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Alexis Moncorgé, le théâtre (et Jean Gabin) dans le sang

S’il a le jeu d’acteur dans les gènes, le petit-fils de Jean Gabin, Alexis Moncorgé, s’est créé avec la pièce “Amok” un rôle sur mesure.
Il n’est pas du genre à proclamer sa filiation pour obtenir un rôle. Son enfance passée dans le Perche avec ses parents éleveurs de chevaux, l’a tenu à distance des planches parisiennes. Mais chez les Moncorgé, on ne manquait pas de regarder beaucoup de vieux films à la télévision, et pas seulement ceux du grand-père, parmi lesquels l’acteur apprécie particulièrement “Le jour se lève”. “Il y a des périodes historiques du cinéma d’avant-guerre et d’après-guerre qui ont marqué mon enfance et mon adolescence. J’ai eu la chance d’être éduqué au cinéma très jeune“, se réjouit-il.
Très tôt, le jeune Alexis sait qu’il veut faire du théâtre, mais il prend son temps. “Ma mère m’a intelligemment dit : tu vas te structurer le cerveau et faire des études avant d’arriver à Paris comme un provincial pour prendre des cours de théâtre“, se souvient-il. C’est donc après des études de lettres et de sciences politiques qu’il s’installe à Paris pour s’inscrire dans une école de théâtre. Il décroche quelques rôles mais les cumule avec un petit emploi de barman pendant plusieurs années “pour remplir le frigo“, dit-il.
Il décide alors de monter sa propre pièce. “Je ne me sentais pas à ma place à 28 ans. Comme personne ne me proposait de projet qui m’excitait, je me suis dit qu’il fallait prendre les choses en main“, raconte l’acteur.
Il se met à la recherche d’un monologue. “Je voulais une prise de risque, bouffer de la scène (…), commente Alexis Moncorgé. Un monologue, ça peut être très mauvais, on est vraiment sur un fil. Il y a un rapport avec le public et si on ne le tient pas, le spectacle s’écroule (…). Mais il y en a aussi de formidables. Ce sont Jacques Gamblin et Philippe Caubère qui m’ont donné envie d’allier la puissance narrative à la poésie et d’utiliser le corps”, confie-t-il.
Après avoir beaucoup cherché, la lecture de la nouvelle “Amok”, de Stefan Zweig, convainc l’acteur, “page après page”, qu’il a trouvé son rôle. “J’aime cette ambiance exotique qui est le terreau pour raconter des histoires et des états extraordinaires. Il y a la fièvre, la torpeur, l’inconnu, quelque chose de fantasmagorique qui est proche du rêve pour nous, occidentaux. Et puis il y a cette histoire d'”amok”, de folie passionnelle, d’une rencontre improbable avec une femme et d’un conflit de deux ego”.
L’acteur vide alors toutes ses économies contenues dans son plan Epargne-Logement, pour tenter ce qu’il décrit comme un “coup de poker”. Et il sort un carré d’as ! D’Avignon au Théâtre de Poche à Paris, le public est enthousiaste, les critiques élogieuses, et Alexis Moncorgé remporte le convoité Molière de la révélation masculine pour ce rôle passionnant et exigeant. Une aventure risquée et romanesque dont le dénouement heureux tire des larmes à son père.
En février, il a fait la 300ème représentation de la pièce à Montréal, où l’acteur a eu droit à une standing ovation. L’aventure d'”Amok” se poursuivra le 2 mars à San Francisco, où il se produira au Lycée Français, puis en Asie, avant de revenir à Avignon cet été pour clore cette tournée.
La suite dépendra des passions de l’acteur qui se décrit comme un “flibustier“. “Je ne me considère pas comme artiste mais comme artisan. Je fonctionne au coup de coeur, à l’envie“.

"Le Petit Chaperon rouge" de Joël Pommerat se fait manger à Los Angeles

Il était une fois le conte du “Petit Chaperon rouge” (“Little Red Riding Hood”), que tout le monde a connu sous la plume de Charles Perrault ou des frères Grimm. Le Theatre Raymond Kabbaz présente pour la première fois l’histoire re-visitée par le célèbre “écrivain de spectacles” Joël Pommerat, les vendredi 9 et samedi 10 mars.
Cette réécriture contemporaine met en scène une mère seule et débordée, une grand-mère délaissée et une enfant qui se questionne face à un loup aussi dangereux que séduisant. Dans une scénographie épurée jouant avec les ombres et les lumières, la pièce s’amuse avec nos souvenirs en abordant la question de la peur, de la solitude ou de l’ambivalence de grandir. Rythmée par des dialogues bercés d’humour livrés en français – sous-titres affichés en anglais -, elle ravira autant les adultes que les enfants.
Créé en 2004, le spectacle de Joël Pommerat, qui a lancé sa compagnie Louis Brouillard en 1990, a connu un succès retentissant en France (et ailleurs), dépassant les 800 représentations à ce jour.

"Corporate", la violence en entreprise sur TV5 Monde USA

C’est une jeune RH considérée comme brillante par ses supérieurs parce qu’elle parvient à pousser les employés non-productifs vers la sortie. La bonne étoile d’Émilie Tesson-Hansen va basculer quand un des employés se suicide sur le lieu de travail.
En bon soldat, elle se retrouve alors en première ligne pour défendre le système créé par son patron alors que la pression s’accumule au sein de l’entreprise. Ce film de Nicolas Silhol, sorti en 2016, rassemble Céline Sallette (Émilie Tesson-Hansen), Lambert Wilson (Stéphane Froncart), qui campe le rôle du patron, et Stéphane de Groot, le collègue-ami. Issu d’une longue lignée de films sur les pressions au travail, “Corporate” retrace la descente aux enfers d’une entreprise qui a érigé la productivité à outrance en mode de management. À voir sur TV5 Monde USA le dimanche 4 mars à 8:30pm (EDT) / 5:30pm PST.

Ces cinq bars à vin sont les meilleurs de Washington D.C.

Parmi les nombreux pubs de la capitale américaine, les bars à vin se sont fait une belle place. Voici la sélection de French Morning des cinq meilleurs bars à vin de Washington DC.

La Jambe (Shaw) 

Cet hiver, la propriétaire du restaurant a lancé le thème "Après-ski" avec des recettes alpines et des vins de Savoie.
Cet hiver, la propriétaire du restaurant a lancé le thème “Après-ski” avec des recettes alpines et des vins de Savoie.

Les baguettes à l’entrée, le mur de bouteilles de vin et le décor art nouveau de la vitrine assoient une ambiance très bistrot. La Française Anastasia Mori est souvent derrière son bar pour donner des conseils sur sa grande sélection de vins français. Toutes les régions viticoles y sont représentées, de la Bourgogne au Bordeaux en passant par le Rhône sans oublier la Corse. Pendant l’hiver, l’événement “Après-ski” donne rendez-vous à tous les mordus de fondue et de vins blancs savoyards. 1550 7th St NW. Site

Flight Wine Bar (Chinatown)

28 "flights" sont proposés dans le menu.
28 “flights” sont proposés dans le menu.

Il faut descendre quelques escaliers pour se retrouver dans ce bar à vin au décor en bois unique. Contrairement à d’autres bars qui donnent seulement le choix entre verres ou bouteilles, le Flight, comme son nom l’indique, propose des “flights”, une sélection de trois vins pour faire voyager les oenophiles dans une région particulière et peu connue comme les Balkans ou la Géorgie. 777 6th St NW. Site.

Barcelona Wine Bar (Logan circle, Cathedral Heights)

Le Barcelone Wine Bar a également un livre où toutes les recettes y sont partagées.
Le Barcelone Wine Bar a également un livre où toutes les recettes sont partagées.

Que serait un bon verre de vin espagnol sans tapas? Ce bar a la réputation d’avoir une ambiance très festive avec un happy hour très économe. Le concept a été développé dans cinq autres Etats (Massachusetts, Connecticut, Georgie, Virginie et Tennessee). A D.C., le bar a deux adresses différentes. 1622 14th St NW et 3310 Wisconsin Ave NW. Site.

Iron Gate (Dupont Circle)

L'Iron Gate est connu pour sa belle sélection de vins grecques.
L’Iron Gate est connu pour sa belle sélection de vins grecs.

La revue Wine Enthusiast l’a classé dans ses 100 meilleurs restaurants à vin des Etats-Unis en 2016. La sélection de ses vins grecs et chypriotes est impressionnante. Le directeur de la cave, Brent Kroll, est toujours disponible pour parler de ses découvertes et aider à choisir ce qui satisfera votre palais. 1734 N St NW. Site.

Grand Cata (Shaw)

Le magasin offre des cours de dégustations en groupe avec Julio et Pedro, les fondateurs de Grand Cata.
Le magasin offre des cours de dégustations en groupe avec Julio et Pedro, les fondateurs de Grand Cata.

Ce magasin n’est pas tout à fait un bar à vin, mais il offre des ateliers de dégustations en groupe. Les vins sud-américains sont la grande spécialité de Julio Robledo et Pedro Rodriguez, tous deux fiers de leur héritage respectivement chilien et porto-ricain. Julio Robledo pourrait passer des heures à vous expliquer toutes les subtilités des vins sud-américains! Récemment, la carte des vins s’est agrandie pour proposer des vins espagnols et français. En plus des dégustations, les deux passionnés ont ouvert un club de vin pour les curieux qui souhaitent découvrir des vins sélectionnés par leurs soins. 1550 7th St NWSite.

Tout-Monde : un festival en terrain Glissant à Miami

Dernier-né des festivals culturels français, Tout-Monde donne le coup d’envoi du Mois de la Francophonie en Floride. La première édition, organisée par les Services culturels de l’Ambassade de France aux États-Unis en partenariat avec France Florida Foundation for the Arts, mettra à l’honneur l’art caribéen français du 1er au 4 mars dans différents lieux de Miami.
« Miami est la porte d’entrée de la Caraïbe sur le territoire américain », indique Bénédicte de Montlaur, conseillère culturelle de l’Ambassade de France aux États-Unis. « On a tendance à l’oublier, mais la France est un pays de la Caraïbe, et notre rôle est de faire rayonner toute cette richesse culturelle française aux États-Unis ».
Le ton est donné pour la première édition de ce festival qui entend incarner l’esprit et la philosophie du concept « Tout-Monde », développé par l’écrivain, poète et philosophe martiniquais Édouard Glissant. « Il s’agit d’un dialogue interculturel dans lequel il est question d’identité et d’appartenance, explique Claire Tancons, curatrice du festival. Nous explorons ainsi la relation entre les territoires, les cultures et les individus qui ont des racines multiples dans le monde entier ».
Arts visuels, performances, cinéma, musique, littérature ou encore sciences humaines, le festival, qui accueille une vingtaine d’artistes et auteurs en provenance des Antilles françaises et des autres régions de la Caraïbe comme Josiane Antourel, Jacques Martial, ou encore Ronald Cyrille, met l’accent sur la multiplicité des formes d’expression. L’association Street Art for Mankind rassemblera pour sa part un muraliste, un slameur et un street danseur pour recréer l’intention poétique d’Édouard Glissant.
« Les artistes sont comme le rhizome qui se ramifie considérablement et qui permet la multiplication végétative de la plante, raconte Johanna Auguiac, l’autre curatrice du festival. Leurs oeuvres se répondent et se nourrissent l’une de l’autre même si elles n’ont pas le même récit, ce qui prouve que les frontières sont poreuses et que la création des Antilles françaises est interconnectée au reste de la Caraïbe et au monde en général ». 
Investissant le Pérez Art Museum Miami, le Little Haiti Cultural Complex, Mana Wynwood ou encore Wolfsonia-FIU, la première édition du festival Tout-Monde, dirigé par Vanessa Selk, attachée culturelle du consulat de France à Miami, et dont l’ambassadrice culturelle est Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux, a vocation à s’inscrire dans la durée. « Les artistes caribéens manquent de visibilité aux États-Unis, souligne Bénédicte de Montlaur. Nous souhaitons donc que le festival devienne un rendez-vous incontournable leur permettant de nouer des liens avec d’autres artistes et institutions pour que leur notoriété dépasse les frontières de leur territoire ».

Concerts, films, visites: Washington fête la francophonie en mars

Mars est le mois de la francophonie. Et Washington DC ne pouvait pas passer à côté. Lors du D.C. Francophonie Cultural Festival, plusieurs projections, concerts, événements culinaires et littéraires célèbreront la diversité du monde francophone dans plusieurs lieux de la capitale fédérale.
Parmi les événements proposés: des visites guidées en français au National Museum of African Art avec l’Alliance française de DC, la projection du film franco-tunisien “Beauty and the Dogs” à la Maison française (6 mars), le concert de l’orchestre de Philadelphie dirigé par le chef d’orchestre québécois Yannick Nézet-Séguin au Music Center at Strathmore (6 mars), ou encore La Grande fête de la francophonie, en clôture de ce mois francophone, toujours à la Maison française de l’Ambassade de France (23 mars). Faites votre choix !

Votez pour élire le meilleur croissant de San Francisco

Vous vous souvenez -avec émotion- de notre concours Best Baguette, c’est le moment maintenant de découvrir Best Croissant. Aidez-nous, et surtout aidez San Francisco, à répondre enfin à la question qui nous taraude: “où trouver de bons croissants ?”
Le principe: nos lecteurs nous donnent leurs boulangeries préférées (trois réponses possibles); les premiers seront qualifiés pour une grande finale, organisée le 8 avril au Colonial. Là, un jury de professionnels goûtera -à l’aveugle- les précieuses viennoiseries présentées par les finalistes. Vous pourrez assister à l’évènement, goûter vous-même les croissants et voter pour votre favori, tout en participant à un brunch géant.
C’est à vous de jouer! Dites nous où vous trouvez le meilleur croissant à San Francisco, quel que soit l’endroit (boulangerie, supermarché, deli…). Nous nous assurerons ensuite que les viennoiseries sont bien fabriquées artisanalement de A à Z. Tous les critères sont admis dans votre choix, que vous les aimiez bien croustillants ou très moelleux, ou que vous privilégiez le sourire du boulanger -ou de la boulangère. Vous pouvez entrer, dans l’ordre de préférence, jusqu’à trois établissements:
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Amalric, Depardon, Balibar: du beau monde à Rendez-vous with French Cinema

Présenter au public américain le meilleur du cinéma français de l’année écoulée. Tel est l’objectif du festival Rendez-Vous with French Cinema, de retour à New York du 8 au 18 mars.
Vingt-quatre films seront projetés au Lincoln Center pour cette 23ème édition, en présence de nombreux invités de renom. Parmi eux, les actrices Jeanne Balibar et Mélanie Thierry, et les réalisateurs Mathieu Amalric, Raymond Depardon et Xavier Beauvois. “Rendez-Vous with French Cinema” est considéré comme le plus grand festival de cinéma français en Amérique du Nord. Tous les films du festival seront projetés au Walter Reade Theater, au Lincoln Center.
“Barbara” de Mathieu Amalric ouvrira le festival le 8 mars à 9pm. Il sera précédé par une présentation du film en présence du réalisateur et de l’actrice principale Jeanne Balibar à 6:30pm. “Barbara” est un faux biopic dans lequel Mathieu Amalric se filme lui-même en réalisateur préparant un film sur l’iconique chanteuse française Barbara. Le film a été nommé dans neuf catégories au festival de Cannes, dont “Meilleur film”, “Meilleur scénario original” et “Meilleur actrice”.
Quatre films seront présentés le 9 mars : “July Tales” (Contes de Juillet) de Guillaume Brac, “The Lion Sleeps Tonight” (Le lion est mort ce soir) de Nobuhiro Suwa avec l’acteur Jean-Pierre Léaud, “Jeannette, The Childhood of Joan of Arc” (Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc) de Bruno Dumont, et “Montparnasse Bienvenüe” (Jeune femme) de Léonor Serraille. La réalisatrice franco-américaine Tonie Marshall animera également une discussion sur la place des femmes réalisatrices dans le cinéma français le même jour à 7pm.
Parmi les autres temps-forts du festival, la projection de la comédie “C’est la vie!” (Le sens de la fête) du duo Olivier Nakache et Éric Toledano, le 10 mars à 9:30pm. Dans “C’est la vie!”, le spectateur suit depuis les coulisses d’une soirée de mariage à travers les regards de ceux qui y travaillent (traiteur, photographe, animateur chanteur, etc), et qui devront compter sur leur unique qualité commune pour faire de cette soirée une réussite: le sens de la fête. Marine Francen se prêtera au jeu des questions/réponses le même jour à 3:30pm. La réalisatrice viendra présenter “The Sower” (Le semeur). Dans ce film d’époque, un groupe de femmes se retrouvent privées de leur mari après une offensive de Napoléon Bonaparte contre les républicains en Provence. Parce que la vie doit continuer, elles décident faire un pacte : se partager le prochain homme qui se présentera. Le photographe-documentariste Raymond Depardon viendra parler de “12 jours” sur la santé mentale dans le système judiciaire français le jeudi 15 mars.
A ne pas manquer également le 12 mars à 7pm : une discussion autour de la question “Comment réussir un premier film?” en présence du réalisateur français Xavier Legrand, auteur de “Custody” (Jusqu’à la garde), un premier film salué par la critique pour sa mise en scène et son jeu d’acteurs. Il sera projeté le 11 mars à 3pm. Le programme complet de “Rendez-vous with French Cinema” est accessible sur le site de la Film Society of Lincoln Center.

Le "rêve américain" de Gad Elmaleh sur Netflix

Gad Elmaleh va faire son apparition au milieu de vos séries préférées. “Gad Elmaleh: American Dream”, le nouveau stand up du comique, sortira le 6 mars sur la plateforme de streaming Netflix.
Dans ce spectacle, tourné dans la salle Town Hall à New York, l’humoriste raconte son installation à New York, ses difficultés à draguer les New-Yorkaises, les expressions américaines et le Paris imaginaire dont lui parlent tous les Américains qu’il rencontre.
Netflix et Gad Elmaleh, c’est une affaire qui roule. “American Dream” est le deuxième stand up diffusé par la plateforme après “Gad Elmaleh part en live” et le premier intégralement en langue anglaise. La star travaille aussi sur sa propre série en anglais, “Huge in France”, qui sortira sur Netflix à une date inconnue.
Ce show de huit épisodes de trente minutes sera inspiré de la vie de Gad Elmaleh. Dans la série, il joue un comique célèbre qui s’installe aux Etats-Unis pour reprendre contact avec son fils mannequin de 16 ans. Il doit gérer l’adolescent sans profiter des avantages de la célébrité car personne aux Etats-Unis ne sait qui il est.

Dans l'Upper East Side, une cérémonie du thé qui fait voyager

En franchissant la porte de l’Urasenke Chanoyu Center, oubliez NYC, ses sirènes et ses buildings, vous êtes au Japon!
Incroyable… Derrière la superbe façade de briques datant de 1880, se cache un bijou architectural typiquement nippon, conçu tout en bois et importé – pièce par pièce – depuis Kyoto dans les 80’s.
Les volumes du bâtiment originel, dans lequel Mark Rothko installa son atelier d’artiste – et s’y donna tristement la mort en 1970 – ont été complètement repensés pour respecter l’esprit de l’habitat traditionnel japonais, autour d’un magnifique jardin zen couvert : The Secret Kyoto Garden.
Le brief est clair : le temps est suspendu pendant la cérémonie du thé. Montres et téléphones sont relégués au vestiaire. Ici, comme dans la Grèce antique, Kairos s’oppose à Chronos. En gros, la qualité prime sur la quantité.
C’est le directeur du centre, Yoshihiro Terazono, qui assure les master classes avec humilité et charisme, dans son beau kimono bleu. L’attention et le raffinement qu’il imprègne dans chacun de ses mouvements ancestraux reposent sur les quatre piliers du Chadō :  Harmonie – Respect – Pureté – Tranquillité.
L’art et la manière!
On déguste le thé matcha et on savoure le délicat biscuit, léger comme le nuage de lait que vous ne demanderez pas.
“O-temae-chōdai-itashimasu” *
* “Merci pour le thé”.
Vous avez un mois pour vous entrainer à prononcer correctement cette formule de politesse qui fera de vous un invité de marque. La prochaine cérémonie est le 21 mars. 

Et sinon ?

Pour rester dans l’ambiance minimaliste zen, si vous êtes prêt à casser votre tirelire pour un menu Omakase dans un restaurant japonais d’exception : Masa. Trois étoiles Michelin quand même!  Sinon dans le quartier, optez pour un bol de soupe végétalienne détox chez Le Botaniste.

Hervé Riou et Eric Ripert contre la violence en cuisine

Je le reconnais, je n’ai pas toujours été un saint“. Le chef Hervé Riou (Salmagundi Club, Naturally Delicious) n’a “jamais frappé personne“, mais a haussé la voix plus d’une fois contre ses employés. Un beau jour de 1992, son sous-chef lui a “ouvert les yeux“. “Il m’a dit: tout ce qu’on amène dans la cuisine – la violence, le plaisir, l’euphorie, la dépression, la détresse – a une incidence directe sur les employés et les plats. On le transmet dans les aliments.
Aujourd’hui, le Français et son ami Eric Ripert (Le Bernardin) partent en croisade contre la violence en cuisine. Ils ont mis sur pied une charte de bonne conduite (ci-dessous) destinée à pacifier les cuisines, des environnements stressants où les gestes brutaux et paroles violentes ou abusives sont répandues. “Cette charte n’est pas la loi. Il existe déjà des textes contre les abus verbaux et physiques sur le lieu de travail, mais c’est un rappel pour le chef de ce qu’il doit faire pour inspirer et aider les jeunes à trouver leur voie“, raconte Eric Ripert.
Hervé Riou a eu l’idée de ce texte de quatre articles en lisant le “Manifeste des chefs français pour le respect et l’intégrité physique et psychique des jeunes cuisinières et cuisiniers” du chef étoilé Gérard Cagna. Dans ce texte publié en novembre 2014 et signé par cinq Meilleurs Ouvriers de France (MOF), dont le chef de l’Elysée Guillaume Gomez, il appelle ses confrères à “refuser la banalisation des petites violences ordinaires à tendance bizutage” ou considérées “comme des rites initiatiques“.
Hervé Riou, comme Eric Ripert, ont été formés dans des cuisines dures. “En apprentissage en France, on prend des coups de spatules, des coups de poing sur les épaules, des brûlures, se souvient le premier. Les cuisiniers entrent dans la profession très jeunes. Il n’y a pas d’air conditionné dans les cuisines. Ils travaillent comme des fous et picolent comme des trous. Ce système, combiné au manque d’éducation, nourrit la violence. Les chefs sont violents parce qu’ils ne connaissaient pas autre chose“.
Eric Ripert, qui compte parmi les meilleurs chefs de New York, a raconté dans son autobiographie 32 Yolks la pression psychologique qu’il a subie chez Jamin, sous Joël Robuchon. En arrivant aux Etats-Unis, il s’est rendu compte que ce genre de management était contre-productif. “J’ai été un chef abusif au niveau verbal quand je suis arrivé. Puis, je me suis réveillé. Tous les bons employés étaient partis. J’étais misérable. Je me suis rendu compte que le cerveau ne pouvait pas être en colère et heureux à la fois, dit-il. Un chef qui tremble ne fera pas un meilleur travail qu’un chef qui ne tremble pas“.
On dit des Marines qu’ils parviennent à faire ce qu’ils font parce qu’ils ont un entrainement difficile, mais les chefs ne vont pas en guerre. Ils vont en cuisine !“, poursuit Hervé Riou.
La charte a été adoptée par les associations culinaires françaises aux Etats-Unis (Académie culinaire de France, Maitres cuisiniers de France, Société culinaire philanthropique), qui la font signer à leurs nouveaux membres. Hervé Riou ne désespère pas de convaincre le maire de New York Bill de Blasio de la diffuser dans toutes les cuisines de la ville.
Si le chef estime que les violences corporelles sont moins répandues aux Etats-Unis qu’en France, elles existent tout de même, comme l’ont rappelé les récentes prises de parole de cuisinières ou d’employées de bar sur fond de mouvement anti-harcèlement #MeToo.
Eric Ripert comme Hervé Riou sont tous les deux boudhistes, mais soulignent que leur combat n’a rien à voir avec la religion. “Cette charte est universelle et séculaire. Elle s’adresse à tout le monde. Il n’y a de religion derrière ce qui devrait être logique et basique, explique le chef du Bernardin. Les cuisines sont dures. On a le stress de servir de la bonne nourriture. Il fait chaud et humide, il y a des objets tranchants. Mais il n’y a pas d’excuse pour que notre industrie reste au Moyen-Âge“.
Lire la charte:
CharterOfConduct
 
 

"Le Petit Chaperon rouge" de Joël Pommerat en ouverture du festival TILT

Pas question pour les enfants de rester à la maison quand les parents vont au spectacle. Le festival TILT, organisé par le FIAF et les Services culturels de l’Ambassade de France, est fait pour eux. Il reprend ses droits du 3 au 18 mars pour sa troisième édition.
Art, philosophie, lecture, théâtre, musique: les organisateurs n’oublient personne. Le festival s’étend sur trois week-ends, articulés autour de thèmes variés (lecture, écriture, musique, design). Le coup d’envoi de ce rendez-vous sera donné par “Le Petit Chaperon rouge” que le metteur en scène Joël Pommerat a créé pour sa fille de 8 ans. La pièce sera jouée à trois reprises les 3 et 4 mars (avec un brunch prévu avant la performance du 3 mars à midi).
Le même soir, direction le NYU Skirball Center pour un autre moment fort de la programmation 2018: le spectacle “Gala” du chorégraphe Jérôme Bel, qui rassemblera sur scène vingt New-Yorkais de 8 à 80 ans, parfois novices, pour montrer leur plus beaux mouvements.
Parmi les autres événements : la lecture de contes syriens et libanais par l’actrice de la série “Quantico” Yasmine Al Massri (samedi 10 mars, 11am), un spectacle de mime présenté en première mondiale par le Broken Box Mime Theater (17 mars, 11am) et, en clôture, le show musical interactif de Billy Martin, qui invite parents et enfants à collaborer pour donner naissance à des créations musicales surprenantes (dimanche 18 mars, 1pm).