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Lambert Wilson: "Le rêve d'Amérique était fondamental pour Yves Montand"

En septembre 1982, Yves Montand se produisait dans l’antre magnifique du Met Opera. C’était la première fois qu’un “chanteur populaire” montait sur la grande scène new-yorkaise. À l’époque, le New York Times s’interrogeait: “Yves Montand peut-il remplir le Metropolitan Opera lui tout seul ? Et peut-il, seul en face d’un grand auditorium, occuper une scène assez large pour accueillir assez d’éléphants pour Aida?“.
Ce passage au Metropolitan Opera fait partie des moments de vie évoqués par l’acteur-chanteur Lambert Wilson dans son spectacle “Wilson chante Montand”. Après plusieurs dates à Montréal, le show arrive le 7 novembre sur les planches du Florence Gould Hall à New York. On est loin du Met Opera, mais pour Lambert Wilson, la symbolique est là. “Le rêve d’Amérique est fondamental dans le parcours de Montand. En venant aux Etats-Unis, il a assumé le désir du père de quitter l’Italie fasciste. L’Amérique, c’était le rêve de tous les possibles“.
Dans ce spectacle entre théâtre et musique, où “Yves Montand n’est pas nommé“, Lambert Wilson chante une trentaine de chansons, connues et moins connues, issues du répertoire de Montand. Il retrace en musique le parcours de ce fils d’immigré devenu légende française. Une histoire de “dépassement de soi par la culture” particulièrement forte “à une époque où l’on parle d’intégration“.
Contrairement à son père, Georges, qui dirigea le Théâtre national de Chaillot, Lambert Wilson n’a pas rencontré Yves Montand. Il avait eu vent de son spectacle au Met lors du tournage du téléfilm “La Caravane” avec la belle-fille de Montand, Catherine Allégret. “Elle m’a parlé de la préparation de cette tournée américaine, sa difficulté d’apprendre les textes… J’ai été frappé par le courage de cet homme qui a fait face au public américain et à cette salle gigantesque. Il fallait que le chant soit très important pour lui pour qu’il prenne un risque aussi énorme“.


Le chant justement rassemble Yves Montand et Lambert Wilson. Ce dernier a joué dans des films musicaux et des comédies musicales, et enregistré plusieurs disques. “J’avais une formation qui me permettait de chanter baryton. J’ai pris le risque fou de faire une tournée de chant classique et cela a envoyé un message perturbant aux milieux du cinéma. Je me suis aussi rendu compte qu’il me manquait les heures de vol d’un chanteur normal qui a fait ses gammes au conservatoire. J’ai donc décidé de garder le champ classique à distance“.
Dès la première de “Wilson chante Montand”, la presse note des ressemblances vocales et physiques entre les deux hommes. “On a le même amour des mots, de la poésie, qu’elle soit chantée ou parlée“, résume l’acteur-chanteur, qui se défend toutefois “d’imiter” Montand sur scène. “En revanche, je me sers de la souplesse du corps comme lui pouvait le faire“.
Autre point commun entre les deux artistes: leurs rapports ambivalents aux Etats-Unis. Objet de fascination pour Yves Montand, le pays lui a longtemps refusé l’entrée en raison de ses sympathies communistes. Jeune, Lambert Wilson voulait devenir “acteur américain” et a même pris des cours de théâtre en Angleterre pour “devenir bilingue” et conquérir Hollywood. Mais après son rôle dans “Matrix”, il a souvent regretté dans des interviews d’être cantonné par Hollywood à des rôles de Français “méchants, pompeux, de classe supérieure“. “Dans ma construction, le rêve américain était fondamental. J’admirais Dustin Hoffman, Paul Newman ou Robert Redford. Je voulais faire partie de tout ça. Mais dès que je m’en suis rapproché à plusieurs reprises, je me suis rendu compte que je n’étais pas en phase avec les sensibilités américaines. J’adore le cinéma américain mais les réalités d’Hollywood ne me conviennent pas du tout. Je suis très mal à Los Angeles. Je n’aime pas les codes de comportement. Je suis assez casanier“, admet-il.
New York sera son dernier show avant de mettre le spectacle en pause. Lambert Wilson l’acteur profitera aussi de son passage dans la Grosse Pomme pour présenter son film “Corporate” le lundi 6 novembre au FIAF.J’aurais envie de demander à Yves Montand: tu es content de cet hommage ou pas ? J’aurais aimé aussi lui demander si la scène était son lieu de plus grand bonheur“.

Attentat de New York: Donald Trump veut en finir avec la loterie de carte verte

Aujourd’hui, je commence le processus pour mettre un terme à la loterie de la diversité“. Ces paroles sont celles de Donald Trump. Pendant une réunion de son cabinet, mercredi 1er novembre, le président américain a indiqué qu’il avait l’intention de demander au Congrès d'”initier immédiatement des travaux visant à se débarrasser de ce programme“. “La loterie de la diversité, ça sonne bien, ce n’est pas bien. Ce n’est pas bon. Cela n’a pas été bon et nous y sommes opposés“, a-t-il ajouté.
Cette décision marque la remise en cause la plus forte de ce programme par le président depuis le début de son mandat. La “DV Lottery”, communément appelée “loterie de la carte verte”, permet à plus de 50.000 personnes par an d’obtenir un titre de résidence permanente. Des millions de personnes dans le monde entier y participent chaque année.
Avant l’attentat de New York, attribué à un ressortissant ouzbek de 29 ans arrivé aux Etats-Unis en 2010, Donald Trump ne cachait pas son hostilité contre cette loterie. Il a récemment plaidé pour la remplacer par un système d’immigration basé sur le mérite. Mercredi, il a affirmé sur twitter que le tueur présumé était venu sur le sol américain grâce à la loterie, avant de s’en prendre au chef-de-file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, qu’il semble considérer comme l’inventeur du programme. “Nous nous battons pour un système basé sur le mérite. Plus de systèmes de loteries démocrates. Nous devons être plus durs et plus intelligents“, a-t-il écrit dans un autre tweet.
Chuck Schumer a été l’un des instigateurs de la loterie en 1990, mais il a aussi voulu s’en débarrasser en 2013 dans le cadre d’un compromis avec les républicains. “On dirait qu’il n’est pas trop tôt pour politiser une tragédie“, a-t-il répondu sur twitter à son tour. L’actuelle loterie, pour l’année 2019, est ouverte jusqu’au 22 novembre.

L'art français du XVIIIème siècle en fête à Dallas

Le Dallas Museum of Art aime l’art français et le prouve. Pour sa deuxième “fête” annuelle, le musée met à l’honneur les peintures et sculptures françaises du XVIIIème siècle issues de sa collection Michael L. Rosenberg.

Les festivités dureront de 5 à 9pm le jeudi 2 novembre. L’ensemble de musique de chambre Dallas Chamber Symphony donnera le coup d’envoi des nombreux événements prévus dans le cadre de cette célébration en jouant des morceaux français et européens du XVIIIème siècle dans l’atrium du musée. Des activités de dessins sont également prévues dans les galeries. Une conférence sur les scènes de baignade dans l’art est au programme à 7pm.
Gratuit.

Le Mechanic's Institute dit "au revoir" à Jeanne Moreau à San Francisco

En novembre, le Mechanic’s Institute de San Francisco fait un dernier adieu à la légende Jeanne Moreau en projetant trois de ses films. Toutes les projections auront lieu à 6pm.
Dès le vendredi 3 novembre, retrouvez la star dans “Le Train”, un film de 1964 avec Burt Lancaster sur un train, chargé de trésors d’art français par les nazis, que des résistants tentent d’arrêter. Deuxième film, le 17 novembre: “La vieille qui marchait dans la mer”. Jeanne Moreau partage l’affiche avec Michel Serrault. Le film raconte les escroqueries montées par une aventurière avec l’aide de deux complices. Enfin, “The Last Tycoon” refermera la marche le 1er décembre. Dans ce film inspiré de l’ultime roman de F. Scott Fitzgerald, un producteur de films dans les années 30 se consume dans le travail, quitte à y risquer sa vie. Robert De Niro, Tony Curtis et Robert Mitchum jouent dans cette oeuvre de 1976.

Un Français lance un site pour journalistes menacés à Washington

“On peut arrêter les messagers mais on n’arrêtera pas les messages”, résume Laurent Richard, fondateur de la plateforme Forbidden Stories, lancée ce mardi 31 octobre à Washington. Après plus d’un an de travail, ce journaliste français de l’agence d’investigation Premières Lignes a traversé l’Atlantique pour inaugurer son nouveau projet : un site collaboratif pour sécuriser les données sensibles des journalistes menacés dans le monde.
Concrètement, le site Forbidden Stories, créé en partenariat avec Reporters Sans Frontières (RSF) et l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), permet aux journalistes qui se sentent en danger de déposer leurs informations sur une plateforme sécurisée, via une technologie de pointe pour chiffrer les messages.
“Ils peuvent déposer des éléments de leur enquête et surtout, donner leurs instructions ‘au cas où’ : s’il leur arrive quoi que ce soit, qui doit-on contacter ? Quelles informations doit-on publier ? Sur quel support ?”, précise Laurent Richard. “Le journaliste a ensuite la possibilité de déclarer publiquement que ses informations sont sécurisées, ce qui peut dissuader les personnes qui le menacent”.
C’est dans de tragiques circonstances que l’idée de cette plateforme est née. “Premières Lignes partageait les locaux de Charlie Hebdo lorsque la rédaction a été attaquée en 2015. Je suis arrivé juste après la fusillade”, raconte-t-il dans l’une des salles de conférence du symbolique Newseum, le musée de la presse à Washington. “J’ai aussi réalisé une enquête en Azerbaïdjan qui a conduit à mon arrestation. Ces événements m’ont montré la fragilité de la liberté de la presse”.
Les premières “histoires” dévoilées par Forbidden Stories parlent d’elles-mêmes : celle de Cecilio Pineda, assassiné le jeudi 2 mars, deux heures après avoir posté une vidéo sur Facebook révélant des liens intimes entre le chef d’un gang mexicain et le législateur local. Ou encore celle de Javier Valdez, abattu lundi 15 mai pour avoir interviewé l’un des prétendants à la succession de Joaquin “El Chapo” Guzman à la tête d’un puissant cartel mexicain, alors que les hommes de main du réseau tentaient d’empêcher la publication de l’article quelques semaines plus tôt.
Avec l’appui du réseau de RSF, l’équipe de trois personnes basées à Paris mise sur la viralité de ces “histoires interdites” par les réseaux sociaux. “Nous avons déjà traduit les premières vidéos dans les neuf langues les plus parlées au monde”, poursuit le fondateur. Alors que “90% des crimes contre les journalistes se font en toute impunité”, Richard Laurent compte aujourd’hui “finir ces histoires” et “les garder en vie”.

Ibeyi présente son deuxième album à Brooklyn

Ibeyi, le duo composé des jumelles franco-cubaines Lisa-Kaindé et Naomi Diaz, revient à New York, le dimanche 5 novembre, pour présenter son deuxième opus à Brooklyn Steel. 
Les soeurs chantent en anglais, en français et en yoruba, une langue parlée par les esclaves africains débarqués à Cuba au XVIIe siècle. D’ailleurs, « Ibeyi » signifie « jumeaux » en yoruba.
Après avoir fait tourner les têtes avec son premier album éponyme, vendu à 65.000 exemplaires en France et 150.000 à l’étranger, Ibeyi revient avec de nouveaux tubes dansants, comme “Away Away”. Ses titres sont nourris de soul, d’électronique, de jazz, de hip-hop, de sonorités captées sur tous les continents, et de rencontres (avec la rappeuse Mala Rodrigue ou le pianiste Chilly Gonzales notamment). Les deux sœurs ont conçu ce second opus pour faire “chanter, danser et suer” leur public.
Et elles ont déjà des fans célèbres comme Iggy Pop ou encore Adele, qui a qualifié leur album de «stupéfiant» sur Twitter.

Guide Michelin : San Francisco devient la capitale gastronomique des États-Unis

Retardé suite aux violents incendies qui ont ravagé la région viticole, le verdict du Guide Michelin San Francisco Bay Area & Wine Country 2018 vient de tomber : la région de San Francisco fait une queue de poisson à New York et devient la capitale gastronomique des États-Unis avec sept restaurants trois étoiles, contre cinq pour la Big Apple.
L’établissement Coi, restaurant de poissons et de fruits de mer situé dans le quartier de North Beach à San Francisco, fait son entrée dans le cercle des trois étoiles Michelin. Les inspecteurs se disent « impressionnés par le talent artistique » du chef Matthew Kirkley.
The French Laundry, le fameux restaurant français de Thomas Keller, conserve ses trois étoiles, tout comme Restaurant at Meadowood (Christopher Kostow), Saison (Joshua Skenes), Manresa (David Kinch), Benu (Corey Lee) et Quince (Michael Tusk).
Deux nouveaux établissements décrochent deux étoiles : SingleThread (Kyle & Katina Connaughton) et Californios (Val Cantu) qui est au passage le premier restaurant mexicain à apparaître dans la liste deux étoiles aux États-Unis. La Bretonne Dominique Crenn, élue “meilleure cheffe au monde” l’an dernier, conserve ses deux étoiles avec son restaurant Atelier Crenn
Un déjeuner au musée ? Le restaurant In Situ (Corey Lee), niché au Musée d’art moderne de San Francisco (SFMOMA), obtient une étoile. Kenzo (Hiroyuki Kanda), restaurant japonais branché de Napa, dégote lui aussi sa première étoile, tout comme Rich Table (Evan & Sarah Rich).
Au total, la région de la Fog City compte 55 établissements distingués par le guide Michelin, soit un peu de moins de la moitié des restaurants étoilés aux USA. L’édition 2018 du guide Michelin San Francisco est en vente depuis le 17 octobre.

Le classement entier

Three stars: “Exceptional cuisine, worth a special journey.”
Benu
Coi
The French Laundry
Manresa
Quince
Restaurant at Meadowood
Saison
Two stars: “Excellent cooking, worth a detour.”

Acquerello
Atelier Crenn
Baumé
Californios
Commis
Lazy Bear
SingleThread
One star: “High quality cooking, worth a stop!”

Adega
Al’s Place
Aster
Auberge du Soleil
Bouchon
Campton Place
Chez TJ
Commonwealth
Farmhouse Inn & Restaurant
Gary Danko
Hashiri
In Situ
Jū-ni
Keiko à Nob Hill
Kenzo
Kin Khao
Kinjo
La Toque
Lord Stanley
Luce
Madera
Madrona Manor
Michael Mina
Mister Jiu’s
Mourad
Octavia
Omakase
Plumed Horse
The Progress
Rasa
Rich Table
Sons & Daughters
SPQR
Spruce
State Bird Provisions
Sushi Yoshizumi
Terra
Terrapin Creek
The Village Pub
Wako
Wakuriya
 

Après Cannes, "120 battements par minute" vise l'Oscar

Une sorte de pèlerinage : c’est ainsi que sonne la venue de l’équipe du film “120 battements par minute” (BPM, “Beats per minute”) aux Etats-Unis. “Act-Up y est né. Je trouve ça assez beau de revenir ici avec ce film”, rappelle Robin Campillo, réalisateur et co-scénariste. Et il est d’autant plus heureux de l’exporter “à un moment où il est possible de penser la sortie de cette épidémie”.
L’équipe du film était aux Etats-Unis pour lancer le film au pays de L’Oncle Sam. Après New York le 20 octobre, il sort en salles le 3 novembre à Los Angeles. “BPM” revient sur le combat des militants d’Act-Up et les ravages du sida au début des années 90, au travers de deux figures. Nathan, le nouveau venu dans l’association qui se protège trop, et Sean, le vétéran du combat qui se met en danger.
La sortie du film n’était pas la seule raison de leur venue: après son succès à Cannes, l’équipe du film était en campagne pour défendre sa candidature à la pré-nomination aux Golden Globes et à l’Oscar 2018 en allant à la rencontre des votants. “120 BPM” a été choisi par la France en septembre pour représenter le pays dans la course à l’Oscar du Meilleur Film Etranger. “On m’avait parlé de campagne électorale. Il y a un peu de ça, mais on parle de cinéma, ce n’est pas que du serrage de main, se réjouit Robin Campillo.
“L’étonnement grandit chaque jour”, avoue Nahuel Perez Biscayart, qui interprète Sean. “Ce sont des chapitres qui s’ajoutent à un roman fleuve. On bosse sur la promotion depuis Cannes, nous n’avons pas assez de distance”, admet pour sa part Arnaud Valois, qui campe le rôle de Nathan.
Acheté par le distributeur The Orchard au lendemain de sa projection à Cannes, le film a déjà fait sa place dans plusieurs festivals américains, comme le New York Film Festival, le Mill Valley Film Festival et celui de Chicago.
Avant Los Angeles, les Français étaient à New York, berceau d’Act-Up, où l’émotion a été vive. Les projections auprès de militants ont eu des airs de voyage dans le temps, rappelant au réalisateur son implication passée auprès de l’association. “Des militants de l’époque m’ont dit que c’est très proche de ce qu’ils avaient vécu, explique Robin Campillo. Ils ont vu des documentaires, mais ils sont étonnés qu’en France, on fasse une fiction avec autant de dialogues et de débats politiques.”

Les "Nasty Women of LA" s'exposent à Nous Tous

Elles sont les Nasty Women LA. Visant à sensibiliser les consciences sur le statut des femmes artistes dans le monde, cette ONG présente sa première exposition éponyme au Nous Tous, du vendredi 3 au samedi 18 novembre prochain.
Sur place, vous découvrirez 12 portraits iconiques de femmes artistes de tous horizons à Los Angeles, réalisés par la photographe Amanda Lopez. Parmi les “Nasty Women” immortalisées, on retrouve la tatoueuse Melissa Martel, la DJette Anna Sia, la peintre Maria Penn, et bien d’autres. L’association a également conçu un calendrier 2018 (en vente) où la femme est “sujet” et non objet. Tous les fonds récoltés seront reversés au Planned Parenthood (planning familial).
Fondée par l’artiste franco-américaine Anaïs Goudard, écrivaine, illustratrice et designer, cette association se mobilise pour le droits des femmes et des minorités, à l’instar de celle de New York qui propose des expositions collectives et des ateliers sur le militantisme.

Une loge pour francs-maçons français ouvre ses portes en Floride

Intitulée « Fraternité Universelle de Floride » et rattachée à l’obédience de la Grande Loge Traditionnelle de France, la première loge maçonnique francophone de Floride sera inaugurée le jeudi 2 novembre à Tamarac, près de Fort Lauderdale.
« La création de cette loge était d’une importance capitale pour nous permettre d’être actifs, de nous réunir plus facilement, et surtout d’initier tous les frères qui souhaitent nous rejoindre », explique le Français Christian Guérin, président de l’association des francs-maçons de Floride, qui appartient depuis plus de 25 ans à cette confrérie civile, née il y a trois siècles. « La franc-maçonnerie permet de faire travailler son esprit, d’apprendre à se découvrir soi-même pour mieux connaître les autres et ainsi devenir plus sage et tolérant dans ses réflexions ».
Cette nouvelle loge francophone est exclusivement masculine et réunira ses membres une fois par mois dans un local aménagé en temple maçonnique, dont les francs-maçons ne souhaitent pas révéler l’emplacement. « Nous serons à l’abri des idées préconçues dans un endroit que seuls les frères connaîtront par souci de discrétion, confie Christian Guérin. Nous devons également taire le contenu de nos travaux à qui n’y a pas assisté ».
Durant leurs réunions, communément appelées tenues, les francs-maçons plancheront sur des questions philosophiques, des thèmes d’actualité ou encore des valeurs communes. « Nous pouvons aborder le sujet de l’euthanasie, celui de la procréation médicalement assistée ou étudier les différents symboles qui nous entourent, explique le franc-maçon. Le travail en loge est ainsi un foisonnement d’idées et de confrontations de points de vue permettant à chacun d’élargir ses connaissances et de s’enrichir intérieurement ».
La loge « Fraternité Universelle de Floride » regroupe actuellement une dizaine de membres et ceux qui souhaitent l’intégrer devront montrer patte blanche. « Chaque nouveau frère peut présenter spontanément sa candidature qui sera soumise au vote. Il devra être entendu à trois reprises par des membres de la loge afin de vérifier ses qualités morales, ses idéaux et sa motivation », détaille Christian Guérin qui défend par ailleurs l’idée que la franc-maçonnerie ne doit pas être considérée comme un mouvement sectaire. « Ce n’est rien de tout cela car nous n’avons pas de dogme, insiste-t-il. Il est très facile d’entrer dans une secte et beaucoup plus compliqué d’en ressortir, alors que la franc-maçonnerie c’est exactement l’inverse, il est relativement difficilement de l’intégrer mais par contre si un frère souhaite la quitter, cela se fait très rapidement ».

La Boerum Hill School for International Studies reçoit le label FrancEducation

Il y avait du beau monde, mardi 31 octobre, dans l’auditorium de la Boerum Hill School for International Studies (SIS) à Brooklyn. Devant une partie des élèves, Maria Le Drian, épouse du ministre des Affaires étrangères, a remis le label FrancEducation à la directrice de l’établissement, Nicole Lanzillotto.
Nous croyons très fort en la Boerum Hill School for International Studies, a salué Bénédicte de Montlaur, conseillère culturelle de l’Ambassade de France. Le programme est très bon et l’engagement de la direction, des enseignants et la qualité des classes est remarquable“.
Le label FrancEducation a été fondé en 2012 pour distinguer les établissements scolaires étrangers qui participent au rayonnement de la langue et de la culture française. Il est décerné par le ministère des Affaires étrangères. Une reconnaissance recherchée par les écoles, qui permet aux établissement de recevoir notamment du contenu pédagogique et culturel de la part de la France. La Boerum Hill School for International Studies (BHSIS) rejoint ainsi le réseau des 209 écoles récompensées à travers le monde, dont trente-six aux Etats-Unis et sept à New York.
En 2015, pour attirer les familles demandeuse d’éducation bilingue, la Boerum Hill School for International Studies a décidé de se transformer en collège-lycée bilingue français-anglais. Ce qui a contribué à rehausser le niveau général de l’école. “Nous nous sommes retrouvés avec des parents et nous avons réfléchi à ce qui pouvait être fait“, explique la directrice, Nicole Lanzillotto.
Depuis septembre 2015, les élèves peuvent suivre leur scolarité dans les deux langues, qu’ils soient francophones ou non, grands débutants ou d’un niveau avancé.  Au lycée, les élèves intéressés peuvent également passer le baccalauréat international en français. C’est le seul établissement public new-yorkais à proposer un tel modèle. “L’arrivée du programme français a changé la sociologie de l’école. L’objectif est d’attirer de nouveaux élèves, de milieux différents et d’offrir à tous l’opportunité d’apprendre le français. Ça ouvre des perspectives“, a reconnu la directrice.
Dans les couloirs de l’établissement de Brooklyn qui compte 608 élèves de collège et lycée, Maria Le Drian s’étonne puis sourit en croisant les enfants vêtus de leur costume d’Halloween. Elle a enseigné le français à Rennes pendant 30 ans. “C’est un projet très ambitieux! Je suis très intéressée par le projet pédagogique. J’admire la philosophie d’ouverture, de mixité culturelle et sociale de la directrice et du corps professoral “.

Double dose de Catherine Deneuve au festival France Cinéma Floride

France Cinéma Floride a réussi une belle prise et présentera deux longs-métrages avec Catherine Deneuve lors de la soirée d’ouverture et de fermeture de ce festival. Il donne rendez-vous aux amoureux du septième art français du 3 au 5 novembre au Tower Theater, en plein coeur de Little Havana à Miami.
Trois comédies, trois drames et un thriller, c’est le cocktail de cette douzième édition concoctée par le producteur français Patrick Gimenez. « Il s’agit d’un parfait équilibre et tous les films devraient trouver leur public, explique-t-il. Généralement, je fais la part belle aux comédies mais cette année j’ai eu de réels coups de coeur pour des drames parmi les centaines de productions visionnées ».
Le festival s’ouvrira ainsi avec « Tout nous sépare » (vendredi 3 novembre à 7pm), un film dramatique réalisé par Thierry Klifa avec le monstre sacré du cinéma français Catherine Deneuve, Diane Kruger et le rappeur Nekfeu. Ce long-métrage, qui souhaite confronter le monde de la bourgeoisie à celui d’une cité à travers une histoire d’enlèvement et de chantage, sera projeté en première mondiale, quelques jours avant sa sortie dans les salles obscures françaises. « J’ai dû jouer des coudes afin de l’obtenir car, comme souvent avec les avant-premières, les producteurs ont la frousse du piratage, indique Patrick Gimenez. Je suis fier qu’ils me fassent confiance, mais c’est aussi beaucoup de pression car je dois respecter à la lettre un protocole de sécurité ».
Les cinéphiles de Miami pourront également découvrir « Les hommes du feu » (dimanche 5 novembre à 3pm) diffusé en première internationale. Ce drame, de Pierre Jolivet avec Roschdy Zem et Émilie Dequenne, rend hommage aux pompiers et à leur courage. Benoît Poelvoorde et Alexandra Lamy figurent, quant à eux, au casting de « 7 jours pas plus » (samedi 4 novembre à 6.40pm) d’Héctor Cabello Reyes, montré également en première internationale.
Parmi les autres films de cette mouture 2017, « Tueurs » (samedi 4 novembre à 4.55pm), un thriller projeté en première mondiale, avec Olivier Gourmet qui campe le rôle d’un braqueur souhaitant terminer sa carrière sur un casse de haut vol avant de se faire oublier. Vincent Elbaz, de son côté, donne la réplique à Laurence Armé dans la comédie « Daddy Cool » (dimanche 5 novembre à 4.55pm) de Maxime Govare, également diffusée en première mondiale. Quant à « Marie Francine » (samedi 4 novembre à 3pm), la dernière production comique de Valérie Lemercier, qui en incarne le rôle titre, brosse le portrait d’une femme de 50 ans contrainte de retourner vivre chez ses parents après avoir découvert l’infidélité de son mari.
Le clap de fin sera donné avec « Bonne Pomme » (dimanche 5 novembre à 7pm), une comédie emmenée par le duo Catherine Deneuve et Gérard Depardieu qui se retrouve pour la dixième fois au cinéma. « Le film devrait sortir prochainement sur une plateforme de streaming car les deux acteurs se vendent bien à l’étranger, souligne Patrick Gimenez. Mais j’ai malgré tout souhaité le projeter, car le cinéma c’est comme la cuisine, même si nous avons les ingrédients dans le frigidaire, parfois nous préférons sortir au restaurant ».