Sous les lustres somptueux d’une salle de conférence de l’University Club of New York, entre les robes, les tailleurs et les cravates – dress code oblige – Elodie Dupuy, sac à dos sur l’épaule, porte un sweat, des leggings et des ballerines.
Cette petite brune de 35 ans se fiche pas mal des apparences, dit-elle très vite avec un sourire facile et malicieux. Elle compte changer le monde. Mais pas en talons hauts. Son arme : Full-In Venture Partners, un fonds d’investissement qu’elle a co-fondé en septembre avec Jess Davis et Eric Tonkyn, tourné vers les oubliés des géants de la finance, notamment les femmes.
Le but : accompagner des start-ups de la tech qui « ont besoin de savoir-faire pour passer de 5 millions de chiffres d’affaires à 50 » et surtout « ramener un peu d’humanité dans quelque chose de très transactionnel, résume Elodie Dupuy, qui compte investir entre 5 et 15 millions de dollars par entreprise. Je considère que l’investissement, c’est un partenariat presque aussi important qu’un mariage. On avance ensemble pendant cinq à dix ans, dans les bons comme dans les mauvais moments, explique la patronne. Il n’y a pas besoin d’être parfait, juste honnête. »
L’honnêteté est d’ailleurs le mantra d’Elodie Dupuy dès le début de sa carrière. La jeune femme née de parents français et élevée à Toledo dans l’Ohio débarque à New York en 2008 pour faire du droit. Parlant couramment sept langues, elle est repérée par la société de capital-risque Insight Venture Partners pour un poste de réceptionniste.
« J’y ai passé un mois et demi et puis j’ai demandé si je pouvais aider à faire quelque chose d’autre, se souvient la polyglotte gymnaste touche-à-tout. J’étais la petite réceptionniste de l’Ohio qui n’avait pas de diplôme Ivy League, ils ont bien rigolé ». Mais ses compétences linguistiques poussent le fonds à miser sur la jeune femme, qui ne tarde pas à faire ses preuves sur les marchés internationaux.
Neuf ans plus tard, Elodie Dupuy devient vice-présidente de la société, qu’elle quitte finalement en automne 2016 pour « une offre qu’on ne pouvait pas refuser » du fonds d’investissement Iconiq Capital. Elle s’envole donc pour San Francisco avec son mari et sa première petite fille. « On s’est posé à une heure du matin et le lendemain à midi, j’avais envie de rentrer à New York », raconte-t-elle, amère.
Entre « la richesse absurde de la tech alors qu’on enjambe des sans-abris dans la rue », « une gestion irresponsable de l’argent » de la part des start-ups et une « culture hypocrite, moralisatrice et dix fois plus sexiste qu’à New York », Elodie Dupuy traverse treize mois pénibles sur la côte ouest, avant de rebrousser chemin, enceinte de sa deuxième petite fille.
A New York, le coup de grâce vient d’une rencontre pour un poste qu’elle briguait. Quinze jours après son accouchement, Elodie Dupuy se présente à un entretien avec son bébé dans les bras. « Ça devait être le 16e ou 17e rendez-vous avec cette entreprise, on avait déjà bien avancé et là, le mec a regardé mon bébé et m’a demandé si j’allais sérieusement reprendre le boulot », s’étrangle l’analyste.
« J’en avais marre d’être vue comme une femme qu’on embauche pour cocher les cases et faire plaisir aux investisseurs », assène-t-elle, en repensant aux entretiens qu’elle a passés à son retour de San Francisco. Elle décide donc de lancer son propre fonds. « J’ai passé six mois à bosser comme une malade. Je mettais ma petite dans un sac kangourou et j’allais à mes rendez-vous avec elle. Dans mon sac à dos, j’avais une poche pour mon ordi et le reste rempli de couches », plaisante l’entrepreneure à l’enthousiasme contagieux.
Car « changer de monde, ça passe aussi par là », selon Elodie Dupuy, qui prône une culture de l’empathie dans son entreprise pour « montrer l’exemple » et insuffler de nouvelles valeurs au monde du travail. « Le but, c’est que les gens soient heureux sans sacrifier leur famille, insiste la cheffe d’entreprise. Par exemple, j’ai tout de suite dit que les anniversaires de mes filles seraient des jours fériés », se targue-t-elle avant de dégainer une photo du dernier gâteau d’anniversaire fait maison. Un chef d’œuvre qui lui a demandé quinze heures de travail. On ne se refait pas.
Elodie Dupuy veut changer la finance (mais en ballerines)
Air France lance sa ligne Paris-Dallas
A l’aube du printemps, Air France a inauguré dimanche 31 mars sa nouvelle ligne aérienne reliant Dallas Fort Worth (DFW) à Paris Charles De Gaulle (CDG). Cette liaison sera la 13e destination aux États-Unis pour la compagnie française et s’opérera sur un Airbus A330 d’une capacité de 224 sièges.
Cette initiative ramène le groupe français à Dallas, dix huit ans après sa première tentative avortée suite aux attaques du 11 septembre 2001. Air France, filiale du groupe Air France-KLM deviendra ainsi le 16e transporteur international au service de DFW. La société française sera en concurrence directe avec American Airlines, dont le centre névralgique est basé à Dallas et qui propose un service quotidien toute l’année sur le Boeing 787 Dreamliner. « Air France réalise 25% de part de marché aux États-Unis dans un domaine très compétitif où les alliances comme British Airways/American Airlines, Lufthansa /United Airlines et les compagnies aériennes à bas coûts sont puissantes. Notre atout majeur est la connexion que nous offrons vers toute l’Europe, l’Asie, l’Inde et l’Afrique », déclare Stéphane Ormand, vice-président et directeur général d’Air France pour les États-Unis. Il annonce qu’Air France ajoutera 10% de sièges supplémentaires entre l’Europe et les États-Unis cet été.
Le choix de renforcer la présence de la compagnie française au Texas n’est pas anodin. “Dallas est la quatrième zone métropolitaine la plus peuplée. L’activité industrielle est en plein essor dans les secteurs de la finance, du médical, de l’aéronautique et de la technologie. DFW est la région numéro un aux États-Unis pour l’investissement en capital et la création d’emplois, souligne le responsable. De plus, 22 sociétés de la liste des fortune 500 ont leur siège social à Dallas, comme Exxon-Mobile et AT&T. Elles s’ajoutent aux 120 compagnies françaises présentes là-bas ». Sans compter les sites touristiques et culturels.
A bord de ce vol, les passagers pourront profiter de nouveaux sièges -transformables en lits plats en classe business- mais aussi de wi-fi et d’un menu étoilé au Michelin. Les vols s’effectueront trois fois par semaine (mercredi, vendredi et dimanche) du 31 mars au 30 juin. Ils s’intensifieront pour la période estivale à 5 vols par semaine (lundi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche), du 1er juillet au 30 septembre. A l’automne, la fréquence des vols sera de nouveau réajustée à trois fois par semaine en raison de la faible demande en hiver.
Au-delà de Dallas, Air France veut continuer à se renforcer au Texas, 10e économie mondiale, avec un possible développement sur Houston, où elle opère déjà des vols. D’autres ouvertures de lignes sont envisageables mais la compagnie aérienne française compte aussi sur son partenariat avec Delta Airlines qui relie Indianapolis, Cincinnati et Raleigh à Paris-Charles De Gaulle.
Agnès Varda et la Californie, une grande histoire d'amour
“Je voudrais qu’on se souvienne de moi comme d’une petite Française déterminée”, plaisantait Agnès Varda, après avoir reçu son Oscar d’honneur à Hollywood, en novembre 2017. Depuis la disparition de la cinéaste, vendredi 29 mars, à l’âge de 90 ans, la presse américaine emploie des qualificatifs beaucoup plus grandiloquents. Le New York Times parle d’une “Grande Dame du cinéma français”, quand le Hollywood Reporter fait l’éloge d’une “pionnière dans la réalisation de films et d’une figure du féminisme”.
“Je me souviens d’un déjeuner avec des critiques cinéma de Los Angeles à la fin des années 90. Pour eux, c’était un personnage culte, emblématique. Son état d’esprit, comme sa liberté de création, fascinaient les Américains”, raconte François Truffart, le directeur du festival de films français de Los Angeles Colcoa, qui l’avait rencontrée lorsqu’il était attaché audiovisuel pour l’Ambassade de France à Tokyo. Il la compare volontiers à “la version féminine de François Truffaut”.
Et cet amour était réciproque. “La ville de Los Angeles m’a énormément inspirée, ses immeubles assez bas, les gens différents… La ville sent le cinéma, donne envie de faire des films”, racontait la cinéaste auteure lors de la présentation de l’exposition “Agnès Varda in Californialand” au musée d’art moderne de la ville (LACMA), fin 2013. Fascinée par ses plages, et notamment Venice Beach et Santa Monica, Agnès Varda réalisa entre 1967 et 1980 six films ayant pour décor la Californie. parmi eux, le court-métrage “Uncle Yanco” (1967) un portrait de son “oncle d’Amérique” Jean Varda, le documentaire sur les manifestations à Oakland liées au procès de Huey P. Newton “Black Panthers” (1968) ou encore “Mur Murs” (1980) sur les fresques murales de la cité des anges. Et ses films font partie des annales locales. “Mon documentaire «Daguerréotypes» – sur les commerçants de la rue Daguerre à Paris – est étudié dans les universités californiennes”, se réjouissait-elle, lors d’une interview.
Los Angeles avait une place particulière dans son coeur. Elle y a effectué une partie de sa carrière dans les années 60 puis à la fin des années 70, aux cotés de son mari, feu le réalisateur Jacques Demy. Cette artiste polyvalente, qui démarra sa vie professionnelle comme photographe et se découvrit plasticienne à 70 ans, s’y était fait de nombreux amis dont Andy Warhol, Jim Morrison et Francis Ford Coppola. “Partout où elle allait, elle développait un carnet d’adresses”, rappelle François Truffart, qui avait aussi le droit aux attentions d’Agnès Varda. “Elle m’avait appelé il y a un an et demi pour savoir comment se passait la préparation de Colcoa.” Ses visites dans la cité des anges étaient régulières, d’autant plus que son fils Mathieu Demy y est installé.
C’est lors de ses nombreux va-et-vient que sa route re-croise celle de Gwenaël Deglise, une étudiante qu’elle avait brièvement rencontrée à Paris. “Elle m’avait parlé de son fils qui vivait à Los Angeles, et de la rétrospective sur son travail que préparait l’American Cinematheque (l’Aero Theatre et l’Egyptian)”, se remémore t-elle. Quelques mois plus tard, Gwenaël Deglise, alors stagiaire pour l’institution, reprend contact avec ce monument du cinéma. Elle devient alors son assistante personnelle, l’aide sur son temps libre quand elle est de passage à L.A. “C'(était) une vraie voyageuse qui aimait Los Angeles”, insiste-t-elle. Plus tard, alors que la réalisatrice prépare “Les plages d’Agnès”, elle s’intéresse particulièrement à l’histoire de cette étudiante parisienne, venue sans argent et sans connaître un mot d’anglais. Se déplaçant sur son vélo rouge, elle enchaînait les petits boulots, et s’occupait d’un petit café sur Wilshire et La Brea où étaient organisées des projections.
Ce “chouette petit café” va nourrir l’imagination d’Agnès Varda. Elle réalise alors le court-métrage “Gwen La Bretonne”, qui ne sera finalement jamais incorporé aux “Plages”, mais présenté à l’Aero Theatre à Los Angeles. “C’était très charmant, un bel hommage”, se souvient Gwenaël Deglise, aujourd’hui directrice des programmes de l’American Cinematheque. Et elle lui a rendu la pareille, vendredi, en affichant sur la devanture de l’Aero Theatre ces quelques mots : “Agnès Varda, 1928 – 2019, We love you”.
La relation entre les deux femmes était telle que la cinéaste est restée fidèle à l’American Cinematheque pour présenter ses films. Une loyauté qu’admire François Truffart qui aimerait, après plusieurs occasions manquées, présenter le dernier film d’Agnès Varda ou un de ses classiques lors de Colcoa 2019.
Malgré sa passion ardente pour les Etats-Unis, cette artiste se considérait toujours comme “un objet culturel cinématique” pour Hollywood. “Contrairement aux blockbusters, mes films n’ont jamais fait d’argent”, ironisait-elle d’ailleurs. Elle racontait à French Morning, il y a un an et demi, être “une réalisatrice à la marge”. “Un film ne doit pas illustrer mais avoir son propre langage.”. Une liberté de ton qui était admirée chez la réalisatrice de la Nouvelle vague.
Mais cette force et cette énergie disparaissaient quand il était question de promotion. Pour la campagne de “Faces, Places”, nommé comme “meilleur documentaire” aux Oscars 2018, JR avait sillonné les Etats-Unis avec une pancarte représentant Agnès Varda. “Je ne veux plus faire partie du système de la distribution”, confiait celle qui se disait “fatiguée” par la promotion. Elle s’était tout de même rendue à Hollywood pour recevoir une dernière preuve de cette histoire d’amour: un Oscar d’honneur en 2017. “Un rêve” qu’elle a accompli.
Le Concours d'éloquence fait son retour à New York
Chaque année, le niveau est élevé. Il n’y a pas de raison pour que la cuvée 2019 échappe à la règle. La cinquième édition du Concours d’éloquence, organisée par les enseignants de Fordham University Hélène Godec et Andrew Clark, aura lieu aux Services culturels de l’Ambassade de France le lundi 8 avril.
Pour ce concours, soutenu fièrement par French Morning notamment, plusieurs étudiants de français issus des universités NYU, Columbia et Fordham devront livrer leur interprétation, en deux minutes et sans notes, des phrases “il faut cultiver notre jardin” (issu de Candide) et “il est interdit d’interdire” (slogan de Mai-68). Les étudiants en quatrième semestre de français plancheront sur la première tandis que l’autre est réservée aux étudiants francophones ou ayant suivi des cours avancés. Ils seront jugés par un jury.
L’entrée est libre et gratuite.
À New York, Thomas Piketty défend "l'ISF à l'américaine"
“Depuis les années 80, les Etats-Unis pensent que le plus d’inégalités il y a, le mieux. C’est l’Ancien régime“. Thomas Piketty a profité d’un passage éclair à New York, jeudi 28 mars, pour défendre la taxation des grandes fortunes américaines.
S’exprimant devant un petit groupe de journalistes après une conférence à guichet fermé à l’université Columbia, l’économiste, auteur du volumineux Le Capital au XXIe siècle, a jugé que les propositions fiscales des candidats démocrates à la primaire étaient une “réaction saine” face au creusement des inégalités de richesse ces dernières décennies aux Etats-Unis.
Il a notamment estimé que la proposition de la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren de taxe sur “les ultra-riches” “allait dans le bon sens“. La démocrate veut prélever un impôt annuel de 2% sur les ménages ayant un patrimoine net compris entre 50 millions et 1 milliard de dollars ainsi qu’une surtaxe de 1% sur les ménages qui sont au-dessus d’un milliard de dollars. “Cela pourrait être plus élevé”, a même dit le Français à propos de cet “ISF à l’américaine, puissance 10“. “Compte-tenu du rythme de croissance du nombre de milliardaires, cela ne va pas être suffisant pour freiner la concentration de richesse“.
Thomas Piketty était à New York pour donner une conférence sur la mondialisation et le creusement des inégalités dans le cadre des “Just Societies Speaker Series” de Columbia. Devant son auditoire, il a expliqué comment les partis de gauche aux Etats-Unis, en France et en Grande-Bretagne ont progressivement délaissé les couches populaires au profit d’électeurs plus diplômés au cours du XXe siècle.
Selon lui, il n’y a pas fatalité: la gauche américaine peut reconquérir cet électorat perdu à Donald Trump à condition d’avoir “une politique de redistribution plus ambitieuse“. “C’est le bon sens”, a-t-il dit, jugeant que la politique de “coupe des impôts progressifs” entamée sous Reagan et poursuivie par Trump était “folle“. “La raison pour laquelle les Etats-Unis ont mené le monde en terme de productivité au XXe siècle n’est pas qu’ils étaient le leader des inégalités, mais parce qu’ils l’étaient sur le plan de l’éducation”.
La montée de l’aile gauche du parti démocrate, qui se décrit comme “socialiste”, “progressiste” ou “démocrate-socialiste”, depuis 2016 aux Etats-Unis et la multiplication des propositions de taxation des grandes fortunes ne le surprennent pas. “On oublie en France que ce sont les Etats-Unis qui ont inventé l’impôt progressif dans les années 20-30 et développé un niveau de taxation très élevé des revenus. Ils ne voulaient pas devenir aussi inégalitaires que l’Europe et pensaient que leur système démocratique ne le supporterait pas, a-t-il rappelé. Ça nous parait fou aujourd’hui, mais c’était l’ambiance de l’époque“.
"Dating": 13 expressions américaines à connaître
Si vous ne savez pas ce qu’est un “booty call” ou l’acronyme “DTR”, cette liste est faite pour vous.
He/she is out of my/your league
Les Américains aiment les métaphores sportives. On comprend facilement le sens de celle-ci, qu’on traduirait par “il/elle ne joue pas dans la même cour que toi/moi”. L’expression fait référence à quelqu’un de supposé plus beau, intelligent, ou cool que vous. Exemple: vous avez repéré cette jolie fille assise au fond du bar et êtes prêt à aller lui parler, mais votre ami, tout en bienveillance, tient à calmer vos ardeurs : “forget it man, she’s out of your league” (oublie mec, vous ne jouez pas dans la même cour).
Cuffing season
Quand il s’agit du “dating”, les Américains ont un mot pour tout. La “cuffing season” est cette période qui s’étend plus ou moins d’octobre à mars où il fait froid, où vous ne sortez pas beaucoup de chez vous, moment idéal pour trouver quelqu’un avec qui passer l’hiver au chaud. Exemple: vous proposez à votre collègue d’aller boire un verre après le travail, mais celle-ci à un autre programme: “not tonight sorry, I’m gonna stay home with my new boyfriend, we’re gonna order food and watch a movie“. (Non pas ce soir, désolé. Je vais rester à la maison avec mon nouveau copain, on va commander à manger et regarder un film). Ce à quoi vous pouvez répondre: “Oh lucky you, you’ve got someone for cuffing season“.
To go on a blind date
Votre soeur vous a organisé un rendez-vous galant avec un(e) ami(e) à elle, que vous ne connaissez ni en noir ni en blanc? “She set you up on a blind date“. On traduirait l’expression en français par “un rendez-vous arrangé”, en insistant sur la notion de saut dans l’inconnu.
Go dutch
Vous avez emmené votre “date” du soir dans un grand restaurant alors que la fin du mois s’avère difficile ? Au moment de l’addition, demandez-lui gentiment: “how about we go dutch for this one ?” (Que penses-tu de partager l’addition ce soir?). Si elle accepte, c’est que c’est pour la vie.
One night stand
“A one night stand” est tout simplement “une aventure d’un soir”. “I had a one night stand with the guy I met at the bar last night“. (J’ai couché avec le mec que j’ai rencontré au bar hier soir).
Fuckbuddy
Le “fuckbuddy” est le “plan-cul” français, une relation basée uniquement sur le sexe. A noter que le terme est utilisé aussi bien par les hommes que par les femmes. “Is it your girlfriend?” (C’est ta copine?). “No, we’re just fuckbuddies“. (Non, c’est juste mon plan-cul).
Booty call
Une expression qu’on traduit littéralement par “l’appel du cul”. Elle fait référence à ce texto ou cet appel imprévu et tardif qu’une fille peut recevoir de la part d’un ancien “fuckbuddy”. Exemple: votre amie: “he texted me Tuesday at midnight just saying: ‘hey, what’s up? What are you doing tonight?’“.(Il m’a écrit mardi à minuit juste pour me dire: “Hey, quoi de neuf? Tu fais quoi ce soir?“. Vous: “Sounds like a booty call to me!“. (On dirait bien qu’il voulait tes fesses).
Meet cute
Le “meet cute” fait référence à cette première rencontre si mignonne et romantique. Exemple: “Did you hear about how Valentin and Paula met? They reached for the same book at the library“. (Tu as su comment Valentin et Paula se sont rencontrés? Ils ont attrapés le même livre à la librairie). “Oh it’s such a perfect meet cute“. (Oh, c’est une rencontre tellement romantique).
To hit it off
Si votre collègue de travail vous explique à quel point son “date” de la veille s’est bien passé, répondez-lui: “sounds like you guys really hit it off“. (On dirait que vous vous êtes vraiment bien entendus). On pourrait remplacer “hit it off” par “get along well”.
DTR
C’est l’un des acronymes les plus surprenants à entendre pour un Français. DTR, “Define The Relationship”, correspond à ce moment crucial où l’on doit définir si on est en relation exclusive avec son partenaire ou non. Exemple: vous appréciez cette fille que vous voyez régulièrement depuis deux mois mais ne savez pas où cela va vous mener. Votre ami américain vous donnera probablement le conseil suivant: “it’s time you DTR“. (c’est le moment de définir avec elle votre relation).
To ghost someone/ to be ghosted
Vous avez rencontré quelqu’un samedi soir et pensiez que ce “date” s’était bien passé, mais le fantôme a encore frappé. “To ghost someone” signifie “faire le mort” en français. Il s’agit de cette tendance fâcheuse que certain(e)s ont à ne plus donner signe de vie du jour au lendemain. Nous sommes lundi et vous n’avez toujours pas de nouvelles de ce garçon rencontré samedi? “Sorry but you got ghosted“. (Désolé mais il t’a zappé ou “ghosté”)
To stand (someone) up
“To stand someone up” signifie “poser un lapin à quelqu’un”. Vous aviez rendez-vous dans un bar à 8pm mais votre partenaire du soir ne s’est jamais présenté? “Then he stood you up“. (Il vous a posé un lapin).
Put a ring on it
Littéralement traduit par “mettre un anneau dessus”, “put a ring on it” signifie “demander en mariage”. Vous vivez le parfait idylle avec votre copine? Alors votre meilleur ami américain vous donnera surement le conseil suivant: “You better put a ring on it!“. (Tu devrais la demander en mariage!) L’expression renvoie à une notion d’urgence.
Pour les expressions américaines à connaître au travail, c’est par ici.
Marco Senghor plaide coupable à San Francisco
“J’étais confus, incertain, et j’avais peur de ce que j’avais fait“. Marco Senghor, propriétaire du populaire restaurant africain de Mission Bissap Baobab, a plaidé coupable, jeudi 28 mars, devant un tribunal de San Francisco. Il est accusé d’avoir menti sur ses documents d’immigration au sujet d’un mariage réalisé il y a près de 20 ans.
“Tout d’abord, quelles que soient les circonstances, j’accepte la complète responsabilité des actes criminels que j’ai commis et je m’excuse et regrette profondément d’avoir fait une fausse déclaration aux autorités et d’avoir violé la loi fédérale“, a-t-il expliqué au juge, comme le rapporte le site local Mission Local.
Ce plaider coupable permet au restaurateur franco-sénégalais, arrêté l’an dernier, de se libérer de deux autres chefs d’inculpation qui lui auraient retiré automatiquement sa nationalité américaine voire valu d’être expulsé du territoire.
Le restaurateur, qui a décidé de fermer Bissap Baobab à la fin du mois d’avril pour peut-être mieux l’ouvrir ailleurs, a reconnu avoir menti en 2009 au moment de demander la citoyenneté américaine. À l’époque, il avait indiqué aux autorités américaines avoir vécu avec une femme entre 1999 et 2003. L’assistant du procureur général a affirmé que l’accusé ne connaissait pas cette personne avant leur mariage et n’a pas eu de contact avec elle après la cérémonie.
Marco Senghor devra attendre août pour être fixé sur son sort.
Le Marché fait son "Festival de Pâques" à San Francisco
Un événement de plus à ajouter à votre agenda pascal. Le Marché, l’espace dédié à l’artisanat français ouvert par la boulangerie Le Marais, organise son “Festival de Pâques” les samedi 30 et dimanche 31 mars. L’événement est gratuit.
Il y en aura pour tous les goûts. Plusieurs artisans et entrepreneurs français de tous bords seront présents: créateurs de vêtements, chocolatiers, jouets pour enfants, accessoires de mode… Deux-cents pièces de prêt-à-porter sélectionnées par Les Parisiennes et issues de marques françaises seront en vente à des prix réduits. Côté restauration, le menu comprend de la raclette, des croque-monsieurs et les pâtisseries-viennoiseries de Le Marais. Les enfants pourront aussi profiter de différentes activités, comme une chasse aux oeufs et de la peinture faciale.
Kévin d'Andréa, un "Top Chef" français se réinvente à Houston
Kévin d’Andréa, finaliste de Top Chef en 2015, a repris en janvier la cuisine du restaurant La Villa à Houston. Ce chef de 27 ans a pour ambition de redonner de la saveur à la cuisine française et de conquérir les Américains avec ses plats méridionaux. “Je suis un perfectionniste. Je veux décomplexer le restaurant français, le rendre accessible à tous”, confie-t-il.
Armé d’un BEP hôtellerie-restauration à 17 ans, il a fait ses classes chez les plus grands cuisiniers de France. Son apprentissage a commencé dans les cuisines de l’hôtel cinq étoiles Belles Rives, à Juan-les-Pins, au côté d’Alain Llorca pendant deux ans. Il se poursuit à Paris à l’hôtel Meurice, où il seconde le grand chef Yannick Alléno, et au Plaza Athénée sous la direction d’Alain Ducasse.
Fort de cette expérience dans ces maisons renommées, Kévin d’Andréa décide de partir à Londres afin de perfectionner son anglais. Il restera un an dans le restaurant de Bob Ricard, “Le Bob Bob Ricard”. Avec ces compétences, il se lance un défi, celui de participer au concours de l’émission culinaire Top Chef. Une aventure humaine qu’il décrit comme très enrichissante, même si la victoire lui échappe en finale. « Ma cuisine, classique et incertaine, a évolué grâce à cela. Je me suis affirmé davantage », conclut-il.
Des projets plein la tête, il se lance et ouvre son premier restaurant, le Mensae, sur les hauteurs de Belleville à Paris, à l’âge de 24 ans. Il y pratique une cuisine française dite “bistronomique” qui lui vaudra d’être désigné meilleur bistrot parisien par le Guide Lebey. En 2016, il reçoit le Prix du Grand Chef de Demain accordé par des journalistes à trois jeunes chefs prometteurs. Mais très vite, il se sent à l’étroit. “La grande cuisine est un domaine réservé en France, je me devais de partir pour m’affranchir“, explique t-il convaincu que l’ailleurs sera moins difficile.
Avec son sac à dos, il part donc aux États-Unis où il rencontre sa femme mais aussi une opportunité, celle de reprendre en main, le restaurant français La Villa à Houston. Succédant au Français Bruno Gallou, qui dirigeait la cuisine depuis l’ouverture en 2018, cil s’associe et modernise l’établissement. “Je fais une cuisine de goûts. Je veux qu’elle soit légère et moderne tout en laissant les parfums du terroir. Pour moi, c’est la Méditerranée”, déclare-t-il.
Il élargit la carte, conscient que la plupart des chefs aujourd’hui pratiquent une cuisine basée sur le produit évolutif. “Bien sûr, le service à la française et l’accueil restent les mêmes. Ce qui change, c’est l’approche des plats et leur conception. Mon restaurant est basé sur la création gastronomique. Une cuisine innovante que j’essaye de réaliser. Je tente d’être avant-gardiste et d’avoir un côté visionnaire de la cuisine”, renchérit-il.
Le nouveau menu le démontre bien : on peut y déguster des raviolis d’escargots avec purée de céleri et émulsion d’aïoli, des mini-poireaux infusés à la vinaigrette à la truffe servis avec des croquettes de porc à l’étouffée ou encore un foie gras de canard poêlé, coings d’ananas, tartinade de figues… Il jure n’utiliser que les produits de saison qu’il met à toutes les sauces. Le chef a même poussé à la perfection jusqu’à offrir une gamme de vins du sud de la France pour accompagner ses plats.
Chantez avec le groupe Pink Martini au Texas
« Je ne veux pas travailler, Je ne veux pas déjeuner, Je veux seulement l’oublier ». Un refrain impossible à oublier, que vous aurez l’occasion de fredonner à nouveau.
Le plus francophone des groupes américains Pink Martini débarque au Texas pour cinq dates à l’occasion d’une tournée à travers le monde. D’Austin à San Antonio, en passant par Austin, découvrez la liste des dates texanes ci-dessous :
-Mardi 9 avril au Paramount Theatre d’Austin à 8pm.
-Mercredi 10 avril au Tobin Center for the Performing Arts à San Antonio à 7:30pm
-Vendredi 12 avril à The Grand 1894 Opera House à Galveston à 8pm.
-Samedi 13 avril à ASU Junell Center à San Angelo à 7:30pm
-Dimanche 14 avril au AT&T Performing Arts Center, Strauss Square à Dallas à 8pm.
Fondé initialement en 1994 par le pianiste Thomas M. Lauderdale et la chanteuse China Forbes, ce groupe inclassable a la particularité de proposer un répertoire musical riche et varié alliant le music-hall, le jazz cubain et les musiques de films.
Très connu pour sa chanson « Sympathique (je ne veux pas travailler) », le groupe a sorti dix album studios et enchaîné les tournées à travers le monde sur près de 25 ans de carrière.
À San Francisco, le dating est un enfer
À l’instar d’innombrables grandes villes, San Francisco n’échappe pas à la fameuse malédiction de l’amour. Selon l’American Census Bureau en décembre 2018, plus de 58% de la population de Fog City est célibataire. Déjà en 2014, la région de San Francisco-San Jose-Sunnyvale-Santa Clara comptait parmi les zones urbaines aux Etats-Unis avec le plus fort ratio d’hommes célibataires employés pour cent jeunes femmes célibataires (25-34 ans). Les chiffres émanent du très sérieux Pew Research Institute.
Pour les habitants de la Baie, rien de surprenant. Entre un emploi du temps bien chargé pour les héros de la tech ou ceux qui cumulent les jobs pour s’en sortir, il ne reste que très peu de temps pour entretenir une romance. Ajoutez à cela un accent bien français et un décalage culturel, les choses deviennent plus compliquées. “C’est très difficile de s’intégrer et de dépasser la barrière culturelle. Si j’ai été chanceuse, ce n’est pas le cas de tout le monde. L’une de mes amies enchaîne les tentatives sur les dating apps et ça n’a jamais abouti à quelque chose de sérieux”, témoigne Aurélie, 27 ans. Avant de rencontrer son mari sur son lieu de travail, elle a essayé elle aussi sans succès les applications de rencontres. “J’ai toujours eu du mal avec la mentalité locale, donc c’était une vraie chance de faire sa rencontre.”
Ce phénomène n’est absolument propre aux Français de la Baie. Plusieurs journalistes ont tenté de l’expliquer ces dernières années. Selon Julia Carrie Wong du journal britannique The Guardian, il s’agit principalement d’un problème économique et démographique. Il y a plus d’hommes que de femmes et la crise du logement est devenue une sorte de tue-l’amour pour ceux qui sont en quête d’intimité. Bref, difficile de s’épanouir sentimentalement et sexuellement quand on vit dans une colocation bien remplie.
Dans un autre article, sur un service local de matchmaking qui facture au moins 25.000 pour aider à trouver l’amour le vrai, la journaliste Nicky Woolf pointe du doigt un dysfonctionnement des rapports sociaux. Les San-franciscains, dont beaucoup appartiennent à l’univers de la technologie, ont quelques difficultés d’interaction. Il est plus naturel pour certains d’entre eux de réfléchir dans leur coin que d’échanger avec leur voisin. Résultat, ils privilégient les applications de rencontres (ou les matchmakers pour les plus riches) pour créer de nouvelles relations.
Évidemment, tout n’est pas tout noir. Il y a bien des Français qui trouvent l’amour dans la Baie. Mais, comme Xavier, 42 ans, ils cherchent plutôt à rencontrer d’autres Français. “Si je suis plus intéressé par des Françaises, je rencontre plus facilement des Américaines pour une question d’exotisme. J’incarne l’inconnu, la nouveauté. Pour cette même raison, je ne suis pas la bonne personne pour une Française s’installant à l’étranger.”
Après avoir été marié pendant neuf ans à une Américaine et créé un foyer totalement anglophone, il souhaiterait bannir de son quotidien les éternelles “lost in translation” et autres incompréhensions linguistiques. Comme beaucoup, il a essayé de trouver sa perle rare via les applications de rencontres. Très vite, il a déchanté. “Avec ces applications, j’ai l’impression d’être au supermarché de l’amour. J’ai toujours détesté la vantardise et malheureusement, on y atteint le summum. Les rares rencontres que j’ai pu faire se sont soldées par une amitié, jamais rien de sérieux.”
Une responsable de l’app de dating OkCupid résume bien la situation dans les colonnes du Washington Post: les professionnels de la Silicon Valley “sont dans le business des solutions rapides et ‘scalable’. Et ce n’est pas a définition de l’amour“.