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FACC Californie SF-LA : Une Soirée Autumn Bliss pour bien finir l’année à San Francisco

Pour la 42e édition de sa Soirée, l’un des rendez-vous les plus courus par la communauté franco-américaine, la French American Chamber of Commerce Californie San Francisco-Los Angeles (FACC California SF-LA) a choisi un thème bien de saison : Autumn Bliss (Le bonheur d’automne). Quelque 300 personnes sont attendues le jeudi 21 novembre à partir de 7pm à la Green Room du San Francisco War Memorial & Performing Arts Center, en face du Civic Center.

Cet événement est l’occasion de réunir une dernière fois avant les fêtes de fin d’année la communauté franco-américaine qui anime la vie de la Chambre : « On y vient de Napa, de San Francisco, de la East Bay, de la South Bay… Tout l’écosystème de la région est réuni lors de la Soirée, et qui sait, on accueillera peut-être des membres de notre nouvelle antenne de Los Angeles ? », espère Anne-Emmanuelle de Boysson, Directrice exécutive de la FACC California SF-LA. En effet, l’action de l’organisation s’est récemment étendue à Los Angeles et sa région avec la création d’une nouvelle antenne dans la cité des Anges, dirigée par Aurélie Brisac. « C’est la concrétisation d’un long projet qui va permettre d’étendre notre action et nos réseaux et d’en faire bénéficier nos membres, qui font désormais automatiquement partie des deux antennes. Les fonds levés pendant la Soirée financeront désormais les activités des deux antennes. »

Une expérience VIP organisée par Chandon

Face au succès de la précédente édition, Anne-Emmanuelle de Boysson a décidé de reprendre la même formule gagnante : « Nous avons énormément de retours positifs après notre Soirée Winter Wonderland fin 2023 : les participants de cette année pourront profiter d’un buffet gastronomique, vins et boissons à volonté, une expérience VIP, puis danser jusqu’au bout de la nuit (11pm) grâce au DJ Franky Boissy. Le catering sera assuré cette année par les Cook’ettes, et les vins proviendront des caves Handwritten, Jessup et Scharffenberger Cellars. »

Cette année, l’expérience VIP sera proposée, dès 6pm, par Chandon avec une dégustation de vins organisée une heure avant l’ouverture au public, un bar dédié, le tout dans un salon privé décoré pour l’occasion par Ligne Roset. « Afin de favoriser les discussions entre participants, et pour que la dégustation reste unique, cette expérience VIP est limitée à trente personnes, et il ne reste plus que quelques places. »

La Soirée ne serait pas complète sans sa silent auction et une tombola. De nombreux lots sont à gagner, notamment des séjours aux États-Unis et en France, une batterie de cuisine Mauviel et un bon d’achat Sézane, entre autres lots.

Les billets sont déjà en vente, et la Soirée est ouverte à tous, que l’on soit membre ou pas de la FACC California SF-LA.

Helena Magdalena Design, de la dentelle Aubade aux robes vintage de Brooklyn

Tout de noir vêtus et un grand sourire aux lèvres, Helena et Paul Pasquier nous accueillent chaleureusement dans leur boutique de vêtements de Williamsburg. Un matcha au l’ait d’avoine est de rigueur dans le quartier hipster de Brooklyn, là où leur aventure entrepreneuriale, Helena Magdalena Design, a débuté.

Aubade, une affaire de famille

L’histoire commence en réalité dans les années 50, lorsque leur grand-père se porte candidat, aux côtés de son frère, à la reprise de la marque de lingerie Aubade rachetée par l’arrière grand-père. « Pour déterminer qui reprendrait l’affaire, ils ont organisé une course de voitures qui s’est finie tragiquement car le frère de mon grand-père est mort », raconte Paul Pasquier, cofondateur d’Helena Magdalena Design. Le gagnant et repreneur, Claude Pasquier, relance une marque assoupie et devient célèbre pour avoir sorti la lingerie de sa seule dimension technique. « Ils ont transformé la lingerie en objet de séduction, ont intégré la dentelle et inventé le string. Mais tout cela est aussi grâce à la contribution de notre grand-mère extravagante et créative, Hanne Magdalena Brandt, qui est restée dans son ombre. Nous lui rendons aujourd’hui hommage avec notre nom. »

Deux générations plus tard, Helena et Paul Pasquier grandissent avec des parents hippies et très libres qui les encouragent à explorer leur passion. Ils les emmènent voyager et vivre dans plusieurs pays, dont les États-Unis, notamment à Hawaï. Depuis son plus jeune âge, Helena confectionne ses propres vêtements sans machine à coudre et invente des techniques de laçage. « On m’a longtemps reproché mon style excentrique et sexy, mais je ne voyais pas pourquoi je devais changer pour contenter les autres ».

Les invendus de LVMH, leur matière première

Lorsqu’elle décide de rester à New York après un voyage, son frère la rejoint pour assouvir leur ambition d’enfants. « Nous avons appris à gagner notre vie assez jeune, et avons toujours eu le rêve de monter une entreprise ensemble. Je l’ai rejoint à New York et lui ai dit ‘on y va’ », se souvient Paul Pasquier. Très informés de l’empreinte écologique depuis le plus jeune âge, ils décident de racheter des tissus fins de série, d’abord à des fournisseurs spécialisés vintage, et aujourd’hui directement auprès des marques de LVMH comme Saint Laurent, Loro Piana etc. Et de fabriquer eux-mêmes avec un impact carbone minime.

Top Alchemy. © Helena Magdalena Design

Collections Goddess, Warrior et Hysteria

Le duo commence ses premières ventes en ligne et reprend, en février 2023, la sous-location d’une boutique à Williamsburg. La première collection, Goddess, est une célébration de la féminité dans sa sensualité et sa simplicité. La pièce best-seller, Goddess Dress, consiste en une seule pièce de soie enveloppée, et pour les bretelles y est apposée une chaîne de métal. Les pièces incluent des tissus nobles – souvent de la soie – et du métal, pour un style sophistiqué, moderne et intemporel. La deuxième collection, Warrior, met en valeur la force de la femme avec des pièces en côte de maille, ou encore un accessoire de chaussure qui peut servir d’arme de self-défense.

Gemspur Black Obsidian © Helena Magdalena Design

Helena Pasquier travaille sur une troisième collection qui sera présentée d’ici fin octobre : Hysteria. « J’ai souffert d’endométriose toute ma vie, et cela a longtemps été assimilé à de l’hystérie dans l’histoire des femmes. Je veux célébrer cette partie de moi, mais aussi toutes les femmes et leurs corps », ajoute la créatrice. Les pièces d’Helena Magdalena Design vont de 145 dollars pour un accessoire à 2 000 dollars pour une robe fabriquée à partir d’une écharpe égyptienne centenaire et frappée de pièces de métal.

Le duo ne compte pas s’arrêter là. Il s’apprête à vendre dans leur boutique des produits de marques émergentes comme des bijoux, porte-encens ou crèmes. Il envisage de s’agrandir et même de lancer un concept-store d’épicerie et de restauration légère sur place, en proposant de bons produits français ou locaux.

La pianiste Hélène Grimaud en concert à San Francisco et en masterclass à Stanford

La pianiste française Hélène Grimaud, qui s’est fait connaître dans les années 1990 pour sa virtuosité mais aussi pour sa passion des loups (elle a créé le Centre de Conservation du Loup dans l’Etat de New York), sera en concert dans la Bay Area en novembre. À Stanford, son concert du dimanche 3 novembre affiche déjà complet, mais le lendemain, le lundi 4 novembre, la musicienne dispensera une masterclass gratuite destinée aux étudiants de la prestigieuse université et ouverte au public (Billets).

Hélène Grimaud interprétera ensuite à trois reprises le concerto en sol majeur pour piano de Ravel au Davis Symphony Hall de San Francisco, les vendredi 15, samedi 16 et dimanche 17 novembre (Billets). Au cours des mêmes concerts, on pourra également apprécier le Requiem de Fauré, interpreté par le chœur et l’orchestre symphonique de San Francisco, sous la direction de Kazuki Yamada.

Prodige du piano qu’elle a commencé à l’âge de 7 ans, Hélène Grimaud a étudié au Conservatoire national de Paris dont elle remporte le premier prix. À 15 ans, elle enregistre la Sonate no 2 et les Études-tableaux de Rachmaninov, qui lui valent le Grand Prix du Disque de l’Académie Charles-Cros. Originaire d’Aix-en-Provence, la pianiste a vécu de nombreuses années en Floride, puis à Berlin, et est désormais installée à Santa Ynez, en Californie.

Présidentielle américaine : Où suivre la soirée électorale du 5 novembre à New York ?

Le scrutin du 5 novembre est plus indécis que jamais. Qui de Kamala Harris ou de Donald Trump occupera le Bureau ovale à partir de janvier prochain ? Les sondages sont extrêmement serrés et la soirée électorale, mardi, va être passionnante à regarder. Si vous ne souhaitez pas vivre ce moment historique à l’écart chez vous, French Morning vous indique où vous diriger.

Avec les Frenchfounders

Le réseau Frenchfounders va accompagner ses membres en organisant une soirée électorale, en présence de Roland Lescure, le député des Français d’Amérique du Nord. Analyse et décryptage des résultats et du déroulement de la soirée au programme. Le but ? Offrir à ses membres des éléments de compréhension de ce scrutin pas comme les autres, propre aux États-Unis, qui voit tous les quatre ans le nom du futur Président se jouer dans quelques swings states. Renseignements et inscription ici (réservé aux membres Frenchfounders).

Avec des comédiens, des vrais

Ces dernières années, les meetings politiques se sont de plus en plus transformés en shows humoristiques. Ce que Caveat NYC (21 A Clinton St, Lower East Side) vous propose le soir de l’élection, c’est de laisser le métier à des professionnels : le scrutin et les résultats État par État seront expliqués, blagues à l’appui, par le duo de comédiens Josh Burstein et Mark Stetson, accompagnés de nombreux guests (billets ici). Avec leur show « You Need To Know This! » (à partir de 9pm, de 15 à 23$), ils se lancent dans un nouveau défi ce 5 novembre : le réaliser en direct, devant un public nombreux et suivant un scénario qui n’est, contrairement à ce que certains croient, pas écrit à l’avance.

La soirée se poursuivra après les résultats, et quoi qu’il arrive il y aura des sourires puisqu’à minuit l’un des deux comédiens, Josh Burstein, fêtera son anniversaire. Dans le même style, « Electile Dysfunction » (jeu de mots) alternera entre le rire et le sérieux, surtout le rire d’ailleurs, au cours d’une soirée pleine d’invités à Littlefield (635 Sackett St, Boerum Hill, Brooklyn, à partir de 8pm, billets ici). Idem au Rodney’s Comedy Club (1118 1st Ave, East Village, billets ici), ou encore au Brooklyn Comedy Collective (billets ici).

Dans le brouhaha de Times Square

Les soirs de grands événements, Times Square est le centre du monde. Les lumières éclairent les visages de dizaines de milliers de personnes rassemblées pour l’occasion. L’élection présidentielle de 2024 n’échappera évidemment pas à la règle, et comme tous les quatre ans, les résultats seront égrenés au fur et à mesure sur les nombreux panneaux lumineux dont certains retransmettent même en direct des chaînes de télé. Un peu partout, des caméras filment la foule et interrogent leurs reporters envoyés sur place pour prendre le pouls de l’Amérique. Et en plus, c’est gratuit.

Sur le toit du monde

Façon de parler, sur un toit-terrasse de New York en tout cas : le 230 Fifth (1150 Broadway, Midtown) organise une soirée électorale dans son bar réputé. Les États dévoileront leur vainqueur au fur et à mesure que les étoiles se mettront à briller dans le ciel. Si le résultat ne vous plaît pas, vous pourrez toujours regarder le ciel s’allumer (réservations ici).

Dans des bars de la Grosse Pomme

Ils sont trop nombreux pour être cités ici, mais de nombreux bars et pubs de New York retransmettront les résultats, certains en organisant une soirée spéciale avec le son de la télé à fond, d’autres en préférant l’image au son et en ne proposant que les écrans de télé. On regrette souvent le vieux temps de la chaleur des bars de quartier, délaissés au profit du fonctionnement en silo des réseaux sociaux, isolant chacun dans ses convictions ? C’est l’occasion de se confronter autour d’un verre à un public qui ne pense peut-être pas comme vous.

4 bars speakeasy à découvrir à Houston

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Faux cabinet d’avocat, bar coquin, salle de concert cachée… On vous emmène dans ce que Houston a de plus secret. Suivez le guide.

Houston Watch Company

© houstonwatchcompany.com

C’est un magasin de montres centenaire, situé à quelques pas de Market Square dans le Downtown. En tout cas, on pourrait le croire en passant devant sa devanture. L’établissement ne fait pourtant plus dans l’horlogerie depuis 1995 mais dans les cocktails, préparés sur place et facturés à des prix raisonnables (9$ pour les classiques comme le Old Fashioned). Au-delà de son aspect historique, l’intérêt du lieu réside dans les toilettes puisque une porte blindée d’antan trône toujours ici, et n’a d’ailleurs jamais été ouverte par ses nouveaux propriétaires. « Ça nous coûterait trop cher d’essayer, mais il y a peut-être des montres et un trésor à l’intérieur », nous glissait le serveur lors de notre visite mi-octobre. Mystère… Houston Watch Company, 913 Franklin St.

Captain Foxheart’s Bad News Bar & Spirit Lodge

© Maxime Aubin

Celui-ci se trouve à seulement deux blocs du premier sur Main St., là où passe la Red Line du tramway de Houston. L’adresse donne sur un cabinet d’avocats à la devanture noire. Il faut entrer, monter les escaliers feutrés du bâtiment et pousser la première porte à gauche au deuxième étage. À l’intérieur, la surprise est de taille puisqu’on entre dans un long bar sombre avec son vieux bois et ses chandeliers d’une autre époque. La bière y est bon marché (5-7$) et les cocktails sont également affichés à des prix raisonnables (13$). L’établissement dispose également d’une terrasse sur la rue. Captain Foxheart’s Bad News Bar & Spirit Lodge, 308 Main St. 

Marfreless

© Maxime Aubin

Marfreless se trouve à la frontière entre les quartiers chics de River Oaks et de Hyde Park. Rien n’indique qu’un bar se trouve ici, l’adresse donnant sur un parking où on peut simplement apercevoir une porte bleue. Soyez bien sûr de vous avant de la pousser, puisque la serveuse à l’intérieur vous accueille en tenue très légère. Vous avez mis les pieds dans un lieu où les couples aiment venir consommer leur amour… et être vus. Tout se passe à l’étage où les personnes seules peuvent également venir profiter du spectacle. La réputation de Marfreless a dépassé le cadre de Houston. Lors de notre visite, un couple était venu d’Austin pour attiser sa curiosité. Marfreless, 2006 Peden St.

Last Concert Cafe

© Facebook Last Concert Cafe

Changement d’ambiance à Last Concert Cafe dans le Warehouse District. Devant cette belle bâtisse colorée à l’architecture mexicaine, on a l’impression d’être tombé chez un particulier. Il faut en fait toquer deux fois à la porte rouge pour découvrir cette salle de concert couplée à un restaurant tex-mex. Un espace deux en un, entre l’intérieur et l’extérieur, qui n’a cessé d’être en activité depuis les années 1940. Attention, l’établissement n’est pas ouvert tous les jours. Regardez bien leur site internet ou leur Instagram pour voir la liste des concerts. Last Concert Cafe, 1403 Nance St.

Public le 2 novembre 2023. Mis à jour le 31 octobre 2024.

Où trouver de bons fromages à New York ?

C’est un euphémisme de dire qu’on l’économise, cette tomme du Vermont achetée au supermarché. 13,99$ le morceau. On a failli s’étouffer. Alors chaque soir, on savoure une lichette pour faire durer, en rêvant à son prochain voyage en terre fromagère dont on reviendra les valises pleines à croquer. Le fromage à New York coûte cher, alors autant le choisir correctement. Pour en déguster du bon. Du vrai. Pas un ersatz industriel cellophané.

French Morning a mené sa petite enquête. Et celle-ci a commencé dans l’antre de Caroline Chesse, une trentenaire passionnée, aux petits foins avec ses protégés fromagers. Quelque part à Brooklyn, dans l’entresol d’un bâtiment industriel, la fromagère (on a un petit doute sur la justesse de ce terme) nous a reçu avec un assortiment à faire pâlir d’envie n’importe quel obsédé de frometon. Après avoir travaillé plusieurs années chez un affineur, Crown Finish Caves, elle a lancé son propre business de distribution de fromages en 2022. Et fournit aujourd’hui marchés, restaurateurs et épiceries fines à travers New York. 

assortiment de fromages
Un assortiment des fromages de Caroline Chesse. © Géraldine Bordère

Alerte bon plan : elle vend également au détail sur son site et organise une open house une fois par mois (voir son Instagram pour plus d’infos). Dans son catalogue, 60 variétés provenant majoritairement des États-Unis.  « Wisconsin, Vermont, Minnesota et New York. Je visite toutes les fermes, je ne vends un fromage que si je l’ai goûté et validé, c’est mon contrôle qualité. J’importe aussi un Parmesan en exclusivité et quelques fromages des Pays-Bas, du Portugal et de Suisse », explique la jeune femme originaire de Long Island. Son préféré ? « Jake’s Aged Gouda. Affiné dans le nord de New York, il vient d’une minuscule ferme et comme c’est local, c’est un très bon rapport qualité-prix. Le Linedeline, un chèvre affiné dans de la cendre de légumes du Wisconsin est aussi un incontournable. Et enfin le Shepsog, une brebis. Si vous voyez l’un de ces fromages dans votre shop, foncez ! ». Petit tour non-exhaustif des fromageries validées par notre spécialiste. 

Bedford Cheese Shop à Gramercy

Bedford Cheese à Gramercy. © Géraldine Bordère

« Ma boutique préférée, je les connais depuis longtemps, ils prennent un soin incroyable des fromages. Et suivent les saisons. J’adore » témoigne Caroline Chesse. Située près de Gramercy Park (elle était autrefois située sur Bedford Avenue à Brooklyn), la boutique se targue de faire le lien entre les meilleurs producteurs de fromage et leurs clients. Livraison de superbes plateaux prêts à servir dans tout Manhattan, Brooklyn et dans le reste du pays. Bedford Cheese, 67 Irving Place, New York.

Tin Building dans le quartier financier 

Pour Caroline Chesse, « c’est comme un musée, leurs produits sont incroyables, très bien mis en valeur et le fromager là-bas est une encyclopédie du fromage. Et rien que pour ça, il faut aller y faire un tour ». On y va pour : le Triple Crème Vacherousse d’Argental (22$/lb) ou la pyramide de chèvre Valencay à 17$ la pièce. Tin Building, 96 South St, New York.

Foster Sundry à Bushwick

Aaron Foster en connaît un rayon question fromage. 20 ans qu’il balade son goût affuté partout, de l’ancien Artisanal Cheese Center dans le quartier de Hell’s Kitchen à New York jusqu’au réputé Murray’s Cheese. Dans sa vitrine, une centaine de fromages du monde entier. Mais celui qu’on vous conseille : le Serra da Estrela, une pâte molle faite à base de lait de brebis qui vivent sur l’une des montagnes les plus hautes du pays. Également recommandée par notre experte, cette boutique dispose d’un rayon charcuterie pour compléter votre planche mixte ! Foster Sundry, 215 Knickerbocker Ave, Brooklyn

Murray’s Cheese à West Village

L’étal impressionnant de Murray’s Cheese. © Géraldine Bordère

L’incontournable depuis 1962. Un pèlerinage fromager se doit de passer par cette boutique, sans aucun doute la plus vaste. Ici l’expression « embarras du choix » prend tout son sens alors on y va à l’intuition ou on confie son sort de gourmand à Edwin, le store manager« Mes trois préférés : notre gruyère Murray’s cave aged Reserve Annelies, une exclusivité Murray, soyeux, avec des notes de caramel à 33,99$/lb (environ 75€ le kilo), plus original le Red Casanova d’Allemagne, le Chèvre d’Argental, très doux ou la Tort adel Casar au lait de brebis, très végétale ». Une petite faim avant de repartir ? Essayez leurs Mac&Cheese dans le coin traiteur du magasin. De la comfort food à l’état pur. Murray’s Cheese, 254 Bleecker St, New York.

Saxelby Cheesemongers à Chelsea

Saxelby Cheesemonger au sous-sol du Chelsea Market. © Géraldine Bordère

La première fromagerie artisanale de la ville, autrefois à l’Essex Market, est une référence en matière de fromages américains. Relocalisée au sous-sol du Chelsea Market, la boutique s’est élargie, offrant maintenant, en plus de sa centaine de références, une large gamme de charcuterie artisanale et des bières originales que Jill se fera un plaisir de vous conseiller pour des accords apéritifs merveilleux. « À des nouveaux clients qui s’intéressent aux fromages locaux, je conseillerais le Cabot Clothbound Cheddar de la ferme Jasper Hill, puissant et rustique (25,99$/lb), le Fingerlakes gold, un chèvre riche et crémeux de l’État de New York (31,99$/lb), et le Pleasant Ridge Reserve, un pâte dure fait à base de lait de vaches en pâturage (32,99$/lb) avec des notes de noisette », conseille Jill Tardiff, la store manager. Saxelby Cheesemongers, 75 9th Avenue, New York

Di Palo’s à NoLiTa

Di Palo’s, l’incontournable de Little Italy. © Géraldine Bordère

113 ans que la famille Di Palo règne sur Little Italy dans cette épicerie au charme surannée où les petits-enfants, Lou, Sal et Marie, sont maintenant aux commandes. On y vient de tout le pays pour ses salaisons (goûtez leur saucisson au fenouil, une merveille) mais surtout pour leurs spécialités crémeuses à souhait :  une mozzarella et une ricotta ultratendres, toujours réalisées sur place (oui oui !) selon les méthodes ancestrale de l’arrière-grand-père. Di Palo’s, 200 Grand St, New York

Formaggio Essex dans le Lower East Side 

Installé à l’Essex Market depuis 18 ans, Formaggio Essex impressionne par l’empilement de meules rares ! Derrière, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir son propriétaire Andrew Clark. Tentez de mettre la main sur des exclusivités comme le Corsu Vecchiu de Corse (28,95$/lb), ou le chèvre crémeux mémorable Robiola Incavolata (36,95$/lb) enveloppé dans des feuilles de chou. Addictif ! Formaggio Essex, 88 Essex St, New York. 

Casa Della Mozzarella dans le Bronx 

Au cœur du véritable quartier italien de New York, rendez-vous à la Casa Della Mozzarella pour déguster de la mozzarella fraîche tout juste fabriquée (devant vos yeux si vous êtes chanceux) par l’équipe père et fils Orazio et Carlo Carciotto. Vous la dégustrez fraîche, seule ou en sandwich chaud pour encore plus de fondant ! Casa Della Mozzarella, 604 E 187th St, Bronx

Eataly à Soho, Flatiron et FiDi 

Le rayon charcuterie et fromages de Eataly Flatiron. © Géraldine Bordère

Dans la chaîne qui célèbre l’Italie, évidemment, vous y trouverez le meilleur de la Botte : mozzarella, ricotta, parmigiano mais pas que. L’établissement propose à la coupe près de 350 fromages différents. N’hésitez pas à tailler le bout de gras avec l’un des experts présents sur place, ils sauront vous orienter vers l’un de leurs joyaux fromagers méconnus. Eataly, 101 Liberty St, 200 Fifth Avenue et 4 World Trade Center, Manhattan.

The Curd Nerd à Syracuse

Cette virée shopping fromages se mérite puisque la boutique de Sara Simiele est dans le nord de l’État mais vous aurez là-bas affaire à la championne de New York, couronnée cheesemonger (fromager) de l’année par le concours The Cheesemonger Invitational en 2023. The Curd Nerd, 2800 James St, Syracuse

Publié le 2 mai 2024. Mis à jour le 31 octobre 2024.

La boulangerie Ficelle remporte le doublé Best Baguette et Croissant 2024 à Miami 

On vous avait promis que ça allait croustiller sous les palmiers à la finale du concours de la Best Baguette et Croissant de Floride 2024 organisé par French Morning et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat en Floride (FAACT), et sponsorisé par Paris Gourmet. Eh bien, on ne vous a pas menti. Dimanche 27 octobre, au cours d’une belle soirée d’automne libérée de l’humidité habituelle, les 16 artisans concurrents ont démontré leurs talents et leur savoir-faire devant quelque 400 gourmands et un jury de professionnels, composé de trois boulangers et chefs cuisiniers : Romain Dufour (Chicago Chocolate Academy), Laurent Branlard (Hard Rock Hotel à Hollywood), William Leaman (Bakery Nouveau à Seattle) et Valérie Girou Legouhy (cofondatrice de l’Organisation mondiale de la gastronomie.

Sous les lumières du National Hotel à Miami Beach. © Loïc Ercolessi

« La qualité était au rendez-vous »

Eclairée par les loupiotes façon guinguette de l’élégant National Hotel à South Beach, la soirée a tenu la promesse de nourrir le public d’excellents pains et viennoiseries agrémentés de charcuterie. Plus un stand n’avait de marchandise à vendre à la fin de la soirée. Tout avait disparu, même les produits hors concours comme les marbrés et autres roulés aux raisins. 

« Miami, vous avez un niveau de talent très élevé ! C’était extrêmement serré, nous avons eu beaucoup de mal à départager les artisans et je tiens à les remercier de nous avoir rendu la tâche si difficile car cela signifie que la qualité était au rendez-vous », s’exclame sur le podium William Leaman, fondateur des boulangeries-pâtisseries Bakery Nouveau à Seattle, champion de la Coupe du monde de la boulangerie en 2005. « Je peux vous dire qu’à Seattle, personne n’a le niveau qui est le vôtre ici », continue-t-il.

Le jury en pleine discussion (de gauche à droite) : Valerie Girou-Legouhy (Organisation mondiale de la gastronomie), Romain Dufour (Chicago chocolate Academy), Laurent Branlard (pâtissier au Hard Rock Hotel à Hollywood) et William Leaman (Bakery nouveau à Seattle). © Loïc Ercolessi

La baguette de Ficelle devenue grande 

Après avoir longuement discuté poids, taille, odeur, croustillant et enfin goût, puis rempli un tableau avec des points, les chiffres ont parlé et le jury a rendu son verdict, devant le maire de Miami Beach, Steven Meiner, toujours conquis par la nourriture française. 

C’est la boulangerie Ficelle, installée à Miami depuis trois ans, qui s’adjuge non pas une mais les deux prestigieuses récompenses de la meilleure baguette et du meilleur croissant de Floride, sous les acclamations approbatrices du public resté nombreux jusqu’à l’annonce des résultats. Son cofondateur, Olivier Rizk, un Haïtiano-américain qui a grandi à Magic City, enchaîne les demandes de photos telle une rock star. Et c’est un peu son grand chelem à lui.

Olivier Rizk (Ficelle) Meilleure baguette de Floride 2022, 2e place pour le Meilleur Croissant 2023, a décroché les Prix Meilleure Baguette et Meilleur Croissant de Floride 2024. © Loïc Ercolessi

« J’ai travaillé très dur. À vrai dire, je voulais gagner les deux concours car ils sont importants tous les deux. J’ai mis tout ce que je pouvais et fait tous les efforts que cela implique pour arriver à cet objectif », lance-t-il avec soulagement et satisfaction. Artisan boulanger depuis une douzaine d’année, il a commencé par faire ses armes chez son oncle aux Delices de France puis a rejoint Eric Kayser à New York. C’est là qu’il décroche le prix de la meilleure baguette en 2019 avant d’ouvrir avec son frère, il y a trois ans, Ficelle près de Miami River. Lui qui emploie aujourd’hui une vingtaine de salariés compte bien développer la vente en gros qui représente un marché important pour la boulangerie dans le sud de la Floride. 

Le Palmarès

Les gagnants du Best Baguette et Best Croissant de Floride 2024. © Loïc Ercolessi

Best croissant 2024 

1er Prix : Ficelle – 1440 NW N River Dr, Miami – (786) 688-3626

2e Prix : Lien Bruno – 35 Miracle Mile, Coral Gables – (786) 960-3218

3e Prix : Bakery 305 – 711 NW 27th Ave, Miami – (786) 718-3218

Best baguette 2024

1er prix : Ficelle – 1440 NW N River Dr, Miami – (786) 688-3626

2e Prix : Sandy Pesquero – 280 Vanderbilt Beach Rd, Naples

3e Prix : Sublime crust – 3000 E Las Olas Blvd, Fort Lauderdale

400 personnes ont assisté à l’événement et ont pu goûté les différents produits proposés par les 17 concurrents. © Loïc Ercolessi

L’édition 2024 du concours de la meilleure baguette et du meilleur croissant de Floride était sponsorisée par Paris Gourmet, importateur de produits français aux États-Unis, et sa marque de beurre Beurremont.

Halloween, version adulte

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Difficile d’ignorer Halloween quand on habite aux États-Unis, même quand on pense avoir passé l’âge de frapper à la porte d’inconnus pour des sucreries. Voici trois idées pour célébrer la fête des citrouilles et des sorcières quand on a plus de 21 ans avec une âme d’enfant.

Little Blackbird, un bar à vin de Cleveland Park, propose des accords vin et bonbons, du jeudi 31 octobre au samedi 2 novembre.

Du côté de Navy Yard, le bar pop-up Black Lagoon sert des coktails mortels jusqu’au samedi 2 novembre.

Fan de Tim Burton ? Le National Union Building à Penn Quarter a créé des visites immersives de 90 minutes sur le thème des films du réalisateur américain, à voir jusqu’au dimanche 3 novembre. Billet à réserver ici.

Carla Ferrari (Naples, Italie) : La cuisine, « un pont entre les cultures » pour l’ex-Top Chef

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Carla Ferrari incarne l’histoire d’une passionnée de cuisine qui fait vibrer les saveurs italiennes et françaises avec un talent unique. Tout commence avec une connexion profonde à ses racines italiennes : une curiosité pour l’Italie héritée de ses grands-parents qui l’amène à choisir Turin pour ses études. Cette première immersion, autant culturelle que culinaire, réveille en elle un désir d’explorer et de repousser les limites de la tradition italienne.

Sa carrière prend un tournant inattendu lorsqu’elle y ouvre une pizzeria, défiant tous les pronostics : une Française réussit à s’imposer dans le cercle très fermé de la gastronomie italienne. Sa pizzeria est reconnue parmi les meilleures d’Italie, un exploit qui témoigne de son audace et de sa maîtrise des techniques italiennes, tout en y infusant de son propre style. Cet équilibre entre tradition et innovation, elle le poursuit dans une nouvelle aventure lorsqu’elle accepte, après un message Instagram inattendu, de participer à Top Chef en France. Ce passage dans l’émission la fait connaître au public français, qui découvre une cheffe à la fois ancrée dans ses racines et ouverte aux échanges entre cultures.

Aujourd’hui installée à Naples avec sa famille, Carla continue de jongler entre ses deux identités, puisant dans la richesse de ses origines pour innover. Elle voit la cuisine comme un « pont entre les cultures », où chaque recette est une déclaration de passion et d’authenticité. Sa capacité à maintenir cet équilibre, à rester fidèle à ses origines tout en se réinventant, nous rappelle les mots de Marcus Garvey : « L’homme qui ne connaît pas ses racines ressemble à un arbre sans racines ». Pour Carla Ferrari, ces racines nourrissent chaque plat, chaque projet, et son parcours inspire tous ceux qui souhaitent allier créativité et héritage culturel.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Retrouvez nos partenaires et sponsors : https://linktr.ee/FrenchExpat

Les bizarreries de la Constitution des États-Unis de 1787 et leurs conséquences en 2024

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Pour un Français, les élections américaines peuvent paraître déconcertantes. Comment expliquer qu’en 2024, Donald Trump pourrait être élu avec moins de voix que Kamala Harris ? Pourquoi le droit à l’avortement occupe-t-il une place centrale dans ces élections alors qu’une large majorité d’Américains y est favorable depuis longtemps ? Et pourquoi aucune loi fédérale sur l’immigration n’a pu être adoptée depuis près de trente ans alors qu’il s’agit d’un sujet majeur à chaque élection ?

Il faut revenir aux origines de la Constitution des États-Unis pour comprendre. Rédigée en 1787, soit deux ans avant la prise de la Bastille, par un groupe de délégués des 13 États nouvellement indépendants, elle est le fruit de compromis difficiles. Ces compromis, toujours en vigueur près de 250 ans plus tard, peuvent paraître étranges aux observateurs contemporains. Pourquoi George W. Bush en 2000 et Donald J. Trump en 2016 ont-ils été élus malgré un déficit de voix respectivement de 500 000 et de près de trois millions par rapport à leurs adversaires ?

La plupart des Américains vous diront que la Constitution prévoit une élection indirecte via des grands électeurs désignés État par État. Mais si vous leur demandez l’origine de ce système unique, absent des autres grandes démocraties, les réponses deviennent plus floues. Certains évoquent la protection des petits États; d’autres mentionnent la défense de la République contre le populisme, via l’élection de représentants supposés plus « sages » que le peuple peu éduqué du XVIIIe siècle.

Un système hérité de 1787 à l’avantage du candidat républicain aujourd’hui

La réalité est bien différente, mais elle est aujourd’hui enfouie, car jugée honteuse. L’origine de ce mode d’élection indirecte remonte à l’esclavage, en vigueur dans tous les États en 1787. Si les délégués s’accordaient sur le fait que seuls les hommes blancs pourraient voter, les États du Sud, où vivaient d’importantes populations d’esclaves, souhaitaient que ces populations, bien que privées du droit de vote, soient néanmoins comptabilisées pour renforcer leur poids électoral face aux États du Nord.

Aucun système d’élection directe n’aurait permis de donner plus de poids aux hommes blancs du Sud qu’à ceux du Nord. Les délégués de Philadelphie ont donc innové en concevant un système d’élection indirecte, reposant sur des grands électeurs. Chaque État obtenait ainsi un nombre de grands électeurs proportionnel à sa population blanche, augmentée de 60% du nombre d’esclaves. C’est le fameux « compromis des trois cinquièmes », qui a permis aux États du Sud de renforcer leur influence grâce aux esclaves, sans leur accorder le droit de vote. Mathématiquement élégant, mais indéfendable aujourd’hui.

Certes, l’abolition de l’esclavage en 1865 et les lois sur les droits civiques de 1965 ont fait disparaître toute justification de ce système complexe, conçu pour les mœurs du XVIIIe siècle. Cependant, aucun amendement n’a réformé le mode d’élection prévu par l’Article II de la Constitution des États-Unis. Aujourd’hui, avec des électeurs démocrates concentrés dans quelques grands États comme la Californie et New York, le système hérité de 1787, issu de l’esclavage, pourrait permettre au candidat républicain de 2024 de remporter plus de grands électeurs avec moins de voix. C’est ainsi que les élections du 5 novembre restent si incertaines et dépendent des seuls « swing states ».

L’absence de loi fédérale sur l’avortement 

Venons-en à l’avortement. Tous les États européens ont adopté des lois sur l’avortement par voie parlementaire, comme l’a fait l’Assemblée nationale en 1974 en France. Aux États-Unis, en revanche, jamais le Congrès n’a légiféré sur cette question. C’est la Cour suprême qui a légalisé l’avortement en 1973 avec l’arrêt Roe v. Wade, avant de revenir sur cette décision en 2022, plaçant ce sujet au cœur des élections de 2024. Pourtant, près des deux tiers des Américains soutiennent le droit à l’avortement. Pourquoi le Congrès n’a-t-il jamais adopté de loi sur ce sujet, contrairement à toutes les autres grandes démocraties ?

Là encore, il faut se replacer en 1787. En dehors de la démocratie athénienne de Périclès et de la République romaine de Cicéron, les délégués réunis à Philadelphie disposaient de peu d’exemples de démocraties fonctionnelles pour guider la fondation de leur jeune république. Craignant le retour d’une dictature et soucieux de préserver les prérogatives des États face au gouvernement fédéral, les 13 États fondateurs ont mis en place un système d’une complexité extrême où chaque institution est contrôlée par les autres : le célèbre principe des « checks and balances ».

L’un des aspects les plus surprenants de ce système est le processus d’adoption des lois. Pour qu’une loi fédérale soit approuvée, il faut l’accord complet de trois institutions indépendantes les unes des autres : la Chambre des représentants, le Sénat et le Président. Aucune démocratie européenne n’impose un tel mécanisme, souvent source de blocages. Au Royaume-Uni, la Chambre des communes a le dernier mot sur la Chambre des lords et peut renverser le Premier ministre. En Allemagne, le Bundestag prime sur le Bundesrat et peut destituer le Chancelier. En France, la Constitution de 1958 suit une logique similaire : l’Assemblée nationale a le dernier mot sur le Sénat et peut renverser le Gouvernement. Le Président de la République, quant à lui, n’a pas le pouvoir de bloquer une loi. À l’exception de l’Italie, qui exige un vote conforme des deux chambres, toutes les démocraties en Europe donnent le dernier mot à l’une de leurs institutions.

Ces systèmes, rédigés bien plus récemment que la Constitution des États-Unis, ont bénéficié des expériences démocratiques modernes et présentent l’avantage de l’efficacité : lorsqu’une majorité change, une loi cruciale peut être adoptée à la majorité simple d’une seule institution.
Ce fut le cas en France avec la légalisation de l’avortement en 1974 ou l’abolition de la peine de mort en 1981, malgré les passions que ces débats suscitaient à l’époque.

Rien de tel n’est possible dans le système fédéral américain. Sur des questions de société aussi sensibles que l’avortement, la peine de mort ou le mariage homosexuel, aucun texte n’a jamais pu être adopté par le Congrès. C’est donc la Cour suprême qui intervient, en l’absence de législation, au terme de longues procédures judiciaires. Cela explique aussi le rôle éminemment politique de la Cour suprême aux États-Unis.

L’Union européenne « aussi complexe » que le système des « checks and balances » américain

En réalité, il existe en Europe un système tout aussi complexe que celui de la Constitution des États-Unis : l’Union européenne. Soucieux de préserver leurs prérogatives nationales, les États membres ont mis en place des traités qui exigent que les textes européens soient adoptés par l’accord conjoint de trois institutions indépendantes l’une de l’autre : le Conseil (qui regroupe les États membres), le Parlement européen et la Commission européenne.

J’ai eu l’occasion de pratiquer ce système pendant cinq ans à Bruxelles. Je me souviens d’un dîner avec Jean-Luc Lagardère, le fondateur de Matra, qui, avec un certain mépris, avait lancé : « L’Europe, c’est le règne des maquignons, tout se marchande. » J’avais trouvé cette formule
excellente et révélatrice d’un système où l’adoption de textes nécessite des compromis de toutes sortes pour obtenir l’accord des trois institutions. L’un de mes premiers chefs à la Commission, un vétéran des négociations communautaires, m’avait même confié son secret pour parvenir à un accord : « Il faut rendre les choses très compliquées. À un moment, plus personne n’y comprend rien, et les textes sont adoptés. »

Les Américains se plaignent, à juste titre, de l’incapacité de Washington à prendre des décisions. Ils méprisent leurs élus et détestent ce « marécage » que Trump promettait d’assainir en 2016 avec son célèbre « Drain the swamp! ». Ils reprochent au système son incapacité à adopter des lois de bon sens sur des sujets cruciaux comme l’immigration, les armes à feu ou l’avortement. L’une des causes réside dans la mécanique même de la Constitution des États-Unis, qui impose l’accord de trois institutions pour chaque loi, menant à des compromis souvent illisibles, à des marchandages peu glorieux et, bien souvent, à l’immobilisme.

Attention, ne dites jamais à des Américains que leur Constitution est perfectible. Pour eux, elle est parfaite. Elle est sacrée. Leur méfiance vis-à-vis de leurs élus n’a d’égal que leur vénération pour leur texte fondateur, dont le génie initial a permis deux siècles et demi de stabilité politique, de croissance économique, d’innovation technologique et de succès militaires. Cette tension est fascinante — et elle n’est pas près de disparaître.

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte (600 à 1200 mots), merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

United Airlines ouvre une nouvelle liaison directe entre Washington et Nice

Fini les escales à Roissy Charles de Gaulle pour les personnes voyageant entre la capitale américaine et la Côte d’Azur. United Airlines annonce l’ouverture d’une route aérienne directe entre Washington et l’aéroport de Nice pour le printemps 2025. Une aubaine pour de nombreux voyageurs qui pourront bientôt bénéficier d’un transport vers la Méditerranée sans avoir à changer d’avion.

Quatre vols hebdomadaires

Après la liaison New York-Nice lancée en 2022, celle entre Washington et Nice fonctionnera de façon saisonnière, du 24 mai au 25 septembre 2025. Cette nouvelle route s’inscrit dans une stratégie « de vouloir offrir plus de destinations internationales et, si possible, originales qui répondent aux attentes de nos clients, explique à French Morning Grégoire Dutoit, Directeur des ventes France chez United Airlines.

Avec quatre vols par semaine, les départs auront lieu depuis l’aéroport international de Washington Dulles (IAD) à 5:20pm (heure locale) pour une arrivée prévue le lendemain à 8am. La compagnie a choisi un Boeing 767-300 pour cette liaison, un avion d’une capacité totale de 203 sièges dont 149 dédiés à la classe économique (32 sièges « Economy plus » offrent plus de place pour les jambes contre un supplément de prix), 24 en Premium Plus et 30 suites en classe affaires (les sièges s’allongent totalement).

Côté prix, l’aller-retour en classe économique commence à 700$ (repas et boissons gratuites; écrans individuels), 3000$ en Premium Plus et 5000$ en classe affaires.

Un plan d’expansion historique pour United

La suppression de l’escale entre Washington et Nice permet évidemment de réduite le temps du trajet : 9 heures contre 10h30 minimum actuellement. « Cette nouvelle liaison fait partie d’un plan d’expansion plus large, le plus grand de l’histoire d’United Airlines » s’est réjoui Grégoire Dutoit. En effet, la compagnie aérienne a décidé d’étoffer son offre avec 11 nouveaux vols et 8 nouvelles destinations d’ici l’été 2025.

En plus de Nice, c’est Dakar (liaison à l’année) et Venise (liaison saisonnière) qui seront désormais accessibles directement depuis Washington Dulles. United lancera également cinq nouveaux vols au départ de l’aéroport de New York/Newark vers des destinations qui ne sont actuellement desservies par aucune autre compagnie américaine, et notamment Nuuk (Groenland), Palerme, Bilbao, l’île de Madère et Faro.

Des nouveautés qui permettent au transporteur d’annoncer via communiqué de presse qu’il « assurera d’ici l’été prochain, 800 vols quotidiens vers et au départ de 147 destinations internationales, dont 40 exclusives qui ne sont desservies par aucune autre compagnie aérienne américaine ».

Les réservations sont d’ores et déjà ouvertes via le site d’United Airlines et l’application mobile de la compagnie.

Pourquoi les citrouilles sont-elles l’emblème d’Halloween ?

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Elles sont les visages d’Halloween. Creusées, décorées et mangées, ces cucurbitacées ont la cote pendant l’automne. Mais comment sont-elles devenues l’emblème quasi officielle de la fête qui fait peur ? C’est la question bête de la semaine.

L’utilisation du nom jack o’lanterns, le nom en anglais des citrouilles creusées et illuminées d’une bougie, remonterait au XVIIe siècle en Angleterre, mais elle trouve son origine dans un vieux conte irlandais. L’histoire d’un homme surnommé Stingy Jack, littéralement « Jack l’avare », ivrogne et radin. Un jour, le diable décide de le condamner à l’enfer mais Stingy Jack le dupe et arrive à obtenir qu’il le laisse tranquille à jamais.

À sa mort, plusieurs années plus tard, Stingy Jack est refusé à la fois au paradis – du fait de sa vie de débauche – et en enfer – le diable n’en veut pas et lui conseille de revenir d’où il vient. Le chemin étant sombre, il lui offre des braises de l’enfer que le vieil avare place dans un navet en guise de torche. Depuis ce jour, « Jack à la lanterne » est condamné à errer entre le monde des vivants et des morts avec sa torche.

Du navet irlandais à la citrouille américaine

De cette légende est née la tradition, millénaire, de placer des navets creusés et illuminés au seuil des maisons pour chasser les esprits. Quelque part au cours du XVIIe ou XVIIIe siècle, la légende de Stingy Jack et d’Halloween se sont croisées : les navets creusés sont devenus les compagnons indispensables des processions d’Halloween, fête d’origine celte célébrant les morts.

L’immigration irlandaise aux États-Unis a fait évoluer la tradition. Les navets ont été remplacés par des citrouilles au milieu du XIXe siècle. « La citrouille a été choisie naturellement pour remplacer le navet car c’était un légume emblématique pour les colons », explique Cindy Ott, auteure de Pumpkin: The Curious History of an American Icon. « C’est le premier légume qu’ils ont consommé quand ils sont arrivés, avant d’importer leurs propres légumes ». Depuis, la passion américaine pour la citrouille n’a cessé de croître… comme la taille même des pumpkins.

Une première version de cette Question bête a été publiée le 26 octobre 2015.