Après Snoop Dogg avec Maison Ferrand puis Nas avec Hennessy, c’est au tour du rappeur américain Jeezy de signer un partenariat avec un maître distillateur de cognac. Il est désormais ambassadeur pour l’entreprise familiale Naud, qui opère depuis cinq générations dans la petite commune de Pons, en Charente-Maritime.
Pierre Naud, responsable commercial, explique que « Jeezy a sollicité notre distributeur, M.S Walker, qui lui a présenté notre marque. Il a ensuite testé nos produits –dégustés purs et en cocktails – et les a soumis à un cercle proche. Il a apprécié leur qualité, leur style et leur histoire. » Cet accord tripartite est réfléchi. « Nous n’avons pas signé avec un jeune artiste en devenir », insiste-t-il. « Jeezy a 44 ans et s’investit dans la musique et les affaires depuis longtemps. Il connaît déjà l’industrie des spiritueux depuis sa collaboration avec la tequila Avión de Pernod Ricard. »
Alcool français, rap américain : un cocktail gagnant
Mitchell Green, responsable des marques nationales chez M.S. Walker, rappelle que Jeezy perçoit des similitudes entre musique et cognac (surnommé « yak » dans le milieu) : « les deux ont été créés et perfectionnés par des artistes et artisans talentueux, etsont souvent appréciés dans les mêmes cadres ». Il note par ailleurs qu’aux Etats-Unis, l’eau-de-vie charentaise est « considérée comme un style de vie plutôt qu’un simple produit de consommation ».
Pierre Naud reconnaît toutefois avoir été surpris, car « personne n’imaginait une collaboration avec une célébrité à échéance si courte. Nos alcools ne sont disponibles aux Etats-Unis que depuis trois ans. Mais la philosophie, la personnalité et la vision de Jeezy nous ont plu. » Sans s’étendre sur les volumes contractualisés, il précise avoir fixé des objectifs chiffrés dans un plan de développement commercial établi sur cinq ans. La communication digitale de l’entreprise a été adaptée au marché américain, « avec un nouveau site internet tourné vers le monde de la nuit, tandis que la version française met en avant une image d’artisan plus bucolique ».
L’alcool brun de l’Amérique noire
Au début du XXe siècle, les références au cognac dans les paroles et clips de rap se multiplient. En 2001, la sortie du tube « Pass the Courvoisier » de Busta Rhymes et P. Diddy fait bondir les ventes de la marque de 30%. Mais la popularité du cognac au sein de la communauté afro-américaine est plus ancienne : selon les archives d’Hennessy, les premières bouteilles de la maison ont été exportées outre-Atlantique dès 1794. Après la Seconde Guerre mondiale, les soldats noirs américains qui avaient combattu et découvert le cognac en France continuent à en consommer de retour au pays. Hennessy profite de son succès et lance, dans les années 1950, une campagne publicitaire dans les magazines Ebony et Jet destinés à un lectorat noir. Elle reste la marque de cognac la plus populaire sur le territoire, suivie de Rémy Martin, Martell et Courvoisier – de grands noms auxquels certains rappeurs voudraient faire concurrence (notamment 50 Cent avec Branson et Jay-Z avec D’Ussé).
Pour la première fois, Hennessy fait poser des Afro-Américains dans ses publicités (Hennessy)
Avec plus de 270 maisons de négoce, 4200 viticulteurs et 120 distillateurs de profession, la filière du cognac se porte bien. Elaboré en France, l’alcool est surtout apprécié à l’étranger : d’après les chiffres du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), près de 98% de la production est exportée. Les Etats-Unis constituent le « premier marché du cognac depuis une trentaine d’années » et ont enregistré « une hausse de 24,6% sur les douze derniers mois […] avec 118,4 millions de bouteilles expédiées ». Un succès attribué au caractère cosmopolite de la boisson, qui « s’adapte à la culture locale » et dont la « richesse aromatique laisse de multiples possibilités de l’apprécier ». Aujourd’hui évalué à plus de trois millards d’euros, le marché du cognac devrait connaître un taux de croissance annuel moyen de 3,5%, en partie dû à son exclusivité de production.
Objectif 2030. Pour son retour en présentiel, le mercredi 17 novembre à New York, le Transatlantic Leaders Forum se tourne définitivement vers le monde de demain. Co-organisée par FrenchFounders, BNP Paribas et la FrenchTech America, la grande conférence de l’écosystème francophone transatlantique propose de préparer la prochaine décennie lors d’une journée de talks avec des acteurs du changement et de sessions de networking.
La quarantaine d’intervenants partageront leur vision et leurs expériences sur le thème « F(o)unding Tomorrow » (« Construire/Financer l’avenir ») avec, pour mot clé, l’interdépendance sous toutes ses formes, qu’elle soit entre les personnes, les secteurs d’activité, les villes et pays en cette sortie de crise sanitaire mondiale.
Dès 9 heures, les participants pourront écouter les interventions d’Emmanuel Faber (Danone) et de Virginie Morgon (Eurazeo) lors d’un panel consacré aux « Enjeux climatiques et humains/Climate & Human Stakes »; Yann LeCun (Facebook) et Bassem Hassan (Brain & Spine Institute) parleront de « Cerveau et IA/Brain & AI »; Pierre-André de Chalendar (Saint-Gobain) et Anne Thérèse Gennari (Climate Optimist) aborderont le « Défi urbain/Challenge Urbain ».
Il sera également question de la FrenchTech avec Clara Chappaz (Vestiaire Collective), de l’avenir du retail avec Andy Dunn (Bonobos), de Web 3.0 avec l’investisseuse Gaby Goldberg ou encore de venture capital aux Etats-Unis avec Michel Combes (SoftBank) et Jonathan Cherki (ContentSquare). Le navigateur Benjamin Ferré (Exploring) proposera même une évasion au grand large.
Cette nouvelle édition accueillera, cette année encore, la finale du « Pitch @TLF » . Six fondateurs francophones viendront présenter leur start-up devant les quelques 200 participants du TLF à Manhattan : Exclusible, Groover, Wondeur, Claap, lovebox et 50inTech. Le jury, composé d’investisseurs et de chefs d’entreprise, désignera la jeune société lauréate qui remportera notamment un an de services comptables et de soutien fiscal, de disponibilité d’un bureau dans l’espace de co-working The Foundery à New York et d’adhésion à FrenchFounders. La conférence transatlantique sera également accessible en ligne.
Le TLF s’achèvera par un déjeuner et une session networking. Places à réserver, réduction offerte aux lecteurs de French Morning, 75$ la place au lieu de 95$, en appliquant le code TLFMORNINGNY ici.
Après votre scolarité aux États-Unis, choisissez votre future école en France
Du 15 au 19 novembre, French Morning organise un salon en ligne dédié aux étudiants francophones vivant à l’étranger et souhaitant venir -ou revenir- en France pour leurs études supérieures.
Tout au long de la semaine, nous vous proposons de découvrir une vingtaine d’établissements d’études supérieures français, à travers des présentations par catégories : commerce, cuisine et hôtellerie, ingénierie, audiovisuel et design, ou encore sciences politiques et relations internationales.
? Une session sera également dédiée au fonctionnement de Parcoursup et Campus France
Gal Vallerius quitte, ce jeudi 4 novembre, les Etats-Unis pour la France. Condamné en octobre 2018 par un tribunal de première instance à Miami, le Français purgeait en Floride une peine de vingt ans de prison. Il sera présenté au parquet de Bobigny après son arrivée à l’aéroport de Paris-Charles De Gaulle, puis transféré dans un centre de détention français.
En août 2017, alors qu’il se rend aux Etats-Unis pour participer au championnat du monde de barbe et de moustache, Gal Vallerius est interpellé par les autorités américaines. Soupçonné d’être le baron de la drogue en ligne « OxyMonster », il fait l’objet d’une inspection secondaire lors de son passage en douane à l’aéroport d’Atlanta, en Géorgie. Son identité numérique est confirmée par la DEA (l’agence fédérale américaine de lutte contre le trafic et la distribution de drogues) après la saisie et la fouille de son ordinateur. Trahi notamment par l’un de ses portefeuilles de crypto-monnaie, il est arrêté pour trafic de substances illicites sur le dark web, et notamment d’oxycodone (un opioïde) sur la plateforme de vente clandestine DreamMarket.
A Plusquellec, le village breton où il vivait, personne ne suspectait quoi que ce soit. Jacques Le Creff, maire de la commune et voisin de Gal Vallerius, déclarait pour Paris Match que l’homme « payait ses impôts locaux et ne posait aucun problème », mais que « personne ne savait de quoi il vivait ».
L’été suivant, Gal Vallerius comparaît et plaide coupable aux chefs d’accusation de trafic de stupéfiants et de blanchiment d’argent. Les procureurs estiment qu’en tant qu’administrateur et modérateur du site internet DreamMarket, il a facilité la distribution d’héroïne, de cocaïne, de crack, de méthamphétamine et de fentanyl. Sa coopération avec les enquêteurs lui permet d’échapper à la perpétuité, mais il est condamné à l’automne à vingt ans d’emprisonnement.
Nos confrères du Télégramme annonçaient début septembre que le détenu avait demandé à purger la fin de sa peine en France.Antony Natale, son avocat commis d’office au moment de sa condamnation, nous confiait toutefois que le « le délai de transfert dépend de ce qui est inscrit dans l’accord de plaidoyer, du moment où les documents ont été soumis et de leur temps de traitement. Il est impossible de déterminer quand il sera approuvé, car il doit l’être par le pays d’origine et le pays d’accueil. » La requête de Gal Vallerius, qui possède également les nationalités britannique et israélienne, a été acceptée récemment.
Retour à la fête avec le French Festival à Houston, qui célèbrera l’arrivée du Beaujolais nouveau. L’évènement aura lieu le jeudi 18 novembre à The Cannon West, ancienne fabrique des années 1950 complètement modernisée offrant également un espace ouvert.
Cette soirée, organisée par la Chambre de Commerce franco-américaine, propose deux sortes d’admission : l’entrée générale permet de découvrir plus de sept vins, blanc, rouge ou rosé sélectionnés par un œnologue et de profiter de la piste de danse. Tous les invités pourront déguster les plats préparés par la vingtaine de restaurateurs présents parmi lesquels Artisans, Mademoiselle Louise, La Table ou Flo Paris. Le tout sera donc accompagné d’une belle sélection de vins français sans oublier le Beaujolais Nouveau. Un coin café parisien sera recréé pour la dégustation de macarons et de chocolats. Ce billet permettra aussi l’accès à une exposition d’art proposée par Yvonamor Palix Fine Arts et à la salle de cinéma où seront projetés plusieurs films français.
L’entrée Bulles « Art de Vivre » donnera un accès privilégié au bar à champagne, à une dégustation de foie gras et de caviar. Une boutique en ligne « French Boutique » a été également mise en place et remplace la vente aux enchères. Des cours d’œnologie, des massages, des loisirs, des bijoux et plus encore sont accessibles à moitié prix. La Chambre de Commerce, qui anticipe environ 400 à 500 participants, entend appliquer des mesures sanitaires contre la Covid-19 : seules les personnes vaccinées pourront accéder au French Festival et devront obligatoirement porter un masque à l’intérieur du bâtiment.
Une harmonie de couleurs, une explosion de saveurs, une collection de textures. Les planches confectionnées par Charlène Esquivel font appel à tous les sens. Fromages, charcuterie, crudités, crackers composent des plateaux aussi beaux que bons, et dont les thèmes suivent les saisons, des événements comme 4th of July, Halloween ou Dia de Los Muertos, ou les envies des clients de La Planche à Fromage. « On fait aussi bien des planches pour des mariages, une baby shower, qu’un panier pique-nique pour un rendez-vous romantique », énumère Charlène Esquivel. « Nos clients veulent vraiment se faire plaisir en commandant du fromage et de la charcuterie. »
Lancée en août 2021, La Planche à Fromage est une nouvelle aventure gastronomique en ligne pour Charlène Esquivel dans la Bay Area. « De 2014 à 2019, j’avais une entreprise spécialisée dans le catering de crêpes, qui marchait très bien. A la naissance de mon deuxième enfant, j’ai décidé de me consacrer à ma vie de famille, et d’arrêter mon activité », explique t-elle. « Maintenant que mes enfants sont plus grands, j’ai eu envie de créer une autre entreprise, toujours dans le domaine de la gastronomie. »
Charlène Esquivel rêvait depuis longtemps d’avoir une fromagerie, et de proposer à ses clients une expérience aussi spéciale que de choisir un gâteau de mariage : on goûte, on choisit les couleurs, la décoration… Diplômée d’une école de mode, Charlène Esquivel cultive ce goût de l’esthétique et de l’harmonie visuelle dans ses planches.
La créatrice de la Planche à Fromage apporte le même soin à la sélection de ses produits. Pas de chauvinisme, ce qui importe, ce sont les saveurs. « J’aime beaucoup trouver des fromages locaux qui rappellent certains fromages français. La Californie est une région où sont fabriqués d’excellents produits, nous avons vraiment de la chance », se réjouit Charlène Esquivel. « Mes goûts personnels varient selon les moments : je peux être dans les chèvres crémeux, puis en phase camembert. Parmi mes fromages favoris, je mettrais Le Saint Agur, le Golden Gate de Marin French Company, et le Brebirousse d’Argental. »
Grâce à ses planches, Charlène Esquivel ambitionne de faire découvrir de nouvelles saveurs aux amateurs de fromage, soit en leur suggérant des produits proches de leurs goûts, soit en jouant la carte de la surprise : elle vient de lancer une box qui marie trois vins avec quatre fromages portugais (79$), et prévoit de créer un cheese club qui permettra à ses abonnés de goûter quatre fromages par mois.
Entrepreneur de la tech spécialisé dans l’apprentissage des langues avec une approche de micro-learning décomplexée et des contenus adaptés et fun, Benjamin Lévy est l’invité de ce nouvel épisode de Révolution bilingue, interviewé par Fabrice Jaumont dans les nouveaux locaux de l’entreprise Gymglish à Paris.
Pionnier du e-learning depuis 2004, Gymglish propose des cours de langues en ligne personnalisés en anglais, français, espagnol, allemand, orthographe, et compte aujourd’hui plus de six millions d’utilisateurs.
Révolution Bilingue est soutenu par la fondation Calec.
C’est un rêve de gosse que réalise Andy Pham. Cet entrepreneur de 22 ans ouvre une toute nouvelle boutique à North Dallas appelée « Le Rêve, Gelato & Pâtisserie », le samedi 11 décembre prochain. Une échoppe qui proposera toutes sortes de gâteaux dont les fameux macarons aux couleurs détonantes et au glaçage scintillant.
Fraîchement diplômé de l’université, le jeune Vietnamien a décidé de délaisser la finance et de céder à sa passion : la pâtisserie. « Je suis un gourmand et j’aime la pâtisserie française, le style raffiné des gâteaux européens. Mes racines ancestrales ont un lien avec la France et j’ai grandi en étant exposé à la culture française. L’art culinaire est un héritage profondet primordial pour moi », explique le jeune homme qui n’a pas attendu la fin des cours pour mener à bien son projet.
Premiers macarons au lycée
Déjà au lycée, Andy Pham faisait des essais de macarons, aux goûts multiples. Sa production est telle que sa mère lui suggère alors de les vendre. Sa première entreprise, « Andy’s Macarons », voit ainsi le jour et le succès est au-rendez-vous. Il enchaîne les commandes pour les mariages, les anniversaires, les réceptions et tous autres sortes d’évènements.
En première année universitaire pendant son temps libre, il se met à peaufiner des recettes et commence petit à petit à mieux maîtriser le biscuit et l’assemblage. Sa petite entreprise se développe pendant toutes ses années avant de se heurter à la Covid-19. « J’ai mis ce temps de pause à profit en suivant un cours pour améliorer mes compétences culinaires », explique celui qui, à 14 ans, a reçu son premier robot Kitchen Aid pour Noël.
Inspiration auprès de grands chefs français
Outre les macarons, son produit phare, l’enseigne proposera également une variété de gâteaux traditionnels comme les éclairs, les tartes ou les bavarois mais aussi une sélection de pâtisseries américaines comme le cheesecake ou le fondant red velvet. Pour lui cette diversification est une interprétation moderne et haut de gamme de la pâtisserie. Chaque saison affichera ses parfums sans oublier les éternels classiques. La pistache, la vanille, la rose, l’orange mais aussi le bleuet seront ainsi à l’honneur.
« Chacun a sa propre conception du macaron, le goût, la forme, la fabrication, la texture. Je joue avec les couleurs, les effets spéciaux tel que la coloration tendance de la licorne, les rayures et le glaçage brillant. Je les rends plus légers sans enlever la composition ou le corps du biscuit. Ils peuvent être croquant ou fondant », commente encore Andy Pham, dont l’inspiration s’est nourri du travail effectué auprès de grands chefs français comme Jean-Philippe Maury, Jacques Torres à New York et Amaury Guichon à Las Vegas.
A l’avenir, il envisage de faire évoluer son macaron et de le combiner avec d’autres composants comme la glace. Pour renforcer sa créativité Andy Pham compte bien multiplier les expériences professionnelles, les voyages et les classes avec d’autres chefs. A long terme, une deuxième boutique pourrait voir le jour, toujours dans le but d’offrir cette touche européenne de savoir-vivre.
Le festival « The French have a name for it » est de retour au Roxie Theatre. Le cinéma situé dans la Mission propose pas moins de onze classiques du film noir français à visionner, en personne, du vendredi 12 au dimanche 14 novembre 2021.
Le vendredi, un hommage sera rendu à Robert Hossein avec trois films qu’il a réalisés et interprétés : « Toi le venin » (1959), d’après un roman de Frédéric Dard, et avec notamment Marina Vlady qui était sa femme à l’époque ; « La mort d’un tueur » (1964) avec Marie-France Pisier, et « Point de chute » (1970) avec Johnny Hallyday.
Samedi matin, « Les Amants de minuit » d’Augusto Genina et Marc Allégret (1931) et « Au nom de la loi » (1932) de Maurice Tourneur nous font découvrir les débuts du genre en France, tandis que l’année 1965 sera à l’honneur en soirée avec « Compartiment tueurs » de Costa-Gavras et « Piège pour Cendrillon » d’André Cayatte.
Place aux vampires le dimanche en début d’après-midi, avec « Le silence de la mer » (1949) de Jean-Pierre Melville, et « Le vampire de Düsseldorf » (1965) de Robert Hossein. Ce mini festival se clôturera avec deux classiques : « Voici le temps des assassins » (1956) de Julien Duvivier, avec Jean Gabin et Danièle Delorme, et « Voyage sans espoir » (1943) de Christian-Jacque, avec Simone Renant et Jean Marais.
Recyler une partie de la vapeur d’eau échappée des grandes tours de refroidissement des centrales électriques et autres usines industrielles. A l’heure de la pénurie d’eau dans le monde, l’idée paraît évidente. Mais elle exige une technologie révolutionnaire que deux jeunes étudiants sortis du MIT ont mis au point et commencé à commercialiser. Et c’est leur start-up, Infinite Cooling, qui a remporté le premier prix de la 12ème édition du French American Entrepreneurship Award (FAEA), mardi 2 novembre.
L’ambition de l’entreprise contrastait avec l’humilité de Maher Damak, l’un des deux fondateurs venu se soumettre à l’exercice des cinq minutes de pitch dans les salons du consulat général de France. Le Franco-Tunisien de 31 ans, diplômé de l’École Polytechnique, a transformé son projet de thèse, il y a deux ans, en start-up avec aujourd’hui un siège à Boston et un concept unique qui lui a permis de lever 4 millions de dollars dès la première année. « Rencontrer des entrepreneurs et des investisseurs français, c’est ce que prix nous offre, la connexion avec l’écosystème français aux Etats-Unis », estime le jeune entrepreneur, qui se voit offrir 10.000 dollars, et le soutien des Conseillers du commerce extérieur, nouveau partenaire du Club 600 pour le FAEA.
Maher Damak, co-fondateur d’Infinite Cooling, en pleine présentation de sa start-up au consulat général de France.
L’innovation responsable, l’un des critères de sélection du jury, est également au cœur de l’entreprise Connecting Food, lauréate du deuxième prix. Avec un peu de nervosité dans la voix, Samantha Gedenne, directrice du développement international de la start-up, s’est elle-aussi prêtée à l’exercice du pitch, dans un anglais impeccable. « C’était la première fois en deux ans que je passais devant des gens, c’est autre chose que de parler devant un écran », a confié la jeune Franco-Américaine. Connecting Food propose une solution blockchain pour fournir une traçabilité complète des produits alimentaires, de la ferme à la table des consommateurs. « Le prix va nous aider à participer à des salons et à accéder à un réseau. Tout l’écosystème FAEA va nous permettre d’accélérer notre croissance aux Etats-Unis », a encore assuré la jeune femme, son grand chèque de 5000 dollars dans les mains.
« Quand on est entrepreneur, on a besoin de moments comme ceux-là qui rassurent et qui confirment qu’on est dans la bonne direction », estime Guillaume Bouvard, co-fondateur d’Extend, lauréat du FAEA en 2018 et membre du jury de sélection cette année. Et même si on ne remporte pas le prix, présenter son entreprise est toujours un bon entraînement. C’est ce que l’on fait tous les joursdevant les clients ».
« Je pensais avoir de bonnes chances de l’emporter, mais c’était avant d’écouter le pitch des trois autres concurrents », avait d’ailleurs lancé, non sans humour, Laurent Cunin au début de la présentation de sa start-up MZ Technologie et l’un des deux candidats malheureux de la soirée, avec Aptivio. « Il méritaient tous de l’emporter », a reconnu Olivier Coste, Président Unified Communications and Collaboration d’Atos aux Etats-Unis et l’un des trois panélistes qui posaient les questions à l’issue de chaque pitch. « Ça s’est joué à un point d’écart », a renchéri Anne Busquet, la co-présidente du FAEA et membre du jury de sélection. Son enthousiasme à retrouver en personne la communauté des créateurs d’entreprises, anciens et nouveaux, était largement partagé.
Ce mois-ci on vous emmène à Central Park pour le défi Family Way de Novembre. Non seulement vous pourrez profiter, en ce début de mois, des couleurs féeriques d’automne mais surtout les numéros que portent les 1600 lampadaires du parc n’auront plus de secret pour vous.
Avez-vous déjà prêté attention aux numéros que portent les lampadaires à Central Park ? Un système de numérotation a été conçu par Henry Bacon en 1907 pour faciliter la localisation des lampes par les employés. Aujourd’hui, ces codes sont devenus très utiles pour se repérer dans le parc. Les 2 ou 3 premiers chiffres indiquent le numéro de la rue la plus proche. Le dernier chiffre vous indique si vous vous trouvez du côté Est (East Side), le chiffre sera alors pair ou du côté Ouest (West side), le chiffre sera alors impair. Ainsi, le lampadaire 6834 se trouve à hauteur de la 68ème rue et du côté Est.
Une chasse au trésor dans Central Park
À vous de retrouver le lampadaire № 7420. Ce lampadaire vous mène à un des endroits les plus merveilleux de Central Park. Vous ne le regretterez pas et encore moins les enfants. Et si vous doutez de la réponse, rdv sur le sitewww.family-way.com
Quelques adresses pour profiter du quartier
Central Park vous offre un cadre exceptionnel. Selon les vœux de ses deux architectes paysagistes, le parc se décompose en trois types d’espaces : des grandes étendues de pelouse et d’eau calme, une partie composée d’un paysage irrégulier plus « pittoresque » et une partie « classique » caractérisée par un paysage plus formel. Mais l’ambition, avec Central Park, était d’offrir aux New-Yorkais un espace de loisirs et de détente. Ainsi, on y trouve aussi beaucoup d’opportunités de se divertir.
-Créé en 1864, immortalisé à de nombreuses reprises au cinéma comme dans Madagascar, le zoo est une vraie attraction pour les enfants. Il n’est pas très grand mais il donne l’occasion de voir pingouins, ours et aussi des lions de mer. Vous pouvez terminer par une séance de cinéma 4D. L’expérience est surprenante.
-Le MET ou Metropolitan Museum of Art fait partie des plus grands musées d’art au monde. Sa collection est riche et abondante. Il est donc préférable de préparer sa visite. N’hésitez pas à suivre une des visites guidées gratuites et à vous rendre sur le rooftop qui permet de bénéficier d’une vue panoramique sur Central Park.
– Pour découvrir Central Park en jouant, munissez vous du guide « Family Way, des jeux de piste pour explorer New York en famille ». Ludique, éducatif, il vous permettra d’en apprendre davantage sur Central Park, sa construction, et vous mènera vers des points à ne pas manquer (livre disponible dans plusieurs points de ventes à NY dont la librairie Albertine ci-dessous).
– Ne manquez pas de vous rendre chez Albertine, la librairie logée au sein du consulat français. Le lieu à lui seul vaut le déplacement mais c’est aussi, évidemment, l’occasion de trouver une librairie spécialisée dans la littérature française à New York.
– EJ’s Luncheonette vous donne l’opportunité de faire une petite pause dans un vrai diner à l’américaine. Avec de grandes amplitudes horaires, il vous permet de vous y rendre pour un simple snack ou de vous installer pour un repas.
– Si vous préférez prendre un peu de hauteur et vous isoler un peu, rdv au 128 Bar & Bistro au sein du Museum of Comic and Cartoon Art.
– Enfin, si vous avez envie de vivre l’expérience d’un afternoon tea avec thé et scones, d’un petit snack dans un endroit magique ou d’un bon brunch, rendez vous chez Alice’s tea cup.
Attention, avant de vous rendre sur l’un de ces sites, il est nécessaire de vérifier les dernières mises à jour concernant les mesures spéciales Covid-19.
« On peut se préparer autant qu’on veut, mais on ne sait jamais ce qu’il va se passer le Jour-J ». Chez elle, dans l’Upper East Side, Karine Jones est déjà en modecourse ». Le dimanche 7 novembre, la Française sera au départ du marathon de New York. Cette édition 2021, cinquantième du nom, promet de rester dans les annales. Annulé l’an dernier pour cause de Covid-19, l’événement rassemblera moins de coureurs que d’habitude (la levée du travel ban n’aura lieu que le lendemain, au grand dam des marathoniens internationaux). Mais il en faut plus pour entamer la motivation de Karine. « Cela va être explosif ! On ne vivra jamais un truc pareil, promet-elle. Pour les New-Yorkais, c’est le début du renouveau ».
« Ca m’a donné un sens »
Athlète dans son enfance et adolescence, cette Française de 50 ans ne court pas pour réaliser un bon chrono. Poussée par une amie cardiologue du Lycée français, elle a choisi en 2015 d’endosser le maillot orange de Fred’s Team, l’équipe de coureurs du Memorial Sloan Kettering Cancer Center (MSK), un centre spécialisé dans le traitement et la recherche sur le cancer. L’histoire de ce groupe, qui lève chaque année des millions de dollars pour l’institution, est intimement liée à la course new-yorkaise elle-même. « Fred » n’est autre que Fred Lebow, le co-fondateur de l’événement. Soigné à MSK pour un cancer du cerveau, cet immigré charismatique faisait, en 1991, ses joggings dans les couloirs de l’établissement ! La même année, un groupe de coureurs s’est mobilisé pour lever des fonds pour le centre, marquant ainsi la naissance de la dimension caritative du marathon. Fred’s Team verra officiellement le jour quatre ans plus tard et deviendra la plus grosse « charity » de la course.
Ses centaines de coureurs sont bichonnés. Médecins, infirmiers, rescapés du cancer ou simples soutiens comme Karine Jones: ils sont encadrés par des coaches, participent à des réunions de préparation… Une fois lancés dans les rues, ils ralentissent traditionnellement au « Mile 17 », où se situe MSK, pour enlacer les patients installés sur des gradins, faire un « high five » et échanger larmes et sourires. Cette année, Covid oblige, ils se contenteront d’un salut de la main en passant. « Nous, les marathoniens qui levons des fonds, nous donnons tout. Personnellement, je m’entraîne six jours sur sept tout en essayant de récolter un maximum d’argent. Je cours pour cette cause et je vais le faire toute ma vie. Cela m’a donné un sens ».
Bande de dreamers
Elle n’est pas la seule tricolore à enfiler ses baskets pour la bonne cause. Mirjam Lavabre revêtira, elle, le dossard de First Candle, une association basée dans le Connecticut qui veut mettre un terme au syndrome de la « mort subite du nourrisson ». Ce mal méconnu frappe 3 600 enfants par an. Il a emporté sa fille Lola il y a quinze ans. Ce dimanche, elle affrontera les 26 miles aux côtés de quinze co-équipiers, presque tous français. « À 51 ans, c’est la première fois que je cours le marathon de New York et peut-être la dernière car l’entraînement est intense !, observe-t-elle. Heureusement, un membre de notre équipe a de l’expérience en la matière et nous a fait un programme de préparation sur mesure ».
Il y a plusieurs manières de participer au marathon de New York. Lever des fonds pour une charité en est une. Chaque association est le libre de fixer le minimum d’argent qu’elle souhaite récolter tant qu’il correspond à 2 500 ou 3 000 dollars par coureur, selon la formule choisie. Mirjam Lavabre, elle, a découvert First Candle parmi la liste des dizaines de fondations reconnues par les organisateurs du marathon. Elle l’a contactée pour obtenir des dossards pour dix co-équipiers qui n’étaient pas encore inscrits. « D’habitude, ils en donnent deux ou trois. Je me suis dit: si je les obtiens tous, je fais quoi ?!», sourit-elle. Cela n’a pas loupé. Elle les a tous eus. Ses potes, qui se surnomment les « Dreamers », l’ont suivie.
L’argent levé permettra à First Candle « d’aider les parents dans leur deuil et leur apportera un soutien financier, explique Mirjam Lavabre. Contrairement à la mort d’une personne âgée, on ne peut pas anticiper la disparition d’un enfant en bas âge. À ce stade dans leur vie, les parents n’ont souvent pas l’argent nécessaire pour couvrir le coût de l’enterrement, qui est très élevé aux États-Unis“. Pour cette professionnelle de la restauration, participer au marathon est une manière de « give back». « J’ai eu de la chance d’être entourée après le décès de ma fille. Si cela n’avait pas été le cas, je ne sais pas dans quel état je serai. Je suis consciente que la plupart des gens confrontés à cette épreuve n’ont pas cette chance. Je voulais les aider comme je le pouvais », poursuit-elle.
De son côté, Alain Bernard court pour les sans-abris à New York. Avec de Marie de Foucaud et Agathe Louvet, deux Françaises de la ville, ce consultant fait partie des onze coureurs de la Team Bowery Mission. Le trio de sportifs était déjà impliqué depuis longtemps dans cette association caritative fondée en 1879. L’an dernier, ils ont contribué à recueillir plus de 200 000 dollars – un record – dans le cadre d’un « semi » qu’ils ont organisé à la place du marathon annulé. La crise sanitaire a rendu leur engagement encore plus important. Avec l’explosion de la population des sans-abris, les besoins en repas et en structures d’accueil n’ont jamais été aussi urgents. « À New York, le nombre de millionnaires et de personnes sans toit augmente dans les mêmes proportions », regrette le Français.
Les Français de la Team Bowery Mission – De gauche à droite: Agathe Louvet, Marie de Foucaud et Alain Bernard
Il n’a pas qu’un oeil sur son chrono: les chiffres des fonds levés (près de 90 000 dollars à l’écriture de ces lignes) l’intéressent aussi. « Même s’il y aura certainement moins de spectateurs, cela sera un moment extraordinaire, comme toujours. Le marathon est un moment de communion avec tous les New-Yorkais, dit-il. Quand on court, on est porté par la foule. Et quand on le fait pour une cause, on est porté encore plus ».
Les flamands roses de l’ANY
Accueil New York (ANY) sera également sur la ligne de départ. Cette année, douze membres des Flamingos, le club de sport de l’association, participeront à l’évènement dans leurs traditionnels t-shirts roses. Seul un d’eux a déjà couru le marathon de New York. Toute la communauté ANY s’est retroussée les manches pour l’occasion: une sophrologue pour la préparation mentale, un coach sportif pour l’entraînement, un ostéopathe pour les bobos et une instructrice de yoga pour le conditionnement… Trente volontaires ont également été recrutés pour hydrater et encourager les coureurs le long de l’itinéraire, redouté pour ses rues cabossées et ses angles droits notamment. « C’est une aventure collective et communautaire ! », glisse Karine Andrieu, la secrétaire générale de l’ANY, qui a surveillé l’alimentation des sportifs.
Les Flamingos ont décidé de se mobiliser pour venir en aide aux enfants atteints de cancer après que le neveu de l’une des coureuses a été diagnostiqué. Objectif: lever 10 000 euros pour l’association lyonnaise APPEL (Association Philanthropique de Parents d’Enfants atteints de Leucémie ou autres cancers). « Cette cause soude notre groupe. Quand on ressent un coup de mou dans les entrainements les plus durs, on tient parce qu’on se rappelle qu’on s’est engagé, explique Sophie Quéré, l’une des coureuses. Par rapport à ce que ces enfants vivent, un marathon, ça n’est pas grand chose ».
Après quatre mois d’entraînement, Anne Ricard, une autre Flamingo, est impatiente de s’élancer. « On est content d’être tous les douze sur la ligne départ, dit-elle. Et en même temps, on a hâte que cela se termine. On pourra enfin manger ce qu’on veut ! » Tous les coureurs français seront reçus au consulat de France le 10 novembre pour fêter leur performance comme il se doit. Karine Jones, elle, pense déjà à la suivante. « J’ai promis de courir vingt marathons pour Fred’s Team. Je le ferai !, dit-elle. Quand on en termine un, on a l’impression de pouvoir surmonter n’importe quoi, d’avoir une force décuplée. Je souhaite à chacun de vivre cette expérience ».