cet âge chaque enfant remarque ce que l’autre mange. Conformité encore et toujours, même si vos convictions en matière d’alimentation en souffrent.
Troisième conseil pratique : Renseignez vous auprès de la direction sur les sports pratiqués ou quels clubs d’activités sont offerts en « after school ». Après avoir choisi avec votre fils ce qui l’intéresse, l’intrigue ou un sport qu’il pratique bien, inscrivez -le le plus rapidement possible. Ceci lui permettra de faire partie de plus petits groupes, de participer à une activité qui lui fasse plaisir et surtout il commencera à s’intégrer, à participer à la vie sociale de l’école. Conformité, même si cela veut dire laisser tomber la leçon particulière d’anglais.
Voila Christine, un début qui sous des dehors pratiques cache une approche pédagogique et psychologique qui prend en considération les challenges d’un nouvel arrivant dans un système scolaire strictement codifié. Il faut apprendre à décoder les règles sociales afin de petit a petit s’y sentir à l’aise. Vous verrez alors l’apprentissage de la langue se fera plus aisément et votre fils s’épanouira.
Pour poser vos questions à Vivian: [email protected]

LIRE AUSSI: la présentation de Vivian Jacobs, Psy d’expat.

Vivian Jacobs, psy d'expat

J’ai toujours rêvé d’un grand départ vers le Tintin d’Amérique de mon enfance. D’ailleurs aujourd’hui son affiche trône dans mon cabinet de psychothérapeute familiale ou je reçois enfants et adultes qui tous reconnaissent ce personnage remplit d’esprit d’aventure et de courage.
Etant née de parents Européens parlant plusieurs langues, très tôt, même du berceau, je parlais l’Anglais et le Français. Je ne me souviens plus si j’ai balbutié « Maman » ou « Daddy » en premier car je devais parler le Français à ma mère et l’Anglais à mon père, pas question de mélanger. Très vite j’ai compris la chance qui m’était offerte d’avoir un langage « secret » auprès des autres.
Ainsi j’ai grandi un peu différente et adaptable, m’intégrant dans un milieu Parisien intellectuel tout en pouvant faire rêver certains en obtenant sans difficultés des 18/20 en rédactions d’Anglais. Que d’alliances se sont crées autour de mon «talent linguistique».Par contre, je me souviens de mon professeur d’Anglais en 3e a l’Ecole Alsacienne, me regardant avec méfiance à chaque fois qu’il entamait une phrase un peu complexe. Complexe sans doute ce Cher Maître !
Poursuivant une Maitrise de Littérature et bien entendu d’Anglais à Nanterre, je vivais ma double identité discrètement, jouant du match point suivant les circonstances. Je voyageais de par le monde produisant mon joli passeport Américain couleur vert armée. Il suffisait à l’époque de le montrer d’une main légère au douanier pour passer sans le moindre timbre tamponné.
J’ai oublié de mentionner que dû au hasard des conflits mondiaux, je suis née aux Etats-Unis, ayant immigré à 2 ans en terre belge, puis néerlandaise pour arriver à Paris à l’age de 6 ans. Me voici devenue Française d’éducation et de cœur avec la coquetterie d’une vraie Parisienne, munie de ce fameux trésor que représentait à l’époque l’identité Américaine. J’hésite à révéler l’année, il suffit de dire que Sheila, Sylvie Vartan et Claude François passaient finalement du noir et blanc à la couleur sur le petit écran de la Chaîne 1.
Accélérons un peu le temps et me voici fiancée a un jeune loup avocat Français intéressé comme moi à explorer de nouveaux horizons. Aussitôt mariés, décision prise nous allions partir au pays de Walt Disney, cette Amérique qui résonnait en sirènes sur nos chaînes avec Miami Vice et Colombo et au cinéma avec Bonnie and Clyde et mon idole de jeunesse James Dean.
Sitôt dit, sitôt fait. Fièrement, je partis a l’Ambassade des Etats- Unis Avenue Gabrielle et en moins d’une heure nous en ressortions munis du billet de loterie tant convoite aujourd’hui, la carte verte pour mon époux. Ah tout de même, grâce à ce passage de la destinée, nous allions pouvoir partir 2 mois plus tard, juste a temps pour passer «New York au mois d’Août», trouver un appartement avant que ne commencent les cours à Columbia et me trouver un job pour faire tourner la marmite.
Nous avions bien décidé, bien précisé a nos familles et amis que le programme d’études durait 2ans et que donc ils pouvaient compter sur notre retour dans 2 années- pas plus- promis, juste à temps pour passer «Paris au mois d’Août», trouver un appartement et 2 jobs en faisant valoriser notre expérience d’expatriés triomphants.
Voyage romantique sur Air France, notre jeune couple se sépare de ses amarres familières avec l’enthousiasme et la fierté de se sentir à la fois privilégiés mais aussi courageux. Combien de nos amis l’auraient vraiment tentée cette aventure ? Combien auraient pris le risque de l’inconnu et intégrer La Big Apple- New York City- USA ?! Et bien nous le faisions, mon mari ayant diligemment approfondi sa connaissance de la langue en lisant un à un tous les Tintin mais version Anglaise- oui oui, ce n’est pas une blague.
Arrivés a JFK, appelée a l’époque Kennedy, les yeux rouges de fatigue traversant en taxi jaune le White Stone Bridge, toute l’Isle de Manhattan était baignée d’une lumière vive, pure, un ciel a la Magritte, a la fois éblouissante et intense. Nous étions ébahis par son étendue et les pointes d’aiguilles du Chrysler Building ou le Empire State Building, symboles uniques de cette ville.
Nous y étions, du haut de nos 27ans.
A peine descendus de l’avions, nous partons, valises à la main, visiter plusieurs appartements. En sortant du premier ascenseur je tombe face à face sur une vieille copine du circuit du golf Européen, arrivée 6 mois plus tôt. Nous avions déjà un numéro de téléphone et une invitation a dîner !
Au troisième appartement, nous étions décidés, nous allions être courageux, sans doute naïfs mais la vue du 26eme étage nous envoûtait trop. Nous allions faire fi des conseils de prudence, des rapports de violence, nous allions habiter au bord de Harlem. Je vous révèle l’adresse fatidique : 115 East 87th Street !! Mais je vous assure qu’à cette époque à trois blocks à gauche et deux tout droit, il fallait vraiment se tenir en éveil. Bien sûr, de l’autre côté, le calme de Park Avenue et à deux blocks Central Park. Ah j’oubliais nous avions aperçus aussi « Chez Dumas » une pâtisserie Française depuis lors disparue à deux pas de notre building. Affaire conclue.
Tout semblait si vite organisé, restait mon travail. Grâce aux vases communicants de Francophones me voici devenue professeur de Français de petits entre 5 et 6ans dans une école qui malheureusement n’existe plus : La «Fleming School», située à la 62e dans un superbe hôtel particulier. Chic chic, éducation bilingue avec un cursus qui conseillait l’apprentissage de la lecture en Français en premier, la recherche linguistique indiquant qu’il était plus facile pour des enfants en bas âge d’apprendre à lire en Français. La directrice, une Francophile dévouée et une pédagogue exceptionnelle accueillaient l’intelligentsia New Yorkaise souhaitant internationaliser leurs enfants. Des professeurs Américains ouverts et dynamiques et un groupe d’enseignantes Françaises souvent épouses d’expatriés formaient une unité de soutien et de découvertes journalières. Que d’heures passées a comparer l’approche scolaire, l’approche psycho/pédagogique, à analyser le comportement des parents, le manque de discipline ou du moins de rigueur, la disparité de l’effort et de la récompense et bien entendu le poids de l’argent et du cachet de la longue voiture noire attendant une gamine de 6 ans à la sortie entourée de nanny’s.
A ce propos, je n’oublierais jamais notre première soirée chez des Américains (trop peu ont suivi malgré le plaisir qu’ils avaient à dîner chez nous). Nous voici le vin blanc servi comme il se doit et les trois questions inévitables posées a chaque nouvelle rencontre : «Où habitez-vous ?» «Que fait votre mari ?» et «Quel est son salaire ?». Vous imaginez mon choc, ma consternation, mon balbutiement. D’un autre côté, je ne pouvais m’empêcher d’admirer qu’à chaque fois que je rencontrais une nouvelle personne, elle se souvenait immédiatement de mon prénom sans effort moi
jeune fille de bonne famille je pensais encore- Madame X ou Monsieur X….
Très vite voulant nous faire un cercle d’amis nous avons invités nos rencontres, nos voisins de pallier, des élèves de Columbia, des collègues vous devinez encore la suite. Nous avons créé un cercle merveilleux d’amis New Yorkais Francophones. Quel dommage je ne pouvais même pas faire preuve à l’époque de mon parfait bilinguisme! Nous avions sans l’appui inestimable des associations d’accueil qui existent aujourd’hui formé un groupe solide de jeunes couples expatriés comme nous par goût d’aventure, par ambition et ouverture d’esprit.
Un projet commençait à se formuler dans ma tête. Comment combiner ces deux mondes dans lesquels après tout moi je me sentais à l’aise, employer mes connaissances des deux cultures et devenir un tremplin, un support pour ceux qui semblaient moins bien gérer les transitions et les blocages dus aux différences linguistiques et culturelles. La psy allait naître…

Foire aux livres français

Vente de livres français au Language and Laughter Studio le 17 mai, de 10h à 17h.
The language and Laughter Studio, 139 Nevins Street, Brooklyn
Tel: 718 852 29 65. Informations ici

Brasserie Cognac de Monsieur Ballon

Brasserie Cognac de Monsieur Ballon (Cognac pour les intimes) voudrait être la version Midtown de « Balthazar », la brasserie française de Soho. Serveurs en tenue de garçons de café, boulangerie adjacente, le concept s’en inspire. Cognac compte en plus une fromagerie intégrée et un bar en zinc avec lounge. Cognac est une grosse machine : 400 couverts par jour et 50 employés. Le propriétaire Vittorio Assaf, un Milanais flamboyant est habitué aux gros volumes: il possède neuf restaurants dont la chaîne de restaurants italiens Serafina (cinq restaurants à New York).
L’histoire de Brasserie Cognac a commencé lorsque le jeune Vittorio roule de Milan jusqu’à la Côte d’Azur : un voyage initiatique à 18 ans; il tombe amoureux de la cuisine française. Depuis ce temps, il a toujours voulu ouvrir un restaurant français, assure-t-il avec une verve inimitable. Avec Brasserie Cognac, il souhaite faire découvrir le cognac aux Américains : «Le Cognac, c’est le roi de l’alcool, l’alcool le plus raffiné», s’enthousiasme-t-il. Il espère ouvrir quatre à cinq brasseries Cognac à New York dans les prochaines années. Pour ce seul restaurant, il pense réaliser un chiffre d’affaires d’environ six millions de dollars la première année.
Pour faire tourner la machine, il a embauché le chef Florian Hugo, un ancien du groupe Alain Ducasse et un descendant de l’écrivain. « Je ne pense pas que je fasse mieux la cuisine parce que je suis un descendant de Victor Hugo, mais il est vrai que je viens d’une famille d’artistes. Mon père était orfèvre, mon grand père était orfèvre», dit Florian Hugo.
Au menu : des plats très traditionnels comme les poireaux vinaigrette ($12), blanquette de veau ($26), vol au vent de homard et foie gras ($29), un travail d’orfèvre. Seule concession à la clientèle américaine, un hamburger au menu ($18). « On a tout de même ajouté du roquefort », dit Florian Hugo.
« Le plus important est la mémoire du goût. Si en mangeant un steak au poivre, le client se souvient de celui qu’il a mangé à Paris dans un restaurant d’Alain Ducasse, j’ai gagné ». Alors le steak au poivre d’Hugo opérera-t-il aussi bien que la madeleine de Proust ? Une chose est sûr, le concept est à la mode: Alain Ducasse vient d’ouvrir Bistro Benoit New York sur la même rue, à quelques avenues d’écart, une brasserie française inspirée de l’établissement éponyme parisien. Au menu ? Un steak au poivre.
Brasserie Cognac de Monsieur Ballon, 1740 Broadway, 55ème rue. 212-757-3600

The Shoes

The Shoes, nouveau fleuron de la scène électro post-Daft Punk, sont au Hiro Ballroom le 8 mai à partir de 20h.
Ecouter ici
Hiro Ballroom, 371 W 16th Street.
RSVP: [email protected]

Ma vie au Pink Elephant

Jeudi, 1h du matin : Marc, la cinquantaine, part travailler. Devant le Pink Elephant, une dizaine de filles entre 21 et 28 ans l’attendent. Une poignée de main aux videurs et le voilà entré dans la boîte suivi de sa cour. A peine arrivé, Marc continue ses bonjours et des Américaines lui grattent le dos de leurs ongles rouges en lui miaulant un « hi Mark ». Installé à sa table, il se fait apporter une bouteille de vodka et une flûte de champagne. Flûte qu’il avale d’un trait avant de bondir sur la banquette et de commencer à danser.
Telle est la vie que Marc de Gontaut Biron mène depuis plus de 20 ans. En arrivant à New York en 1983, il voulait faire du cinéma. C’est vrai qu’il a l’allure d’un play boy. Aujourd’hui, le voilà connu mais dans un milieu bien particulier : celui des promoteurs de soirées. Il mériterait peut être même un oscar pour sa longévité et sa carrière dans ce monde comparable à celui d’Hollywood.
Au début, un simple constat : «Les Européens faisaient leurs petites soirées entre eux et au final l’expérience n’était pas tellement vécue». Il monte alors avec plusieurs partenaires (dont le Prince Albert de Monaco) le Junior International Club, ayant pour projet de «présenter les Américains aux Européens et vice versa ». Le JIC sera décrit par la New York Times comme «a social network that in essence paired rich American women with titled European men”. Quelques années plus tard, Marc quitte le JIC avec une liste de 4000 personnes et organise des soirées de son côté: anniversaire, promotion de clubs… enrichissant son carnet d’adresse et sa notoriété.
1h40 : Marc se lève et va chercher des gens à l’entrée
Marc assure les relations publiques des boîtes de nuit. «Sans nous, dans les clubs il n’y aurait personne». Fabien Desgroux, 27 ans et promoteur de soirées à New York depuis 3 ans, s’estime lui aussi “indispensable aux night-clubs”.


Alors, en quoi consiste le métier de promoteur ? «Je suis payé pour amener des gens, remplir des tables, faire ouvrir des bouteilles de champagne et faire connaître le club». Son «salaire» se négocie à la commission : il gagne un certain pourcentage sur les bénéfices qu’il rapporte à la boîte de nuit. Lorsqu’il a commencé, ils n’étaient que deux ou trois à faire ce métier. Aujourd’hui, Marc parle d’une industrie, une industrie très bien rodée même. Il suffit pour cela de jeter un coup d’œil à l’organisation de la boîte : «Tout à gauche ce sont les Français, au fond là-bas, il y a des Italiens, ici des Brésiliens et là encore des Français».
–p–
«Si les promoteurs européens sont particulièrement prisés, explique Aymeric Clémente, ancien promoteur et aujourd’hui propriétaire du Kiss and Fly, c’est parce qu’en règle générale un Français en appelle d’autres». «En plus de ramener des jolies filles, les Européens sont réputés pour leur sens de la fête et pour être de très bons clients : ils n’hésitent pas à dépenser pour s’amuser». Il poursuit : «La question s’est donc posée aux Américains : comment approcher la « jet set » européenne, celle qui passe ses vacances à St Tropez ou à St Barth ?». C’est là que les promoteurs européens, qui ont plus facilement accès à ce public que les Américains, interviennent. Aujourd’hui, Français, Espagnols et Italiens sont les personnalités les plus représentées dans les nuits new-yorkaises.
Marc estime qu’il faut environ deux ans avant de se dire « promoteur de soirée », car avant, “ça n’est pas du solide“. Un carnet d’adresse étoffé est un travail de tous les jours, «il faut trouver les gens qui ont les connections et être en permanence à la recherche de nouveaux groupes». Pour Fabien, jeune promoteur qui avait déjà un réseau conséquent à Paris, Saint Tropez et Miami, cela n’a pas été trop difficile : “A New York, j’ai rencontré des gens dans des soirées, des openings. Puis j’ai été recommandé. Après, c’est l’effet boule de neige“. Véronique Perret, elle, alimente sa Véro’s list grâce à ses connaissances mais aussi grâce à la publicité qu’elle fait sur internet. Pour autant, à la grande différence de Marc Biron, qui possède un réseau d’établis, beaucoup de «clients » de Véro et Fabien sont de passage, dans le cadre d’un stage ou des études. Tout l’enjeu consiste à fidéliser, et surtout recycler les cercles de contacts.
2h20 : Deuxième bouteille de vodka.


«J’ai fait une sieste, mais là, je suis chaud pour faire la fête, en plus il y a une bonne énergie, des jolies filles, ça va être bon ce soir». Comment Marc à 50 ans peut-il continuer de faire la fête comme à 20? «Je ne bois pas d’alcool fort, c’est mon secret. Je marche au champagne». Pas de cocaïne non plus, «beaucoup trop s’y sont perdus». «Il y a une période où je faisais 2 et 3 soirées par nuit, 4 à 5 fois par semaine». Aujourd’hui, toujours dans le circuit, il a levé le pied. Désormais, les sorties en boîte sont réservées au jeudi et au vendredi soir.
Le métier n’a pas que des avantages : outre un emploi du temps décalé, «pas de vie privée parce qu’évidemment, les copines, elles n’aiment pas beaucoup ça, il faut aussi être toujours dans le coup et prêt à faire la fête jusqu’à 4h du matin». Pour les moins expérimentés, il y a aussi la pression de tenir ses objectifs vis-à-vis des boîtes. Quant à la concurrence: «il y a tellement de clubs qu’il y a de la place pour tous, explique Fabien avant d’ajouter, ne le dites pas trop, parce qu’en fait ça m’arrange que l’on ne soit pas trop nombreux».
Texto de Marc peu de temps après que je quitte le Pink Elephant: “une vie très débonnaire n’est ce pas ? Merci d’être passée très chaude Camille, à bientôt”. C’est vrai qu’il faisait chaud…
Marc ne quittera pas la boîte de nuit avant 4h. Pour recommencer le lendemain.
Kiss and Fly, 409 W. 13th Street
Pink Elephant, 527 West 27th Street
Marquee, 289 10th Avenue
Véro’s list: http://www.veroslist.com/

L'humanitaire au cœur de New York

Ils ne sont pas venus à New York pour travailler dans la finance, ni sortir dans les clubs, ni vivre le rêve américain. Non, ils sont plutôt venus en explorer l’envers. L’Amérique qui souffre, l’Amérique qui a faim : voilà le quotidien des jeunes de Point Cœur. Fondée il y a 18 ans par le père Thierry de Roucy, cette association catholique destinée à promouvoir une «culture de la compassion» dans les endroits défavorisés de la planète, a ouvert son premier centre nord-américain en 2004, dans le Bronx. La « maison » vient tout juste de déménager à Fort Green, un quartier de Brooklyn, et compte aujourd’hui sept membres : un futur prêtre, 2 religieuses, 2 laïques consacrées, et 2 volontaires.
Leur mission : aller à la rencontre des pauvres, accompagner les malades en fin de vie, mais aussi soigner une misère plus cachée. «Un jour, Mère Teresa a dit que New York est la ville qui a le plus besoin de compassion sur cette terre. C’est ce qui nous a poussés à venir», affirme Gonzague Leroux, qui sera ordonné prêtre l’année prochaine et supervise la vie de la maison. «Ici, on peut rencontrer des gens qui gagnent 500 000 dollars par an mais qui sont terriblement pauvres. Ils ont l’impression d’être dans un tunnel, ils n’ont aucunes relations sociales. Ils n’ont jamais allumé leur gazinière une seule fois pour se faire un café», poursuit-il.

Marie-Mai Rondreux
Marie-Mai Rondreux, 31 ans, fait partie des ces jeunes volontaires qui, aux quatre coins du monde, se sont engagés auprès de Point Cœur pour une mission de quatorze mois. Ce petit bout de femme travaillait en tant qu’agent de réservation pour une chaîne hôtelière à Paris. Mais au fil des ans, explique-t-elle, «je sentais que quelque chose manquait dans ma vie ; je ne voyais pas vraiment de sens à tout cela.» Puis elle a fait la découverte de Point Cœur. «J’ai alors réalisé que vivre auprès des pauvres et des malades pour leur offrir de l’amour et de l’amitié était ce que je recherchais profondément.»
Il y a six mois, elle a quitté son job pour faire le grand saut. Adieu, confort parisien et vie de bureau. Dans le Bronx, elle a vite été mise au parfum. L’une de ses missions consistait à rendre visite aux malades du Sida et aux drogués du quartier. Avec certains de ces patients, une véritable amitié s’est créée. «Je pense notamment à Wendy, une femme que j’ai rencontrée a l’hôpital. Elle a quarante ans, elle est alitée et a subi une trachéotomie pour pouvoir respirer. Quand je suis entrée dans sa chambre pour la première fois, elle m’a tout de suite souri et la douceur de son visage m’a touchée.»
L’histoire de Wendy est difficile à entendre. Elle a eu trois enfants, dont l’aîné se bat sur le front irakien. Sa fille est morte à l’âge de sept ans. Quant à son plus jeune fils, il souffre d’un cancer et a subi une greffe de la moelle épinière. Récemment, les docteurs ont annoncé à Wendy qu’il ne lui restait plus que deux mois à vivre. Marie-Mai était là, et ce jour-là, dit-elle, «j’ai vraiment compris le sens de ma présence ici. Face à sa situation désespérée, il n’y avait pas grand-chose que je pusse faire, si ce n’est l’écouter, lui prendre la main et l’embrasser. Malgré sa souffrance, Wendy m’a souri et m’a remerciée. Depuis, je crois vraiment que donner du temps, de la compassion et de l’amour à ceux qui souffrent peut faire une différence.»
Une mission pas toujours facile à mener à New York, temple de la réussite, de l’argent et de la fête. «J’adore vivre ici, il y a une dynamique énorme, mais pour la prêtrise, ce n’est pas très encourageant», avoue Gonzague Leroux, 34 ans, qui œuvrait auparavant pour Point Cœur au Kazakhstan. «Ici, je me suis souvent entendu dire : “C’est dommage que tu sois prêtre”. Dans un monde où tout est organisé autour du compte bancaire, les gens ne comprennent pas forcément mon choix.»
Pour se faire une petite idée du travail et de la mission des jeunes de Point Cœur, la maison de Brooklyn fera portes-ouvertes 9 au 11 mai ainsi que du 13-15 juin prochains. Curieux ou engagés, tous sont les bienvenus. L’association organise également des journées de séminaires et de retraite sur le thème de la compassion à Ellenville, à une heure et demie de New York, en présence du père de Roucy. Dépaysement garanti.

French Bashing ?

Paris est dans tous ses états“. Sébastien Tellier, qui représentera la France au concours de l’Eurovision, chantera en anglais. Pour le New York Post, cela témoigne du fait que “les Français perdent du terrain dans la bataille contre la contamination de la culture par l’anglais“.
Suite à sa visite aux Etats Unis cette semaine, François Fillon a accordé une interview au New York Times. Au fil de l’entretien, on apprend que sa femme Pénélope, galloise pure souche, se contente de chanter à faible voix l’hymne national français lors des match de rugby opposant la France au Pays de Galle. “Puis elle chante l’hymne national gallois, et là” – M. Fillon prend une grande respiration et ouvre les bras- “oof, avec beaucoup d’ardeur“”.
Sarkozy est une déception“, dixit Newsweek. L’hebdomadaire constate que le Président Français n’a pas tenu sa promesse de remettre la France au travail. Au lieu de ça, “il parade avec sa sublime femme Carla dans le monde entier et la croissance est en baisse“.
Le New York Times revient sur la grande époque de mai 68 et compare la situation à celle d’aujourd’hui: “Il y a quarante ans, des étudiants français en cravate et en socquettes jettaient des pavés à la police et exigeaient que le système sclérotique de l’après-guerre change. Aujourd’hui, des étudiants français, inquiétés par le chômage et la perte des allocations, protestent pour que rien ne change“. Le Washington Post consacre lui aussi un article à mai 68 en rappelant que Nicolas Sarkozy avait été vivement critiqué pendant la campagne électorale lorsqu’il avait dit vouloir “liquider l’héritage de mai 1968”. Au journaliste de rappeler que Sarkozy “lui-même marié 3 fois, et plus récemment à un mannequin italien – n’aurait jamais pu devenir président dans le monde conservateur d’avant 1968, à l’époque où la femme avait toujours besoin de la permission de son mari pour ouvrir un compte bancaire“.

Swingin' with ISB

Chaque année, lors de son gala de charité, l’International School of Brooklyn a pour habitude de rendre hommage à une personnalité ou une organisation qui incarne l’esprit de l’école. Cette année, Haîti est à l’honneur avec l’association “Yéle Haiti”. Créée par l’ancien chanteur des Fugees, Wyclef Jean, “Yéle Haiti” est une association d’aide au développement soutenant des micro-projets essentiels au développement du pays sur le long terme. «Au delà des liens francophones et culturels avec certains de nos étudiants et des origines de Jean, nous soutenons et souhaitons faire connaitre cette association dont le travail a un impact positif sur la population haïtienne et indirectement sur la communauté américano-haïtienne aux Etats-Unis, notamment à Brooklyn». Rebecca Skinner co-fondatrice et directrice d’ISB.
“Swingin’ with ISB”, le 3rd Annual Spring Benefit de l’International School of Brooklyn se tient mercredi 7 mai de 19h à 22h au BAMCafé.
Au programme, cocktails, hors d’oeuvres, live musique, ventes aux enchères et tombola.
Tickets: 100$ dont 50$ déductible d’impôt
Pour plus d’informations et RSVP: [email protected] ou 718 369 3023
BAMCafé, Brooklyn Academy of Music, 30 Lafayette Avenue, Brooklyn

Soixante-neuf ans de berceaux

Avec le temps qui passe et après plusieurs déménagements, une grande partie des archives ont disparu, mais certaines se souviennent encore… Octobre 1939, la guerre vient d’éclater. Six Françaises mariées à des Américains, vétérans de la Grande Guerre, se mobilisent pour venir en aide aux victimes de guerre et créent le “Committee of French-American Wives”. L’association est rapidement reconnue par le “War Relief Board” du président Roosevelt et autorisée à envoyer de l’aide humanitaire en France. Les orphelins de guerre des “Berceaux de Rouen”, fondé par Seymore Houghton, un philanthrope américain, sont les premiers à bénéficier de ce soutien transatlantique. Avec l’aide des Quakers et de la Croix Rouge Americaine, des centaines de colis contenant vêtements, couvertures, nourriture seront ainsi acheminés en France.


En 1944, le “Committee of French-American Wives” est récompensé par le gouvernement américain pour son effort de guerre et sa fondatrice et présidente de 1939 à 1955, Madame Leonard B. Smith recevra plus tard la médaille de la Reconnaissance française et la Légion d’honneur. Si l’association change de nom en 1988 et devient la “French-American Aid for Children” (FAAFC), elle conserve sa particularité de n’être composée que de femmes.
Banquières, femmes au foyer, secrétaires ou juristes, toutes sont bénévoles et concourent à leur manière au bon fonctionnement et à l’efficacité de l’organisation. Huguette Hersch, une ancienne présidente, raconte que la FAAFC peut également compter sur de «vigoureuses vieilles dames» comme Molly, la fidèle trésorière de 80 ans. Les frais administratifs ainsi que la location d’un petit bureau à Manhattan sont assurés par les cotisations des quelques 100 membres féminins, afin que la totalité des recettes puissent être reversée aux organisations partenaires.
Chaque année, et ce depuis plusieurs décennies, la FAAFC aide six organisations. Trois en France et trois à New York, sans compter le financement, sous conditions, d’autres projets ponctuels. En 2007, en partenariat avec “la Chaîne de l’Espoir”, une association spécialisée dans les soins chirurgicaux pédiatriques, la FAAFC a financé l’envoi de médecins français et américains à Dakar.
Le budget annuel de l’association varie de 350 000$ à 500 000$. La FAAFC peut se prévaloir de «grands amis fidèles» tels qu’Air France, American Airlines, Cartier, Chanel ou Hermès, donateurs acquis à sa cause depuis des décennies. Mais depuis 1942, la majeure partie des fonds sont récoltés à l’occasion du bal de charité annuel, “le Bal des Berceaux”, en souvenir de l’orphelinat de Rouen. Cette année, le désormais fameux bal des débutantes accueillera, vendredi 2 mai au Plaza Hotel, le fondateur de “La Chaîne de l’Espoir”, le Professeur Alain Deloche comme invité d’honneur ainsi que quelques 350 convives.
Soixante-neuf ans après, l’aventure continue. Les enfants d’abord!
Site officiel French American Aid for Children

! Viva Cinco de Mayo !

Venez célébrer autour d’une margarita le Cinco de Mayo, fête nationale du Mexique qui commémore la victoire des forces mexicaines sur les forces françaises lors de la Bataille de Puebla en 1862.
La sélection French Morning :


– Piramide, 499 5th Avenue – Brooklyn. Tel: 718 499 0002
A l’occasion du Cinco de Mayo, le restaurant Piramide met les petits plats dans les grands. Lundi: Happy hour de 16h à 20h et l’animation sera faite par une troupe de danseurs et de chanteurs mexicains. L’endroit est plutôt grand et question décoration, c’est comme si vous êtiez au Mexique. (Menu, ici)
– El Rey Del Taco Truck, 33-01 30th Avenue, Astoria
Comme le nom du camion l’indique, vous ne pouvez pas passer devant sans goûter leurs fabuleux tacos. Les burritos et les quesadillas ont également fait la réputation de El Rey del Taco Truck. A noter: leurs petits prix: $2 les tacos, et le reste à $5.
– El Maguey Y La Tuna, 312 E Houston Street. Tel: 212 473-3744
Le restaurant vous invite à célébrer le Cinco de Mayo à partir du 1er mai. Prix spéciaux, concerts et cadeaux pour l’occasion. (Menu, ici)
– Dos Caminos, 475 W Broadway. Tel: 212 277-4300
Le chef du Dos Caminos reserve un menu spécial à ses clients pour le Cinco de Mayo: les tacos de chamorro sont à $12 et la ensalada de la calle à $9. Large sélection de bières mexicaines et de tequila. (Menu, ici)


– Benny’s Burritos, 93 Avenue A. Tel: 212 254 2054
Profitez de la terrasse autour d’une assiettes de tacos et de guacamole, en sirotant une frozen raspberry margarita! Un classique du restaurant: le burritos aux crevettes, $12, 95.
– Obivia, 201 Lafayette Street. Tel: 212 226 4904
Chez Obivia, le Cinco de Mayo commence dès vendredi. Les pichets de sangria et de margarita sont à $20. Divans confortables, tables basses et ambiance cozy, cet élégant lounge a tout pour vous plaire. (Menus, ici)

Le pays de la censure, des ch'tis et de l'euro fort

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L’Europe et les Etats-Unis ont beau partager un grand nombre de valeurs, ces temps-ci, la liberté d’expression n’en fait pas partie. «”Dieu créa la femme”… pour être muette?» titre le Washington Times.
Brigitte Bardot, ancien «sex symbol» agée de 73 ans, vient d’être jugée pour la 4ème fois pour incitation à la haine raciale envers les musulmans. Bien que l’islam soit une religion et non une race souligne le journal conservateur américain.
Si la vision française prévalait aux Etats-Unis, les cours américaines seraient débordées. L’«American-style» liberté d’expression, consacrée par le 1er Amendement de la Constitution, se fait rare, même parmi le «select club» des démocraties occidentales. «C’est triste à dire, mais si l’ancienne Marianne souhaite lancer le débat sur le futur de son pays, elle devra le faire de l’autre côté de l’Atlantique». Pourtant la France se fait plus que jamais avocate des droits de l’Homme…
«Perdre la face ou perdre des contrats?». Le magazine Time pose sans détour les enjeux d’un possible boycott des Jeux Olympiques de Pékin. Après s’être opposée avec fracas à la guerre en Irak en 2003 voilà que l’hexagone se lève contre la Chine. La France ne se prendrait-elle pas pour le nouveau «Don Quichotte»? Un parallèle qui «flatte indéniablement l’ego français». Mais la réalité de la position de la France est bien plus complexe, tempère le journaliste qui parle de «schizophrénie française». Qui doit-on écouter? La secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, Rama Yade et ses “conditions”? Un ministre des Affaires Etrangères plutôt discret? Un Président très peu clair? Ou bien un Maire de Paris faisant du Dalaï Lama et de l’activiste chinois, Hu Jia, récemment condamné à 3 ans et demi de prison, des citoyens d’honneur de la capitale? De quoi si perdre tout court.
Toujours côté politique étrangère, Newsweek donne la parole au député UMP Pierre Lellouche qui titre «Saying “Oui” to NATO».
La fin de 42 ans d’histoire diplomatique française et une possible révolution des relations transatlantiques. Pierre Lellouche salue la décision, ambitieuse et risquée du président français de renforcer le contingent en Afganistan et de réintégrer le commandement intégré de l’OTAN. Rien n’est gratuit. En retour, Nicolas Sarkozy espère bien amener Washington à lever son veto contre la politique de défense commune européenne tenue en échec depuis 1954. Le pari est osé, d’une part personne ne connait le nom ni les intentions du futur président américain et d’autre part, «fatigués des guerres passées», les pays européens «ont abandoné leurs rêves de pouvoir et préfèrent désormais leur rôle de commentateur en chef (et critique) des Etats-Unis».
Réponse après la présidence française de l’Union européenne, fin 2008.
Le Boston Globe rend compte d’une autre révolution: Le «très conservateur secteur du vin» est traversé par un air de modernisme. Pour garder sa place de leader mondial, la France s’adapte et bon nombre de viticulteurs troquent le traditionnel bouchon en liège pour le très pratique bouchon à vis. Au grand dam des consommateurs français.
Côté lecture, la sortie aux Etats-Unis chez Alfred A. Knopf de “Dawn Dusk or Night”, plus connu sous le titre “l’Aube, le soir ou la nuit”, livre-enquête de Yasmina Reza sur Nicolas Sarkozy.
«Tandis que beaucoup de Français considéraient leur nouveau président comme un jeune leader dynamique enclin à moderniser la France, Yasmina Reza le décrit tout autrement. Impétueux, irascible, sentimental, souvent de mauvais goût et immature». Un portrait qui selon le journaliste du New York Times «colle» parfaitement au personnage…
Le New York Times revient sur l’imprévisible succès de “Bienvenue chez les Ch’tis”. 19 millions d’entrées contre chute de popularité de Nicolas Sarkozy. Simple coincidence? L’engouement pour la vie de village dans une région «unglamorous» et «untrendy» serait-il une sorte de réponse à la «politique pro-capitaliste» et au «mode de vie tape-à-l’oeil» du président?
“Hein?!”. Non, le Nord n’est pas prêt de remplacer la Provence ou Paris comme vitrine de la France et jusqu’à présent, personne ne se rue pour s’y installer. «Le prochain best-seller de Peter Mayle ne s’intitulera pas “Une année dans le Pas de Calais”»… D’autant plus que la France, au Nord comme au Sud, devient hors de prix pour les Américains. La faute à l’euro. Dans le Washington Post, l’écrivain Diane Johnson se lamente
sur son sort et celui des pauvres expatriés américains de Paris obligés, comme elle de renoncer aux déjeuners dans les bistrots (200 dollars d’économisés assure-t-elle) ou aux voyages en business-class vers le Californie (7000 dollars).
Evidemment, la complainte a déclenché un déluge de commentaires moqueurs des lecteurs du Post qui, en vrac, lui reprochent d’être snob, “out of touch” avec les Américains préoccupés par la récession annoncée ou encore d’avoir quitté son pays pour la France et d’avoir le toupet de venir se plaindre. Sollicitée par le Post, Emmanuelle Richard, journaliste française installée à Washington, rappelle à la pauvre écrivain riche que, même payés en euros, les Européens gagnent moins que les Américains et que faire ses courses à Paris, même en dollars, coûte moins cher qu’aux Etats-Unis…