Après 3 ans d’absence, La Femme revient en grande pompe aux Etats-Unis. Le groupe pop français survolté montera sur la scène du Black Cat à Washington vendredi 3 juin, du Brooklyn Steel à New York dimanche 5 juin, du Regency Ballroom à San Francisco mercredi 22 juin et du Belasco à Los Angeles vendredi 24 juin, pour présenter son dernier album « Paradigmes ». « Divine créature », « Tu t’en lasses », mais aussi leurs tubes cultes « Sur la planche » et « Où va le monde » devraient enjailler le public.
Avec son univers rétro, la formation à géométrie variable, emmenée par Sacha Got et Marlon Magnée, mélange les genres, entre synthpop, punk et electropop.
Le groupe a été révélé avec son premier opus « Psycho Tropical Berlin », sorti en avril 2013, sacré Disque d’or et Victoire de la Musique. Leur dernière tournée américaine date de 2018, durant laquelle le groupe avait conquis Los Angeles. D’ailleurs, une de leurs chansons, « Pasadena », a été composée sur un piano de la cité des Anges, un soir de Noël, rapporte RFI.
Après votre scolarité aux États-Unis, choisissez votre future école en France
Du 15 au 19 novembre, French Morning organise un salon en ligne dédié aux étudiants francophones vivant à l’étranger et souhaitant venir -ou revenir- en France pour leurs études supérieures.
Tout au long de la semaine, nous vous proposons de découvrir une vingtaine d’établissements d’études supérieures français, à travers des présentations par catégories : commerce, cuisine et hôtellerie, ingénierie, audiovisuel et design, ou encore sciences politiques et relations internationales.
? Une session sera dédiée aux écoles de cuisine et d’hôtellerie
Ron Matten et Arthur Deucher Figueiredo vous donnaient rendez-vous le 2 novembre 2021 pour parler des dernières informations en matière d’immigration américaine, suite à la fin des interdictions de voyage dues à la Covid-19.
Lors de cette session, ils vous ont donné des conseils pratiques sur les mesures que vous devriez prendre maintenant pour augmenter vos chances de succès pour obtenir un visa américain et entrer dans le pays.
Les sujets suivants ont été abordés :
– Sujets brûlants pour les visas de travail et comment développer votre entreprise aux États-Unis
– Dernières nouvelles sur le parrainage familial
– Ce qui est nécessaire pour entrer aux États-Unis
– Situation actuelle dans les consulats américains : quand dois-je commencer à planifier et comment puis-je obtenir un rendez-vous ?
– J’ai été bloqué en dehors des États-Unis : comment puis-je y retourner ?
Visionnez le replay ci-dessus ou directement sur notre page YouTube.
? Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter les intervenants :
[Agenda partenaire] BOOOM! est le festival de la BD à ne pas manquer, organisé par Made in France. Parrainé par Jean Bastide, illustrateur de Boule et Bill et d’Idéfix. Personne ne peut résister à son appel.
Cette année, Pascal Gros, invité vedette, nous promet du rire et de la dérision. Célèbre dessinateur de presse, notamment pour l’hebdomadaire Marianne, il a le don de transmettre des messages forts à travers son crayonné si explicite. Il sera accompagné de Damien Glez, dessinateur de presse franco-burkinabé ou encore de Nadia Khiari et de son célèbre chat Willis from Tunis.
Hourra ! Les femmes sont à l’honneur avec Claire Bouilhac, Laetita Coryn, et Sandrine Revel, illustratrice des Chroniques de San Francisco et bien d’autres.
Des ateliers pour les adultes mais également pour les jeunes seront au programme, avec Marguerite Abouet, auteure d’Aya de Yapoungo et d’Akissi. Au rendez-vous aussi Jacques Goldstyn et Julien Paré-Sorel, de quoi réjouir les plus jeunes.
Oh là là ! Mais le jour J approche puisque le festival débutera le 5 novembre et sera 100% en ligne alors vite : on clique et on s’inscrit
Plein de surprises vous attendent ainsi que des expositions itinérantes.
Scoop ! JUL, scénariste de la bande dessinée Lucky Luke, sera jury du célèbre concours BOOOM! qui a lieu du 11 octobre au 20 novembre. Alors à vos crayons les amis, c’est le moment de montrer votre talent en préparant une planche BD sur le thème « Un cow-boy dans ta ville ». Le concours est en partenariat avec l’EFSAC de Sacramento et Lucky Comics, et s’adresse aux enfants de 7 à 16 ans.
Made in France est une association à but non lucratif ayant pour mission de promouvoir la culture francophone et la langue française.
—————- Note: le contenu “partenaire” n’est pas écrit par la rédaction de French Morning. Il est fourni par ou écrit sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
Après votre scolarité aux États-Unis, choisissez votre future école en France
Du 15 au 19 novembre, French Morning organise un salon en ligne dédié aux étudiants francophones vivant à l’étranger et souhaitant venir -ou revenir- en France pour leurs études.
Tout au long de la semaine, nous vous proposons de découvrir une vingtaine d’établissements d’études supérieures français, à travers des présentations par catégories : commerce, cuisine et hôtellerie, ingénierie, audiovisuel et design, ou encore sciences politiques et relations internationales.
? Une session sera dédiée aux études pour les créatifs !
« Samedi 14 mars 2020, sur un parking quelque part en Europe. Derniers instants avec mon fils de 2 ans. Les frontières sont totalement bouclées depuis hier, je dois partir maintenant par le dernier avion. » Ces quelques lignes de témoignage anonyme, accompagnées de la photo d’un enfant dans un siège auto, l’image de son père, un emoji triste en guise de visage, se reflétant sur la carrosserie de la voiture, constituent l’un des quelques 220 témoignages déposés en trois semaines sur Histoires de crise.
La plateforme, lancée par l’Institut Covid-19 Ad Memoriam, vise à créer une mémoire collective de la pandémie à partir d’histoires personnelles. « Que se soient des textes, des photos, des vidéos ou de la musique, ce sont toutes des histoires de la crise, précise la fondatrice et présidente de l’institut, l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault. Et la question de la mémoire est centrale. »
Dès mars 2020, lors du premier confinement en France, la spécialiste des crises sanitaires et humanitaires a senti l’urgence, avec plusieurs autres chercheurs, de relever des traces de ce moment singulier. « J’étais totalement consciente que nous allions vivre une rupture anthropologique majeure et qu’il fallait garder la trace de l’expérience de la vie quotidienne en temps de pandémie, explique-t-elle, lors de son passage à New York fin octobre. Nous avons cherché un outil transparent en accès libre, il était important que toutes les histoires soient accessibles à tous plutôt que nous, chercheurs, recevions des témoignages qui ne soient pas partageables. »
Anonyme, “Centre commercial des 4Temps, le 15 mars 2020″/Histoiresdecrise.fr
Il aura fallu une année de développement avec Bayes Impact, l’ONG française connue pour son travail sur le bien commun digital – elle a notamment créé la plateforme Briserlachaine.org d’identification des cas contacts – avant de lancer la plateforme, le 7 octobre dernier. Ces instants de vie sont recueillis de façon anonyme, aucun contact n’est demandé. « Nous sommes très soucieux de la protection de la confidentialité et de l’anonymat des données. Nous ne savions pas si cela allait limiter ce qui pouvait être posté. Or cela n’a rien limité. Des personnes partagent des choses parfois très privées comme des extraits de journaux intimes écrits durant la pandémie. » Le service de modération du site vérifie que rien d’illégal au regard de la loi française n’est posté. « Mais en dehors de cela, la parole est libre »
Des mots de tous les jours, ceux du découragement à l’annonce du premier confinement en France : « j’ai passé ma nuit à pleurer j’ai paniqué »; ceux de retrouvailles heureuses, écrits par une grand-mère le 6 mai 2020, au 51ème jour de confinement : « L‘événement de la journée, c’est que j’ai tenu mes deux petites-filles dans mes bras. Elles et moi étions folles de joie »; les premiers anniversaires en solo, comme celui de « Nico », en avril 2020 : « De manière originale, j’ai fêté ma quarantaine en… quarantaine ! Il n’a pas fallu se laisser abattre, alors mes invités ont participé à la fête… en apéro visio 🙂 ».
A chacun ses doutes, ses remèdes à l’ennui et à la baisse de moral, comme cet anonyme qui s’est fixé « 1 dessin par jour comme une vitamine C ».
Anonyme, mars 2020/Histoiresdecrise.fr
Ces témoignages sont rangés par catégorie : Confinement, Travail, Santé, Humour – on y trouve de quoi sourire comme la « Lettre imaginaire à un ami extra-terrestre lors de la première vague »datée du 3 juin 2020 – Amour, Famille… Et une catégorie particulièrement importante pour Laëtitia Atlani-Duault : Déclic. « C’est quand les gens ont pris conscience que leur vie allait basculer, le moment de rupture, explique l’anthropologue. Un peu comme, ici à NY, pour les attentats du 11 septembre 2001 : chacun se souvient où il était et ce qu’il faisait ce jour-là. »
Pour l’une, peut-on lire sur Histoires de crise, c’était un soir d’avril 2020, sur le chemin du retour à la maison : « j’étais seule, à vélo, et sur 10 minutes, j’ai croisé 5 ambulances. » Pour une autre, c’était en décembre de cette année-là, quand la crise sanitaire semblait ne plus jamais finir : « Les fêtes de fin d’année ont été bien tristes, l’ambiance était morose. Quelque chose semblait cassé, tout avait perdu son sens. »
Le déconfinement vu par un enfant de 10 ans, avril 2020/Histoiresdecrise.fr
Aujourd’hui, Laëtitia Atlani-Duault, qui a vécu à New York et qui y revient deux à trois fois par an pour enseigner à l’université de Columbia, en appelle aux expatriés français. « Quelles sont les similitudes et les différences dans le vécu de la crise entre les Français de l’étranger et ceux de France métropolitaine ?, se demande la scientifique, curieuse de pouvoir comparer leur rapport au temps et à l’espace avec la séparation des familles. « La question de l’éloignement est propre aux Français de l’étranger. De nombreux couples non mariés ou pacsés ont eu bien du mal à prouver leur lienpour pouvoir se retrouver. Beaucoup ont été séparés », souligne la chercheuse.
Histoires de crise se veut un lieu de mémoire « et non un mémorial numérique, tient à préciser Laëtitia Atlani-Duault. C’est un site tourné vers la vie, vers l’avenir ». La plateforme n’a d’ailleurs pas de date d’expiration car le virus et ses variantes voyagent encore à travers le monde, comme le rappelle ce Français anonyme de Nouvelle Calédonie dans un message déposé récemment sur le site, accompagné d’une photo : « Nous avons vraiment connu la Covid (ici appelé LE Covid) en septembre 2021 ; Soit presque 2 ans après le reste du monde. Nous avons la chance de pouvoir bénéficier de l’expérience mondiale, ainsi le confinement strict aura duré près d’un mois, à la faveur de la vaccination. »
Cet outil pour la recherche doit permettre non seulement de comprendre comment chacun a traversé le temps du covid mais aussi de tirer les leçons de cette expérience pour une meilleure préparation aux crises à venir, qu’elles soient de l’ordre sanitaire ou pas. « On tirera bien tous des leçons de ce covid, peut-on encore lire sur Histoires de crise. Un peu de sagesse et de calme finiront bien par émaner de tout cela. Le covid m’aura pris beaucoup mais je fais le choix qu’il m’apportera aussi. Rien ne doit être vain. » Tenter de répondre à la quête de sens, c’est exactement l’objectif d’un lieu de mémoire collective.
Comment faire évoluer sa start-up ? C’est le thème de la nouvelle discussion organisée par la Chambre de commerce franco-américaine (FACC) de New York, « Tech Innovators Soirée », le jeudi 4 novembre. La chambre réunira pour une table ronde des investisseurs et des entrepreneurs qui ont réussi à lever des fonds pour leur entreprise.
Le panel sera composé de Pierre-Louis Theron, CEO cofondateur de Streamroot, Murat Aktihanoglu, cofondateur et Managing Partner d’ERA, Shai Tamary, Directeur des programmes chez WEVE Accelerator (anciennement NUMA New York) et Sascha Eder, CEO de NewtonX. Ils partageront leurs expériences pour éviter les pièges de la levée de fonds, convaincre des investisseurs, et, défi que tout jeune créateur d’entreprise doit surmonter, travailler avec différentes sources de capitaux, telles que les amis et la famille, les investisseurs providentiels, les sociétés de capital-risque ou encore les subventions et les prêts du gouvernement.
La table ronde commencera à 6pm. Elle sera suivie d’une séance de questions-réponses. Puis, à 7pm, d’un buffet – avec vin et champagne. Réservations ici. 25$ pour les membres de la FACC, 50$ pour les non-membres.
Corentin Macias n’a que 27 ans, mais il a en tête, depuis des années, un trop plein d’idées et d’envies qu’il évacue les unes après les autres en créant. Il donne naissance depuis 2017 à des entreprises qui, sans aucun fil conducteur, fabriquent des objets divers, dans des secteurs divers. Ce jeune entrepreneur peut ainsi parler, avec le même enthousiasme, de lunettes de vue ou de planches de surf… et de bien d’autres choses encore. Avec toujours la même lueur de passion dans l’œil. Et au terme d’une demi-heure de conversation avec lui, on en est encore à se demander quelle va être sa prochaine passion, quel va être son prochain fait d’armes.
Des lunettes en moins de 30 minutes
Son dernier bébé s’appelle Heywear, et sa création même, le choix des partenaires, les implantations géographiques, en disent long sur la philosophie et le caractère de Corentin. Car pour créer cette start-up, le jeune français a fait le double-choix de l’expérience et de l’internationalisation. Son principal associé est un entrepreneur d’expérience, dont le CV s’honore de plusieurs succès ; et cet homme vit aujourd’hui en France. Un océan sépare donc les deux têtes pensantes de Heywear.
L’idée de départ est née d’une simple observation faite par Corentin : aux Etats-Unis, trois personnes sur quatre ont besoin de corrections oculaires. Le concept est novateur, créer des lunettes pour quiconque en moins de 30 minutes tout compris, de l’examen de la vue au choix de la monture. Un choix du « tout en un » bien dans l’air du temps, pour sa simplicité et sa rapidité. Mais un choix qui nécessite, au quotidien, de multiples compétences. Savoir choisir des médecins, aussi bien que des designers ou des commerciaux, fait partie de la compétence de Corentin Macias.
Son expérience personnelle d’homme sur lequel est tombé tout à coup, à l’âge adulte, l’obligation de porter des lunettes, aura été le détonateur de l’aventure. Pour ne pas dire d’un succès qui semble s’annoncer.
Jusqu’à présent, on ne pensait pas à Roosevelt Island pour boire un verre en altitude. Cela pourrait bien changer avec l’ouverture de Panorama Room, le premier rooftop-bar de l’île.
Il était temps ! Plantée au milieu de l’East River, Roosevelt Island, avec ses vues imprenables sur Midtown Manhattan et Queens, est l’endroit idéal pour un tel rooftop. Située au 18ème étage américain du nouvel hôtel branché The Graduate, à quelques pas du téléphérique, Panorama Room offre une belle vista sur les boroughs voisins, mais aussi sur la pointe sud de Roosevelt Island où Cornell University a installé un campus, et le Queensborough Bridge, au nord. Heureusement pour les frileux, le rooftop est couvert, mais il dispose d’une partie extérieure avec quelques sièges, un sofa et des tables. Les réservations sont conseillées.
La décoration intérieure, en tons de blanc, noir et bordeaux, est agréable à l’œil. Les clients s’installent sur des tabourets de velours, disposés autour de tables aux formes arrondies. Un grand bar rectangulaire, situé au fond de la salle, éclairé par des ampoules tombant du plafond, donne sur le Queensborough. Une cabine de DJ construite par Hervet Manufacturier, la compagnie de meubles normande de l’ancien directeur créatif de Daft Punk, Cédric Hervet, est installée dans un coin.
Le menu, nourriture et boissons, a été élaboré par une équipe de femmes dont la réputation n’est plus à faire dans le milieu. Megan Brown, ancienne cheffe au Red Rooster, l’institution de Harlem, a conçu la carte de petits plats, composée notamment d’huîtres (36 dollars) et de tartines. On vous recommande celle au manchego-confiture de nectarine pour 23 dollars. On doit la longue liste de cocktails et vins à Estelle Boissy, une mixologue connue à New York.
Seule ombre au tableau : le service. Lors de notre visite, un samedi soir, le personnel semblait débordé par l’afflux de clients. Il fallait s’y attendre. À la période de rodage qui accompagne l’ouverture de tout bar-restaurant s’ajoute désormais le défi du recrutement du personnel, conséquence de la pandémie. Résultat : un simple verre de vin ne nous est jamais arrivé. En revanche, des cocktails non-commandés nous sont parvenus. Les serveurs ont réagi avec humour et professionnalisme. Vos verres n’arrivent pas tout de suite ? Profitez-en pour admirer la vue.
Bernard-Henri Lévy est de passage à Los Angeles pour présenter son dernier ouvrage « The Will to see : Dispatches from a World of Misery and Hope » aux éditions Yale University Press, une adaptation de la version française « Sur la route des hommes sans nom ». En amont du booktalk organisé le 31 octobre prochain au Wilshire Boulevard Temple (Glazer Campus) et de la projection du documentaire « The will to see », le 1er novembre à l’American Cinematheque, French Morning s’est entretenu avec le philosophe et écrivain.
Sorti en version française en mai 2021, le dernier ouvrage de Bernard-Henri Lévy vient de paraître en anglais. Il rassemble les reportages commandés en 2020 par Paris-Match, le quotidien italien La Repubblica, le magazine allemand Stern et le Wall Street Journal. Une série de voyages-enquêtes au moment où la crise sanitaire s’abattait sur le monde, qui emmène le lecteur dans le Nigeria de Boko Haram, au Kurdistan d’Irak et de Syrie, sur l’île de Lesbos et ses camps de réfugiés, en Libye, en Ukraine, en Afghanistan ou encore dans les régions de Somalie et du Bangladesh.
Huit pays en une année
« A travers ces reportages et ce livre, j’ai voulu rendre le monde des invisibles un peu plus visible, explique Bernard-Henri Lévy, et témoigner de la situation de régions de la planète oubliées. Pendant une année, j’ai sillonné huit pays, tenté de raconter la détresse des chrétiens d’Occident du Nigéria massacrés par les islamistes Fulanis ou l’enfer de Mogadiscio en Somalie, un pays soumis aux attaques permanentes, aux attentats-suicides des groupes terroristes. Des pays où nos soucis d’occidentaux nantis prennent une autre mesure. »
Accompagné d’une caméra, Bernard-Henri Lévy remet notamment les projecteurs sur le Bangladesh, cinquante ans après sa première venue en 1971 (alors Bengale oriental) pendant la guerre de libération contre le Pakistan, une région pour laquelle il joua un rôle dans la libération avant de participer à la construction de cette jeune nation au ministère de l’Économie et du Budget.
« Je n’ai pas tout reconnu ici. La géographie a profondément changé, les côtes ont reculé de centaines de mètres, certains quartiers ont été engloutis par la mer, raconte Bernard-Henri Lévy. J’ai vu ici les effets désastreux du réchauffement climatique et la grande misère qui l’accompagne. Au camp de réfugiés rohingyas de Cox’s Bazar qui compte plus d’un million de personnes, j’ai aussi vu la vaillance d’hommes et de femmes prêts à aider, à partager le peu qu’ils ont. Une humanité et une dignité d’une immense exemplarité ».
« Être là où peu sont »
Un autre reportage est consacré à l’île de Lesbos et au camp de Moria, avant l’incendie qui l’a ravagé en septembre 2020 dans un chapitre intitulé « The Devil made a Stop at Lesbos » (« Le Diable s’est arrêté à Lesbos »). Un récit poignant sur la situation sanitaire de milliers de réfugiés et le sort particulièrement cruel réservé aux enfants. « Des situations qui vous renvoient au désespoir humain mais où, malgré tout, la flamme de l’humanité brûle encore. »
Consacrant un premier chapitre, « My creed » (« Mes croyances »), à sa carrière et au sens de sa mission, Bernard-Henri Lévy explique ce qui conduit un philosophe et reporter de guerre à aller au bout du monde, à témoigner pour des guerres et des peuples laissés dans l’indifférence générale, revient sur les valeurs encore valides des rêves de l’internationalisme et sur son goût inépuisable de l’aventure.
« Je me bats pour gagner et pour convaincre en permanence, dit-il. L’idée de ce chapitre est de transmettre aux jeunes générations mon expérience, mes croyances, mon goût du voyage et surtout les raisons d’être dans l’action et l’engagement. En Occident, à Los Angeles comme à Paris, des organisations, des syndicats, des partis politiques sont là pour dénoncer et réparer. En revanche, peu nombreux sont ceux qui s’intéressent au sort de Mogadiscio ou du Nigeria avec l’extrême violence exercée par Boko Haram. Être là où peu sont, voilà le rôle d’un intellectuel ».
Sur scène, ils sont huit, quatre musiciens et quatre chanteurs. Ils forment Astéréotypie, un groupe de post-rock français que Laetitia Møller a suivi pendant plusieurs années afin de réaliser le documentaire « L’énergie positive des dieux », présenté à l’Alliance française de Los Angeles le 11 novembre et au Théâtre du Lycée français de San Francisco le 12 novembre. « C’est un film qui montre la collaboration entre des musiciens de la scène expérimentale et des chanteurs et auteurs autistes, résume la réalisatrice. Ce film s’intéresse au processus créatif entre les différents membres du groupe qui, par bien des aspects, se rapproche de l’art brut. »
Même si l’autisme est forcément présent, il n’est pourtant pas l’objet du documentaire. Ce parti pris est très clairement exprimé dans la manière de filmer les membres d’Astéréotypie. « J’ai décidé de les filmer uniquement durant des moments de création, explique Laetitia Møller. En répétition, en écriture, en concert. On ne les voit pas dans leurs familles, par exemple. Sans nier l’autisme, le but est de montrer qu’il n’empêche, en aucun cas, de créer un univers poétique et musical, et c’est d’ailleurs cet aspect de leur histoire que le groupe lui-même met en avant. »
Crédit : Les films du bilboquet
Le groupe Astéréotypie est né au sein d’une structure médico-éducative qui accueille ces jeunes autistes : un des éducateurs, Christophe L’Huillier, est musicien et lance l’idée de faire collaborer des professionnels, dont deux issus du groupe Moriarty, avec ces jeunes. Laetitia Møller les rencontre de manière fortuite, en 2015, lors d’un festival de musique expérimentale à Paris. « J’ai ressenti une émotion très forte en les écoutant, et je n’ai pas perçu tout de suite qu’ils étaient autistes. Ils exprimaient un indicible qui me parlait, et j’ai eu l’impression qu’en parlant d’eux, ils parlaient de nous et de ce qu’on n’arrive pas toujours à exprimer, et ce, en toute liberté. »
Laetitia Møller, journaliste en presse écrite, réalise ici son premier documentaire en format long-métrage, fruit de plus de quatre années de tournage. « C’est un travail de longue haleine qui demande du temps et de l’argent. La rencontre avec le groupe est arrivée au moment où mon désir de documentaire était la plus forte. » Si l’éducateur, à l’origine du groupe, et le directeur de la structure médico-éducative ont accepté la proposition de tournage rapidement, restait à convaincre Stanislas, Kevin, Aurélien et Yohann, les quatre jeunes protagonistes. « Ils n’expriment pas leur accord de la même manière. Aurélien par exemple, parle peu. Il s’exprime plus corporellement, et petit à petit, il s’est rapproché de la caméra, a commencé à jouer avec le cadre, et j’ai senti qu’il était partant. Ce qui leur importait surtout, c’était que le documentaire reste fidèle à leur identité. »
Sur le spectre de l’autisme, tous sont en effet différents, et portent chacun en eux un univers qui leur est propre, et que l’on retrouve au cœur de leur processus créatif. « Tout ce qui nourrit leur imaginaire se retrouve dans leurs textes, souligne la réalisatrice. Yohann par exemple, est passionné par les transports et les présentateurs de télévision. Stanislas connaît par cœur tout ce qui se rapporte aux présidents de la République, aux Citroën C5, aux avions et il est fasciné par les Américains… »
Le film, présenté à Paris en septembre dernier lors du Champs-Élysées Film Festival, qui met en valeur le cinéma indépendant français et américain , a été récompensé par les prix de la Critique et du Jury. Au delà de la symbolique de cette reconnaissance du métier et de la presse, Laetitia Møller se réjouit de l’accueil positif du public, gagné par l’émotion qu’elle avait elle-même ressentie lors de la rencontre avec le groupe.
Aujourd’hui, Astéréotypie continue à exister. Après la sortie de leur premier album, « L’énergie positive des dieux », qui donne son nom au documentaire, le groupe s’apprête à présenter un deuxième opus.
Si Las Vegas est surtout réputée pour ses nombreux casinos et ses spectacles grandioses, la ville possède aussi, depuis une vingtaine d’années, son propre orchestre philharmonique. Pour en assurer le développement et en faire un orchestre de référence aux États-Unis, ses dirigeants ont fait appel à la Française Anne Berquist, une pointure dans le monde feutré de la musique classique.
Originaire de Douai, cette violoncelliste accomplie est une spécialiste reconnue de la musique de chambre. En France, elle a notamment assuré la direction artistique de Disneyland Paris, avant de travailler au théâtre du Châtelet à Paris, puis de diriger les études du Conservatoire national d’Amiens. En 2001, sa carrière a pris un nouveau tournant quand elle a traversé l’Atlantique pour venir s’installer aux États-Unis.
Une longue carrière américaine
« Je me suis installée dans le Michigan, à Kalamazoo, où j’ai été recrutée comme Directrice exécutive du Conseil des arts. Cette petite organisation avait entendu parler de moi. C’est un poste que j’ai beaucoup aimé car, en plus de la gestion du Conseil, j’avais en charge la direction artistique. Pendant sept ans, nous avons pu proposer un programme audacieux et éclectique », se remémore-t-elle.
Après cette première expérience, Anne Berquist a été nommée Présidente et Directrice générale de l’école Ann Arbor, avant de rejoindre la ville de Grand Rapids pour s’occuper de la direction exécutive de l’opéra de la ville. Ici encore, la Française a eu l’occasion d’assurer la programmation artistique de cette institution. Avant de partir pour le Nevada, Anne Berquist a également officié dans une agence de relations publiques.
Las Vegas, une nouvelle étape
À Las Vegas, la Française arrive dans un environnement où tout est à faire car, avec la pandémie de Covid-19, la philharmonie a beaucoup souffert. « C’est l’un des rares orchestres des États-Unis dont 50 % des revenus proviennent de la billetterie. Il n’y a pas vraiment d’autres sources de financement puisqu’il n’y a pas de fonds réguliers, comme c’est le cas ailleurs. Cette organisation avait besoin de quelqu’un qui comprend les enjeux financiers, politiques et artistiques, nécessaires à son développement », assure-t-elle.
La mission de la nouvelle directrice exécutive s’avère passionnante, avec des premiers concerts au Smith Center prévus fin octobre et fin novembre. Les quelque 70 musiciens de l’orchestre se retrouveront enfin, après plus d’un an sans avoir joué en public. Mais au-delà de cette rentrée musicale, Anne Berquist souhaite aller plus loin. « Je suis en train de tout restructurer afin d’étoffer les équipes, explique-t-elle. Et surtout, je m’active pour bénéficier de plus de fonds permanents afin de stabiliser le budget. »
Elle pense aussi à la suite, avec de nombreuses voies à explorer. « Nous entretenons de très bonnes relations avec les hôtels de la ville, il y a sans doute des choses à faire de ce côté-là… Je pense aussi aux écoles et à l’université, où nous pourrions travailler autour de l’éducation musicale ». Anne Berquist ne manque pas d’idées et de projets. « Je me donne 18 mois pour avoir une bonne vision d’ensemble et 36 mois pour développer notre activité, conclut-elle. Mais pour tout dire, je travaille pour les 25 prochaines années ! »