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Les Américains ont beaucoup bu pendant le confinement, mais les importateurs de vins français souffrent

Le confinement nous a fait tourner la tête, voire même nous a enivré. Pour se rassurer, se consoler ou tout simplement pour oublier, la consommation d’alcools, plus particulièrement de vin, a explosé aux États-Unis. « Le vin est une échappatoire en cette période trouble. Nos clients ont plaisir à parler de vin pour se changer les idées. Nos livraisons sont toujours assurées; nos réseaux de distribution fonctionnent bien, et nous avons en stock les vins que nous proposons sur notre site. Nos envois de “box” de vin aux abonnés s’effectuent également sans problème », assure Jeremy caviste chez Total Wine.

Les Américains ont bu plus d’alcool que d’habitude pendant la pandémie avec une hausse des ventes de vin de plus de 29% entre le 1er mars et le 18 avril (données Nielsen) par rapport à la même période l’an dernier. Cependant l’Amérique a affiché des réactions variées. Dans le cadre du système à trois niveaux État par État, notoirement restrictif, de nombreux États ont montré des signes d’assouplissement de l’accès au vin. Beaucoup ont autorisé, certainement pour la première fois, les ventes par les détaillants au-delà des frontières de l’État. Mais deux d’entre eux – la Pennsylvanie et l’Alabama (historiquement bastions de la prohibition) ont fermé tous les magasins d’alcool appartenant à l’État pendant la crise. Et d’une côte à l’autre, les réactions ne sont pas les mêmes.

Pour Brice Baille, fondateur de Obvious Wines en Californie, la casse a été limitée. Durant les deux derniers mois de confinement, les ventes de son entreprise ont diminué de 30%. « On distribuait 50% de notre marchandise en restaurant (dans 70 établissements de Los Angeles notamment), le reste en boutique et une petite partie en ligne. La fermeture des restaurants nous a beaucoup impactés, résume-t-il. Mais la vente en ligne a compensé les pertes, elle a quadruplé. » Parmi ces commandes internet, 25% proviennent d’acheteurs « réguliers ». Contrairement à ce que l’on pouvait imaginer, les ventes de cépages n’ont pas explosé dans les « liquor store » où est commercialisée la marque. En dehors de la Californie, où elles ont stagné, elles ont augmenté de 20 à 30% dans les autres Etats américains (Colorado, Texas, Floride, Caroline du Nord, Tennessee et Virginie). «Nous ne sommes pas présents dans la grande distribution et les gens cherchaient des vins moins onéreux pour des raisons budgétaires », assure-t-il. Et il a dû faire face à une concurrence : « les distributeurs ont bradé auprès des chaînes les stocks destinés aux restaurants. » En revanche, le groupe, qui importe des vins français, n’a eu aucun souci à s’approvisionner. « C’est plutôt la livraison des commandes en ligne qui a accusé des retards», admet le Français. Il s’interroge désormais sur le futur, sur la réouverture des restaurants, et dans quelle mesure. Sans compter qu’il fait face à de nombreux impayés de la part de ces établissements : « cela représente un risque financier », estime l’entrepreneur, qui a dû se séparer de la moitié de ses salariés. Pour l’heure, il a bénéficié de l’aide PPP (Paycheck Protection Program), mais espère percevoir le EIDL (Economic Injury Disaster Loan) pour remettre l’entreprise à flot.

La situation est d’autant plus difficile que les effets du confinement s’ajoutent à la taxe de 25% imposée sur les vins français par l’administration Trump depuis octobre. « J’importe directement de France pour Obvious Wines. Je paie près de 2 euros de taxe sur une bouteille de Sauternes. » Les petits vignobles de la côte ouest ont quant à eux perdu entre 40 et 60% de leurs ventes pendant le confinement, car ils dépendent largement des revenus liés à leurs salles de dégustation (environ 30%) et du tourisme. Selon Rob McMillan, analyste de l’industrie vinicole du comté de Napa et fondateur de la division des vins de la Silicon Valley Bank, seuls les grands acteurs vinicoles en gros ont tiré leur épingle du jeu et vu leurs ventes auprès des supermarchés bondir de plus de 60%.

A New York, le Gouverneur Andrew Cuomo a lui, placé les magasins de vins et spiritueux sur la liste des commerces jugés « essentiels ». Avec la montée du stress et de l’anxiété, les cocktails virtuels ont supplanté les traditionnels « Happy Hours ». Une décision saluée par Stefan Kalogridis, président de l’association des magasins d’alcool de l’État.  Pour lui, les habitudes culinaires des habitants de la grosse pomme combinées au télétravail mais aussi à l’angoisse de perdre son emploi sont les facteurs de cet engouement pour l’alcool. «D’une bouteille on est passé à plusieurs caisses. Mes clients sont déstabilisés par cette pandémie mais aussi par l’effondrement de l’économie », déclare Evan Cuciniello, associé du magasin Ambassador Wines. Selon la dernière étude réalisée par l’institut de sondage Nielsen, la fermeture des bars et des restaurants a entraîné un changement massif de comportement des consommateurs. Les ventes d’alcools en ligne sont montées en flèche à plus de deux fois celles de l’an dernier, en hausse de 234%.

Au Texas, la fermeture des bars et des restaurants ont entraîné une chute vertigineuse des ventes d’environ 95% en trois mois selon la fédération des viticulteurs. Parallèlement, l’autorisation donnée aux restaurants par le Gouverneur de l’État Greg Abbott, de vendre de l’alcool à emporter en même temps que de la nourriture n’a pas suffi à limiter la casse. A l’inverse, les ventes totales de boissons alcoolisées pour la consommation hors établissement ont augmenté de 24%. Pour Dominique Moran, directeur régional pour la maison Marques et Domaines, spécialisée dans les vins et champagnes français, les ventes ont augmenté de près de 50% auprès des magasins. Un repositionnement du public qui a affecté les prix de ses vins haut de gamme. « Nos cépages français ont été durement touchés en raison de l’annulation de toutes cérémonies religieuses et publiques en cette période de l’année. Les ventes de champagnes ont diminué de 10 à 15%. Les stocks se sont accumulés et nous essayons actuellement de nous associer avec les magasins de luxe et épiceries fines pour avoir une présence sur leur website», commente ce dernier. Et l’avenir ne semble pas rose. Selon lui, environ 25 à 30% des restaurants risquent de ne pas rouvrir et ceux qui pourront ouvrir à nouveau vont perdre 25% de la surface de leur établissement en raison des nouvelles règles imposées. «Les restrictions en restauration vont nous pénaliser et la profession s’attend à perdre probablement 30 à 35% des restaurants qui trouveront que ce nouveau concept n’est pas plausible pour eux. Il ne sera pas rentable pour eux. Ils réduiront leur carte des vins sensiblement, il va donc falloir se battre en tant qu’importateur », renchérit cet expert qui redoute de voir ses distributeurs mettre leurs vendeurs au chômage technique. C’est le cas de la société Southern Glazer Wine and Spirits qui distribue plus de 150 millions de caisses de vins et spiritueux par an sur 44 marchés américains, le Canada et les Caraïbes.

Pour l’industrie du vin, tout dépendra de la reprise du secteur et de la consommation. D’après l’Institut Nielsen, les ventes d’alcool au détail devront augmenter de 22% en volume afin de simplement compenser l’impact des fermetures de bars et restaurants. Reste à parier que les consommateurs soient au rendez-vous.

[Replay] Préparer la réouverture de son entreprise aux États-Unis

Ce jeudi 4 juin, French Morning invitait 3 expertes pour vous conseiller sur la meilleure manière de gérer la réouverture d’une entreprise aux États-Unis dans un contexte de déconfinement.

Retrouvez l’intégralité du webinaire en replay ci-dessus ou directement sur Youtube.

Vous souhaitez aller plus loin ?

Contactez le cabinet Nilson Law Group par téléphone au (212) 687 1155 ou par email à l’adresse info@nilsonlaw.com

MLS : après la menace du lock-out, la saison va reprendre

Bonne nouvelle pour les amateurs de football puisque la MLS va reprendre. En négociation depuis plus de deux mois suite à l’arrêt de la saison, la ligue et le syndicat des joueurs (MLS Players Association) ont trouvé un accord le 3 juin sur une nouvelle convention collective jusqu’en 2025 prenant en compte l’impact économique du Covid-19.

Arrêtée depuis le 12 mars, la MLS a présenté un plan d’économies en avril comprenant une baisse de salaires des joueurs et une renégociation des primes. Ces derniers ont refusé une première baisse de 50%, puis de 20% en mai, comme nous vous l’expliquions ici. Les deux parties se sont finalement mis d’accord sur 7,5%. Ils évitent ainsi un lock-out (grève patronale) qui aurait instauré un gel des salaires et compromis un retour à la compétition.

La MLS n’a pas encore annoncé de date précise de reprise. Mais selon la presse américaine, les 26 équipes de la ligue seraient attendues sur les terrains du complexe Walt Disney World à Orlando d’ici la fin du mois de juin. Les joueurs prendraient part à un tournoi à huit-clos étalé sur six semaines avec quatre poules (trois poules de 6, une poule de 8). Les deux meilleures équipes de chaque poule s’affronteraient ensuite dans des matchs à élimination directe, et les résultats du tournoi compteraient pour la saison régulière.

Beautyque: comment le confinement a poussé deux entrepreneuses à réinventer leur magasin de cosmétiques

Tout était prêt: en un temps record, Sylvie Giret et Sonia Khemiri, co-fondatrices de Beautyque, avaient développé leur concept de magasin de cosmétiques “éthiques”. En mars, elles se préparaient à ouvrir leur boutique à Soho. Mais la Covid-19 surgit et tout tombe à l’eau pour les deux Françaises. “Dans ce genre de situation, on ne peut pas se permettre d’attendre que la situation se rétablisse d’elle même. On devait faire quelques chose, pour répondre aux besoins du secteur mais aussi pour les gens qui se sont engagés avec nous”, raconte Sylvie Giret.

Dans l’instant, Beautyque change de pied et devient un projet 100% digital. Pour nous la Covid-19 a été un moment difficile, comme pour tout le monde, mais d’un point de vue professionnel ça a été un déclencheur d’adaptation et de réinvention” analyse Sylvie Giret. Une réinvention qui passe par l’expérience en 3D, qui permet aux clients de découvrir marques et produits “comme dans un vrai magasin”.

Faire son shopping de chez soi comme en magasin

Mercredi 13 mai, le site est lancé et l’accueil est très chaleureux de la part des internautes. En quelques clics, le visiteur virtuel se retrouve au coeur du magasin Beautyque où il peut y découvrir les rayons exposant différentes marques : Rejucream, For the Biome, Amazing Cosmetics, Snow où encore Sunia K et Skinergies, ces deux dernières créées respectivement par Sonia Khemiri et Sylvie Giret. L’expérience permet aux clients d’avoir accès aux détails du produit, à l’histoire de la marque et d’obtenir les conseils avisés en direct d’un spécialiste Beautyque. On essaie vraiment de coller au maximum à une expérience en magasin” précise Sonia Khemiri. 

“Derrière Beautyque, il y a un fort engagement communautaire” 

Si le magasin “brick and mortar” a cédé la place au 3D, l’ADN du projet reste le même: une offre exclusivement composée de produits de soin de la peau et de beauté de qualité et éthiques. Le magasin propose, pour le moment, 16 marques, certaines connues, d’autres moins, mais toutes riches d’un “fort potentiel”. Les produits proposés sont sélectionnés en fonction de leur composition -pas de produits chimiques-, et leur efficacité. “On ne suit pas les tendances, on essaie de regarder quels sont les produits qui apportent quelque chose de nouveau aux clients” développe Sylvie Giret. Cette ligne directrice a été poussée par un ras-le-bol des clients dans l’utilisation de produits chimiques, comme les lingettes néfastes à l’environnement, quand des alternatives naturelles existent. L’objectif de Beautyque est de donner, aux consommateurs, le goût de s’intéresser à la composition des produits et à l’histoire de la marque qui a sa propre définition de la beauté.

Elles mêmes fondatrices de marques de beauté, Sonia Khemiri et Sylvie Giret sont aussi des militantes d’une beauté “inclusive”. “Votre beauté et celle que vous définissez” disent-elles. Pour transmettre cela, elles développent des événements qui sortent du cercle des produits de beauté, avec par exemple des ateliers sur la nutrition, sur la respiration, le yoga … “On leur donne accès à un volant assez riche et large de tout ce qui touche à la beauté. La beauté c’est une affaire personnelle qui n’a rien à vois avec la tendance” expliquent-elles. 

Toujours savoir se réinventer et s’adapter

La plateforme Beautyque est mise à jour tous les mois afin d’y ajouter de nouvelles options. “En juin, on souhaite que les clients puissent parler par vidéo à un conseiller afin de poser toutes leurs questions comme en magasin”. Autre projet, l’envoie d’échantillons de produits aux clients, directement à leur domicile. “Cela va nous permettre de collecter des informations, comme l’adresse, auxquelles nous n’aurions pas eu accès dans un magasin ordinaire. Cela va alimenter la chaîne marketing, ce qui est intéressant pour les marques”. A partir du 15 juin, des événements (lancement de produits, atelier nutrition …) seront organisés sur le site de Beautyque et permettront aux gens de participer virtuellement. “Ce sera plus performant pour les marques, contrairement à un événement en magasin où on a rarement le temps d’aller et de rester” explique Sylvie Giret.

“L’avenir sera partiellement digital”

La crise aura permis à Beautyque de constituer rapidement une communauté forte de plus de 7000 personnes: “Derrière Beautyque, il y a un fort engagement communautaire qui a été motivé par le Covid-19. La solidarité va nous permettre de passer cette crise” poursuit Sylvie Giret. Si elles comptent bien continuer à développer les expériences digitales, les deux fondatrices n’ont pas pour autant renoncé à ouvrir une boutique dès que la situation économique le permettra. Mais Beautyque en ligne restera au coeur du projet. A l’avenir, les Françaises espèrent que les gens regarderont puis testeront les produits en magasin et achèteront de chez eux.

Le Lycée International de Houston homologué par l’administration française

Après seulement trois ans d’existence, le Lycée International de Houston (LIH) vient de recevoir l’accréditation du ministère de l’Éducation Nationale, du ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères. Elle valide ainsi les programmes académiques de la maternelle et du primaire.

Avec cette reconnaissance, l’établissement scolaire rejoint ainsi le réseau d’écoles françaises gérées par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) à travers le monde. Le Lycée International de Houston devient la quatrième école française à recevoir l’aval des autorités françaises au Texas, aux côtés de l’Awty International School à Houston, la Dallas International School et l’Austin International School. Crée en 2017, l’école privée, qui compte à ce jour environ 130 élèves, propose un cursus bilingue français et anglais et s’inscrit dans une optique d’enseignement multiculturel.

[Replay] Métiers du tourisme, du management et du digital : quelles sont les transformations en cours, et quelle formation choisir ?

Retrouvez ci-dessus l’intégralité de notre webinaire du 3 juin sur les transformations dans les secteurs du tourisme, du management et du digital et les axes de formation à privilégier dans le contexte actuel, avec Sébastien Chantelot et Pascal Capellari d’Excelia Group.

Visualisez le webinaire directement sur YouTube ici.

Téléchargez le support de la présentation ici.

Pour plus d’informations sur le webinaire Accor abordé durant le webinaire, rendez-vous ici.

Ce webinaire vous a intéréssé·e ?

Pour en savoir plus sur le groupe Excelia, vous pouvez envoyer un mail à l’adresse suivante : [email protected]

[Webinaire] Investir dans l’immobilier en Floride

Retrouvez le replay du webinaire ici

Ce vendredi 5 juin, French Morning invite 3 experts à faire le point sur l’attractivité du marché immobilier en Floride et à vous conseiller dans la réalisation de votre investissement.

Au programme notamment, une analyse globale :

– La crise du Covid-19 va-t-elle impacter le marché ?
– Est-ce le moment d’investir ou s’installer à Miami ?

Mais aussi des conseils pratiques et techniques :

– Les différentes étapes juridiques a envisager dans le cadre d’une acquisition
– Les structures d’investissement
– Le bail : les erreurs a ne pas commettre
– Investir en propre ou via une société ?
– Quelle fiscalité attachée ?

Vous aurez l’occasion de poser vos questions en direct.

Vous pouvez également les envoyer à l’avance à notre animateur en utilisant l’adresse mail suivante : [email protected]

[Inscription ici]

Nos experts

Séverine Gianèse-Pittman

Présidente du cabinet d’avocats GIANESE-PITTMAN P.A.

Gilles Danard

Directeur de l’agence immobilière Vaneau Miami

Jean-Philippe Saurat

Associé du cabinet franco-américain d’experts-comptables Massat Consulting Group

[Webinaire] Préparer la réouverture de son entreprise aux États-Unis

Retrouvez le replay du webinaire ici

Rendez-vous jeudi 4 juin pour un webinaire dédié à la réouverture des entreprises aux États-Unis dans un contexte de déconfinement.

Au programme de ce webinaire notamment :

– Quand et comment prendre la décision de réouvrir ?
– Comment gérer la transition ?
– Mesures pour réouvrir : les politiques internes de sécurité

Nos expertes sont des avocates et associées du cabinet The Nilson Law Group, un cabinet new-yorkais spécialisé dans la création, acquisition et représentation de filiales américaines de sociétés étrangères, y compris pour le droit de travail.

Le cabinet conseille ses clients sur les questions quotidiennes concernant les salariés, rédige tous contrats portant sur l’emploi de salariés et autres professionnels, ainsi que les guides du personnel. La plupart de ses clients sont des PMEs francophones avec une filiale ou un groupe aux États-Unis.

Vous aurez l’occasion de leur poser vos questions en direct. Vous pouvez également les envoyer à l’avance à : esaintmartin@frenchmorning.com

[Inscription ici]

Nos expertes

Deborah Nilson

Associée Fondatrice du cabinet Nilson Law Group, PLLC

Ayant 35 ans d’expérience, Deborah Nilson est l’associée fondatrice de Nilson Law Group, PLLC, successeur de Rozan & Nilson qu’elle a cofondé en 1989.

Emily Ayoob

Associée – The Nilson Law Group, PLLC

Emily conseille depuis de nombreuses années des sociétés européennes sur leurs activités commerciales aux Etats-Unis.

Cynthia Martens

Collaboratrice – The Nilson Law Group, PLLC

Cynthia Martens est diplômée de la Fordham University School of Law (2019, Juris Doctor, avec une spécialité en Propriété Intellectuelle et Droit des Médias). Cynthia a commencé sa carrière dans le journalisme : avant de faire ses études de droit à New York, elle était correspondante chez Women’s Wear Daily à Milan. Elle a rejoint le cabinet et en tant que collaboratrice en septembre 2019.

Ce webinaire sera présenté par Emmanuel Saint-Martin, CEO de French Morning Media Group.

Le Club Med rouvre ses portes en Floride

Comme tout le secteur du tourisme, le Club Med a été contraint de fermer la totalité de ses villages de vacances à travers le monde à la mi-mars suite à la crise de la Covid-19. Aujourd’hui, après avoir rouvert plusieurs établissements en Chine, le groupe français mise sur le marché nord-américain. La griffe au trident ouvrira à nouveau les portes de Sandpiper Bay, son site de Port Sainte-Lucie en Floride, le seul aux États-Unis, à partir du vendredi 12 juin. Une réouverture qui s’accompagne de nouveaux protocoles d’hygiène et de sécurité.

Port du masque, désinfectant pour les mains, nettoyage en profondeur et plus fréquent des surfaces ou encore contrôle systématique de température à l’arrivée des clients, sont autant de mesures sanitaires adoptées pour la reprise des activités. « Depuis plus d’un mois, nous sommes à pied d’oeuvre pour former nos équipes à ces nouveaux protocoles qui engendrent forcément un coût additionnel de près de 500.000 dollars, incluant l’équipement mais aussi des postes dédiés comme du personnel d’entretien », explique Sabrina Cendral, directrice générale du marketing et des ventes du Club Med pour la zone nord-américaine. « Nous devons jongler avec de nombreux paramètres mais grâce à notre ramification internationale nous profitons également de notre expérience en Chine, où quatre de nos sites ont rouvert au mois d’avril ».

Après avoir accueilli près de 45.000 clients en 2019 dans ses 307 chambres, le Club Med Sandpiper Bay est autorisé à rouvrir en limitant sa capacité totale à 65%, soit environ 600 personnes par séjour, tout en appliquant le respect de la distanciation sociale. « Nous avons apposé de nombreux marquages au sol, espacé les chaises longues autour de la piscine ou encore utilisé les terrasses afin d’installer les tables des restaurants, énumère Sabrina Cendral. Nous ne sommes pas un hôtel d’une trentaine d’étages disposant d’une multitude de chambres alignées en rang d’oignon ce qui est un véritable avantage en cette période puisque notre village de vacances à faible densité s’étale sur plus de 80 hectares, facilitant ainsi naturellement la distanciation sociale ».

Le Club Med Sandpiper Bay devra par ailleurs adapter ses activités et divertissements afin d’assurer la sécurité de ses clients et de ses 300 employés. « Tout se fera en extérieur et les sports collectifs ainsi que les activités en groupe n’auront plus lieu mais les équipements resteront tout de même à la disposition des familles, à tour de rôle, avec une désinfection entre chaque utilisation, assure Sabrina Cendral. Nous organiserons par ailleurs des événements simultanés, comme un concert de guitare acoustique sur la plage, un spectacle de trapèze volant ou encore un cinéma en plein air, afin que nos clients ne se retrouvent pas tous au même endroit au même moment ».

Fréquenté en moyenne par 85% de vacanciers venant des États-Unis, le Club Med Sandpiper Bay devra, dans un premiers temps, miser plus que jamais sur ce marché domestique. « En attendant que les Européens puissent revenir aux États-Unis, nous espérons que le tourisme de proximité reprendra rapidement, indique Sabrina Cendral. Ce qui est rassurant c’est que nous avons déjà des réservations de croisiéristes qui ont vu leur croisière annulée ou qui souhaitent une expérience tout-inclus différente, au grand air et avec plus d’espace ».

Fondé en 1950 par Gérard Blitz, le Club Med, qui dispose de plus de 70 villages de vacances dans une trentaine de pays, fête cette année ses 70 ans. « Nous aurions pu imaginer de nombreuses célébrations mais nous allons tout simplement mettre en avant notre expertise car durant toutes ces années nous avons été confrontés à un certain nombre de difficultés et de crises, même si celle-ci est inédite, il est important de réussir à maintenir un bon équilibre entre sécurité, convivialité et détente, l’ADN de notre marque ».

[Webinaire] Métiers du tourisme, du management et du digital : quelles sont les transformations en cours, et quelle formation choisir ?

Retrouvez le replay du webinaire ici

Vous ou votre enfant souhaitez effectuer une formation pour vous diriger vers les métiers du tourisme, du management ou du digital ?

Rendez-vous mercredi 3 juin pour un webinaire dédié, avec deux experts d’Excelia Group.

Au programme notamment :

– Quelles spécialisations ou parcours choisir, en fonction des transformations actuelles, dans les formations des grandes écoles ?

– Adaptations des rentrées de septembre 2020 et de janvier 2021 à Excelia Group La Rochelle

– Nouveaux métiers, nouvelles tendances

Vous aurez l’occasion de poser vos questions en direct. Vous pouvez également les envoyer à l’avance à notre présentateur : [email protected]

[Inscription ici]

Nos experts

Sébastien Chantelot, Dr.

Directeur de La Rochelle Business School

Sébastien Chantelot est Directeur de La Rochelle Business School et Vice-Dean en charge des Affaires Académiques d’Excelia Group depuis 2018. Docteur en sciences économiques de l’Université Toulouse 1 Capitole, il a près de 20 ans d’expérience dans l’enseignement supérieur tant en Université qu’au sein de Grandes Écoles de Management en tant qu’enseignant-chercheur, responsable de département académique ou encore en tant que consultant. Il a dirigé pendant 3 ans une autre Grande École de Management française avant de rejoindre La Rochelle.

Pascal Capellari

Directeur des Écoles Spécialisées – Excelia Group

Après une première vie en direction de centre de contacts au sein de deux entreprises leader sur leur marché pendant 10 ans, Pascal Capellari intègre Excelia Group en 2008 pour devenir Directeur des Ecoles Spécialisées en 2019.

Ce webinaire sera présenté par Clément Mercet de French Morning US.

États-Unis, terre d’opportunités et de racisme pour les Français noirs

Quand la vidéo insoutenable de la mort de George Floyd a fait surface sur les réseaux sociaux, mardi 26 mai, l’auteure de livres pour enfants Alice Endamne, Française née de parents gabonais et mariée à un Afro-Américain, s’est dit: “ça recommence“. Installée en Californie depuis 22 ans, où elle est venue faire de la recherche sur les discriminations raciales et sexistes, elle vit depuis longtemps le racisme “institutionnalisé” qui sévit aux États-Unis, en particulier dans les forces de police. La mort de George Floyd ? “Cela va se répéter tant que les mentalités ne changeront pas, affirme-t-elle. Mon mari est scientifique en physique nucléaire. Quand il va à pied au magasin, j’ai toujours peur pour lui !“.

La promesse Obama

Ce sentiment, elle n’est pas la seule à l’avoir parmi les Français.e.s et francophones noir.e.s aux États-Unis. Chez elle, au nord d’Atlanta, Chrystelle Kimoto a eu une conversation avec sa fille de 12 ans-et-demi après la publication de la vidéo montrant l’officier de police blanc agenouillé sur le cou de George Floyd. “Elle m’a demandé: maman, ça peut nous arriver ? Je lui ai répondu que oui, malheureusement“. Arrivée il y a neuf ans, Chrystelle Kimoto a été séduite par la promesse de la présidence Obama. Etouffée par le racisme ordinaire en France, elle s’est installée avec son mari et ses enfants aux Etats-Unis après avoir gagné la loterie de la carte verte.

En 2012, le racisme la rattrape. Trayvon Martin, un garçon noir de 17 ans, est abattu par un vigile volontaire en Floride sans conséquences judiciaires. Un matin, son fils est revenu du jogging avec un “sweat à capuche” évoquant l’apparence de Trayvon Martin le jour de sa mort. “Je lui ai dit qu’il ne pouvait pas faire ça. Ces morts sont tellement récurrentes. C’est compliqué pour les parents. On tue l’innocence et l’insouciance des enfants“, dit-elle. Son garçon atteindra l’âge légal pour conduire (16 ans) fin octobre, mais elle craint de le voir prendre le volant et de risquer d’être interpellé par la police.

“J’ai vécu du racisme, mais cela ne sera jamais le même que celui qu’ils vivent”

En tant que Française noire aux Etats-Unis, Chrystelle Kimoto se sent parfois prise au milieu de dynamiques difficiles à concilier. Aux yeux des Blancs, nombreux dans la communauté française et dans son quartier, elle est noire. Mais cela ne veut pas dire qu’elle s’identifie aux défis de la communauté afro-américaine. Immigrée, elle dit voir les États-Unis comme une terre d’opportunité, là où les Afro-Américains souffrent encore de nombreux maux socio-économiques hérités de l’esclavage, malgré les progrès des années 1960. “Les relations avec les Noirs américains peuvent parfois être complexes car, descendants d’esclaves, certains ont l’impression que les Noirs européens ou d’Afrique ne vivent pas la même chose qu’eux et ne comprennent pas. Je suis noire, française et j’ai vécu du racisme, mais cela ne sera jamais le même que celui qu’ils vivent, explique-t-elle. Pour ma part, j’ai le privilège de susciter la curiosité. Certes, je suis noire mais quand j’ouvre la bouche, on entend mon accent français et on me demande d’où je viens alors qu’une personne noire américaine subit plus de préjugés”. 

Lorsqu’on lui parle au téléphone, dimanche soir, Claude Grunitzky met la dernière main à un article, destiné au site qu’il a créé, True Africa. C’est un article sur l’indignation et la crise nationale qui a saisi le pays depuis la mort de George Floyd. Mais c’est surtout un article sur son expérience personnelle, celle d’un Noir qui vit aux Etats-Unis mais n’y est pas né et n’y a pas grandi. Né au Togo, ayant grandi en France où il a étudié à Sciences Po, le journaliste-entrepreneur est arrivé aux Etats-Unis il y a 22 ans et y a connu le succès, créant le magazine Trace puis le groupe de media éponyme, vendu depuis.

“Quand j’ai quitté la France pour Londres puis New York, c’était notamment parce que je quittais un pays où je n’avais jamais vu un Noir arriver au sommet alors qu’aux Etats-Unis il y avait des Bill Cosby, des Oprah Winfrey, et surtout tout le mouvement hip-hop”. Cette idée de l’Amérique comme terre d’opportunité n’a pas disparu dit-il: “j’ai clairement profité de ces opportunités”, mais elle cohabite avec “un racisme institutionnalisé qui n’est pas de la même nature que celui qu’on peut connaître en France”.

“Je me souviens, dit-il, d’un diner à Paris avec Opal Tometi, l’une des co-fondatrices du mouvement Black Lives Matter il y a quelques années. Ce fut une discussion très compliquée: en gros, elle m’expliquait que je ne pouvais pas comprendre l’expérience afro-américaine totalement car je n’avais pas vécu l’oppression en grandissant ici”. Offensé à l’époque d’être ainsi exclu de l’expérience afro-américaine, il dit repenser ces jours-ci à cette conversation et se dire “qu’elle avait raison: je ne saurai jamais ce que cela signifie de grandir Noir aux Etats-Unis”. S’il a “bien sûr” connu des incidents “clairement motivés par le racisme”, il a été, pense-t-il, beaucoup moins victime du racisme ordinaire que ses amis américains. “Quand je suis arrivé, j’étais identifié comme français avant d’être vu comme noir, mon histoire personnelle transculturelle et cosmopolite m’a clairement donné plus d’opportunités que des gens nés ici et prisonniers du sytème”.

Trump et l’espoir disparu

En 2008, Claude Grunitzky a vécu l’élection de Barack Obama, comme l’avènement d’une ère nouvelle. L’espoir est tel que l’évènement le convainc de prendre alors la nationalité américaine. “Et il y a vraiment eu un état de grâce, dont j’ai profité moi-même. Mais l’injustice économique est plus grande que jamais et c’est qui alimente la colère d’aujourd’hui”. Surtout, dit-il, la différence est que Donald Trump a remplacé Barack Obama à la Maison Blanche. En 2014, lors des manifestations de Ferguson, après la mort de Michael Brown, adolescent noir tué par un policier blanc, il y avait une volonté de dialogue au sommet de l’Etat. “Aujourd’hui, avec Trump et le discours qu’il tient depuis le début, dit Claude Grunitzky, il n’y a aucun volonté de compromis, au contraire. C’est ce qui explique que les émeutes se sont répandues très vite dans tout le pays, alors qu’en 2014 elles avaient limitées à quelques villes”. Le fruit, dit le journaliste, des provocations de Donald Trump, mais aussi de “l’injustice du contrat social, qu’on a dans la crise de la Covid-19, jusque dans les statistiques comme à la Nouvelle Orléans: 30% de la population y est noire, mais les Noirs représentent 70% des morts!”

BNA, une musicienne et mannequin vivant à Brooklyn, est arrivée à New York l’an dernier. Victime de racisme en France, la Franco-Congolaise a eu des différends avec un officier de police blanc aux États-Unis. Mais elle ressent aussi un fossé avec ce que vivent les Afro-Américains dans son entourage. “En tant que Française noire, j’étais hostile à la manière dont ils répondaient aux agressions. Puis, quand j’ai compris leur histoire, j’ai pu mesurer le traumatisme lié à l’héritage de l’esclavage, la prison, les problèmes familiaux, énumère-t-elle. Ils ont vécu des choses que nous n’avons pas vécues. En tant que Français, on a des privilèges”.

Même si elle a subi le racisme de la police à New York, BNA s’estime plus heureuse aux États-Unis qu’en France, où elle se sentait “rabaissée”. Puisant dans son parcours multiculturel, l’artiste vient de sortir un single, Konnichiwa, sur la tolérance et travaille sur un morceau, “Congo”, sur l’instabilité politique dans le pays africain, son autre patrie. “Aux Etats-Unis, les racistes diront ouvertement qu’ils le sont. En France, c’est plus hypocrite”.

Alexis Buisson et Emmanuel Saint-Martin

Émeutes à New York : “Ils ont cassé ma vitrine avant de me voler 50 000$ de bouteilles”

“Il était environ 4h du matin quand huit personnes ont cassé ma vitrine avant de me voler près de 50 000$ de bouteilles”. Eddy Le Garrec est très en colère. Patron d’Empire State of Wine, une cave à vin située dans le Flatiron District (111 W 20th St), le Français s’est réveillé comme beaucoup d’autres propriétaires de commerces de la ville avec la gueule de bois ce lundi 1er juin. “Nos caméras de surveillance ont tout filmé. Ce qui m’a rendu le plus fou, c’est que des policiers étaient sur place, mais ils n’ont pas bougé”, explique Eddy Le Garrec, qui lundi après-midi attendait toujours que la police vienne constater les dégâts dans sa boutique.

Les Etats-Unis sont le théâtre de manifestations antiracistes depuis le 25 mai, date de la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans mort asphyxié par un policier blanc à Minneapolis. A New York, des manifestations pacifiques ont eu lieues en journée samedi et dimanche, avant de laisser place à des émeutes et des pillages la nuit.

Une douzaine de magasins de luxe ont notamment été touchés à SoHo dans la nuit de samedi à dimanche, dont notamment deux français : Louis Vuitton (116 Greene St) et Chanel (139 Spring St). Le Fournil, boulangerie française d’East Village (115 2nd Ave), qui a ouvert il y a quelques mois, a également été “abîmé” samedi soir comme l’a expliqué son propriétaire Jean-François Hébert sur Instagram dimanche. “Je remercie nos voisins pour avoir monté la garde et tenté de protéger la boulangerie”, a-t-il précisé avant d’ajouter que Le Fournil allait rouvrir partiellement lundi.

Inquiet que les pillages continuent cette semaine, Eddy Le Garrec va quant à lui fermer sa cave à vin et la barricader. “Le maire et la police ne font rien. Il faut envoyer l’armée avant de voir les gangs débarquer”. Plus de 250 personnes ont été arrêtées dimanche soir par la police new-yorkaise. Une multitude de vidéo sur les réseaux sociaux montrent l’intervention de la police pendant les pillages :

Lundi matin, le maire Bill de Blasio a par ailleurs annoncé la mise en place d’un couvre-feu de 11h du soir à 5h du matin et le déploiement de 4.000 policiers supplémentaires.