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Mark Schneider, le visage de Lafayette depuis un quart de siècle

C’est par un bel après-midi d’automne qu’il nous a donné rendez-vous en plein cœur du quartier historique de Williamsburg en Virginie. Si son nom ne vous dit rien, son visage vous est peut-être familier. Depuis 25 ans, Mark Schneider prête ses traits à l’aristocrate français, ami des révolutionnaires américains, Gilbert du Motier, Marquis de Lafayette.

C’est son jour de repos, mais il a accepté d’endosser pour nous, l’uniforme de la Garde nationale de Paris dont Lafayette fut nommé commandant en chef à la Révolution française. Un costume fabriqué dans les règles de l’art par les ateliers de la Colonial Williamsburg Foundation où il exerce depuis 1997. Une tenue d’un réalisme bluffant, qu’il endosse avec fierté et dans laquelle il avoue se sentir plus à l’aise que dans ses vêtements du quotidien. Des habits de travail atypiques pour un historien devenu un peu par hasard, comédien.

« Enfant, mon super-héros c’était Napoléon »

Originaire de Setauket dans l’État de New York, c’est très jeune que Mark Schneider développe, sous l’influence de sa mère française, une passion pour la France et son histoire. Un attrait qui se renforce avec les années et le mène sur les bancs de la Christopher Newton University où il décroche son diplôme avec l’intention de devenir professeur.

Mais après ses études, il poursuit un autre rêve : il rejoint l’armée américaine où il servira pendant quatre ans. C’est à la fin de son engagement qu’il rejoint la Colonial Williamsburg Foundation, le plus grand musée d’histoire vivante au monde, un endroit hors du temps, qui permet de s’immerger dans l’Amérique coloniale. D’abord intégré au sein de l’équipe des historic trades, des artisans qui reproduisent les métiers d’autrefois, il est très vite repéré pour sa maîtrise du français ainsi que ses talents équestres. Des compétences précieuses pour se mettre dans la peau d’un homme du XVIIIe siècle. De fil en aiguille, il devient, à temps plein, le visage de Lafayette, puis ajoute Napoléon pour des prestations en parallèle de son activité au sein de la fondation.

Ces rôles lui permettent de voyager à travers les États-Unis et l’Europe. Au total, Mark Schneider a participé à plus d’une cinquantaine de reconstitutions dans la peau de l’empereur Bonaparte. Des performances qui lui ouvrent aussi les portes du cinéma : outre de nombreuses participations dans des documentaires télévisés, il fait quelques apparitions dans des superproductions comme les films « The New World » de Terrence Malik, « L’Empereur de Paris » de Jean-François Richet ou les séries « John Adams » et « Turn: Washington’s Spies ».

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« Trouver les réponses pour le futur dans le passé »

S’il se considère avant tout comme un historien et un éducateur, il reconnaît sans problème que la comédie est devenue une part importante de son métier, le « vecteur » qu’il utilise pour enseigner et transmettre son savoir. Séances de coaching pour améliorer son jeu, sessions de sport régulières pour rester en forme, recherches historiques : devenir Lafayette, ce n’est pas seulement porter un costume et monter à cheval.

« Certes, il faut connaître les faits marquants de sa vie, mais il faut aussi pouvoir le replacer dans un contexte, comprendre sa façon de voir le monde pour être crédible, explique-t-il. La société du XVIIIe siècle n’était pas celle d’aujourd’hui ».

Au fil des années, Mark Schneider a développé un profond attachement pour son personnage dont il partage les valeurs comme la défense de la liberté et de l’égalité. Il avoue même ressentir son influence au quotidien : « Lorsque je fais face à un défi, je me demande ce qu’il ferait dans telle situation. J’ai l’habitude de dire que toutes les réponses pour le futur peuvent être trouvées dans le passé ».

Lorsqu’il ne travaille pas, le « marquis Mark », comme le surnomment ses proches, redevient tout simplement lui-même. Une vie faite de lectures, de voyages et de moments en famille. Mais son personnage n’est jamais très loin : « Parfois, on me reconnaît dans la rue ou au supermarché. Un jour, j’étais à la gym et quelqu’un s’est approché pour me demander si j’étais le marquis de Lafayette. J’ai simplement répondu « pas pour l’instant », s’amuse-t-il encore.

Les prochains mois s’annoncent particulièrement chargés. Cette année marque le bicentenaire du Lafayette’s Farewell Tour aux États-Unis. L’historien vient de débuter un marathon de 13 mois à travers le pays pour retracer la tournée triomphale du marquis dans le pays qu’il avait aidé à créer. Si plusieurs « Lafayettes » sont mobilisés pour assurer le spectacle, Mark Schneider sera bien sûr l’un d’entre eux. Il a déjà donné le coup d’envoi des célébrations en août dernier. « Un rêve éveillé » pour ce gamin de Long Island qui s’émerveille encore de son arrivée dans le port de New York brandissant un drapeau français devant la statue de la Liberté.

Mark Schneider sera membre du jury Lafayette lors de la finale de la Best Baguette 2024 organisée par French Morning à Washington D.C. le 21 octobre prochain. Pour acheter vos places, rendez-vous sur EventBrite.

La Boulangerie de François et Frenchette Bakery récompensées au concours du meilleur kouign-amann de New York

Dimanche 13 octobre, toute la Bretagne new-yorkaise s’est réunie au Chelsea Market de Manhattan pour une occasion bien particulière : la quatrième édition du concours du meilleur kouign-amann de la ville. Un événement organisé par l’association BZH New York et sponsorisé par la marque bretonne Paysan Breton. 

Sur les sept boulangeries inscrites au concours, seulement quatre étaient présentes : Atelier Sucré et son chef Simon Herfray, La Boulangerie de François Danielo, Frenchette Bakery de Peter Edric et Johann Cottier, et NinaLou de Laurent Carratie.

Une première au Eat Offbeat du Chelsea Market

Malgré l’absence de certains candidats, le public était au rendez-vous et particulièrement conquis par l’événement. « Dès 3pm, nous avons atteint les 400 visiteurs et nous avons commencé à manquer de gâteaux », se réjouit Sophie Raubiet, présidente de BZH New York. « En général, nous arrivons à 400 personnes vers 4pm, soit juste avant la fin des dégustations et le début des des délibérations. C’est la première année que nous organisons le concours dans les locaux du restaurant Eat Offbeat, au Chelsea Market. Et apparemment, c’est un succès ! »

Parmi les nombreux visiteurs, il n’y avait pas que des Français. Sasha et Vaani sont indiennes et sont tombées un peu par hasard sur l’événement, il y a quelques jours, en surfant sur internet. Les deux sœurs ne connaissent pas grand-chose à la Bretagne et n’avaient jamais entendu parler du kouign-amann. « C’est vraiment très bon et étonnamment léger, nous n’avions jamais mangé quelque chose de ce genre », indiquent-elle, désormais grandes fans de la spécialité bretonne. 

Comme elles, les invités ont pu goûter les productions de chaque boulangerie avant de voter pour leurs favoris. Après une séance de dégustation de midi à 4pm, raccourcie d’une heure pour cause de rupture de stock, les grands gagnants ont été annoncés autour de 4:30pm. 

À la fleur de sel ou aux pommes

Le prix du public a été attribué à Frenchette Bakery, avec une mention honorable pour La Boulangerie de François. Six professionnels de la pâtisserie, dont le gagnant de l’édition 2023 Nicolas Buchot et le spécialiste du kouign-amann basé à Montreal Nicolas Henry, votaient également pour élire le « meilleur kouign-amann traditionnel ». Dans cette catégorie, La Boulangerie de François a été nommée vainqueur et Frenchette Bakery a obtenu la mention honorable. 

Des résultats qui ravissent les gagnants. « Cela fait quatre ans que l’on perfectionne notre recette, plus aérienne que la version traditionnelle », raconte Johann Cottier de Frenchette Bakery. « Au moment de la cuisson, nous ajoutons une grosse noisette de beurre et de sucre avec un peu de fleur de sel. Une fois que c’est cuit, on se retrouve avec un cœur coulant de beurre et de sucre. Ça reste un produit léger, même si c’est du kouign-amann »

« Cette année, j’ai eu envie d’innover. J’adore les pommes, je pense que l’adéquation caramel-pomme fonctionne bien. À la boulangerie, nous proposons déjà un beignet aux pommes fraîches qui cartonne, donc on a essayé le kouign-amann aux pommes. J’ai pris le risque de le proposer au concours et ça a marché », se félicite de son côté François Danielo de La Boulangerie de François.

La première édition du concours a eu lieu en 2021. À l’époque, Jean-Yves Le Drian, alors ministre des Affaires étrangères de passage à New York, voulait goûter les kouign-amanns de la ville. Un concours informel avait alors été mis en place, avant d’être officialisé. Désormais, BZH New York réfléchit à l’organiser seulement une fois tous les deux ans, afin d’en faire un événement encore plus important.

Meilleure baguette de Washington DC: découvrez les membres du jury

Le concours de la meilleure baguette de Washington DC aura lieu lundi 21 octobre à partir de 6:30pm à La Maison Française. N’oubliez pas de réserver vos places ici, elles partent vite.

En attendant le grand jour, et après vous avoir dévoilé la liste des boulangeries finalistes, il est temps de vous dévoiler la composition du grand jury de cette édition 2024.

Faites connaissance avec nos experts:

Patrick Vanas

Élevé dans une ferme laitière du Michigan, le chef Patrick Vanas a étudié les sciences culinaires à l’université Johnson & Wales, où il a obtenu le diplôme Magna Cum Laude (il a eu quelques cours avec Julia Child). À 19 ans, il a été l’un des plus jeunes chefs exécutifs du Michigan au MPCC. Chef Patrick est membre de l’ACF (American Culinary Federation) et a remporté des médailles d’or, d’argent et de bronze lors de concours culinaires de l’ACF aux niveaux local et national. Au cours de sa carrière, il a eu l’honneur de cuisiner pour d’innombrables hauts responsables politiques, dignitaires et célébrités en tant que chef privé/traiteur. Depuis trois ans, il est chef instructeur principal à Metropolitan Culinary Arts Institute (MCAI)/Cookology et donne des cours pour les professionnels ou amateurs.

Chef Ahmed Ibrahim

Le Chef Ahmed Ibrahim a suivi un chemin peu conventionnel. Il a reçu une formation de géochimiste avant de découvrir sa véritable vocation dans la cuisine, où il a gravi les échelons, passant d’un rôle de soutien à celui de chef exécutif. En 2014, il a accepté un poste chez Kona Grill, dont il a ouvert le premier restaurant à Washington, avant de devenir chef exécutif de l’année en 2016. C’est à cette époque que chef Ahmed est parti à l’étranger avec Kona Grill, à Dubaï, où il a passé du temps à élaborer des menus dans les Émirats Arabes Unis et en Égypte, avant de revenir à Washington DC en 2020. Le chef présente avec audace des saveurs, des ingrédients et des épices emblématiques de sa propre histoire culinaire et des expériences de son équipe. Conscient de l’importance de cette inclusion historique, il s’efforce avec son équipe d’apprendre leur propre histoire culinaire – en travaillant avec chacun d’eux pour intégrer les influences et les références.

Maria Kopsidas

Maria Kopsidas est la fondatrice visionnaire et la propriétaire de la Cookology Recreational Culinary School et du Metropolitan Culinary Arts Institute (MCAI). S’inspirant de son éducation méditerranéenne au sein d’une famille de philanthropes, de cuisiniers, d’auteurs de livres de cuisine, d’entraîneurs sportifs professionnels et même d’un chef pâtissier de la Maison Blanche, Maria avait pour objectif de créer une école de cuisine très accessible et abordable.

L’aventure entrepreneuriale de Maria a pris son envol avec le lancement du premier Cookology au Dulles Town Center en février 2009 (qui a fermé ses portes en octobre 2022). Elle a inauguré le deuxième Cookology à Ballston Quarter Arlington, VA, en 2019. Cet impressionnant établissement de 6 000 pieds carrés abrite désormais à la fois Cookology et le MCAI.

Jason Fisher

Jason est originaire de la région métropolitaine de Washington et est passionné par la scène gastronomique florissante de Washington. C’est un gourmand dans l’âme et l’un des visages de DCFoodGod, un blog qui met en lumière certains des meilleurs restaurants locaux et familiaux de la ville. Pendant son temps libre, Jason aime voyager avec sa fiancée, voyages au cours desquels ils peuvent goûter à un large éventail de cuisines tout en s’immergeant dans différentes cultures.

Sandie Soman

Sandie Soman est une créatrice indépendante qui vit dans la région métropolitaine de Washington. C’est une passionnée de cuisine, une créatrice de contenu et une ancienne scientifique qui aime les desserts et qui croit en la célébration de la culture à travers la communication numérique et les arts. Avec plus de 6 ans d’expérience dans le blogging culinaire, elle aspire à mettre en valeur la diversité du paysage culinaire du DMV à travers des photos, des vidéos et des récits écrits captivants.

Chef Hugues Cossard

Hugh Cossard est originaire de la vallée de la Loire et de la Vendée. Dès son plus jeune âge, Hugh a eu la chance d’être immergé dans les entreprises familiales : Boucherie – Charcuterie – Traiteur. 

Chef Hugues Cossard a immigré aux États-Unis en 1989 pour améliorer son anglais. Après avoir découvert la région du Pacifique Nord-Ouest, il est parti en 1991 à Philadelphie pour occuper un poste dans une entreprise de charcuterie fine et de restauration. Par la suite, il a été engagé pour diriger les cuisines de plusieurs restaurants de style français dans la ville de Pennsylvanie. Il a eu la chance de travailler aux côtés de grands chefs français et américains qui l’ont aidé à développer sa propre signature et son propre style culinaire.

Le chef Cossard est instructeur en gastronomie à l’université de Stratford depuis 2011. En 2017, il a été promu directeur de programme associé pour l’école de cuisine et d’hôtellerie. Alors qu’il était à l’Université de Stratford, il a fait de son mieux pour soutenir les vétérans américains à trouver une nouvelle carrière dans l’industrie alimentaire.

En 2024, il a reçu des mains du ministre français de l’Agriculture et de l’ambassadeur de France, Laurent Bili, la distinction de Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole.

Récemment, M. Cossard est devenu directeur de l’éducation au Metropolitan Culinary Arts Institute à Arlington. Il est également instructeur pour le programme professionnel.

Réservez vos places dès maintenant pour ce superbe événement ! C’est par ici.

L’édition 2024 du concours de la meilleure baguette de Washington DC est organisée par French Morning et sponsorisée par Paris Gourmet, importateurs de produits français aux États-Unis, et sa marque de beurre Beurremont.

Baroque to Rock au Carnegie Hall, « une machine musicale à remonter le temps » pour la bonne cause

C’est un voyage dans le temps et une fusion des genres musicaux que propose le Carnegie Hall, le mardi 22 octobre prochain, au profit de l’association Save the Music. Vivaldi, Gluck, Mozart, Beethoven, Chopin et Prokofiev, mais aussi du baroque ou encore des prestations enflammées de violon électrique. « Nous avons voulu créer un événement éclectique, une soirée où nous jouons des musiques de différentes périodes et où nous connectons les différentes générations. Ce sera comme une machine musicale à remonter le temps », s’enthousiasme Christie Julien.

25 ans de complicité musicale

La soirée « Baroque to Rock » met en scène deux musiciens de renom : la pianiste française Christie Julien et le violoniste américain d’origine russe Alexander Markov (et son célèbre violon en or électrique), qui ont composé un programme unique. Le concert commencera au piano par Orphée et Eurydice de Christoph Willibald Gluck, un adagio pour débuter en douceur. « C’est le premier morceau que nous avons joué ensemble lorsque nous nous sommes rencontrés il y a 25 ans », raconte Christie Julien. Les deux artistes enchaîneront avec du baroque revisité, puis une pièce classique – un arrangement à partir d’une composition originale de Beethoven sur Clair de Lune.

Le rythme ira ensuite crescendo avec Carmen – les artistes seront alors vêtus de rouge – avec l’ajout de percussions qui devraient plaire aux jeunes générations. Après l’entracte, deux solos de Chopin seront interprétés par Christie Julien. « Un moment de piano magnifique, pour donner de l’amour et de la sérénité et inviter à l’introspection », explique la pianiste. Il sera suivi par le célèbre solo de Paganini au violon joué par Alexander Markov, puis Ave Maria de Schubert avec un Stradivarius. « Il s’agit d’une pièce spirituelle avec un arrangement spécial », explique le violoniste. Enfin, le concert entrera dans le XXe siècle, avec le Romeo et Juliette rythmé et passionné de Prokofiev, puis la Danse du Sabre d’Aram Khatchatourian. Un enfant de 7 ans prendra ensuite possession de la scène pour jouer un morceau de jazz au piano.

Un final rock avec un chœur de 180 jeunes

Enfin, ce sera l’apothéose : l’arrivée de l’orchestre de chambre, du violon en or électrique et des artistes en tenue rock, qui seront rejoints par un chœur de 180 jeunes venus de LaGuardia High School of Music & Art and the Peforming Arts, et de la Sacred Heart University, pour la séquence finale. Ils joueront Caesar puis « Let’s Have fun » d’Alexander Markov, pour finir la soirée sur une note joyeuse et extatique.

Le concert a vocation à lever des fonds pour l’organisme Save the Music, qui offre des programmes de musique, achète des instruments et recrute des professeurs pour les milieux défavorisés dans huit villes américaines. Un concert pour une belle cause dans un lieu mythique. « Des artistes fabuleux ont joué dans cette salle mythique, de Tchaïkovski à Led Zeppelin, rappelle Christie Julien. Nous leur rendons hommage avec un concert versatile mais qui a une vraie unité ».

Au programme : 

  • GLUCK Melodie from Orfeo ed Euridice (arr. Albert Markov)
  • VIVALDI Selections from « The Four Seasons »
  • MOZART Allegro from « Eine kleine Nachtmusik »
  • BEETHOVEN Adagio sostenuto from Piano Sonata No. 14 in C-sharp Minor, Op. 27, No. 2, « Moonlight » (arr. Amir Awad)
  • SARASATE « Carmen Fantasy »
  • CHOPIN Nocturne in D-flat Major, Op. 27, No. 2
  • CHOPIN Nocturne in B-flat Minor, Op. 9, No. 1
  • PAGANINI Caprice No. 24 in A Minor
  • SCHUBERT « Ave Maria » D. 839 (arr. Wilhelmj)
  • PROKOFIEV « Dance of the Knights » from « Romeo and Juliet »(arr. Alexander Markov)
  • KHACHATURIAN « Sabre Dance » from « Gayane »
  • ALEXANDER MARKOV « The Grand Finale »
  • ALEXANDER MARKOV Selection from « Caesar »
  • ALEXANDER MARKOV « Let’s Have Fun »

Brèves new-yorkaises : 18$ pour LaGuardia, 384°C à Manhattan

⛔️ Les élèves des écoles publiques de New York ont jusqu’à mercredi, le 15 octobre, pour remettre au ministère des Transports leur proposition de vidéo pour sensibiliser les automobilistes à ralentir près des établissements scolaires. La récompense est de 1 000$ pour la classe qui remportera le premier prix. 

? Avec la carte de transport gratuite pour les étudiants, 365 jours par an et pour quatre transports par jour, ce ne sont pas moins de 2,5 millions de déplacements qui ont été comptabilisés depuis le début de l’année, soit une augmentation de 36% par rapport à 2023. 

?‍? Réouverture au Marriott Marquis du restaurant tournant « The View » proposant une vue panoramique à 360 degrés sur la skyline. 

? En septembre, la criminalité globale dans la ville a continué de baisser pour le neuvième mois consécutif. Les agents ont saisi 466 armes à feu illégales ce mois-ci qui s’ajoutent aux 4 938 armes récupérées depuis le début de cette année. 

? Lancement du premier « Uber Shuttle » qui vous mènera à l’aéroport LaGuardia pour 18$ seulement. 

? La Legal Aid Society a déposé un recours collectif contre le système scolaire de New York, qui ne fournirait pas les services d’éducation spéciale adéquats aux élèves ayant des handicaps émotionnels (anxiété et la dépression clinique), ce qui entraîne des absences chroniques de ces mêmes élèves à hauteur de 46%. 

? La procureure générale de New York intente une poursuite contre TikTok, accusant la plateforme de prétendre, à tort, qu’elle est sûre pour les adolescents.  

? Si vous avez l’habitude d’enlacer les arbres, la NYC Park a dressé pour vous une liste de 873 757 sur les 7 millions que compte la ville. 

? Alors qu’aucun hôtel à NYC entrait dans le top 10 mondial du Reader Digest, voici le top 25 des meilleurs hôtels de la ville selon Condé Nast Traveler

? Le refuge pour migrants à Randall’s Island devrait fermer ses portes au début de l’année prochaine. 

⛔️ Depuis cette semaine, la loi Sammy entre en application dans une vingtaine de rues de NY. Cette loi permet à la ville de réduire les limites de vitesse à 20 mph (32 km/h) et à 10 mph (16 km/h) dans les rues en cours de réfection. Il y a onze ans, le petit Sammy Cohen était renversé par une camionnette. La loi porte son nom. 

☀️ Des rafales à 22 000 km/h à Londres et des températures de 384°C à New York ? La BBC présente ses excuses pour des prévisions météo erronées. 

? Plus d’un millier de personnes ont participé au repas partagé – en mode potluck – à Chelsea. Le pique-pique d’Accueil New York, l’association des Français expatriés a rassemblé quant à lui 90 personnes. Pas mal, non ?

✈️ Si vous êtes phobique des avions, ne lisez pas ce qui suit. Vraiment. Passez à la ligne. Pour les autres, sachez qu’un pilote de ligne est apparemment décédé en plein vol, forçant un atterrissage d’urgence à JFK. 

⚰️ La dépouille d’une femme décédée a été transportée par erreur de New York vers le Guatemala au lieu de l’Équateur. La famille a porté plainte contre la maison funéraire. 

?  La ville compte 10 000 bus scolaires pour 145 000 étudiants qui les utilisent (ce qui ne fait qu’une quinzaine d’enfants par bus).

? Au cours de la dernière décennie, les délais d’intervention des ambulances dans les situations où la vie de la victime est menacée ont augmenté de 29%. Quant à l’intervention des pompiers, le délai a augmenté de 72%. En cause : la circulation toujours plus dense. 

? Tout savoir sur la manucure « arc-en-ciel » à 255$. 

[VIDÉO] Les meilleurs fonds de Private Equity pour investir

Historiquement, des freins majeurs ferment l’accès aux fonds d’investissement pour le grand public. Cependant, nous assistons depuis quelque temps à l’émergence du Private Equity.

Le Private Equity, c’est l’ouverture de l’investissement à tous. Pour comprendre comment fonctionne le Private Equity, et découvrir Fundora, une solution d’investissement dans les fonds de private equity, accessible pour le grand public dès 10 000€, ce webinaire répond à vos questions.

Fundora révolutionne l’accès au private equity, en permettant aux investisseurs de tous horizons de participer à des fonds jusqu’alors réservés à une élite, et de comprendre le fonctionnement de l’investissement en fonds. Lors de ce webinaire, découvrez comment profiter de cette plateforme:
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Pour accéder au replay, contactez les intervenants via leurs coordonnées ci-dessous :

? Alan Huet, Co-fondateur de Fundora : [email protected]
? Bradley Lafond, Fundora : [email protected]

– French Morning attire votre attention sur le fait que tout investissement comporte des risques, notamment des risques de perte en capital. Les performances passées ne constituent pas un indicateur fiable des performances futures –

Comment divorcer aux États-Unis en tant qu’expatrié français ?

[Article sponsorisé] Au 31 décembre 2023, le nombre d’inscrits au Registre des Français établis hors de France s’élève à 1 692 978 dont 150 587 seraient installés aux États-Unis. Cette communauté française se retrouve plus démunie hors de ses frontières quand des difficultés surgissent au sein du couple et que le divorce est imminent. Le divorce doit-il se faire aux États-Unis ou en France ? Ai-je le choix ? Que faire si je souhaite rentrer avec les enfants en France contre l’avis de mon conjoint ?

Maître Céline Richard, avocate associée du cabinet Familynks vous permet d’appréhender la question du divorce au sein d’un couple d’expatriés aux États-Unis dans le but d’avoir toutes les clés en main le jour où la situation s’envenime. 

En France, on distingue les divorces non-judiciaires, qui se font par consentement mutuel, uniquement en présence des futurs ex-époux et de leurs avocats, des divorces judiciaires devant un Juge. Attention : le divorce judiciaire ne rime pas forcément avec divorce contentieux. 

Le déroulé d’un divorce par consentement mutuel en France pour les expatriés aux États-Unis

Comment se déroule le divorce par consentement mutuel en France pour les expatriés aux États-Unis ? (New-York, Massachussetts, Californie et Washington)

Pré-requis : pour divorcer par consentement mutuel, les époux doivent être d’accord à la fois sur le principe du divorce, c’est-à-dire qu’ils acceptent tous les deux le principe du divorce et sur toutes les conséquences du divorce, tant entre eux qu’à l’égard des enfants. 

  • Peut-on s’adresser à n’importe quel avocat français ? 
  • Par sécurité, les époux doivent s’adresser à un avocat français spécialisé en droit international de la famille. 

Dans l’hypothèse d’un divorce amiable, l’avocat doit connaître les règles de compétence et de loi applicable afin de s’assurer de la validité de la convention de divorce dans un contexte international.

En effet, dans un contexte d’expatriation, plusieurs lois pourraient être applicables (loi de la nationalité commune des époux, loi du lieu de leur résidence…) et plusieurs juridictions pourraient se reconnaître compétentes (les juridictions françaises ou les juridictions du lieu d’expatriation).

L’avocat veille par exemple à ce que la convention comporte une clause attributive de juridiction et une convention sur le choix de la loi applicable au divorce. 

  • La signature de la convention de divorce et le dépôt au rang des minutes du notaire ?
  • La signature de la convention de divorce par acte d’avocats suppose que les époux soient présents physiquement. 

Les époux ou les avocats doivent donc faire le déplacement pour se réunir tous les quatre le jour de la signature. Après la signature, la convention de divorce est déposée au rang des minutes d’un notaire en France. 

Les effets du divorce par consentement mutuel conventionnel français aux États-Unis

Comme expliqué en introduction, si les époux expatriés entendent recourir au divorce par consentement mutuel français, il faut absolument vérifier que ce type de divorce signé et déposé au rang des minutes d’un notaire en France pourra être reconnu dans leur Etat d’expatriation: 

Lorsque le divorce est formalisé par acte d’avocats, les ex-époux ne disposent ni d’un jugement, ni d’un acte authentique ce qui peut s’avérer très problématique pour sa reconnaissance et son exécution à l’étranger. Aux États-Unis, le divorce par consentement mutuel non judiciaire français semble pouvoir être reconnu. 

Selon le concept de « Comity Doctrine » les Etats-Unis acceptent reconnaitre une décision de justice étrangère à condition de réciprocité (ce qui signifie : une reconnaissance des jugements américains en France).  Il semblerait que les tribunaux soient enclins à reconnaitre la valeur de ces divorces déjudiciarisés si les principes généraux de légalité américains sont respectés.

  • L’Etat de New York est très exigeant quant au respect de ces règles. Pour autant, les juridictions de New-York ont déjà reconnu des divorces étrangers pourtant non judiciaires. 
  • Les juridictions du Massachussetts ont-elles aussi déjà reconnu des divorces étrangers pourtant non judiciaires.
  • La Cour d’appel de Californie a déjà reconnu des divorces non judiciaires, notamment lorsque le divorce non judiciaire réalisé à l’étranger était conforme au droit étranger.
  • Les juridictions de Washington ont-elles aussi déjà reconnu des divorces étrangers pourtant non judiciaires.

Bien que le divorce par consentement mutuel français présente un avantage de rapidité et évite le recours au Juge, il peut présenter deux inconvénients majeurs dans un contexte d’expatriation :

  • La présence des deux époux est requise le jour de la signature : les époux sont obligés de se déplacer pour signer la convention de divorce et ses annexes en présence de leurs avocats respectifs (ou les avocats français se déplacer aux Etats-Unis dans l’Etat respectif);
  • La reconnaissance et l’exécution à l’étranger de ce type de divorce demeure incertaine.

C’est pourquoi, il peut être plus opportun, même en cas d’accord sur le principe et les conséquences du divorce, d’opter pour le divorce judiciaire, afin d’obtenir un jugement qui pourra circuler plus facilement entre les différents pays. 

Le déroulé du divorce judiciaire

Dès lors que votre couple présente des éléments d’accroche avec un autre pays que la France, notamment parce que : 

  • Vous êtes mariés avec un conjoint de nationalité différente de la vôtre ou 
  • Que vous résidez dans un pays dont vous n’avez pas la nationalité ;

Il y a toujours 2 questions à se poser avant de saisir une juridiction en vue d’un divorce : 

  • La question de la juridiction compétente : quel tribunal peut-on saisir ?
  • La question de la loi applicable : quelle loi le juge doit-il appliquer ? 

Une fois ces deux questions tranchées à l’aide d’un avocat spécialisé en droit international, la conclusion peut conduire à la saisine des juridictions françaises ou à la saisine des juridictions américaines. Parfois, les deux sont envisageables et il conviendra d’apprécier, selon les intérêts en présence, la voie la plus favorable. 

La procédure devant les juridictions françaises : 

Depuis le 1er janvier 2021, les divorces judiciaires suivent la procédure « simplifiée » suivante :

  • la demande en divorce : la procédure de divorce débute directement par une demande introductive d’instance, de sorte que les époux auront immédiatement accès à la phase de jugement (articles 251 et 252 du Code civil). Formellement, elle pourra reposer soit sur une assignation introductive d’instance (formée par un seul époux), soit sur une requête conjointe (formée par les deux époux). 
  • L’audience d’orientation et sur mesures provisoires : le juge tient, dès le début de la procédure, une audience à l’issue de laquelle il prend les mesures qui s’appliqueront pendant la procédure (concernant par exemple l’occupation du logement, la garde des enfants…) (article 254 du Code civil). 

L’audience d’orientation et sur mesures provisoires a aussi pour but d’orienter le dossier (accord des époux pour une procédure participative, renvoi à la mise en état, renvoi à une audience de plaidoirie) et de définir un calendrier de procédure. 

Loi française applicable au prononcé du divorce

  • Si le juge français applique la loi française au prononcé du divorce, il se référera au droit français, lequel prévoit trois types de divorces judiciaires : 
  • Le divorce pour acceptation du principe de la rupture : les époux qui sont d’accord pour divorcer mais en désaccord sur les conséquences, peuvent engager cette procédure de divorce (art. 223 du Code civil) ;
  • Le divorce pour altération définitive du lien conjugal : cette procédure est possible si les époux ont vécu séparés depuis au moins un an au jour où le divorce sera prononcé (art. 237 et 238 du Code civil) ;
  • Le divorce pour faute : il permet de faire constater par le juge l’existence d’une violation des devoirs et obligations du mariage. (art. 242 du Code civil).

Loi américaine applicable au prononcé du divorce 

  • Si, en revanche, au regard des règles de conflit de loi (quelle est la loi applicable ?), le juge français se doit d’appliquer la loi américaine, il faut savoir que chaque Etat américain a sa propre loi applicable au prononcé du divorce.
  • Tous les États américains reconnaissent le divorce sans faute depuis seulement 2010 (le dernier est l’Etat de New-York qui ne reconnaissait auparavant que le divorce sur la base d’une faute ou d’une séparation depuis plus d’un an acté conjointement par les époux ou par un Juge). 
  • Plusieurs États reconnaissent certaines fautes justifiant le divorce telles que le traitement cruel et inhumain de l’autre époux, l’emprisonnement de l’autre époux (emprisonnement pour 3 ans pour l’État de New York et condamnation à un peine de plus de 5 ans pour l’État du Massachusetts), certains actes d’adultère, absence ou disparition de l’époux pendant plus d’un an, etc. 
  • Il n’est pas possible de divorcer pour faute dans l’État de Washington ou en Floride.
  • En l’absence de faute, la plupart des États évoquent la notion de « d’échec irrémédiable du mariage » ou de « différences irréconciliables ». 
  • Dans l’État de New York, l’époux sollicitant le mariage n’a pas à apporter la preuve de cette rupture et doit uniquement déclarer sous serment qu’il y a eu une rupture irrémédiable étant intervenue au moins 6 mois avant l’introduction de la procédure de divorce. 
  • En Californie, l’époux doit seulement alléguer qu’il existe des différences irréconciliables sans conditions de durée.

Les préconisations de Maître Céline Richard

  • Les divorces judiciaires sont certes plus longs que le divorce par consentement mutuel sans juge. 

Il faut compter entre 6 mois et plusieurs années entre l’introduction de la demande en divorce et le jugement de divorce. Pour autant, le divorce judiciaire présente deux avantages considérables dans un contexte international : 

  • Il peut se dérouler à distance : les époux ne sont pas obligés de se déplacer pour signer les documents du divorce ni pour assister aux audiences devant le juge ;
  • Il est reconnu et est exécutoire à l’étranger : les époux disposeront d’un jugement, dont ils pourront demander la reconnaissance et l’exécution plus facilement aux États-Unis, car le juge américain reconnaitra le jugement de divorce rendu en France.  

Vous l’aurez compris, dans un contexte international, il est indispensable de se faire accompagner avant toute démarche par un avocat spécialisé qui étudiera à vos côtés la meilleure procédure à suivre, en France ou dans votre pays d’expatriation. C’est le cas de Maître Richard, avocate associée de Familynks, que vous pouvez contacter par mail ou directement via Linkedin.

Note : les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Économie et santé mentale : Dîner-talk avec l’économiste Janet Currie le 23 octobre

Changement d’invité au dîner de l’American Foundation for the Paris School of Economics (AFPSE), la fondation qui représente la Paris School of Economics (PSE) aux États-Unis, mercredi 23 octobre prochain au consulat. L’économiste et Prix Nobel Angus Deaton étant tombé gravement malade, c’est Janet Currie qui le remplacera. L’économiste canado-américaine, professeure à l’université de Princeton, préside actuellement la prestigieuse American Economic Association.

Titulaire de la chaire Henry Putnam d’économie et d’affaires publiques à Princeton, Janet Currie co-dirige le Centre pour la santé et le bien-être (Center for Health and Wellbeing) de l’université. Elle est également co-directrice du programme sur les familles et les enfants au National Bureau of Economic Research. Entre 2014 et 2018, elle a également présidé le département d’économie de Princeton, après avoir dirigé celui de l’Université de Columbia – première femme nommée à ce poste – de 2006 à 2009.

Janet Currie est une pionnière de l’analyse économique du développement de l’enfant. Ses recherches actuelles portent sur les différences socio-économiques en matière de santé et d’accès aux soins, sur les menaces environnementales pour la santé physique et mentale et sur l’impact, à long terme, des problèmes de santé durant la grossesse et la petite enfance. Elle viendra donc partager les résultats de ses travaux au cours de ce dîner-débat intitulé « Investments in Human Capital and Child Mental Health ».

Janet Currie sera introduite par Jane Waldfogel, une experte des politiques publiques affectant le bien-être des enfants et des familles – congé parental, enseignement préscolaire universel… -, titulaire de la Compton Foundation Centennial Professor for the Prevention of Children’s and Youth Problems et codirectrice du Columbia Population Research Center.

Janet Currie vient rejoindre la liste des économistes de renom invités par l’AFPSE ces dernières années – Christine Lagarde, Thomas Piketty, Pascal Lamy ou encore Larry Summers, Philippe Aghion et James Heckman. Les dîners de levée de fonds de la fondation permettent de financer les projets de recherche de PSE – sur l’enseignement de l’économie dans les lycées et sur le climat en collaboration avec l’Institut des politiques publiques, pour les plus récents. L’objectif cette année est de financer la chaire Daniel Cohen, l’ancien président de PSE décédé l’an dernier.

C’est ça l’Amérique, ép. 5: Trump-Harris, deux « visions populistes » de l’économie

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En 1992, le stratège démocrate James Carville a utilisé une formule qui a fait date dans la vie politique américaine : « It’s the economy, stupid » (« C’est l’économie, idiot »). Dans le contexte de récession de l’époque, il voulait insister sur l’importance pour son candidat, Bill Clinton, de parler des questions économiques pour remporter l’élection. Pari réussi : le gouverneur de l’Arkansas a battu le président républicain sortant George H.W. Bush.

Trente-deux ans plus tard, cette règle n’a pas pris une ride. L’économie, l’inflation en particulier, est en tête des préoccupations des Américains. Or, en la matière, la situation est paradoxale. Si les indicateurs (chômage, PIB, investissements d’avenir…) sont dans le vert, la majorité de la population déclare dans les sondages avoir l’impression de vivre dans un pays en crise et se dit pessimiste pour l’avenir.

Cette réalité va-t-elle profiter à Donald Trump ? Dans ce cinquième épisode de C’est ça l’Amérique, nous nous penchons sur cette question et les propositions des deux candidats avec l’économiste franco-américain Yann Coatanlem, président du think tank Club Praxis et coauteur du « Capitalisme contre les inégalités » (PUF).

C’est ça l’Amérique vous propose chaque semaine de décrypter les enjeux des élections américaines de 2024 en compagnie d’un expert francophone basé aux États-Unis. C’est un podcast de La Croix, réalisé en partenariat avec French Morning et le programme Alliance-Columbia.

Hommage à Michel Blanc au TLF de San Francisco le 23 octobre

French Premiere va rendre hommage à l’acteur Michel Blanc, décédé subitement le 3 octobre dernier, à l’âge de 72 ans. Le film « Les petites victoires » sera projeté le mercredi 23 octobre au théâtre Erick Moreau du Lycée français de San Francisco. Dans ce long métrage, réalisé en 2023 par Mélanie Auffret, Michel Blanc incarne Emile Menoux, un sexagénaire qui décide de retourner à l’école pour apprendre à lire et à écrire. Son institutrice, Alice, a fort à faire pour mener sa classe en présence de cet élève un peu particulier et au caractère bien trempé. Et pour corser l’affaire, elle est aussi maire de son petit village de Kerguen.

Révélé comme acteur comique dans « Les Bronzés » et « Les Bronzés font du ski » dans les années 1970, il reçoit ses deux premiers Césars pour des rôles dramatiques, d’abord dans « Tenue de soirée » de Bertrand Blier (1986), et pour « Monsieur Hire » de Patrice Leconte (1990). Il passe derrière la caméra pour réaliser plusieurs films à succès, dont « Marche à l’ombre », « Grosse fatigue », ou encore « Embrassez qui vous voudrez ».

« Les petites victoires » a reçu le prix spécial du jury et le prix du public au Festival de l’Alpe d’Huez en 2023.

Méconnue, la ville d’Oakland mérite d’y prendre son temps

Dans l’ombre de San Francisco, Oakland a grandi. Terre des Afro-américains, centre du mouvement Black Panther au milieu des années 1960, largement adoptée par la communauté hispanique, Oakland représente aujourd’hui le symbole de la diversité aux États-Unis. Véritable vivier de talents – la candidate Kamala Harris y est née -, de créativité – le blues, le jazz, le hip-hop, le rap y ont prospéré -, Oakland réunit autour de ses lieux d’art, de culture et de vie mille raisons de s’y intéresser.

Le Lake Merritt, cœur de la ville

Pièce centrale du développement d’Oakland, le Lake Merritt et ses 5,5 kilomètres de circonférence, offre une carte postale charmante de la ville, contrastant avec l’image « dangereuse » toujours véhiculée. Montrée du doigt, surtout après la période de la pandémie, la ville a longtemps décroché les taux de criminalité parmi les plus hauts de Californie. Une tendance qui s’inverse aujourd’hui. Aux beaux jours, on file donc autour du lac, meilleur point de départ pour flirter avec la ville. S’y croisent joggeurs et cyclistes par dizaines et touristes et familles viennent batifoler sur l’eau, en pédalo, canoë ou kayak (location à partir de 15$ l’heure).

Annie Duncan à la galerie Johanson Projects. © DR

De l’art contemporain aux jeux vidéo

Autour du lac Merritt, l’Oakland Museum of California (OCMA) vaut toutes les visites. Ouvert en 1969, puis rénové en 2021, le musée à l’architecture purement brutaliste, entouré d’un large jardin et comptant un théâtre en intérieur, dédie ses expositions à l’histoire, l’art et aux sciences naturelles. Passage imparable par la Gallery of California Art, compilant les œuvres, souvent décalées, d’artistes originaires de Californie, et expositions temporaires toujours dignes d’intérêt. La dernière « Calli : The art of Xicanx Peoples » explore le travail des artistes d’origine mexicaine vivant aux Etats-Unis.

Particulièrement riche de ses collections, l’African American Museum and Library compte dans son bâtiment de la fin XIXe, des archives historiques sur Malcom X, Martin Luther King et sur toute la culture afro-américaine de Californie. Des visites simples et groupées s’organisent via le site de l’AAMLO. Atypique enfin, The Made raconte toute l’histoire des jeux vidéo de leur origine à aujourd’hui. Un sujet de conversation parfait à San Francisco.

Street art dans les rues d’Oakland. © Alexis Chenu

Des galeries au street art

Terre des artistes trouvant ici lofts et ateliers à loyers plus modérés, Oakland mérite aussi un passage dans ses galeries d’art, à l’instar de Johansson Projects, la galerie d’art contemporain ouverte en 2006 par Kimberly Johansson. Pionnière, la jeune femme réunit dans son espace les artistes de la baie de San Francisco, minorités et femmes en particulier, qui tous, investissent l’espace d’installations vidéo, d’art cinétique, de sculptures ou peintures. Immanquable aussi, le centre d’art Creative Growth, qui fête ses cinquante ans cette année et dont les expositions consacrent les œuvres d’artistes handicapés physiques et mentaux.  

Particulièrement dynamique, la scène street art vaut aussi le coup d’œil. Plus de 1000 fresques couvrent aujourd’hui murs et façades de la ville, la plupart distillant messages politiques et sociaux. San Pablo Avenue, Temescal Street, Telegraph Avenue, Franklin Street et Broadway regorgent d’œuvres à regarder et photographier. Immanquable, celle dédiée aux femmes du Black Panther Party couvre le bâtiment de l’association et du musée à l’angle de Center Street et Dr Huey P. Newton Way. Des visites guidées y sont organisées.

La boutique Relove, spécialiste du vintage. © DR

La patrie du vintage

Si les grandes marques du luxe manquent à l’appel, Oakland figure aujourd’hui parmi les villes les plus pointues en matière de vintage. Un tour au magasin Relove, deuxième du genre (après celui de Russian Hill à San Francisco) dévoile le large vestiaire composé par la charmante Delila Hailechristos, un mix de griffes de luxe et marques contemporaines de seconde main classées par genre et par couleur.

À deux pas, la boutique 3319 Marché installée dans un ancien salon de coiffure, associe à sa sélection vintage des services de stylisme, un espace librairie et déco. Sur le podium, Cord & Company est la boutique de la chineuse Nan Marvin. Un bric-à-brac sur deux niveaux où repartir avec vases, tableau brodé, sculpture, malle ou vaisselle ancienne. Enfin, le rendez-vous du vintage se trouve au Oakland Vintage Market, tous les premiers samedis de chaque mois, un événement qui réunit une belle sélection de vendeurs en vêtements et objets de décoration.

Le Paramount Theater, à Oakland Crédit Visit Oakland

Jazz, rap, blues et funk

Connue dès les années 40 pour la qualité de sa scène blues et jazz, foyer des sons funk dans les années 60, terre du hip-hop et du rap où excellèrent MC Hammer, Tupac, En Vogue, Hyeroglyphics ou Keshia Cole, Oakland est une ville de musique.

Outre l’immense Oakland Arena & Coliseum Complex qui accueille les artistes toute l’année, un tour au Paramount Theatre, chef d’œuvre d’Art déco de 1931, et résidence de l’Oakland Symphony and Oakland Ballet Company, mérite le passage. Concerts, comédies et pièces de théâtre y ont lieu toute l’année. Autre emblème de la ville, le Fox Theater et son architecture orientale, a vu défiler B.B King, Kylie Minogue, Bob Dylan, et même Barak Obama lors de sa campagne de 2012. Enfin, un dîner chez Yoshi’s, restaurant japonais et club de jazz fameux fait l’étape parfaite des amoureux de musique.

Le restaurant Parche et sa cuisine colombienne. © Alexis Chenu

Cuisines du monde

Vive et en plein développement, la scène food d’Oakland joue l’esprit cosmopolite en cuisine. Bar à vin et bistrot réputé, Snail Bar sert une large sélection de vins nature à faire accompagner d’un steak tartare, d’escargots et tostadas de crevettes. Populaire dans toute la communauté queer, Friends & Family excelle dans l’art du cocktail et des tapas, le tout à déguster dans un patio couvert des fresques enlacées de l’artiste Jeoffrey Cheung. Parche sublime la cuisine colombienne en petites assiettes à partager. Et Burdell revisite la cuisine « Soul Food » du Sud des États-Unis. Aux cuisines, le chef Geoff Davis s’inspire des recettes de sa grand-mère et aligne foie de poulet aux gaufres, canard rôti et autres crevettes au barbecue.  

Le retour des Français aux États-Unis se confirme

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De plus en plus de Français s’installent aux États-Unis. Leur nombre avait déjà augmenté entre 2021 et 2022, et cette hausse s’est poursuivie entre 2022 et 2023, selon le dernier rapport du ministère des Affaires étrangères qui s’appuie sur les inscriptions sur les registres des consulats à travers le pays. Les États-Unis étaient ainsi l’un des 82 pays (sur 169) à avoir connu un solde positif l’an dernier.

Dans le détail, les États-Unis comptaient 150 587 Français au 31 décembre 2023, soit 3,46% de plus qu’en 2022. Une croissance de la population française moins importante qu’entre 2021 et 2022 (+6,5%), mais qui confirme la tendance constatée après le recul de 8% enregistré entre 2020 et 2021. Par comparaison, le Canada n’a pratiquement pas connu d’évolution l’an dernier par rapport à l’année précédente : +0,66% d’installations de Français en plus (108.874) après le boom constaté en 2022 (+ 13,9%).

Toutes les circonscriptions consulaires des États-Unis ont vu grandir leur communauté française l’an dernier (liste détaillée à la fin de l’article), exceptées celle de San Francisco (-6,9%) et de Washington DC (-2,37%). La plus forte augmentation est enregistrée dans la circonscription de Boston, avec un bon de près de 19%, la plaçant désormais à la 5e place des communautés françaises les plus importantes du pays (en 2022 elle était 8e), devant New York (+9,8%), la Nouvelle-Orléans (+5,53%), Houston (+4,61%), Miami (+3,34%), Chicago (+2,41%), Atlanta (+1,18%) et Los Angeles  (+1,16%).

2e pays d’accueil pour les Français

En tout, 1 692 978 Français étaient inscrits au registre des Français établis hors de France le 31 décembre 2023, soit 0,5% de plus qu’en 2022, année qui avait marqué la fin des interdictions de voyager après la crise sanitaire mondiale. Les État-Unis figurent toujours dans le top 5 des pays d’accueil pour la communauté française expatriée, en deuxième place derrière la Suisse (toujours en tête avec 169 166 inscrits) et devant le Royaume-Uni (140 286 – voir l’article sur French Morning London), la Belgique (117 755) et le Canada (108 874). Ces cinq pays totalisent « 40,5 % de nos compatriotes inscrits au registre », précisent les auteurs du rapport.

Evolution de la population des Français de l’étranger en 30 ans. © Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

La nouvelle ministre déléguée des Français de l’étranger, Sophie Primas, souligne quant à elle « la croissance régulière et continue de la population des Français de l’étranger au cours des trente dernières années ». Mais comme chaque année, le gouvernement relativise la portée de ces chiffres, rappelant qu’« une proportion importante des Français qui s’installent dans les pays de l’UE, aux États-Unis ou au Canada ne s’inscrivent pas au Registre, cette inscription n’étant pas obligatoire ».

En tous les cas, les Français de l’étranger semblent s’installer de façon durable hors de France : 1 234 627 sont inscrits depuis plus de 5 ans dans la même circonscription consulaire, contre 102 057 depuis moins d’un an. Enfin près d’un tiers des Français de l’étranger sont aujourd’hui des binationaux, proportion similaire aux années précédentes.

Par circonscriptions consulaires (variation entre 2022 et 2023)

New York : 38.414 (+9,8%)

San Francisco : 24 916 (-6,9%)

Los Angeles : 22 663 (+1,16%)

Washington : 14 052 (-2,37%)

Miami : 11 382 (+3,34%)

Boston : 10 524 (+18,94%)

Chicago : 10 458 (+2,41%)

Houston : 10 289 (+4,61%)

Atlanta : 6 930 (+1,18%)

Nouvelle-Orléans : 959 (+5,53%)