Brooks Headley, ça ne vous dit rien ? Mais si, c’est cet ancien chef pâtissier du célèbre restaurant Del Posto, musicien de rock indé et batteur à ses heures perdues. Il a monté un business de burger végétarien modestement appelé Superiority Burger!
La carte est aussi sommaire que le sont la déco et le mobilier (6 places assises seulement). Ici, on va à l’essentiel : la qualité – supérieure- du produit avant tout!
Il faut faire la queue pendant de longues minutes pour mériter le précieux sésame.
Arrivés au comptoir, les initiés commandent, à voix basse, le “secret menu”. Évidemment, on a fait pareil.
Ce menu jalousement gardé donne accès aux créations culinaires originales du chef, qui varient en fonction de ses inspirations du moment. On ne vous en dit pas plus, sinon ce ne serait plus un secret.
Vous avez l’adresse et le mot de passe, à vous de jouer maintenant!
Il faut croire qu’en plus de ses nombreux dons artistiques, Headley a le sens de l’humour. La devise de Superiority Burger est affichée sans complexe : Humilité !
Et dans le coin ?
Si le veggie burger n’est pas votre truc, faites une pause (pipi) chez Hi-Collar, un repaire de hipsters japonais. Les toilettes de ce mini-bar sont dotées, à la japonaise, d’une cuvette chauffée et de jets d’eau tiède télécommandés. Les essayer c’est les adopter!
Pour le lunch, commandez un Omurice accompagné d’un café au siphon et craquez pour leur Matcha Rice Crispy. Le soir, le café se transforme en temple du saké. Kanpaï!
Surprise, bonheur, mais aussi déception, désillusion sont des sentiments que connaissent bien celles et ceux que l’on appelle les “impatriés”. Pour son podcast “Moi impat”, French Morning a donc tendu son micro à des Français qui racontent comment ils ont vécu leur retour au pays.
Pour ce 16ème épisode, Laurence Peltier se confie sur ses trois impatriations, après avoir vécu à New York, Hong Kong et Singapour. Des moments qui restent douloureux, car, explique-t-elle, ces retours n’ont pas été choisis.
L’impatriation la plus difficile reste celle qui a suivi ses 13 ans d’expatriation à Hong Kong. La Française, qui a été salariée d’une multinationale puis entrepreneuse, a eu du mal à se réadapter à la vie parisienne. “Hong Kong était devenue ma maison, j’y ai eu mes deux filles. En plus, quand il a fallu rentrer, c’était sans mon mari”, confie Laure Peltier. Il lui aura fallu six mois pour retrouver un rythme normal, elle qui avait laissé derrière elle, dans cette ville asiatique, un réseau d’amis très proches.
La Française ne souhaite qu’une chose aujourd’hui : repartir sur les chemins de l’expatriation pour découvrir d’autres continents, comme les Amériques. Listen to “Episode 16 : Laurence Peltier” on Spreaker.
Lumière sur Austin. Le Zilker Park va briller de milles feux pour le Austin Trail of Lights, du 10 au 23 décembre.
Comme chaque année, le parc situé au sud de Colorado River s’illumine aux couleurs de Noël grâce à plus de deux millions de lumière suspendues aux arbres et à des structures. 40 exposants animeront ce petit village de Noël. Les visiteurs pourront profiter de concerts, de spectacles de danse, participer à une course à pied et goûter à la cuisine locale.
Plusieurs évènements sont organisés pendant la période, dont six soirées à thème. Pour les plus impatients, une « preview party » donnera le ton le 9 décembre avec des spectacles, une exposition de voitures vintage et la cuisine de plusieurs restaurants locaux. Tous les bénéfices de la soirée seront reversés à la fondation The Trail of Lights pour faire perdurer l’évènement pendant encore de nombreuses années.
Une belle soirée de musique en perspective. La French-American Choir of New York, ensemble de chanteurs amateurs, chantera au Weill Recital Hall de Carnegie Hall samedi 8 décembre.
Le groupe, spécialisé dans un répertoire baroque, classique et opératique peu chanté aux Etats-Unis, se produira en clôture d’une compétition de chant organisée par Southold Opera, une institution de Long Island créée par la cantatrice française Anne-Julia Audray (qui est également la fondatrice de la chorale).
Le concours rassemblera vingt chanteurs professionnels et amateurs de différents niveaux. Ils chanteront devant un jury et le public du Carnegie. La chorale, à laquelle appartient l’auteur de ces lignes, interprétera des morceaux de Verdi, Gounod et Wagner notamment.
C’est une tradition de Noël depuis 1994. La Lighted Boat Parade de Fisherman’s Wharf fait son retour le 14 décembre à temps pour célébrer la saison des Fêtes. Les embarcations de plusieurs clubs nautiques participent à ce défilé lumineux, qui débutera le à Pier 39 à 6pm.
Le cortège flottant ira ensuite vers l’ouest, passant devant Fisherman’s Wharf, Fort Mason et St. Francis Yacht Club. Les embarcations seront décorées de guirlandes lumineuses multicolores pour briller de mille feux (et surtout impressionner plus que le voisin).
Pour cette fin d’année, nous vous proposons de la musique, des lumières, des couleurs, des odeurs. Bref, tout pour vous plonger dans la magie de Noël “made in Houston”. Suivez le guide ! Le classique “Conte de Noël”
“A Christmas Carol” de Charles Dickens est sur les planches de l’Alley Theater pendant tout le mois de décembre. Ce conte intemporel mêlant espoir et rédemption enchante les spectateurs petits et grands depuis sa première édition en 1843, avec les personnages attachants d’Ebenezer Scrooge, Bob Cratchit, Tiny Tim, et les fantômes des Noël du passé, présent et à venir. Alley Theatre, 615 Texas Avenue, Houston, Tx 77002. Site Houston Ballet Nutcracker
Le Houston Ballet retourne officiellement chez lui au Wortham Theatre avec cette joyeuse production de Casse-Noisette de Stanton Welch AM associé à la magnifique partition de Tchaïkovski. Jusqu’au 29 décembre. Wortham Theater Center, 501 Texas Ave, Houston, TX, 77002. Tickets Le Messie de Haendel
Ce Noël, Haendel va vous en mettre plein les oreilles. Le Houston Symphony, le chœur et les solistes invités uniront leurs forces pour faire vivre l’oeuvre du compositeur baroque à Jones Hall, y compris le puissant chœur «Hallelujah». Seulement trois concerts, le 21, le 22 et le 23 décembre, à 8pm. The Jones Hall, 615 Louisiana Street, Houston, TX 77002. Tickets Patinage à Discovery Green
Les Fêtes, c’est aussi le moment de briller sur la glace. Du 6 décembre au 27 janvier, rendez-vous à the Ice à Discovery Green, où un bon chocolat chaud vous attend. Discovery Green, 1500 MCKinney Street, Houston, TX 77010. Ticket $ 10 et location de patins $4. Infos Noël immersif à Bayou Bend
Du 14 décembre au 5 janvier, le domaine de Bayou Bend accueille une expérience de Noël pas comme les autres. Un pont éblouissant vous emmène dans un pays enchanté avec des milliers de lumières et des activités pour tous les âges. Les organisateurs promettent des performances théâtrales, un train miniature, de la neige artificielle et des chants de Noël en live. Bayou Bend Collection and Gardens, 6003 Memorial Drive, Houston, TX77007. Tickets. Animations au Houstonian Hotel
Des centaines de milliers de lumières scintillent dans tout le Houstonian Hotel, alors que des dizaines d’arbres de Noël sont décorés d’ornements, de poinsettias, rubans et guirlandes lumineuses. Dans le hall d’accueil, des animations sont montées par des organisations locales (chorales d’écoles et d’églises, pianistes, sonneurs, instrumentistes…). Les biscuits et le chocolat chaud sont disponibles pour tout le monde, de même que des maisons en pain d’épice de près de deux mètres de hauteur avec 100 kilos de bonbons colorés. Hilton Americas-Houston, 1600 Lamar Street, Houston, TX77010. Gratuite.
Et si vous aimez le pain d’épice, rendez-vous au 10ème concours annuel de réalisation de pain d’épice du Centre d’architecture de Houston. Le 8 décembre dès 10am à Hermann Square. Evénement gratuit.
Les jeunes et l’information, ça fait deux voire trois. Pour rendre les médias plus attrayants auprès de la génération Z (jeunes nés dans les années 2000), trois entrepreneurs français en herbe ont lancé Snipfeed, chatbot n°1 de Facebook Messenger en termes d’utilisateurs aux Etats-Unis en septembre pour ce qui est de la catégorie médias.
Cet agrégateur d’informations permet en effet aux jeunes utilisateurs de consommer l’actualité là où ils passent le plus clair de leur temps – sur les réseaux sociaux et les plateformes de messagerie. Derrière cette idée des plus novatrices se cache un trio de “vingtenaires” français, tout juste diplômés de l’UC Berkeley. C’est dans le cadre d’un cours de master sur la création de start-ups qu’Anas Bouassami (COO & co-fondateur), Pierre-Habté Nouvellon (CTO et co-fondateur) et Redouane Ramdani (CEO et co-fondateur) ont décidé de se lancer.
“Aujourd’hui, le gros problème de cette génération, c’est qu’elle s’intéresse à l’actualité uniquement par le biais des réseaux sociaux, avance Anas Bouassami, ça peut être Snapchat, Instagram, Kik… Pour eux, ce sont des médias fiables. On s’est donc dit qu’il y avait quelque chose à faire.”
Snipfeed adapte ses contenus en fonction des centres d’intérêt de son lecteur. “ On propose de la “Snip” qui correspond aux contenus que vous êtes susceptibles d’aimer sur Facebook. Cela peut être des quiz, des articles sur la mode ou le cinéma, le tout résumé en un titre, une illustration et une info principale… Il y a un vrai effort de cohérence de notre part qui se fait à l’aide de notre outil d’intelligence artificielle”, poursuit Anas Bouassami.
C’est grâce à cette utilisation optimum des fonctionnalités mises à disposition par les réseaux sociaux que Snipfeed a pu être promu par Facebook Messenger il y a deux mois. Pour Anas Bouassami, c’est un vrai atout. “Notre feature avec Messenger nous permet d’avoir une visibilité plus importante. Avec notre chatbot, on arrive à maintenir une audience continue chez les 15-25 ans et parfois même d’avoir de très bonnes surprises. C’est par exemple des jeunes au beau milieu de l’Oklahoma qui se mettent à lire des news du New York Times sur des sujets aussi divers que la Tech, l’Histoire ou la politique.”
Outre ce partenariat avec la société de Mark Zuckerberg, Snipfeed a reçu l’aide de deux accélérateurs locaux : The Refiners dans un premier temps, puis Skydeck. Cela lui a permis d’organiser une première levée de fonds d’une valeur de 200.000 dollars. Prochain objectif, monétiser l’utilisation de Snipfeed en créant du “brand content” et lancer une application indépendante d’ici mi-2019.
Pour cela, le trio recherche activement des investisseurs internationaux, de Paris à San Francisco en passant par la Chine. En diversifiant ses sources de financement, l’agrégateur d’informations augmente ainsi ses chances de s’implanter en dehors des États-Unis, marché principal pour le moment. Si le pays de l’Oncle Sam concentre la majeure partie des consommateurs de Snipfeed, le chatbot commence à se faire connaître dans le milieu universitaire français et aux Philippines, où Facebook reste le leader des réseaux sociaux.
Aux Etats-Unis, les commentateurs peuvent être tentés de comparer les Gilets jaunes à d’autres mouvements spontanés, comme le Tea Party ou Occupy Wall Street. Nés sous Barack Obama, ces deux phénomènes étaient respectivement des réactions à l’ampleur du déficit fédéral et au creusement des inégalités au sein de la société américaine. Ces comparaisons sont-elles justifiées ? Un mouvement similaire aux Gilets jaunes pourrait-il émerger aux Etats-Unis ? Réponse de Julien Talpin, chargé de recherche au CNRS rattaché à l’université de Lille et spécialiste de l’engagement politique au sein des classes populaires en France et aux Etats-Unis. French Morning: La comparaison entre les Gilets jaunes et le Tea Party ou Occupy Wall Street vous parait-elle justifiée ?
Julien Talpin: Il y a des éléments comparables entre le Tea Party et les Gilets jaunes, comme la mobilisation autour d’enjeux fiscaux et la nature horizontale du mouvement, avec une utilisation importante d’internet. On note aussi une forme de défiance à l’égard des corps intermédiaires et des élites. Après, il y a beaucoup de différences. À commencer par la sociologie du mouvement. Si le Tea Party avait une dimension populaire, on y trouvait aussi beaucoup d’individus issus des classes moyennes supérieures.
Deuxième élément de distinction: l’articulation avec les institutions religieuses. Elle était très forte dans le cas du Tea Party, avec l’Eglise évangélique notamment. Du fait de la tradition laïque française et l’absence historique de l’Eglise dans les mobilisations en France, ce lien n’existe pas chez les Gilets jaunes. On a même le sentiment d’un rejet encore plus fort de toute intermédiation chez ces derniers. L’équivalent de l’Eglise évangélique en France aurait pu être les syndicats. Or, on voit une défiance très forte envers eux.
Enfin, le Tea Party était fortement conservateur. Chez les Gilets jaunes, cette dimension n’est pas évidente. Les demandes qui émergent montrent plutôt un ancrage à gauche, autour de la réduction des inégalités et le renforcement des services publics. Dans les deux cas, on critique la taxation, mais en France, c’est pour une demande de meilleurs services publics. Qualifier les Gilets jaunes de mouvement anti-fiscal serait faux. Le mouvement vise plutôt à une meilleure justice fiscale.
Quant à Occupy Wall Street, le lien est encore moins évident qu’avec le Tea Party car les “Occupy” étaient plutôt issus des classes intellectuelles supérieures de gauche. Mais dans les deux cas, il y a une aspiration démocratique horizontale très forte, un refus de tout chef. C’est intéressant de voir que certains conservateurs américains comme Charlie Kirk utilisent les Gilets jaunes pour défendre leurs idées alors que le mouvement n’est pas, comme vous le disiez, anti-socialiste ou anti-fiscal…
C’est peut-être parce que le mouvement des Gilets jaunes a été présenté au départ comme quelque chose d’anti-fiscal. La gauche française était elle-même assez méfiante. Au fur-et-à-mesure, cela a changé. Eric Brunet, journaliste libéral de RMC Info, était au début très pro-Gilets jaunes. Mais il s’en est éloigné car il s’est aperçu que cela ne correspondait pas à ses idées. Le succès de candidats ouvertement socialistes aux élections américaines montre le refus croissant des inégalités sociales aux US. Est-ce que les Gilets jaunes pourraient s’exporter aux Etats-Unis ?
J’ai lu une interview récente de Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, qui parlait d’une transformation de l’algorithme pour mettre en avant les groupes Facebook. Il justifiait cela par une volonté de reconnection avec la vie publique, notamment dans les espaces ruraux et périurbains. Cela a joué un rôle dans la mobilisation des Gilets jaunes, qui a vu le jour d’abord dans des groupes Facebook. Ces facteurs techniques pourraient contribuer à ce qu’un mouvement similaire voit le jour aux Etats-Unis.
Il y a aussi une dimension structurelle comparable: un profond sentiment d’injustice chez les classes populaires en France et aux Etats-Unis et plus largement dans le reste du monde. Celui-ci s’incarne de différentes manières selon les pays (Podemos en Espagne, 5 étoiles en Italie…).
Malgré tout, les contextes sont très différents. Il y aussi un rapport différent à la mobilisation collective. En France, les Gilets jaunes ne sont pas issus des fractions les plus dépolitisées des classes populaires. Ce sont des Français qui votent, notamment pour le Front National, ou qui s’abstiennent. Mais ils ne sont pas dépolitisés. A ce titre, il est intéressant de noter que les banlieues, où la défiance envers l’action collective est plus forte, sont absentes du mouvement.
L’acculturation par la protestation collective héritée du mouvement ouvrier et qui existe encore chez une partie des classes populaires françaises fait que ce genre de manifestation est possible en France. Aux Etats-Unis, l’histoire du mouvement ouvrier est différente. Le sentiment d’injustice ne se manifeste pas par une action collective, mais plutôt dans les urnes, comme l’ont montré les succès électoraux pour la gauche du parti démocrate aux élections de mi-mandat. Que peuvent apprendre les Gilets jaunes de mouvements comme Occupy Wall Street ou le Tea Party pour faire porter leur message ?
Ces deux mouvements montrent qu’une forme d’organisation plus forte est nécessaire pour peser politiquement. La spontanéité et l’absence d’organisation ne sont pas viables à moyen terme. Cela a été l’une des limites attribuées à Occupy Wall Street et Nuit Debout, dont les revendications sont restées en bonne partie lettre morte. Les Gilets jaunes le réalisent progressivement et commence à s’organiser : il y a des porte-paroles, des assemblées générales et populaires… Cependant, on peut dire que le Tea Party et Occupy ont eu un impact électoral malgré l’absence de structures. Le succès de Bernie Sanders en 2016 fait écho à Occupy. Et la dilution du Tea Party après son rattachement au Parti républicain n’a pas empêché Donald Trump d’être élu président.
La Compagnie s’envole pour Nice. Après sa liaison historique New York-Paris, la compagnie aérienne de business low cost lancera au printemps prochain un vol direct entre la Grosse Pomme et Nice, profitant du renforcement de sa flotte avec l’arrivée prochaine de son premier Airbus 321neo. Le premier décollage est prévu le 5 mai 2019. Les billets sont en vente.
“On s’est demandé comment on pouvait utiliser au mieux cette capacité supplémentaire. On a regardé différents points en province. Nice était une évidence compte-tenu de la demande globale entre New York et Nice“, explique Jean-Charles Perino, directeur marketing et co-fondateur de La Compagnie. Selon lui, le marché Nice-Etats-Unis est “en croissance et New York en représente une grosse partie“. Jusqu’à présent, ce créneau était peu desservi. La seule liaison directe était assurée par Delta Airlines. “L’idée est de proposer une offre unique en classe affaire. C’est la possibilité d’avoir plus de choix“.
La Compagnie proposera cette nouvelle liaison saisonnière de mai à octobre au départ de l’aéroport de Newark à raison de cinq trajets entre mercredi et dimanche. Elle espère séduire des Américains et des expatriés français “friands de Côte d’Azur“, mais aussi une clientèle professionnelle qui vient à Nice pour des congrès. Cette nouvelle ligne est-elle annonciatrice d’autres dessertes en dehors de Paris ? Pas si vite, répond Jean-Charles Perino. “On est très ‘croissance raisonnée’. On veut continuer à augmenter notre présence sur New York-Paris et réussir le lancement de Nice“.
Donald Trump s’est trouvé de nouveaux amis en France, et cela ne va pas plaire à Emmanuel Macron. En 24 heures, le locataire de la Maison-Blanche a évoqué les manifestations des Gilets jaunes à deux reprises sur son outil de communication favori, Twitter, où il compte plus de 56 millions de “followers”.
Dans un tweet posté le 4 décembre, le président américain a utilisé le mouvement de protestation pour taquiner son ex-meilleur ami Emmanuel Macron. “Je suis heureux que mon ami Emmanuel Macron et les manifestants à Paris soient tombés d’accord sur la conclusion à laquelle j’avais abouti il y a deux ans, a-t-il écrit. L’accord de Paris est fondamentalement mauvais car il provoque une hausse des prix de l’énergie pour les pays responsables, tout en donnant un blanc-seing à certains des pires pollueurs au monde.”
L’Elysée n’a pas souhaité commenter ce message qui tombe à un moment de refroidissement des relations entre les deux hommes en raison de différends sur le commerce, le climat et le multilatéralisme.
I am glad that my friend @EmmanuelMacron and the protestors in Paris have agreed with the conclusion I reached two years ago. The Paris Agreement is fatally flawed because it raises the price of energy for responsible countries while whitewashing some of the worst polluters….
Donald Trump a aussi retweeté un tweet au contenu presque entièrement faux écrit par Charlie Kirk, une jeune figure de la droite conservatrice aux Etats-Unis. Celui-ci explique qu’il y a “des émeutes socialistes en France à cause de taxes gauchistes radicales sur le carburant“, ajoutant que les “médias en parlent à peine“.
“Les Etats-Unis sont en plein boom, l’Europe brûle. Ils veulent dissimuler la rébellion de la classe moyenne face au marxisme culturel. ‘Nous voulons Trump’ chanté dans les rues de Paris“, a écrit l’Américain de 25 ans à ses 842.000 “followers” le 3 décembre. Le message a été re-tweeté près de 28.000 fois.
There are riots in socialist France because of radical leftist fuel taxes
Media barely mentioning this
America is booming, Europe is burning
They want to cover up the middle class rebellion against cultural Marxism
“We want Trump” being chanted through the streets of Paris
— Charlie Kirk (@charliekirk11) December 4, 2018
Plusieurs médias américains ont immédiatement remis en question la véracité du contenu de ce tweet. “Rien dans le tweet ne peut pas être plus éloigné de la vérité“, explique notamment le site d’information Vox. “Les manifestants sont surtout issus des classes laborieuses et sont en colère contre celui qu’ils perçoivent comme un président élitiste coupé des réalités et dont les politiques favorisent les riches et les entreprises au détriment des Français des couches populaires. Tout l’inverse de la rébellion de la classe moyenne contre le marxisme culturel“, évoquée par Charlie Kirk.
Il n’apporte pas non plus la preuve que des chants pro-Trump ont été lancés à Paris – une “infox” reprise également par le commentateur politique conservateur Rush Limbaugh. Il est possible que ses affirmations reposent sur une vidéo enregistrée… à Londres, comme le précise le site Newsweek. Un porte-parole de Charlie Kirk n’a pas répondu à notre demande de commentaire.
Si les costumes rouges ou les longues barbes blanches vous agacent, restez chez vous ce samedi 8 décembre. Un quartier de la ville sera envahi par une armada de pères Noël de 11 am et 10 pm. Le lieu de SantaCon a été annoncé la veille : le rendez-vous est donné à El Mercadito Mariachi à Wellington Heights.
Le principe de cet événement gratuit est simple : tout adulte de plus de 21 ans doit se vêtir comme Santa Claus (vous pouvez être créatif), porter des chaussures agréables et venir avec des petites coupures “comme si le père Noël allait dans un club de strip-tease“. Les personnes intéressées passeront leur journée à faire la fête et la tournée des pubs. Une manière originale de célébrer les Fêtes de fin d’année.
D’abord clandestine, puis nomade, la galerie parisienne PDP Gallery (“Puff Daddy Pezenas”) démarre une nouvelle aventure plus classique à Los Angeles. Fin octobre, Alexandre et Mathieu Latscha, respectivement 31 et 26 ans, ont ouvert leur espace dans le quartier d’Arts District. Ici, les deux frères, originaires de Montpellier, veulent partager l’évolution de l’art urbain, de la rue à la galerie. “Ce n’est pas une reproduction du street art. Mais un projet narratif, les artistes utilisant une technique de la rue pour s’approprier un courant artistique”, raconte Mathieu Latscha qui partage l’esprit fantasque de passionné de son frère.
Ils voient leur projet comme une plateforme culturelle, un projet collaboratif. Au travers de cette aventure collective, ils représentent douze artistes – et collaborent avec une quinzaine d’autres – qui proposent un art plus hybride que le street art, plus contemporain.
Pour découvrir le concept, rendez-vous du 15 décembre au 28 janvier avec “Unpaved Paradise”, l’exposition du peintre basque Inigo Sesma, qui offre un parallèle entre l’oeuvre de Kerouac et les aventures des artistes de rue. Elle retrace son road-trip en van entre New York et Los Angeles, en compagnie des fondateurs de PDP. Une aventure filmée par Mathieu Latscha qui s’évertue de “partager la sensation du moment où il peint”. La galerie a été inaugurée avec une exposition de Renk, “un Breton impressionniste” qui incarne l’évolution du lettrage vandal. En reproduisant sa signature, il peint des couchers de soleil. De Pezenas à Los Angeles, en passant par Montreuil
Très éloignés du sérail de l’art, les frères Latscha sont entrés dans ce milieu underground via une rencontre avec le graffeur parisien Shaka : “il nous a ouvert les portes de nombreux ateliers”, reconnaît Alex Latscha, un grand amateur de rugby et de viande.
Avant Los Angeles, ils ont laissé libre court à leur créativité à Pezenas (Hérault), un petit village du sud de la France. Après la mort de leur père, ils transforment la maison familiale en résidence d’artiste. Une folie qu’ils prolongent en ouvrant une galerie clandestine à Montreuil (Seine-Saint-Denis) en 2014. L’objectif : “retranscrire une sensation urbaine” en mélangeant les genres.
Louant simplement cette maison, qu’ils partagent avec des amis, elle se transforme rapidement en plateforme culturelle, à la fois lieu de fête et résidence d’artiste. Cela fonctionne tellement bien qu’ils multiplient les “art fair” et organisent une cinquantaine d’expositions -de Montreuil à New York, en passant par Londres. Les ventes explosent. Ils auraient pu continuer ainsi, mais ils se font expulser des lieux pour cause de tapage. Une bonne excuse pour rebondir. PDP ouvrira alors sa première galerie “classique” dans le XIe arrondissement de Paris, uniquement accessible sur rendez-vous, 24 heures/24 (toujours ouverte).
Très excessifs dans tout ce qu’ils entreprennent, les frères Latscha veulent transcender leur projet. Ils prennent alors l’initiative d’utiliser les fonds récoltés par les ventes d’oeuvres pour se lancer dans leur grande aventure : l’implantation de PDP Gallery à Los Angeles. “C’est notre plus grand défi, car c’est une ville tentaculaire”, admet Alex Latscha, qui a étudié plus jeune à Santa Barbara. “Il était trop tard pour Brooklyn, et Los Angeles est un point de passage pour l’art urbain.” Pour eux, cette expatriation permet de se confronter au marché institutionnel. “C’est une vraie aventure collective avec les artistes. Nous avions besoin du milieu underground pour la création. Aujourd’hui, on en sort pour se rapprocher d’une logique financière”, abonde Mathieu Latscha. En résidence d’artiste à PDP en novembre, l’Italien Fabio de Santis travaille sur la société du spectacle avec une minutie rare.
Pour autant, les galeristes français refusent de tomber dans le conventionnel. S’adaptant aux artistes avec lesquels ils ont un rapport familial, ils représentent des artistes de leur génération (18-48 ans), principalement européens, et surtout qui offrent une réflexion sur l’art contemporain. “Comme pour un film, la galerie est l’équipe technique des artistes”, développe Alex Latscha, qui veut revenir à l’histoire des Castelli, de grands galeristes qui ont fait voyager les oeuvres de Jackson Pollock. Pour montrer l’étendue des possibilités, ils rassembleront des artistes qui les touchent particulièrement, dont leur mentor Manolo Mesa, Iñigo Sesma et le muraliste Mohamed L’Ghacham, dès le 19 janvier pour l’exposition collective “Where art you”. Un lieu éphémère
Alex et Mathieu Latscha vont enchaîner les expositions tous les mois -en plus de la collection permanente-, multiplier les événements (brunches, concerts, installations artistiques…) et y installer une boutique de vinyles. “Ce sera comme Montreuil mais dans une salle unique (de 500m2)”, compare Mathieu Latscha.
Mais PDP n’a pas vocation à s’éterniser à Los Angeles… Les deux frères se donnent deux ans. “On va aller au bout de notre expérience à Los Angeles, essayer de s’ancrer dans un lieu”, répètent-ils. Pour la suite, ils aimeraient monter un projet à Mexico ; puis à long terme, créer une fondation artistique au nom de leur père dans un petit village du sud de la France. Une manière de plus de véhiculer leur cri du coeur:“la culture ne meurt pas”.