Le retour de la chaleur, absente durant une semaine, n’a pas changé la donne. On lisait la déception sur certaines mines présentes, lundi 5 mars, à la réception post-Oscars à la Résidence de France de Los Angeles. Beaucoup misaient sur une victoire du documentaire d’Agnès Varda et JR, “Visages, villages” (“Faces, places”).
Malgré sa défaite de la veille, la réalisatrice de 89 ans est sollicitée par la presse qu’elle fascine, mais préfère attendre son acolyte, retenu au buffet, pour répondre aux questions. “On est un peu déçu… Surtout Rosalie (sa fille et productrice)”, lâche celle qui a revêtu son kimono Gucci. “C’est déjà incroyable d’être là, d’autant que le travail d’Agnès n’avait jamais été reconnu”, glisse JR. “J’ai reçu un Oscar d’honneur“, le contredit-elle. “Oui, mais reconnais que c’est mieux d’être nommé pour un film.”
Leur complicité, évidente dans leur documentaire, ne les a pas quittés dans cette course aux Oscars. Lors de ce tapis rouge, elle s’est sentie comme un perroquet : “je répétais les mêmes choses”. Mais ensemble, ils ont détourné la longueur de la cérémonie pour s’intéresser à chaque détail, “comme des enfants”.“Des figurants sont engagés pour, quand les gens sortent pour aller aux toilettes ou se servir un verre, remplir les sièges et donner l’impression que le théâtre est toujours plein”, raconte, amusée, la réalisatrice aux cheveux bicolores.
Malgré leurs délires, qui vont se poursuivre lors d’une campagne de promotion en Asie, la défaite reste un peu amère. “Je pense que c’est plus une question politique qu’artistique. Le documentaire qui a gagné casse du sucre sur les Russes, dit-elle en référence à “Icarus”. Il y en avait des plus beaux”, regrette la réalisatrice de la Nouvelle Vague, qui ne repart pas les mains vides de cette virée californienne. La veille des Oscars, le samedi 3 mars, “Faces, places” a été élu meilleur film documentaire aux Spirit Awards, une cérémonie “plus marginale que les Oscars et peu reconnue”.
Le travail d’Agnès Varda a été salué par le Consul de France à Los Angeles, tout comme celui du compositeur primé, Alexandre Desplat, seul Français à repartir avec une statuette. L’air relaxé, en costume-sneakers, le Français a fait une apparition emplie d’humilité, avec sa femme, la violoncelliste Dominique Lemonnier. “Je suis très, très fatigué… et très heureux”, lâche-t-il à son arrivée, se livrant à l’exercice des photos sans broncher, et taquinant les photographes qu’il côtoie depuis des années. “Un deuxième Oscar, c’est merveilleux (le premier lui avait été décerné pour la bande originale du film “The Grand Budapest Hotel”). Dans “Shape of Water” (“La forme de l’eau”), l’espace donné à la musique est exceptionnel”, se réjouit-il.
Le compositeur avoue que l’Oscar ne fut pas une surprise totale. “Il y avait déjà de bons signaux, avec le Bafta et le Golden Globes. Mais les Oscars sont toujours un autre niveau de combat : ce sont les Jeux olympiques, et pas une compétition locale”, admet-il, rendant hommage à celui qui était son adversaire, John Williams. Cet Oscar, qu’il fêtera plus tard pour cause de travail, va lui permettre de “se sentir plus en confiance”.
Pour venir les applaudir et serrer la main de James Ivory, qui a décroché le prix de l’adaptation pour “Call me by your name”, du beau monde en lunettes de soleil avait fait le déplacement. Au détour d’une coupe de champagne, les vainqueurs se faisaient féliciter ou réconforter par Patrick Bruel, Julie Gayet (présente pour le film “L’insulte”), Nathalie Baye ou encore l’ancien ministre de la culture Frédéric Mitterand. L’acteur césarisé Nahuel Pérez Biscayart (“120 battements par minute”), qui avait fait le déplacement pour les Spirit Awards, en a profité pour faire un crochet par la Résidence de France. “Quand je vois les films retenus aux Oscars, je me rends compte qu’il y avait dans le nôtre trop de paroles et de personnages pour le public américain”, admet-il, regrettant que leur campagne promo n’ait pas été plus offensive sur le sol américain.
L’équipe du court-métrage “Garden Party” a cru, brièvement, à une victoire. “On regardait les pronostics et on remontait les derniers jours face à “Dear Basketball” de Glen Keane et Kobe Bryant”, raconte Gabriel Grapperon, un des six étudiants français derrière ce bijou d’animation. “Mais au fur et à mesure de la cérémonie, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de surprise”, remarque Théophile Dufresne. Pour assurer la campagne, l’équipe avait rassemblé 6.000 euros grâce au crowfunding.
Les jeunes hommes, qui ont revêtu leurs costumes pour l’occasion, voient le verre à moitié plein. “On a profité du bruit de la nomination pour rencontrer des agents, des producteurs, prendre des contacts. Ca peut nous aider à trouver des financements, appuyer des dossiers”, avouent-ils, gardant en mémoire un selfie avec l’actrice Margot Robbie. Gabriel Grapperon, qui s’est rendu au Governors Ball qui suit la cérémonie au Dolby Theater, conservera aussi le souvenir “des meilleures huîtres de sa vie”.
Ce n’est pas le goût des petits fours, mais sa rencontre avec Paul Thomas Anderson au Governors Ball qui a marqué le Français Bruno Delbonnel, directeur de la photographie nommé pour “Dark Hours” (“Les heures sombres”). Pour cette cérémonie, il était accompagné de sa fille, pour laquelle il a joué les traducteurs. Rentré dans l’arène hollywoodienne avec “Le fabuleux destin d’Amélie Poulain”, un véritable tremplin pour sa carrière aux Etats-Unis, c’était sa cinquième nomination. “J’y ai cru (aux chances de gagner) les premières années, pas cette fois. D’autant que “Blade Runner 2049″ était sublime.” Mais pour lui, être dans la “short-list” est déjà une véritable reconnaissance.
Alexandre Desplat, au lendemain des Oscars: "Je suis très, très fatigué, et très heureux"
La francophonie en fête à Palo Alto
Mars, c’est le mois la francophonie. Il n’en fallait pas plus à l’Alliance française de la Silicon Valley et ses partenaires francophones pour organiser une série d’événements culturels à l’International School of the Peninsula (ISTP) à Palo Alto.
"Women in Business" : les entrepreneuses à succès ont la parole à Miami
Alors que le mois de mars célèbre les femmes, le réseau français FrenchFounders et la Chambre de commerce franco-américaine de Floride co-organisent un petit-déjeuner avec des entrepreneuses aux parcours inspirants le 14 mars à 9am.
L’occasion d’échanger avec Patricia Bona, co-fondatrice d’Essence Corp, Cindy Montgenie, fondatrice et directrice de New Skies Nation et Lara Krumholz, directrice adjointe chez DynAdmic. Les trois femmes d’affaires partageront leurs expériences positives et les facteurs clés de leur succès.
L’événement, organisé à L’Appartement Concept Store, sera suivi par un networkin. Il est gratuit pour les membres de FrenchFounders et ouvert aux femmes comme aux hommes. Réservations obligatoires. Les non-membres peuvent également participer en faisant une demande sur le site.
Comment profiter du "Cherry Blossom" 2018 à Washington ?
Mise à jour: le pic estimé de floraison a été reporté au 27-31 mars
Il n’y a pas de plus belle saison pour être à Washington que pendant le printemps, particulièrement pendant le “cherry blossom”, la floraison de ces fameux cerisiers qui recouvrent la ville de rose. Comme l’année dernière, la floraison atteindra son apogée très tôt, du 17 au 20 mars d’après le National Park Service.
Des cerisiers à Washington?
Et oui. En 1912, le maire de Tokyo a offert à la capitale américaine plus de 3.000 cerisiers qui font tous les ans le bonheur des photographes amateurs locaux et des touristes du monde entier. La plus grande concentration est autour du Tidal Basin et la ville organise un grand festival qui met en valeur la culture japonaise autour de la période de floraison.
Les grandes dates du festival
Si les cerisiers ne restent en fleurs que quelques jours, le festival qui les célèbre fait durer le plaisir! Pour 2018, les dates officielles sont du 17 mars au 15 avril. A ne pas manquer pendant le festival: la fête des cerfs-volants (gratuit – devant le Washington Monument près de la 17ème rue et de Constitution Ave) le 31 mars, la course “Cherry Blossom 10 Mile Run” le 8 avril (les inscriptions sont fermées depuis longtemps mais vous pouvez venir soutenir les coureurs!), les feux d’artifices pendant Petapalooza au Wharf le 7 avril. Sans oublier la grande parade du festival (gratuit – de 10am à midi sur Constitution Avenue entre la 9ème et la 15ème rue) le 14 avril et le festival de rue Sakura Matsuri.
Quelques conseils pour bien profiter des cerisiers
Chaque année, plus d’un million de visiteurs viennent admirer les jolis cerisiers de Washington, donc l’ambiance autour du Tidal Basin est plutôt touristes-qui-essayent-de-faire-leur-selfie-devant-la-Joconde que zen et relax. Quelques conseils:
-Allez-y de bonne heure, au lever du soleil ou alors plus tard le soir. Et même là, vous ne serez pas les seuls. La semaine sera aussi plus calme que le week-end et si cela ne vous dérange pas de faire une heure de queue pour louer un pédalo, c’est beaucoup plus calme sur l’eau.
-Evitez le Tidal Basin. Oui, c’est LE spot pour les cherry blossoms, mais ce n’est pas le seul. Allez à l’Arboretum par exemple, ou même à Stanton Park près de Capitol Hill, Foxhall Village ou Kenwood Village. Anacostia Park abrite aussi de magnifiques cerisiers, tout comme Dumbarton Oaks à Georgetown. Ce dernier parc est fermé pour rénovations jusqu’au 15 mars.
-Laissez la voiture à la maison. Il est quasiment impossible de se garer du côté du Tidal Basin. Déplacez vous plutôt en métro (Smithsonian est la station la plus proche), à pied, en vélo ou alors prenez le circulator. Il vaut mieux aussi éviter de se trimballer sa poussette: les allées autour du Tidal Basin sont très étroites et avec les chiens, les tripods des photographes, et la foule, elles sont impraticables.
-Pour beaucoup, la saison des cerisiers rime avec allergies donc il vaut mieux garder des mouchoirs sur soi… et surtout du Claritin!
-Ne touchez pas aux fleurs. Non seulement c’est interdit et vous pourrez vous prendre une amende, mais en plus ça les abîme.
Et une fois que la floraison est finie?
Les cerisiers sont en fleurs pendant quelques jours à peine mais le festival dure un mois entier, donc pas de panique. Il y a PLEIN de choses à faire à Washington, avant, pendant et après l’arrivée des petits pétales roses.
-Le pop-up bar Cherry Blossom (1843 7th Street, NW) est de retour pour une deuxième année consecutive avec plein des cocktails originaux inspirés par le Japon, un Godzilla de presque trois mètres, et quelques 90.000 fleurs de cerisiers. Bon, ce ne sont pas des vraies et il y a quasiment autant de monde dans le bar qu’autour du Tidal Basin. Mais, au moins, elles durent jusqu’au 29 avril.
-Si vous préférez les fleurs virtuelles aux fleurs artificielles du pop-up bar, la galerie d’art interactive Artechouse vous propose son exposition Sakura Yume / Cherry Blossom Dream du 15 mars au 6 mai.
-Les bars et restaurants servent la cerise à toutes les sauces! Les établissements de Washington rivalisent d’originalité pour décliner la cerise en plat, cocktail, dessert… miam! Détails à venir.
"Women House": les femmes sortent de la maison à Washington
Après la Monnaie de Paris, l’exposition détonnante “Women House“, qui explore le regard d’une quarantaine de femmes artistes sur le concept de domicile et l’image de la femme, arrive à Washington. Elle sera visible du 9 mars au 28 mars au National Museum of Women in the Arts.
Parmi les artistes exposés: Louise Bourgeois, Judy Chicago, Mona Hatoum, Zanele Muholi, Leticia Parente, Martha Rosler, Miriam Schapiro, Cindy Sherman, Laurie Simmons et Rachel
Whiteread… Tous leurs travaux bousculent les idées reçues sur les femmes à la maison. L’exposition s’inscrit dans la lignée du projet “Womanhouse”, développé en 1972 par Judy Chicago, Miriam Schapiro et leurs étudiants. Ils ont transformé à l’époque un manoir vacant à Hollywood en espace de création pour remettre en cause l’image de la maison comme endroit avant tout féminin.
BHL vient présenter son documentaire "Peshmerga" à Washington
Bernard-Henri Lévy participera à la projection de son documentaire “Peshmerga”, le mardi 6 mars, au Capitol Visitor Center.
Le journaliste-auteur-documentariste et son équipe ont suivi ces combattants kurdes pendant plusieurs mois en 2015 dans leur guerre contre les forces de l’Etat Islamique à la frontière irakienne. Le documentaire a été tourné à Kirkouk, Mossoul et dans le secteur du Sinjar près de la frontière syrienne. Il a fait l’objet d’une projection spéciale lors du festival de Cannes 2016.
La projection sera suivie d’une discussion sur l’avancée de la lutte contre l’Etat islamique avec BHL, des membres du Congrès et un représentant du Kurdistan.
Alexandre Desplat, seul Français à remporter un Oscar
La 90e cérémonie des Oscars, qui avait lieu au Dolby Theater à Los Angeles dimanche 4 mars, a été riche en surprises, mais pas en statuettes pour les Français. Elle a sacré le film “Shape of Water” (“La forme de l’eau”) de Guillermo del Toro. Le compositeur français Alexandre Desplat remporte le deuxième Oscar de sa carrière pour la bande originale de cette romance fantastique. Il avait reçu sa première statuette il y a trois ans pour la musique du film “The Grand Budapest Hotel” de Wes Anderson.
Ce fut par contre la déception pour Agnès Varda, pionnière de la Nouvelle Vague et récompensée par un Oscar d’honneur pour l’ensemble de son oeuvre le 11 novembre : l’Oscar du meilleur documentaire est allé à “Icarus”, un film dénonçant le dopage des sportifs russes, et non à son film co-réalisé avec JR, “Faces, places” (“Visages, villages”), qui avait remporté un Spirit Award la veille.
Les étudiants d’Arles, qui ont amené loin leur court-métrage d’animation “Garden Party”, repartent également bredouilles. En effet, le prix du meilleur court-métrage d’animation, a été attribué à “Dear Basketball” de Glen Keane et Kobe Bryant.
Quant à Bruno Delbonnel, nommé directeur de la photographie des “Heures sombres” (“Dark hours”), et au franco-américain Timothée Chalamet, dans la catégorie meilleur acteur pour “Call me by your name”, ils sont aussi repartis les mains vides.
L'Entraide française sort la guitare et le violon le 10 mars à New York
Les duo violon-guitare sont peu communs dans le classique. Raison de plus pour se rendre au prochain concert de l’Entraide française le samedi 10 mars aux Services culturels de l’Ambassade de France.
Le violoniste Virgil Boutellis-Taft et le guitariste Thibaut Garcia joindront leurs forces (et leurs cordes) pour offrir au public du Bach, Paganini, Piazzolla, Massenet et Bartók notamment. Un programme riche en perspective pour ces deux jeunes musiciens qui ont chacun remporté de nombreuses récompenses et joué dans le monde entier en solo ou avec orchestre.
Premier Prix au conservatoire de Paris, Virgil Boutellis-Taft est un habitué des grandes salles. Il a joué à plusieurs reprises au Carnegie Hall notamment. Surnommé le “petit prince de la guitare classique”, Thibaut Garcia travaille actuellement sur un nouvel album consacré à Bach. Une réception suivra le concert.
Port Liberté, c'est la Camargue à New York
On se dit en accostant à Port Liberté que ça ressemble étrangement à notre Port Grimaud national…
Bingo, c’est le même architecte, François Spoerry, qui a conçu les plans de cette cité lacustre à l’accent si français!
L’accès à ce condo de luxe est jalousement gardé mais heureusement les berges sont ouvertes à tous – à pied ou à vélo – et réservent de belles surprises tout au long de la balade.
L’activité est au ralenti en cette saison, c’est ce qui rend l’expérience magique.
Les bateaux sont en hivernage jusqu’à Memorial Day, les quais sont déserts et seuls les initiés s’aventurent – les jours de vent et de grand beau – aux abords de Caven Point Beach, le spot de kite pointu aux faux airs de Beauduc.
En longeant le littoral, après le trou n°10 du Liberty National Golf Course, on se retrouve assez vite en pleine Camargue, au milieu des marécages et des roseaux!
Et la Camargue avec une vue sur la skyline de Manhattan, c’est tellement beau qu’on a envie de pleurer. Bon, c’est peut-être aussi à cause du vent…
Alors quand la lagune est menacée par un projet de marina autour du golf, on s’insurge, on s’allie du côté des gentils protecteurs de la nature. Et on tient bon…
Le roseau plie mais ne rompt pas!
Et sinon ?
Pendant que vous êtes Jersey side, profitez-en pour aller visiter le centre d’art contemporain Mana Contemporary, depuis le temps qu’on vous en parle…
Pourquoi y a-t-il une "Bible Belt" aux Etats-Unis ?
La “Bible Belt”, littéralement “la ceinture de la Bible”, est un terme fréquemment utilisé pour désigner la quinzaine d’Etats du sud des Etats-Unis, dont la population se réclame d’un protestantisme rigoriste, forme de fondamentalisme chrétien.
Géographiquement, cette zone correspond grossièrement aux Etats sécessionnistes. Au sud, elle s’étale du nord de la Floride au Texas. Et au nord, de l’Oklahoma à la Virginie. Une série de mouvements religieux a transformé la culture de la région, initialement colonisée par des anglicans, au cours du XIXe siècle, la faisant basculer vers un protestantisme plus conservateur (“Southern Baptists”).
Le premier à employer l’expression de “Bible Belt” fut l’écrivain américain H.L. Mencken en 1925. Il lui donna un sens clairement péjoratif en l’associant souvent avec des termes racistes (« Jackson, Mississippi in the heart of the Bible and Lynching Belt »). L’expression resta et gagna malgré cela en popularité. En 1948, le Saturday Evening Post fit même d’Oklahoma City la capitale de la région (“The buckle of the belt”).
La zone, qui n’a pas vraiment évolué depuis, est toujours une réalité aujourd’hui. Il suffit pour s’en convaincre de conduire à travers ces Etats pour croiser un nombre incalculable d’églises aux appellations variées. De même, un sondage réalisé par l’institut Gallup montre que 61% des habitants du Mississippi se déclarent très religieux. Hormis l’Utah, Etat mormon, les neuf autres Etats de ce classement sont issus de la Bible Belt avec notamment l’Alabama, la Louisiane et la Caroline du Sud.
“Dieu, famille, patrie” depuis les colons
En effet, pour un grand nombre d’Américains, la Bible est (encore aujourd’hui), avec la Constitution et la bannière étoilée, l’un des trois piliers de l’identité nationale. En 2016, 35% des Américains disaient aller à l’église tous les week-ends contre 4,5% en France. C’est là l’héritage direct des premiers colons britanniques qui, persécutés dans leur pays pour leurs convictions religieuses puritaines, ont émigré en Amérique. Confrontés à l’immensité et à la violence du nouveau monde, ils remettaient leur sort entre les mains de Dieu. Alexis de Tocqueville écrivait au milieu du XIXe siècle à leurs propos : «Derrière eux, ils n’apercevaient que l’immense océan qui les séparait du monde civilisé. Pour trouver un peu de paix et d’espoir, ils ne pouvaient tourner leurs regards qu’en haut.»
La religion comme arme politique dans le sud
Mais c’est dans le Sud que cet héritage a perduré le plus. « L’utilisation politique faîte de la religion a nourri son influence et a donné naissance à la Bible Belt. Dès l’époque de la prohibition, une volonté partagée d’accroître le pouvoir de la religion dans la vie publique transforma les hommes d’églises en fervents activistes politiques qui passèrent à la moulinette les concepts d’Histoire, de race, de genre et de religion pour en faire un mouvement politique. » Et ça continue encore aujourd’hui…
Dans cette partie du Sud, où il est parfois difficile de distinguer religion et politique, “chrétien” est très souvent synonyme de “républicain” et il n’est pas rare d’entendre qu’« aucun bon chrétien ne saurait voter démocrate. » Pourtant, avant le Civil Rights Act de 1964 abrogeant la discrimination raciale, ces Etats votaient tous majoritairement “bleu” (depuis qu’Abraham Lincoln, républicain, avait affranchi les esclaves…). Une des raisons principales de ce changement de bord est la “Southern Strategy” mise en place par le parti républicain dans le but de séduire l’électorat blanc du sud. Cette instrumentalisation de la religion par l’aile la plus extrémiste du parti fut la stratégie principale de la campagne de Richard Nixon pendant l’élection présidentielle de 1968. Il profita des divisions raciales du pays ainsi que de la peur du changement pour rallier le sud à sa cause. Cette stratégie a perduré à travers les présidences, de George Bush à Donald Trump, et contribua également à pousser le Parti Républicain bien plus à droite.
Après un séjour en France, j'ai du mal à rentrer aux Etats-Unis
Je ne comprends pas. J’ai toujours été un homme pétri de certitudes, laissant aux autres le soin de se compliquer la vie avec des questions existentielles souvent dénuées de réponses.
Cadre supérieur depuis six ans au sein d’une entreprise française basée à New York, marié avec deux enfants en bas âge, je peux dire sans forfanterie aucune qu’à partir du Bac, j’ai réussi tout ce que j’ai entrepris sans trop forcer. Dès qu’une opportunité professionnelle ou personnelle s’est présentée à moi, je m’en suis emparé à l’instinct et ne l’ai jamais regretté, fonçant tête baissée, ceci jusqu’à aujourd’hui. En effet, sur le point de rentrer à Manhattan après de belles vacances passées en France en famille, je doute de tout et de rien, je n’ai plus aucune certitude sauf celle d’être perdu comme un naufragé seul en plein milieu de l’océan.
Suis-je vraiment heureux à New York ? Ma vie est-elle meilleure ici qu’en France ? Est-ce que tout l’argent que je gagne vaut la peine de me retrouver si loin des êtres qui me sont chers et de ma culture ? Je ne sais plus, je ne sais pas. Au secours, je sombre alors que je ne devrais pas…ou le devrais-je ?
Ce sentiment de confusion n’est pas nouveau. Je crois bien que cela a commencé il y a un an et demi alors que je revenais du mariage de mon cousin. Lui et son épouse avaient organisé une fête champêtre “à la française” comme j’aime et, dans l’avion du retour, j’avais été pris d’une crise d’angoisse. “Mon Dieu, je rentre à New York avec la terrible impression que chez moi n’est płus chez moi, que chez moi c’est là-bas, le pays que je viens de quitter !”
Avec le boulot, la famille et les amis, j’avais vite oublié cette panique qui m’avait subitement envahie la cataloguant ni une ni deux dans la section “problèmes de riches”. Hélas, tous mes voyages suivants en France m’ont fait le même effet, version exponentielle. J’ai essayé à l’époque de comprendre ce qui m’arrivait en en parlant à ma femme, à des collègues de bureau et même à un psy, mais la culpabilité de douter de l’utilité d’une vie que nombres m’envient avait pris le dessus. “Arrête de te plaindre, New York c’est génial, point barre”.
Aujourd’hui, dans la salle d’embarquement du vol AF007 en route pour une destination qui parfois me donne des cauchemars , je sais que mon malaise doit être géré sérieusement. Ceci dit, malgré ma boule au ventre, je sais que je vais m’en sortir, surtout depuis la discussion que j’ai eu avant-hier soir au resto avec Marc, mon ami d’enfance. “Tu as toujours été quelqu’un qui a suivi les autres comme un toutou, et pour les rattraper puis les dépasser, une façon de soigner ton ego sans doute, tu n’as eu de cesse d’être meilleur qu’eux”. Sur le coup sa réflexion m’avait bien gonflé, mais une cigarette et quelques verres plus tard, ma vie avait défilé sous mes yeux et j’avais dû admettre que mon vieux copain n’avait pas tort.
Au lycée, j’ai choisi la voie scientifique car tout le monde dísait que la voie littéraire était la voie de la loose. J’ai eu mon BAC S avec mention. J’ai fait Sup’de Co’ parce que Marc m’a convaincu que ça allait bien faire sur un CV. J’ai fini mes études au top de ma classe. J’ai enchaîné sur un MBA à Columbia car celle qui allait devenir ma femme venait juste de s’y inscrire et, après trois années à trimer dans ma boîte à Paris, j’ai accepté d’être muté à New York car tous mes collègues en rêvaient !
On peut dire ce qu’on veut, mais ce dîner avec Marc, sans exagérer, a été une vraie révélation pour moi. Toute ma vie, je me suis conforté dans l’idée que j’étais un homme pétri de certitudes alors qu’en fait j’ai vécu la vie des autres et ceci sans m’en rendre compte.
Quand je me pose maintenant la question “qu’est-ce tu veux dans la vie ?”, je suis incapable de répondre directement. Je pense à ce que ma femme, mes enfants ou ma famille répondraient à ma place ! C’est terrifiant de se l’avouer, mais la vérité est que je n’ai jamais su qui j’étais vraiment et venir à New York, loin de mes racines et de mes habitudes a exacerbé ce mal-être sous-jacent. Pour m’en sortir, pour arrêter de me sentir de plus en plus angoissé quand je rentre de France, je ne vois qu’une solution apprendre ou re-apprendre qui je suis, ce qui au final m’ouvrira les yeux sur la vie que je souhaite réellement.
Investir dans l'immobilier malgré le risque de loyers impayés
(Article Partenaire) Le loyer impayé et l’absence de locataire. Voici les hantises des propriétaires, surtout quand ils ont investi dans l’immobilier à crédit et doivent rembourser leur emprunt avec leurs revenus locatifs.
Loyers impayés, un phénomène en hausse
Les impayés de loyer constituent LE risque principal d’un investissement immobilier à crédit. Car comment pouvoir continuer à payer les mensualités de son emprunt quand on ne perçoit plus de revenus locatifs ? Plusieurs enquêtes indiquent que le phénomène a augmenté depuis le début des années 2000. Les chiffres communiqués par le ministère de la Justice montrent que le nombre de procédures engagées par les propriétaires publics et privés ont bondi de 35 % de 2001 à 2011, passant de 107.639 à 145.828.
Depuis cette date, plus de 150.000 affaires sont portées annuellement devant la justice en France. La part des impayés représenterait ainsi 3 % de tous les biens loués. L’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL) avait calculé en 2011 que la dette moyenne des locataires s’élevait à 2.600 euros dans les grandes villes et 1.770 euros ailleurs. La première des précautions coule donc de source : choisir scrupuleusement ses locataires en s’assurant – autant qu’il est permis par la loi – de leur solvabilité et des garanties qu’ils présentent. Le type de contrat de travail et le niveau de rémunération étant pour cela les critères déterminants.
Mais si les impayés sont le plus souvent dus à des difficultés financières rencontrées par le locataire, ils résultent aussi parfois d’un conflit entre propriétaire et locataire. Une enquête publiée en 2014 par l’ANIL montre qu’un litige avec le bailleur est la seconde raison des impayés de loyer (12% des cas), après le chômage qui est lui en cause dans près d’un tiers des impayés (32%). Pour prévenir tout litige, c’est donc aussi au propriétaire qu’il revient de faire toujours primer le dialogue sur des solutions administratives inévitablement longues, incertaines et dommageables in fine pour les deux parties.
Chiffres sur le temps de rotation entre 2 locataires
Faute de chiffres plus récents, tournons-nous vers une étude du Commissariat au Développement Durable publiée en 2013 selon laquelle 60 % des logements vides sont réoccupés dans l’année qui suit et selon laquelle « une fois sur deux, la vacance d’un logement est suivie d’une réoccupation rapide et durable ». Cette même étude confirme le fait que la localisation, la qualité et la taille du logement sont déterminants.
Ainsi un bel appartement bien situé à Paris, Lyon ou Bordeaux a toutes les chances d’être reloué très rapidement et durablement. Outre les assurances contre la carence (l’absence de premier locataire) et la vacance (creux entre deux locataires), le propriétaire y gagne à entretenir des bonnes relations avec son ou ses locataires afin de limiter leur turn-over et de pouvoir éventuellement relouer grâce au bouche-à-oreille.
Souscrire à une garantie locative ?
Il existe tout de même des solutions pour se prémunir contre les risques d’impayés et de vacance du logement. Le bailleur a le droit d’exiger le versement d’un dépôt de garantie pour couvrir loyers ou charges impayés, dont le montant doit figurer sans faute sur le contrat de bail. Ce filet de sécurité est toutefois très relatif, le dépôt ne pouvant excéder l’équivalent d’un mois de loyer.
Il faut aussi connaître le dispositif VISALE mis en place par l’Etat et Action Logement en remplacement de la garantie des risques locatifs (GRL). Son objectif est de permettre aux précaires d’accéder à la location, c’est à dire ceux qui présentent le plus de risques pour les bailleurs : les jeunes de moins de 30 ans et les salariés de plus de 30 ans embauchés sans CDI depuis moins d’une demi-année. Il consiste en une caution valable les trois premières années de la location selon laquelle, en cas d’impayés, les sommes sont avancées au bailleur par Action Logement, puis remboursées par le locataire, dans la limite d’un loyer de 1.500 € à Paris et de 1.300 € ailleurs (charges comprises). Cela signifie que le bailleur a la garantie de percevoir ses loyers au cours des trois premières années du bail sans devoir s’acquitter d’une quelconque franchise d’assurance.
Mais quand le locataire n’est pas éligible au dispositif Visale, il ne reste plus au propriétaire qu’à souscrire à une assurance dite « garantie des loyers impayés » (GLI). Cela est d’autant plus nécessaire que celui-ci rembourse un emprunt immobilier avec les loyers qu’il perçoit. La GLI peut être souscrite auprès d’une compagnie d’assurance ou d’une banque et coûte au propriétaire entre 2 % et 4 % des loyers. Attention, les conditions (souvent drastiques quant à la solvabilité du locataire) et ses effets (délais de carence) varient beaucoup d’un contrat d’assurance à l’autre ! Cette garantie locative GLI prévoit aussi des options d’indemnisations en cas de vacance du logement, que ce soit avant le premier locataire ou entre deux locataires. Des assurances permettent par exemple de percevoir jusqu’à 80 % du loyer pendant une durée déterminé par le contrat.
En conclusion
Les risques d’impayés existent bel et bien mais ils représentent une très nette minorité dans l’ensemble des investissement locatifs existants. De plus, des solutions existent pour s’en prémunir et éviter au maximum des problèmes.
Si vous souhaitez plus d’informations ou tout simplement parler de votre projet d’investissement locatif, n’hésitez pas à nous contacter.
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