Le “Grand Débat National” s’invite à Washington. Organisée localement par l’Union des Français de l’Etranger (UFE), l’association Français du monde-ADFE ainsi que les conseillers consulaires de la circonscription de Washington, la réunion aura lieu le mercredi 6 février dans l’amphithéâtre de la Maison française.
Comme les autres rassemblements du Grand Débat en France et à l’étranger, la discussion abordera quatre thèmes: la transition écologique, l’organisation de l’Etat et les services public, démocratie et citoyenneté, fiscalité et dépenses publiques. En plus d’organiser des réunions, les Français de l’étranger peuvent soumettre une contribution sur le site du Grand Débat. Emmanuel Macron a décidé de mettre en place cette initiative en réponse à la crise des “Gilets jaunes”.
Grand Débat National: une réunion à Washington
Après la Californie, le foie gras menacé à New York
Une nouvelle bataille entre opposants et défenseurs du foie gras se prépare à New York. Carlina Rivera, conseillère municipale démocrate de Lower Manhattan, a déposé une proposition de loi visant à interdire la vente de foie gras. Le texte est actuellement en cours d’examen par le conseil municipal. Aucune date de vote n’a été fixée pour le moment.
En cause: le procédé de gavage jugé inhumain et cruel que New York a “toléré” pour “bien trop longtemps, selon l’élue, interrogée par le quotidien The New York Post. Moins d’un pour cent de tous les restaurants new-yorkais en servent. C’est véritablement un bien de luxe“.
Ce n’est pas la première fois que le débat éclate à New York. En 2008, un élu municipal avait demandé au Sénat de l’Etat de légiférer pour interdire la pratique du gavage d’oies et de canards.
La proposition actuelle, qui intervient quelques semaines après l’interdiction du foie gras en Californie, prévoit des amendes allant jusqu’à 1.000 dollars et même un an de prison pour les contrevenants.
De leur côté, les professionnels du foie gras s’activent. Ariane Daguin, PDG et fondatrice de D’Artagnan Foods, fait circuler depuis lundi une lettre à plusieurs restaurateurs new-yorkais et associations de chefs pour les appeler à la mobilisation et protester contre l’accusation de traitement inhumain des animaux. Elle écrit par ailleurs que “toute interdiction ici créera un précédent dangereux pour interdire la consommation de toutes les viandes“.
Mardi matin, elle confiait par téléphone être “un peu moins inquiète” que la veille: “il va y avoir un backlash important de la part des chefs, prédit-elle. Je suis inquiète quand même car New York est un marché important. On s’active et il faut continuer. On a un lobbyiste qui fait ce qu’il faut”.
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Où travailler au calme à Washington ?
Vivre dans une grande ville peut parfois être bruyant pour ceux qui souhaitent travailler ou étudier. Voici une sélection de d’endroits, parfois insolites, où vous pouvez profiter de Washington avec votre ordinateur et vos livres.
Kogod Courtyard
La cour intérieure du National Portrait Gallery est l’un des trésors architecturaux de Washington. Située au cœur de Chinatown, cette immense salle au plafond de verre et d’acier est parfait pour travailler ou étudier. Le toit de verre apporte une lumière naturelle, et même si la salle est souvent bondée par les visiteurs du musée, l’endroit est calme. Le National Portrait Gallery fait également partie des musées gratuits de Washington. Kogod Courtyard in the National Portrait Gallery, 8th St NW & F St NW. Ouvert tous les jours de 11.30am à 7pm.
L’Alliance française de Washington
Située dans le très chic quartier des ambassades, l’Alliance Française est un des seuls endroits de Washington où il est possible de s’asseoir à une table de bistrot parisien, de lire un livre français tout en buvant un café. La petite bibliothèque offre une collection d’ouvrages francophones qu’il est possible d’emprunter en devenant membre de l’Alliance française. C’est aussi l’occasion de papoter ou d’échanger des bons plans avec les Français de passage. Alliance Française de Washington DC, 2142 Wyoming Ave NW. Ouvert du lundi au jeudi entre 9am et 8.30pm, le vendredi de 9 am à 5pm et le samedi de 9am à 4pm. Fermé le dimanche.
The House of the Temple’s library
Abritée à l’intérieur du Scottish Rite of Freemasonry Temple, The House of the Temple’s Library est la bibliothèque publique la plus ancienne de Washington. Aux premiers abords, le grand bâtiment maçonnique est intimidant. Derrière la lourde porte en bois du début du XIXe siècle, le buste de George Washington observe paisiblement les étagères de livres historiques. Une atmosphère unique pour ceux qui veulent travailler dans un silence total. The House of the Temple’s Library, 1733 16th St. NW. Ouvert du lundi au jeudi de 8am à 5pm.
The Potter’s House
Café, librairie, espace de travail… Depuis son ouverture en 1960, The Potter’s House est dédié aux littéraires. Ce café est situé à Adams Morgan, un des quartiers les plus culturels de la capitale. The Potter’s House est également un lieu de rencontre où des artistes peuvent exposer leurs œuvres. Chaque mois, le café reçoit des auteurs qui présentent leur dernier livre. L’endroit parfait si l’on veut travailler tout en rencontrant du monde. The Potter’s House, 1733 16th St. NW. Ouvert tous les jours entre 8am et 8pm.
Un espace de co-working
La ville de Washington recense de nombreux espaces de co-working. Lieux de réseautage par excellence, les bureaux de co-working se sont multipliés en quelques années. Parmi les plus connus, les espaces de travail WeWork sont éparpillés aux quatre coins de la capitale. Ils ne sont pas gratuits. Le co-working permet à ceux qui le veulent d’organiser des événements ou de recréer l’ambiance d’une entreprise. WeWork, 80 M St SE / 641 S St NW / 1440 G St NW / 718 7th St NW / 1875 Connecticut Ave NW, Universal North 10th Floor. Ouvert du lundi au vendredi de 9am à 6pm. Fermé le week-end.
Une soirée "Prix littéraires" à Washington
Ce n’est pas tous les jours qu’une avalanche de prix littéraires s’abat sur Washington. L’association Français du Monde-ADFE organise une table-ronde sur les romans français récompensés en 2018, vendredi 8 février dans la bibliothèque de Rochambeau, The French International School.
Pendant la soirée, des enseignants et des élèves de l’école présenteront cinq ouvrages: Le Lambeau de Philippe Lançon (Prix Fémina), Frères d’Âmes de David Diop (Prix Goncourt des Lycéens), L’hiver du mécontentement de Thomas B. Reverdy (Prix Interallié), Le Sillon de Valérie Manteau (Prix Renaudot) et Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu (Prix Goncourt). La soirée sera animée par Monique Gordy, professeure d’histoire-géographie retraitée. Une réception et une loterie suivront les présentations.
Français du Monde-ADFE Washington vous propose une table ronde sur “Les Prix Littéraires 2018”
Vendredi 8 février 2019 à 19h
9600 Forest Road Bethesda, MD 20814
Éntrée $15; Membres Français du Monde, Bethesda Book Club $10 ; élève, étudiant $0
https://www.eventbrite.com/e/prix-litteraires-2018-tickets-54416336728
Au programme
Le Lambeau, de Philippe Lançon, Prix Fémina, sera présenté par Colette Chantin-Ouahès, agrégée de Lettres Classiques retraitée.
Frères d’Âmes, de David Diop, Prix Goncourt des Lycéens, et L’hiver du mécontentement, de Thomas B. Reverdy, Prix Interallié seront présentés par Anna Bedoya, Román Puente et Milo Soriano, élèves de seconde du Lycée Rochambeau.
Le Sillon, de Valérie Manteau, Prix Renaudot, sera présenté par Amélie Gouyette, Professeur Documentaliste au Lycée Rochambeau.
Leurs enfants après eux, de Nicolas Mathieu, Prix Goncourt, sera présenté par Marianne Canavaggio-Silvéréano, professeur de Lettres au Lycée Rochambeau.
Monique Gordy, Professeur d’Histoire-Géographie retraitée sera la modératrice.
La présentation sera suivie d’une réception et d’une loterie
Les places sont limitées, réservez dès maintenant !
https://www.eventbrite.com/e/prix-litteraires-2018-tickets-54416336728
Meryem Alaoui, une plume de Casablanca, à Stanford
Elle a été finaliste du Goncourt des Lycéens 2018 et nominée au Prix Goncourt. L’auteure marocaine Meryem Alaoui participera à une discussion le mercredi 13 février à Stanford University.
Elle parlera avec la maitre de conférences Marie-Pierre Ulloa de son premier (et plus récent) roman La Vérité sort de la bouche du cheval (The Truth Comes out of the Horse’s Mouth, Gallimard, 2018). Après son succès en France, le livre raconte le voyage d’une prostituée musulmane dans le célèbre marché de Zevaco à Casablanca. Il sera publié en anglais en 2020.
L’évènement est gratuit est ouvert à tous.
SomMailier, le vin français à domicile aux Etats-Unis
(Article partenaire) Savez-vous qu’il y a 27.000 vignobles en France pour environ 10.000 aux Etats-Unis ?
Laurent Yung est arrivé à San Diego avec sa femme Elise et ses trois enfants Gabriel, Benjamin et Eva en 2013.
Fin 2017, il a lancé SomMailier, un club de vins 100% français avec pour mission principale de rendre accessibles des vins exceptionnels, dont les producteurs ne sont pas encore présents sur le marché américain.
Laurent Yung a grandi dans le vignoble de sa famille, dans la région de Bordeaux. Il est issu de cinq générations de vignerons et sa passion pour le vin s’est développée très tôt. Diplômé en marketing international et travaillant dans le monde des affaires pendant de nombreuses années, il a décidé de revenir à ses racines.
Avec son frère Patrick, président de la société de distribution de vins Laplace à Paris, reconnue comme dénicheur de vignerons depuis 1948, date de création de la société, et qui fournit les belles tables Parisiennes (Le Fouquet’s, Pavillon Royale, La Tour Eiffel, Le Scribe, les cartes de vins de grands événements comme Roland Garros et également les tables de direction des plus grands groupes français…), Laurent Yung a souhaité faire venir aux Etats-Unis de nouveaux vins français de très grande qualité encore inconnus outre-Atlantique. La formule est très simple : 6 différents vins (3 rouges et 3 blancs) sont sélectionnés par l’équipe de Laplace à Paris et font le voyage tous les 3 mois entre la France et les Etats Unis.
Les membres de SomMailier peuvent alors choisir de recevoir entre 3 et 6 bouteilles (rouges, blancs ou mixtes) tous les 3 mois et découvrir des vins exceptionnels issus de nos belles régions viticoles françaises.
L’authenticité et la qualité de l’offre ont déjà séduit plus de 500 membres qui ont rejoint SomMailier et autant de personnes qui ont utilisé SomMailier pour envoyer du vin en cadeau à leurs amis, leur famille, leurs collègues, leurs clients et partenaires.
Le milieu du vin fonctionne beaucoup par relations, et si vous voulez avoir accès aux meilleures bouteilles, il vaut mieux faire confiance à des personnes venant de ce milieu, tels que Laurent et Patrick Yung.
Depuis le début de cette aventure, SomMailier a déjà envoyé à ses membres les vins suivants :
Le Margaux de Denis Lurton, le Bourgogne Pinot Noir du domaine Rapet, Le Chateauneuf du Pape de Roque Colombe, un somptueux Riesling sec de la famille Muller en Alsace, un Sauternes de la famille Lamothe.
Chaque région est équitablement représentée en fonction de la taille de son vignoble et les maitres mots de cette aventure familiale sont qualité et originalité ! Le prix par trimestre varie entre $110 pour 3 bouteilles, $209 pour 6 bouteilles et $399 pour 12 bouteilles.
Tous les ingrédients sont réunis pour faire de SomMailier le meilleur club de vins français pour votre plaisir et celui que vous procurerez à vos amis aux Etats-Unis (Français, Américains ou d’autres pays) !
N’hésitez pas à parcourir le site pour en savoir plus sur le club ainsi que sur la famille de Laurent Yung qui est à l’origine de cette belle aventure, et profitez dès aujourd’hui de 25% de réduction sur votre premier envoi en utilisant le code promo frenchmorning25.
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
Les héros américains du Thalys envisagent de s'installer en France
La Marseillaise qui résonne dans l’Alliance française de Sacramento a une signification toute particulière pour Alek Skarlatos, Spencer Stone et Anthony Sadler: les trois amis qui ont déjoué une attaque terroriste dans un train Thalys le 21 août 2015 ont reçu officiellement leur nationalité française des mains d’Emmanuel Lebrun-Damiens, consul de France à San Francisco, jeudi 31 janvier.
Portant fièrement la Légion d’honneur remise par François Hollande quelques jours après l’attentat, ils ont savouré ce moment très symbolique: “Je n’y crois pas, on est vraiment Français!“, s’exclame Spencer Stone auprès de French Morning.
Cette nouvelle citoyenneté n’est pas décernée comme une récompense pour leur héroïsme: les trois amis, originaires de Californie, ont eux-mêmes entamé les démarches de naturalisation il y a environ un an. “En route depuis Amsterdam, le train roulait en France depuis dix minutes quand l’attaque s’est produite. Nous n’étions jamais venus en France auparavant, et bien sûr, nos liens avec ce pays n’ont fait que se renforcer depuis cet événement“, souligne Alek Skarlatos.
Commémorations, tournage du film “Le 15h17 pour Paris”, promotion du film…les voyages entre Sacramento et la France se sont multipliés dans les trois dernières années. “A tel point qu’on se sentait déjà Français avant l’obtention de la citoyenneté“, confie Spencer Stone. “Quand nous avons demandé à Guy Michelier, le consul honoraire de France à Sacramento, si nous pouvions devenir Français, il nous a aidés dans nos démarches et a grandement facilité la procédure: elle ne nous a pris qu’un an, alors que les délais sont habituellement de cinq ans, avec obligation de résidence en France.”
Munis de leur nouveau passeport, Alek Skarlatos et Spencer Stone envisagent de s’installer en France, au moins pour quelques mois: “Première priorité: apprendre le français!“, plaisantent-ils.
Tous deux voient dans l’obtention de nationalité une opportunité de refermer l’épisode du Thalys et de commencer un nouveau chapitre de leur vie. “Les trois dernières années ont été englouties dans l’attentat et l’attention que nos actions ont suscité. Il est temps pour nous de passer à autre chose“, explique Alek Skarlatos. Et Spencer Stone de renchérir: “Je ne veux pas que ma vie soit entièrement dictée par cet événement: nous avons sauvé des vies, y compris les nôtres, mais nous n’avions pas le choix, nous n’avions aucun moyen de nous enfuir de ce train, il fallait passer à l’action. Deux mois après l’attentat, j’ai été poignardé à Sacramento à la sortie d’un bar, j’aurais pu mourir, mais j’ai survécu. Pour moi, c’est un signe fort que j’ai encore beaucoup de choses à vivre.”
Parmi ces projets, la carrière de comédien attire particulièrement Spencer Stone et Alek Skarlatos. En 2017, Clint Eastwood a offert aux héros du Thalys une expérience inespérée en les recrutant pour jouer leurs propres rôles dans “Le 15h17 pour Paris”, une adaptation du livre qu’ils avaient écrit sur l’attentat: “On nous a demandé une semaine seulement avant le début du tournage si vous voulions jouer dans le film. C’était une proposition qu’on ne pouvait pas refuser. Acteur n’est pas notre métier, et l’apprentissage a été difficile, mais comme nous jouions nos propres rôles, le film a gagné en authenticité“, explique Alek Skarlatos. Il a quitté les rangs de la Garde Nationale américaine en 2017, et continue à passer des auditions.
Spencer Stone a également mis entre parenthèses sa carrière militaire dans l’Armée de l’Air, a déménagé à Hollywood et court les castings. “Tout est possible: nous pourrions signer un nouveau contrat avec l’armée, notre double nationalité n’étant pas un frein à cela, ou passer quelques temps en France et essayer de travailler là-bas, pourquoi pas dans l’immobilier.” A 26 ans, les héros du Thalys ont la tête pleine de projets, et reprendre une vie normale en priorité.
On a fait la première Nuit des Idées de San Francisco
Pour sa première édition de la Nuit des Idées, la ville de San Francisco a mis les petits plats dans les grands. Une affiche prometteuse autour de “La ville du futur”, un lieu hors du commun, un staff au point… Succès garanti. L’événement s’est tenu, samedi 2 février, dans la Public Library, rue Larkin, où près de 12.000 personnes étaient attendues pour partager et changer le monde de demain. French Morning faisait partie de ces rêveurs qui sont restés éveillés le temps d’une soirée.
7:05pm : Ouverture des portes et lancement de la Nuit des Idées
Si London Breed, maire de San Francisco, brille par son absence, la foule n’en perd pas pour autant son enthousiasme. Michael Lambert, directeur des bibliothèques de la ville, accueille tout le monde par un “Bienvenue à la bibliothèque municipale de San Francisco”, en français dans le texte, proclame le 2 février “Jour officiel de la Nuit des Idées” et remet le décret a Emmanuel Lebrun-Damiens, consul de France à San Francisco.
Celui-ci est bientôt rejoint sur scène par Mary Wardell Ghirarduzzi, présidente de la commission de la SF Library, Neal Benezra, directeur du SFMOMA, Holly Kernan, rédactrice en chef de KQED, et Mina Kim, de KQED. Tour à tour, ils expliquent l’importance de cet événement dans un contexte politique et démocratiquement difficile. Emmanuel Lebrun Damiens souligne qu’”à l’heure de la montée des populismes et des réponses simplistes apportées à des questions complexes, les avis d’experts sur les grands sujets d’aujourd’hui sont essentiels.”
8:17pm : Quel genre de ville devrait être San Francisco en 2030 ?
Première conférence, mais aussi fermeture officielle des portes pour raison de sécurité. Tant pis pour les retardataires. Pour nous, ce sera le talk sur l’immobilier à San Francisco en 2030. Randy Shaw, de la Tenderloin Housing Clinic, et Gary Kamiya, auteur, s’accordent à dire que la crise immobilière ne pourra prendre fin dans la Bay Area que grâce à une aide fédérale visant la classe moyenne, mais aussi un soutien de la part des companies de la tech qui devraient fournir des logements à leurs employés, et de meilleurs transports en commun.
8:25pm: Resilient city avec KQED: on repassera
La queue fait plus d’un étage: tout le monde veut écouter Michael Krasny faire son émission Forum en direct depuis le sous-sol de la bibliothèque. L’enregistrement durera deux heures, on repassera plus tard.
8:29pm : Teen City, de la poésie et des idées pour la ville de demain
Direction le Mix, un espace dédié aux ados au deuxième étage pour entendre les jeunes de Youth Speaks slammer et déclamer leurs poèmes sur la ville. Le ton est rageur ou plein d’espoir, mais toujours juste. Puis les gagnants du concours Start’Up Lycée organisé par le Lycée Français de San Francisco présentent leurs projets pour améliorer la ville de demain: on y parle sécurité, recyclage et désastres naturels, avec différentes inventions pensées par des lycéens pour répondre à ces challenges du quotidien. Pas de paroles dans le vent, ils nous montrent des solutions concrètes, qu’ils sont prêts à produire demain s’ils le peuvent. Inspirés et inspirants!
9pm : Queer City
C’était l’une des conférences les plus attendues de la soirée et il faut dire qu’elle en valait la peine. Au micro, Aria Sa’id, femme transexuelle noire, partage son quotidien de “marginale” dans la ville de San Francisco. Parfois rejetée, isolée, réduite à la rue, elle ne pourrait rêver d’une autre ville où vivre car San Francisco, c’est aussi la ville de l’acceptation et de la protection pour ceux qui sont différents.
9:20pm: Jaron Lanier joue du khaen et prône un “capitalisme honnête”
Des dreadlocks blondes jusqu’aux fesses, une drôle de flûte a la main, Jaron Lanier fascine et interpelle son auditoire: figure bien connue de la Silicon Valley, à la fois musicien et informaticien, il est considéré comme le père de la réalité virtuelle. Lancé dans un long monologue sur les dérives de la technologie, il proclame que “Google et Facebook contrôlent le cerveau de tout le monde”, et que le niveau de “bullshit” ne fait qu’augmenter. Il prône l’arrêt du partage gratuit d’informations sur Internet: “Vous payez bien pour Netflix, pourquoi pas pour votre moteur de recherche ou vos réseaux sociaux? Vos données seront bien plus en sécurité”. Il marque un point, on va y réfléchir.
9:50 pm: Film City et la programmation éclectique des cinémas de la Bay Area
On a joué des coudes pour parvenir jusqu’au deuxième étage. C’est la fin de “Bionic City”, on y parle de l’avenir des voitures autonomes, et on ne peut en capter que quelques bribes, coincé dans le rayon Q-T des mangas. Pour Film City, pas de quartier, on fonce pour obtenir une place, et entendre parler d’un cinéma qu’on ne connaît pas forcément, comme les films du Chinois Jian Zhangke, ou le cinéma expérimental de Nathaniel Dorsky. Le programme de la Cinematheque de San Francisco est particulièrement intriguant. On va peut-être laisser Netflix de côté et mieux découvrir ce que les salles obscures de San Francisco ont à offrir.
10pm : Working City, 23 étages et quelque 3.600 pas dans la bibliothèque
La fatigue commence à se faire sentir. Le monde n’aide certainement pas. Malgré l’énergie des speakers, on ne retiendra qu’une chose: “le travail dans la Bay Area, ça ne se réduit pas qu’à un seul job et ça, malgré le nombre de milliardaires au m2.”
10:50pm : JR, à des années-lumières
La foule est tellement compacte que les agents de sécurité bloquent les déplacements. Pas moyen de s’approcher de la scène, on se rabat sur les mezzanines, mais l’acoustique ne permet pas d’entendre ce que dit l’artiste. Certains se découragent, et préfèrent partir. Tant mieux, on saisit alors quelques bribes sur la prochaine expo de JR au SFMOMA: “Les Chroniques de San Francisco” est une grande fresque murale, qui rassemble des centaines de San Franciscains pris en photo pendant le mois que l’artiste a passé dans la ville en 2018. Un dernier selfie avec la foule, et JR repart dans l’anonymat de la nuit.
11:47pm: Dominique Crenn, “Food is politics!”
La chef triplement étoilée, tout juste décorée de l’Ordre du Mérite, n’est pas venue pour servir la soupe: “L’humanité est en danger”, “Qui vote ici? Il est temps de dégager ce mec de la Maison blanche!” En conversation avec Rachael Myrow de KQED, elle aborde tour à tour la nécessité de promouvoir des habitudes alimentaires plus respectueuses de l’environnement et son horreur absolue des OGM. “Ça prendra du temps, mais on peut chacun faire un effort: ça commence par apporter votre mug quand vous achetez votre café”. Une suggestion de plus à mettre dans notre boîte à idées.
12:23pm: On discute, on peint, on danse
Et nous, on rentre. La fresque de du collectif 836M est presque terminée devant la bibliothèque. Les couche-tôt se félicitent d’être venus, les passionnés prolongent les discussions et on finira la nuit en musique.
Hélène Labriet et Joanna Valdant
Hausse du salaire minimum à New York: le casse-tête des restaurateurs français
“Le calcul est vite fait. Pour un groupe comme le notre, c’est 450.000$ de dépenses en plus par an”. Laurent Vasseur accuse le coup. Le patron français des boulangeries Financier Pâtisserie fait partie des nombreux entrepreneurs new-yorkais qui ont dû augmenter leurs employés payés au salaire minimum au 31 décembre 2018.
Le gouverneur de l’Etat de New York Andrew Cuomo a adopté un plan de hausse graduelle du “salaire minimum horaire” dans la ville de New York en avril 2016. Celui-ci a connu une première augmentation de 9 à 11$ au 31 décembre 2016, puis est passé à 13$ le 31 décembre 2017 jusqu’à atteindre 15$ fin 2018 pour les entreprises de plus de 10 salariés. Les entreprises de moins de 10 salariés ont subi une hausse de 12 à 13,5$ au 31 décembre 2018 et ont encore un an pour proposer 15$/h à leurs employés. Enfin, les employés payés au “tip” (pourboire) ont vu leur salaire passer de 8,70$/h à 10$/h au 31 décembre 2018.
“Ça pénalise toutes les entreprises, estime Laurent Vasseur. On avait essayé de ne pas augmenter nos prix depuis un an-et-demi malgré les premières hausses de salaire, mais aujourd’hui il va bien falloir absorber ces coûts”. Un avis partagé par Sébastien Muller, directeur des opérations du District, le grand marché français de New York. “Nous n’allons pas augmenter nos prix cette année mais on l’avait fait en 2017 pour anticiper ces hausses du salaire minimum. C’est difficile à supporter pour nous car nous importons beaucoup de produits français de qualité qui sont déjà très taxés”.
“On a une petite structure, avec une clientèle de quartier qu’on veut fidéliser. On a pas d’autres choix que de continuer à croître pour absorber cette augmentation“, souligne pour sa part Clément, un restaurateur qui ne souhaite pas être identifié. Il est à la tête d’un restaurant français de 13 salariés.
Si les trois entrepreneurs français s’accordent à dire que l’augmentation de ce salaire horaire est une bonne nouvelle pour les salariés, ils déplorent un effet boule de neige sur le prix des matières premières. “Le lait et le beurre augmentent parce que nos fournisseurs se retrouvent dans la même situation que nous et doivent revoir leur tarifs”, explique Laurent Vasseur. Clément a constaté dans son restaurant “une hausse de 10% des matières premières depuis un an”. Il ajoute que “le ramassage des poubelles a pris presque 20%”, alors qu’au District, l’entreprise qui effectue le nettoyage a également revu ses tarifs à la hausse.
Ces augmentations des salaires et des charges d’exploitation à New York s’ajoutent à la flambée des loyers, qui poussent certains commerçants à mettre la clé sous la porte. C’est le cas du restaurant Petite Abeille du belge Yves Jadot qui a fermé en octobre 2018 après 15 ans d’activité. “Ça n’avait aucun sens de continuer”, a-t-il confié au site Eater le 11 janvier, après avoir appris que son loyer passerait de 18.000 à 30.000$ par an.
Pour Clément, “beaucoup de restaurants vont continuer à fermer. Ce qui veulent survivre devront raccourcir leurs horaires d’ouverture en supprimant par exemple le service du midi“. Laurent Vasseur réfléchit à ce type de restructuration. “On a déjà réduit le plus possible les heures supplémentaires, mais nos employés se plaignent à juste titre de travailler moins et de ne pas gagner forcément plus d’argent à la fin du mois. On pourrait également alléger nos horaires d’ouverture, et proposer plus de kiosques en libre-service qui viendraient en remplacement de postes de caissière”.
Au District, Sébastien Muller veut miser sur la formation. “La hausse du salaire minimum nous force à être créatif, en misant sur notre capital humain pour augmenter la productivité”. L’entrepreneur français assure comme Clément que son entreprise ne licenciera pas, “quitte à rediriger des éléments actuels sur d’autres missions“. A Financier Pâtisserie, Laurent Vasseur “espère pouvoir garder tout le monde, mais il faudra faire des choix”.
Le Français se laisse “deux à trois mois pour évaluer tous les impacts de cette hausse du salaire minimum”. Une augmentation qui concerne un million de travailleurs à New York, et plus de 17 millions d’Américains avec des hausses mises en place dans 19 Etats et 21 villes américaines.
Une journée à Flushing, le "vrai" Chinatown de New York
Plus grand et plus authentique que celui de Manhattan, le Chinatown de Flushing accueille ni plus ni moins que la plus large communauté chinoise en dehors d’Asie. Situé à Queens au terminus de la ligne 7 du métro, le quartier est à 45 minutes d’Union Square, ou à une trentaine de minutes en taxi. C’est l’endroit idéal pour une escapade dépaysante d’une journée. On vous met en garde: certains commerçants ne parlent pas anglais.
10am: Commencez la journée par une balade sur Main Street. Cette artère principale a des faux airs de Shanghai. La rue grouille de monde à toute heure de la journée et abrite de nombreux commerces en tout genre. Arrêtez vous devant un étal de fruits chinois et goûtez au fruit du dragon, au pomelo ou au fameux durian, un fruit tropical très odorant dont les Chinois raffolent. Les allées du supermarché Chung Fat Supermarket, toujours sur Main Street, valent également le coup d’oeil. Le rayon de la mer est aussi impressionnant que désolant avec ses dizaines de poissons, anguilles, grenouilles ou crabes entassés dans des aquariums minuscules.
11am: Faites une halte un peu plus au nord au Queens Historical Society. Dans ce musée situé dans l’une des plus vieilles demeures encore debout du quartier, les curieux qui veulent découvrir Queens, ses trois siècles d’histoire, sa transformation en “borough” cosmopolite, se sentiront chez eux. La collection du musée comprend des lettres, des daguerréotypes, des peintures et des sculptures qui retracent le quotidien des habitants hier et aujourd’hui. Visible jusqu’en septembre, l’exposition “Erasures” met notamment en valeur la diversité ethnique de ce quartier cosmopolite grâce à des poèmes illustrés.
1pm: Cette pose culturelle vous a ouvert l’appétit ? Direction le Golden Shopping Mall de Main Street, un food hall aux nombreuses échoppes. On vous conseille de déjeuner chez Tianjin Dumpling House. Leurs dumplings fourrés à l’agneau et aux courgettes, 8$ les 12, et les végétariens aux oeufs brouillés, aux nouilles et aux “garlic chives” (sorte de ciboulette chinoise), 6$ les 12, sont à tomber par terre. Spring Shabu-Shabu est une autre option pour un repas typique. Situé dans les étages d’un centre commercial à deux pas de Main Street, ce restaurant sert de la “hot pot”, une fondue chinoise où l’on plonge ses viandes, ses légumes et ses noodles dans un bouillon aromatisée. Comptez environ 20$ par tête le midi.
2:30pm: C’est le moment de digérer en sirotant un “bubble tea”, une boisson taïwanaise à base de thé et de lait, à laquelle on ajoute des boules de tapioca ou de fruit (4-5$). Parmi les bonnes adresses de Flushing: ViVi Bubble Tea, CoCo Fresh Tea & Juice et Gong Cha.
3pm: Pour un expérience vraiment originale, poussez ensuite la porte de Bodhi Meditation sur Fowler Avenue. Cette organisation religieuse organise de nombreux événements de méditation et de prières gratuits et ouverts au public. Lors de notre venue le 12 janvier, 300 fidèles plongés dans un chant hypnotique et répétitif nous invitaient à communier avec eux à la gloire de Buddha.
4pm: Encore quelques pas et vous arriverez au Flushing Meadows Corona Park. Ce grand parc, connu pour la compétition de tennis, fut le site de deux grandes expositions universelles. Il reste encore des vestiges de ces rendez-vous internationaux, dont le fameux Unisphere mais aussi le pavillon principal, qui abrite désormais l’excellent Queens Museum of Art et sa réplique impressionnante de New York.
5:30pm: Pour se remettre de la balade, direction… un rooftop. Oui, il y en a aussi à Flushing. Le Leaf Bar & Lounge est situé au 10ème étage de l’hôtel Hyatt (133-42 39th avenue). Il dispose d’espace couverts très confortables et d’une terrasse qui permet d’admirer, au loin, les gratte-ciel de Manhattan. Ici, dans ce repaire de jeunes asiatiques-américains, on est à mille lieues des échoppes familiales et traditionnelles de Main Street. On sert des cocktails délicieux (13 dollars) et des plats taïwanais raffinés dans une ambiance qui rappelle certains rooftops branchés de Manhattan, la foule en moins. Le happy hour dure de 5 à 8pm. Du rooftop, il est possible d’accéder aux divers restaurants asiatiques du centre commercial One Fulton Square Mall.
Rentrée d'expatriation, Corinne Tisserand face au calme de sa nouvelle vie
Surprise, bonheur, mais aussi déception, désillusion sont des sentiments que connaissent bien celles et ceux que l’on appelle les “impatriés”. Pour son podcast “Moi impat”, French Morning a donc tendu son micro à des Français qui racontent comment ils ont vécu leur retour au pays.
Pour ce 19ème épisode, Corinne Tisserand livre son témoignage. Elle est allemande, mais est mariée à un Français. Sa première expatriation remonte à son plus jeune âge, puisqu’elle quitte son pays natal à 3 ans pour vivre en Asie pendant 14 ans. Quand il a fallu rentrer en Allemagne, tout ne s’est pas bien passé, notamment au lycée, où malgré ses origines, Corinne Tisserand ne se sentait pas chez elle. À 18 ans, elle prend la direction des Etats-Unis. Avant de rencontrer son mari, et de parcourir avec lui plusieurs continents, en passant par le Japon, Milan, Madrid et Rio de Janeiro. Soit plus de 15 ans d’expatriation.
Son second retour au pays en 2017, elle ne l’a pas fait en Allemagne, mais en France, pays d’origine de son époux. Pas simple.
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