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French Expat : Nicolas Wild (Afghanistan), « Kaboul a changé ma vie »

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Dans ce nouvel épisode de French Expat le podcast, on vous fait faire quelques détours – aux États-Unis et en Inde notamment – avant de poser nos valises à Kaboul en Afghanistan, le pays qui a transformé la vie de notre invité.

Anne-Fleur vous présente l’un de ses auteurs/dessinateurs de BD préféré, Nicolas Wild. C’est à la suite de son retour en France, lorsqu’il cherche du travail, qu’il tombe sur une offre d’emploi qui lui plaît : dessinateur de BD pour une ONG à Kaboul. Il a d’ailleurs raconté ses deux années dans la ville afghane dans une série de bandes dessinées appelée « Kaboul Disco » et nous fait l’honneur de nous raconter son expérience en détail aujourd’hui.
Ceinture, direction l’Afghanistan en compagnie d’un homme pas comme les autres.

Pour poursuivre votre exploration du monde Perse et de l’Afghanistan :

Pourquoi les prix sont-ils affichés hors taxes aux États-Unis ?

Les prix flambent aux États-Unis, ils ont grimpé de 7 % en un an, un record depuis 40 ans. Les consommateurs voient leur pouvoir d’achat s’éroder. Mais pourquoi les taxes ne sont-elles pas incluses dans les prix de vente affichés dans les magasins ou de services vendus ? C’est la question bête de cette semaine.

Au pays de la baguette et du fromage (la France), inclure les taxes sur la consommation dans les prix (toutes taxes comprises, TTC) a été rendu obligatoire par la loi. Le but ? Que les consommateurs soient informés du prix réel à payer. Si cela nous semble à nous, bons expatriés à béret, tout à fait normal, cela ne l’est pas aux États-Unis, à part quelques exceptions.

Joseph D. Henchman, vice-président de la Tax Foundation, nous donne un premier élément de réponse. « Aux États-Unis, les taxes à la consommation sont fixées indépendamment par chaque État ». Joseph D. Henchman a ainsi pu dénombrer pas moins de 10.000  jurisprudences et lois différentes, concernant les taxes à la consommation, ce qui « rend difficile une harmonisation ». Les villes peuvent appliquer également leur propre taux de taxes. Les distributeurs qui envoient leurs produits dans tout le pays ne peuvent donc pas afficher les prix avec les taxes.

Mais alors pourquoi les magasins, eux, ne le font pas ? « Les entreprises préfèrent afficher le prix hors-taxes, parce que ça donne l’impression que le prix est plus bas », explique simplement Joseph D. Henchman.

Plus étonnant, il confie que dans la plupart des États, « c’est en fait contraire à la loi d’afficher les prix TTC », ce qui est « l’une des lois les plus stupides en matière de taxation ». Explication : donner les prix taxes comprises « donnerait l’impression que les détaillants payent les taxes de vente pour le consommateur ». De plus, afficher les prix sans les taxes permettrait « d’améliorer la transparence », en permettant au consommateur d’avoir davantage conscience du montant des taxes. Encore faut-il bien s’y connaître. « On a toujours fait comme ça, alors on continue… »

Une première version de cette Question bête a été publiée le 5 janvier 2015.

Où faire un test Covid en urgence autour de Washington DC ?

Où trouver un centre de dépistage Covid-19 dans les alentours de Washington DC, 48 heures avant un vol, et si possible, moins cher que le prix du billet d’avion ? Sur les réseaux sociaux et les groupes de Francophones de capitale américaine, les questions fusent. French Morning s’est glissé dans la peau d’un voyageur, afin de trouver un test PCR ou antigénique, moins de 48 heures avant un vol.

Pour rappel, depuis le 6 janvier 2022, les États-Unis sont classés destination «rouge» et représentent une destination à risque. De ce fait, tout voyageur âgé de 12 ans ou plus doit présenter un test négatif daté de moins de 48 heures avant le vol, indépendamment de son statut vaccinal. Il est possible de présenter un test PCR ou un test antigénique.

Entre le manque de stock, les récentes chutes de neige et le variant Omicron qui déferle sur le personnel des laboratoires, de nombreux centres de dépistage ferment leurs portes et annulent les rendez-vous à la dernière minute. Bonne nouvelle, la Maison Blanche vient d’annoncer la création de 500 millions d’autotests antigéniques gratuits, ce qui devrait désengorger les centres de dépistage.

Tests gratuits : des files d’attente toujours longues 

Qui ne tente rien, n’a rien. Même dans l’urgence, il est possible de retrouver son chemin dans cette jungle de tests Covid. Depuis le début de la pandémie, les pharmacies CVS Minute Clinic proposent des tests de dépistage gratuits. Au téléphone, la pharmacienne prévient patiemment que « la récente évolution de la pandémie a rendu le nombre de tests de dépistage disponibles limité ». En clair, ce n’est pas la prise de rendez-vous qui pose problème, mais le temps d’attente pour recevoir les résultats. « Il faut compter entre 48h et 72h en ce moment, même pour un test rapide », prévient l’hôtesse au téléphone, avant de proposer de placer la demande sur liste d’attente. Après plusieurs heures d’attente, un créneau se libère pour le lendemain dans un centre situé à 30 kilomètres. Conclusion : CVS est une solution envisageable et gratuite, beaucoup moins fiable si vous avez moins de 48 heures devant vous.

Basé à Laurel, dans le Maryland, First Call Medical Center propose également le service gratuitement, mais les locations changent tous les jours, et il faut parfois être muni d’une voiture pour se rendre sur les sites de dépistage. Aucun rendez-vous possible, vous pouvez trouver les horaires et les lieux de dépistage sur leur site. Les résultats des tests rapides sont communiqués dans l’heure suivant le test. Envisageable si vous êtes prêt à attendre quelques heures dans le froid.

À Washington DC, District Urgent Care accepte également les patients sans rendez-vous, tous les jours sauf le dimanche entre 9am et 6pm. Express Care UrgentCare possède plusieurs locations et reste gratuit pour les non-assurés. Les résultats des tests antigéniques sont communiqués dans les 15 minutes. Enfin, Curative peut effectuer des tests PCR rapidement sur rendez-vous avec des résultats obtenus entre 24h et 48h. Assurez-vous en amont que vous obtiendrez le résultat avant votre vol.

Tests payants : plus rapides mais parfois très chers

Si vous avez moins de 48 heures devant vous avant de prendre l’avion, ou que vous ne souhaitez pas rester dehors dans le froid, il existe une multitude de centres de dépistage payants autour de la capitale américaine. Il faut souvent sortir le porte-monnaie et les prix varient fortement en fonction des centres et de votre assurance. Sameday Health est une valeur sûre et, selon les avis laissés par les internautes, de nombreux voyageurs se retrouvent régulièrement dans l’une des nombreuses cliniques de dépistage basées à DC, dans le Maryland et en Virginie. Comptez pas moins de 250$ sans assurance (75$ avec assurance) pour un PCR rapide dont le résultat est communiqué dans l’heure et 95$ (25$ avec assurance) pour un test antigénique dont le résultat est communiqué dans les 30 minutes.

Pour les résidents de DC, Farragut Medical and Travel Care peut vous tester et communiquer vos résultats le même jour, ainsi que Medstar Health. The Washington Travel Clinic est un peu moins cher, avec des tests antigèniques pour 100$. Dans le Maryland, SmarTest Labs possède plusieurs sites. Enfin, Medical Access effectue des tests rapides et antigéniques non remboursables pour les voyageurs (75 $ pour un antigénique). Le consulat de France a également répertorié la liste des cliniques payantes ici.

Solution de dernière minute : l’aéroport

Vous avec votre vol dans seulement quelques heures ? L’un des moyens faciles, mais coûteux, de trouver un test est de se faire dépister à l’aéroport. Il faut prendre rendez-vous en ligne et la plupart des créneaux disponibles sont compris entre 8am et 1pm. Il est possible de prendre rendez-vous pour le même jour, donc cela peut être une solution d’urgence. Il est possible de venir sans rendez-vous, mais il est fortement conseillé de prendre rendez-vous en ligne pour éviter de se retrouver coincé dans une file d’attente aussi longue que stressante. Les résultats sont communiqués dans les 60 minutes après le test. Coût : 250$, aucune assurance acceptée. Le centre est ouvert entre 8am et 8pm et est situé à l’étage inférieur du Terminal, au niveau de la réception des bagages.

Olivia Cognet, la céramiste qui envoûte LA

Les céramiques d’Olivia Cognet lui ressemblent. Élégantes. Brutes. Belles. Qu’elles prennent la forme de vases, de lampes, de mobilier, ou de tableaux, toutes donnent une forme unique à son inspiration débordante. « Ce que j’adore, c’est que tu commences avec un simple bout de terre entre les mains, et tu maîtrises le processus de création de A à Z, sans aucune perdition et avec une totale liberté. »

Repérée par Castelbajac

Olivia Cognet a d’abord exprimé sa créativité artistique dans le milieu de la mode. Adolescente, la Niçoise vend les bijoux qu’elle crée aux boutiques locales. Elle chine ensuite des pièces vintage qu’elle stylise et qu’elle vend lors de soirées vide-dressing. Alors qu’elle est en école d’art, elle confectionne cette fois des tee-shirts sérigraphiés. Jean-Charles de Castelbajac la repère et lui propose de créer les illustrations de sa marque. Elle a 21 ans. Elle quitte l’école et fait ses armes pendant quatre ans aux côtés du créateur. « J’ai d’abord conçu des imprimés pour ses tenues, puis j’ai réalisé des vitrines, des muraux… Il aimait bien mon profil, entre art et mode. Ça a été une chance énorme. »

Clergerie, Jourdan, Rykiel, Carven, Mugler, Lanvin, Marant… Olivia Cognet passe ensuite chez les plus grands pour qui elle crée des accessoires, sacs et chaussures. Elle passe sa vie dans les ateliers d’artisans, pour comprendre chaque étape du processus de confection. « Toute ma carrière, ça a été ça : designer et faire faire. Je suis fascinée par chaque étape, particulièrement pour les chaussures. Pour moi, c’est comme une sculpture. »

Des pièces XXL

L’envie de faire quelque chose de ses propres mains, le manque de liberté de création dans le milieu de la mode, le hasard d’un atelier à côté de sa maison de Los Angeles, où elle vient de déménager avec mari et nouveau-né… En 2017, la rencontre d’Olivia Cognet avec la céramique est encore une fois à son image, simple et instinctive. « J’ai tout de suite aimé, et je suis devenue obsédée ! Je voulais absolument faire un tabouret, de grands objets. J’ai fini par y arriver, mais je me suis faite virer de l’école car je prenais trop de place avec mes pièces XXL ! » Qu’à cela ne tienne, l’artiste de 39 ans transforme son garage en atelier, achète un four, puis deux, perfectionne sa technique, et commence à vendre ses premiers objets à la très réputée Echo Park Craft Fair.

Très vite, elle se fait repérer par des décorateurs intérieurs et des galeristes, et les projets se développent. Le jour, elle travaille à la création d’accessoires pour la marque Frame, et la nuit, à celle de céramiques. En 2020, l’artiste profite de la pandémie pour partir en résidence dans le sud de la France, à Vallauris, cité héritière d’une longue tradition potière, relancée au XXe siècle par le passage de Picasso, Collet ou encore Capron et leur importante production de céramiques. En 2021, elle est de retour, avec un projet magistral : créer un mural en faïence de 3m20 sur 2m10 pour une exposition à la galerie JAG, à Paris, qui la représente. Le succès est immédiat.

De Jay Z à De Niro

À son retour, « tout s’emballe ». L’artiste s’entoure alors d’une assistante.  « Elle m’aide pour les séries, mais je ne “produis” pas, je ne veux pas de ça. Je fais des pièces uniques, c’est essentiel pour moi, pour ne pas m’ennuyer. » Une originalité et un raffinement qui ne séduisent pas seulement les galeristes mais aussi les stars. Il y a quelques semaines, l’artiste découvre ses vases dans le bureau de Jay Z auquel le très réputé magazine Architectural Digest consacre un reportage photo. Les studios d’enregistrement Interscope, à Santa Monica, qui accueillent les chanteurs les plus en vogue, sont agrémentés de neuf de ses lampes.

Des lampes qui avaient également tapé dans l’œil du studio PCH, en charge du design des hôtels Nobu, dont Robert De Niro est l’un des propriétaires, et qui a demandé à Olivia Cognet de proposer un projet de façade pour un autre établissement de l’acteur aux Bermudes. D’ici quelques jours, c’est son dernier mural qui sera installé au-dessus de la piscine d’une maison à Palm Springs, commandé par un autre cabinet de design de LA, le Studio Jackson. « Jamais je n’aurais cru que ça irait aussi loin, c’est fou. Maintenant j’ai envie que ça dure ! » Pour l’instant, son carnet de commande est plein sur les six prochains mois. 

L’ambitieux Sorare recrute Serena Williams pour conquérir les États-Unis

Elle est une des licornes françaises les plus en vue et aujourd’hui, et elle vient de recruter la plus grande championne de tennis au monde à son conseil d’administration. Sorare, la startup parisienne qui a développé un jeu de fantasy football utilisant les NFT, a annoncé jeudi dernier qu’elle allait accueillir Serena Williams comme conseillère à son board.

« Les NFT ont le potentiel d’être un outil puissant pour apporter équité et investissement dans le sport féminin. Je suis ravie de commencer à travailler aux côtés de Nicolas (Julia, le co-fondateur) et de l’équipe car ils comprennent la relation entre athlètes et fans comme personne d’autre dans leur industrie, a déclaré la joueuse américaine. Je pense que Sorare saura redéfinir la culture et l’avenir du divertissement sportif ». L’athlète aura aussi pour mission d’aider Sorare à se développer dans d’autres disciplines que le football et à promouvoir les femmes et la diversité dans le sport.

Devenir un géant mondial de l’entertainment sportif

C’est une très belle annonce pour Sorare, qui déploie, depuis peu, ses ailes aux États-Unis. La startup vient d’ouvrir un bureau en plein cœur de Soho à Manhattan et lance son aventure américaine. « S’installer aux États-Unis était notre plan depuis notre origine, car la croissance américaine est cruciale pour réaliser notre vision, celle de devenir un géant mondial de l’entertainment sportif », explique Nicolas Julia. « La ‘Ville qui ne Dort Jamais’ était une évidence pour notre premier bureau, étant donné que New York a adopté le phénomène crypto. »

Qu’est donc Sorare ? Certains d’entre nous se souviennent des fameuses cartes Panini que l’on collectionnait pour remplir un album d’images. Ici, la jeune pousse propose de réaliser des enchères et d’acheter des cartes virtuelles uniques de joueurs de football, des NFT que les participants peuvent acquérir avec de la cryptomonnaie – en particulier des ethereums -, ou des euros. La valeur de ces cartes fluctue en fonction de la demande, mais aussi de la performance sportive réelle des joueurs en question, ou encore de leur potentiel. Sorare prélève une commission sur ces transactions. Les joueurs peuvent aussi participer à des compétitions en ligne, et gagner des ethereums ou bien encore l’accès à des événements exclusifs, par exemple avec leurs équipes préférées.

S’étendre aux sports américains

Le concept est né en 2018 de l’imagination de Nicolas Julia et Adrien Montfort. Le duo identifie ce que la révolution de la blockchain et des NFT peut apporter à l’industrie du sport, et s’attaque au football. Dès son lancement, la startup connaît une croissance fulgurante : ses revenus sont passés de 8 millions de dollars en 2020 à 325 millions l’an passé, pour 150.000 utilisateurs actifs par mois et une offre de 250 clubs de football. Certaines cartes des joueurs les plus demandées ont déjà atteint des centaines de milliers d’euros. En septembre dernier, Sorare a frappé un grand coup en levant un tour de table de série B de 680 millions de dollars auprès de Softbank et d’autres investisseurs renommés comme Bessemer Ventures et Eurazeo. Soit le plus gros tour de table jamais réalisé par la French Tech.

Pour partir à la conquête du marché américain aujourd’hui, le duo dirigeant a tout d’abord musclé son équipe exécutive d’Américains : il a recruté Ryan Spoon, un ancien vice-président de la chaîne de sport ESPN, arrivé comme COO de la startup à l’automne dernier. Par ailleurs, Michael Meltzer, ancien directeur senior stratégique du groupe de paris sportifs Draftkings, est entré comme vice-président du business développement. Enfin Kiana Davari, ancienne DRH de Lyft est chargée des recrutements à l’international. « Elle a fait passer Lyft de plusieurs dizaines d’employés à plusieurs milliers et a construit un groupe de talents internationaux, ce qui sera critique pour notre croissance », se réjouit Nicolas Julia. Car Sorare a des objectifs ambitieux, et prévoit d’embaucher pas moins de 100 personnes à New York d’ici la fin de l’année.

Le groupe n’a pas que le football en tête et compte bientôt se lancer dans d’autres sports autrement plus suivis aux États-Unis, comme le tennis. « Il y a un énorme potentiel pour répliquer notre succès dans le football dans d’autres sports qui plaisent à une audience américaine. Nous explorons beaucoup de possibilités ici ». Pour l’entrepreneur, le message est clair : Sorare n’est pas qu’une activité spéculative, mais bien l’occasion de rassembler les fans de sport autour de leur passion. « Nous ne construisons pas qu’une plateforme pour acheter et vendre des NFT. Nous créons une communauté d’enthousiastes de sport qui jouent ensemble, et nous pensons que c’est une fondation forte pour créer des expériences uniques pour les fans ».

Moi Impat : 10 ans pour guérir de ses impatriations

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Dominique Meeke a l’impatriation douloureuse. C’est le constat que notre invitée cette semaine, la 82ème de « Moi Impat », a fait elle-même en se retournant sur ses impatriations passées après avoir vécu au Luxembourg, en Autriche et en Italie, pays qu’elle a particulièrement aimé. Chaque retour a apporté son lot de nostalgie et quelques regrets aussi.

Aujourd’hui réfugiée en Normandie où se trouvent ses racines, Dominique Meeke se sent enfin bien en France, en famille, grâce au cheval, la passion de sa fille. Sa « bulle », comme elle l’appelle, et qui lui permet de dire que la prochaine expatriation n’est pas pour demain.

https://www.spreaker.com/user/10781102/pad_59

Voyage extraordinaire : Le Petit Prince arrive à Broadway

Dessine-moi un blockbuster. Après Paris, Dubaï et Sydney c’est au Broadway Theater de New York que l’adaptation scénique du chef d’œuvre poétique de Saint Exupéry viendra poser ses valises du vendredi 4 mars au dimanche 14 août 2022 – opening night le jeudi 17 mars.

La seule mention du titre Le Petit Prince ne manque pas de susciter un mélange heureux de nostalgie de tendresse et d’enthousiasme. C’est donc avec engouement que l’on attend de redécouvrir ce classique de la culture française, sous une forme originale et pluridisciplinaire.

C’est par l’expression du corps, les arts du cirque et de la danse contemporaine que Anne Tournié, la chorégraphe et metteur-en-scène du spectacle, propose avant tout de retranscrire l’univers magique de ce conte d’apprentissage, d’amitié et d’amour. Il ne s’agit pas exactement d’une comédie musicale. C’est une œuvre théâtrale incorporant des éléments cinématographiques, chorégraphiques et musicaux qui promettent l’immersion complète du spectateur.

La direction artistique et la distribution sont très majoritairement françaises avec Chris Mouron comme co-metteur en scène et dans le personnage du narrateur, Lionel Zalachas dans le rôle du Petit Prince et Aurélien Bednarek dans celui de l’Aviateur.

« Lors de son voyage, Le Petit Prince transmet un message d’humanité envers les différentes personnes et cultures qu’il rencontre, estimait Anne Tournié, le mois dernier, à l’annonce de la tournée du spectacle aux États-Unis. Nous sommes honorés de ramener cette histoire d’amitié, de solitude, d’amour et d’attention pour autrui et pour notre planète au pays du melting pot où Antoine de Saint Exupéry avait lui-même créé ce conte. »

Julien Boulangerie s’implante dans Upper East Side

Upper East side compte une boulangerie française de plus depuis quelques jours : Julien Boulangerie vient d’ouvrir sur York Ave., entre les 76e et 77e St. Il s’agit de la troisième adresse en seulement un an pour Julien Khalaf. L’ancien chef pâtissier de François Payard a inauguré son premier magasin à Park Slope, à Brooklyn, fin décembre 2020, et à Manhattan sur Madison Ave., à l’angle de la 96e St., en octobre dernier. Même décor à York que pour les deux autres magasins : devanture noire sobre aux lettres d’or à l’extérieur et clins d’œil tricolores à l’intérieur – du néon « La vie est belle » aux « Bonjour » et tour Eiffel peints au dessus des Palets bretons, Boudoirs et autres biscuits français à vendre sur les étagères. Les notes de « Salle des pas perdus » de Coralie Clément flottent dans l’air et l’odeur de la pâte feuilletée, la spécialité maison, embaume la boutique. Julien Khalaf pose fièrement devant sa boulangerie. La sensation d’avoir accompli un sacré bout de chemin lui donne le sourire.

Dix ans chez Payard

Sa réussite était loin d’être évidente. Ce natif de Paris a certes grandi la main dans la pâte – ses parents tenaient une pizzeria à Le Blanc, une petite ville de l’Indre – mais très vite, il a rêvé de pétrir celle du pain et des croissants. « Au début, j’étais vraiment orienté vers la cuisine. Mais je m’amusais beaucoup plus en pâtisserie », explique l’artisan-entrepreneur de 31 ans, le regard gourmand, pour justifier son choix professionnel. Après son BEP Bac Pro restauration et une année complémentaire en pâtisserie à Argenton-sur-Creuse, il décide de partir tenter sa chance aux États-Unis avec son meilleur ami, pâtissier comme lui. Ils ne pensent qu’au soleil de Los Angeles. C’était en 2009, en pleine crise financière. Le taux de chômage en Californie avoisinait les 12%. « Pendant un mois, on a fait du porte à porte, on a tapé à tous les restaurants, toutes les pâtisseries, et on n’a rien trouvé. En plus, il nous fallait un visa de travail pour rester. » 

C’est donc François Payard qui leur donnera leur chance, à New York. Julien Khalaf restera dix ans avec le chef réputé pour son exigence et son caractère bien trempé – son ami partira au bout de cinq ans, et travaille aujourd’hui avec le chocolatier Thierry Atlan dans le New Jersey. Il deviendra le chef pâtissier exécutif de François Payard Bakery (FPB). « J’ai tout appris avec François, avoue-t-il avec reconnaissance. De la base de la pâtisserie et de la chocolaterie à… tout ». Y compris la pâte feuilletée, devenue sa marque de fabrique. 

Travailler quand la concurrence s’arrête

Julien Khalaf gèrera pendant un an les cinq boulangeries FPB après la vente du groupe et le départ de son fondateur en 2018, puis, à la fermeture des magasins par les actionnaires, discute avec plusieurs chefs dont Dominique Ansel qui allait ouvrir son magasin à Los Angeles. Il décide finalement de se lancer seul avec 50 000$ en poche, un don de ses parents qui venaient de vendre leur maison en France. « Honnêtement, il en aurait fallu trois fois plus pour démarrer. » Sa famille l’aide financièrement, des amis fournisseurs le dépannent en machines. Il achète une cuisine à Long Island City qu’il baptise Le Petit Paris – qu’il utilise toujours. Il vend ses croissants à des hôtels et surtout à des coffee shops comme Bluestone Lane, la Colombe et Coffee Project. Il travaille 7 jours/7 et ça marche, il embauche.

La pandémie stoppe net ses projets. Il doit licencier tout le monde mais refuse de se laisser arrêter par un virus. « J’ai travaillé toute l’année, je faisais la production et les livraisons. Je savais que les concurrents allaient s’arrêter donc j’ai continué. J’ai récupéré beaucoup de clients qui se retrouvaient sans fournisseur. » Il ne dort parfois qu’une heure la nuit, dans sa voiture, avant de retourner pétrir la pâte. Le bouche à oreille fonctionne et ses viennoiseries séduisent. Deux de ses plus gros clients, Per Inglander et Ronny Kaj, les Suédois fondateurs des Coffee shops Konditori, l’encouragent à ouvrir sa propre boulangerie. Les trois hommes s’associent et inaugurent la première Julien Boulangerie sur la 5e Ave. à Park Slope, « un super quartier de Brooklyn », puis la deuxième à Manhattan.

Ouverture en mars sur la 3e Ave.

Dans les trois boulangeries, Julien Khalaf propose pains et baguettes, viennoiseries, flans « parisiens », tartes au citron et aux fruits, feuilletés à la pistache (Pistachio Twist), feuilletés à la tomate et au chèvre et autres créations à base de pâte feuilletée. Mais aussi sandwiches, salades et des produits frais tels que des fromages, yaourts, jambon blanc, saucissons secs et magret de canard séché de la marque Bec fin, installée dans le New Jersey.

Quand on lui parle des prix plutôt élevés (4$ le croissant au beurre, le best-seller de Julien Boulangerie, 4,50$ la baguette, 6,50$ le pain au chocolat et aux amandes), il souligne le coût des matières premières. « Je n’utilise que du beurre AOP d’Isigny, qui est très cher. En deux ans, le prix du beurre a doublé : il est aujourd’hui à 132 dollars les 36 pounds (16 kg). Il était à 78 dollars pendant la pandémie et entre 90 à 95 dollars avant la crise. C’est impossible de comparer les prix entre un croissant aux États-Unis et un en France, assure-t-il. Et tout a augmenté : les œufs, le lait… ». Il prépare d’ailleurs une formule déjeuner « saine et à un bon prix » pour les élèves du Lycée Français. 

Julien Boulangerie renforce donc les couleurs tricolores dans Upper East Side, voisine désormais de Moulin à Café sur York Ave. – « il y a de la place pour tout le monde », estime, fair-play, le propriétaire Yann N’Diaye – et le café Chez les Frenchies sur la 75e St. Julien Khalaf va même s’étendre dans le quartier avec l’ouverture, en mars prochain, d’une quatrième boulangerie, sur Third Ave, à l’angle de la 72e St. – à l’emplacement d’un ancien T-Mobile. Nouvelle étape pour lui : il y aura un coin bistrot, « 20 à 25 places assises, je suis super content », précise l’entrepreneur-pâtissier, large sourire aux lèvres, avec des envies d’Ouest américain pour plus tard.

FERRANDI Paris forme les futures étoiles de la restauration et l’hôtellerie

[Article partenaire] Vous êtes actuellement élève en Terminale en France ou aux Etats-Unis et les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie vous intéressent ? Vous êtes déterminé(e) à travailler pour des établissements étoilés ? Bonne nouvelle : c’est maintenant possible de vous former juste après le bac !

L’école FERRANDI Paris, référence dans le secteur, propose désormais des formations post-bac disponibles sur Parcoursup. Dès septembre prochain, intégrez l’un de ces bachelors à la renommée internationale et découvrez les arts culinaires ou le management hôtelier dans l’une des meilleures écoles françaises.

FERRANDI Paris, l’excellence à la française

L’école FERRANDI Paris, centenaire depuis peu, est réputée mondialement pour ses formations en gastronomie et en management hôtelier. L’objectif de l’école est de former la « crème de la crème » de la nouvelle génération du secteur. Située dans quatre campus en France (Paris, Rennes, Bordeaux et Dijon), l’école propose un large éventail de formations, du CAP au bac +6, de la cuisine à la boulangerie, en passant par des formations de barmans ou chocolatiers. Le point commun de toutes ces formations : la poursuite de l’excellence.

FERRANDI Paris veille à former des élèves responsables, adaptables et prêts à relever les défis du monde actuel, qu’ils soient environnementaux, sociétaux ou encore technologiques. C’est dans cette dynamique que les élèves des bachelors Arts Culinaires et Entrepreneuriat et Management Hôtelier et Restauration ont, par exemple, mis en place un système de Click&Collect lors du confinement en 2021 afin d’éviter un maximum le gaspillage alimentaire.

Bachelor en Management Hôtelier et Restauration 

Si vous rêvez de diriger un restaurant, un hôtel, un espace événementiel ou encore de vous lancer avec votre propre business, le Bachelor en Management Hôtelier et Restauration est fait pour vous. Accessible directement après le bac (général, technologique ou professionnel) via Parcoursup, il ne nécessite pas d’expérience ou de compétences spécifiques dans le domaine : armez-vous simplement de passion et d’ambition. Cécile, étudiante en deuxième année en témoigne : « Je ne connaissais pas du tout les codes de l’hôtellerie ou de la restauration. Lors de la rentrée, nos professeurs référents nous ont fait un point pour nous expliquer la manière dont on doit se tenir et nos tenues. On est pris en main et accompagnés dès le début ».

Pensé sur trois ans, ce bachelor vous permettra d’acquérir aussi bien des compétences techniques que managériales et d’assimiler les codes du monde de l’hébergement et de la restauration haut de gamme. Le cursus est proposé en français ou en anglais, avec des stages de 4 à 6 mois à effectuer chaque année en France et à l’étranger. L’occasion pour vous de continuer à utiliser l’anglais et vous ouvrir les portes des plus beaux établissements hôtelier grâce au réseau de l’école ! Avec de petites promotions (trois promotions de vingt-cinq élèves), le Bachelor en Management Hôtelier et Restauration offre un suivi personnalisé et une grande proximité entre les étudiants et le corps enseignant.

Cécile continue : « Nos professeurs sont très bienveillants, et toujours à notre écoute. Ce sont de petites classes donc nous connaissons les professeurs et ils nous connaissent également, ainsi que notre parcours. Quand on a une question, on peut la leur poser à tout moment. » Le but est d’accompagner les étudiants de leur entrée en première année au début de leur carrière. De plus, les enseignants sont tous issus du monde professionnel, ce qui leur permet de connaître la réalité du métier. « On rencontre des gens qui sont passionnés par leur métier et c’est toujours très intéressant », conclut Cécile.

Des programmes professionnalisants pour faciliter l’intégration dans le monde professionnel

L’aspect pratique est grandement mis en avant dans les bachelors de FERRANDI Paris, qu’il s’agisse du Bachelor Arts Culinaires et Entrepreneuriat ou du Bachelor en Management Hôtelier et Restauration. Les étudiants disposent d’excellents équipements, avec notamment le restaurant d’application (le 28 à Paris). Ces équipements de pointe s’inscrivent dans une pédagogie de « learning by doing »  (apprendre en faisant) dès la première année. Les étudiants sont également invités à participer à des événements tout au long de leur cursus : salons nationaux, événements dans des lieux prestigieux. Le but étant qu’ils se familiarisent avec la réalité du terrain dès leur entrée à l’école. Ce sont également des expériences à valoriser sur le CV et reconnues dans le monde entier.

En parallèle, les étudiants de FERRANDI Paris sont accompagnés tout au long de leur cursus pour préciser leur objectif professionnel et intégrer sereinement le monde du travail à l’issue de leur formation. Ils doivent effectuer des stages en entreprise chaque année et bénéficient du Career Center, un département dédié pour les accompagner et leur permettre de trouver le stage/emploi qui leur correspond.

Comment intégrer les formations post-bac de FERRANDI Paris ? 

Les bachelors de FERRANDI Paris sont visés par le ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, ils sont ainsi accessibles via Parcoursup. Pour commencer en septembre 2022, n’oubliez pas de formuler vos vœux avant le 29 mars 2022 !

Dans le cas d’une autre formation que le Baccalauréat (IB, High School Diploma…), il faudra une équivalence au baccalauréat pour intégrer le bachelor.

Pour toute question relative aux bachelors, n’hésitez pas à contacter :

Tony ZDRAVKOVSKI

Campus de Paris

Email : [email protected]

Christèle LE GUILLOUZER

Campus de Rennes

Tél : 06 88 18 12 34 

Email : [email protected]

Pour entrer dès à présent dans l’univers de FERRANDI Paris, l’école organise des réunions d’informations et des journées portes ouvertes, comme celles du samedi 5 février : https://www.ferrandi-paris.fr/jpo-ferrandi-paris-save-the-date

Vous pouvez également visionner en ligne les replays des sessions d’information sur les formations FERRANDI Paris en vous inscrivant sur le site de l’école via ce lien : https://www.portesouvertes-ferrandiparis.com/jpo-decembre/sign-in?rId=1631048.

Sofiane Djeffal, footballeur nantais de 22 ans, rejoint DC United

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« Et en 36ème position, le club de DC United sélectionne : Sofiane Djeffal de l’université d’Oregon ! » La Draft MLS, organisée cette année sur internet le 11 janvier en raison du Covid, n’attire pas autant l’attention qu’en NBA. Mais peu importe pour ces jeunes sportifs qui réalisent enfin leur rêve de rejoindre un club professionnel. « Je le vis comme une belle étape de franchie, même si les choses les plus importantes restent encore devant moi », réagit Sofiane Djeffal. Après trois ans et demi à l’université américaine, le milieu de terrain français de 22 ans a rejoint DC le 16 janvier pour son premier entraînement avec son équipe. Une deuxième chance pour un joueur au parcours frustrant en France.

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12 ans avec les jeunes du FC Nantes

Sofiane Djeffal a commencé le football à 5 ans au FC Nantes. En douze ans au club, il a atteint le meilleur niveau national en catégorie U17, mais n’a finalement pas été gardé l’année suivante, comme beaucoup d’autres adolescents en centre de formation en France. « J’ai vu la déception dans les yeux de mes parents. Ça a été extrêmement dur à vivre », confie le milieu de terrain. « J’ai ensuite fait des essais à Nice, Lille et Strasbourg, mais ça n’a pas marché non plus». L’académie de Brest, dont l’équipe première évolue aujourd’hui en Ligue 1, fait finalement appel à lui en octobre 2017, mais Sofiane Djeffal se luxe l’épaule dix jours avant d’effectuer son essai. S’en suit une longue période de remise en question. « À ce moment-là, toutes les portes semblaient se fermer. J’ai vraiment pensé que je n’y allais pas y arriver ». 

Une détection américaine à Clairefontaine 

Le coup de pouce du destin va finalement venir des États-Unis, ou plutôt de Clairefontaine, le célèbre centre d’entraînement de l’Équipe de France où Sofiane Djeffal effectue une détection en avril 2018 devant des entraîneurs d’université américaine. « J’étais stressé donc je n’ai pas très bien joué ce jour-là, mais plusieurs universités ont demandé des vidéos sur moi. J’ai été recruté par l’université d’Oregon deux mois plus tard », explique Sofiane Djeffal. L’agence Elite Athletes, fondée par le Français Jérome Meary, permet chaque année à plusieurs dizaines de joueurs en situation d’échec en France de tenter l’aventure américaine en rejoignant une université pour à la fois étudier et jouer au football. Un double bagage intéressant couplé à une maîtrise de la langue anglaise. « J’ai quitté ma famille en pleurs en août pour rejoindre le bout du monde. Ça a été difficile au début mais j’ai appris à gagner en indépendance. J’ai l’impression d’être devenu un adulte aux US », résume le jeune homme.

« Encore loin de mes objectifs de carrière »

En quatre saisons avec les Beavers d’Oregon State, Sofiane Djeffal a marqué les esprits avec 12 buts et 13 passes décisives en 43 matches. Il a remporté le championnat du Pacific-12 (Ouest des États-Unis) en 2021, et a été élu, à plusieurs reprises, parmi l’équipe type de l’année. « Je me suis fait un petit nom grâce à mes prestations, j’ai voulu tenter ma chance à la draft l’année dernière, mais j’étais trop jeune pour m’inscrire », raconte le milieu de terrain offensif. L’année 2021 aura finalement été la bonne puisque Sofiane Djeffal a été sélectionné au deuxième tour de la draft par D.C. United. « J’espère rester dans l’équipe première. Tout va dépendre de ce que je vais proposer sur le terrain pendant cette pré-saison. Le plus dur commence maintenant, je suis encore loin de mes objectifs de carrière. »

Sophie Taeuber-Arp au MoMA : l’abstraction en toutes choses

Elle disait que le beau était une nécessité et que nous avons depuis toujours une envie profonde, presque primitive, de rendre les choses que l’on possède esthétiquement jouissives. L’artiste suisse Sophie Taeuber-Arp (1889-1943) a construit son œuvre à travers deux guerres et trois pays dont la France. L’actuelle rétrospective du MoMA à son nom, « Sophie Taeuber-Arp : Living Abstraction », fait la démonstration d’un talent resté constant au sein d’une impressionnante diversité de disciplines artistiques, et récuse la séparation artificielle entre l’art et l’artisanat.

L’abstraction dans les objets

L’exposition du MoMA rentre immédiatement dans le vif. Sophie Taeuber-Arp voulait créer des objets pratiques, pas seulement des œuvres à regarder sur un mur. Elle débute sa carrière à Zurich par le travail du textile et des objets courants. Comme en témoignent, de façon surprenante, ses œuvres encadrées de grilles quadrillées aux couleurs vives et aux lignes ondulantes dont, au second regard, elles apparaissent non pas peintes mais tissées de laine, de coton et souvent de perles.

De petites bourses brodées de perles acidulées saisissent la lumière dans des motifs toujours abstraits mais qui évoquent le mouvement et la nature. Enfin, il y a aussi une série de marionnettes dansantes réalisées pour le théâtre Dada. Des figurines de bois multicolores fantasques et gracieuses, avec de fines fleurs de mousseline et de dentelles en collerette ou des plumes en guise de bras. Partout la minutie, tant dans la facture que dans la géométrie des motifs, est remarquable et émouvante.

Courtesy of the MoMA.

Les années françaises

La fin des années 1920 signe le déménagement de  Sophie Taeuber-Arp pour la France. Elle et son mari, Jean Arp, travaillent d’abord à Strasbourg sur un projet de design pour L’Aubette, un centre de loisirs plus tard renommé « La Chapelle Sixtine de l’art abstrait » par les historiens de l’art. On retrouve les dessins préparatoires de l’artiste qui agrandit son habituel quadrillage pour recouvrir les murs, plafonds et parterres de grand pans de couleur juxtaposés, de tapisserie argentée et de meubles et objets décoratifs sortis de son imagination.

Après son arrivée à Paris en 1929 et son entrée dans les cercles de l’avant-garde, Sophie Taeuber-Arp explore enfin la peinture sur toile. Ses œuvres abstraites, mathématiques et épurées donnent un sentiment d’équilibre et de paix contrastant avec la tension montante en Europe. En 1940, face à la pénurie généralisée de la guerre et ayant fui Paris et les Allemands pour rejoindre Grasse, elle se tourne, faute de matériel, vers le dessin sur papier, l’illustration de magazines et de recueils de poèmes. Elle produit des œuvres lyriques et colorées, là encore comme pour signifier que, même dans les pires circonstances, la beauté sauve.

L’exposition au MoMA dévoile un talent d’artiste comme une boule à facettes : à travers le textile, le théâtre, l’architecture, les meubles et objets, les vitraux, la peinture et le dessin. Sophie Taeuber-Arp émeut et redéfinit l’art moderne comme une approche pluridisciplinaire, et de fait, comme un mode de vie.

John Carreyrou, le journaliste qui a fait tomber Elizabeth Holmes

Sept ans plus tard, c’est (enfin) l’épilogue de la saga Theranos pour John Carreyrou. Après plus de trois mois de procès sensationnel, Elizabeth Holmes, la fondatrice de la startup Theranos, a été reconnue coupable, début janvier en Californie, de quatre des onze chefs d’accusation de fraude, et notamment d’avoir escroqué ses partenaires et investisseurs lorsqu’elle a promis que sa technologie parvenait à détecter des milliers de maladies en prélevant seulement quelques gouttes de sang sur un doigt. La sentence finale, incluant une éventuelle peine de prison, sera prononcée dans plusieurs mois.

C’est un sentiment de satisfaction pour l’ancien journaliste du Wall Street Journal. John Carreyrou a été le premier à enquêter sur Theranos, et a réussi à sortir ce scandale envers et contre toutes les pressions. Le Franco-Américain n’est autre que le fils du journaliste français Gérard Carreyrou – ancien de TF1 et d’Europe 1 – mais il n’a, malgré ces racines, pas eu cette vocation depuis le plus jeune âge. Après sa scolarité en France, il part faire ses études à l’université Duke. « Je n’étais pas sûr de vouloir être journaliste, je voulais me laisser toutes les portes ouvertes, explique-t-il. À la fin de mes études, je me suis rendu compte que j’aimais écrire et le livre ‘All the President’s men’ de Bob Woodward, m’a beaucoup inspiré. »

Une enquête sous pression maximale

Il travaille pendant plusieurs années à Paris et Bruxelles pour Dow Jones, puis revient à New York et se spécialise dans les sujets médicaux au sein du Wall Street Journal. Au cours de ces années d’investigation, il gagne deux prestigieux Prix Pulitzer, dont le deuxième en 2015 pour l’enquête qu’il dirige sur les abus de Medicare, l’assurance santé pour les seniors.

C’est à ce moment là qu’il se lance sur le sujet Theranos et Elizabeth Holmes. « J’avais lu son portrait dans le New Yorker, qui m’avait rendu perplexe. Comment une jeune femme, qui avait fait 18 mois d’université et n’avait aucune éducation scientifique, pouvait avoir inventé un nouveau test sanguin ? J’ai compris qu’elle devenait une star de la Silicon Valley ». La société est très secrète et ne fait aucune publication, mais le journaliste obtient sa première source : l’ancien directeur du laboratoire, qui est terrifié mais accepte de lui parler sous couvert d’anonymat.

Le journaliste poursuit ses investigations et arrive à démontrer que Theranos surestime largement les capacités de test de ses machines, qui ont été déployées dans des pharmacies Walgreens, et que ses diagnostics sont même inexacts la plupart du temps. Il contacte la société pour exposer ses découvertes, mais Theranos et ses dirigeants contre-attaquent en force. Ils engagent une armada d’avocats et menacent le journal de les attaquer pour divulgation d’informations brevetées si l’article est publié. La pression légale est maximale sur le journal et le journaliste. « Les cinq mois avant la publication de l’article ont été très stressants. J’ai compris qu’ils avaient engagé des détectives privés et je me demandais si j’étais suivi. »

Le procès plusieurs fois repoussé

En octobre 2015, l’article du Wall Street Journal sur Theranos sort enfin et il fait l’effet d’une bombe puisqu’il démontre que la start-up, qui compte de grands noms à son board comme les anciens secrétaires d’Etat Henry Kissinger et George Schultz, a commercialisé une technologie défaillante, et qui donne des résultats inexacts. Les autorités fédérales et la SEC, le gendarme boursier américain, ouvrent leur propre enquête sur Theranos et sur les mensonges de sa fondatrice, Elizabeth Holmes. Elles finissent par l’inculper. À la grande surprise du journaliste. « À la sortie de l’article, je n’étais pas du tout sûr que la société finirait par être dissoute grâce à mon enquête. Cette affaire a mis beaucoup de temps à se dénouer ». Il faudra trois ans pour que Theranos soit liquidé. Puis s’engage le procès d’Elizabeth Holmes pour fraude envers ses patients et ses investisseurs, repoussé de plus d’un an à cause de la pandémie, puis en raison de sa grossesse.

Pendant ce temps, John Carreyrou publie le livre « Bad blood » sur cette saga, en 2018, qui devient un véritable best-seller vendu à plus d’un million d’exemplaires. Ce dernier a ensuite suivi de près le procès d’Elizabeth Holmes en fin d’année dernière, et a lancé simultanément le podcast « Bad Blood – the final Chapter », téléchargé à plus de six millions d’exemplaires.

Lors de ce procès retentissant, le journaliste a été marqué, en particulier, par le témoignage d’Elizabeth Holmes. Elle a utilisé la défense dite « de Svengali », expliquant qu’elle avait été la victime de Sunny Balwani, président et COO de Theranos et son ancien compagnon. « Elizabeth Holmes a pleuré, elle était émouvante et crédible. J’ai bien vu que les jurés étaient captivés. Je me suis demandé ce jour-là si elle allait être acquittée. Mais l’accusation a fait un bon contre-interrogatoire et surtout de très bonnes conclusions à la fin du procès ».

Un message à la Silicon Valley

Elizabeth Holmes a été, en revanche, acquittée des autres chefs d’accusation de fraude envers ses patients, trop difficile à prouver car la fondatrice de la start-up n’était pas en contact direct avec eux, explique le journaliste. Ce dernier estime qu’Elizabeth Holmes, qui risque 20 ans de prison pour chacun des chef d’accusation dont elle a été reconnue coupable, devrait écoper de cinq ans d’emprisonnement au moins. Sa sentence sera prononcée par le juge en septembre prochain. Pour lui, cette condamnation est, en tout cas, un message important à l’égard de la Silicon Valley, adepte du « fake it until you make it ». « Les entrepreneurs doivent y réfléchir à deux fois avant d’aller trop loin dans les exagérations et les promesses. »

Si John Carreyrou est satisfait de ce verdict, il est surtout prêt à passer à autre chose. « Cette affaire a avalé sept ans de ma vie, même si elle m’a permis d’écrire un best-seller. Je n’ai pas de projet précis, je vais prendre le temps de réfléchir à la suite ». Il avoue avoir envie d’écrire un autre livre. En attendant, il travaille sur un projet encore plus glamour : l’adaptation de son livre « Bad Blood » en film, par le réalisateur Adam McKay (le réalisateur de « Don’t Look Up »), où le rôle d’Elizabeth Holmes, avec sa voix grave et ses cols roulés empruntés à Steve Jobs, sera interprété par Jennifer Lawrence.