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Anaïs Chabane, la tatoueuse la plus en vue de LA 

Sans les quelques objets de déco posés au sol attendant d’être accrochés, difficile de penser que le studio a ouvert il y a à peine trois mois. Dans les trois salles – l’accueil, le studio photo et l’atelier -, des plantes vertes, des coussins blancs, des sièges en bambou sur des tapis en macramé. Une ambiance très bohème-chic, très zen, rehaussée par la musique douce diffusée en fond. « J’avais vraiment envie de recréer une ambiance spa, d’offrir une vraie expérience. »

Anaïs Chabane n’est pourtant pas à la tête d’un salon de beauté mais d’un salon de tatouage. L’un des plus courus de LA. Ses clients ? Des femmes uniquement, épouses de célébrités telles que Brittany Furlan, la femme de Tommy Lee et Candice brook, l’épouse du joueur de football Leroy Sané, des mannequins influenceuses comme Tina Louise, ou des inconnues fans de son travail, à la popularité grandissante sur Instagram (233.000 abonnés à ce jour), capables de traverser le pays ou de venir du Canada pour un tatouage de l’artiste.

Inspirations marocaines et indiennes

« Je suis spécialisée dans l’ornemental, c’est-à-dire des dessins qui ressemblent à ceux que l’on fait au henné dans les pays arabes, et au mandala, explique l’artiste de 29 ans. Mon inspiration vient de mes origines, je suis marocaine par mon père, et aussi de mes voyages en Inde qui m’ont émerveillée. Je ne fais que ça, rien d’autre, et je suis de plus en plus difficile, je choisis vraiment mes projets. »

© Anaïs Chabane

A l’adolescence, cette Parisienne d’origine, à la voix douce et au sourire généreux, avait plutôt dans l’idée d’apprendre l’art de couvrir les peaux que celui de les teinter. Alors qu’elle est en terminale Couture, ses copains eux rêvent de devenir tatoueurs et s’entraînent après le lycée. Elle finit par essayer. « Ça m’a amusée, et je me suis prise au jeu. » Jusqu’à vouloir changer d’orientation.

Le problème : en 2010, il n’y a pas encore d’écoles de tatouage, et la technique s’apprend via la transmission, de tatoueurs en tatoueurs. Anaïs Chabane cherche mais ne trouve pas de formation accessible. Elle décide donc d’apprendre toute seule. « J’ai regardé des tutos sur Youtube, je demandais des conseils à certains professionnels via Messenger, et je m’entrainais sur des peaux synthétiques dans le salon ou la cuisine de mes parents. Au lieu de 6 à 12 mois, ça m’a pris 2 ans et demi ! Tout est compliqué quand tu commences ! »

© Anaïs Chabane

Son premier tatouage, elle s’en souvient très bien : « une catastrophe ». « C’était un diamant, et on n’imagine pas, mais c’est hyper dur à faire. Je tremblais comme une feuille, j’ai littéralement perdu mes moyens. Heureusement c’était un pote, il ne m’en a pas voulu ! » Le premier tatouage qu’elle se fait faire est lui-aussi raté, « des ailes dans le dos, beaucoup trop grandes, vraiment moches. J’ai été complexée pendant des années, le comble pour une tatoueuse ! Depuis je l’ai fait recouvrir. » Son dos, mais aussi ses jambes, ses bras, ses mains, ses doigts, son ventre, et même son visage. Très peu de peau est exempte de dessins. « Je ne sais même pas combien j’en ai ! Une fois que tu entres dans ce milieu, tu découvres des artistes et tu as envie d’avoir leur œuvre sur toi, alors tu continues. »

De Toulouse à Los Angeles

A 21 ans, après avoir perfectionné sa pratique et gagné en confiance, la jeune tatoueuse ouvre son salon à Toulouse, région où elle avait déménagé quelques années plus tôt avec ses parents. « Je ne réalisais pas ce que je faisais, à l’époque, je trouvais ça normal. Aujourd’hui, quand j’y repense, je me dis que je me suis bien débrouillée. » Très vite, le bouche-à-oreille remplit son salon, sa spécialisation en ornemental la fait connaître, et c’est le succès. Elle travaille beaucoup, et s’offre chaque année des vacances à Los Angeles, ville qui la fait rêver. Jusqu’au jour où elle décide de tout quitter pour s’y installer.

© Anaïs Chabane

Elle travaille à la constitution de son dossier de visa artiste pendant un an, et finit par l’obtenir en 2019. « Quand je suis arrivée il y a 2 ans, je n’avais rien. Il a fallu tout recommencer à zéro. Les débuts ont été compliqués, mais maintenant tout roule. On n’attend plus que la green card de mon mari (un artiste peintre – Starky – occupant l’atelier d’à-côté), et on pourra se lancer dans d’autres projets, comme ouvrir un salon de tatouage plus grand sur Melrose, avec pignon sur rue. Moi par contre, je continuerai à travailler ici. J’adore cet endroit, j’adore mon travail, j’adore ma vie en Californie. » Avec une quinzaine de demandes par jour et un agenda qui affiche complet sur les trois prochains mois, il semblerait que la Californie l’aime aussi.

À Miami, la France rend hommage à Joséphine Baker

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Née aux États-Unis avant d’être naturalisée française, la militante des droits civiques et célèbre meneuse de revue franco-américaine Joséphine Baker entrera au Panthéon le mardi 30 novembre, devenant ainsi la première femme noire à reposer dans ce temple républicain. À cette occasion, le Consulat général de France à Miami organise toute une série d’événements afin de lui rendre hommage.

« C’est une femme qui s’est toujours impliquée pour son pays d’adoption. Aujourd’hui, honorer Joséphine Baker, c’est promouvoir les valeurs de la France et mettre en lumière le parcours extraordinaire d’une personnalité fascinante qui a fait bouger les lignes, notamment à Miami Beach », s’enthousiasme Laurent Gallissot, le Consul général de France à Miami.

Son engagement auprès de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, souvent méconnu, sera notamment évoqué lors d’une conférence virtuelle intitulée « Josephine Baker and the French Resistance: 1940 – 1944 » (mardi 9 novembre à 3pm), à laquelle participeront Laurent Gallissot et Lynare Robbins, la secrétaire du World Affairs Council of Greater Miami, une organisation à but non lucratif offrant des ressources éducatives sur des questions internationales.

L’épopée hors du commun de cette figure emblématique des Années folles, ayant bousculé les conventions et balayé les barrières, est relatée par le documentaire « Joséphine Baker – Première icône noire », réalisé par la chaîne de télévision Arte (vendredi 19 novembre à 4pm). Cette projection virtuelle sera suivie d’une discussion.

Son héritage sera par ailleurs abordé lors d’une conférence en ligne (mardi 23 novembre à 1pm) animée par Kévi Donat, un conférencier ayant créé « Le Paris Noir » afin de proposer des visites guidées de la capitale française et raconter l’histoire de grandes figures noires de la République, tels que l’écrivain James Baldwin ou encore l’essayiste Frantz Fanon.

Point d’orgue de ce mois de célébrations autour de l’entrée de Joséphine Baker au Panthéon, une soirée musicale sera organisée au National Hotel à Miami Beach (dimanche 28 novembre à 8pm). Cette date du 28 novembre vient d’ailleurs d’être proclamée « Joséphine Baker Day » par Dan Gelber, le maire de Miami Beach. Une ville dans laquelle, il y a tout juste 70 ans, la plus résistante des meneuses de revue avait refuser de se produire dans des salles de spectacle où régnait alors la ségrégation raciale.

French Expat : Eileen Lamb (Austin, TX), l’autisme aux États-Unis

Cette semaine, direction Austin au Texas pour rencontrer Eileen Lamb. Si son nom vous rappelle quelque chose, c’est peut-être parce que vous avez lu cet article ou bien écouté l’épisode de Vulgaire avec Marine Baousson consacré à l’autisme sorti en septembre disponible ici.

Parfois on part pour arriver ailleurs, tandis que d’autres fois on part pour quitter. C’est un peu le cas de l’invitée de French Expat le Podcast de cette semaine. Partie en tant que jeune fille au pair pour une année il y a 10 ans, c’est du même endroit, Austin au Texas qu’Eileen Lamb nous parle aujourd’hui. Depuis, elle s’est mariée, est devenue écrivaine et est la maman de deux petits garçons tous deux autistes.

Des premiers doutes au diagnostique de son premier fils en passant par le sien, celui d’Eileen : comment découvre-t-on la raison de sa propre différence à 30 ans ? Se retrouver propulsée dans un nouveau monde, celui de la neuro-diversité aux États-Unis, ça se passe comment ? Aujourd’hui Eileen Lamb œuvre pour faire découvrir l’autisme et briser les tabous autour de cette condition via son blog theautismcafe.org et son compte Instagram @theautismcafe

À la fin de chaque épisode, nos invités nous proposent de découvrir leur ville/pays d’adoption en partageant leur top 3 des choses à faire, voir, sentir ou goûter. Eileen adore sa ville notamment pour sa culture amicale et chaleureuse, sa gastronomie influencée par le Mexique (surtout les breakfast tacos) et son climat très doux toute l’année. Mais pour connaître Austin comme un local, voici ses recommandations :
  • Visiter les bars en extérieur, qui sont comme de grands jardins/champs avec des food trucks et de la musique live tous les jours
  • Parler avec les locaux qui sont tous très chaleureux et conviviaux, faire des événements en grands groupes ou en famille.

Se laisser impressionner par la grandeur des choses : la taille des plats, les fruits et légumes et elle en passe mais Eileen nous confirme bien que « Everything is bigger in Texas » (tout est plus grand/gros au Texas)

Production :

 

My-Bulle Toys, le « JouéClub » de Boca Raton

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Fondée en 2019 en Floride par un couple de Français, la plateforme ludo-éducative My-Bulle Toys était jusqu’à maintenant un site Internet proposant une offre variée de livres et de jeux éducatifs 100% made in France. Désormais, l’enseigne devient également une boutique physique, implantée en plein cœur de Boca Raton.

Livrer l’éducation française à domicile, c’est l’idée de Nicolas Pacaud et de sa femme Fanny, expatriés avec leurs deux enfants en bas âge sous le soleil de Floride depuis plus de cinq ans. « Aux États-Unis, il est pratiquement impossible de trouver des livres et des jeux éducatifs de qualité en français. Nous devons bien souvent demander à nos proches de les glisser dans leurs valises lorsqu’ils viennent nous rendre visite, indique le père de famille originaire de la région parisienne. Nous avons donc voulu créer notre plateforme en ligne afin de répondre au besoin de nombreux expats mais aussi de francophiles ».

Des boutiques à New York et Los Angeles en projet

À l’ère du numérique, les deux entrepreneurs, attachés à la proximité avec leur clientèle ainsi qu’à la vie locale, ont aujourd’hui fait le pari d’ouvrir un point de vente ayant pignon sur rue. « Les boutiques physiques n’ont pas dit leur dernier mot, ni rendu leur dernier souffle, insiste Nicolas Pacaud. Nous avons voulu coupler avec un commerce traditionnel afin de présenter réellement certains produits que les clients peuvent voir, toucher et sentir. Ce qui permet de les valoriser, bien plus qu’avec une simple image sur un site Internet ». 

Des aventures rocambolesques du petit pingouin T’choupi aux fameux cahiers de vacances en passant par l’incontournable Sophie la girafe, le jeune quadra se targue de proposer un catalogue de plus de 900 références différentes, dont un tiers d’ouvrages dans la langue de Molière, le tout sélectionné avec le plus grand soin par sa femme qui est enseignante de français dans une école privée de la région. « Nous privilégions bien évidemment des jeux et des livres à la vocation éducative permettant ainsi de développer la motricité, l’habilité ou encore la concentration des enfants », indique le Français.

​Fiers de partager leur culture et leur affection pour leur pays d’origine, les deux passionnés fourmillent d’idées. « Nous voulons développer notre réseau de points de vente en ouvrant notamment des boutiques dans les grandes villes américaines comme New York et Los Angeles, raconte Nicolas Pacaud. Nous souhaitons également créer nos propres supports pédagogiques à l’image des maisons d’édition françaises spécialisées dans la publication de manuels scolaires et de livres pour la jeunesse ».

La Femme revient en juin 2022 pour une tournée américaine déjantée

Après 3 ans d’absence, La Femme revient en grande pompe aux Etats-Unis. Le groupe pop français survolté montera sur la scène du Black Cat à Washington vendredi 3 juin, du Brooklyn Steel à New York dimanche 5 juin, du Regency Ballroom à San Francisco mercredi 22 juin et du Belasco à Los Angeles vendredi 24 juin, pour présenter son dernier album « Paradigmes ». « Divine créature », « Tu t’en lasses », mais aussi leurs tubes cultes « Sur la planche » et « Où va le monde » devraient enjailler le public.

Avec son univers rétro, la formation à géométrie variable, emmenée par Sacha Got et Marlon Magnée, mélange les genres, entre synthpop, punk et electropop.

Le groupe a été révélé avec son premier opus « Psycho Tropical Berlin », sorti en avril 2013, sacré Disque d’or et Victoire de la Musique. Leur dernière tournée américaine date de 2018, durant laquelle le groupe avait conquis Los Angeles. D’ailleurs, une de leurs chansons, « Pasadena », a été composée sur un piano de la cité des Anges, un soir de Noël, rapporte RFI.

Rejoindre une école de cuisine et d’hôtellerie en France : session d’information gratuite

Après votre scolarité aux États-Unis, choisissez votre future école en France

Du 15 au 19 novembre, French Morning organise un salon en ligne dédié aux étudiants francophones vivant à l’étranger et souhaitant venir -ou revenir- en France pour leurs études supérieures.

Tout au long de la semaine, nous vous proposons de découvrir une vingtaine d’établissements d’études supérieures français, à travers des présentations par catégories : commerce, cuisine et hôtellerie, ingénierie, audiovisuel et design, ou encore sciences politiques et relations internationales.

?  Une session sera dédiée aux écoles de cuisine et d’hôtellerie

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Avec FERRANDI Paris, Fauchon, et Vatel Bordeaux.

Un événement French Morning Media Group.

[Vidéo] L’immigration américaine et la fin des interdictions de voyage dues à la Covid : et maintenant ?

Ron Matten et Arthur Deucher Figueiredo vous donnaient rendez-vous le 2 novembre 2021 pour parler des dernières informations en matière d’immigration américaine, suite à la fin des interdictions de voyage dues à la Covid-19.

Lors de cette session, ils vous ont donné des conseils pratiques sur les mesures que vous devriez prendre maintenant pour augmenter vos chances de succès pour obtenir un visa américain et entrer dans le pays.

Les sujets suivants ont été abordés :

– Sujets brûlants pour les visas de travail et comment développer votre entreprise aux États-Unis
– Dernières nouvelles sur le parrainage familial
– Ce qui est nécessaire pour entrer aux États-Unis
– Situation actuelle dans les consulats américains : quand dois-je commencer à planifier et comment puis-je obtenir un rendez-vous ?
– J’ai été bloqué en dehors des États-Unis : comment puis-je y retourner ?

Visionnez le replay ci-dessus ou directement sur notre page YouTube.

? Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter les intervenants :

Ron Matten : [email protected]
Arthur Deucher Figueiredo : [email protected]

« BOOOM! », le festival BD francophone de la côte Ouest américaine

[Agenda partenaire] BOOOM! est le festival de la BD à ne pas manquer, organisé par Made in France. Parrainé par Jean Bastide, illustrateur de Boule et Bill et d’Idéfix. Personne ne peut résister à son appel. 

Cette année, Pascal Gros, invité vedette, nous promet du rire et de la dérision. Célèbre dessinateur de presse, notamment pour l’hebdomadaire Marianne, il a le don de transmettre des messages forts à travers son crayonné si explicite. Il sera accompagné de Damien Glez, dessinateur de presse franco-burkinabé ou encore de Nadia Khiari et de son célèbre chat Willis from Tunis

Hourra ! Les femmes sont à l’honneur avec Claire Bouilhac, Laetita Coryn, et Sandrine Revel, illustratrice des Chroniques de San Francisco et bien d’autres.

Des ateliers pour les adultes mais également pour les jeunes seront au programme, avec Marguerite Abouet, auteure d’Aya de Yapoungo et d’Akissi. Au rendez-vous aussi Jacques Goldstyn et Julien Paré-Sorel, de quoi réjouir les plus jeunes.

Oh là là ! Mais le jour J approche puisque le festival débutera le 5 novembre et sera 100% en ligne alors vite : on clique et on s’inscrit

Plein de surprises vous attendent ainsi que des expositions itinérantes. 

Scoop ! JUL, scénariste de la bande dessinée Lucky Luke, sera jury du célèbre concours BOOOM! qui a lieu du 11 octobre au 20 novembre. Alors à vos crayons les amis, c’est le moment de montrer votre talent en préparant une planche BD sur le thème « Un cow-boy dans ta ville ». Le concours est en partenariat avec l’EFSAC de Sacramento et Lucky Comics, et s’adresse aux enfants de 7 à 16 ans. 

Made in France est une association à but non lucratif ayant pour mission de promouvoir la culture francophone et la langue française. 

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Note: le contenu “partenaire” n’est pas écrit par la rédaction de French Morning. Il est fourni par ou écrit sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Audiovisuel, Design, Gaming : les études supérieures pour créatifs en France

Après votre scolarité aux États-Unis, choisissez votre future école en France

Du 15 au 19 novembre, French Morning organise un salon en ligne dédié aux étudiants francophones vivant à l’étranger et souhaitant venir -ou revenir- en France pour leurs études.

Tout au long de la semaine, nous vous proposons de découvrir une vingtaine d’établissements d’études supérieures français, à travers des présentations par catégories : commerce, cuisine et hôtellerie, ingénierie, audiovisuel et design, ou encore sciences politiques et relations internationales.

?  Une session sera dédiée aux études pour les créatifs !

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Avec l’EICAR et AD Education.

Un événement French Morning Media Group.

Les Français de l’étranger appelés à raconter leur vécu de la pandémie

« Samedi 14 mars 2020, sur un parking quelque part en Europe. Derniers instants avec mon fils de 2 ans. Les frontières sont totalement bouclées depuis hier, je dois partir maintenant par le dernier avion. » Ces quelques lignes de témoignage anonyme, accompagnées de la photo d’un enfant dans un siège auto, l’image de son père, un emoji triste en guise de visage, se reflétant sur la carrosserie de la voiture, constituent l’un des quelques 220 témoignages déposés en trois semaines sur Histoires de crise.

La plateforme, lancée par l’Institut Covid-19 Ad Memoriam, vise à créer une mémoire collective de la pandémie à partir d’histoires personnelles. « Que se soient des textes, des photos, des vidéos ou de la musique, ce sont toutes des histoires de la crise, précise la fondatrice et présidente de l’institut, l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault. Et la question de la mémoire est centrale. »

Dès mars 2020, lors du premier confinement en France, la spécialiste des crises sanitaires et humanitaires a senti l’urgence, avec plusieurs autres chercheurs, de relever des traces de ce moment singulier. « J’étais totalement consciente que nous allions vivre une rupture anthropologique majeure et qu’il fallait garder la trace de l’expérience de la vie quotidienne en temps de pandémie, explique-t-elle, lors de son passage à New York fin octobre. Nous avons cherché un outil transparent en accès libre, il était important que toutes les histoires soient accessibles à tous plutôt que nous, chercheurs, recevions des témoignages qui ne soient pas partageables. »

Anonyme, “Centre commercial des 4Temps, le 15 mars 2020″/Histoiresdecrise.fr

Il aura fallu une année de développement avec Bayes Impact, l’ONG française connue pour son travail sur le bien commun digital – elle a notamment créé la plateforme Briserlachaine.org d’identification des cas contacts – avant de lancer la plateforme, le 7 octobre dernier. Ces instants de vie sont recueillis de façon anonyme, aucun contact n’est demandé. « Nous sommes très soucieux de la protection de la confidentialité et de l’anonymat des données. Nous ne savions pas si cela allait limiter ce qui pouvait être posté. Or cela n’a rien limité. Des personnes partagent des choses parfois très privées comme des extraits de journaux intimes écrits durant la pandémie. » Le service de modération du site vérifie que rien d’illégal au regard de la loi française n’est posté. « Mais en dehors de cela, la parole est libre »

Des mots de tous les jours, ceux du découragement à l’annonce du premier confinement en France : « j’ai passé ma nuit à pleurer j’ai paniqué »; ceux de retrouvailles heureuses, écrits par une grand-mère le 6 mai 2020, au 51ème jour de confinement : « L‘événement de la journée, c’est que j’ai tenu mes deux petites-filles dans mes bras. Elles et moi étions folles de joie »; les premiers anniversaires en solo, comme celui de « Nico », en avril 2020 : « De manière originale, j’ai fêté ma quarantaine en… quarantaine ! Il n’a pas fallu se laisser abattre, alors mes invités ont participé à la fête… en apéro visio 🙂 ».

A chacun ses doutes, ses remèdes à l’ennui et à la baisse de moral, comme cet anonyme qui s’est fixé « 1 dessin par jour comme une vitamine C ».

Anonyme, mars 2020/Histoiresdecrise.fr

Ces témoignages sont rangés par catégorie : Confinement, Travail, Santé, Humour – on y trouve de quoi sourire comme la « Lettre imaginaire à un ami extra-terrestre lors de la première vague » datée du 3 juin 2020 – Amour, Famille… Et une catégorie particulièrement importante pour Laëtitia Atlani-Duault : Déclic. « C’est quand les gens ont pris conscience que leur vie allait basculer, le moment de rupture, explique l’anthropologue. Un peu comme, ici à NY, pour les attentats du 11 septembre 2001 : chacun se souvient où il était et ce qu’il faisait ce jour-là. » 

Pour l’une, peut-on lire sur Histoires de crise, c’était un soir d’avril 2020, sur le chemin du retour à la maison : « j’étais seule, à vélo, et sur 10 minutes, j’ai croisé 5 ambulances. » Pour une autre, c’était en décembre de cette année-là, quand la crise sanitaire semblait ne plus jamais finir : « Les fêtes de fin d’année ont été bien tristes, l’ambiance était morose. Quelque chose semblait cassé, tout avait perdu son sens. »

Le déconfinement vu par un enfant de 10 ans, avril 2020/Histoiresdecrise.fr

Aujourd’hui, Laëtitia Atlani-Duault, qui a vécu à New York et qui y revient deux à trois fois par an pour enseigner à l’université de Columbia, en appelle aux expatriés français. « Quelles sont les similitudes et les différences dans le vécu de la crise entre les Français de l’étranger et ceux de France métropolitaine ?, se demande la scientifique, curieuse de pouvoir comparer leur rapport au temps et à l’espace avec la séparation des familles. « La question de l’éloignement est propre aux Français de l’étranger. De nombreux couples non mariés ou pacsés ont eu bien du mal à prouver leur lien pour pouvoir se retrouver. Beaucoup ont été séparés », souligne la chercheuse.

Histoires de crise se veut un lieu de mémoire « et non un mémorial numérique, tient à préciser Laëtitia Atlani-Duault. C’est un site tourné vers la vie, vers l’avenir ». La plateforme n’a d’ailleurs pas de date d’expiration car le virus et ses variantes voyagent encore à travers le monde, comme le rappelle ce Français anonyme de Nouvelle Calédonie dans un message déposé récemment sur le site, accompagné d’une photo : « Nous avons vraiment connu la Covid (ici appelé LE Covid) en septembre 2021 ; Soit presque 2 ans après le reste du monde. Nous avons la chance de pouvoir bénéficier de l’expérience mondiale, ainsi le confinement strict aura duré près d’un mois, à la faveur de la vaccination. »

Cet outil pour la recherche doit permettre non seulement de comprendre comment chacun a traversé le temps du covid mais aussi de tirer les leçons de cette expérience pour une meilleure préparation aux crises à venir, qu’elles soient de l’ordre sanitaire ou pas. « On tirera bien tous des leçons de ce covid, peut-on encore lire sur Histoires de crise. Un peu de sagesse et de calme finiront bien par émaner de tout cela. Le covid m’aura pris beaucoup mais je fais le choix qu’il m’apportera aussi. Rien ne doit être vain. » Tenter de répondre à la quête de sens, c’est exactement l’objectif d’un lieu de mémoire collective.

La levée de fonds en question le 4 novembre à la FACC

Comment faire évoluer sa start-up ? C’est le thème de la nouvelle discussion organisée par la Chambre de commerce franco-américaine (FACC) de New York, « Tech Innovators Soirée », le jeudi 4 novembre. La chambre réunira pour une table ronde des investisseurs et des entrepreneurs qui ont réussi à lever des fonds pour leur entreprise.

Le panel sera composé de Pierre-Louis Theron, CEO cofondateur de Streamroot, Murat Aktihanoglu, cofondateur et Managing Partner d’ERA, Shai Tamary, Directeur des programmes chez WEVE Accelerator (anciennement NUMA New York) et Sascha Eder, CEO de NewtonX. Ils partageront leurs expériences pour éviter les pièges de la levée de fonds, convaincre des investisseurs, et, défi que tout jeune créateur d’entreprise doit surmonter, travailler avec différentes sources de capitaux, telles que les amis et la famille, les investisseurs providentiels, les sociétés de capital-risque ou encore les subventions et les prêts du gouvernement.

La table ronde commencera à 6pm. Elle sera suivie d’une séance de questions-réponses. Puis, à 7pm, d’un buffet – avec vin et champagne. Réservations ici. 25$ pour les membres de la FACC, 50$ pour les non-membres.

French Boss, Corentin Macias : « Des lunettes cinq fois moins chères et fabriquées quatre cents fois plus vite ».

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Corentin Macias n’a que 27 ans, mais il a en tête, depuis des années, un trop plein d’idées et d’envies qu’il évacue les unes après les autres en créant. Il donne naissance depuis 2017 à des entreprises qui, sans aucun fil conducteur, fabriquent des objets divers, dans des secteurs divers. Ce jeune entrepreneur peut ainsi parler, avec le même enthousiasme, de lunettes de vue ou de planches de surf… et de bien d’autres choses encore. Avec toujours la même lueur de passion dans l’œil. Et au terme d’une demi-heure de conversation avec lui, on en est encore à se demander quelle va être sa prochaine passion, quel va être son prochain fait d’armes.

Des lunettes en moins de 30 minutes

Son dernier bébé s’appelle Heywear, et sa création même, le choix des partenaires, les implantations géographiques, en disent long sur la philosophie et le caractère de Corentin. Car pour créer cette start-up, le jeune français a fait le double-choix de l’expérience et de l’internationalisation. Son principal associé est un entrepreneur d’expérience, dont le CV s’honore de plusieurs succès ; et cet homme vit aujourd’hui en France. Un océan sépare donc les deux têtes pensantes de Heywear.

L’idée de départ est née d’une simple observation faite par Corentin : aux Etats-Unis, trois personnes sur quatre ont besoin de corrections oculaires. Le concept est novateur, créer des lunettes pour quiconque en moins de 30 minutes tout compris, de l’examen de la vue au choix de la monture. Un choix du « tout en un » bien dans l’air du temps, pour sa simplicité et sa rapidité. Mais un choix qui nécessite, au quotidien, de multiples compétences. Savoir choisir des médecins, aussi bien que des designers ou des commerciaux, fait partie de la compétence de Corentin Macias.

Son expérience personnelle d’homme sur lequel est tombé tout à coup, à l’âge adulte, l’obligation de porter des lunettes, aura été le détonateur de l’aventure. Pour ne pas dire d’un succès qui semble s’annoncer.

Voir l’interview en vidéo:

Ecouter en podcast:

https://www.spreaker.com/user/10781102/pad-audio_23