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French Première : « Le fil », un film de procès haletant, de et avec Daniel Auteuil

Après trois films adaptés de l’œuvre de Marcel Pagnol, et la comédie « Amoureux de ma femme », Daniel Auteuil passe à nouveau derrière la caméra, mais cette fois pour s’essayer au drame avec « Le fil », sorti sur les écrans français le 11 septembre dernier. Le film sera projeté le mercredi 2 octobre à l’Aquarius de Palo Alto, et le jeudi 3 octobre au 4Star Theater de San Francisco. Il s’agit d’une adaptation d’un des récits de l’ouvrage « Le Livre du Maître Mô » de Jean-Yves Moyart.

Daniel Auteuil incarne également l’un des personnages principaux, Jean Monier, un avocat pénaliste qui a renoncé à défendre des criminels depuis qu’il a obtenu l’acquittement d’un assassin, qui s’est avéré être un récidiviste.

Une affaire de meurtre va le pousser à revenir sur sa décision : Nicolas Milik (porté à l’écran par Grégory Gadebois), un père de famille débonnaire et sans histoire, est accusé d’avoir tué sa femme. Intimement convaincu de l’innocence de cet homme, et pour lui éviter de se faire broyer par la machine judiciaire, Jean Monier décide de le défendre. Le film se termine sur un dernier rebondissement inattendu et aussi tortueux que la recherche de la vérité, dont Daniel Auteuil déroule le fil avec tenacité.

Camille Lellouche débarque aux États-Unis avec « L’Heureuse élue »

Elle compte bien faire pleurer de rire les Américains. Camille Lellouche s’apprête à traverser l’Atlantique pour présenter la comédie « L’Heureuse élue », tout juste sortie dans les salles obscures françaises. Dans ce film, l’actrice, humoriste et chanteuse parisienne de 38 ans incarne une chauffeuse de taxi au caractère bien trempé qui accepte de se faire passer pour la fiancée d’un riche héritier – interprété par Lionel Erdogan – le temps d’un séjour en famille au Maroc.

Camille Lellouche sera présente le samedi 26 octobre au Park Avenue Screening Room de New York (500 Park Ave – 4pm, 6:15pm et 8:30pm) pour la première nord-américaine de ce long-métrage, diffusé dans la langue de Molière avec des sous-titres en anglais, où elle échangera avec les spectateurs à l’issue de chaque projection.

Gérard Darmon et Michèle Laroque complètent la distribution de cette réalisation signée Frank Bellocq, qui poursuivra sa tournée américaine le lundi 28 octobre au Landmark at Merrick Park de Coral Gables en Floride (358 San Lorenzo Ave – 7:30pm), puis sur la côte ouest des États-Unis, le mercredi 30 octobre au Landmark Westwood de Los Angeles (1045 Broxton Ave – 7:30pm), le lundi 4 novembre au Vogue Theater de San Francisco (3290 Sacramento Street – 7:30pm) et le lendemain, le mardi 5 novembre, au Landmark’s Aquarius Theatre de Palo Alto (430 Emerson St – 7:30pm). Camille Lellouche sera présente à chaque étape pour rencontrer le public. Un marathon cinématographique produit par Franck Bondrille (Silverprod) et Anne-Lorraine Bahi (Piaff).

Face aux difficultés, le projet Centre Pompidou x Jersey City contraint de se réinventer

Il y aura bien un Centre Pompidou à Jersey City, mais ce ne sera pas tout à fait le même que celui attendu. Le projet a été contraint de se réinventer après la décision de l’État du New Jersey de suspendre tout financement de sa part, au début de l’été. Deux mois plus tard, le maire de Jersey City, Steven Fulop, a trouvé, en collaboration avec les équipes du Centre Pompidou, une nouvelle solution moins onéreuse : la construction de locaux entièrement nouveaux, dans le même quartier de Journal Square, en plein milieu d’un complexe résidentiel et commercial élaboré par Kushner Cos, l’entreprise liée à la famille Kushner dont le fils, Jared, est aussi le gendre de Donald Trump.

Selon le projet de la ville de Jersey City, le musée prendra place sur plusieurs niveaux et une surface totale de plus de 9000 m2.

Le montage financier du projet, basé sur des abattements d’impôts accordés aux promoteurs pour une durée de 30 ans, a été validé par le conseil municipal de Jersey City ce mercredi 25 septembre malgré une assez forte opposition chez une partie de la population, inquiète de voir les finances publiques exploser, et les impôts avec, alors que d’autres sujets nécessiteraient une similaire attention (écoles, logements sociaux, transports publics). Les résidents ont également exprimé leur étonnement face à ces abattements promis aux promoteurs du complexe pour les inciter à accepter l’intégration du musée dans leur projet. Malgré les difficultés, le scepticisme de certains habitants et la marche arrière de l’État, le Centre Pompidou viendra donc bien s’installer sur le continent nord-américain, une première après une incursion ailleurs dans le monde (Malaga, Shanghai…).

Un maire déterminé à garder Pompidou

« La facilité pour moi aurait été d’abandonner quand l’État (du New Jersey) a décidé de se retirer au début de l’été, explique le maire de Jersey City Steven Fulop. Il n’y a que des coups à prendre et beaucoup de risques, personnellement. Mais je crois énormément à ce projet, et je suis persuadé que dans cinq ans, quand on repensera à ces débats et à ces difficultés, tout cela nous paraîtra dérisoire parce que la venue de Pompidou aura été incroyablement bénéfique pour notre ville. »

À l’origine, le musée parisien devait occuper le Path Building, un vieux bâtiment emblématique du quartier de Journal Square racheté par la mairie. Mais le projet était certainement trop ambitieux, et les coûts de réhabilitation énormes pour les finances de la ville et de l’État. Privé des dizaines de millions de dollars à l’origine promis par le New Jersey, la ville de Jersey City a donc trouvé dans l’urgence de nouveaux locaux, d’une superficie de 100.000 square feet (9300m2) sur quatre niveaux, qui prendront place à côté des deux tours du 1 Journal Square, un complexe actuellement en construction à quelques blocs du Path Building.

« Cette solution est même meilleure pour nous, confie Anna Hiddleston-Galloni, conservatrice à Pompidou et particulièrement impliquée dans le projet de Jersey City. Le nouveau bâtiment sera plus grand, nous offrira plus d’espace, davantage de hauteur sous plafond et beaucoup plus de résistance au sol pour nos œuvres. Le lieu sera beaucoup plus fonctionnel. »

Le coût devrait avoisiner les 150 millions de dollars et sera financé « par la ville, des programmes d’aides de l’État redirigés vers ce projet, et des sources privées (philanthropie) », indique Steven Fulop. « On a été rassurés car le modèle économique est très solide », ajoute Anna Hiddleston-Galloni. Le calendrier n’est pas encore complètement défini, même si les travaux vont commencer très bientôt pour une durée d’un peu plus d’un an.

Les meilleurs spectacles à aller voir à Broadway cet automne

La rentrée est derrière nous, les jours raccourcissent et les soirées rafraîchissent, il est temps de quitter les terrasses pour s’engouffrer dans les salles de spectacle. French Morning a sélectionné pour vous les shows les plus impressionnants, divertissants et originaux de New York en ce moment. À vos agendas pour profiter de la ville qui ne dort jamais !

Cabaret at the Kit Kat Club

Ne vous fiez pas à son nom, « Cabaret » n’est pas qu’une simple soirée cabaret à Broadway mais une vraie expérience immersive et artistique unique. Vous pénétrez dans les lieux par un long couloir éclairé de néons colorés, guidés par une musique techno, qui donne l’impression d’entrer dans un mythique club berlinois comme le Berghain. Accueillis par des hôtes aux looks burlesques et pointus, vous avalez un shot pour vous mettre dans l’ambiance et patientez dans un hangar reconverti en bar, avant d’entrer dans les lieux. Une scène ronde autour de laquelle ont été disposées des tables de deux, format cabaret, et un petit gradin pour une ambiance intime et conviviale.

C’est alors que commencent 2h45 de show époustouflant emmenés par le MC (Master of Ceremony) et Sally Bowles, adaptation de la célèbre comédie musicale Cabaret. Dans l’Allemagne des années 1930, les nazis mettent sur pied le Troisième Reich et dans la boîte de nuit berlinoise Kit Kat Club, les deux comédiens essayent, grâce à leurs divertissements extravagants, de faire oublier aux visiteurs les difficultés de la vie et les menaces grandissantes.

Après une saison incroyable emmenée par Eddie Redmayne (oscarisé en 2015 pour sa prestation de Stephen Hawkins dans « The Theory of Everything » et « Gayle Rankin », ce sont Adam Lambert (chanteur américain qui s’est fait connaître dans American Idol) et Auli’i Cravalho (voix de Moana et film « Mean Girls » en 2024) qui prennent le relais. Immanquable. Billets ici

The Roommate

Mia Farrow et Patti LuPone dans The Roommate. © TheRoommateBway.com

Les femmes septuagénaires ont désormais leur place à Broadway, comme le démontrent Mia Farrow et Patti LuPone dans « The Roommate ». Toutes deux avaient annoncé renoncer aux planches avant de lire le script de Jen Silverman. « Cette pièce est très drôle et étrange. Je n’ai jamais rien lu de tel. Elle parle de secrets et elle réserve beaucoup de surprises », a confié Mia Farrow au New York Times.

Sharon, une divorcée candide et écervelée de l’Iowa, doit trouver une coloc pour payer les factures. Elle accueille Robyn, une arnaqueuse lesbienne, avec qui elle finit par se nouer d’amitié. Des échanges sur l’identité et se réinventer, des rires assurées et le bonheur de voir deux grandes comédiennes se donner la réplique sur les vicissitudes de la vie. Billets ici

Chicago avec Alyssa Milano

© Instagram Alyssa Milano

Après Pamela Anderson en 2022, c’est au tour de l’actrice Alyssa Milano de reprendre le rôle star de Roxie Hart. Elle campe le personnage de Velma Kelly qui, après avoir assassiné son amant, se retrouve en prison dans le Chicago des années 20. Elle y rencontre Velma Kelly, une star de cabaret qui a tué son mari et sa sœur, à laquelle elle rêve de ressembler.

Chicago est la plus longue comédie musicale jouée à Broadway depuis les années 70, et non sans raison. De somptueuses chansons et chorégraphies de jazz interprétées par des actrices légèrement vêtues (et tout en noir), pour une bouffée revigorante de women power. Billets ici

The Outsiders, Tony Award 2024 de la meilleure comédie musicale

La comédie musicale, adaptée du roman éponyme de 1967 de S.E Hinton (qui a aussi fait l’objet d’un film de Francis Ford Coppola en 1983), est le succès critique de l’année 2024 puisqu’il a obtenu le prestigieux Tony Award de la meilleure comédie musicale. L’histoire se passe en 1966, dans la petite ville de Tulsa en Oklahoma où Ponyboy, Sodapop et Darrel, trois orphelins, et Johnny appartiennent à la bande des Greasers, des jeunes délinquants issus des quartiers défavorisés. Ils s’opposent à la bande rivale des Socs, des fils de bourgeois et suite à une bagarre violente, Ponyboy et Johnny tentent d’échapper à la police.

Un casting de jeunes comédiens impeccables en adolescents désenchantés, qui n’ont d’identité que leur clan et donnent un rythme implacable à la violence des altercations pour leur propre survie. Billets ici

Off-Broadway Week du 30 septembre au 13 octobre 

Richard Masur, Lakisha May, and Amy Jo Jackson dans Dirty Laundry @Valerie Terranova

Pour bénéficier de billets à des tarifs plus abordables, n’hésitez pas à vous tourner vers les pièces Off-Broadway. En particulier grâce à la Off-Broadway Week du lundi 30 septembre au dimanche 13 octobre, une offre promotionnelle qui vous permettra d’acheter deux billets pour le prix d’un. Une offre valable sur une sélection de 26 spectacles.

Parmi eux, la rédaction vous conseille la pièce « Dirty Laundry » de la belge Mathilde Dratwa. Après la mort de la femme qui les réunit, trois personnes sont confrontées à l’amour, la perte, le désir… et les corvées ménagères. Et se posent des questions sans fin : peut-on être une fille quand on n’a plus sa mère ? Êtes-vous toujours l’autre femme quand la première est partie ? Et surtout, comment laver tout ce linge sale ? Une pièce juste et puissante sur le thème de la mort et de la peine. Billets ici

Perrine Rambeau (Californie) : le Pacific Crest Trail a changé sa vie

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Aujourd’hui, une aventure exceptionnelle au menu du podcast French Expat. Chaque semaine, les histoires d’expatriation de nos invités prennent des formes contrastées, parfois impulsives, motivées par une envie irrésistible de découverte, ou dictées par une nécessité impérieuse. Pour Perrine Rambeau, le Pacific Crest Trail (PCT) n’était pas qu’une simple impulsion, mais un projet mûri pendant des années, alimenté par sa passion pour la randonnée et les grands espaces.

Au départ, Perrine menait une vie d’aventures en France. Elle avait déjà traversé l’Atlantique à la voile et parcouru à pieds les montagnes de Nouvelle-Zélande. Pour sa lune de miel avec son mari américain, les amoureux font le choix de parcourir le mythique sentier de l’ouest américain, le PCT, en mars 2020. Vous voyez le truc venir ? Quelques jours après son arrivée aux Etats-Unis, le pays ferme ses frontières et le monde tel que nous le connaissions est à l’arrêt. Perrine se retrouve bloquée aux États-Unis, et le projet PCT est reporté de quelques mois.

Aujourd’hui, elle raconte les nombreux défis rencontrés sur le PCT : des kilomètres parcourus dans des conditions parfois extrêmes, la solidarité entre randonneurs, ainsi que des moments inoubliables face à des paysages à couper le souffle. De la Californie à l’État de Washington, en passant par l’Oregon, ce périple de 4.270 kilomètres a marqué un tournant dans sa vie.

Cette aventure, d’une durée de cinq mois, a profondément transformé sa vision de la nature et d’elle-même. Ce sentier est désormais gravé en elle, une part indélébile de son histoire. Perrine revient aujourd’hui sur son amour des grands espaces qui l’ont convaincue 3 ans après sa traversée du pays à pied de rester aux Etats-Unis.

Perrine mentionne plusieurs livres ainsi que son blog dans cet épisode. Tout est disponible ici : leplusbeauvoyage.com

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Découvrez les partenaires et sponsors du podcast ici : linktr.ee/FrenchExpat

Les drôles d’animaux de Richard Orlinski s’exposent sur Rodeo Drive

Un gigantesque cheval orange cabré, un gorille bleu aux facettes géométriques, un crocodile rose prêt à bondir… Jusqu’à mi-novembre, on peut admirer ces gigantesques animaux colorés, sortis tout droit de l’imagination de Richard Orlinski, en se promenant sur Rodeo Drive, à Beverly Hills. 

Huit sculptures monumentales en résine, dont le fameux « Wild Kong », ont pris place début août sous les palmiers de la célèbre rue de luxe, et trois autres devant et dans l’hôtel Beverly Wilshire. C’est la première fois que des œuvres du célèbre plasticien sont exposées à Los Angeles.

Richard Orlinski a pour obsession de rendre l’art accessible au plus grand nombre. © Richard Orlinski

Inaugurée début août, lors de la deuxième « Rodeo Drive Celebrates Fashion » -en présence notamment de l’artiste, du maire de Nice et de celui de Beverly Hills- l’exposition est visible jusqu’en novembre. Le street-art d’Orlinski, une manière de découvrir autrement (et gratuitement !) Rodeo Drive.

« Providence Canyon », le premier roman de Corinne Cotereau au parfum d’Ouest américain (chez Albin Michel)

Goat Canyon trestle bridge, le pont à tréteaux le plus long du monde, se cache dans le désert d’Anza-Borrego, tout au sud de la Californie. C’est ce pont ferroviaire abandonné, construit en 1933 sur le tracé de l’Impossible Railroad qui reliait San Diego à l’Arizona, qui a inspiré à Corinne Cotereau son premier roman, « Providence Canyon », paru en février 2024 chez Albin Michel. Un livre très réussi qui met en scène la quête existentielle de personnages aussi cabossés qu’attachants, avec un mystère qui s’épaissit, dans un décor de Far West moderne.

L’intrigue prend place au Dry River Café & Resort, un camping miteux, dans le désert d’Anza-Borrego où a échoué « J-B », un Français qui fuit un passé douloureux. Sa vie est bouleversée le jour où débarque Paul Carter, le chef de chantier brutal, missionné pour relancer la mythique ligne de chemin de fer qui traverse la région. Mais elle bascule quand il part en quête de Stéphanie, une jeune Française victime d’un drame, lors de son séjour en Californie, à la fin des années 1990.

Le désert d’Anza-Borrego, au sud de la Californie, sert de décor à ce roman aux allures de thriller. © Marie Flacassier

L’auteure, qui vit à San Diego, s’apprête à entamer une tournée de signatures sur la Côte Ouest et la Côte Est des États-Unis. Elle sera à l’Alliance française de San Diego le samedi 28 septembre à 2pm; à Denver, chez Pluma Academy, le samedi 12 octobre à 4pm; à l’Alliance française de Pasadena, à Los Angeles, le jeudi 7 novembre à 6pm, et une rencontre est en préparation en décembre à New York.

« Un décor idéal pour un roman »

C’est au printemps 2020, en pleine pandémie, que cette artiste peintre a le déclic de l’écriture. À cause du Covid, son expatriation se mue en « exil. » « J’étais au fond du trou », se souvient-elle. En explorant Google maps à la recherche d’une randonnée, elle tombe sur une photo d’un pont ferroviaire en bois « de toute beauté, sorti de nulle part », à deux heures de San Diego. Pour l’admirer, il faut marcher 7 heures dans le désert, le long de rails abandonnés, sur un terrain interdit d’accès… Le décor idéal pour un roman !

« L’intrigue m’est venue naturellement, confie Corinne Cotereau. Je me suis dit : Et si on réhabilitait ce chemin de fer ? Et si on découvrait quelque chose dans un tunnel muré ? Et si je créais des personnages en rapport avec ma culture française… Dans un premier roman, on met beaucoup de choses personnelles et c’est ce que j’ai fait. Il faut écrire pour soi. »

Il faut marcher de longues heures le long de rails abandonnés, sur un terrain interdit d’accès, dans le désert d’Anza-Borrego, pour découvrir le pont qui a inspiré à l’auteure «Providence Canyon». © Marie Flacassier

Le personnage de Stéphanie fait ainsi écho à sa propre jeunesse : « Quand j’étais étudiante, j’ai passé 4 mois à faire des ménages dans un ranch du Colorado. Je me suis inspirée de sentiments que j’avais ressentis, du milieu social modeste dans lequel j’ai grandi. À l’époque, j’avais pris des notes, sans savoir que j’écrirai un livre un jour. »

Derrière son écriture percutante affleure une critique de l’Amérique capitaliste, doublée d’une sensibilité pour le sort des marginaux. Au terme de 18 mois d’écriture, voir son premier roman publié par Albin Michel est « un conte de fée ». Écrire, « c’est un peu comme si j’avais découvert une drogue légale », plaisante-elle. À tel point qu’elle vient d’achever un deuxième roman, en relecture chez le même éditeur.

Clotilde Delestre, le parcours d’une libraire itinérante en Californie

Depuis son fief de Mission Viejo à Orange County, Clotilde Delestre, jeune quinqua et maman de trois enfants, sillonne la Californie en voiture avec son Clotilde French Book Store, s’arrêtant tous les trois jours dans les écoles internationales, à l’occasion de salons et foires aux livres, pour vendre sa collection d’ouvrages en français à destination des enfants, et des parents aussi.

Un job de passionnée commencé en 2006 en collaboration avec l’International School of Orange County, région dans laquelle elle s’installe une première fois avec son mari expert en finances chez Thales, avant de partir voguer sur d’autres continents – l’Arabie Saoudite, la France ou les Pays-Bas notamment – et de revenir en 2021, juste après la pandémie.

Clotilde Delestre. © Clotilde French Book Store

Des conseils en personne

« J’ai commencé ma carrière comme infirmière en réanimation, mais compris très vite que j’avais une âme d’entrepreneuse, confie-t-elle. 15 ans après mes premiers débuts de libraire itinérante, j’ai relancé le Clotilde French Book Store. L’arrivée des réseaux sociaux et d’Instagram a transformé mon business. Des écoles des quatre coins du pays m’appellent aujourd’hui, Seattle récemment, pour que je vienne présenter mes ouvrages. Des « Book Fairs » en ligne vont commencer prochainement et mon business prend une autre dimension. »

Clotilde Delestre livrant ses conseils à une jeune lectrice lors d’une book fair. © Clotilde French Book Store

Quasi seule sur ce marché niche, Clotilde Delestre explique les raisons de son succès en mettant en avant les qualités humaines de son métier. « Les gens peuvent toujours commander un livre sur Amazon en voyant une couverture, mais préfèrent généralement bénéficier de mon écoute, de mes conseils pour trouver l’ouvrage adapté à leur enfant, celui qui stimulera leur imagination et leur fera aimer le français. 95% de mes clients sont des francophiles, et non des français. Ils font confiance à mon expérience, m’attendent comme le messie à chacun des rendez-vous, toujours avides de nouveautés. Ce métier est une histoire de contacts et de rencontres. »

Dans ses cartons, des manuels et livres pour les petits en majorité, des petites sections jusqu’au 5th grade (l’équivalent du CM2), pour apprendre à lire et se divertir. Et des sujets triés sur le volet. « Nous sommes aux États-Unis, et vous ne trouverez pas sur mes tables de guides d’éducation sexuelle ni d’ouvrage religieux ni de Tintin au Congo ou d’œuvre jugée trop polémique, poursuit la libraire. Toutes les thématiques du moment sont liées à l’inclusion, à la diversité, aux handicaps. Des valeurs que les parents souhaitent transmettre à leurs enfants. » Dans sa sélection aussi, des ouvrages pour adultes, des romans de gare aux grandes références de la littérature.

Les livres présentés par Clotilde Delestre lors d’un des nombreux book fairs de Californie. © Clotilde French Book Store

Des centaines de kilomètres parcourus chaque semaine

Régulièrement présente dans les alliances françaises et dans une quinzaine d’écoles dans toute la Californie – du LILA, l’International School of Los Angeles en passant par la San Diego French American School -, Clotilde Delestre étoffe chaque année son réseau un peu plus, et voit le nombre de ses clients croître. « La demande est en hausse et les ventes se portent bien, explique-t-elle. Ce n’est pas moi qui fait vivre ma famille mais je pourrais vivre pleinement de mon métier si je m’y consacrais au quotidien. »

Liée à un grossiste en livres basé à Chicago, habitué à la distribution d’ouvrages français aux universités américaines, Clotilde Delestre s’est trouvée un business-model et une logistique qui roule. « Mon concept ne fonctionnerait pas si j’ouvrais une librairie. Le livre n’est pas une denrée recherchée au quotidien aux États-Unis, conclut-elle. Il impose de surprendre, de mettre en avant la qualité de nos ouvrages ou l’excellence des illustrateurs français qui distillent leur art à travers livres et manuels. Je parcours des centaines de kilomètres par semaine, et rien ne vaut le sourire des enfants et de leur famille. »

Outre le lancement de book fair en ligne, l’entrepreneuse française propose depuis quelques jours la vente de box, des boîtes adressées tous les mois aux abonnés qui font découvrir les dernières nouveautés du moment. Jusqu’au dimanche 27 octobre, son Clotilde French Book Store offre une remise de 10% aux lecteurs de French Morning sur chaque livre commandé, en utilisant le code FM10.

Vie d’Expat : Mon « 90 Day Fiancé » du Kentucky

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.

Aujourd’hui, le témoignage de Myriam qui a eu toutes les peines du monde à obtenir son visa K-1.

« Prouvez-moi que vous vous aimez ! » C’est ce que nous a demandé l’État de Washington lorsque nous avons décidé de nous fiancer, mon ami et moi. Nous avions bien l’intention de nous marier, mais, pour être franche, la véritable raison de ces fiançailles était d’obtenir le visa K-1. Vous connaissez la série de télé-réalité « 90 Day Fiancé » ? C’est exactement ce que nous avons vécu : vous avez quatre-vingt-dix jours pour rassembler les preuves de votre amour et les présenter à l’administration. Par peur de mariages « blancs ». Après tout, on dit bien : « Il n’y a pas d’amour. Il n’y a que des preuves ». 

J’étais venue à Seattle en 2017 pour un stage à 20 ans. C’était ma première expérience aux US que je connaissais à travers les films et les séries. C’est-à-dire, pas du tout. Je pensais maîtriser la langue : seconde erreur. L’accent, le débit, les différences culturelles… J’étais un peu perdue. Heureusement que ma famille d’accueil s’est révélée vraiment sympa : des Américains originaires de Suède qui m’ont aidée à décrypter les codes depuis leur point de vue d’Européens. Leur fils aîné, surtout : c’est lui, mon « 90 Day Fiancé »…

Je suis revenu en France et avons poursuivi notre relation grâce à tous les stages que j’ai faits ensuite. Comme mon futur fiancé travaillait déjà, il n’était pas question pour lui de me rejoindre en Europe. Nous avons donc décidé que je viendrai vivre avec lui à Seattle. D’où le visa K-1 et les innombrables photos, lettres et témoignages qui prouvaient que « Oui ! Ils s’aiment ! » On envoie tout en mars et nous apprêtons à attendre les six longs mois réglementaires avant de nous retrouver sur le sol américain. Le mois précédent, un certain 14 février, il m’avait fait sa demande en mariage sur le pont Alexandre III, à Paris. 

Sauf que… Le mois suivant, le monde entier ferme ses frontières. 

Presque un an plus tard – un an, c’est très long ! – je récupère enfin mon K-1 et m’envole pour le rejoindre. On se marie. Un tout petit mariage, sans ma famille qui y assiste à distance, en zoom et en pyjamas. Il est deux heures du matin chez eux. On se rattrapera plus tard. 

Désormais mariés, nous faisons une demande de carte verte et pour moi, un permis de travail, documents qui prendront quinze mois à arriver. Quinze longs mois, une traversée du désert. Heureusement, désormais, j’ai le droit de commander de l’alcool dans les bars. Et puis nous nous sommes « remariés ». Une vraie cérémonie cette fois, sans personne en pyjama. 

Mais quelque chose avait changé. Seattle. Après le Covid, les prix avaient flambé et l’ambiance n’était plus la même. Nous décidons de partir. « Et pourquoi pas le Kentucky ? » L’État dans lequel mon mari a grandi. Louisville, au bord de l’Ohio. Je ne connaissais pas, mais je demandais à voir. Nous avons pris la route tous les trois, avec notre chien – chien qui n’est pas autorisé dans les parcs nationaux, ce qui nous a obligés à les visiter séparément – et nous voilà partis. La route est magnifique, sauf entre l’Ohio et le Kentucky : quatre heures sans rien. 

Nous arrivons à Louisville et c’est une bonne surprise. Vérification faite, il y a un Whole Food et un Trader Joe’s. Ouf ! Je ne peux pas vivre sans. 

Je n’avais pas travaillé depuis deux ans et j’ai trouvé un job en quatre mois à dix minutes de chez moi. Nous avons acheté une maison. La ville est vraiment sympa, très dog friendly. Il y a peu de Français, quelques expats de l’usine Michelin pas très loin. Parler ma langue natale me manque un peu, mais je fais partie du board de l’Alliance française. 

Voilà pour mon histoire. Ça n’a pas été facile. Il y a eu de longues traversées du désert, des périodes de doutes, mais je suis persuadée que nous avons bien fait de penser out of the box. Ma philosophie de la vie, c’est : « même si vous rencontrez des difficultés, ce n’est jamais permanent. » 

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage, Myriam. De toute évidence, vous êtes sortie des « sentiers battus », au sens propre, comme au sens figuré. Vous avez pris votre voiture pour emprunter une longue route que vous ne connaissiez pas, vers une destination dont vous ne saviez pas grand chose, avec le risque d’être terriblement déçue. Mais, en définitive, vous semblez comblée par votre nouvelle vie.

Dans son livre passionnant Qu’est-ce qui nous fait vivre, Vincent Deary nous raconte cette histoire amusante sur les « sentiers battus » :

“Les urbanistes et les architectes paysagistes parlent d’un phénomène qu’ils appellent des « lignes naturelles de désir », ou simplement des lignes de désir. Le nouveau parc près de mon ancienne maison en était un parfait exemple. Ses concepteurs avaient dessiné de gracieux sentiers en courbe, bordés de buissons et de jeunes arbres, qui conduisaient les pas des promeneurs à travers des pelouses fraîchement semées. Les usagers n’avaient qu’à suivre les instructions, à se laisser guider le long de ce détour paysager. Une allée partait de la route principale pour aboutir à l’entrée d’un grand supermarché. En fait, le parc avait été conçu par les propriétaires du supermarché, qui l’avaient placé entre le magasin et la route pour masquer cette nouvelle et disgracieuse excroissance du négoce. L’allée s’incurvait en arc de cercle, coupant le vert vibrant de la jeune herbe d’une bande gris pâle, offrant au client une balade en même temps qu’il faisait ses courses, l’invitant à flâner en chemin pour respirer l’odeur des roses. Ce que nous n’avons jamais fait, bien sûr. Chargés de désir dans un sens et de sacs d’épicerie dans l’autre, nous avons choisi notre intérêt immédiat plutôt que le détour prescrit. Nous avons voté avec nos pieds. Peu à peu, une ligne d’herbe piétinée se dessina sur la pelouse, reliant les extrémités de la courbe comme la branche d’un arc. À l’usage, cette ligne devint plus marquée, perdant peu à peu son vert. Bientôt ce fut un solide sentier de terre battue, une ligne musculeuse et droite inscrite par le désir et la nécessité. On pourrait dire que ce sentier était la marque d’une décision publique, et plus encore qu’une marque, une nouvelle suggestion, une nouvelle instruction, une façon de résoudre la question de l’accès au magasin qui était le contraire même de la prescription officielle.”

? Retrouvons-nous dans 15 jours.

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Dadju et Tayc en concert à l’Echostage de Washington

Le duo qui cumule à eux deux plus de 3 milliards de streams, se produira le dimanche 29 septembre 2024 à 9pm sur la scène de l’Echostage à Washington.

Le chanteur franco-congolais Dadju, petit frère de Gim’s, et le Marseillais Tayc ont décidé d’unir leur voix pour célébrer leur amour de la musique. Fruits de cette collaboration, l’album Heritage et une tournée débutée à l’Accor Arena Paris Bercy le 15 février dernier. Sur cet album 16 titres comme « Épouse-moi », « Avant l’hiver», « TOUT essayer ? » et bien sûr, le tube « I love you » certifié diamant, qui compte plus de 64 millions de vues sur YouTube.

Ils ont choisi la ville de Washington pour présenter au public américain cet album collaboratif et leur univers musical aux teintes de RnB, Afrolove et Zouk. Les places sont en vente via TicketMaster ici.

Passer une soirée dans un musée de Washington, après l’heure habituelle de fermeture

À Washington, les soirées culturelles ne s’arrêtent pas à la fermeture des musées. En automne, plusieurs institutions jouent les prolongations et ouvrent leurs portes après les heures habituelles, offrant des programmes variés mêlant expositions, musique, ateliers, parfois un verre à la main. Par exemple, le National Museum for Women in the Arts organise des soirées thématiques : un atelier de broderie le mercredi 16 octobre et la visite de l’exposition Samantha Box le mercredi 20 novembre. Comptez 25 dollars, boissons incluses.

La Bibliothèque du Congrès propose chaque jeudi des événements Live! at the Library, combinant musique et découvertes architecturales. Le Smithsonian National Museum of African Art fête ses 60 ans avec des concerts mensuels gratuits célébrant la musique africaine. Les événements auront lieu le jeudi 28 septembre, le jeudi 26 octobre et le jeudi 16 novembre.

La National Gallery of Art prolonge ses soirées chaque deuxième jeudi du mois avec des thèmes variés. C’était Une nuit à Paris le 12 septembre dernier et ce sera Día de los Muertos le jeudi 10 octobre. Les billets sont gratuits via une loterie. D’autres institutions comme Planet Word et la Phillips Collection proposent également des événements réguliers avec karaoké, puzzles, musique et art.

À Georgetown, la villa Tudor Place propose une soirée historique, mêlant cocktails et découvertes le vendredi 3 octobre. Dans le même ordre d’idée, le jeudi 10 octobre, le National Museum of African American History and Culture organise une soirée speakeasy, un événement gratuit mais sur réservation.

NBA : C’est déjà la rentrée pour Victor Wembanyama à San Antonio

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Il est réapparu au Boomtown Sports Cards and Collectibles de San Antonio le 14 septembre, un magasin de cartes de sport à collectionner situé au nord-ouest de la ville. Un évènement organisé avec son sponsor Fanatics, mais aussi une passion personnelle pour celui qui s’est mis à collectionner les cartes de Star Wars récemment. « C’est le plus grand athlète au monde. Et de l’avoir là dans notre boutique, c’est un rêve qui devient réalité », commente le patron des lieux Victor Nava, au milieu d’une jeune foule ravie de rencontrer sa nouvelle idole.

© Facebook Boomtown Sports Cards & Pokeshop

Des entraînements quotidiens et intensifs

Victor Wembanyama a fait son retour à San Antonio fin août, après plusieurs jours de vacances bien mérités au Costa Rica sur les rives de l’océan Pacifique. « Il n’a pas quitté la salle d’entraînement un seul jour depuis son retour. Il s’impose jusqu’à plusieurs séances quotidiennes. On le sent déterminé à réussir sa deuxième saison », explique-t-on au sein des San Antonio Spurs ces derniers jours, alors que la reprise officielle de l’entraînement n’est fixée qu’au 1er octobre.

L’été du jeune prodige français (20 ans) a été marqué par une médaille d’argent décroché avec l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Paris le 10 août dernier. Les Bleus ont réalisé un très beau parcours avant de s’incliner en finale face à Team USA (score final 97-88), un match dominé par « Wemby » (meilleur marqueur avec 26 points) mais qu’il avait fini en larmes, inconsolable. « Il n’y a pas de regrets mais de la tristesse, un petit déchirement (…) Ce n’était pas pour cette fois. Ce sera pour la prochaine », avait-t-il commenté après coup.

Se rapprocher des play-offs

Nul doute que son échec en finale des JO le motive à l’aube de sa deuxième saison en NBA qui débutera le 24 octobre face à Dallas. La saison passée, l’intérieur de 2,24 m n’avait mis que deux petits mois à trouver ses marques, avant d’exploser les compteurs dans la ligue américaine. Il avait terminé l’année en étant élu meilleur débutant (rookie en anglais), meilleur contreur, et premier joueur à cumuler au moins 1500 points, 250 passes et 250 contres sur sa première saison. La frustration avait été collective, en revanche, au sein d’une équipe en reconstruction qui avait perdu 60 de ses 82 matches, terminant avant dernière au classement dans la conférence Ouest.

Le meneur Chris Paul au Victory Capital Performance Center à San Antonio. © Reginald Thomas II/San Antonio Spurs)

« On se doit d’être compétitifs cette saison, en gagnant le maximum de matches possible », explique-t-on désormais au sein des Spurs, qui se sont renforcés cet été avec l’arrivée de deux vétérans potentiellement titulaires, le meneur Chris Paul (39 ans) et l’ailier Harrison Barnes (32). Le premier est réputé pour sa qualité de passes hors-normes, un duo qui devrait faire des étincelles avec Victor Wembanyama sous le panier. Cette nouvelle équipe associée à la progression du Français devraient permettre aux Spurs de se rapprocher des 35 à 40 victoires cette saison, voire même d’une qualification en play-offs. Un objectif atteignable pour « Wemby », pressé de découvrir la phase finale de la NBA. En mars dernier, il promettait même que les Spurs feraient tout pour « gagner un premier titre d’ici cinq ans ».