Accueil Blog Page 261

Après 50 ans à Los Angeles, Jean-Pierre Dautricourt ne conçoit son retour qu’en musique

0

Comment atterrir en douceur après 50 ans passés en Californie, à Los Angeles ? Jean-Pierre Dautricourt, notre 90ème invité, a résolu le problème. C’est en s’adonnant à son loisir favori, la musique, qu’il envisage de poursuivre sa paisible retraite varoise.

Rentré depuis peu, il laisse derrière lui une carrière américaine d’ingénieur acousticien. La voie professionnelle laisse désormais place au loisir et à l’insouciance sans contrainte. Une autre façon de consacrer une partie de son quotidien à ce qu’il aime le plus au monde, tout en – comme il le dit lui-même – approfondir la personne qu’il est. Bref, laisser tomber la technologie au profit du spirituel.

C’est finalement son affection pour la France qui l’a aidé à sauter le pas. Un témoignage différent.

https://www.spreaker.com/user/10781102/pad_67

 

Législative 2022 en Amérique du Nord : Florence Roger, candidate NUPES

Dans le cadre de la campagne des législatives françaises, French Morning dresse le portrait de chacun des candidats au poste de député des Français d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada). Le premier tour du scrutin commencera dès le vendredi 27 mai pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 4 juin dans les bureaux de vote.

Elle est la benjamine des candidats déclarés à la législative en Amérique du Nord. À 32 ans, Florence Roger se lance dans la course sous les couleurs de la NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale), la coalition formée par La France Insoumise, Europe Ecologie Les Verts (EELV), le Parti communiste et le Parti Socialiste à l’issue de tractations post-présidentielle. Son suppléant est Oussama Laraichi, un conseiller des Français de l’étranger membre d’EELV installé à Chicago. « C’est une campagne exaltante. Du fait de l’union de la gauche, l’équipe devient énorme. Il y a plein de gens qui nous contactent : des anciens de l’Assemblée nationale, des sénateurs… », souligne la candidate, médecin généraliste installée à Montréal depuis un an.

Première candidature à un scrutin national

C’est la première campagne électorale de cette native d’Auch, venue au militantisme à la fac de médecine. Après avoir fait des collectes pour les Restos du Cœur, elle rejoint l’Association des internes de médecine générale pour réclamer de meilleures conditions pour les étudiants. « Ce sont des études très difficiles, délétères pour la confiance en soi et le bien-être psychologique. Notre rôle était de soutenir les internes en mettant en place des outils d’évaluation ou de simulation pour les aider dans leur orientation », explique-t-elle.

Son diplôme en poche, elle part travailler près de Montauban, « dans un désert médical », et rejoint le plus grand syndicat de généralistes en France, MG France. La politique, c’est une affaire de famille pour Florence Roger. Son oncle est maire d’un village de « quarante-cinquante habitants » dans le Gers. « Ce côté de la famille est très Parti communiste ». Son père, lui, fut militant écologiste dans les années 1990. « Il a trois frères. Lors des dîners de famille, on est trente à table et on parle politique ! »

Programme axé sur l’écologie et le social

Comme beaucoup de Français de sa génération, Florence Roger se dit « éco-anxieuse ». Pour elle, la médecin, la situation climatique actuelle a de nombreux points communs avec les premières heures de la crise sanitaire, marquée par une forme de déni ou de sous-estimation. « Au début de la Covid, on n’en ressentait peu les effets mais lorsque cela nous est tombé dessus, ça a été terrible. De la même manière, pour le climat, il va se passer quelque chose de très grave mais c’est plutôt invisible pour le moment », dit-elle.

Pour faire face à ce défi, elle croit en un changement radical de paradigme économique. Ce que prône La France Insoumise (LFI). « À l’heure actuelle, les idées de gauche ont été noyées par des technocrates issus plus ou moins des mêmes écoles et formations, imprégnées de néo-libéralisme. Pour moi, non seulement est-ce incompatible avec la bifurcation écologique mais, en plus, ce n’est pas être de gauche, explique-t-elle. Il n’y a que chez La France Insoumise que j’ai retrouvé cet éco-socialisme qui devrait être à la base de tout militantisme écolo de gauche. »

Florence Roger peut s’appuyer sur les bons scores de Jean-Luc Mélenchon à Montréal, la plus grande communauté française de la circonscription. Il était arrivé en tête au premier tour avec 34% des voix (contre 31% pour Emmanuel Macron). En revanche, aux États-Unis, l’Insoumis avait fait nettement moins bien que le président sortant (12% contre 58%). Il s’était néanmoins hissé à la deuxième place au pays de l’Oncle Sam. Pour faire la différence, la candidate compte « remettre l’écologie dans le débat », rappelant à ses concurrents déclarés que « la maison brûle, les gars ! ». L’économiste Gaël Giraud, prêtre français fondateur du programme de justice environnementale à Georgetown University, voudrait même organiser une conférence avec elle, précise Florence Roger.

Investir dans l’enseignement en français

Elle entend aussi se « battre pour les problématiques des Français de l’étranger », comme le renforcement du réseau consulaire. Elle prône aussi des investissements supplémentaires dans l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) pour augmenter le budget des bourses scolaires et développer des options gratuites ou abordables d’enseignement en français face à l’offre privée, très coûteuse. « Le budget du ministère des Affaires étrangères, dont dépend l’AEFE, est à environ 1% du budget total de l’État français, c’est un scandale », estime-t-elle.

Parmi les autres sujets qu’elle considère « inacceptables » : le délai de carence de trois mois pour bénéficier des droits à l’Assurance Maladie ou encore le minimum de quinze ans de cotisation demandé aux Français de l’étranger pour que leurs frais de santé soient pris en charge lors de leur séjours temporaires en France.

Elle milite aussi pour donner plus de moyens financiers à TV5 Monde, la chaîne francophone, de manière à accroître le rayonnement de la francophonie dans le monde. « Ce qui sous-tend l’idéologie et la politique de Jean-Luc Mélenchon, c’est que tout est une question de volonté politique, dit-elle. Franchement, combien le gouvernement a-t-il dépensé pendant la crise Covid ?, demande-t-elle. Des financiers qui n’y connaissent rien prônent une rigueur. Mais l’État n’est pas là pour imposer une rigueur. Il est là pour le bien-être des individus et des citoyens. »

Retrouvez ici tous nos articles sur la législative 2022 en Amérique du Nord.

Anne-Laure Desjonquères nommée consule générale de France à Atlanta

Après une mission d’un peu moins de trois ans, Vincent Hommeril quitte ses fonctions de consul général de France à Atlanta. Il laisse sa place à Anne-Laure Desjonquères, nommée par décret du Président de la République en date du 12 mai 2022.

Diplômée de l’Ecole normale supérieure et de l’Ecole normale d’administration (promotion Simone Veil), Anne-Laure Desjonquères a d’abord été conseillère des Affaires étrangères au sein du ministère éponyme. Elle a exercé pendant plusieurs années en tant que sous-directrice du droit de l’Union européenne et du droit international économique à la direction des affaires juridiques.

Sa carrière diplomatique l’a amenée à travailler à l’ambassade de France en Afrique du Sud – comme deuxième conseillère en charge de la politique intérieure et africaine auprès d’Elisabeth Barbier – et à l’ambassade de France en Inde – comme cheffe du service de presse et première conseillère auprès de François Richier puis Alexandre Ziegler. Elle prendra ses fonctions à Atlanta dans le courant du mois. Le consulat couvre une circonscription consulaire constituée de six Etats : la Géorgie, la Caroline du Sud, la Caroline du Nord, le Tennessee, l’Alabama et le Mississippi.

Du Visa E2 à la Carte Verte : comment faire ?

[Article partenaire] Si vous êtes expatrié·e – ou si vous souhaitez partir vivre aux États-Unis, vous n’êtes pas sans savoir que les questions de visas peuvent rapidement devenir un frein à l’expatriation et il est facile de s’y perdre entre toutes les options. De plus, les visas comme le E2 par exemple n’ont qu’une durée limitée et nécessitent de nouvelles démarches administratives au bout de quelques années.

Alexandra Merz, CEO de L&F Investor Services, le partenaire des entrepreneurs pour réussir l’immigration aux Etats-Unis, s’est récemment exprimée sur le sujet et a mis en lumière une solution durable : la carte verte EB2-NIW. Découvrez le retour de cet entretien.

Alexandra, vous êtes à la tête de L&F Investor Services depuis 2014. Qu’est-ce que vous faites concrètement ?

Alexandra Merz, CEO de L&F Investor Services : Notre cabinet de conseil est spécialisé dans l’aide aux entrepreneurs qui souhaitent investir et immigrer aux États-Unis. Depuis 2014, nous leur apportons des solutions concrètes et adaptées à chaque cas et à chaque famille, au début principalement basé sur un visa E2. Entre 2014 et 2019, nous avons aidé environ quatre cent familles à obtenir leur visa E2, surtout des francophones d’Europe et du Canada, et aussi des Allemands, Anglais, Australiens ou encore Italiens, entre autres.

Et plus récemment, vous aidez aussi pour les cartes vertes ?

Alexandra Merz : Oui, effectivement. En 2019, certains de nos clients se sont retrouvés confrontés à un ou plusieurs problèmes : leurs enfants s’approchaient vite des vingt-et-un ans, ce qui les forçait soit à rentrer, soit à changer de visa. Pour les Français, la durée du visa E2 était réduite à vingt-cinq mois au lieu de cinq ans. Ajoutez à cela les inconvénients de la période du COVID, qui pénalisait encore plus les porteurs des visas E2.

Donc nous avons commencé à chercher des solutions plus durables pour eux et avons découvert les possibilités de la carte verte EB2-NIW.

Pourtant cette carte verte existait déjà avant le COVID ?

Alexandra Merz : Oui, tout à fait, mais elle n’était pas utilisée pour les entrepreneurs avant 2017. Un jugement de la cour d’appel de l’immigration en décembre 2016, le cas « matter of Dhansar », a ouvert cette brèche pour les entrepreneurs. Et tant mieux, car cette carte verte ne nécessite aucun sponsor. Et elle est bien moins exigeante que la carte verte EB1, que je connais bien pour l’avoir obtenue moi-même en 2019.

Depuis 2019 nous avons donc élargi nos services pour inclure toute une gamme de prestations nécessaires pour qu’un entrepreneur puisse prétendre à la carte verte EB2-NIW. 

Pour ces cartes vertes, faut-il néanmoins avoir recours à un cabinet d’avocats ?

Alexandra Merz : Oui, nous travaillons systématiquement avec plusieurs cabinets d’avocats et guidons nos clients vers ceux qui sont les mieux adaptés à leurs situations. Entre 2019 et 2020, j’ai interrogé vingt-sept cabinets, pour en choisir trois qui sont à la disposition de nos clients. Cela fait partie de notre offre, pour accompagner les entrepreneurs de A à Z dans cette démarche qui dure environ quatre à cinq mois pour bien préparer le dossier.

Et ensuite, combien de temps faut-il pour recevoir la fameuse carte verte ? Y a-t-il un entretien à prévoir ?

Alexandra Merz : Très bonne question, et bien entendu les délais que je vais vous annoncer peuvent différer dans le temps. Actuellement USCIS a annoncé mettre en place le « premium processing » pour les EB2-NIW, donc en payant un supplément de frais USCIS, on pourra avoir la réponse en neuf semaines. Si cette réponse est positive, il faut compter ensuite environ six mois pour soit ajuster son statut du E2 vers la greencard, soit pour avoir son entretien à l’Ambassade de son pays. Pour ceux qui sont déjà aux États-Unis, par exemple avec un visa E2, et qui ajustent leur statut, il n’y a donc pas d’entretien, ils reçoivent juste la carte verte un beau jour par courrier, imaginez le bonheur ! Dans le meilleur des cas, entre le début du travail avec nous et la réception de la lettre, il y aura environ un an d’attente.

Ces cartes vertes sont alors pour tous les membres de la famille ?

Alexandra Merz : Oui, y compris les enfants qui n’ont pas encore 21 ans au moment d’envoyer le dossier et ne sont pas encore mariés.

Combien coûte un dossier et quelles sont les chances de réussite ?

Alexandra Merz : Le prix total d’un dossier, y compris les frais USCIS, les frais d’avocat, les frais pour démarrer l’entreprise, nos services qui comprennent l’écriture d’un business plan et bien d’autres détails, s’élève pour une famille de quatre actuellement à environ 40,000$. Et je suis contente de pouvoir dire que nous avons pour l’instant obtenu la carte verte pour tous les dossiers présentés. Nous avons à ce jour travaillé sur plus de cent dossiers, la plupart sont encore en attente chez USCIS, car le « premium processing » est tout nouveau. Et une bonne quinzaine de familles ont déjà leurs cartes vertes en main, ce qui est toujours un grand moment de fête.

Que faire si quelqu’un est intéressé par vos services ?

Alexandra Merz : Je conseille à tout le monde de participer ou de regarder les webinars que nous organisons régulièrement, en anglais, espagnol et bien sûr français. Le planning et les replays se trouvent sur cette page : https://l-and-f.us/fr/our-webinar-replays/

Ensuite vous pouvez réserver la première séance zoom directement dans mon agenda, elle est offerte, et le lien se trouve derrière le QR code ci-dessous.

Pour retrouver toutes les informations sur les services offerts par L&F Investor Services, rendez-vous sur le site internet du cabinet.

—————-
Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Concerts, ateliers : l’école française d’accordéon CNIMA en tournée aux États-Unis

Les soirées guitare au coin du feu, c’est fini. Mettez-vous donc à l’accordéon pour impressionner vos amis. Du mercredi 25 mai au jeudi 9 juin, la prestigieuse école française d’accordéon CNIMA (Centre National et International de Musique et d’Accordéon) proposera des formations et des concerts dans plusieurs villes américaines (New York, Philadelphie, Nouvelle-Orléans, Seattle et Los Angeles).

Accro de l’instrument

À l’origine de cette tournée : Kayla Allen, une Américaine de Shreveport (Louisiane) tombée amoureuse de l’instrument en 2016. « J’ai eu un coup de foudre, dit-elle. Comme beaucoup de gens, je ne prenais pas l’accordéon très au sérieux. Un jour, j’ai entendu un ami jouer. C’était superbe. Cela a effacé tous les préjugés que j’avais. C’est à la fois compliqué et beau. Le son est transcendant. Je suis devenue accro. La plupart des gens qui l’essaient le deviennent très rapidement. »

Mariée à un Français, l’écrivaine se rend régulièrement en France. Elle s’inscrit au CNIMA, « un petit trésor » dans le village de Saint-Sauves-d’Auvergne en Auvergne. Fondé en 1995, l’établissement de renom a formé quelques-uns des meilleurs accordéonistes tricolores. Il se targue d’avoir décroché, avec ses étudiants, un record de 128 prix aux grands concours internationaux, « loin devant les fameuses écoles d’accordéon d’Europe de l’Est ».

Kayla Allen s’est liée d’amitié avec les deux fondateurs de l’école, Jacques Mornet et son ancienne disciple Nathalie Boucheix, qui en est la directrice. En 2017, le premier lui a confié qu’il voulait retourner aux États-Unis, le pays où il a démarré sa carrière et gagné une coupe du monde d’accordéon avec un élève. Il n’en fallait pas plus pour que l’Américaine se mette en mouvement.

Concerts à NY et LA

Le résultat : quatre masterclasses et un stage de quatre jours à l’Alliance française de la Nouvelle-Orléans. Les cours sont centrés sur une technique spéciale développée par le CNIMA. En effet, Jacques Mornet considère l’accordéon comme un instrument à vent et non comme une percussion, ce qui se traduit par une méthode de toucher et d’utilisation du soufflet particulière, mais aussi un positionnement du corps spécifique. « C’est une approche très sensible », résume Kayla Allen. Les formations sont ouvertes à tous les niveaux, mais les participants devront louer leur propre instrument auprès d’un commerçant. À Seattle, il peuvent s’adresser à Petosa; à la Nouvelle-Orléans, Big Squeezy Accordions; et à Philadelphie, Liberty Bellows. Autrement, ils peuvent assister aux masterclasses pour un prix réduit.

La tournée sera ponctuée de deux concerts, à Brooklyn le jeudi 26 mai et à Los Angeles le jeudi 9 juin. « L’accordéon a longtemps été vu comme ringard, mais un nombre croissant de jeunes en France et aux États-Unis manifestent de l’interêt pour l’instrument », poursuit Kayla Allen. Amélie Poulain n’y est probablement pas pour rien.

« J’ai un rêve : étendre l’école aux États-Unis, mais c’est un fantasme, glisse-t-elle. En tout cas, nous voulons faire connaître le CNIMA de ce côté de l’Atlantique, faire découvrir la méthode… Et faire en sorte que plus d’élèves viennent en Auvergne ! »

Boulangerie Christophe arrive dans le Maryland

S’il y a bien une boulangerie qui est régulièrement recommandée par les Français de Washington aux nouveaux arrivants, c’est bien la Boulangerie Christophe, située dans le quartier historique de Georgetown. C’est donc avec enthousiasme que les passionnés de croissants et friandises françaises vont aller découvrir la deuxième adresse de la boulangerie à Potomac, dans le Maryland ce lundi 16 mai. Le fondateur Didier Martin donne rendez-vous aux Marylanders à sa nouvelle adresse à partir de 7:30am au 11 321 Seven Locks Road à Potomac.

Inauguration post-covid

Fondée en 2017 par le boulanger Christophe Roux et son fils Benjamin avec l’investisseur Didier Martin, Boulangerie Christophe a changé de direction en 2019 avec le départ du fondateur-boulanger. Stéphane et Sylvie Gratier, originaire de Grenoble, ont repris les fourneaux de la boulangerie la même année. Très fier, Didier Martin explique qu’en octobre 2019, Stéphane Gratier a remporté « la première place du concours de la meilleure baguette des États-Unis » organisé par l’association des boulangers américains. 

Comme beaucoup de restaurateurs en 2020, Didier Martin et ses boulangers ne savaient pas à quoi s’attendre lorsque la pandémie et les restrictions les ont frappés de plein fouet. « Avec le covid, on a appris à développer les plats à emporter, comme la ratatouille et le gratin dauphinois », explique Didier Martin, qui s’est lancé grâce à l’application Uber Eats. Au final, « en 2020, on a fait un bon chiffre d’affaires, et encore mieux en 2021, souligne-t-il. Tous les jours, les gens du quartier sont venus à la boulangerie, on n’a pas trop souffert du covid. »

Terrasse et four à bois

Après six années à Washington DC, Didier Martin a souhaité étendre sa présence dans la région de Washington et a sauté sur l’occasion quand il a trouvé un local à Cabin John Village, à Potomac. « Je n’étais pas pressé pour ouvrir une seconde boulangerie », explique-t-il, précisant employer 35 personnes. « Tous les postes-clés sont tenus par des Français et d’ailleurs, tous mes chefs pâtissiers sont français ». Preuve de l’importance qu’il porte au savoir-faire français.

Il en est de même dans sa nouvelle boulangerie. Didier Martin est très satisfait du lieu qu’il a trouvé. « Il y a une terrasse à l’extérieur et un four à bois d’Espagne au cœur de la boulangerie, indique-t-il. Le tout, autofinancé par la première boulangerie. »

Au menu de l’adresse de Potomac, les aficionados pourront retrouver les spécialités maison. « On aura le même menu », décrit-il, avec évidemment des baguettes et des croissants, mais aussi des sandwichs type jambon-beurre, des crêpes salées et sucrées, et toute une sélection de pâtisseries (éclairs, crèmes brûlées, charlottes aux fraises, mille-feuilles, forêts noires, etc…). Des cafés et des glaces sont également en vente.

Coupes du monde 2031 et 2033 : le rugby à la conquête de l’Amérique

La bonne nouvelle est tombée le 12 mai dans la matinée. Les États-Unis ont remporté pour la première fois de leur histoire l’organisation de deux coupes du monde de rugby, masculines et féminines, respectivement en 2031 et 2033. L’Australie organisera les éditions de 2027 et 2029. « J’exprime ma sincère gratitude envers la fédération internationale de rugby pour leur confiance et leur adhésion à notre vision de développer ce sport incroyable partout à travers notre pays », a réagi Ross Young, patron de la fédération américaine (USA Rugby).

https://www.instagram.com/p/CddJv6WLNf2/

L’attribution de ces deux coupes du monde vient récompenser les efforts des États-Unis pour développer le sport localement. Chez les hommes, un tout jeune championnat professionnel, Major League Rugby, a vu le jour en 2018 avec 7 équipes, avant de passer à 13 aujourd’hui. La MLR a continué de se professionnaliser malgré la pandémie en organisant sa première draft universitaire en 2020, en même temps que les équipes ont créé leurs premières académies de jeunes. « Nous sommes désormais capables d’offrir des plans de carrière aux meilleurs jeunes rugbymans du pays », réagissait à l’époque George Killebrew, le commissionnaire de la ligue.

Développement solide de l’ovalie

Au pays du football américain, plusieurs Français ont cru au développement du rugby comme Thierry Daupin, qui découvre la popularité du sport à Hawaï en 2009. « Il y avait une vraie culture rugby sur l’île, grâce notamment aux communautés fidjiennes et samoanes », racontait-il à French Morning en 2020. Il lance sa première franchise à Austin en 2015, avant d’aider à la création d’un championnat en 2017, qui deviendra, l’année suivante, la Major League Rugby.

Pierre Arnald, ancien directeur général du Stade Français, a quant à lui participé à la création du Rugby United New York en 2018, le premier club professionnel de la Big Apple. « Ce qui m’a convaincu ? Ma rencontre avec Ross Young. Il a organisé la Coupe du monde de rugby à 7 à San Francisco à l’été 2018. Ça a été une vraie réussite. » L’entrepreneur français avait même convaincu Mathieu Bastareaud de le rejoindre à New York fin 2019, mais la pandémie a forcé l’ancien international français à rentrer en France après seulement cinq matches aux États-Unis.

https://www.instagram.com/p/CdV-SHeA3XJ/

Chez les femmes, la Rugby Women’s Premier League a vu le jour en 2009 avec huit équipes, avant d’élargir à 10 en 2017. Mais la pandémie a fait beaucoup de mal à ce fragile championnat qui a dû s’arrêter pendant deux ans, avant de finalement reprendre en avril cette année. L’Équipe nationale féminine est en revanche très solide puisqu’elle a remporté la première coupe du monde en 1991, avant de finir deux fois deuxième en 1994 et 1998. Sa dernière participation en 2017 en Irlande s’est soldée par une quatrième place.

Une candidature poussée par Joe Biden

Les coupes du monde de 2031 et 2033 vont donc tomber à pic pour les États-Unis, qui ont une dizaine d’années pour installer le rugby sur le devant de l’affiche dans le pays. Ces deux grands rendez-vous devraient coûter 500 millions de dollars aux organisateurs. Chez les hommes, la coupe du monde de rugby est considérée comme le troisième plus gros événement sportif au monde après son pendant footballistique et les jeux olympiques. De quoi profiter d’énormes retombées financières et médiatiques.

Si la candidature américaine a retenu l’attention de la fédération internationale, c’est aussi en partie grâce à Joe Biden. Passionné de rugby, le président américain avait écrit personnellement le mois dernier au patron de World Rugby, Bill Beaumont, pour l’assurer de son soutien au projet. « Les États-Unis soutiennent fermement l’effort visant à amener la coupe du monde masculine en 2031 et féminine en 2033 dans notre pays, et se réjouissent de travailler avec World Rugby pour aider à faire de ces coupes du monde les plus grands succès de l’histoire ». Le président américain s’est également engagé à « promouvoir le développement du rugby aux États-Unis et dans le monde entier de manière durable et humaine, sans aucune discrimination, quelle que soit la race, la nationalité ou la croyance », et a ajouté que le gouvernement américain s’efforcerait de « minimiser tout impact négatif des tournois sur l’environnement ».

https://www.instagram.com/p/CclqHKfpU37/

Le défi de la visibilité

Premier marché du sport mondial, Les États-Unis vivent pour le football américain, le basket ou encore le baseball. Pas facile de se faire une place dans ce milieu hyper concurrentiel aux ligues et franchises majeures, d’autant que les coupes du monde de rugby sont généralement organisées en septembre, en même temps que la reprise de la NFL et du football universitaire aux États-Unis. Les organisateurs n’excluent pas en conséquence de déplacer l’événement pendant l’été, même s’il doit avoir lieu quelques jours ou semaines après la fin des différents championnats nationaux, et les matches se jouer sous des températures élevées. « Nous devrons être intelligents. Pourquoi également ne pas envisager des partenariats avec certaines franchises de NFL concernant l’organisation ? », se demande Alan Gilpin, directeur général de World Rugby.

La diffusion TV sera le deuxième point d’interrogation, un créneau là aussi hyper concurrentiel aux États-Unis, d’autant que les matches de Major League Rugby ne sont, pour l’instant, que très peu visibles avec seulement quelques affiches diffusées sur la télévision nationale (Fox Sports). La majorité des rencontres sont accessibles gratuitement en streaming sur internet.

Les French American Business Awards font leur retour à SF

Après deux éditions ajournées en raison de la pandémie de COVID, les French American Business Awards (FABA) font leur grand retour en personne le jeudi 19 mai à l’hôtel Intercontinental Mark Hopkins de San Francisco. Organisée par la French American Chamber of Commerce de San Francisco (FACCSF), cette remise de prix récompense les entreprises et personnes pour leur performance exemplaire. « Pour être sélectionnées, ces entreprises doivent être soit françaises, soit dirigées ou créées par un(e) Français(e), et être implantées dans la région de San Francisco », rappelle Anne-Emmanuelle de Boysson, directrice exécutive de la FACCSF. « En général, on juge ces entreprises sur leur bilan de l’année précédente, mais avec la COVID, et le peu de création d’entreprises en 2021, nous avons décidé d’inclure également l’année 2020. »

Prix spécial pour Snowflake

Pour cette septième édition des FABA, la FACCSF a choisi de jouer la carte de la continuité en conservant des catégories déjà existantes, tout en y ajoutant une nouvelle pour récompenser la promotion de la culture française. « Pendant la pandémie, la culture nous a permis de nous échapper et de conserver un lien entre nous. » Les nommés en lice sont Cinéssance, Merci SF, la French American Cultural Society, le Théâtre du Lycée français, et le Sacramento French Film Festival.

La récompense, qui allait à la personnalité de l’année, a désormais sa propre catégorie, avec plusieurs nommés : Geneviève Janssens (Robert Mondavi Winery), Stéphane Kasriel (Meta), Claude Le Tohic (One65), Julie Own (Stanford, Internet sans frontières), Eugénie Rives (Alphabet’s moonshot factory).

« En outre, l’entreprise Snowflake recevra un prix spécial d’entreprise de l’année : Thierry Cruanes, un des fondateurs de Snowflake sera présent, et nous parlera du parcours de l’entreprise » En effet, Snowflake, spécialisée dans le stockage de données dans le cloud, a fait une entrée en bourse fracassante en septembre 2020, son titre doublant de valeur pour son premier jour de cotation, pour atteindre une IPO record de 3.4 milliards de dollars.

Neuf catégories

Le processus de sélection des nommés a commencé en décembre dernier, avec la création d’une liste de potentiels participants, qui est ensuite finalisée par deux comités. « Les catégories sont déterminées par ces comités, ainsi que les 4 à 6 nommés pour chacune d’entre elles. On prend en compte le chiffre d’affaires des entreprises, leurs démarches innovantes, leur diversité, ou encore leur implication dans l’écosystème français de la région », explique Anne-Emmanuelle de Boysson. « Nous réunissons ensuite un jury d’experts qui étudie chaque dossier et désigne les gagnants. » Les catégories sont : Tech under 50m of funding or revenue, Tech over 50m of funding or revenue, Life Sciences, Smart Cities and Mobility, Sustainability, Wine Industry, Food Industry, Promotion of French Culture, et Personality of the Year.

Voici la liste complète des nommés, par catégorie :

Tech Under $50M in revenue or funding

  • Full Speed Automation
  • Platform.sh
  • Speach.me
  • Vectice

Tech Over $50M in revenue or funding

  • Aera Technology
  • Airbyte
  • ESI Group
  • Loft Orbital
  • Planisware
  • The Sandbox

​Life Sciences

  • Atara Biotherapeutics
  • Avatar Medical
  • DNA Script
  • Renegade.bio
  • Twist Bioscience

Smart cities and Mobility

  • ESI Group
  • Udelv
  • Wrightspeed
  • Xwing

Sustainability

  • Atmo.ai
  • Brimstone Energy
  • FarmWise
  • Naïo Technologies
  • Scarlet Solar
  • SunPower

Wine industry

  • Clos Solene
  • L’Aventure
  • Picayune Cellars

​Food industry

Promotion of French Culture

Personality of the year

  • Geneviève Janssens, Winemaking Consultant at GJ Wine Consulting LLC., Portfolio Winery Founder, Chief Winemaker at Robert Mondavi Winery
  • Stéphane Kasriel, Head of Commerce & Financial Technologies at Meta
  • Claude Le Tohic, Executive Chef at ONE65 San Francisco
  • Julie Owono, Executive Director of Content Policy and Society Lab at Stanford, Executive Director of Internet Sans Frontières
  • Eugénie Rives, Director, Early Moonshots at X, Alphabet’s moonshot factory

Les lauréats seront récompensés lors de la soirée animée par l’humoriste Clara Bijl. La FACCSF attend comme chaque année entre 250 et 300 personnes pour cette remise de prix accompagnée d’un dîner. La cérémonie se tient habituellement à guichets fermés, et il reste quelques billets disponibles sur le site des FABA.

À quoi ressemblait la première carte de la ville de New York ?

Rendez-vous à The Battery (site anciennement appelé Battery Park) à la pointe sud de Manhattan pour ce nouveau défi proposé par Family Way

Vous vous trouvez ici dans la première zone occupée par les colons néerlandais lorsqu’ils se sont installés à partir de 1624. La ville ne s’appelait pas encore New York mais New Amsterdam. L’emplacement était stratégique. Il s’agissait de défendre l’embouchure de l’Hudson River, utilisée pour le commerce, notamment celui des de castors, dont la peau était très prisée. 

Pour se protéger, un fort fut construit. C’est d’ailleurs lui qui a donné le nom à l’endroit dans lequel vous vous trouvez. Par ailleurs, un mur en palissade fut érigé au Nord pour se protéger des attaques. Il a été bâti à l’emplacement de ce que l’on appelle désormais Wall Street.

Les rues ont gardé leur emplacement d’origine. Néanmoins, elles sont bien plus nombreuses aujourd’hui du fait de l’agrandissement de l’Île. En effet, Manhattan a pu se développer sur l’eau grâce à des remblais. Ainsi, Pearl Street était à l’époque au bord de l’eau.

Le défi : retrouver le premier plan de la ville

Je vous invite pour ce défi à retrouver une représentation en bronze du premier plan de la ville appelé Plan Castello. Il permet de mieux se représenter toute cette période. Pour retrouver ce plan fixé sur un rocher, dirigez-vous vers la zone située entre State Street, Peter Minuit Plaza et Whitehall Street. Vous ne devriez pas le manquer. Autrement, rendez-vous sur le site Family Way pour vérifier l’emplacement.

Quelques adresses dans Lower Manhattan

Si Lower Manhattan n’est pas le premier quartier auquel on pense pour une agréable promenade du fait de ses hauts bâtiments et de sa densité, sachez que ce quartier regorge pourtant de petits trésors

  • Pour commencer si vous avez été intrigué par le plan Castello et vous vous interrogez sur l’évolution de cette partie de Manhattan, je vous encourage à jeter un petit coup d’œil au musée gratuit situé dans l’enceinte de Castle Clinton. Vous y verrez plusieurs représentations de l’expansion de l’île.
  • De même, si vous avez envie d’en apprendre davantage sur l’histoire de New York, vous êtes au bon endroit. C’est le point de départ pour visiter la Statue de la liberté ou l’exceptionnel musée de l’immigration à Ellis Island. Enfin, pour une découverte ludique de l’histoire de New York, ne manquez pas le jeu de piste proposé à Lower Manhattan dans le guide Family Way.

  • Pour une chouette balade, rejoignez Seaport District. Vous ne pourrez qu’être séduit par ses petites rues pavées bordées de maisons en briques autour de Front Street et de Fulton Street. Dirigez-vous ensuite vers le bord de l’East River pour une balade le long des quais aménagés avec quelques navires historiques remarquables. Puis grimpez sur le rooftop de Pier 17 pour bénéficier d’une vue exceptionnelle.
  • Pour une expérience de cinéma originale, rendez-vous au IPIC Theaters. Vous pouvez bénéficier d’un service de restauration  et de boissons à votre siège.

Carte verte : les résultats de la loterie 2023 sont disponibles

Peut-être une bonne nouvelle ? Les résultats de la loterie de la carte verte pour 2023 sont disponibles sur le site du Département d’État depuis le samedi 7 mai (midi ET).

Ils seront accessibles jusqu’au 30 septembre 2023. Pour savoir si vous faites partie des heureux élus, il faut entrer votre numéro de confirmation. En cas d’oubli, vous pouvez récupérer ce dernier en entrant quelques informations personnelles sur le site. Les personnes retenues et non-retenues ne sont pas notifiées par e-mail ou courrier.

Malheureusement, sélection à la loterie ne veut pas dire obtention automatique de la fameuse carte verte. En effet, le traitement des dossiers tirés au sort s’arrête à la fin de l’année fiscale (30 septembre). Ceux qui n’ont pas été examinés avant cette date sont abandonnés et les demandeurs devront retenter leur chance. Au total, 55 000 obtiennent la green card, synonyme de résidence permanente, via cette loterie instaurée par le Congrès.

La Grande Crêperie fait son inauguration au Ferry Building de SF

En mars dernier, le Marais Bakery a ouvert sa Grande Crêperie dans le Ferry Building de San Francisco. Ce vendredi 13 mai, à 11am, la Grande Crêperie sera officiellement inaugurée, avec la traditionnelle coupure de ruban. Cet événement aura lieu en présence de Frédéric Jung, Consul général de France à San Francisco, Jane Connors, General Manager du Ferry Building, et Katy Tang, directrice du bureau des Small Business de San Francisco.

Ce sera l’occasion pour Patrick et Joanna Ascaso, fondateurs du Marais Bakery et de la Grande Crêperie de faire découvrir aux gourmands les recettes salées et sucrées de leur enseignes, avec dégustation gratuite et café à volonté. Ils se sont adjoints l’expertise d’une crêpière professionnelle pour former leur personnel au maniement du billig. En deux mois, la Grande Crêperie semble avoir rapidement trouvé sa clientèle, qui vient déguster les crêpes sur la terrasse avec vue sur le Bay Bridge et la baie de San Francisco.

Hugging Face, la nouvelle licorne tech qui démocratise le machine learning

Il y a à peine plus d’un an, Hugging Face levait 40 millions de dollars en pleine pandémie pour développer sa plateforme open-source de machine learning. Aujourd’hui, la start-up cofondée par Clément Delangue frappe un grand coup : elle vient de collecter 100 millions de dollars en série C pour une valorisation de 2 milliards de dollars, et entre dans le cercle prisé des licornes de la French Tech.

Les investisseurs existants ont remis au pot, comme Lux Capital, le fonds Addition de Lee Fixel (investisseur dans Stripe et Spotify), Betaworks, le basketteur Kevin Durant, Olivier Pomel, co-fondateur et CEO de Datadog, Florian Douetteau, CEO de Dataiku ou encore Thibault Elzière d’Upflow et eFounders. Ils ont été rejoints par deux célèbres fonds de capital-risque, Sequoia Capital et Coatue Management. « On a décidé de lever auprès de Sequoia car ils sont les plus reconnus et ont investi dans Github, qui a des similitudes avec notre plateforme (Github est un modèle open source pour le code tandis qu’Hugging Face fait la même chose pour le machine learning, ndlr). Et Coatue a beaucoup d’expérience d’entreprises en late stage. »

L’IA au cœur de la stratégie des entreprises

Hugging Face fait partie des chanceuses start-up qui n’ont pas besoin d’argent, mais elle croule sous les sollicitations des VC. « Nous avons encore beaucoup de cash car nous n’avons pas encore dépensé notre dernier tour. Mais le momentum autour du machine learning est tel que nous en avons profité pour monter en puissance et accélérer ».

Que ce soit pour son fond d’écran Zoom, pour commander un Uber, consulter son fil sur les réseaux sociaux ou faire une recherche Google, l’intelligence artificielle est partout. Et elle est passée au cœur de la stratégie des entreprises : « Il y a eu une vraie évolution, tous les secteurs ont désormais recours à des algorithmes pour une solution technologique. Et nous sommes la plateforme de référence pour le machine learning. »

Bloomberg, Pfizer et Samsung pour clients

Depuis un an, Hugging Face – le nom de la start-up est une référence à émoticône souriante avec les deux mains ouvertes pour un hug – a aussi fait évoluer son modèle. Alors qu’elle servait de plateforme open-source essentiellement pour du texte au départ, elle est maintenant aussi présente sur du machine learning appliqué à l’image, la vidéo et l’audio. « Nous avons des applications très diverses, on a fait évoluer le nombre de modèles et de datasets qui sont partagés par les utilisateurs. »

Le groupe compte désormais 100 000 modèles et 10 000 datasets sur sa plateforme, et a commencé à monétiser cette offre. Il propose un modèle freemium, c’est-à-dire un accès gratuit pour la majorité avec des fonctionnalités payantes ou des paiements pour les grandes entreprises qui l’utilisent massivement. Sur plus de 10.000 entreprises utilisatrices de la plateforme, 1000 ont souscrit à un modèle payant, dont Pfizer et Samsung. « Nous avons validé la possibilité de faire payer l’accès à la plateforme à des grands groupes », se réjouit Clément Delangue.

Leadership sur les questions d’éthique

Grâce à cet argent frais, le cofondateur veut continuer à investir sur la communauté, et à faire croître l’usage et le partage en open source. Il a aussi recruté une pointure américaine, Margaret Mitchell, qui a codirigé l’équipe Ethic AI de Google. Elle est spécialiste de l’éthique de l’intelligence artificielle, les biais et les sujets de diversité dans le machine learning. « Nous allons prendre un leadership sur les sujets d’éthique, influencer les modèles pour avoir un impact plus positif. » Hugging Face est déjà la plus grosse plateforme de ‘model cards’, qui posent les standards à adopter pour communiquer, et prévenir des risques. Autre outil, le data measurement truth permet par exemple aux chercheurs de détecter des biais dans leurs modèles pour les réduire.

Pour ce faire, la start-up recrute. Ses équipes sont déjà passées de 30 à 120 personnes en un an et elle va continuer, mais ne s’est pas fixée d’objectif chiffré. « Nous sommes pragmatiques et opportunistes, on est à la recherche de gens qui ont de l’impact et veulent nous rejoindre, dans tous les domaines ». Malgré les nombreuses offres de rachat, Clément Delangue l’assure, il a vocation à faire de Hugging Face un grand acteur indépendant du machine learning. Et un jour, de faire rentrer son émoji à deux mains sur le Nasdaq.