Le Ciné-Club de l’Alliance française de Washington DC fait sa rentrée. En partenariat avec Les Cahiers du Cinéma, l’organisation présentera “À nos Amours” de Maurice Pialat le mercredi 13 septembre à 7pm après un “happy hour” qui commencera à 6:30pm. Le correspondant du magazine aux Etats-Unis, Nicholas Elliot, présentera le film, qui sera en français sous-titré anglais.
Sorti en 1983, le film narre l’adolescence de Suzanne (Sandrine Bonnaire), 16 ans. Amoureuse de Luc, elle ne laisse pas de place à ses sentiments, s’adonnant aux plaisirs sexuels avec tous, sauf lui. La protagoniste profite de ses nombreuses relations pour fuir l’agressivité de ses parents. Lorsqu’ils divorcent, la violence devient quotidienne et Suzanne doit réagir.
L’oeuvre fut récompensée de deux César (meilleur film et meilleur jeune espoir féminin pour Sandrine Bonnaire).
"À nos amours" au ciné-club de l'Alliance française de Washington
Lara Fabian chante à Pasadena en 2018
Lara Fabian pose ses valises au Pasadena Civic le dimanche 11 février 2018 dans le cadre de sa nouvelle tournée internationale “Camouflage”, qui l’amènera dans plusieurs villes américaines. Les tickets sont disponibles.
Pendant ce tour de chant, elle fera la promotion de “Camouflage”, un album qui fait la part belle au répertoire anglophone de la star francophone multilingue. Co-écrit par Lara Fabian, Sharon Vaughn et Moh Denebi (également producteur), il comporte douze chansons en anglais. Son nouveau single “Growing Wings” est disponible depuis le 4 août.
"Pars vite et reviens tard" en streaming sur TV5 Monde Cinema on Demand
Le thriller “Pars vite et reviens tard”, avec José Garcia, sera disponible dès le vendredi 25 août sur TV5 Monde Cinema on Demand, le service de streaming de la chaîne francophone TV5 Monde.
Le pitch: le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg (José Garcia) enquête sur des inscriptions mystérieuses qui font leur apparition dans tout Paris, annonciatrices d’un malheur à venir. Celui-ci frappe la capitale le jour où l’on découvre le corps d’une personne qui semble avoir succombé à la peste. Le commissaire se lance à la recherche du criminel avant qu’il ne frappe encore.
Pour voir toute la programmation de TV5 Monde Cinema on Demand, rendez-vous sur le site.
Mon "A-1", ce visa de rêve
Quel est le point commun entre Emmanuel Macron et Yann Bizeul ? Ils utilisent tous les deux un A-1 pour venir aux Etats-Unis. Mais plus pour très longtemps. Car après quatre ans dans l’informatique à New York, le Rennais rentre en France. “C’est le grand retour“, s’exclame-t-il, assis dans un café sur Park Avenue fin juillet.
Yann Bizeul a passé trois ans sous A-1, le visa accordé aux diplomates et à certains fonctionnaires en mission à l’étranger, ainsi qu’à leurs conjoints. Il a obtenu le sien à travers son épouse, employée au consulat de France à New York. Les chefs d’Etat et de gouvernement, les ministres, les ambassadeurs, les consuls et les représentants des délégations de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) font également partie des personnes éligibles. “Obtenir le visa est très simple. Le gouvernement l’a pris en charge. Ils nous ont donné le passeport et voilà!“.
Le A-1 ressemble au visa que tout le monde aimerait avoir. Le traditionnel entretien au consulat des Etats-Unis en France, qui génère bien des angoisses, n’est pas requis – même si un officier consulaire peut en décider autrement. Les pièces à fournir, listées sur le site du Bureau des affaires consulaires américain, sont assez basiques. Le gouvernement doit fournir une “note diplomatique” précisant le statut du demandeur et la raison de son séjour aux Etats-Unis. Les titulaires de A-1 ne peuvent pas être poursuivis au titre de la loi américaine et leurs conjoints ont le droit de travailler. “Au total, la procédure a pris deux-trois mois“, se souvient Yann Bizeul.
New York n’était pas le premier choix pour le couple. “Au moment de faire nos choix de postes, on a mis l’Australie, l’Europe de l’Est et une autre destination. On n’en a eu aucun“. Mais quand un poste s’est libéré à la régie du consulat de France à New York, ils se sont ravisés. “New York, y’a pire quand même. On a mis nos trois enfants dans l’avion et on est parti à l’aventure”.
L’aventure était relativement confortable pour les Bizeul, loin des galères que rencontrent nombre de Français quand ils arrivent en ville. “On habitait sur la 5ème Avenue dans l’Upper East Side, près du consulat. Tout était pris en charge”. Pour Yann Bizeul, l’adaptation n’a pas été difficile, contrairement à d’autres conjoints d’expatriés. “J’étais dans une période de transition en France aussi. L’agence où je travaillais était sur le déclin. Je n’ai eu aucun problème à démissionner. À partir du moment où nous avons embrassé une nouvelle opportunité, je n’ai pas eu de mal à tout quitter“.
Et surtout, en tant que conjoint, le visa A-1 l’autorise à travailler, ce qui n’est pas le cas de tous les visas. Avant même d’avoir trouvé un travail, il obtient la sacro-sainte EAD (Employment Authorization Document), l’autorisation de travail valable pour la durée du visa. Rapidement, il décroche, malgré son “anglais scolaire“, un poste dans la société qui l’emploie depuis quatre ans maintenant. Son statut, et son visa peu habituel, n’ont pas freiné le processus, dit-il, sauf au moment du “background check” effectué par l’entreprise. Celui-ci aurait été anormalement long. “Le statut diplomatique a peut-être joué dans la lenteur“.
L’expatrié précise toutefois que peu de conjoints titulaires de A-1 autour de lui ont eu la même chance. “J’ai été le seul à trouver un travail. Ce n’est pas évident“.
Est-ce le visa de rêve ? Bémol: il ne donne accès à la carte verte que sous certaines conditions. En effet, les demandeurs doivent renoncer à leurs privilèges et protections diplomatiques et se soumettre au fisc américain s’ils veulent prétendre au précieux sésame. Ils peuvent également faire une demande de carte verte spéciale mais uniquement dans de rares situations, comme l’impossibilité de rentrer dans leur pays d’origine.
Aussi, le A-1 est valable pour la durée de la mission uniquement. Les Bizeul le savent bien. Quand la mission de son épouse n’a pas été renouvelée, Yann Bizeul a dû basculer sur un H-1B avec son entreprise pour permettre au couple de rester aux Etats-Unis. Après un an dans cette situation, ils ont décidé de rentrer en France pour se rapprocher de leur famille. “Il y a une forme de résignation, avoue-t-il. Mais on se dit qu’on a vécu une expérience fabuleuse. On a eu la chance de passer quatre ans dans une ville magnifique. Il y a des tas de gens qui ne cracheraient pas dessus. C’est un choix de revenir en France pour la famille. Nos parents sont encore jeunes et en forme. Il faut en profiter. On a la vie devant nous“.
Pixopolitan, la photographie urbaine d'art à la conquête des Etats-Unis
“De retour de deux ans d’études en Chine, je cherchais une belle photo de la skyline de Shanghai à encadrer chez moi. Mais je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas d’intermédiaire entre les galeries chères et l’offre très basique de magasins comme Ikea”. C’est de ce constat que Romain Barbet lance Pixopolitan en octobre 2012, avec l’objectif de démocratiser la photographie urbaine d’art.
Accompagné par Paul-Henri Blaiset, les deux étudiants en école de commerce construisent une communauté de plusieurs milliers de photographes en quelques mois et proposent leur travail à la vente sur un site internet dédié. Un succès immédiat renforcé par la magie des réseaux sociaux. “Trois mois après le lancement, on a tweeté Valérie Damidot qui présentait à l’époque l’émission D&co sur M6, en lui proposant nos services. Dix jours plus tard, l’émission nous a appelé”, se souvient Romain Barbet. Les deux associés participeront à une dizaine d’émissions en 2013 et 2014, décorant ainsi les foyers français.
La promesse de Pixopolitan est résumée sur son site internet : “faire entrer n’importe quelle capitale du monde dans votre salon“. Pari tenu avec un choix de plus de 1.000 photos prises dans 305 villes du monde. Romain Barbet ajoute que “si aucune photo ne vous plait, nous mandatons nos photographes pour qu’ils prennent la photo que vous désirez dans la ville ou même la rue que vous désirez”.
Près de cinq ans après son lancement, Pixopolitan réalise une nouvelle levée de fonds fin 2016 avec les Etats-Unis en ligne de mire. Romain Barbet, qui ne se décrit pas comme un artiste mais comme “quelqu’un qui aime s’occuper des clients amateurs d’art“, s’installe à New York en avril dernier.
Avec son équipe de huit personnes, ils lancent une version américaine du site alignée sur les prix français, ainsi qu’un site à destination de leur clientèle professionnelle. Leur stratégie ? “Commencer par développer une clientèle de professionnels pour faire financer le B to C par le B to B (…) Nous lançons des campagnes massives d’e-mails. On recontacte ceux qui les ouvrent en proposant des rendez-vous. On prend ensuite des photos de leur bureau et leur proposons des simulations de décoration. Ça leur permet de se rendre compte du rendu final”, explique l’entrepreneur français.
Conforté par l’implantation du laboratoire photographique français Picto aux Etats-Unis, Pixopolitan US fait imprimer toutes ses photos à New York. L’entreprise espère atteindre les 1,1 million d’euros de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année, dont 100.000 aux Etats-Unis.
Couples Beyond Borders, un tumblr sur l'amour franco-américain
Un blog qui parle d’amour, mais pas n’importe lequel: l’amour franco-américain. C’est ainsi que l’on pourrait définir Couples Beyond Borders, un tumblr sans prétention où l’on peut lire les témoignages de couples franco-américains.
La rédactrice de ce blog, Charlotte Brelet von Sydow, est arrivée à New York en 2011 avec l’idée de n’y rester que neuf mois pour améliorer son anglais. Puis, elle rencontre son mari, un Français, et décide de rester. Inspirée par sa passion pour la photographie – elle a été l’assistante à New York d’Eliane Laffont, fondatrice de l’agence de photographie Gamma USA – et par ses amis, elle décide d’explorer les différences culturelles entre la France et les États-Unis, “et c’est assez naturellement que je me suis rendue à l’évidence : c’est dans les couples franco-américains qu’on peut le plus observer cette diversité”, confie-t-elle.
Caroline et Jason, Sonia et Aaron, Tyler et Martin, Marie et Robert, tous se sont prêtés au jeu de l’entretien. Charlotte Brelet von Sydow leur a demandé comment ils se sont rencontrés, “s’il y a des différences culturelles qui les ont marquées de prime abord ou s’il y en a qui persistent encore aujourd’hui, explique-t-elle. C’est avec l’éducation des enfants que cette distance culturelle va se cristalliser, mais aussi l’humour, la religion, ou encore la sexualité. En France, nous sommes habitués à en parler, dans la majeure partie des cas ce n’est pas un tabou pour nous, mais ce n’est pas une évidence de l’autre côté de l’Atlantique”.
Avec cette expérience, l’auteure espère briser quelques clichés. “Je veux questionner les images et les éventuels stéréotypes sur chaque pays”, dit-elle. Mais loin de vouloir mener une étude sociologique, Charlotte Brelet von Sydow souhaite surtout présenter des couples qui l’ont attendri : “je veux mettre un peu de gaieté et de fraîcheur. Avec ce blog, je me suis découvert un goût pour l’écriture et je continue à m’amuser en photographie”.
Depuis mars, elle publie tous les lundis un nouveau portrait en français ou en anglais. Elle est rentrée en France pour quelques mois, mais n’arrête pas pour autant d’alimenter son blog. Elle est d’ailleurs à la recherche de couples franco-américains résidant en France. De quoi, pourquoi pas, nourrir un livre.
La pêche à New York: mode d'emploi
Au cours de vos balades à New York, vous avez peut être croisé des pêcheurs à la ligne, au bord de l’East River ou d’un lac de Central Park, en vous demandant ce qu’ils pouvaient bien pêcher, si les poissons étaient comestibles et si, pourquoi pas, vous pourriez vous aussi taquiner un peu le goujon à la fraîche? French Morning répond à vos questions.
Quels sont les meilleurs coins de pêche?
Manhattan compte un nombre de “spots” de pêche insoupçonné. Chaque pier s’y prête plus ou moins. Mais certains coins ont aussi le mérite d’offrir une vue époustouflante ou une tranquillité surnaturelle.
Pour la vue sur la baie de New York et la Statue de la Liberté, on vous conseille le Pier A de Battery Park, idéal à l’aube ou au coucher du soleil. Pour le côté décalé, Central Park est l’endroit rêvé. Préférez un horaire matinal à moins que vous ne vouliez apparaître sur toutes les photos de touristes.
A Brooklyn, rien de mieux que les Piers 2 à 6 du Brooklyn Bridge Park face à Manhattan. Derrière les terrains de sport, personne ne viendra vous déranger et vous serez (presque) seul face à l’East River. Prospect Park Lake fera de son côté le bonheur des amateurs de calme et d’eau douce. Pour une ambiance plus tranquille, descendez plus au sud, à Bay Ridge pour prendre place sur la jetée qui se trouve dans le prolongement de Bay Ridge Avenue.
Peut-on manger le produit de sa pêche?
Mauvaise nouvelle pour les amateurs de poissons, la pêche à New York est plus un loisir qu’un moyen de remplir son estomac.
En eau douce (océan, East River et Hudson River), la réglementation oblige les pêcheurs à relâcher les poissons. Sitôt attrapés, vous devrez donc rendre leur liberté aux carpes, perches (notamment à Prospect Park), crapets-arlequins et crapets-soleil.
En eau de mer, la consommation est autorisée mais avec quelques mises en garde. Certes, les eaux new-yorkaises n’ont jamais été aussi propres mais la consommation est tout de même très réglementée. Raison invoquée par le département de la Santé de l’Etat de New York: des doses élevées de dioxynes, de PCB (polychlorobiphényles) et de cadmium.
Pour les enfants de moins de 15 ans et les femmes de moins de 50 ans, consommer du poisson pêché à New York est déconseillé. Pour les autres, le département de la santé suggère de ne pas dépasser quatre repas par mois. Si vous faites partie de cette catégorie, vous pouvez faire chauffer le barbecue pour déguster des filets de limande, du bar, du “sea robin”. En revanche, évitez l’anguille qui se nourrit du sang des autres poissons et qui est donc particulièrement polluée.
Faut-il un permis de pêche?
Pour la pêche en eau de mer, il n’y a pas besoin d’avoir de permis mais il faut malgré tout s’inscrire au Recreational Marine Fishing Registry. L’inscription est gratuite et valable un an.
Pour la pêche en eau douce (à Central park, Prospect Park, Clove Lake à Staten Island), il vous faudra un permis. La licence annuelle est fixée à 25 $ et il existe également des cartes à la journée ou à la semaine. Plus d’infos ici.
Aller plus loin…
Il existe à New York de vrais fans de pêche, vous les retrouverez notamment au sein du Brooklyn Fishing Club.
Des bateaux comme le Capitol Princess proposent des excursions en mer aux amateurs de pêche sportive.
Une plaque en l'honneur de Pétain bientôt retirée à New York
Le maire de New York, Bill de Blasio, a annoncé le jeudi 17 août la suppression prochaine d’une plaque commémorative du maréchal Pétain située sur Broadway.
Cette annonce a été faite alors que de nombreuses municipalités américaines ont décidé, après le drame de Charlottesville, de retirer dans les délais les plus brefs tous les symboles jugés racistes et haineux. “Ce retrait est le point de départ d’une évaluation de long terme de toutes les structures publiques et les pièces d’art controversées de la ville“, a déclaré à French Morning, Ben Sarle, l’un des porte-parole de la mairie de New York.
The commemoration for Nazi collaborator Philippe Pétain in the Canyon of Heroes will be one of the first we remove. https://t.co/hAnGmkCdtg
— Bill de Blasio (@NYCMayor) August 16, 2017
La plaque de granit au nom du maréchal Pétain est incrustée dans un trottoir de Broadway dans le Financial District. Elle fait partie de ce qu’on appelle The Canyon of Heroes: une promenade consacrée aux figures qui ont marqué l’Histoire. La plaque du maréchal Pétain – où son prénom est orthographié avec deux “L” – a été inaugurée le 26 octobre 1931, pour saluer le courage du militaire français au cours de la Première guerre mondiale.
Mais neuf ans plus tard, le héros de Verdun devenait le chef du gouvernement collaborationniste de Vichy, qui allait condamner à la mort des milliers de juifs français. “Nous n’avions pas connaissance de l’existence de ces plaques, indique Jean Lachaud, responsable de l’association Le souvenir français aux Etats-Unis. Je respecte cette décision des autorités de la ville, qui concerne le rôle qu’il a joué lors de la Seconde guerre mondiale“. A quelques mètres de la plaque du maréchal Pétain, celle dédiée à Pierre Laval devrait également faire partie des structures supprimées par la ville de New York.
Sligo Creek Elementary School (école publique à programme bilingue)
Un petit air d’école buissonnière souffle à Sligo Creek, qui s’est choisi comme surnom « la Maison des salamandres ».
Depuis quatre ans, l’équipe enseignante de cet établissement situé à Rockville, dans le Montgomery County, juste au nord de Sliver Spring, travaille sur un projet de « classe en plein air » installée au beau milieu de la cour. Quelque 200.000 dollars ont été investis pour installer des bancs en bois en forme d’amphithéâtre et créer des jardins qui permettent par exemple de faire des observations scientifiques ou d’organiser des « salades parties ». « Il n’y a pas de limite quand on laisse aller son imagination ! », se félicite la directrice de l’établissement Diantha Swift.
Le programme d’immersion en français dispose de deux classes pour chaque niveau, soit cinquante élèves environ. Du côté de l’emploi du temps, du Kindergarten au 3rd Grade, le français est la seule langue parlée en classe. Pendant la seconde partie de l’année en 4th Grade, l’anglais est introduit à raison de 45 minutes, deux fois par semaine. Puis en 5th Grade, l’anglais occupe trois heures et demi par semaine. A noter que les matières artistiques, la musique ainsi que l’éducation physique sont également enseignées en anglais.
Mais le programme en immersion va au-delà de la langue. « Quand je me promène dans les classes, je vois des élèves qui étudient la Tour Eiffel, la nourriture française, les traditions », raconte la directrice. Pour elle, c’est un des arguments qui devraient pousser les parents à envisager son école pour la scolarité de leurs enfants. « Ils ne sont pas exposés seulement au langage, ils baignent aussi dans la culture française. Et c’est une vraie ouverture d’esprit », insiste-t-elle.
A Sligo Creek, l’enseignement des arts tient aussi une place très importante. « Notre but est que les élèves développent tout leur potentiel, qu’il soit académique, social, émotionnel et créatif », argumente encore Diantha Swift. L’école accueille ainsi deux classes de ballet et un programme de musique très développé. Chaque semaine, toutes les classes ont « chorale » pendant quarante-cinq minutes. Et certains des élèves se produisent lors du Festival des Cherry Blossoms qui se tient chaque année au printemps à Washington.
Parmi toutes les écoles proposant un programme d’immersion en français autour de Washington, Sligo Creek présente une singularité : ses portes sont grandes ouvertes pour les enfants handicapés, avec notamment deux classes réservées pour des enfants avec le syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. Et c’est une chance, insiste la principale Diantha Swift. « Nous avons des élèves porteurs de handicaps très différents. A leur contact, tous nos enfants comprennent qu’on peut être différent tout en apportant beaucoup à sa communauté. Quand vous croisez tous les jours pendant six ans un enfant souffrant de nanisme et qu’ensuite vous croisez une personne de petite taille dans la rue, vous ne découvrez pas le handicap, vous avez déjà une ouverture d’esprit », insiste-t-elle.
LES PLUS
Grande diversité des élèves et esprit de tolérance dans un établissement ouvert aux enfants handicapés, école « verte », programme autour des arts très développé
LES MOINS
Liste d’attente extrêmement longue, tous les professeurs de français ne sont pas de langue maternelle française, l’école n’est pas à 100% immersion français (deux autres programmes disponibles : immersion en espagnol et en chinois)
INSCRIPTIONS
Sligo Creek est une école de dimension régionale qui accepte des élèves venus de toute la partie sud de Montgomery County. Les parents doivent d’abord inscrire leur enfant dans l’école la plus proche de chez eux puis participer à un système de loterie pour Sligo Creek en… croisant les doigts. Pas de passe-droit, la sélection est faite par un ordinateur basé à New York. « Ce n’est pas entre nos mains, c’est impartial», prévient la principale Diantha Swift. Sligo Creek dispose de 50 places par niveau dont une vingtaine peuvent être pré-réservées pour des frères ou sœurs d’enfants déjà scolarisés dans l’école. En 2016, la liste d’attente comportait plusieurs centaines de noms…
Longfellow Middle School (école publique à programme bilingue)
A Longfellow Middle School, on est d’abord fier d’être une école « verte ». Et il suffit de découvrir les trois jardins de l’établissement pour s’en convaincre : un « rain garden » avec des plantes endémiques et autosuffisant en eau, un potager où poussent des carottes près de la bibliothèque et un jardin aux papillons juste devant l’établissement. Certains élèves viennent y compris le samedi pour s’occuper de ces espaces verts !
Durant la semaine, les élèves du programme d’immersion en français passent 100% de leur temps dans la langue de Molière. Du côté des programmes, « notre point de vue, c’est qu’une langue ne peut pas s’apprendre en dehors d’une culture. Donc, nous apprenons à lire, à parler, à écrire et à comprendre en français mais tout est immergé dans l’apprentissage de la culture française“, détaille encore Nancy Magistro Kazakos, qui supervise le « World Languages Department ».
Dans cet établissement XXL, on trouve plus de 1.300 élèves – ceux qui ne participent pas au programme d’immersion en français peuvent malgré tout suivre des cours de français. L’école propose également des cours d’espagnol et de chinois, et du latin, ce qui n’est pas si fréquent dans la région de Washington. Les classes de 30 élèves affichent d’ailleurs complet et une liste d’attente a dû être créée.
Falls Church, dans la proche banlieue de Washington, est une ville dont la population, très internationale, a explosé ces dernières années. A Longfellow Middle School, l’ensemble des élèves représentent plus de 90 nationalités différentes. La « nuit internationale », organisée chaque année, témoigne de cette diversité avec des spectacles de danse, de musique, des spécialités culinaires, des élèves en costumes traditionnels…
Cette même diversité se retrouve dans les programmes après la classe. On compte plus de 80 clubs différents, du traditionnel soutien scolaire à l’exotique « cuisine internationale » en passant par les jeux vidéo ou le groupe d’écriture pour futurs écrivains. « Et si un élève ne trouve rien à son goût, il lui suffit de trouver un sponsor et de créer son propre club », promet la directrice Carole Kihm. Le système de bus scolaires permet de participer jusqu’à deux activités après la classe.
Pour que chacun trouve sa place dans cette école, la lutte contre le harcèlement scolaire est devenue une priorité ces dernières années. Plus encore que dans les autres établissements de la région de Washington. Chaque année, John Halligan, le père de Ryan, un enfant de 13 ans scolarisé dans le Vermont et qui s’est suicidé après avoir été harcelé dans son école, vient témoigner devant les élèves de Longfellow Middle School et diffuser une vidéo de son fils. « Nos élèves, quand ils voient ça, se mettent souvent à pleurer. C’est vraiment très fort, très émouvant. Nous leur apprenons qu’il ne faut pas hésiter à témoigner s’ils sont témoins ou victimes de harcèlement parce que nous sommes une communauté », insiste Carole Kihm. Une communauté qui n’oublie pas les parents : « nous les invitons régulièrement, nous souhaitons leur présence au sein de l’école ». Un espace de discussion a ainsi été ouvert aux familles pour parler du cyber-harcèlement notamment.
LES PLUS
Parents très engagés et fort sentiment de communauté, politique de lutte contre le harcèlement à l’école, élèves issus de 90 nationalités différentes, enseignement du latin
LES MOINS
Etablissement de plus de 1.000 élèves
INSCRIPTIONS
Dans cette zone du Fairfax County, située à 25 minutes du centre de Washington et qui concentre une importante population francophone, les élèves intéressés par les programmes d’immersion en français commencent leur scolarité en 1st grade à Kent Gardens Elementary School avant de prendre automatiquement la direction de Longfellow Middle School après leur 6th grade. Pour ceux qui arriveraient dans la région en cours de scolarité, il faut vivre dans la zone géographique délimitée par les autorités locales pour être admis à Longfellow Middle School.
Maya Angelou French Immersion School (école publique à programme bilingue)
Une mappemonde est accrochée dans le couloir à l’entrée de « Maya Angelou French Immersion School ». Sur cette carte, le nom de tous les enseignants et des flèches pour indiquer leur pays d’origine. A une grosse demi-heure du centre de Washington, cette école qui propose un enseignement en immersion allant du Kindergarten au 8th grade est résolument ouverte sur le monde.
Créée il y a 31 ans pour proposer des enseignements novateurs après la déségrégation des écoles du Maryland, « Maya Angelou French Immersion School » (baptisée auparavant John Hanson) partageait jusqu’à il y a quelques années encore ses locaux avec d’autres programmes non francophones. Ce n’est plus le cas et des affiches 100% en français ont fleuri un peu partout sur les murs des salles de classe. Dans un couloir, quelques enfants chahutent et s’apostrophent en anglais mais c’est bien en français qu’ils sont rappelés à l’ordre. « Notre objectif est d’avoir des élèves qui soient à la fois bilingues et avec une double culture», détaille Carmen Henninger, la responsable des programmes d’immersion pour l’ensemble des écoles publiques de Prince George’s County. « Ici, votre enfant parlera français parfaitement et surtout il sera capable d’intégrer ses connaissances dans un tout. Nous n’enseignons pas les mathématiques de façon isolée par exemple », insiste Adelaide Lewetchou, professeure originaire du Cameroun en charge des 3rd grade.
La force de cette école, c’est la stabilité de son équipe enseignante ces dernières années. « On connaît les professeurs, ils ne changent pas d’une année sur l’autre, c’est rassurant », témoigne une mère de famille rencontrée devant l’école.
Un peu plus loin dans une salle de classe, une jeune enseignante française rappelle à des élèves de 1st grade qu’il faut lever la main avant de prendre la parole et s’écouter les uns les autres. Elle vient de Créteil dans le cadre d’un partenariat qui permettra aux élèves de Prince George’s County et à leurs camarades français de travailler sur des sujets communs : les élections présidentielles aux Etats-Unis et en France par exemple cette année.
Cette école a reçu à la rentrée 2016 le « LabelFrancÉducation », « une marque de qualité décernée par le ministre français des Affaires étrangères aux établissements qui dispensent un enseignement bilingue francophone d’excellence ».
Dans les années à venir, « Maya Angelou French Immersion School » a pour ambition de pousser les murs pour accueillir encore plus d’enfants désireux d’intégrer son programme d’immersion francophone. Autre défi, et de taille, dans un avenir proche : être reconnu par la fondation éducative à but non lucratif « International Baccalaureate », qui certifie des établissements pour leur excellence pédagogique, en créant des portes d’entrée vers des universités prestigieuses partout dans le monde. « Cela permettra à nos élèves, où qu’ils soient demain, de retrouver le même cadre d’enseignement pour qu’ils ne perdent pas de temps à trouver leurs repères. Et voir grandir des citoyens d’un monde meilleur, qui se comprennent », espère Alphonse Talon, le coordinateur qui travaille sur ce projet.
LES PLUS: Stabilité d’une équipe enseignante soudée et volontaire, candidature en cours pour adhérer au programme « International Baccalaureate », italien obligatoire en troisième langue vivante
LES MOINS: Peu de familles francophones, offre d’activités extrascolaires réduite, nombre de places limité
INSCRIPTIONS
Résider dans la partie sud de Prince George’s County est le seul pré-requis pour participer à la loterie, voie d’accès unique à l’école. Elle est ouverte de début janvier à mi-mars. Le recrutement est limité à 4 classes de 25 élèves en Kindergarten, soit 100 élèves par an, alors qu’il y a plusieurs centaines de demandes. Seule dérogation : les fratries qui échappent à la loterie et ont une place réservée si un aîné est déjà scolarisé dans l’école.
French Partners, le nouveau meilleur ami des entrepreneurs français à l'étranger
Les start-ups israéliennes ont OurCrowd. Les françaises ont désormais French Partners.
Cette nouvelle plateforme de co-investissement, lancée par deux investisseurs basés à Paris et Genève, s’adresse aux entreprises lancées par des Français à l’étranger et souhaitant accélérer leur développement. “Les gens qui décident de partir à l’étranger ont un goût prononcé pour le risque et le challenge. Ils veulent sortir de leur zone de confort, explique Emilie Loyer Buttiaux, co-fondatrice de la plateforme. Et ils sont sur des zones de croissance importante. Les investissements sont plus rentables que s’ils étaient restés en France“.
La Française a eu l’idée de French Partners à Londres, où elle a dirigé les activités d’investissements au sein de l’unité de restructuration de la Royal Bank of Scotland, Global Restructuring Group. “J’investissais personnellement dans des petits deals. Les entreprises françaises à Londres étaient mal accompagnées et pas forcément bien soutenues par l’écosystème local. Les Britanniques finançaient des start-ups britanniques et les Français étaient un peu laissés de côté. Ils avaient moins de connections“.
Un ami investisseur, Nicolas Macquin, ancien banquier d’affaires de Morgan Stanley puis investisseur pour le fonds Alpha, “a eu le même réflexion” de son côté, en Suisse. “On s’est dit qu’il y avait quelque chose à lancer“.
La plateforme sélectionne les projets d’entreprises les plus solides, quelle que soit leur localisation géographique et leur secteur, et propose à un “pool” d’une cinquantaine d’investisseurs de mettre leur billes dans ces opportunités en quelques clics. Nicolas Macquin et Emilie Loyer Buttiaux investissent personnellement dans la jeune pousse sélectionnée à hauteur de 10%, le reste étant apporté par les co-investisseurs. Le ticket d’investissement minimum est de 50.000 euros par projet et par investisseur. “Le groupe de co-investisseurs est composé de Français qui investissent à l’étranger. Ce sont des entrepreneurs qui parlent à des entrepreneurs“.
En un peu plus d’un an, French Partners peut se targuer d’un portefeuille d’investissements bien garni. Aux Etats-Unis, où se concentrent 40% des financements réalisés, elle a soutenu plusieurs “success stories” comme Bandsintown, Try The World, FrenchFounders, TheGuarantors et Rebagg.
Au total, “une trentaine” d’investissements dans le monde entier a été effectuée depuis le lancement de la plateforme, précise Emilie Loyer Buttiaux, “un tiers dans des start-ups, un tiers dans des PME et le reste dans d’autres projets, comme des fonds et des projets immobiliers“.