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Une histoire de tradition

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Greenwich, son musée des arts et sciences, ses espaces verts et sa célébration du Bastille Day.
Demain 14 juillet, cette ville de 60 000 âmes célèbrera très officiellement la fête nationale française. Greenwich se distingue pourtant des autres manifestations prévues dans le pays. Les autorités locales américaines sont en effet partie prenante. La délégation française composée, entre autres, de la Consule adjointe est accompagnée d’un officiel américain avec Penny Monahan, adjointe au maire de la ville. Une cérémonie trés institutionnalisée est prévue face à la mairie : « Je vais lire une proclamation pour commémorer le Bastille Day puis lever le drapeau Français » explique l’adjointe au maire. La mécanique semble bien rodée, pourtant les esprits deviennent plus perpexples quant aux origines de ce cérémonial.
Cérémonie 2006 du Bastille Day
Etrangement, ni la mairie de Greenwich, ni l’alliance française de la ville n’ont un souvenir précis. Tous se tournent vers Serge Gabriel, ancien Colonel français à la retraite, habitant Greenwich depuis de nombreuses années. “Cette célébration a débuté à la fin des années 90 à l’initiative de l’alliance française de la ville” affirme t-il. Véritable mémoire vivante de la région, Serge Gabriel a repris l’organisation du Bastille day depuis 10 ans: ” j’avais envie de propager la culture française et de montrer que la France existait” explique t-il.
Seule ombre au tableau, la faible fréquentation de la cérémonie: « Nous ne réunissons qu’une cinquentaine de personnes, généralement des habitués” constate le Colonel en retraite. “C’est dommage car Greenwich héberge plusieurs milliers de Français” ajoute t-il.
Bémol vite atténué cependant, lorsque l’on sait que la cérémonie a lieu un samedi à 8h30. Aprés tout, comme le souffle le Consulat, y a t-il foule plus importante en France pour ce genre de cérémonie protocolaire?
Bastille Day.
Début de la cérémonie à 8h30 puis petit déjeuner au Méli-Mélo à 9h

Suavemente

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« J’appréhende un peu car je n’ai pas fait de scène depuis avril ». A quelques jours de son concert du Bastille Day, Pascalito est forcément un peu fébrile. « C’est comme ça à chaque fois que je monte sur scène mais comme j’ai fait de la danse je me sers de ça pour retrouver mes sensations devant le public » explique le chanteur.
C’est sûr, Pascalito a le rythme dans la peau. Il le doit à une enfance bercée par la musique. Son grand-père était un chanteur judéo-espagnol en Algérie et sa mère chanteuse de jazz.
Pascal Sabattier, de son vrai nom, garde jusque dans son nom de scène ses origines méditerranéennes. Il a pourtant quitté depuis longtemps son Paris natal. « Je suis venu à New York pour étudier à l’âge de 18 ans. Cette ville m‘a énormément marqué par sa culture et son mode de vie. Je ne voulais qu’une chose: y retourner ». Vœu exhaussé en 1998 où Pascalito s’installe définitivement à New York. « C’est grâce à mon métier dans la finance que j’ai pu revenir et obtenir ma carte verte. C’est un bon compromis car financièrement il me permet de jouir d’une certaine liberté artistique » explique t-il. Aujourd’hui, il aimerait passer à l’étape supérieure et faire en sorte que son métier de chanteur devienne « permanent ». Dans cette optique, il vient de terminer son premier album « Le blues d’Orphée », qu’il interprétera lors du Bastille Day.
Le poète New Yorkais
«Cet album est le fruit d’un an de travail. Il a été conçu dans trois studios à Paris et à New York avec différents arrangeurs et musiciens» raconte Pascalito. Mais cet album c’est surtout un hommage rendu à son oncle, grande figure de la scène Tango musette de Paris. « Mon oncle est décédé l’année dernière, j’ai voulu reprendre son projet d’album et le mélanger au mien ». Au final, l’album est composé de treize chansons en français qui oscillent entre le jazz, le tango et la bossa nova. Un style atypique que « ce troubadour » qualifie de «world chanson ». Sa volonté d’avoir une cohérence dans son album revient de façon récurrente dans ses chansons. « Mon fil conducteur c’est la narration. J’ai le goût du phrasé, des textes bien écrits. J’aime le côté poétique des chansons ». Rien d’étonnant alors que cet amoureux de Claude Nougaro et d’Yves Montand reprenne quelques titres de ses mentors. Certaines chansons sont aussi autobiographiques comme « La citrouille de la Toussaint » qui aborde la « tristesse » de la Toussaint et l’aspect «Grandguignolesque» d’Halloween. « J’ai grandi à coté du Père Lachaise à Paris car mes parents y étaient fleuristes » explique Pascalito. «Cette chanson est une invitation à danser avec les disparus » ajoute t-il. Le chanteur espère d’ailleurs en faire son hit. Il vient de signer un contrat qui devrait permettre à sa chanson de devenir musique de film.
Quant à ses attentes pour le concert du Bastille Day : « Faire la promotion de mon album» reconnaît l’artiste. «Mais ce que j’aimerais c’est trouver une formation avec laquelle je puisse chanter », juste histoire de faire partager son blues et de se lancer définitivement dans la cour des grands par la même occasion.
Dimanche 15 juillet à partir de 12h30
60th street entre Fith et Lexington av
Pascalito

Partenaire particulier

C’est la Mecque de la scène musicale New Yorkaise. Un rendez-vous incontournable pour tout New Yorkais qui se respecte.
Les Warms up de PS1 rassemblent entre 6000 et 7000 personnes chaque samedi après-midi entre juillet et septembre Cette scène estivale a accueilli, depuis 10 ans, groupes de musiques et DJ à la carrure internationale tels que PJ Harvey, Groove Collective, Lovebug où Starski. “Agnès b est liée à cet évènement depuis sa création” souligne Jean-François Sanz, responsable du mécénat au sein de la maison de couture.
La créatrice Agnès b en tant que personne fait partie du Board des directeurs du PS1. Cela a engendré un partenariat pour les Warms up qui dure depuis 1997” explique le responsable. Concrètement, PS1/MOMA donne carte blanche chaque année à Agnès b pour l’organisation d’un des Warms up de la saison. Cette année trois groupes de rock français ont été choisis avec The Penelopes, Poni Hoax et Frustration ainsi que les DJ JB Wizz, Morpheus et Ex Nihilo. Pour tous ce sera une grande première de jouer à New York. Jean-Baptiste Guillot, le manager de Frustration (lire ici) ne boude pas son plaisir : “Nous sommes un groupe amateur dans le sens où nous travaillons tous à côté. Jouer au PS1/MOMA et se retrouver sur le devant de la scène à New York c’est vraiment inespéré”.

Cette présence française est une volonté affichée d’Agnes b. “Nous n’avions pas envoyé de français depuis 2004 avec DJ Joakim et le groupe Scratch Massive. Pour les 10 ans nous avons voulu mettre le paquet” explique Jean-François Sanz. Malgré l’affluence des demandes, le choix des groupes s’est effectué “naturellement” selon Jean-François Sanz, sur des groupes “qu’Agnes B suit depuis longtemps”.
Un mécène, pas un sponsor
Penelopes est en contact avec la maison de couture depuis 2003. “Des membres d’Agnes b sont venus nous voir jouer un soir à Paris lors d’un show case. Ils ont apprécié et quinze jours plus tard on joué pour eux” se souvient axel, un des membres du groupes.
Les premières armes des groupes soutenus par la maison de couture s’aiguisent lors de défilé de mode comme ce fut le cas pour Poni Hoax à Tokyo en 2005. “Ce n’est pas en vendant des albums que l’on gagne un peu d’argent” reconnait Habib Achour, le manager du groupe, “mais plutôt en faisant des tournées et des lives” ajoute t-il. C’est ce que s’efforce de faire Agnes b en trouvant des dates de concert à ces groupes comme pour Poni Hoax qui a pu jouer à l’Olympia. Mais la relation ne s’arrête pas là entre les artistes et la maison de couture. “Nous entretenons avec eux des relations artistiques, et pas de sponsoring” remarque Axel des Penelopes. “Les gens d’Agnes b nous habillent pour nos concerts, nous conseillent sur nos projets et nous aident sur certains points. Nous avons aussi fait la pochette de notre album avec eux” explique t-il. Des relations d’autant plus sincères qu’un groupe comme Penelopes n’a plus besoin de soutien : “ Agnes b ne nous est pas indispensable pour nous produire mais c’est un lien que l’on apprécie car cela fait partie d’une dynamique de groupe souligne le musicien. Même son de cloche du coté de Jean-François Sanz qui estime avoir de “vraies relations d’amitiés” avec Penelopes ainsi que ses autres partenaires.
PS1
Museum of Modern Art
22-25 Jackson av et 46th Street
Long Island City
718.784.2084
Chaque samedi de 3pm à 9pm jusqu’au 1 septembre
The Penelopes, Poni Hoax, Frustration, JB Wizz, Morpheus et Ex Nihilo
Samedi 14 juillet
Admission 10 dollars à partir de 2pm

Vous avez dit Frustration ?

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Les Parisiens de Frustration (http://www.myspace.com/_frustration) risquent de détonner au milieu de la foule de hipsters qui se presse d’ordinaire aux « Warm Up » de PS 1. Leur son froid et abrasif rappellant davantage l’Angleterre dépressive du début des années 1980 – celle de Joy Division ou de Killing Joke par exemple– que la moiteur de l’été new-yorkais. Mais aux côtés de Poni Hoax et des Penelopes, autres groupes français à l’affiche ce samedi, ils devraient malgré tout réussir sans mal à faire danser dans l’enceinte du musée du Queens.
A grands coups de guitares saccadées et de rythmiques à bout de nerfs, leur punk synthétique fait rage sur scène depuis 2002. Mais aussi sur disque où ces trentenaires vétérans d’une mosaïque d’obscurs groupes parisiens –Warum Joe ou Anteenagers MC, ce genre– ont gravé quelques-unes de leurs chansons : entre une autoproduction et un six titres « Full of sorrow » en 2006 sur le label parisien Born Bad, l’un de leur singles a d’ailleurs franchi l’Atlantique pour se retrouver sur un label de Sacramento. Au point d’attirer les louanges d’une institution, Maximum rock’n’roll, LE fanzine punk américain de référence, qui leur a délivré une « highest possible recommandation ».
Pour sa première prestation aux Etats-Unis, Frustration passera à la moulinette d’une relecture robotique très actuelle ses titres hautement électriques. Avec suffisamment d’énergie pour tenir en haleine une audience avide de sensations fortes. Sans compter que le groupe offrira une bande-son idéale à l’exposition de Linder. Visible en ce moment à PS1 : les photomontages avant-gardistes de cette artiste anglaise ont illustré les pochettes et les flyers de nombreux groupes punk et new-wave de la fin des années 1970.
En concert à PS1 à partir de 15 heures le 14 juillet avec Poni Hoax et The Penelopes (live) DJ Morpheus, JB Wizzz et Ex Nihilo Crew (DJ Set).
Frustration jouera le 13 juillet à 20 heures à la à la Glasslands Gallery à Brooklyn (289 Kent Avenue –entre south 1st street et south 2nd, à Williamsburg) et le 15 juillet sur une scène installée entre Madison et Park Avenue pour le French Bastille Day (gratuit).

Jour de France

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Si on dansait
Comme chaque année, le bal du 14 juillet est traditionnel. Et cette année, les frenchies s’attaquent à Time Square: le bal a lieu dans la boite de nuit le Spotlight Live de 20h30 à 4h du matin. Ca commence avec Joe Battaglia et son orchestre et ça continue avec deux DJ jusqu’au bout de la nuit.
Spotlight Live 1604 Broadway Avenue

Entrée normale 30 dollars; entrée VIP (Bouteille de vin et buffet) 100 dollars.
Il est recommandé d’acheter ses billets en avance sur internet: baldu14juillet.org/
Street Fair de 60th Street
Dimanche de midi à 18h
Manhattan, 60th Street entre la 5ème avenue et Lexington.
Le programme:
-Ecouter : De la musique électronique avec The Penelopes. Du rock avec les groupes Poni Hoax et Frustration. Ces trois groupes présents la veille pour le PS1 au MOMA, joueront leurs meilleurs morceaux durant l’après-midi. Les plus « rétro » se laisseront porter par les Martiniquais Frank Muhel et Tessa ou par la bossa nova du suave Pascualito. Et pour tout le monde : spectacle de French Cancan.
-Jouer : Vous pourrez retrouver vos activités sportives préférées le temps d’une après-midi : concours de pétanque au programme avec le

club « Petanque America ». Pour ceux qui hésiteraient à venir à cause du Tour de France, une course de vélo (à l’arrêt!) sera organisée. Du football aussi : vous pourrez taper dans le ballon rond avec l’équipe professionnelle des New York Red Bulls. Les plus petits s’occuperont avec des ateliers d’artisanat. Enfin, une tombola permettra au gagnant de passer une semaine à Paris.
-Déguster : Après autant d’efforts, il faudra vous restaurer. Tous les goûts et toutes les saveurs françaises seront réunis en un « open air pinic ». Toutes les spécialités françaises, des crêpes bretonnes aux

saucisses alsaciennes, seront préparées par les plus grands cuisiniers français de la grosse pomme. Profitez-en aussi pour vous laisser séduire par un large choix de vins et de rhums martiniquais.
En savoir plus sur la Street Fair->www.bastilledayusa.com
Autres bons plans à Manhattan
-Le Chelsea market : Le célèbre marché se met lui aussi au bleu-blanc-rouge. Le 13 et le 14 juillet des produits français seront en vente toute la journée.
chelseamarket.com/
-Course de 2CV et Solex. Plus qu’une voiture c’est un art de vivre.

Dimanche, des dizaines de “dedeuches” mais aussi de solex se livreront à une course sans merci dans les rues de Manhattan. Le départ est à midi au coin de Riverside Drive. Il y aura un premier arrêt à la Fifth Avenue et 60th Street et un deuxième sous l’Arc de Washington Square Park. Les véhicules seront visibles avant le départ et lors des étapes. Vous pouvez vous inscrire au 201-863-7600.Cf article French Morning
-After : L’association des Bretons de New York organise une after party au bar-lounge le Love à partir de 7pm. Présence de Dujeous et DJ Indaloh. 7 dollars
179 Mac Douglas Street at West 8th Street
Pour plus de renseigenments: love
A Brooklyn
Deux endroits, avec chacun un bout de rue fermé pour l’occasion:
-Le Bar Tabac organise, sur une partie de la Smith Street, un concours de pétanque. Plusieurs stands seront aussi installés avec des spécialités françaises. Ricard, Pastis et sandwich merguez au menu, sans oublier les éternelles French fries.
bartabacny.com
718-923-918
128 Smith Street et Dean Street
-A hauteur de la Degraw Street, le restaurant Provence En Boîte promet un mystérieux concours de boule “molle”. Comprenez: « pas en fer ». Quiches, croques Monsieur et crêpes permettront aux sportifs de se restaurer pendant que les plus petits tourneront sur les manèges et martyriseront les chèvres et le lama de la ferme miniature. Et tout ça en écoutant Pierre Marcel et Rene qui vous feront danser et chanter la Marseillaise.
Provenceenboite.com
718-797-0707
263 Smith Street et Caroll Street
Plus de 3000 personnes sont attendues alors venez en avance.
Pour annoncer d’autres évènements du 14 juillet à New York et dans la région, écrire à: [email protected]

Sarko show

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« La vision du nouveau président français Sarkozy en train de courir – souvent vêtu de son t-shirt favori de la police de New York – a déclenché une tempête en France et en Grande-Bretagne cet été », rapporte le Washington Post « Que Sarkozy courre n’est pas vraiment français, une sorte de complot de droite, suggère le quotidien de gauche parisien Libération ». Sur France 2, apprend t-on, Alain Finkielkraut a appelé Sarkozy à ranger ses baskets. « Non seulement il a impliqué que montrer les genoux nus du président est quelque chose qui ne se serait jamais produit à l’époque de Mitterrand, encore moins à celle de Louis XIV, mais Finkielkraut a aussi affirmé que la marche était l’activité appropriée de celui qui pense, de Socrate au poète Arthur Rimbaud. » Des experts en sport, cités dans la presse française et anglaise, observent que le jogging est un sport individualiste donc de droite. En plus, le président français n’a ni la bonne foulée, ni la bonne position du corps à en croire Renaud Longuèvre, un entraîneur cité par L’Equipe.
Quand il ne court pas, Nicolas Sarkozy soutient la nomination de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fond Monétaire International, « un autre signe de bouleversement de la politique française traditionnelle » selon le New York Times. Le choix porte « un autre coup potentiel au parti socialiste français, dont plusieurs membres clés ont déjà été choisis par M. Sarkozy » puisque cela écarterait DSK, « un solide candidat centriste » d’une position de dirigeant du parti.
« Il n’y a pas de métaphore américaine exacte, mais imaginez que Bush ait poussé un célèbre démocrate de gauche – peut-être Al Gore ou John Kerry – pour diriger la banque mondiale », s’exclame le chroniqueur de gauche E.J Dionne dans le Washington Post.
«Nicolas Sarkozy était une personnalité qui divisait pendant sa campagne à la présidence française. Mais il gouverne en unifiant, pas en divisant », approuve t-il. L’inverse donc de George Bush : il « s’est présenté à la présidentielle de 2000 en promettant d’apaiser les divisions partisanes. Il laisse nos politiques en un tas de récrimination, colère et polarisation ».
Certes, « les cyniques disent que Sarkozy essaie d’affaiblir l’opposition en cooptant ses meilleurs dirigeants » et Hollande « a raison d’être sceptique » puisque Sarkozy va évidemment en tirer des bénéfices politiques, « mais vu depuis un Washington immobilisé et morose, la stratégie d’ouverture de Sarkozy est inspirante ».
Autre fan américain de Sarkozy, l’ancien président de la Chambre Newt Gingrich qui publie une tribune dans le Washington Post dans laquelle il dit que « Témoignage » fait partie des deux livres « qui guident mes pensées ces jours ».
Le président français « a eu le courage de faire campagne sur le thème “les Français vont devoir travailler plus dur” ». Et de s’étonner, « imaginez d’essayer de faire passer ça auprès d’un consultant politique américain ».
« Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a vu l’avenir et il a deux roues, trois vitesses, un siège ajustable, des pneus indestructibles, un panier et une sonnette » écrit le Christian Science Monitor
à propos de la vélorution qui attend Paris le 15 juillet. Mais « les rues de Paris sont darwinistes par nature » : « les avenues du 19ème siècle accueillent le trafic du 21ème siècle – des voitures agressives et des meutes de scooters encore plus agressifs ». Robert Marquand note encore dans son article qu’on ne porte pas de casque à vélo à Paris. « Malgré le glamour du tour de France et l’émergence d’une culture du vélo en France, Paris n’est pas une ville pour cyclistes. » Il en voit quand même de plus en plus « faire du vélo sur les trottoirs, ignorer les feux, et prendre les sens uniques ». Un petit tour à New York, Robert ?

A New York en solex

Chaque matin, en sortant de chez lui dans le New Jersey, Howie Seligmann enfourche son vélosolex. Il le gare à sa station de bus, prend le bus jusqu’à Port Authority, où un autre solex l’attend pour le conduire jusqu’à bureau.
Les vélomoteurs sortent de l’écurie à tour de rôle. Howie en a une dizaine : quatre pliosolex, une version américaine de 1978, un modèle hongrois, trois noirs 3800, un gris 3800… Là, l’élu du jour est garé à côté de la terrasse où on boit un verre. Des gens s’approchent de ce curieux vélo au moteur posé sur la rue avant.

“Premier véhicule hybride”
S’ils voulaient s’en acheter un (compter 1595 dollars), Howie Seligmann saurait les renseigner : il est actionnaire de Mopex, l’usine qui fabrique des vélomoteurs Black’n Roll (http://www.blacknroll.com/) dans le Pas de Calais. Aux Etats-Unis, il a déposé la marque Velosolex, et en a déjà distribué quelques centaines, de la Californie à la Floride en passant par le Colorado.
«Les acheteurs peuvent être des seniors qui cherchent des souvenirs de ce qu’ils ont vu en France, des collectionneurs passionnés… Très souvent des gens qui ont un profil scientifique impressionnés par le Solex, parce que depuis 60 ans, c’est un véhicule simple et efficace» dit-il admiratif de ce «premier véhicule hybride bien avant la Toyota Prius, avec son énergie thermique et humaine».
En l’écoutant, on apprend qu’en 1973 à l’époque du premier choc pétrolier, on faisait la queue sur tout un pâté de maison devant le seul magasin américain qui vendait des solex. L’argument reprend du poids aujourd’hui. «Si on n’a plus d’essence, on peut toujours pédaler…»
C’est à huit ans qu’ Howie Seligmann a vu son premier Solex. Il arrivait en France avec sa mère d’origine autrichienne. Il a encore en mémoire l’adresse exacte à Paris (rue de Clauzel) où le deux-roues était garé (il y est peut-être encore).
C’était en 1966. Howie avait huit ans. Son oncle était venu le chercher à l’aéroport du Bourget. Il se souvient encore de l’effet des suspensions hydrauliques de sa DS… Depuis, il est aussi « citroënniste ». Avec l’été, les 2 CV sont de sortie. «On ne roule pas en hiver à cause du sel qui bouffe le métal précieux du véhicule».
“Rallye en 2 CV”
Le 15 juillet, Howie Seligmann sponsorisera à New York le huitième rallye Citroën. Des 2 CV, des DS, tractions et Ami 6, Méhari et une douzaine de Solex descendront la Cinquième avenue. Le consul Français Delattre, « autre citroënniste de cœur », donnera le départ. Retrouvez-les à midi sur Riverdrive à la hauteur de la 122ème rue et en fonction des places disponibles, vous pourrez peut-être faire le trajet en Citroën.
Infiniment exotique, car souligne Howie, «il y a plus de Ferrari que de 2CV aux Etats-Unis».

Pour s’inscrire au rallye : contacter Howie Seligmann ou Ed Merryman au 201.863.7600.
A midi le 15 juillet: rdv à Riverdrive et 122ème rue. Le convoi descendra jusqu’à la 72ème rue qu’il prendra jusqu’à Central Park West. Remontée jusqu’à la 96ème rue, puis traversée du parc. Descente de la Cinquième avenue jusqu’à la 61ème rue. Les voitures seront exposées vers 13h à la Street Fair de la 61ème rue. Vous pouvez ensuite les retrouver à 14h30 au Washington Square Park, puis ripailles au Café 123 de la 45ème rue.
Pour acheter un Solex aux Etats-Unis : stevesmoped.com
Avant de prendre la route en solex, renseignez vous auprès d’Howie : «les lois diffèrent dans chaque état : dans le New Jersey, c’est comme une Harley, il faut une assurance, une immatriculation et le permis de conduire ; dans le Connecticut c’est comme un vélo».

Joey Starr à Central Park

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Tout est parti d’une invitation de Wyclef Jean, le fondateur du groupe The Fugees.
Joey Starr, le sulfureux rappeur français, sera présent dans le cadre d’une soirée consacrée aux musiques urbaines françaises et afro-caribéennes. Il sera à l’affiche de ce concert aux cotés d’autres chanteurs et rappeurs comme le Jamaïcain Junior Reid, les Haïtiens Djakout Mizik, Black Alex et Jimmy O, ou l’Américain Mecca a.k.a. Grimo.
Depuis la séparation de NTM en 1998, Joey Starr n’est pas resté inactif. Il a produit plusieurs artistes comme Iron, Naja ou Fatcap. En 2006, le rappeur a également sorti une compilation, « My Playliste : by Joey Starr », réunissant ses titres préférés de NTM à KRS-One en passant par I AM. En mai 2006, il a aussi co-écrit sa biographie, « Mauvaise réputation ».

A Central Park, Joey Starr interprétera son album « Gare aux Jaguarr ». Cet album, fortement marqué par le style musical ragga-zouk, est le premier opus du genre pour le chanteur. Aux cotés de titres originaux comme « J’arrive » ou « Soldats », il fait une adaptation du « Métèque » de Georges Moustaki. Dès sa sortie en octobre 2006, l’album a pourtant fait polémique. En cause : une reprise de « Gare aux gorilles » de Georges Brassens. Le rappeur n’avait pas eu l’autorisation de s’inspirer des paroles de cette chanson par les ayants-droit de Georges Brassens. L’album a été retiré des bacs durant deux semaines. Une nouvelle édition a donc été élaborée et mise sur le marché sans le fameux titre. Ceci n’a pas empêché le débat de se porter aussi sur les textes de l’ex-star des NTM. Celui-ci y évoque quelques-unes de ses célèbres frasques comme son agression d’une hôtesse de l’air. Cette polémique occasionna une belle promotion du disque au grand dam de ses détracteurs.
A bientôt 40 ans, Joey Starr ne semble pas s’être assagi, et ce, malgré sa participation en 2006 aux campagnes d’inscriptions sur les listes électorales dans les banlieues. Son image de bad boys lui colle toujours à la peau.
Central Park SummerStage. Le dimanche 8 juillet à 15h.

Liberté de la presse, ratatouille et sécu

La France n’est pas le paradis de la liberté des médias, à en croire un article du New York Times titré «liberté de la presse en France : le droit de dire ce que les hommes politiques veulent». L’article fait un petit tour des grands noms des medias en France : «Arnaud Lagardère qui appelle M. Sarkozy un “frère”, Martin Bouygues, parrain du fils de dix ans de M. Sarkozy, et Vincent Bolloré qui a prêté au président son jet et son yatch», aussi Bernard Arnault, «témoin de mariage de M. Sarkozy» et propriétaire de La Tribune. Le New York Times rappelle qu’Alain Généstar, rédacteur en chef de Paris Match «a été poussé dehors par M. Lagardère sous la pression de M. Sarkozy à propos de la publication en une d’une photo de Cécilia Sarkozy et son compagnon à une époque où elle était séparée de son mari», et que le JDD a enterré son enquête selon laquelle Cécilia Sarkozy n’avait pas voté au deuxième tour.
Doreen Carvajal et Katrin Bennhold notent qu’«il n’a fallu que quelques jours à Rue89 pour émerger comme un refuge online pour les articles politiques critiques et les lecteurs suspicieux de liens entre le nouveau président français et les barrons des médias du pays». (Le petit paragraphe fait bien plaisir à ceux qui ont un sac de couchage dans ce refuge «impertinent».)
France de rêve
Deux films sortis cette semaine sont l’occasion d’un petit tour dans une France de rêve : Sicko, le documentaire de Michael Moore, et, dans un genre différent, le dessin animé Ratatouille.
Pour ceux qui n’ont pas vu le film de Moore, sachez que dans une scène mémorable, il va voir un couple de Français et leur demande quels sont les plus gros postes de leur budget après la maison et la voiture (on imagine que des Américains parleraient de leurs frais médicaux ou l’université des enfants). «Ze fish», répond madame. Et puis, «ze vegetable», ajoute t-elle, pendant que la caméra se penche sur le bac à légumes.
«Oui, écrit le New York Times le portrait utopique de la France dans Sicko est peut-être exagéré, mais trouvez-moi un réalisateur – spécialement un primé deux fois à Cannes – qui ne soit pas Francophile
Le système médical français «n’est pas aussi superbe que l’affirme Sicko, mais il est plutôt bien», en profite pour expliquer Business Week.
Dans un classement récent de l’OMS, la France se classait première alors que les Etats-Unis étaient en 37ème position. On y apprend que la mortalité infantile en France est de 3,9 pour 1000, comparé à 7 aux Etats-Unis, l’espérance de vie, à 79,4 ans, est de deux ans de plus qu’aux Etats-Unis et que la France a plus de lits d’hôpitaux et de médecins par tête que l’Amérique. Les Etats-Unis pourraient s’en inspirer. Sauf que « {la France rembourse ses médecins à un taux bien inférieur à ce qu’accepteraient des médecins français». } En plus, «les médecins français n’ont pas d’écrasant emprunts étudiants à rembourser parce que leurs études de médecines sont payées par l’état» ni d’assurances exorbitantes à payer.
Ceci dit, les coûts de la santé augmentent aussi en France. Le système mériterait d’être réformé, observe l’article de Business Week, mais il y a peu de chance que cela se produise parce que les Français y sont très attachés. Et il reste moins cher et couvre mieux la population que le modèle américain. Et de citer Shanny Peers de la French American Foundation : «la France a un meilleur système pour moins cher, et tout le monde est couvert».
Après les hôpitaux français, les cuisines françaises. On y entre grâce à Ratatouille. «Le sujet (du film) c’est la nourriture, le héros est un rat et le décor la France. Les ingrédients de Ratatouille ne semblent pas trop appétissants. Mais essayez. Vous adorerez», écrit Newsweek sur son site internet.
Le rat Rémy quittera le giron familial pour réaliser son rêve: faire la cuisine du restaurant autrefois tenu par son héros Gustave Gusteau. «Ratatouille a peut-être l’air français, mais son message de réalisation de soi contre tous ne pourrait être plus américain».
Le Chicago Times s’est demandé comment Janeane Garofalo, la voix de la cuisinière Colette, avait appris à jouer une Française. «Je ne suis pas allée en France et je n’ai pas appris le français à l’école. J’ai juste imité un présentateur français sur CNN.»
Le producteur raconte dans Newsday que cela faitsait cinq ou six ans que l’équipe avait prévu d’appeler le film Ratatouille. «Mais à un moment, les types du marketing ont commencé à dire: et si les gens n’arrivent pas à le lire ? et s’ils ne peuvent pas le lire et pas le prononcer, ils ne peuvent pas en parler à leurs amis. Est-ce que c’est une bonne idée ?» Il est finalement allé défendre l’idée devant Steve Jobs (le patron du studio Pixar, producteur du film) pour avoir son feu vert.
En parlant de bouffe, «parfois dans la vie, vous êtes en train de manger une galette de riz sec en prenant une gorgée de boisson protéinée fadasse. Et un ami rentrant de Paris ou Lyon vous dit “les français vivent de fromage, de chocolat, de cigarettes et de vin et ils n’ont presque jamais de crises cardiaques et ils vivent plus longtemps que nous”. Serait-il possible que les Américains sacrifient inutilement leurs pêchés et plaisirs, pour avoir des seniors français qui portent des toasts à leur enterrement?» s’interroge Keith Humphreys, psychiatre de Stanford dans le San Francisco Chronicle (Ou plutôt fait semblant de s’interroger car il a la réponse : «le légendaire french paradox a été un peu exagéré par des gens qui aiment titiller leurs amis soucieux de leur santé, ou par des gens qui gagnent leur vie à vendre du fromage, du chocolat, des cigarettes et du vin». Mais les Américains gagneraient à prendre quelques habitudes françaises. Par exemple «les Français qui boivent de l’alcool ont tendance à ne pas varier la quantité de jour en jour. A la différence de beaucoup d’américains qui ne boivent pas d’alcool pendant la semaine et beaucoup le week-end, ce qui augmente le risque de crise cardiaque». Les Américains pourraient aussi manger des plus petites portions, et plus lentement «plutôt que de descendre des frites hamburger entre des messages de Blackberry», ce qui fait stocker du gras.
La modération, «c’est la meilleure leçon à retenir des Français».
Une revue de presse par semaine sur French Morning, pas plus.

"Les Droits de l'Homme sont encore bafoués"

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Fin de la projection. Les lumières se rallument. La salle remplie du Walter Reade Theater applaudit Laurent Herbiet qui entre sur scène. Le réalisateur se prête à une série de questions-réponses sur son film. « Je ne suis pas surpris de l’accueil favorable qui est réservé au film car il aborde un sujet peu utilisé dans le cinéma français » explique t-il. « Mon Colonel », sorti en novembre 2006, dans les salles françaises, traite avec réalisme de la torture organisée par la France durant la guerre d’Algérie. Fondé sur le roman éponyme de Francis Zamponi, « Mon Colonel » prend la forme d’une enquête militaro-policière qui fait des va-et-vient entre le présent (images en couleur) et la guerre d’Algérie (images en noirs et blanc).
Le fruit de son expérience
Sans verser dans le manichéisme, Laurent Herbiet, dresse un portrait accablant des responsables politiques et militaires français de l’époque. « Le but était de montrer que la torture n’était pas le fait de quelques moutons noirs mais qu’il s’agissait bel et bien d’un acte

institutionnalisé par l’Etat français
». Le nom de François Mitterrand, Garde des Sceaux à l’époque, est d’ailleurs cité à plusieurs reprises. «C’est un exemple de ces nombreux hommes politiques complices des atrocités» assure le réalisateur. Pour son premier long métrage, Laurent Herbiet aborde un thème qui lui est proche. « Mon père a été appelé en Algérie après son service militaire. Il est resté six mois. Le problème c’est qu’on ne m’a rien appris à l’école sur cette guerre, c’est mon père qui m’en a parlée en premier». Ce sont ces hypocrisies que dénonce Laurent Herbiet. « La guerre d’Algérie a été reconnue officiellement comme une guerre en 1999. Mon père n’avait pas de statut d’ancien combattant car on considérait à l’époque qu’il s’agissait d’opérations de maintien de l’ordre ». De façon plus générale, c’est le fait d’occulter cette partie obscure de l’Histoire française que fustige le réalisateur. « Nous en avons honte alors nous n’en parlons pas. Je n’ai pas la prétention d’avoir fait ce film pour le devoir de mémoire. J’ai simplement voulu transmettre cette part de notre Histoire aux générations futures».
“La France n’est pas digne des Droits de l’Homme”
L’analyse de ce passé est loin de faire l’unanimité, comme en témoigne la polémique qu’a provoqué le projet de loi français en février 2005 sur le rôle positif de la présence française Outre-Mer. « Nous étions en tournage à Alger à ce moment » témoigne Laurent Herbiet, « les habitants étaient très en colère et nous aussi » ajoute t-il. Pour le réalisateur, les politiques français se voilent encore la face aujourd’hui. «Lorsque j’entends Nicolas Sarkozy dire qu’il faut être fier de notre passé et en finir avec la repentance, je trouve ça aberrant. La France prône fièrement les valeurs des Droits de l’Homme mais elle n’est pas digne de ce drapeau». Les Etats-Unis en prennent aux aussi pour leur grade. « Les Droits de L’Homme sont encore bafoués par de nombreux pays comme les Etats-Unis. C’est une grande démocratie, ils ont le devoir de donner l exemple mais ne le font pas. Preuve en est avec Guantanamo et la guerre en Irak » estime t-il.
Quant à l’impact de son film au festival Human Right Laurent Herbier relativise: « c’est important que ce genre de festival existe. Le problème est que l’on ne prêche que les convertis ». A eux d’apporter la bonne parole.

La French Touch de Ratatouille

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« Paris avait déjà été vu de plein de points de vue différents, mais pas de celui d’un rat ». Brad Bird, le réalisateur de Ratatouille (qui en français se prononce « ra-ta-too-ee » précise le New York Times pour ses lecteurs qui n’en auraient jamais goûté), est venu y pallier. Grâce à Remy le rat, on y entre par les égouts pour émerger dans un Paris où les DS sont garées sur de vieux pavés et les Français, comme d’habitude, discutent en terrasse…
On se sait assurément en France quand le rat Remy par un trou d’un plafond sur lequel il court aperçoit un couple, béret et marinière à rayure, vissé par la passion « je t’aime, je te tue », bang coup de pistolet, et grand baiser. So French… (Notez que Michael Moore, dans son dernier Sicko, enchaîne aussi les images de roucoulades de couples français pour rappeler qu’il est à Paris.)
Remy le rat va aussi se promener sur le Pont Alexandre III, contempler le ciel de Paris au dessus des toits… On s’y croirait. Les dessinateurs de Ratatouille disent avoir fait une utilisation limitée des couleurs pour traduire au mieux la lumière parisienne (autrement connue comme le gris).

Aux côté de Remy, le fantôme de Auguste Gusteau, le chef cuisinier qu’il a mis sur un piédestal pendant toute sa vie de rat, et qui vient de mourir d’une crise cardiaque après une mauvaise critique (les petits enfants américains ne décoderont peut-être ps la référence au suicide de Bernard Loiseau). Remy arrive dans le restaurant de feu Gusteau où son successeur, sacrilège, décline sa marque sur des burritos surgelés. Le petit rat se lie d’amitié avec le garçon chargé des poubelles qu’il mettra aux fourneaux, tirant les ficelles (ou plutôt les cheveux) dans l’ombre, tel un Cyrano de Bergerac des casseroles, pour lui faire cuisiner des merveilles.
Guy Savoy, Taillevent, Tour d’Argent…
L’immense cuisine du restaurant, que l’équipe du film a mis deux ans à concevoir, donne envie d’arrêts sur image pour en examiner chaque détail. L’auteur de ces décors, Harley Jessup, dit avoir visité des quantités de cuisines de restaus français. Mais il a été obligé à un compromis : les cuisines américaines sont bien plus ouvertes que celles, pleines de recoins, des chefs français. Le résultat est une cuisine ouverte aux stations séparées. Quant au balai des cuisiniers, l’équipe de ratatouille est allée en Californie filmer les cuisines et les casseroles du French Laundry, le restaurant de Thomas Keller, consultant de Ratatouille. Même le plateau de fromage, copié du restaurant d’Hélène Darroze, n’a pas été laissé au hasard.
La salle à manger de chez Gusteau a été composée à partir de plusieurs adresses parisiennes comme Guy Savoy, Taillevent, La Tour d’Argent et Le Train Bleu. Notez l’anti-cliché : le serveur n’est ni hautain, ni mufle quand il prend les commandes, contrairement au stéréotype hollywoodien du garçon français.
Sans aller jusqu’au sous-titrage, les Français de Ratatouille (souvent minces et en cols roulés noirs) parlent avec l’accent de chez nous (qui n’est pas aussi suave que l’accent français d’Angelina Jolie dans a Mighty Heart). La difficulté, explique le dossier de presse du film, était de faire faire des mouvements de bouche français à tous ces personnages. « Quand quelqu’un parle en français, les formes de sa bouche sont différentes » à en croire Mark Walsh le chef des dessinateurs, qui raconte qu’ils se sont nourris de grands classiques français pour créer leurs personnages, s’inspirant même d’icônes françaises comme Brigitte Bardot, Serge Gainsbourg et même… Charles de Gaulle (on ne les a pas reconnus).
Mais pour ce travail d’observation, l’équipe de Ratatouille n’a pas gardé de Français en cage. Alors que c’est ce que les dessinateurs ont fait avec des rats pendant des mois pour pouvoir apprécier tous leurs mouvements.
A French Morning, on a quand même décelé quelques erreurs factuelles dans cette Ratatouille. Par exemple, le frigo de Linguini est bien trop gros pour un frigo français. En avez-vous trouvé d’autres ?
Où manger de la ratatouille à New York
Aquagrill Menu
210 Spring St., près de Sixth Ave – 212-274-0505
Provence
38 Macdougal Street
Pascalou
1308 Madison Ave- à 93rd St – 212 534-7522
Bistro du Nord
1312 Madison Avenue – 212-289-0997
Le Gamin Menu
536 E. 5th St. près de l’avenue B – 212-529-8933
Crepes on Columbus
(La ratatouille est dans la crêpe)
990 Columbus Ave entre 108th St & 109th St – 212-222-0259
Pastis
Ninth Ave. (et Little W. 12th St)
212-929-4844
La mangeoire
1008 Second Ave et 53rd Street – 212 759-708
Comment faire sa ratatouille
La recette de la ratatouille en français et en anglais

Vie privée / vie publique en France et aux U.S.

« La France et les Etats-Unis ont eu l’air d’être les meilleurs amis dimanche », écrit le New York Times après la rencontre en France de la sécrétaire d’Etat Condoleezza Rice et du ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner sur la crise au Darfour. « Il n’y avait aucune trace des tensions qui ont marqué les relations du gouvernement Bush avec l’ancien président Jacques Chirac ».
L’éditorialiste Jim Hoagland est encore plus euphorique dans le Washington Post. « Le nouveau président de France est un ouragan d’air frais », écrit-il, « en cinq semaines, Nicolas Sarkozy a conçu un gouvernement comme aucun que les Français n’aient eu jusque là, en terme de diversité et d’ouverture politique. » C’est une équipe qui « va au-delà de tout ce qu’a déjà pu faire une administration américaine – sans parler des gouvernements français – en terme de diversité ethnique, sociale et politique, et d’audace». Avec Kouchner, Sarkozy et Jean-David Lévitte, l’ancien ambassadeur conseiller en affaires étrangères, « l’Histoire a présenté au gouvernement Bush un cadeau important qu’il ne devrait pas ignorer ».
Le Boston Globe consacre un éditorial à la séparation de Ségolène Royal et François Hollande. La phrase de Ségolène invitant son compagnon à quitter le domicile pour vivre son histoire sentimentale « a été décodée dans la presse française comme une allusion à la liaison de Hollande avec une journaliste de Paris Match, (…) qui a couvert les socialistes et écrit des portraits admiratifs du leader socialiste ». « Si c’était une pièce de Molière, les personnages parleraient en alexandrins, le public de la Comédie Française auraient des sourires amusés. Mais la farce jouée par Royal et Hollande n’est pas vraiment drôle pour leurs collègues et électeurs socialistes ».
Une campagne électorale ne fonctionne pas comme une comédie, rappelle le Boston Globe. « Hollande peut-il espérer être pris au sérieux quand, malgré le projet de Royal de le remplacer à la tête du parti socialiste, il insiste pour dire que leur séparation est purement une « affaire privée » et n’a pas de « causes ou conséquences politiques » ?».
L’éditorial du Boston Globe concède que « la vie privée d’un homme politique ne doit pas être considérée comme un indicateur de sa capacité à conduire des affaires d’état. Mais les électeurs n’aiment pas qu’on leur mente, que cela vienne des hommes politiques ou des journalistes qui les couvrent. Ni en Amérique, ni en France ».
Le Washington Post s’amuse de l’interdiction du BlackBerry dans les bâtiments du gouvernement au nom de la sécurité nationale. Même si, ce type de téléphone « est bien plus populaire dans les Etats-Unis accros au travail qu’en France – un pays dont les citoyens protègent farouchement leur courte semaine de travail et leurs longues vacances ».