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Fatigués de la "grisaille parisienne", ils ouvrent une galerie à LA

Non loin du “pink wall” de Paul Smith, véritable piège à instagrameuses, un nouvel objet attire l’attention : une sculpture géante de glace jaune, en vitrine de la galerie de street art 5 Art Gallery sur Melrose Avenue.“Le 5 est notre chiffre porte-bonheur, on s’est rencontrés et mariés un 5”, rappellent les propriétaires Jean-Jacques et Julie Darmon.
Pour se distinguer des galeries qui mettent en avant le street art, comme Beyond The Streets ou Avenue des Arts, le couple de Parisiens représentent onze artistes français qui cartonnent dans l’Hexagone, mais encore méconnus aux Etats-Unis. L’objectif ? Montrer “des choses inédites”, mais également complémentaires. “Nous voulons que chaque artiste amène quelque chose de nouveau, de frais”, répète Julie Darmon, qui partage avec son mari une passion criante pour les oeuvres colorées.
Ainsi, différentes techniques sont explorées : la sculpture géométrique de Richard Orlinski, la calligraphie égyptienne et chinoise via les tampons de l’Atlas, les superpositions de photos taguées par Christophe Catelain, les graffitis avec une esthétique imprégnée de Marvels pour Pro176. Pour autant, tous leurs artistes partagent un point commun : “ils viennent de la rue, ont débuté en taguant des tramways”.
interieur 5 galerie street art
“Depuis notre arrivée, nous avons aussi des artistes qui nous ont sollicité. On expose désormais le graffeur américain Risk, l’artiste française installée à L.A Lisa Sartor et la Russe Elena Bulatova”, précise Jean-Jacques Darmon, 48 ans, qui se réjouit de la démocratisation de cet art. “Aujourd’hui, le street art est sur toile, Basquiat atteint des records aux enchères; et l’Atlas fait des collaborations avec des marques comme Guerlain.”
Un changement de toile
Insatiables sur le sujet, les patrons des lieux ne sont pourtant pas du sérail. “Nous avions le rêve de nous installer aux Etats-Unis. La grisaille parisienne, ce n’était pas pour moi”, lâche Julie Darmon, 35 ans, qui travaillait dans l’événementiel. Elle en avait également assez de voir son mari accumuler les oeuvres d’art “qui recouvraient le sol de notre maison, faute de place sur les murs”. “Et pourquoi pas monter une galerie ?”, se demandent-ils alors. “D’autant que nous nous sommes rencontrés via un ami qui tenait une galerie”, se rappelle Julie Darmon.
galerie melrose av
Passionné de Matisse, Picasso, Roy Lichtenstein depuis belle lurette, le fils de l’homme d’affaires Jean-Claude Darmon, qui a fait fortune dans la commercialisation de panneaux publicitaires dans les stades, a commencé à collectionner les tableaux il y a 20 ans, avec un Robert Combas.
Ensemble, ils veulent alors monter un concept-store, un “Colette” mais avec des oeuvres d’artistes de rue en plus. “Mais le marché parisien est tendu”, avoue Jean-Jacques Darmon. Sans compter que leurs proches se montrent méfiants. Ils vont avoir le déclic de l’expatriation lorsqu’une maladie frappe le quadragénaire, qui frôle la perte de l’usage de ses jambes.
Après 15 années dans le “sport marketing”, notamment dans la prolifique entreprise familiale, Jean-Jacques Darmon décide qu’il est temps de se jeter à l’eau. “Partir à Los Angeles est un challenge, et d’autant plus quand on se lance dans un milieu qui est nouveau. Mais ce n’était pas un investissement aussi gros que de lancer un restaurant.”
Malgré les “bonnes énergies de L.A propices au business”, l’arrivée, en août, se complique. Ils rencontrent des difficultés pour trouver un lieu dans leur budget et n’ont pas de “credit score” à montrer. Ils briment alors leur rêve de grandeur pour l’espace actuel de la galerie de 140m2, situé non loin de Beverly Hills.
Après avoir présenté leur univers, les novices veulent passer à l’étape supérieure, et présenter des shows en solo. “On inviterait un artiste et lui proposerait de faire une démonstration sur un mur”, explique Jean-Jacques Darmon, qui voudrait en faire tous les deux mois. Ils s’affairent également pour faire connaître leur galerie : après une inauguration réussie le 17 mai, ils vont investir les foires d’art, telles que le L.A Art Show, et miser sur de futures collaborations avec des marques.
galerie street art la

Un nouveau collège-lycée français ouvre ses portes à Fort Lauderdale

L’offre scolaire en français s’enrichit en Floride. Après l’annonce de la création d’une nouvelle école française dans la région de Tampa Bay sur la côte Ouest floridienne, c’est à Fort Lauderdale qu’un nouvel établissement français privé verra le jour à la rentrée prochaine. Dès le mois d’août, l’International School of French Studies accueillera les élèves de la 6ème à la terminale.
« C’est un projet que je mûrissais depuis plusieurs années pour répondre à la demande qui est de plus en plus forte en Floride », indique le Français Abdellah Tayeb Pacha qui enseigne les mathématiques depuis six ans à l’International School of Broward à Hollywood, une école publique proposant un cursus bilingue français et américain. « L’établissement dispose d’une bonne équipe pédagogique mais aurait besoin d’une restructuration, confie le quadra originaire de Montpellier. Malheureusement, comme il s’agit d’une charter school, nous ne pouvons pas faire ce que nous souhaitons avec l’argent public, il fallait donc trouver une autre solution ».
Entièrement financé sur des fonds privés, l’International School of French Studies sera, dans un premier temps, hébergé dans les locaux d’une école américaine déjà existante, dont le lieu n’a pas encore été dévoilé. « Nous avons retenu trois établissements, situés dans un rayon de moins de 15 kilomètres autour de l’aéroport de Fort Lauderdale, qui disposent d’un campus à taille humaine et d’excellentes infrastructures, explique Abdellah Tayeb Pacha. Notre décision, qui dépend notamment du nombre d’élèves inscrits, sera prise dans les prochains jours ».
Géré par une association de parents d’élèves, l’établissement privé dispensera un enseignement dans la langue de Molière et mettra également l’accent sur les classes internationales en anglais et en espagnol. Les élèves auront ainsi l’opportunité de recevoir six heures supplémentaires d’enseignement en langue vivante afin de préparer le diplôme national du brevet « option internationale » (DNBI) et l’option internationale du baccalauréat (OIB). « Ce ne sera pas que des cours de littérature, il y aura aussi des cours de sciences, d’économie et d’histoire-géographie dispensés en langues étrangères, indique Abdellah Tayeb Pacha. Cela permettra aux élèves d’être en immersion totale afin d’apprendre une nouvelle langue plus facilement ».
L’International School of French Studies, qui devrait faire rapidement la demande d’une procédure d’homologation auprès de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), proposera par ailleurs des activités extra-scolaires liées aux programmes FLAM (Français Langue Maternelle) permettant à des enfants français établis à l’étranger de conserver la pratique de leur langue maternelle.

Wine Access vous guide dans la découverte des meilleurs vins

(Article partenaire) Pinot noir, Sauvignon, Riesling… Chaque semaine, le jury de Wine Access se met à la recherche de la nouvelle star des vins. “Assis autour d’une table jonchée de bouteilles de blanc, de rouge et de rosé, la wine team déguste plus d’une soixantaine de vins afin de les noter”, raconte Benoît Vialle, PDG de cette entreprise spécialisée dans la vente de vin en ligne. Dans le catalogue Wine Access : une majorité de vins français, italiens et californiens, tous achetés en direct aux domaines viticoles et aux importateurs.
“Nos deux principes fondateurs : la sélection et le storytelling. Nous ne vendons aucun vin qui n’a pas été approuvé par notre équipe”, assure le patron français. Au cœur de Wine Access et ses 35 salariés, une “wine team” au calibre unique au monde, composée de quatre experts au pedigree impressionnant : un « master of wine » – sorte de PhD en vin –, deux étudiants master du vin a mi-chemin du légendaire cursus, et un “master sommelier”, qui est le 14éme bénéficiaire de la Krug Cup qui célèbre les très rares candidats à réussir les trois parties de l’examen de master sommelier au premier essai. 
Chaque bouteille est évaluée sur un score allant jusqu’à 100. Seulement celles recueillant une note supérieure à 90 sont proposées aux 250.000 abonnés à la newsletter quotidienne. “Nos notes sont toujours un peu inférieures à celles données par les revues spécialisées. Nous sommes très conservateurs dans nos scores“, souligne Benoît Vialle qui n’était pas prédestiné au secteur vinicole.
De son parcours très tech, en business development chez Microsoft puis en tant que COO de Vente Privée – l’une des entreprises phares du e-commerce français – Benoît Vialle a donné un nouveau cap à Wine Access. “J’ai commencé par déplacer la société de la côte Est à la Baie de San Francisco afin de bénéficier de l’écosystème de la Silicon Valley et pour sa proximité avec la région viticole de Napa et Sonoma”.
Sous l’impulsion de Benoît Vialle, Wine Access a désormais deux lignes conductrices : l’aspect découverte, à destination des fins connaisseurs voulant découvrir de nouveaux vins; et l’aspect initiatique où l’objectif est de “transmettre un savoir à une audience plus jeune qui éprouve un intérêt pour le bon vin ”, indique le Français. Pour guider ses clients, Wine Access agrémente chaque nouvelle bouteille mise en vente d’une fiche explicative. Tout y est : profil saveur (intensité du fruit, tanins…), provenance du vin ainsi que son histoire…
Se laisser guider
“En plus de notre boutique en ligne où il est possible de se faire livrer en trois jours, nous venons de lancer une formule d’abonnement“, annonce Benoît Valle. Baptisée Wine Club“, elle est destinée aux amateurs voulant se laisser guider. Tous les mois, un nouvel assortiment de quatre (120 $) ou six bouteilles (190 $) est proposé aux membres. La sélection est accompagnée d’une vidéo où l’un des experts de la wine team explique comment déguster le vin ou encore s’il faut le décanter ou non.
Benoît Vialle se dit “très respectueux du riche héritage du monde du vin“, tout en voulant “rendre la complexité de l’œnologie accessible au plus grand nombre. Avec le Wine Club, nous résolvons le problème de cette nouvelle génération qui a envie de boire du vin de grande qualité mais qui ne sait pas par où commencer“. 

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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Décadanse French Pop Night: ambiance yé-yé à LA

Deux fois par mois, un vent de musique pop française souffle sur la ville de Los Angeles. Il est insufflé par les Decadanse French Pop Night, organisées depuis 2011 par un Américain amoureux de la francophonie. A l’approche de l’été, la fête du samedi 26 mai rappellera les soirées sur la côte d’Azur.
Situé dans le quartier chinois de la ville, le Grand Star Jazz Club accueillera deux DJs : Pierrot – un clin d’œil au film “Pierrot le Fou” de Jean-Luc Godard – et Fifi. Jusqu’à 2 am, ils mettront en vedette des genres comme le yé-yé, le surf rock et le swing. Vous danserez jusqu’au bout de la nuit sur les mythiques chansons de Serge Gainsbourg, Jane Birkin, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Claude François ou encore Joe Dassin, Vanessa Paradis, les Daft Punk…

Un Français lance à Trevor Noah que les "French fries" ne sont pas françaises

Enfin, la vérité éclate au grand jour sur un plateau de télévision américain. Un Français, qui faisait partie du public de l’émission “The Daily Show” de Trevor Noah, a indiqué que “les French Fries ne sont pas françaises du tout !“. Peut-être avait-il lu sur French Morning notre question bête sur pourquoi les Américains appellent-ils les frites “French Fries” ?
Ce cri du coeur est intervenu lors d’un échange hilarant avec l’animateur enregistré pendant une coupure. Regardez Trevor Noah improviser autour de mots français et du parcours de ce mystérieux français.
 

5 camps d’été francophones pour s'amuser en VF à Washington

Comme chaque année, les « summer camps » permettent aux enfants d’approfondir leurs connaissances en français tout en s’amusant (et pour les parents de souffler un peu aussi). Voici notre sélection de camps d’été francophones à Washington et aux alentours.
Du côté de DC
L’Alliance française
L’alliance est le seul centre situé à Washington D.C. même. Pour les classes des moins de 5 ans, les inscriptions viennent d’ouvrir et les familles peuvent bénéficier d’un Early Bird Discount de $20 jusqu’au 16 juin. Pour les Summer Camps, les inscriptions se termineront le 18 juin. La semaine 6 est déjà pleine, mais il reste des places dans toutes les autres semaines. Pour les Summer Teens, les inscriptions se termineront également le 18 juin. Il faut passer un test de placement (sauf pour les grands débutants) pour savoir dans quelle classe s’inscrire. 8:30am-3:30pm (2pm-5pm les ados). 495 dollars la semaine pour les 5-11 ans (430$ pour les membres), 485 dollars pour les ados (420$ pour les membres). 2142 Wyoming Avenue NW. Site.
Dans le Maryland
French Academy
French Academy, l’école qui offre des cours de français en petits groupes toute l’année, propose cet été des summer camps à Chevy Chase pour les 5-12 ans. Ils sont pensés pour accueillir des enfants de deux niveaux : les débutants en français et les avancés/bilingues. L’apprentissage de la langue passe par des jeux collectifs, des énigmes à résoudre ou encore des projets artistiques. Les activités tournent autour d’un thème défini pour la semaine. 9am-4pm, avec garderie possible jusqu’à 5:30 (autour de 130 dollars la semaine), demi-journée également possible. 400 dollars la semaine. 290$ pour la demi-journée. Site.
My French Classes
Cette école du samedi, référence pour de nombreux parents francophones dans la région, ouvre aussi ses portes l’été. Les activités pour les enfants vont du théâtre au sport, en passant par les sciences ou la musique. Et le français est toujours présent : une immersion complète pour pratiquer tout au long de la journée et une séance quotidienne spécifique pour progresser en langue (lecture, grammaire). Les enfants sont regroupés par classes d’âges, entre 5 et 15 ans, et en fonction de leur niveau de français. 9am-3:30pm, avec possibilité de garderie jusqu’à 6pm. 455 dollars par semaine pour les camp d’été organisés entre le 18 juin et le 13 juillet. 9525 Old Georgetown Road, Bethesda, MD 20814. Service de bus mis à disposition depuis Washington DC. Site.
A noter que le lycée Rochambeau n’organise par de « summer camp » cet été.
En Virginie
French Academy
French Academy, l’école présente aussi à Chevy Chase dans le Maryland cet été, propose un « summer camp » dans ses locaux d’Alexandria en Virginie sur des horaires plus réduits et en août seulement. Le programme inclut des jeux en extérieur, des travaux manuels ou encore de la musique en immersion totale en français pour travailler le vocabulaire. Les enfants, entre 5 et 12 ans, seront accueillis quel que soit leur niveau de langue. 9am-12pm. 280 dollars par semaine. Governors Pond Cir, Alexandria VA. Site.
CommuniKids
Créée par des parents dans la région de DC en 2005, l’école propose au total neuf semaines de « summer camps » dès la fin du mois de juin. Les enfants doivent avoir entre 2 ans et demi et six ans pour être accueillis dans le centre situé à Falls Church. Au programme : une immersion complète en français et beaucoup d’activités en extérieur autour des cultures et de l’art. Le centre propose des programmes pour la journée 9am-3pm ou par demi-journée 3pm. 429 dollars la semaine. 115 Hillwood Ave, Falls Church, VA. Site.

La sensation de l'électro Petit Biscuit fait danser Miami

Des mélopées planantes et épurées avec un zeste de sensualité: direction The Ground, mardi 29 mai à 8pm, pour un concert de Petit Biscuit.
Figure montante de la scène indé, ce jeune Franco-Marocain d’à peine 18 ans a fait vibrer Coachella le mois dernier.
Découvert sur SoundCloud en 2015 avec son fameux titre « Sunset Lover », tout s’est enchaîné très vite. Etudiant scientifique dans un lycée de Rouen, il sort son premier EP l’année suivante, se retrouve dans la foulée finaliste du prix Deezer Adami et s’embarque à 17 ans dans une tournée des Zénith en France. Son premier album, “Presence”, réalisé en auto-production, est nommé dans la catégorie « Album révélation » des Victoires de la musique 2018.
Louis Futon, producteur et compositeur électro américain basé à Los Angeles, se joindra à lui.

Last Remaining Seats: des chefs-d'oeuvre dans des cinémas mythiques de L.A.

Que ceux qui pensent que l’histoire cinématographique de Los Angeles se résume à Hollywood aillent se rhabiller. Elle se niche aussi dans les rues de Downtown. Et “Last Remaining Seats“, organisé par le L.A Conservancy, est là pour le rappeler. Du samedi 2 au samedi 23 juin, les théâtres et cinémas mythiques de ce quartier accueilleront des projections de films classiques pour un voyage dans le temps.
Le samedi 2 juin, sera projeté “Mr. Smith Goes to Washington” (1939) au State Theatre, à Downtown; suivi le samedi 9 juin de “Kiss of the Spider Woman” (1985) au mythique Million Dollar Theatre ( Downtown).
Le mercredi 13 juin, “In the Heat of the Night” (1967) sera diffusé au The Theatre at Ace Hotel, le samedi 16 juin “Who Framed Roger Rabbit (1988) au Los Angeles Theatre.
Place à “The Birds” (1963) le samedi 16 juin au Los Angeles Theatre. Mercredi 20 juin, les Angelinos pourront voir “Steamboat Bill, Jr.” (1928) au Orpheum Theatre. Enfin, cette saison de “Last Remaining Seats” se conclura avec “The Joy Luck Club” (1993), samedi 23 juin à San Gabriel Mission Playhouse.
Devenu une tradition estivale très populaire, cet événement est très prisé. Un conseil : prenez vos billets en avance.

Les portraits officiels de présidents décortiqués à Washington

Si vous vous êtes déjà demandé pourquoi on accorde autant d’importance au portrait officiel du Président de la République, l’Alliance Française de Washington organise une conférence sur les portraits officiels des présidents français et américains. L’évènement se déroulera le vendredi 1er juin de 7pm à 9pm.
L’historienne de l’art Vanessa Badré animera cette conférence. Elle évoquera le symbolisme et la transformation de ces portraits que l’on retrouve dans les bâtiments officiels. Cet événement sera en anglais.

Conférence sur le commerce franco-américain sous Trump-Macron

Tapes dans le dos, poignées de mains, embrassades et même quelques pas main dans la main … Le président américain Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron ont affiché leur bonne entente durant leur rencontre à la Maison Blanche en avril. Le jeudi 31 mai, une conférence à Washington explorera les nouvelles opportunités économiques que cette relation peut apporter.
Organisée par The Coalition for American Business Skills, groupe de promotion à l’international de compétences acquises aux Etats-Unis, la conférence rassemblera l’ancien secrétaire-adjoint au commerce des États-Unis Bruce Andrews, l’ex porte-parole d’Emmanuel Macron Laurence Haïm, le correspondant à Washington de France 24 Bricio Segovia et Kevin Cirilli, journaliste politique à Bloomberg TV.

"Jusqu'à la garde" de Xavier Legrand vient remuer Harlem

Pour découvrir la fine fleur du cinéma français contemporain, rendez-vous au Maysles Cinema jeudi 24 mai à 7:30pm pour la projection de “Custody” (“Jusqu’à la garde”) de Xavier Legrand, présenté par Uptown Flicks.
Lion d’argent de la meilleure mise en scène à la Mostra de Venise 2017, le premier long métrage de Xavier Legrand plonge le spectateurs dans les tourments d’une famille qui se déchire. Et livre un thriller psychologique haletant, sur fond de drame social.
Les parents divorcent et se disputent la garde de l’enfant. Mais entre une mère terrorisée (Léa Drucker) qui oblige son fils à mentir et un père violent (Denis Ménochet) qui se sert de lui pour se rapprocher de son ex-femme, le jeune Julien est pris en tenaille.
Déjà remarqué avec son court métrage “Just before losing everything” (“Avant que de tout perdre”), grand prix national du festival international de Clermont-Ferrand en 2013 et nominé aux Oscars du meilleur court-métrage de fiction en 2014, le jeune réalisateur s’affirme comme la relève du cinéma français, avec un ancrage naturaliste à la Pialat.
Pour finir la soirée en beauté, n’oubliez pas de profiter du cocktail sponsorisé par Intime Wine et Maison Harlem.
 

Aux Etats-Unis, je perds mon français

« Mon père est parfois horrifié de m’entendre parler français et me reproche de massacrer la langue de Molière », plaisante Missiva Khacer, expatriée depuis près d’une douzaine d’années aux États-Unis.

Cette avocate en Floride, spécialisée dans le droit des affaires et de l’immigration, peine à structurer ses phrases en français. « Il n’y a rien de plus agaçant qu’un mot qui reste sur le bout de la langue car j’ai l’impression de ne plus maîtriser complètement ce que je croyais pourtant définitivement acquis », précise-t-elle.

Alors que le bilinguisme connait un regain d’intérêt aux Etats-Unis, il serait facile d’oublier que les langues se perdent aussi. Comme toute personne immergée dans une seconde langue – l’anglais -, Missiva Khacer connait ce que les orthophonistes appellent “l’attrition des langues”, la perte d’une partie ou de la totalité d’une langue non liée à une pathologie. Dans le cas de l’avocate, la situation peut parfois se montrer embarrassante, notamment au sein de sa profession. « Les mots me viennent plus rapidement en anglais, mais comme beaucoup de mes clients sont Français, je me dois de maîtriser un langage parfait, et c’est un vrai challenge pour ne pas mélanger les deux langues dans une même phrase, à la manière de Jean-Claude Van Damme, ce qui ne ferait pas très sérieux ».

L’attrition de la langue maternelle est un phénomène complexe où différents facteurs interviennent. L’âge de l’individu en est un, mais ce n’est pas le principal, estime Loraine K. Obler, une neuroscientifique spécialiste du langage au Graduate Center de CUNY à New York. “Plus que l’âge de l’expatriation, cela dépend du pourcentage des langues auquel un individu est exposé à partir du moment où il émigre“, précise-t-elle. Est-il possible de perdre complètement l’usage de sa langue maternelle dans le cas d’une immersion totale en anglais ? “Je ne le pense pas, poursuit-elle, sauf si la langue maternelle n’a pas été acquise complètement à la base“.

Les individus qui quittent leur pays très jeunes sont dans cette situation. La spécialiste cite par exemple une étude faite sur des enfants coréens adoptés en France quand ils avaient entre 3 et 8 ans. Quinze à vingt ans après leur arrivée en France, l’auteur de l’étude, Christophe Pallier, les a soumis à plusieurs expériences visant à évaluer leur niveau de connaissance du coréen. Verdict: aucun n’a reconnu les phrases coréennes et “leur performance ne se distinguaient pas de celle d’une groupe de locuteurs de langue maternelle française n’ayant jamais été exposés au coréen“, a-t-il écrit en 2003. Une autre expérience, sur l’identification de traductions coréennes de mots français (“main”, “bonjour”…) n’a pas été concluante non plus. “Cela suggère une perte totale de la langue“, résume Loraine Obler.

Rick Brown, 56 ans, n’en est pas encore là, même si s’exprimer en français est devenu plus difficile qu’avant. Né à Verdun de mère française et père américain, ce Français de Los Angeles a grandi à Metz. A 18 ans, il fait le choix de rejoindre son père et de s’installer aux Etats-Unis. “Mon anglais était très pauvre”, se souvient-il. Après avoir étudié la physique et la philosophie, il se prend d’intérêt pour la psychologie, et devient professeur. “J’ai rapidement été immergé dans la culture. Je ne m’exprimais qu’en anglais, et mon français est devenu “rusty” (“rouillé” qu’il traduirait par “je n’ai plus l’occasion de le pratiquer”)“.

Les conversations téléphoniques avec sa mère se compliquent. Rick Brown cherche ses mots. “Ce qui est le plus difficile pour moi, c’est de retrouver les expressions de tous les jours alors que je n’ai pas oublié le vocabulaire. Je suis obligé d’utiliser d’autres mots.” Ainsi, lors d’un récent voyage en France, le mot “taille” (“size”) ne lui est pas revenu;  et il n’a pas su expliquer l’expression “il se fout de ma gueule”. “C’est très frustrant, car les expressions rendent la conversation fluide”, assure celui à qui l’on confère un accent français quand il s’exprime en anglais, et un accent québécois quand il parle en français.

Les noms propres et communs peuvent poser problème, explique Loraine Obler, de CUNY. Les verbes ne sont pas autant touchés par l’attrition, peut-être parce qu’ils ont des sens plus larges. On peut plus facilement trouver des substituts“.

Les générations actuelles, qui ont davantage accès au français que leurs aînés au travers des nouveaux moyens de communications et l’internet, peuvent plus facilement lutter contre les effets de l’attrition. “Cela aide les adolescents et les adultes, même si c’est juste de la spéculation. Pour les enfants, les mettre devant un écran et leur montrer un programme en français ne fonctionnera pas. Il faut parler la langue“, poursuit-elle.

Nicolas Leophonte, originaire de Toulouse, batteur et réalisateur de disques, est arrivé à Austin il y a 20 ans, quand il en avait 25. “J’ai tendance à oublier certains mots ou conjugaisons avec le temps. Cela me demande un petit effort. Même si je parle français avec ma femme tous les jours, je m’en rends compte quand nous rentrons en France une fois par an”, reconnait-il.

Il a aussi un autre souci d’expression: « Dans le domaine de la musique, j’ai tout appris ici en anglais donc je ne connais pas le vocabulaire en français. Pareil pour tout ce qui touche à l’informatique. L’Internet n’existait pas quand je suis arrivé ici”.

Pour essayer de maintenir son français, Rick Brown parle sur Skype avec son demi-frère, sa mère et son beau-père. “Ils me corrigent de temps en temps, avoue-t-il. Il est plus facile pour moi de parler de philosophie, avec des termes techniques, avec mon beau-père que d’avoir une conversation de tous les jours.” Pour autant, il n’en est pas moins Français, et avoue que s’asseoir à la terrasse d’un café pour regarder les gens passer lui manque beaucoup. La langue part, mais les bonnes habitudes restent.

Avec Sandra Cazenave (LA), Hugues de Saint-Quentin (Austin) et Greg Durieux (Miami)