Chaque année, c’est la liste attendue fiévreusement par les grands restaurateurs de New York. Vendredi dernier, lors d’une cérémonie cossue à Hudson Yards, les deux co-hôtes Neil Patrick Harris et David Burtka ont annoncé les noms des restaurants étoilés du millésime 2022 du Guide Michelin.
Cette année, le guide a récompensé 73 établissements de la ville, dont cinq se voient attribuer trois étoiles – les mêmes que l’an passé. Il s’agit du Le Bernardin (Eric Ripert), Chef’s Table at Brooklyn Fare (César Ramirez), Eleven Madison Park (Daniel Humm), Masa (Masa Takayama) et Per Se (Thomas Keller). C’est une vraie reconnaissance en particulier pour Eleven Madison Park, l’adresse iconique du chef Daniel Humm, qui a évolué vers un menu totalement végétalien, mais qui garde les trois étoiles acquises en 2012.
Deux nouveaux chez les deux étoiles
Deux restaurants décrochent leur deuxième étoile à New York : Al Coro, un restaurant italien haut de gamme qui a ouvert il y a seulement trois mois, et Saga, une adresse gastronomique au 60ème étage d’une tour dans la Financial District. À l’inverse, des noms célèbres du Michelin ont quitté le classement, comme L’Atelier de Joël Robuchon, Blanca et Ichimura at Uchu, qui ont tous fermé pendant la pandémie. Cela ramène la liste à 13 le nombre d’établissements ornés de deux macarons.
L’Abeille et le Pavillon parmi les nouveaux
Les restaurants à une étoile Michelin passent de 49 à 55, les nouveaux entrants sont : 63 Clinton, Dirt Candy (une adresse vegan du Lower East Side), Frevo (un restaurant du chef brésilien Franco Sampogna, caché derrière une galerie d’art), Icca, Joomak Banjum, L’Abeille (le restaurant français ouvert par le prestigieux chef Mitsunobu Nagae à Tribeca), Le Pavillon de Daniel Boulud à Grand Central, Mari, Noz 17, Oiji Mi, One White Street, Red Paper Clip, Semma (le seul restaurant indien gratifié d’une étoile Michelin), Shion 69 Leonard Street (un menu dégustation pour la modique somme de 420 dollars, mais classé parmi les meilleurs sushis de la ville par le New York Times), Torien et enfin Yoshino. Seul représentant de Brooklyn, le restaurant franco-américain Clover Hill se hisse également dans cette prestigieuse liste.
Pour rappel, dans le jargon du Michelin, une étoile signifie « cuisine de haute qualité, vaut un arrêt », deux étoiles « cuisine excellente, vaut un détour » et trois étoiles « cuisine exceptionnelle, vaut une visite spéciale ».
Elle a été jouée 700 fois en France. Ce sera sa première représentation sur la côte ouest américaine. Le jeudi 27 octobre 2022, à 8pm, sera jouée sur la scène du théâtre Raymond Kabbaz, à Los Angeles, la pièce « La Machine de Turing ».
Ayant connu un véritable succès auprès du public français, la pièce de théâtre a également été récompensée par 4 Molières en 2019 : meilleure pièce, meilleur acteur (Benoît Solès), meilleur auteur (Benoit Solès), et meilleure mise en scène (Tristan Petitgirard).
Elle raconte l’histoire d’Alan Turing, un professeur de mathématiques qui vient porter plainte au commissariat de Manchester, en 1952, pour le cambriolage de son domicile. Un huis-clos entre le policier et la victime qui permet, grâce à l’interrogatoire et les flash back, de revenir sur la vie méconnue voire inconnue de ce mathématicien de génie, qui a marqué la science et l’histoire du XXe siècle. En découvrant le code de la machine nazie Enigma durant la Seconde Guerre mondiale, ce pionnier de l’informatique a donné aux Alliés un atout décisif dans la victoire de la guerre.
Si sa découverte a sauvé de fait la vie de quatorze millions de personnes, la sienne n’aura pas été épargnée. Condamné pour son homosexualité à la castration chimique, Alan Turing finit par se suicider, en croquant dans une pomme empoisonnée.
Inauguré il y a quelques jours à peine, le nouvel Orange County Museum of Art situé à Costa Meza, en Californie (à environ 1h30 de Los Angeles) dévoilait, en parallèle de ses galeries, une nouveau concept de boutique baptisé The Mind et confié à deux Français.
Anciens Parisiens et collectionneurs d’arts, installés à Los Angeles depuis une quinzaine d’années, Nicolas Libert et Emmanuel Renoird inauguraient, en 2014, leur premier concept-store Please Do Not Enter dans le quartier de Downtown avant de le dupliquer au NoMad Hotel voisin (aujourd’hui fermés), avant d’investir, l’année dernière le neuvième étage d’un bâtiment historique de Los Angeles, The Oviatt Building.
Prolongement du musée
« The Mind va dans le prolongement de ce que nous savons faire, explique Nicolas Libert, et de ce que nous aimons : la mode, l’art et le design. Un projet passionnant, au sein d’un musée imaginé par l’architecte Thom Wayne, et pensé comme une destination dans la destination. Comme une pièce supplémentaire du musée mais que nous avons voulu à l’opposé des boutiques classiques de musée. »
Sculpture monumentale et sonore de l’artiste français Sébastien Léon.
Lieu ouvert, en interaction avec les salles d’exposition du musée et les visiteurs, The Mind s’ouvre sur un espace de 150m2, entouré de la sculpture monumentale et sonore du créateur français Sébastien Léon. Sur les différents modules de présentation, si les visiteurs trouvent toujours les traditionnelles pièces du merchandising classique, les beaux-livres et catalogues d’exposition, la sélection proposée par le duo Please Do Not Enter s’inspire du passé et invite la mode et la joaillerie vintage, à travers quelques pièces iconiques des vestiaires d’Yves Saint Laurent, Comme des Garçons, Dior ou Givenchy.
Créations de pièces inédites
« Nous nous inspirons aussi des collections du musée pour créer des pièces inédites, poursuit Nicolas Libert, ainsi de cette série de planches de surf et de skateboard dont les imprimés reprennent les peintures flamandes du XVIIème. Comme un coup de rétroviseur connecté au monde contemporain. »
Dans leur section baptisée « The Collection », Please Do Not Enter met également à l’honneur les objets d’artistes et d’artisans qui les passionnent. « Une offre sans cesse renouvelée, disent-ils, assurant aux visiteurs de trouver quelque chose de nouveau à chacune de leurs visites, et qui pour l’ouverture, permet de découvrir les céramiques étonnantes de Haas Brothers et du Klein Reid Studo, les accessoires de mode signés Kobja, et réalisés à partir de peau de crapaud, les objets design miniature de Sébastien Léon ou la joaillerie raffinée de Tzuri Gueta, un designer installé à Paris. »
Le nouvel Orange County Museum of Art à Costa Meza, Californie.
Détail insolite et poétique, The Mind inaugure également « The Post Office », un espace qui permet aux visiteurs d’adresser, gratuitement, une carte postale écrite à la main, vers la destination de leur choix.
À quelques minutes du musée, une passerelle permet aux visiteurs de rejoindre le South Coast Plaza, un mall aujourd’hui investi par toutes les maisons de luxe, et où trône le restaurant étoilé Knife Pleat, une table tenue aussi par un Français, le talentueux chef Tony Esnault, en collaboration avec le restaurateur Yassmin Sarmadi.
Qui dit octobre, dit Halloween. Voici quelques idées de sorties pour vous mettre dans l’ambiance à Miami et ses alentours.
Excursions haletantes
Prenez votre courage à deux mains avant de vous joindre à la visite guidée du cimetière de Miami, organisée à la tombée de la nuit par HistoryMiami Museum. Tandis que vous vous faufilerez entre les sépultures, vos guides intarissables vous conteront des histoires à glacer le sang sur les résidents célèbres des lieux. Vendredi 28 octobre de 6:30pm à 8:30pm – 1800 NE 2nd Ave, Miami – Infos ici
Pour une bonne dose de sueurs froides, poussez la porte du House of Horror Haunted Carnival, installé près de l’aéroport de Miami. Ce parc d’attractions éphémère autour du thème de l’horreur renferme de nombreux manèges ainsi que plusieurs maisons hantées. Âmes sensibles s’abstenir. Jusqu’au lundi 31 octobre – 1625 NW 107th Ave, Doral – Infos ici
Il faut aussi avoir le coeur bien accroché pour déambuler dans les couloirs sombres et étroits des différentes maisons hantées de The Horrorland, qui a pris ses quartiers cette année sur Jungle Island. Jusqu’au lundi 31 octobre – 1111 Parrot Jungle Trail, Miami – Infos ici
Zombies, fantômes et autres monstres terrifiants vous attendent également de pied ferme au No Way Out Miami, une maison hantée éphémère ayant ouvert ses portes au centre commercial Dolphin Mall. Frissons garantis. Jusqu’au lundi 31 octobre – 11401 NW 12th St, Miami – Infos ici
Panique au volant
À l’ère de l’hyperconnectivité, Tripvia Tours a développé une application mobile intitulée « Haunted Miami » qui donne la chair de poule depuis le siège de sa voiture. Une fois téléchargée sur votre smartphone, connectez ce dernier à votre véhicule afin de suivre un parcours commenté qui vous conduira près d’une quinzaine d’édifices au passé tourmenté, comme le Biltmore Hotel, dans lequel ont logé des gangsters de haut vol dont Al Capone, ou encore la Casa Casuarina, devant laquelle a été assassiné le créateur de mode italien Gianni Versace. Infos ici
S’agrippant fermement au volant de leur voiture, les audacieux visiteurs du Halloween Drive & Scream, de leur côté, croiseront sur leur route des créatures sanguinolentes. Installée au Miramar Regional Park à l’ouest d’Hollywood, cette maison hantée en mode drive-in offre différentes options toutes plus effrayantes les unes que les autres. Du vendredi 14 octobre au lundi 31 octobre – 16801 Miramar Pkwy, Miramar – Infos ici
Films et concert ensorcelants
Les cinéphiles pourront (re)voir la chasse aux fantômes de « Ghostbusters » (mercredi 19 octobre à 8pm) ou se laisser ensorceler par les trois redoutables sorcières Sanderson, interprétées par Bette Midler, Kathy Najimy et Sarah Jessica Parker dans « Hocus Pocus » (mercredi 26 octobre à 8pm), deux films cultes qui seront projetés sur grand écran au SoundscapePark de Miami Beach. 400 17th Street, Miami Beach – Infos ici
Les amoureux du septième art assisteront aussi à la diffusion de « L’Étrange Noël de Monsieur Jack » (« Nightmare Before Christmas »), réalisé par Henry Selick d’après une histoire originale de Tim Burton, au Barnacle Historic State Park, en plein coeur du quartier de Coconut Grove. Vendredi 21 octobre à 6:30pm – 3485 Main Hwy, Miami – Infos ici
Les mélomanes, quant à eux, apprécieront le Spooky Symphony, un concert organisé par le Greater Miami Youth Symphony au Miami Dade County Auditorium durant lequel cet orchestre de musique classique interprétera les plus envoûtantes musiques de film. Dimanche 30 octobre à 3pm – Infos ici
Danses et courses endiablées
Si vous souhaitez vous déhancher le temps d’une soirée costumée ne manquez le Halloween Bash organisé à bord du Poseidon Ferry, un ferry qui effectue initialement des rotations quotidiennes entre Downtown Miami et Miami Beach. Samedi 29 octobre de 8pm à 10pm – 400 SE 2nd Ave, Miami – Infos ici
Mélodies entraînantes, costumes effrayants et cocktails sanguinolents sont également au programme de la Biltmore Halloween Party qui se tiendra au sein de l’hôtel éponyme. Une soirée dont le coût pourrait toutefois provoquer des sueurs froides à votre portefeuille. Vendredi 28 octobre à partir de 8pm – 1200 Anastasia Ave, Coral Gables – Infos ici
Les amateur de bières prendront part à la septième édition du « barathon » Monster Bar Crawl, comprenez une tournée des bars, programmée à Brickell. Le concept est simple : venir costumé afin de déguster une boisson dans différents établissements en suivant un itinéraire préalablement défini. À consommer avec modération. Samedi 29 octobre de 5pm à 11pm – 729 SW 1st Ave, Miami – Infos ici
Dans un tout autre registre, les plus sportifs d’entre nous s’aligneront au départ du Halloween Half Marathon, un semi-marathon costumé dont le coup d’envoi sera donné au South Pointe Park à Miami Beach. Les moins endurants quant à eux pourront participer au Freaky 4-Miler, une course de plus de six kilomètres. Samedi 22 octobre à 6:30am – 1 Washington Ave, Miami Beach – Infos ici
Chasse aux citrouilles et trick-or-treating
Reines d’Halloween, les citrouilles trôneront fièrement dans les nombreux pumpkin patches de la région. Vous pourrez choisir la plus belle courge à évider et décorer afin de donner vie à votre jack-o’-lantern grimaçante à la Pinto’s Farm, où les plus jeunes pourront aussi faire des tours de tracteur. Les samedis et dimanches de 10am à 6:30pm jusqu’au dimanche 6 novembre – 14890 SW 216 Street, Miami – Infos ici
Petits et grands se perdront dans le labyrinthe géant fait de bottes de paille du Hay Maze Miami au Bayfront Park. Il y aura également d’autres activités à faire en famille ainsi que des food trucks et un biergarten où les effluves de boissons houblonnées chatouilleront les narines. Du vendredi 21 octobre au dimanche 6 novembre – 301 Biscayne Blvd, Miami – Infos ici
Sur Lincoln Road à South Beach, nos chères têtes blondes sont invitées à venir se prêter au jeu du trick-or-treating afin de remplir leur sac à confiseries en criant « des bonbons ou un sort ». Cette traditionnelle chasse aux friandises sera suivie de concerts en plein air le long de cette artère piétonne de Miami Beach. Lundi 31 octobre à partir de 5pm – Lincoln Rd, Miami Beach – Infos ici
Nos amis les bêtes ne sont pas en reste. Clowns maléfiques, morts-vivants et vampires à quatre pattes accompagnés par leurs maîtres hanteront le Pinecrest Gardens à l’occasion du traditionnel festival Howl-O-Ween, un concours de costumes pour chiens. Samedi 29 octobre de 11am à 5pm – 11000 SW 57th Ave, Pinecrest – Infos ici
“If I can make it here, I can make it anywhere” disait Frank Sinatra dans la célèbre chanson, New York New York.
Un adage qui résume plutôt bien l’histoire d’Adélaïde. Photographe dans la ville qui ne dort jamais, la jeune femme a capturé, rien que cette année, plus de 100 demandes en mariage dans les lieux les plus fous de New York. Adélaïde se définit elle-même comme « third wheel professionnelle », une sorte de teneuse de chandelle professionnelle. Sur Instagram, elle nous régale d’un mélange de vidéos très amusantes sur sa vie de célibataire workoholic new yorkaise et de photos d’amour, d’humains et de la ville qui l’a si longtemps fait rêver.
Et si tout lui sourit aujourd’hui, Adélaïde revient de loin. Elle a grandit en France près de Rennes, ses études n’ont pas débouché sur le job qu’elle convoitait, et devenir photographe n’a jamais fait partie du champ de ses possibles. Pourtant aujourd’hui elle cartonne et nous régale de ses clichés. Alors qui est Adélaïde et comment est-elle devenue la photographe polyvalente aux multi-talents qu’elle nous montre sur Instagram ?
La suite se passe entre la Bretagne, la Martinique et New York. Et je laisse Adélaide vous la raconter dans ce nouvel épisode de French Expat.
Il a fallu pousser les murs, à la Villa Albertine de New York lundi soir. Les conversations littéraires organisées par les services culturels français ont tendance à attirer du monde, celle avec Joyce Carol Oates et Leïla Slimani avait fait salle comble en mai dernier. Mais la venue d’Annie Ernaux, lauréate, depuis jeudi 6 octobre, du Prix Nobel de littérature, a aimanté une foule de fans et de curieux plus importante que d’habitude. La file d’attente s’étendait jusqu’au coin de la Fifth Avenue et de la 79e Street et environ 300 personnes ont finalement réussi à s’entasser à l’intérieur du bâtiment, certaines restant debout au rez-de-chaussée pour voir, sur un écran, l’écrivaine s’exprimer à l’étage supérieur.
Accueillie par une standing ovation, Annie Ernaux a répondu durant plus d’une heure, avec précision et patience – le temps donné au traducteur (excellent) – aux questions de l’écrivaine américaine Kate Zambreno sur « L’art de capturer la vie par l’écriture » selon le thème de la soirée. L’autrice française de 82 ans, toujours « généreuse à commenter son travail » pour reprendre l’expression de Raphaëlle Leyris du Monde, a décrit son amour de la littérature qui « l’a nourrie depuis l’enfance », l’évolution de son « je » au fil de ses œuvres, des « Armoires vides » aux « Années » – son livre le plus connu aux États-Unis et paru des années après sa première édition en France. L’usage de cette première personne qui lui a été tant reproché par ses détracteurs, « porte d’entrée dans la réalité » dans laquelle son écriture la plonge, écriture, qui a « seule un pouvoir que les mots prononcés ou qu’un article n’ont pas, a précisé l’écrivaine. Tant qu’une chose n’a pas été écrite, elle n’existe pas vraiment. »
« Difficile d’expliquer l’écriture »
Le public, en majorité féminin et composé de personnalités du monde littéraire – les écrivaines Judith Butler, Rachel Kushner, Eileen Myles et Constance Debré (résidente de la Villa Albertine), de l’édition – dont l’éditeur américain d’Annie Ernaux, Dan Simon – de la culture à New York telle la présidente du FIAF Tatyana Franck, mais aussi des fidèles d’Albertine, s’est laissé absorbé par la conversation, riant affectueusement aux « voilà » qui ponctuaient chacune des réponses de l’écrivaine française, comme pour signifier qu’elle avait fait de son mieux pour expliquer son travail, avec le plus de justesse possible. « Finalement, c’est difficile d’expliquer l’écriture » a-t-elle conclu modestement.
L’un des moments forts de la soirée fut apporté par l’une des trois questions posées par le public. Une jeune femme, à la fois émue et gênée de parler de différence d’âge – « j’assume complètement vous savez ! » lui a répondu l’écrivaine octogénaire en souriant – l’a remerciée pour l’avoir fait « entrer en féminisme », notamment grâce à la lecture de son livre autobiographique sur l’avortement, « L’événement » publié en 2000. « C’est pour moi merveilleux, porteur, parce que je ne me sens pas responsable de cet effet que mes livres font sur la jeune génération », lui a répondu Annie Ernaux. Peut-être que mes mots vont transcender tout ce qui pourrait nous séparer au point de vue génération. »
Public new-yorkais conquis
Finalement il n’aura pas été question du Nobel durant l’échange – Annie Ernaux est pourtant la première écrivaine française à recevoir cette reconnaissance mondiale. Kate Zambreno s’en est expliquée auprès de French Morning à la fin de la soirée : « Elle est tellement humble et généreuse, je pense que cela n’aurait pas été adapté. Le Prix est une chose incroyable pour elle, mais ce n’est qu’un prix. Si elle ne l’avait pas eu, cela n’aurait rien enlevé à son travail. »
Certains ont regretté cette absence d’actualité mais l’enthousiasme l’emportait à la sortie. C’est dingue ! » s’est exclamée Chloé, juste un peu déçue de ne pas avoir pu faire dédicacer l’édition qu’elle tenait à la main. « Elle est accessible, elle a une sorte de modestie et cette manière de s’exprimer à l’oral, on retrouve cette limpidité et cette précision qu’elle a à l’écrit, c’est formidable » estimait sa voisine Edith. « Elle est tout simplement amazing », résumait Sophie Stewart, une jeune Américaine d’une vingtaine d’années qui n’a encore rien lu de la nouvelle lauréate du prix Nobel de littérature. Preuve, une fois de plus, de l’incroyable pouvoir intergénérationel de l’œuvre d’Annie Ernaux, et de ce « quelque chose de partageable », selon les propres mots de l’écrivaine, qu’offre son écriture.
« C’est un extraterrestre », « le talent d’une génération », « le plus grand prospect de l’histoire de la NBA »… Les observateurs américains ne manquent pas de superlatifs pour qualifier Victor Wembanyama. Le Français de 2,21 m, 18 ans seulement, a fait escale à Las Vegas les 4 et 6 octobre derniers, pour deux matches d’exhibition avec son équipe de Levallois (Première division française). Il a pu tester sa cote de popularité aux États-Unis, et confirmer son statut de numéro un de la prochaine draft NBA en juin 2023.
Des débuts avec Le Chesnay-Versailles
Français d’origine congolaise, Victor Wembanyama a grandi au Chesnay dans les Yvelines. Il est issu d’une famille de sportifs puisque sa mère a joué au basket à haut niveau, et que son père est un ex-athlète de saut en longueur. « Il faisait ma taille, 1,70 m, vers huit ans » raconte à Eurosport Emmanuel Saravas, son entraîneur en poussins au Chesnay-Versailles, son premier club. « On se doutait qu’il allait avoir un corps pour jouer au basket de haut niveau : sa maman fait 1,91 m, le papa fait 2,05 m ».
Victor Wembanyama rejoint Nanterre 92 à l’âge de dix ans, où il va être surclassé tout au long de son parcours et débuter en professionnel à seulement 15 ans dans un match de coupe d’Europe. Celui qui est « doué dans tous les sports » selon ses propres mots, impressionne dans le basket grâce à un mélange de motricité et d’adresse jamais vues pour un joueur de si grande taille. « Ce qui est hallucinant dans son jeu, c’est qu’il est capable de dribbler, de tirer, de passer la balle, de courir… », illustre son ancien entraîneur.
Une progression perturbée par les blessures
Victor Wembanyama a été élu deux fois de suite meilleur jeune du championnat français, d’abord avec Nanterre 92 en 2021, puis avec l’ASVEL (Villeurbanne) où il a également remporté le titre national la saison dernière. L’ailier-fort, qui peut également jouer pivot, a rejoint cet été les Metropolitans 92 de Levallois où il est entraîné par l’expérimenté Vincent Collet, également coach de l’Équipe de France.
Joueur très longiligne de « seulement » 103 kilos, Wembanyama a déjà manqué beaucoup de matches dans sa jeune de carrière en raison de blessures au doigt, à l’épaule ou encore au psoas. « On voit qu’il est fragile pour l’instant, clairement », expliquait Vincent Collet en août après le forfait de son joueur pour l’Euro de basket avec la France. « On peut espérer qu’il se renforcera en prenant de l’âge (…) il va devoir consacrer beaucoup d’énergie à renforcer son corps, c’est certain », ajoute l’entraîneur des Bleus.
La NBA l’attend comme le Messie
Victor Wembanyama et Levallois ont été invités par la NBA, début octobre, pour deux matches d’exhibition à Las Vegas contre la G-League Ignite, une équipe composée de jeunes talents qui se préparent à la draft. Le Français de 18 ans y a brillé, inscrivant 36 puis 37 points. « Personne n’a jamais vu un joueur aussi grand, aussi à l’aise et gracieux que lui. C’est un extraterrestre », a réagi la star des Lakers LeBron James. « Si LeBron avait été drafté la même année que Wembanyama, il aurait fini derrière lui », a même estimé Richard Jefferson, ancien joueur devenu chroniqueur pour ESPN.
Le jeune basketteur français, qui s’exprime déjà dans un anglais parfait, a assumé pleinement son statut au micro de l’Associated Press. « Mon objectif ? C’est de devenir quelque chose que vous n’avez encore jamais vu ». Il faudra patienter jusqu’au 22 juin 2023 pour connaître le nom de sa future équipe.
La galerie d’art African Art Beats, située dans le quartier de Cleveland Park, dans le nord-ouest de la capitale, organise une exposition autour du travail d’un artiste ivoirien, Ange Martial Méné, à partir du samedi 15 octobre jusqu’au lundi 21 novembre 2022.
Anne-Beatrix Keller, propriétaire du lieu qui a ouvert en 2019, accueille l’Ivoirien dans le cadre de sa résidence d’artiste. Dans son exposition Shaping Dreams (Le Chemin du Rêve), Ange Martial Méné explore le pouvoir de l’esprit de faire voyage l’homme vers des lieux inconnus.
Ange Martial Méné est un artiste ivoirien qui vit et peint à Abidjan. Diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts, il a rapidement suscité l’intérêt des collectionneurs par son travail original et sensible inspiré de l’art pariétal. Il a exposé à Paris, Washington DC, Dakar, Abidjan ou encore Barcelone.
L’artiste sera présent lors du vernissage ce samedi 15 octobre et dimanche 16 octobre de 1pm à 6pm. L’exposition pourra être vue ensuite sur rendez-vous jusqu’au lundi 21 novembre.
C’est la nouvelle dont parle tout le New York musical : l’ouverture du nouveau David Geffen Hall, l’antre du New York Philharmonic, au Lincoln Center. Dès le mercredi 12 octobre, le mythique orchestre y prendra ses quartiers pour quatre concerts placés sous le signe du « retour à la maison ».
Salle plus petite
De l’extérieur, l’endroit n’a pas changé. L’intérieur, en revanche, a été complètement métamorphosé avec l’ambition de le rendre plus accessible. Il comprend désormais un café, un restaurant et un « studio », visible de l’extérieur, pouvant accueillir des performances intimistes. La grande salle, baptisée Wu Tsai Theater (le nom du couple d’administrateurs, Clara et Joe, qui ont donné 50 millions de dollars au beau milieu de la pandémie pour accélérer les travaux) a changé elle aussi de visage.
Plus petite (2 200 places contre 2 700 auparavant), elle abrite des sièges aux couleurs chaleureuses. Ces derniers entourent désormais la scène, qui a été avancée et dont la superficie peut être modulée en fonction de la taille de l’ensemble qui y joue, pour rapprocher le spectateur des artistes. Un écran géant a aussi été installé au-dessus de l’orchestre.
Acoustique améliorée
Surtout, l’acoustique est censée être bien meilleure. Depuis son ouverture en septembre 1962, lors d’une grande soirée de gala, la salle a été régulièrement critiquée pour la qualité du son. Les membres de l’orchestre ne s’entendaient pas correctement et certaines notes se perdaient dans l’espace. Avec cette énième rénovation, qui a coûté au total la bagatelle de 550 millions de dollars, les responsables du Hall espèrent avoir enfin réglé ce problème une fois pour toutes. Comment ? La salle a une forme plus arrondie et les murs eux-mêmes sont ondulés, de manière à favoriser la circulation des bruits.
Une nouvelle d’autant plus bonne que la saison du New York Phil s’annonce riche. À travers sa programmation 2022-2023, l’orchestre entend aborder des thèmes ancrés dans l’actualité, comme « la terre », avec des œuvres axées sur la protection de l’environnement, ou encore, ou encore « libération », sur la justice raciale. Il a donné le coup d’envoi des festivités, le 8 octobre dernier, avec une performance multimédia sur San Juan Hill, le quartier noir et portoricain rasé dans les années 1950 pour construire le Lincoln Center. Sur un note plus légère, l’orchestre jouera la musique de Jurassic Park pendant la projection du film (du mercredi 9 au samedi 12 novembre). Mais ne vous méprenez pas : le David Geffen Hall est bien sorti de l’ère des dinosaures.
En association avec le festival Crossing the Line du FIAF, la Brooklyn Academy of Music met la France à l’honneur avec deux spectacles de danse, CROWD et LOVETRAIN2020, qui donneront à New York leur première américaine.
Programmé du jeudi 13 au samedi 15 octobre prochain, CROWD est une œuvre de la chorégraphe franco-autrichienne Gisèle Vienne, qui nous emmène dans une rave en hommage aux soirées berlinoises des années 90, juste après la chute du mur. Des fêtes dans des lieux détruits et chargés d’histoire qui l’ont marquée comme expériences sensorielles, et qu’elle retranscrit dans cette chorégraphie. La bande son rend, elle aussi, hommage à la scène techno berlinoise de cette époque, et les quinze danseurs sur scène jouent tour à tour des personnages dans un décor chargé de détritus et de terre, dans une atmosphère tour à tour saccadée, envoûtante et euphorique. Billets ici.
Du jeudi 1er au samedi 3 décembre prochain, LOVETRAIN2020est une œuvre exubérante de la compagnie Emmanuel Gat Dance fondée à Tel-Aviv et basée à Marseille, dont la première représentation a eu lieu au festival de danse de Montpellier pendant la pandémie. Cette performance est une ode aux années 80, sur la musique du duo britannique Tears for Fears, où 14 danseurs se rapprochent, dérivent, poussent et tirent, se questionnent, et alternent entre silence et des chœurs sur les tubes « Shout » et « Everybody wants to rule the world ». Les costumes « aventureux » sont signés Thomas Bradley et la lumière de Gat lui-même. Billets ici.
Pour la quatrième année consécutive, le nombre de Français installés en Amérique du Nord a baissé en 2021. Conclusions du dernier rapport du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il s’agit des chiffres officiels, ceux des Français inscrits au Registre mondial des Français établis hors de France et ils concernent l’année 2021, encore fortement marquée par la Covid-19.
Les États-Unis plus touchés que le Canada
Aux États-Unis, deuxième pays au niveau mondial en termes d’inscrits (136 533) derrière la Suisse, la communauté française a reculé de 8% par rapport à 2020 – comme l’année précédente – et ce, dans les dix circonscriptions consulaires du pays. La Californie est particulièrement touchée : -12% de Français inscrits à San Francisco et -8,8% à Los Angeles; baisse plus modérée sur la côte Est -6,8% à Miami, -6,2% à New York et -4,2% à Washington, exception faite de Boston, qui enregistre un recul de 9,7%.
Entre les deux côtes, la circonscription d’Atlanta a perdu plus d’un Français sur dix (-10,8%), Chicago – 7,2% et Houston -5,6%. Peu de changement en revanche dans la circonscription de la Nouvelle-Orléans qui n’a enregistré qu’une baisse de 2,2% (914 inscrits l’an dernier).
Au Canada, cinquième pays en terme d’inscrits (94940), la baisse a été de 4% en 2021, soit deux fois moins importante qu’aux États-Unis. Elle a atteint 6,7% à Montréal, jusqu’à 9,5% à Moncton et Halifax, mais elle n’a été que de 2,8% à Toronto et de 2,6% à Vancouver. La circonscription consulaire de Québec fait exception : la capitale de la province francophone a, au contraire, gagné des inscrits, +5,7% en 2021, une hausse enregistrée pour la cinquième année consécutive.
Répartition des Français dans le monde (chiffres officiels du gouvernement français, rapport 2022).
Recul quasi-général dans le monde
Cette tendance baissière a été enregistrée dans une grande majorité des pays l’an dernier notamment en Chine (-11,5%) et en Europe dans les pays où la communauté française est importante comme en Allemagne (-9,1%), en Italie (-8,9%) et au Royaume-Uni (-5,6%). Au 31 décembre, nous étions 1 614 772 inscrits au Registre (dont 32,6% de binationaux), un recul de 4,2% par rapport à 2020. Même si cette baisse est moins prononcée que celle de 2020 (-5,8%), année de l’apparition de la pandémie de Covid.
Comme le soulignent les auteurs du rapport, la baisse des inscriptions et l’augmentation des radiations en 2020 « s’expliquent en partie par les départs, les confinements et la réduction des déplacements internationaux », crise sanitaire oblige. Un contexte qui s’est poursuivi en 2021, combiné à une hausse des radiations liée à la fin de validité des 5 ans d’inscription au Registre (entrée en vigueur en 2016) d’un grand nombre de Français qui n’ont pas renouvelé leur inscription.
Chiffres officiels vs réalité
Malgré cette baisse constatée depuis 2017, le nombre officiel de Français à l’étranger a augmenté de 17,5% en 15 ans. Les données du registre ne sont pas exhaustives : l’inscription est volontaire et ceux qui se désinscrivent ou qui ne renouvellent pas leur inscription n’ont aucune obligation de justifier leur décision. Les Français seraient près d’un million de plus dans le monde, soit 2,5 millions, en prenant en compte les non inscrits.
Pour s’inscrire au registre, il suffit de prendre rendez-vous à votre consulat et de venir avec la carte d’identité ou le passeport français (en cours de validité ou périmé depuis moins de 2 ans, un justificatif de résidence (contrat de location, facture récente..) et d’une photo d’identité récente (moins de 6 mois). Possible également de s’inscrire sur service-public.fr.
Elise Goujon est une jeune femme française qui connaît les États-Unis par cœur pour y vivre depuis dix ans. Et elle a choisi précisément de faire partager aux autres ce qu’elle connaît le mieux, les grandes villes. Depuis neuf ans, Elise dirige la société Off Road, qu’elle a créée seule et qui est aujourd’hui déclinée en trois entités bien distinctes – aux noms des villes que propose son catalogue -, New-York, Miami et Los Angeles.
Mais si l’approche et l’objectif sont les mêmes que ceux de nombreux tour-opérateurs, la démarche, elle, est sensiblement différente, à l’image du caractère de celle qui l’a imaginée. Off Road emmènera ses clients hors des sentiers battus, en faisant visiter ces villes à pied ou à vélo, mais jamais autrement.
Car Elise, condensé souriant d’enthousiasme et d’impatience, met beaucoup d’elle-même dans sa proposition. Elle repense d’abord à la jeune fille qu’elle était il n’y a pas si longtemps et se remémore ce qu’elle voulait découvrir en premier lieu dans un endroit inconnu. Mais son métier de guide touristique fait aussi largement appel à la psychologie et à la connaissance de sa clientèle. La manière de faire visiter, le choix des endroits à montrer tient donc compte avant tout du goût supposé du visiteur et de sa manière de vivre. Et, au fil des ans, la tendance écologique l’interpellant de plus en plus, Elise a fait évoluer le contenu de sa visite, du très urbain vers le plus aéré… Commencé par New-York, poursuivi par Miami pour ouvrir, il y a trois ans, sa dernière destination à Los Angeles.
Mais une autre facette de Elise apparaît clairement au fil de la discussion, sa ténacité. Celle-ci lui a permis de traverser un an et demi de Covid sans jamais songer à renoncer. L’activité a totalement été stoppée en 2020 pour ne reprendre, progressivement, qu’à la fin de l’année 2021. Et, en 2022, les chiffres pourraient se rapprocher de ceux d’avant Covid : 15% de résultat, et un chiffre d’affaires qui augmente chaque année de 30 à 45%. En termes de nombre de réservations, Off Road est au même niveau qu’en 2019. Les voyants sont tous au vert… Enfin !