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Les Soldes cette semaine

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Denim Blitz Sample Sale présente BCBG Maxazria
Des jeans rien que des jeans : tops, vestes, jupes et pantalons Seven’s, Rock & Republic, 575, Paper Denim, Diesel, Earnest Sewn, Citizens of Humanity, etc. entre – 30 et – 90%.
Du 8/03 au 11/03
Jeudi à samedi de 11h à 19h
Dimanche de 11h à 17h
72 Greene St. (entre Spring St. & Broome St.)
Mode de paiement : Cash / VISA / MC – Pas d’AMEX
Escada Warehouse Sale
On y va pour les gammes : prêt à porter, Escada Sport, Escada haute couture, les sacs et les chaussures à – 85%.
Poussettes interdites.
Du 8/03 au 11/03
Jeudi et vendredi de 10h à 20h
Samedi et dimanche de 10h à 18h
401 7th Ave. – Penn Plaza Pavilion (entre 32nd St. & 33rd St.)
212 852 5446
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Frederick Gelb
Fourrure de designer à prix de gros. Parce que l’hiver n’est pas fini.
Du 26/02 au 16/03
Lundi à vendredi de 9h à 17h
345 7th Ave (entre 29th St. & 30th St.)
19e étage
212 239 8787
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit / Chèque
J Rosen Showroom-Beachwear & Havaianas-Sample & Stock Sale
Maillots Vix, Sofia by Vix, Hermanny et Lisa Curran à $65-$95, tongs Havaianas à $10-$12 et bijoux or et pierres semi-précieuses.
Du 19/03 au 30/03
Lundi à vendredi de 9h à 20h
250 W 39th St. (entre 7th Ave. & 8th Ave.)
Suite 510
212 221 2349
Mode de paiement : Cash
Joseph
Une semaine seulement pour se précipiter sur la collection printemps-été à – 70 – 90%.
Du 19/03 au 25/03
Lundi à samedi de 11h à 19h
Dimanche de 12h à 18h
106 Greene St. (entre Spring St. & Prince St.)
212 343 7071
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Spring Designer Sale
Blumarine, Barbara Bui, Marc Jacobs, David Rodriguez, Twin Set, et d’autres articles de designers soldés à – 80% sur la collection printemps.
Un pourcentage des bénéfices de cette vente sera reversé à une fondation pour la recherche contre le cancer du sein.
Du 11/03 au 13/03
Dimanche de 12h à 18h
Lundi de 10h à 18h
Mardi de 10h à 16h
36 Central Park South – Helmsley Park Lane Hotel 59th St. (entre 5th Ave. & 6th Ave.)
5e étage
Suite 503
732 539 8750
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
The Bridal Garden Sale
Robes de mariée de designers et haute couture à – 50% – 75%. Actuellement des centaines de robes notamment signées Vera Wang, Michelle et Henry Roth, Melissa Sweet, etc.
Les bénéfices des ventes vont aux « children from New York City’s underprivileged neighborhoods ».
Uniquement sur rendez-vous.
Du 12/03 au 1/04
Lundi à jeudi de12h à 20h
Vendredi de 10h à 19h
Samedi de 10h à 18h
Dimanche de 11h à 19h
54 W 21st St. (entre 5th Ave. & 6th Ave.)
Suite 907
212 252 0661
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Tusk – Handbags & Small Leather Clearance Sale
La maroquinerie italienne présente ses soldes semi annuels : sacs, portefeuilles et lignes de bagages cuir entre – 50% – 70%.
Du 16/03 au 24/03
Lundi à samedi de 11h à 19h
242 W 26th St. (entre 7th Ave. & 8th Ave.)
212 242 8485
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Ying Li’s
La lingerie Yin Li, peinte à la main, est en vente chez Saks jusqu’à $400 mais ici vous trouverez absolument tout à – 90% . Un bustier en soie à $25 ça vous dit ?
Du 5/03 au 23/03
270 W 39th St. (entre 8th Ave. & 9th Ave.)
14e étage
212 391 5700
Shelly Steffee
Nouvelle collection, vêtements : vestes à cols en fourrures et accessoires, soldée – 65% à – 85%.
Du 9/03 au 11/03
Vendredi de 16h à 20h
Samedi et Dimanche de 12h à 18h
34 Gansevoort St. (entre 9th Ave. & Hudson St.)
917 408 0408
Lulu Guinness
Des prix sur les mallettes de maquillage, parapluies, lunettes de soleil et sacs funky de la designer anglaise. Le temps reste incertain.
Du 19/03 au 21/03
Lundi de 12h à 19h30
Mardi et mercredi de 10h à 19h30
260 W 39th St. (entre 7th Ave. & 8th Ave.)
11e étage
212 302 4564

De l’Olympia à New York

Le succès de la tournée de Gad Elmaleh, organisée en septembre dernier a donné le signal et prouvé que des artistes français pouvaient trouver leur public, francophone, aux Etats-Unis. L’organisation de cette tournée (New York, Miami, Los Angeles) était partie ‘d’un délire’ entre deux jeunes gens qui se sont connus à HEC, Yonathan Arfi et Nathanael Cohen. Le succès de l’expérience les a convaincu d’en faire un business et de renouveler l’expérience. Ils organisent en avril une tournée pour Julien Clerc (le 15 avril à New York au Town Hall concert) puis une autre en juin pour Patrick Bruel.
Ce n’est évidemment pas la première fois que des artistes français viennent se produire aux Etats-Unis. « Mais jusque là, note Yonathan Arfi, c’était soit très élitiste, pour des petites salles, ou alors quelques monstres sacrés connus ici, comme Charles Aznavour ».
Ceux qui viennent maintenant tenter leur chance sont généralement très peu connus hors de l’hexagone notamment, pour les humoristes, en raison de l’obstacle de la langue. « Si cela se passe maintenant, c’est tout simplement parce que la communauté française a atteint une masse critique qui lui permet d’exister en tant que telle, estime Yonathan Arfi. Et puis les mentalités des expatriés ont changé, ils ne rompent plus avec la France an partant, ils en sont beaucoup plus proches qu’il y a 10 ou 15 ans, notamment à cause de l’Internet. » Résultat, ces mêmes expatriés seraient plus demandeurs de culture populaire française. « Les 80 000 Français de New York, par exemple, poursuit Yonathan Arfi, c’est l’équivalent en besoins culturels d’une ville moyenne française ». Bref, un artiste qui rempli le Zénith de Pau ou d’Orléans doit, pensent ces entreprenants producteurs, pouvoir remplir une salle de 2000 places à New York.
Ces tournées ne se font en tout cas plus dans des arrières salles d’Alliances françaises. Elie Semoun sera (le 19 avril) à l’Apollo Theater à Harlem. « Le fait de pouvoir organiser ces évènements dans des salles mythiques comme celles-là fait aussi partie de l’aventure, mobilise aussi la communauté. Elie Semoun à l’Apollo c’est une seule fois, donc ça ne se manque pas » espère Fabien Moreau, un autre de ces jeunes producteurs, installé à New York. Avec son associé Romuald Boulanger, animateur sur NRJ, ils ont eux décidé de se spécialiser dans les humoristes. Après Gad Elmaleh, ils envisagent de faire venir d’autres humoristes “tous les 3 ou 4 mois”. Le programme n’est pas encore fixé, mais Arthur, Jamel Debbouze ou Laurent Gerra pourraient suivre.
Pour ces artistes français, qui en général consentent à des cachets moindres qu’en France pour venir aux Etats-Unis, le fait que ces tournées “américaines” soient en réalité destinées majoritairement à un public français importe peu: ils sont à New York! Certains ont des rêves de conquête américaine, comme Gad Elmaleh qui envisage de se produire un jour en anglais. Mais généralement, la tournée américaine est d’abord un « break » pour chanteur populaire. Une manière, dit Yonathan Arfi, « de se changer les idées entre Tourcoing et Valenciennes ».
Julien Clerc
Washington DC le 10 avril, Maison Française
San Francisco le 12 avril au Herbst Theater
New York le 15 avril au Town Hall Theater
Tickets
Elie Semoun
Miami le 15 avril au James L Knight International Center
Los Angeles le 17 avril au Wilshire Beverly Hills Theater
New York le 19 avril à l’Apollo Theater
Tickets
Patrick Bruel
San Francisco le 4 juin
Los Angeles le 6 juin au Wilshire Beverly Hills Theater
Miami le 12 juin au Knight Concert Hall
New York le 14 juin au Beacon Theater

Les Justes de France arrivent aux Etats-Unis

Les dîners de gala ne sont propices ni à l’émotion ni au recueillement. Pourtant, samedi soir au Consulat de France à New York, la réalisatrice Agnès Varda a réussi ce tour de force. Un silence lourd s’est imposé à la centaine de convives de cet évènement organisé par l’American Jewish Committee en vue de lever des fonds pour organiser cet hommage aux Justes de France à travers les Etats-Unis, à la fin de la projection. Pour l’occasion, la réalisatrice avait réalisé un condensé de l’œuvre créée pour le Panthéon, un court film de fiction, son parole ni commentaire, retraçant les actes héroïques de ces « hommes et femmes ordinaires » qui, pendant la seconde guerre mondiale, ont caché et sauvé des juifs.
Washington d’abord
Au Panthéon, l’exposition était composée de dizaines de photos de ces Justes, ou d’anonymes les représentants, entourées de quatre grands écrans où était projeté le film d’Agnès Varda, dans deux versions se répondant, l’une en noir et blanc, l’autre en couleur. Samedi, l’énergique réalisatrice a tenté, a-t-elle dit, de donner « une vague idée » de l’exposition réelle, sans la solennité du Panthéon ni la mise en scène produites par les 4 grands écrans. Mais le public américain devrait bientôt pouvoir lui aussi se recueillir devant l’œuvre originale. Le ministre français de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, qui avait commandé le film à Agnès Varda pour la cérémonie du Panthéon, a confié à French Morning que « l’exposition devrait pouvoir être organisée à Washington avant la fin de l’année », avant de tourner dans le reste du pays ensuite, et sans doute très rapidement à New York.
Le ministère de la Culture français s’est associé avec l’American Jewish Committee, qui va lever des fonds, pour organiser cette tournée. David Harris, le directeur exécutif de l’AJC, avait assisté en janvier à la cérémonie du Panthéon. C’est lui qui a souhaité que l’exposition traverse l’Atlantique : « nous voulons que le public américain la voit, car elle porte un message très puissant, avec à la fois un sens historique et des implications contemporaines. Les gens doivent savoir que le monde n’est pas seulement habité par le Mal, mais aussi par l’humanité et le Bien. Les Justes procurent 3000 exemples de courage, dont nous avons le plus grand besoin. »
Faut-il, dans le choix de Washington comme destination première voir un projet politique de la France ? Une manière de combattre l’idée répandue chez les élus américains que la France a été (est encore ?) uniformément et indivisiblement anti-sémite? « L’exposition permettra de présenter une image juste et complète de notre pays, admet Renaud Donnedieu de Vabres. C’est-à-dire un pays où, pendant la Seconde Guerre Mondiale, il y a eu l’horreur, mais aussi l’honneur ». Pour autant, le gouvernement français, « propriétaire » de l’exposition, puisqu’elle celle-ci est une commande du ministère de la Culture à Agnès Varda, prend bien garde de ne pas paraître faire de la propagande, critique qui rendrait la tournée américaine contre-productive. L’association avec la communauté juive, via l’AJC, permet de désamorcer ces critiques, en insistant avant tout sur la démarche pédagogique du projet.

La Bretagne à la conquête de Manhattan

La Kevrenn Alré, groupe de musiciens et de danseurs bretons, défilera sur la Cinquième Avenue lors de la parade de la Saint Patrick le 17 mars prochain. Au programme : chants et musique celtes, accompagnés de danse traditionnelle. Jamais aucun groupe français n’avait participé à ce défilé.
La venue de la Kevrenn Alré a été préparée avec enthousiasme par les bretons new-yorkais, et en particulier par BZH-New York, une association de « bretons et amis de la Bretagne » (BZH pour Breizh, « Bretagne » en breton). Ils se mobilisent pour promouvoir la région. « Il y a un engouement des jeunes Bretons de 25-35 ans présents à New York» estime Eric Thoby, membre de BZH.
Tout a commencé par l’invitation du Comité irlandais qui organise la parade, rencontré lors d’un festival inter celtique en France. « Les Irlandais ont voulu s’ouvrir aux Celtes. Et la Bretagne fait partie des nations celtes» explique Laurent Corbel, membre de BZH chargé d’organiser l’événement. La parade de la Saint Patrick, la fête nationale irlandaise, parcourt la Cinquième Avenue et réunit un million de spectateurs, dont Hillary Clinton et Michael Bloomberg. «La Kevrenn Alré figure en quatrième position du défilé sur les deux cents groupes» indique Laurent Corbel avec fierté.
Composé de trente-huit musiciens (joueurs de grosses-caisses et bombardes – instrument à vent) et de seize danseurs, le groupe a été consacré champion de Bretagne de bagad de première catégorie en 2005-2006.
Originaire d’Auray, dans le Golfe du Morbihan, le bagad n’en est pas à son coup d’essai aux Etats-Unis. Il a déjà donné des représentations lors de festivals folkloriques internationaux en Caroline du Nord et à Lafayette en Louisiane.
Pendant cinq jours, la Kevrenn Alré sera la vitrine de la culture bretonne aux Etats-Unis. Au programme en plus de la parade : concerts au Carnegie Hall, à Central Park, ou encore dans des bars du Lower East Side et de Brooklyn.
Laurent Corbel, Morbihannais de 34 ans, se réjouit à l’idée d’écouter ses compatriotes à Central Park. « Ça va être extraordinaire. La musique est tellement puissante qu’elle fait vibrer. Les gens vont danser, ça devrait réunir beaucoup de monde. »
Les représentations de la Kevrenn Alré – financés uniquement par une vente aux enchères et par l’association- sont l’occasion de faire connaître la culture bretonne à Manhattan. «Il s’agit aussi de donner une bonne image de la France» ajoute Eric Thoby. Plus largement, l’association cherche à promouvoir les échanges culturels et économiques entre la Bretagne et New York. Par exemple, des artistes new-yorkais pourraient participer au prochain festival de musique électronique de Rennes. Et des entrepreneurs de Côte d’Armor doivent venir rencontrer des entrepreneurs new-yorkais l’automne prochain. A terme, BZH-New York veut faciliter l’implantation d’entreprises bretonnes aux Etats-Unis.
Pour conclure son séjour, la Kevrenn Alré mettra le cap vers Philadelphie, où elle doit aussi donner une représentation. Les Bretons en profiteront pour rendre hommage à Benjamin Franklin. Ils n’hésitent pas à raconter que lorsque Franklin vint demander leur secours aux Français pendant la guerre d’Indépendance, c’est par la Bretagne – et la rivière d’Auray- qu’il est passé.
Programme :
Vendredi 16 mars – Alliance Française
19h30 : Silent Auction
21h00 : Concert-spectacle
Samedi 17 mars
11h00 : Parade sur Fifth Avenue.
20h00 : Carnegie Hall – concert avec les Chieftains
Dimanche 18 mars
12h-15h : Central Park – concert
19h00 : L’Annex (Lower East Side) concert
Lundi 19 mars
19h00 : Parade à Williamsburg et concert au Zébulon
Mardi 20 mars
19h00 : Concert au Jimmy Duffy’s
www.bzh-ny.org

2008: le candidat anti-français

Mitt Romney, un des candidats à l’investiture du parti républicain pour les présidentielles de 2008 n’aime pas la France. C’est un de ses arguments de campagne indiqué dans une présentation PowerPoint (les Alsaciens apprécieront la carte de France) résumant sa stratégie, sur laquelle le Boston Globe a mis la main.
Romney, ex gouverneur du Massachusetts, est mormon. Il est allé en mission en France quand il était jeune. C’est quand il a présidé les Jeux Olympiques de Salt Lake City, se souvient Slate, que la France a gagné son maximum de médailles en 80 ans de Jeux d’hiver.
Mais n’allez pas croire qu’il aime la France. Est-ce que c’est l’expérience de Kerry en 2004 (un autre élu du Massachusetts) qui lui fait craindre de se faire traiter lui aussi de Français ? La France est le navire amiral du socialisme européen, explique la présentation powerpoint. L’Union Européenne voudrait tirer les standards de vie américains vers le bas. « C’est là qu’Hillary et les démocrates voudraient nous emmener : Hillary = France. » CQFD. Le document « suggère que comparer la sénatrice Hillary Clinton à ce pays (la France) pourrait gagner des votes à Romney » résume le Washington Post.
L’édito du Boston Globe s’étonne de la place qu’occupe la France, « mal ultime menaçant le futur de l’Amérique » parmi les ennemis de Romney. « Avec une large majorité d’américains opposés à la guerre en Irak, est-ce que Romney croit que les Américains marchent encore dans les combines de Bush-Cheney comme de rebaptiser les « french fries » ? A une époque où la France coopère de près avec les Etats unis contre les réseaux du djihad, est-ce que Romney croit que sa meilleure manière de montrer comment il mènerait le monde est de faire imprimer des autocollants marqués « Tout sauf la France ». Un de ses consultants devrait lui parler du niveau de vie des français qu’il s’apprête à ridiculiser – et des investisseurs qui en tirent parti. »
Côté campagne française, Ségolène Royal, candidate « mère protectrice », va faire campagne dans les banlieues. Rien n’a changé dans les banlieues depuis les émeutes, observe le New York Times, mais pour la première fois les votes des maghrébins et des noirs pourrait faire la différence. A Clichy sous Bois, le nombre d’inscrits a augmenté de 25 % depuis les événements de 2005.
Le critique cinéma du New York Times (http://www.nytimes.com/2007/02/28/movies/28rend.html) est allé voir « La Vie en Rose ». Il a adoré. La vie de Piaf a ouvert le festival du film français de New York. Stephen Holden note que « tout en observant parfaitement la fragilité humaine, la majorité des films français présentés communiquent, bien plus que n’importe quel cinéma étranger, une appréciation voluptueuse du confort bourgeois et de la stabilité» relevant encore que « même si la France fait face à des embrasements urbains d’une population immigrée croissante, le cinéma français se raccroche toujours à un idéal épicurien faisant de la bonne vie la dernière défense contre le chaos. » Aucun des films présentés, note t-il, traite des tensions multiculturelles.
Erratum : dans la dernière livraison de France Made in USA, j’ai malencontreusement traduit « debonair » par « débonnaire ». Or debonair signifie « d’une élégance nonchalante », me signale un fidèle lecteur. Mea culpa. Tout le monde sait bien que Jean-David Levitte, l’ambassadeur français à Washington est d’une élégance nonchalante et non pas « bienveillant, complaisant, parfois jusqu’à l’excès » (http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/debonnaire/). Dans notre prochaine édition, nous reviendrons sur actually-actuellement et verge-verge. (n’importe quoi pour retenir des lecteurs).

Les Soldes cette semaine

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28/02/2007
Anthony Nak
Maille d’or et pierres précieuses ou semi-précieuses. Bijoux soldes entre 50% et 75% de leur prix original
28/02/ et 3/03
De 11h à 16h
580 Broadway (entre Prince St. et West Houston St.)
Suite 1206
212 625 350
Luca Luca
robes de cocktail, jupes et manteaux jusqu’à – 75%. Première arrivée, première servie.
Du 28/02 au 3/03
Mercredi à vendredi de 10h à 19h
Samedi de 10h à 18h
19 W 36th St. angle 5th Ave.
212 755 2444
Intermix
Ruée sur les designers. Jusqu’à – 90%. (Robes Catherine Malandrino à $149. Kors by Michael Kors “Blitz” shoes, $69 etc.)
Du 28/02 au 2/03
De 9h à 20h
The Altman Building, 135 W 18th St. (entre 6th Ave. et 7th Ave.)
212 741 5075 ext. 232
Paul Smith
75% et davantage sur les fringues hommes et femmes et les accessoires
Du 1/03 au 3/03
Jeudi et vendredi de 11h à 19h
Samedi de 11h à 16h
75 9th Ave. angle 16th St.
212 274 8272
Laila Rowe
Tout à 5 dollars (sacs, bracelets, colliers, etc.)
Du 26/02 au 2/03
De 11h à 19h
35 W 36th St. (entre 5th et 6th Ave.)
212 629 6615
The Art Of Shopping – Designer Denim Sale
Un jean se marie avec tout surtout quand il s’appelle 7 For All Mankind, Earnest Sewn ou Rock & Republic et qu’il nous fait des fesses de déesses.
Du 28/02 au 4/03
Mercredi à samedi de 11h à 19h
Dimanche de midi à 17h
72 Greene St. (entre Spring St. & Broome St.)
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Back Fashion Cult – Spring ’07 Sample Sale
De Milan à Paris en passant par New York et ses designers branchés. Rebelles rocks et chics
Du 23/02 au 3/03
Lundi à vendredi de 11h30 à 19h
Samedi de 11h30 à 17h
320 W 37th St. (entre 8th & 9th Ave.)
Suite #9C ou Buzzer #22
212 563 8383
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit
Liz Lange, Belly Basics
On y va pour les cache-cœurs cachemire et soie étirables à $40
Du 27/02 au 2/03
Mardi de 10h à 19h
Mercredi à vendredi de 10h à 18h
261 W 36th St. (entre 7th Ave. & 8th Ave.)
2e étage
212 947 8748
Helen Yarmak
Fourrures jusqu’à – 75%. Au cas où nos efforts viennent à bout du global warming
Du 26/02 au 3/03
De 11h à 5h
730 5th Ave. (entre 56th St. & 57th St.)
23e étage
212 245 0777
Eileen Fisher
Pour renouveler nos basiques
Le 3/03
De 10h à 19h
314 E 9th St. (entre1st. & 2nd Ave.)
212 529 5715
Designer Exposure
Enfin le site Web se fait showroom : 2000 articles à la vente, neufs et d’occasion, Prada, Gucci, Chanel, Missoni, Dolce & Gabbana, Tuleh, Manolo, Jimmy Choo. Les prix commencent à $10.
Du 2/03 au 3/03
Vendredi de 11h à 19h
Samedi de10h à 18h
39 Lispenard St
(entre Broadway & Church St)
2e étage
212 343 0107
Mode de paiement : Cash / Carte de crédit / pas d’AMEX

Gérard Mortier à la tête du City Opera

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Les audaces de ce Belge né à Gand en ont fait l’un des plus réputés -et des plus controversés- directeurs d’Opéra du monde. Gérard Mortier quittera l’Opéra National de Paris en 2009 pour prendre la direction du New York City Opéra, une institution beaucoup plus petite et qui vit dans l’ombre de son voisin du Lincoln Center, le Metropolitan Opera.
Gérard Mortier sera atteint en 2008 par la limite d’âge de 65 ans et devra donc quitter la Bastille. Il rejoindra alors New York à temps plein. D’ici là, il partagera son temps entre Paris et New York, où il passera une semaine par mois.

Pour le City Opera, qui cherche à renforcer son image d’innovateur, l’arrivée de Mortier est un joli “coup” qui est né au printemps dernier, pendant un dîner au consulat de France à New York. Susan Baker, présidente du conseil d’administration du New York City Opera (NYCO) et Gérard Mortier ont fait connaissance. “Nous cherchions quelqu’un capable de mettre en place un programme innovant (…) qui nous permette de nous distinguer de ce qui se fait de l’autre côté de la place…”, commente Susan Baker. “Son expérience est adaptée à notre tradition avec des productions novatrices d’œuvres classiques ou contemporaines”.
Pour une institution qui veut faire parler d’elle, Gérard Mortier était sans doute le candidat idéal. Du Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, en tre 1981 et 1991 au festival de Salzburg où il a succédé à Herbert Von Karrayan, il s’est fait une habitude de secouer les conservatismes du monde de l’opéra. En 2001, sa dernière production à Salzburg, Die Fledermaus de Johann Strauss impliquait un dealer de drogue, un nazi et des enfants incestueux d’Einstein…
“Le choix du NYCO est la bonne décision au bon moment de ma carrière, estime Mortier dans un communiqué publié mardi. Tout a changé depuis le 11 septembre et les institutions d’opéra doivent également penser leur propre nécessité dans un nouveau monde globalisé. Dans ce sens, j’espère servir la communauté new-yorkaise grâce à ma conviction que l’opéra est une forme d’art qui ré-hausse les émotions et peut donc rester populaire plutôt que devenir populiste”.
Le premier acte de Gérard Mortier sera de mettre fin à la quête immobilière du NYCO qui se cherche une nouvelle salle depuis des années. Lui a décidé de rester au Lincoln Center, tout en prévoyant des spectacles dans d’autres salles de la ville. “J’aime travailler avec ce que j’ai” explique-t-il au NY Times.
Mais le même New York Times l’avertit aussi des challenges: de ce côté ci de l’Atlantique, il devra aussi faire ses preuves comme fund raiser, une activité qu’il ne connaît pas à la tête de l’Opéra de Paris, qui tire les deux tiers de son budget de subventions publiques.

Des nageurs à Soho

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L’allée de la galerie est étroite mais les photos sont grandes, spacieuses, presque luxueuses. Les portraits vous observent par-dessus votre épaule, à droite, à gauche, ces grands visages vous fixent et sourient sur votre passage. Sommes-nous sur les rives de la mer noire, au bord des datchas, à photographier des apparatchiks ? Le ciel est gris et bleu, la lumière argentée, il est 6 heures du matin en Australie
Comme ces nageurs (russes ?) paraissent âgés !
Goggle Girl (Matt Hoyle)
Celle-ci avec son ventre bedonnant et son maillot démodé, celui-là l’édenté, plus loin ce couple : chacun prend la largeur d’un cadre étriqué. Ce couple si ridé, si marqué par le temps, la souffrance, tout s’accumule sur ces tronches caverneuses.
Et pourtant… Bonté, bonheur, sourires, générosité, fraîcheur ! Ces portraits pris si près, ces images accrochées si proches, tout respire le courage la volonté, et l’humour.
Humanisme hyperréaliste
La série “Icebergs” a été réalisée entre 2003 et 2004 en Australie. Les photos exposées ont été sélectionnées par Sous Les Etoiles au sein de la collection personnelle de l’artiste pour sa première exposition « solo » à New York.
A l’aube, dès 6 heures du matin, l’artiste a traqué le regard de nageurs matinaux, et les a immortalisés dans la lumière argentée du lever du soleil. « Après une discussion amicale, je leur ai demandé de me regarder droit dans les yeux, et de ne penser à rien» dit-il, toujours souriant, disponible…presque timide. Matt a souhaité faire ressortir le caractère singulier du visage des nageurs (imperfections, rides, dents manquantes) pour les rendre magnifiques, tels des paysages. Il illumine les visages et travaille avec une palette de couleurs, de tons et de contrastes en harmonie avec le sujet. La profondeur des regards capte les spectateurs, l’émotion est transmise. Tout comme Doisneau ou Ronis, Matt porte un regard optimiste, plein d’empathie sur le genre humain. Ambiance polaire à Soho : vous ne regarderez plus les nageurs comme avant, vous regarderez l’avenir.
De la publicité à la photo d’art.

Californien de naissance, installé depuis l’âge de 18 ans en Australie, Matt Hoyle a commencé sa carrière comme directeur artistique dans des agences de publicité. Il a pris goût à la photographie lorsqu’il travaillait pour Mc Cann-Erickson en 1999. Matt s’est d’abord saisi de l’appareil pour lui-même traduire ses visions créatives. Il travaille désormais pour la publicité et les magazines entre l’Australie et New York, de Publicis à Saatchi, Rolling Stones ou New York magazine. Sa carrière de photographe s’est définitivement révélée à la remise du prix du Cannes Gold Lion en 2005 et celui du Photographe du l’Année en Australie en 2006. Entre temps Matt a exposé à la galerie Farmani à Los Angeles, à la Thomas Werner Gallery à NY, à la National Portrait Gallery à Londres, et à la Art Gallery de New Sout Wales in Australia.
Sa photo est désormais reconnue pour son caractère riche et narratif ainsi que pour le traitement particulier qu’il leur donne à chaque tirage. Il prépare actuellement, à New York, une série de portraits des grands musiciens du Jazz.
Sous les Etoiles, 560 Broadway, New York, entre Prince et Spring, jusqu’au 15 mars.

Le messie selon Hermès.

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27/02/2007
Chères, oh chères pintades,
Roulements de tambour, demain, une grande journée s’annonce. C’est jour de soldes très attendu. Non non, pas Barneys, Les soldes Barneys, c’est so last week (cela dit c’est aussi maintenant et c’est le moment où le grand magasin commence à vraiment casser les prix!).
Demain, c’est soldes Hermès. Ça arrive une fois par an et c’est généralement un secret très bien gardé. Cette année, ils vont durer 4 jours. C’est signe de gros inventaire.
Alors, à vos marques, près, shoppez.
Le Birkin de vos rêves est peut-être à portée de carte de crédit.
Hermès Sample Sale
Mercredi, 28/02/2007
De 14h à 20h
Jeudi 1/03/2007
De 10h à 20h
Vendredi 2/03/2007
De 10h à 18h
Samedi 3/03/2007
De 10h à 16h
Metropolitan Pavilion Gallery
123 West 18th Street – Gallery – 4e étage.
(entre 6th et 7th Ave.)

Rendez-Vous with French Cinema

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A New York, ce sont les Françaises qui ont la cote à l’écran : Marie-Antoinette de Sofia Coppola clôturait le New York Film Festival en Octobre dernier et c’est Edith Piaf qui ouvre le bal pour la douzième édition de Rendez-Vous with French Cinema, avec La Vie En Rose, d’Olivier Dahan.
Du 28 février au 11 mars, au Lincoln Center et à IFC, la Film Society du Lincoln Center et UniFrance USA présentent une sélection de 16 films récents produits dans l’hexagone.
C’est au programmateur, Richard Pena, que revient la tache ingrate de représenter un panorama du cinéma français contemporain : à l’image de ce même cinéma, le cru 2007 s’annonce disparate, associant comédies à succès et films d’auteurs. L’éclectisme de la programmation dissimule mal son aspect consensuel et réunit à la fois Gérard Depardieu, Zabou Breitman, Jean-Marc Barr, Philippe Lioret et Xavier Giannoli.

La vie en rose d'Olivier Dahan
L’ouverture du festival sur un mélo populaire, avec Marion Cotillard incarnant l’âge d’or de la chanson française, comme sa clôture sur la comédie de Francis Veber, La doublure (avec Daniel Auteuil) consacrent l’image d’un cinéma français nostalgique et sans surprises.
Mais la cinéphilie new-yorkaise trouve aussi des raisons de se réjouir dans le film controversé de Brunot Dumont, Flandres, Grand Prix au festival de Cannes 2006. Le cinéaste Benoît Jacquot livre également un portrait intime de la gracile Isild Le Besco, dans L’Intouchable, où une jeune actrice parisienne part en Inde à la recherché d’un père inconnu . Avec Dans Paris, le film attendu et rétro de Christophe Honoré (Ma Mere), une famille au bord de la crise de nerfs (Guy Marchand, Marie-France Pisier, Louis Garrel) est aux prises avec un fils dépressif (Romain Duris).
Cette édition 2007 verra aussi les débuts de Julie Gavras (fille du cinéaste Costa-Gavras) avec son premier long-métrage, La faute a Fidel, qui décrit la conversion exaltée d’une famille bourgeoise au communisme, vue par les yeux d’une petite fille.
Coté grand public, drames et films noirs sont à l’honneur : Meurtrières de Patrick Grandperret, La tourneuse de pages de Denis Dercourt et le thriller réalisé par Guillaume Canet, Tell No One, avec Francois Cluzet, adapté de l’écrivain américain Harlan Coban.
Une discussion est prévue en présence des metteurs en scènes après chaque séance.
IFC Center, 323 Sixth Ave. et West 3rd Street. (212) 924-7771.
The Walter Reade Theater, 165 West 65th Street. (212) 875-5600
Tickets : $12 (en moyenne)
Programme :
Alice Tully Hall
Mercredi 28 février à 8:00 pm: La Vie en Rose
Walter Reade Theater
Jeudi 1er mars:
1:00 pm The Singer
3:45 pm Dans Paris
6:15 pm The Singer
9:00 pm Dans Paris
Vendredi 1er mars
1:00 pm The Page Turner
3:15 pm Tell No One
6:15 pm The Page Turner
8:30 pm Countdown & Humbert Balsan: Rebel Producer
Samedi 3 mars
1:30 pm The Singer
4:00 pm The Man of My Life
6:45 pm Tell No One
9:30 pm Ambitious
Dimanche 4 mars
1:30 pm Tell No One
4:15 pm Ambitious
6:30 pm Flanders
9:00 pm The Page Turner
Lundi 5 mars
1:30 pm The Man of My Life
3:45 pm Flanders
6:15 pm The Man of My Life
9:00 pm Flanders
Mardi 6 mars
1:00 pm Ambitious
3:15 pm Countdown & Humbert Balsan: Rebel Producer
6:15 pm Dans Paris
8:45 pm Countdown & Humbert Balsan: Rebel Producer
Mercredi 7 mars
1:30 pm One to Another
4:00 pm Blame It on Fidel
6:30 pm One to Another
9:00 pm Blame It on Fidel
Jeudi 8 mars
2:00 pm The Untouchable
4:15 pm Don’t Worry, I’m Fine
6:30 pm The Untouchable
9:00 pm Don’t Worry, I’m Fine
Vendredi 9 mars
1:30 pm Murderers
4:00 pm I Do!
6:30 pm Murderers
9:10 pm I Do!
Samedi 10 mars
1:30 pm The Untouchable
4:00 pm One to Another
6:30 pm The Valet
9:00 pm Blame It on Fidel
Dimanche 11 mars
1:30 pm The Valet
4:00 pm I Do!
6:30 pm Don’t Worry, I’m Fine
8:45 pm Murderers
IFC Center
Vendredi 2 mars
6:45 pm The Singer
9:30 pm The Singer
Samedi 3 mars
12:00 noon Countdown
2:00 pm Dans Paris
4:00 pm The Page Turner
6:00 pm Flanders
8:15 pm The Page Turner
10:15 pm Dans Paris
Dimanche 4 mars
2:45 pm Countdown
4:45 pm The Man of My Life
7:15 pm Blame It on Fidel
9:15 pm The Man of My Life
Lundi 5 mars
7:00 pm Ambitious
9:30 pm Ambitious
Mardi 6 mars
7:00 pm Flanders
9:30 pm Blame It on Fidel
Mercredi 7 mars
7:00 pm The Untouchable
9:15 pm The Untouchable
Jeudi 8 mars
7:00 pm One to Another
9:30 pm One to Another
Vendredi 9 mars
7:00 pm Don’t Worry, I’m Fine
9:15 pm Don’t Worry, I’m Fine
Samedi 10 mars
2:30 pm I Do!
4:45 pm Murderers
7:15 pm I Do!
9:30 pm Murderers
Dimanche 11 mars
2:45 pm Tell No One
5:15 pm The Valet
7:15 pm The Valet
9:30 pm Tell No One

Scrotum

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Pour dix dollars de courses au supermarché voisin , j’ai droit à un Daily News gratuit . Le quotidien liquide ses invendus comme il peut . La caissière centraméricaine me le tend sans joie aucune . Une photo pleine page de Britney Spears chauve , en short , un parapluie à la main , attelée à casser les vitres du véhicule de son ex-mari donne l’ampleur de la déroute “ Infotainment”. Tous médias confondus , l’information est dévorée toute crue par le divertissement . Les people règnent en maîtres (esses).
Nous sommes encore englués dans dans le vide tragique du non-événement Anna Nicole Smith que débarque la cantatrice chauve. Ses tribulations d’un centre de désintoxication à l’autre, d’une boite de nuit à une boutique de tatouage, vont remplir, des jours durant, les pages des journaux et les minutes de télévision et faire monter les enchères publicitaires. Pendant ce temps, les enturbannés d’Al Qaeda renforcent leurs sanctuaires dans les zones tribales de la frontière du Pakistan. Pendant ce temps, les insurgés d’Irak changent de stratégie et utilisent de la chlorine dans leurs attaques à la bombe. Pendant ce temps Bush montre l’Iran du doigt avec une insistance suspecte …
La caissière me fait une moue dubitative et s’en retourne au client suivant. A quelques rues de là des étudiants républicains de NYU ont improvisé un petit jeu « Trouvez l’immigré illégal ». Ils ont d’ailleurs du reste été accueillis par une manifestation spontanée de 300 étudiants violemment opposés à ce «pseudo lynchage».
Cela se passait jeudi sur le campus de Greenwich Village, la patrie d’Edgar Poe, Bob Dylan, Dylan Thomas ou Jane Jacobs !
Dehors, les moineaux sautillent tristement sur les blocs de neige sale compactée. Le jardin de quartier a résisté comme il a pu au blizzard de la Saint Valentin. Le temps est aux coups de froid !
Bien evidemment l’enterrement de Anna Nicole Smith aux Bahamas est bien plus divertissant qu’un gros plan sur les camps d’entrainement au Waziristan. La nuit des Oscars plus sexy que les entorses à l’Habeas corpus. Le temps de passage à l’antenne (« air time » ) en est l’indicateur. L’air du temps, lu , veut du « Fun ». Se divertir à mort ! Entre Paris Hilton, Britney Spears (« Les filles qui se tiennent mal »comme le titre Newsweek) Zawahri et Bin Laden , il n’y a pas photo !
«Personne ne sait vraiment quoi faire au sujet de l’Irak ou d’Al Qaeda, écrit Bob Herbert dans un édito du 22 Février. Un grand centre culturel comme la Nouvelle Orleans a été balayé et personne ne sait comment rebâtir sur les ruines
». La calotte glaciaire est en train de fondre, mais cela n’attire pas encore suffisamment l’attention des foules. Pas assez marrant, pas assez entertaining ! Un commentaire du Federal Way School Board interdit la projection du film d’Al Gore « An inconvenient Truth » dans les écoles sans un point de vue contradictoire. Comme s’il s’agissait d’une opinion ou, pire, de l’agenda politique des démocrates !
Dans le même ordre d’idée, la présence d’un simple mot : « Scrotum » dans une livre pour enfants « The Higher Power of Lucky » de Susan Patron, couronné par la Newberry Medal, a mis le feu aux esprits et fait bannir l’ouvrage des bibliothèques du pays ! Où commence la science, où finit la religion, ou bien encore le divertissement et l’information.
Ces temps-ci ce «pays en guerre», puritain, patauge en pleine confusion rhétorique. Comme si ses dirigeants voulaient que le public ignorât la vérité. La vérité la plus proche du réel, prouvée, recoupée par l’expérimentation scientifique.
Un scrotum, après tout, est tout simplement «l’enveloppe cutanée des testicules». L’endroit où un serpent vient mordre le héros du « Higher Power of Lucky », un chien !
« Est-ce l’Amérique ? » demande Nat Hentoff dans le Village Voice, ce pays qui kidnappe un citoyen canadien, Maher Arar, le fait torturer en Syrie, puis le garde sur la “terror list” de la CIA, alors que le Canada, dont les services secrets ont dans un premier temps permis l’arrestation, lui présente des excuses officielles.
Des vigilantes dans le Village. Un moment George W. Bush ou on ne doit surtout plus appeler un chat un chat. Il est temps, Crayon boiteux, de reprendre la route quelques temps. Dans les vallées et les montagnes, les kasbahs, les déserts ocres aux forteresses de terre d’un pays lointain. J’y croiserai peut-être la noctule géante (Nyctalus lasiopterus ), une chauve-souris de 45 cm de diamètre, dont on vient de découvrir qu’en automne elle se nourrit exclusivement d’oiseaux migrateurs. Elle part gober les rouges-gorges ou les pouillots siffleurs, parfois jusqu’à deux mille mètres au-dessus du sol.
Ou peut-être un pêcheur sortira un calamar géant du fond des eaux, au large d’Essaouira.
Que des animaux sans scrotum, très présentables. Ils ont une intégrité que n’ont plus les clowns tristes que notre société du spectacle achève un par un, l’un après l’autre , pour les besoins de son Audimat.
Bye

"L'influence de l'Islam en France est un fantasme américain"

Deux chercheurs, un Français et un Américain ont choisi de se pencher sur la question de l’Islam de France et ont tiré de cette plongée un livre “modérément optimiste”, pour la France comme pour l’Islam. Dans « Integrating Islam », Justin Vaisse et Jonathan Laurence montrent des Musulmans français beaucoup plus respectueux des valeurs républicaines que ne les décrivent les clichés qui ont court de ce côté de l’Atlantique, et une laïcité bien plus apte à intégrer l’Islam qu’on ne le pense généralement, y compris en France. Vaisse, historien et spécialiste des Etats-Unis et Laurence, qui a consacré sa thèse à l’Islam en Europe, tous deux affiliés à la Brookings Institution, défont un à un ces clichés.
French Morning : Une idée désormais commune aux Etats-Unis est que la politique étrangère de la France est pro-arabe (et donc anti-israelienne) en raison du poids de la minorité musulmane dans le pays. Ce n’est pas votre thèse…
Justin Vaisse : Cette idée reparaît en ce moment par exemple avec le livre de David Pryce-Jones (Betrayal : France, the Arabs and the Jews). C’est toujours la même francophobie traditionnelle, qui nous vaut des livres de ce genre à intervalles réguliers. Le problème, c’est que

ces auteurs n’expliquent pas par quel miracle une politique qui est constante depuis 40 ans a pu être influencée par une communauté qui, à l’époque était inexistante. En réalité, ce raisonnement montre une profonde méconnaissance de la façon dont se fait la politique étrangère en France. Le processus de décisions est très peu influencé par la société civile, le lobbying, etc., contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis. En France, c’est l’Elysée qui décide.
Il pourrait certes y avoir une influence électorale de cette minorité musulmane. Le problème, là encore, c’est que cette minorité vote peu. Au maximum, il y a 1 à 1,5 millions d’électeurs identifiables comme musulmans. Surtout, ils ne votent pas en bloc et encore moins sur une base de politique étrangère. Dans les sondages, on s’aperçoit que les questions sur lesquelles ils décident leur vote sont l’emploi, le logement, les discriminations… La politique internationale n’arrive qu’à la douzième place.
French Morning : Il y aurait une autre manière d’influer la politique étrangère, c’est le risque pour la paix civile. Selon ces mêmes auteurs, l’Elysée est anti-isarélien de peur de mettre le feu aux banlieues.

Justin Vaisse : Là encore, l’histoire récente montre que c’est faux. La France s’est engagée en Bosnie, en Afghanistan et au Liban sans provoquer le moindre mouvement. Certes, il y a parfois des porosités entre les évènements du Proche-Orient et ce qui se passe en France, on l’a vu entre 2000 et 2003 avec les incidents anti-sémites qui étaient liés à la deuxième Intifada. Mais c’est un lien diffus et on a vu par exemple l’été dernier lors de la guerre au Liban qu’il n’y a eu aucun écho en France.
French Morning : Une autre perception américaine fréquente est que l’intégration échoue en raison du poids des musulmans…
Justin Vaisse : Les deux questions n’ont rien à voir. Oui, l’intégration est un problème ne France et un échec flagrant, que les émeutes de 2005 ont souligné. On a échoué à se débarrasser de ces zones de relégation sociale, ces phénomènes de ghetto, avec chômage, échec scolaire, etc. Mais la dimension religieuse ne joue pas. La police, les Renseignements Généraux l’ont souligné, l’islamisme n’est pas un facteur dans ces émeutes. La preuve, quand les organisations religieuses, comme l’UOIF (l’Union des organisations islamiques de France) ont tenté de faire stopper les violences, elles ont échoué. L’UOIF a publié un fatwa et cela n’a eu absolument aucune conséquence sur le nombre de voitures brûlées.
French Morning : Pourtant, il y a bien un mouvement de réislamisation de la part de beaucoup de Français d’origine musulmane…
Justin Vaisse: Oui, mais ce ne sont pas les mêmes. Ceux qui brûlent les voitures sont « en dessous du radar », ils n’ont simplement pas la culture suffisante. Ceux qui au contraire se « réislamisent » sont éduqués et socialement intégrés. D’ailleurs, cette réislamisation conduit très peu à l’islamisme, à la radicalisation. L’affaire des caricatures de Mahomet n’a donné lieu à aucun incident en France. Plus que tout, le foulard islamique a montré que les musulmans de France respectaient la loi. C’est un sacrifice pour certains d’entre eux, pour qui le foulard est important, mais avant tout ils respectent la loi.
French Morning : Est-ce que cet exemple du foulard montre que le modèle français de laïcité est finalement compatible avec l’Islam ?
Justin Vaisse: Ce qui est sûr, c’est que le modèle républicain français a des avantages considérables. Il fournit un logiciel d’intégration très puissant. La revendication d’égalité, de justice sociale peut se faire à l’intérieur du système, un peu comme les Noirs aux Etats-Unis se sont appuyés sur les principes du modèle américain qui n’étaient pas appliqués. D’ailleurs on voit bien que d’autres pays, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, regardent désormais vers le système français, parce qu’il sont allés trop loin vers le multiculturalisme.
Nous pensons que la France avec la laïcité peut offrir un nouveau terrain d’expérimentation de rencontre de l’Islam avec la modernité. Cela transformera l’Islam, mais aussi évidemment la France.
Integrating Islam : political and religious challenges in contemporary France est publié aux Brookings Institution Press.
Paraît en France le 22 mars chez Odlie Jacob.