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Anaïs Maquiné-Denecker, celle qui rêvait d’écrire la biographie de Jennifer Aniston

Chevelure bouclée, veste en jean et chemisier fleuri, Anaïs Maquiné-Denecker déboule dans le café de La Brea où nous avons rendez-vous, en plein cœur de Los Angeles, s’excusant pour son léger retard : un coup de fil avec une chaîne de télé française, avec qui la journaliste prépare une émission pour les 30 ans de la série « Friends. » Depuis la parution, le mois dernier, de sa biographie de Jennifer Aniston, « sa Jennifer », comme elle l’appelle affectueusement, sa vie tourbillonne, sous le soleil de la Cité des Anges. « Jennifer Aniston, l’impossible bonheur » (Hachette) est la première biographie de l’actrice américaine ultrapopulaire, 55 ans, révélée dans « Friends », qui cartonne aujourd’hui dans « The Morning Show » sur Apple TV+. Résultat de cinq ans et demi d’enquête entre Paris et LA, l’ouvrage brosse un portrait fouillé et sensible de cette star secrète, grâce à des témoignages inédits de ses proches.

Rencontre avec des proches de l’actrice

Car Anaïs Maquiné-Denecker, figure bien connue du PAF -entre autres rédactrice en chef de « Confessions Intimes », des « Rois du Système D », de « 10h le Mag » sur TF1 et d’« E=M6 » sur M6- cultive un lien particulier avec le monde du cinéma hollywoodien, où elle a débuté, durant sa jeunesse en Californie. « Pendant trois ans, j’ai été étudiante à Santa Barbara, stagiaire à son Festival du film international, avant de travailler pour « The Santa Barbara Independent », raconte-elle avec la vivacité qui la caractérise. J’ai rencontré énormément de gens du métier, ce qui m’a beaucoup aidée en France pour démarrer ma carrière de journaliste. »

C’est à cette époque qu’elle se lie d’amitié avec des proches de Jennifer Aniston. Dans ce livre, famille, collègues et amis d’enfance ont partagé des confidences de manière anonyme, car la star barricade sa vie privée. Si Jennifer Aniston n’a pas répondu aux sollicitations de la Française pour cette biographie, celle-ci a eu l’occasion, comme journaliste, de l’interviewer.

La Française a été bercée dans son enfance par la série “Friends” des années 1990-2000. Crédit : Anaïs Maquiné-Denecker

C’est lors d’une interview, à Paris en 2009, qu’Anaïs Maquiné-Denecker se passionne pour l’héroïne de « Friends » qui a bercé sa jeunesse. En pleine promotion de son dernier film, l’actrice, divorcée depuis 4 ans de Brad Pit, harcelée par les médias, se bat en secret pour devenir mère. Une photo du bébé de la journaliste provoque quelques confidences entre les deux femmes. « J’ai compris à demi-mots que ce n’était pas son choix de ne pas avoir d’enfant, et que c’était très douloureux pour elle que la presse se focalise dessus, se souvient la journaliste. Derrière la star très ‘control freak’, je découvrais quelqu’un de normal, sensible, avec des problématiques de femme de 40 ans, très ancrée dans sa génération. En sortant de cette interview, j’ai eu envie d’écrire son histoire. »

« Pas du people, une vraie enquête d’investigation »

Près de 10 ans plus tard, le projet se concrétise quand Laurence Pieau, ancienne directrice de Closer, lui propose d’inaugurer avec Jennifer Aniston sa collection « Meet the people », chez Hachette. Pour Anaïs Maquiné-Denecker, pas question de produire « un truc trop people », une « biographie édulcorée » ou « une revue de presse. » « Je voulais faire une vraie enquête d’investigation, où l’on recoupe les infos, d’un témoignage à l’autre, d’un proche à l’autre », insiste-elle. Je fais du journalisme à l’ancienne, je n’ai pas peur d’aller frapper aux portes ! » Résultat : 272 pages qui se dévorent comme un feuilleton, où elle ausculte la vie de Jennifer Aniston -son enfance solitaire, sa carrière au sommet, ses divorces sous l’œil cruel des médias, son deuil de la maternité, ses amitiés indéfectibles, sa quête de paix intérieure dans sa grande maison de Beverly Hills où elle vit entourée de ses chiens…- avec autant de finesse que d’empathie.

Venue vivre son rêve américain à LA il y a un an, à 50 ans, la Française passionnée de storytelling fourmille de projets des deux côtés de l’Atlantique. En juillet paraîtra « Friends Forever », co-écrit avec Hervé Tropéa chez Hachette, pour fêter les 30 ans de la série culte des années 1990-2000. Des podcasts sont aussi en projet sur ce sujet fétiche. Deux autres biographies de personnalités sont en préparation, dans la même collection. Elle travaille aussi sur trois documentaires, dont un consacré au célèbre producteur de musique français Eddie Barclay. « Je veux importer la culture française aux US et exporter la culture américaine en France », redit-elle, persuadée qu’il y a là une carte à jouer : « Nous, les Européens, nous avons une plume particulière, une approche sociétale des sujets, extrêmement appréciée aujourd’hui de l’industrie hollywoodienne.»

New York célèbre la semaine mondiale de la Gascogne

Portez un béret et festoyez ! Depuis le 22 juin, et jusqu’à ce samedi 29 juin, se déroule la semaine mondiale de la Gascogne. Une première édition lancée depuis la France par l’association Le Cercle Gascon de Negòcis et qui vise à promouvoir les produits et la culture de la terre du célèbre d’Artagnan (né à Lupiac, dans le Gers). Plusieurs évènements sont organisés dans l’Hexagone mais aussi à l’étranger, notamment à New York. 

Foie gras flambé à l’Armagnac et aux pruneaux d’Agen. © D’Artagnan/Todd Coleman

Quand on parle de Gascogne, Ariane Daguin n’est évidemment jamais loin. La fondatrice du groupe D’Artagnan et de la D’Artagnan Farms Foundation s’associe à Daniel Boulud chez Maison Barnes, le nouveau restaurant Midtown (100 East 63rd St) du chef français, dans la préparation d’un plat spécialement conçu pour cette semaine de fête : un foie gras aux pruneaux d’Agen, flambé à l’Armagnac. Ariane Daguin propose également de découvrir toutes les spécialités gasconnes à la ferme All For One One For All (AOOA), dans la vallée de l’Hudson.

Et puis à Brooklyn, l’artiste gascon-américaine Nicole Peyrafitte réalisera une œuvre, ce jeudi 27 juin, depuis l’Hudson face à Manhattan, en l’honneur de ses Pyrénées natales. Depuis des années installées à New York, Nicole Payrafitte n’a jamais oublié son pays d’origine : son travail multidisciplinaire – arts plastiques, écriture, cinéma et même l’art culinaire – est profondément inspiré de sa double culture.

Big Belly Breathing, le podcast en français qui nous veut du bien

Vanessa Hutchinson-Szekely est franco-américaine, ayant partagé sa vie entre San Francisco, sa ville de naissance, et la Haute-Savoie, la région de ses vacances. Enseignante en Californie, d’abord à East Hollywood à Los Angeles, elle rencontre son mari, s’installe dans le quartier de Outer Sunset et intègre l’école publique (SFUSD), jusqu’à l’arrivée de la pandémie en 2020.

« Une année de bascule, où je suis devenue professeur de sport et de yoga, avec l’envie de faire respirer les enfants, de les faire bouger, à un moment où ils avaient eux aussi souffert de la pandémie, explique Vanessa Hutchinson-Szekely. En cherchant les bons outils pour les aider à gérer leurs émotions, j’ai eu cette idée de podcast, Big Belly Breathing, dédié à leur bien-être et ai pris une année sabbatique pour développer l’idée. »

Des histoires pour les parents et les enfants

Adepte de la méditation depuis une quinzaine d’années, et parfaitement formée sur la question, Vanessa Hutchinson-Szekely a lancé son podcast l’année dernière. Une plateforme bilingue, en français et en anglais, qui propose des méditations guidées basées sur la respiration et emmenant, chacune, dans un quartier de San Francisco et du monde. « Des balades au commencement destinées aux enfants, pensées pour prendre le temps, pour augmenter la joie intérieure, pour apprendre les bons gestes, et que je dédie aujourd’hui aux adolescents et aux adultes. »

Vanessa Hutchinson-Szekely, la fondatrice de Big Belly Breathing. © Nicole Seguin Morris

Début juin, Vanessa Hutchinson-Szekely postait son 100e podcast. Parmi les épisodes les plus écoutés (et tous gratuits), ceux menant à travers North Beach, Outer Sunset, Mid Richmond, Noe Valley et même le Castro. « J’ajoute aujourd’hui des histoires à écouter, qui doivent intéresser les parents comme les enfants, des mini-leçons sur les vertus de la méditation, la meilleure gestion de l’anxiété, la libération de la créativité, l’importance des routines, des habitudes et des rituels… ». Des sujets qui semblent intéresser, plus de 3000 téléchargements ont été enregistrés à ce jour.

Coach en santé et en joie

« Coach en santé et en joie » comme elle se définit, Vanessa Hutchinson-Szekely intervient également dans les écoles, et notamment au Lycée Français de San Francisco, dans les classes de moyenne section jusqu’au CM2, où elle enseigne l’importance du bien-être, de la méditation et explique les bonnes pratiques de respiration. « Les jeunes élèves sont ouverts sur ces questions. L’étude de la « pleine conscience » (ou mindfulness en anglais) a aujourd’hui totalement intégré les écoles californiennes où l’on parle désormais d’« emotional learning ». Mon envie est de développer aujourd’hui un concept associant le mouvement à la respiration et en mettant en avant l’expression corporelle, le yoga, le Tai-chi, la danse… ».

Outre le lancement du podcast, Vanessa Hutchinson-Szekely a également lancé sa chaîne Youtube qui compte plus de 4000 abonnés, enseigne le yoga au sein de la structure Core Power Yoga à San Francisco, organise des ateliers sur la méditation en collaboration avec San Francisco Bay Accueil et achève l’écriture de son premier livre pour enfants. L’histoire d’un petit sachet de thé parcourant la ville à la recherche d’un meilleur ami. On la retrouve enfin sur TikTok dans une série de drôles d’épisodes intitulés « Dead or Meditating » où la spécialiste s’invite dans les endroits les plus insolites pour méditer, et sourire.

Elections: quand le Conseiller culturel français aux États-Unis sort de sa réserve avec fracas

Que faire si le Rassemblement National arrive au pouvoir ? La question taraude nombre de fonctionnaires français. À Paris, des cabinets de recrutement spécialisés racontent être assaillis de demandes de hauts fonctionnaires cherchant dans l’urgence une reconversion dans la privé, au cas où… Tout cela se fait dans l’ombre, devoir de réserve oblige. Mais l’un d’entre eux a décidé de s’exprimer publiquement. Conseiller culturel de l’Ambassade de France aux États-Unis, et directeur de la Villa Albertine à New York, en poste depuis février, Mohamed Bouabdallah rompt son devoir de réserve, avec fracas, en publiant une tribune signée de son nom dans Le Monde.

Le texte, titré « Je vis comme une grande souffrance le fait que la loyauté des binationaux puisse être ainsi questionnée », détaille pourquoi il a décidé de mettre de côté l’obligation de réserve du fonctionnaire pour exprimer son opposition de citoyen, en des termes peu amènes. « Pour ceux qui en doutaient encore, les déclarations de Jordan Bardella, pour qui les « postes sensibles » seraient interdits aux binationaux, confirment ce que l’on savait déjà : le RN s’inscrit dans la droite ligne du régime raciste de Vichy, cet « État dit “français” » que le général de Gaulle, l’honneur de la France, déclara nul et non avenu. »

Le diplomate (qui avait été nommé ambassadeur au Burkin Faso l’an dernier avant que la junte au pouvoir ne refuse sa nomination) esquisse même ce qui sera d’après lui la méthode employée par l’éventuel futur gouvernement Rassemblement National : « Ce sera sans doute une version très XXIe siècle : pas par une loi ou un décret, qui pourraient être censurés, mais par le biais, hors contrôle du juge, des habilitations au secret et des nominations à la discrétion du gouvernement. Il est tellement simple pour un pouvoir organisé et méthodique de freiner des carrières, d’écarter des gêneurs et de cultiver le soupçon : « Votre cousin est imam ? C’est embêtant. »

Fils de deux parents immigrés algériens, Mohamed Bouabdallah avait raconté à French Morning son parcours de pur produit de la méritocratie républicaine : des petits boulots pour payer ses études à Math Sup, Dauphine, Sciences Po et finalement l’ENA. Binational lui-même, puisqu’il a hérité de la nationalité algérienne de ses parents, il ajoute dans sa tribune du Monde vivre « comme une grande souffrance le fait que notre loyauté puisse être ainsi questionnée. Et je vis tout aussi mal, si ce n’est plus, qu’il n’y ait pas de réaction collective face au retour de l’ignoble et qu’on en soit à se demander si le programme du RN est économiquement viable ou pas. Peu importe la liberté, du moment qu’il y a la richesse ».

Tout en appelant à faire barrage au Rassemblement National (« y compris en votant pour le Nouveau Front populaire »), il annonce aussi ce qu’il fera « si un tel malheur doit arriver » : « je ne les laisserai pas me prendre. Je démissionnerai. Entre bourreau et résistant, j’ai choisi. »

Lire la tribune dans Le Monde.

Marianne Lenoir (Finlande) : Est-on vraiment plus heureux dans un des pays les plus heureux du monde ?


« Le bonheur n’est pas une destination à atteindre, mais une façon de voyager », écrivait l’auteure Margaret Lee Runbeck.

Marianne Lenoir, graphiste française expatriée en Finlande, incarne cette philosophie en cherchant l’équilibre et la joie dans son quotidien nordique. Habitant à Espoo, elle a laissé derrière elle une vie bien établie à Troyes, dans l’est de la France, une vie alliant son travail en freelance qu’elle affectionne tout particulièrement et son engagement communautaire.

Pour une raison qu’elle ignore, Marianne a toujours eu envie de partir vivre dans un pays nordique. Alors quand l’opportunité s’est présentée pour son mari Jean-Philippe, le couple s’est réjoui de ce changement de vie à venir. Une fois installés à Espoo, l’intégration n’est pas facile, mais Marianne persévère et suit des cours de langue et d’adaptation offerts par le gouvernement finlandais aux demandeurs d’emploi. Ces efforts lui permettent de tisser un réseau social et de mieux comprendre les subtilités de la vie locale. Une étape fondamentale pour se sentir enfin chez elle !

La luminosité fluctuante et les longs hivers finlandais ont également mis la résilience de Marianne à l’épreuve. Armée de sa lampe de luminothérapie et de vitamine D, elle est désormais équipée pour contrer la dépression saisonnière.

À travers ses anecdotes, Marianne nous fait découvrir le contraste entre la vie en France et en Finlande. Elle explore les clichés et les réalités des pays nordiques, des démarches administratives aux rituels quotidiens. Elle partage avec bienveillance ses succès et ses moments de doute, offrant un témoignage authentique sur la vie de Française immigrée dans un pays souvent perçu comme un paradis, l’un des meilleurs pour être heureux.

Dans ce nouvel épisode de French Expat, Marianne nous montre que le bonheur réside dans la simplicité, l’adaptabilité et la confiance en l’inconnu.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

[Vidéo] Donation, succession, fiscalité: ce qu’il faut savoir quand on est expatrié en pays anglo-saxon

Nous vous donnions rendez-vous en ligne mardi 25 juin 2024 pour un webinaire gratuit d’une heure, lors duquel Maître Cécile Sainte-Cluque et Maître Olivier Lecomte, notaires, ont partagé leurs conseils.

Au programme notamment : régime civil des régimes matrimoniaux, contrat de mariage, testament, donation et succession, et fiscalité internationale.

Visionnez le replay ci-dessous ou directement sur YouTube

CONTACT
Maître Olivier Lecomte, notaire à Paris, expert en droit international: [email protected]
Maître Cécile Sainte-Cluque, notaire à Carcassonne, membre de la mission internationale des notaires de France: [email protected]

Vie d’Expat : Mes trois ans à New York, du rêve de départ à la réalité

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.

Aujourd’hui, le témoignage d’Astrid, de retour en France cet été, qui nous parle de l’idée qu’elle se faisait d’une vie d’expat à New York confrontée à la réalité.

« Nous sommes arrivés à New York en septembre 21. Je venais d’accoucher de mon troisième enfant un mois auparavant. Autant vous dire que je n’avais pas vraiment eu le temps de me préparer à notre expatriation. La boite de mon mari s’occupait de (presque) tout. Je connaissais New York. J’y avais passé quelques mois pour un stage en me disant « J’y reviendrai un jour », mais sans enfants. La ville m’apparaissait comme particulièrement inadaptée pour eux, pas du tout kids friendly. J’étais de retour avec deux petites filles et un nourrisson. 

Je ne m’étais pas vraiment projetée. Quelqu’un m’avait prévenue que « la vie était intense et chère ». Mais ça, je le savais déjà. Rien d’insurmontable. Sans vraiment y avoir réfléchi, je pensais dupliquer ma vie parisienne en l’adaptant à New York. Évidemment, je me suis pris un mur. 

D’abord, mon mari a disparu pendant nos cinq premiers mois, absorbé par son nouveau job. Il quittait la maison quand les enfants se réveillaient et rentraient quand ils allaient au lit. Mes parents n’étaient plus là pour m’aider. Les siens non plus. 

Bien sûr, je savais que l’école finissait à 2h40. Mais je ne l’avais pas vécu. Je ne savais pas ce que signifiait une journée réduite au seul moment que j’avais de libre : 1h30 de sieste le matin. Et les after schools ? On s’y était pris trop tard. La nounou ? Euh… Vous voulez qu’on parle argent ? J’avais abandonné ma boite, non sans douleur, à mon associée. Mais j’allais retrouver du boulot, pour sûr ! On m’avait prévenu que ce serait difficile, mais on ne me connaissait pas ! 

Un bon paquet de CV plus tard, j’ai du me rendre à l’évidence : la petite frenchy n’avait pas grand-chose à apporter de différenciant à la grande Amérique. 

En fait, je m’étais complètement trompée : NY était définitivement kids friendly. Et même entièrement centrée sur les enfants. Les New-Yorkais dépensent tout leur argent dans l’éducation et les distractions de leurs enfants. C’est très généreux, mais comment fait-on quand on en a trois ? On donne de sa personne. 

Tout était compliqué. Je ne veux pas faire ma Parisienne, mais, où était mon Monoprix ? Je devais faire quatre magasins pour trouver ce que je cherchais – et m’habituer à acheter du coca en pharmacie. Je faisais venir le lait des biberons d’Europe – aucune confiance dans le lait américaine. J’ai découvert avec horreur que mes enfants se nourrissaient exclusivement à la cantine de burgers, de pizzas, et de nuggets. Tous les jours et en vingt minutes. L’école n’est-elle pas censée être le lieu où l’on oblige les enfants à manger des légumes ? En même temps, j’avais le droit de m’habiller comme je voulais, c’est-à-dire n’importe comment. C’était bien, mais ça ne m’a pas vraiment motivé pour retrouver ma taille de la guêpe – que j’ai quand même fini par récupérer, je vous rassure.

J’étais complètement déprimée. Je me sentais si seule et désemparée que le seul fait que l’on me dise systématiquement bonjour dans l’ascenseur me remplissait de joie. Au playground, une maman américaine que je ne connaissais pas m’a donné son numéro de téléphone. Les gens vous laissent passer en souriant dès que vous avez une poussette. Tout le monde est si sympa, si positif, que j’ai commencé à remonter la pente. J’ai pris ma place dans cette incroyable diversité de visages, de corps et d’apparences. J’ai créé ma vie. 

Je retourne à mon ancienne vie cet été avec la ferme intention de n’être plus (jamais) une Parisienne. Même si je suis si heureuse de retrouver ma famille, je sais que nous pouvons repartir, que nous repartirons un jour. Nous en avons déjà envie. Finalement, ce n’était pas si difficile.» 

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage, Astrid. Nous sommes sûrs que beaucoup se reconnaîtront dans vos débuts, notamment dans ce sentiment de solitude que vous avez connu. Pour en parler, nous convions Michelle Larivey et son inépuisable La puissance des émotions.

Lorsque cet article sera publié, vous serez probablement à quelques jours de votre départ. Aussi, nous vous souhaitons un bon retour, Astrid !

Qu’est-ce que la solitude ?

« La solitude n’est pas une émotion, c’est un état de fait. Lorsque nous employons ce mot, c’est toutefois pour traduire autre chose qu’une situation de fait ; à savoir, un sentiment. Souvent, il s’agit de tristesse ou d’ennui. Mais cette signification ne se déduit pas auto-matiquement, car être seul peut s’avérer agréable. Cela dit, l’expression Je me sens seul a toujours une connotation de manque, de privation.

À quoi sert le sentiment de solitude ?

L’expression « se sentir seul » fait image. Cette image est une forme d’approximation de nos sentiments qui peut revêtir diverses significations. Ainsi, Je me sens seul aujourd’hui (exemple 1) peut être une façon de dire Je suis triste, car je n’ai d’importance pour personne, ou j’ai besoin de contact. Et Je me sens seule dans la vie (exemple 2) peut vouloir dire Je n’ai personne dans la vie sur qui m’appuyer ou Je n’ai pas de contact réellement nourrissant, Je n’ai pas d’ami intime, Je n’ai pas la relation amoureuse dont j’ai besoin… et cela m’attriste.

Le manque affectif engendre la tristesse. Se sentir seul peut être considéré comme l’antichambre de la tristesse ou comme une manière voilée de parler de sa tristesse. Mais la solitude n’est pas toujours empreinte de peine. Je me sens seule dans cette foule (exemple 3) peut avoir toutes sortes d’autres sens comme Je ne connais personne et j’ai peur, Je suis étrangère à tous ces gens et cela me déplaît, Je n’arrive pas à établir des contacts et cela me déçoit ou, au contraire, Personne ne fait attention à moi et cela fait bien mon affaire !

Le sentiment de solitude s’accompagne toujours d’émotions. Ce sont ces dernières qui permettent d’identifier ce que l’état de solitude traduit vraiment.

Que faire avec la solitude ?

Il est impératif d’identifier les émotions vécues dans cette solitude. Ce sont elles qui me permettront de cerner mes besoins et de voir à les combler.»

? Retrouvons-nous dans 15 jours.

✉️ En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].

Grégoire Lacoste (divers centre): « Je veux être la voix du pragmatisme et de la jeunesse »

Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning a interviewé les candidats (ceux qui ont accepté d’échanger de vive voix, pas par écrit) en Amérique du Nord. Le premier tour du scrutin commencera dès le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 29 juin dans les bureaux de vote (le 30 juin en France).

Dans cette campagne législative, il est le seul à placer la paix au Proche-Orient en tête de ses priorités. Avec une immense chantier au programme : la construction d’un canal entre la mer Morte et la Méditerranée, « car la question de l’accès à l’eau est essentielle dans ce conflit, aussi bien pour Israël que pour la Palestine, estime-t-il. Et ça permettrait de créer une frontière physique entre les deux pays ». À 40 ans, Grégoire Lacoste se présente pour la première fois au siège de député des Français de l’étranger, déterminé à mener une politique différente, loin des éternelles querelles politiciennes. Ces élections constituent pour lui « une formidable opportunité de sortir de la polarisation », lui qui se revendique du DVC (Divers centre).

L’occasion d’aborder les grands sujets de société

« Je n’ai pas réfléchi longtemps quand j’ai appris la dissolution de l’Assemblée nationale. C’était le moment d’y aller ». Cet universitaire enseignant chercheur en économie de gestion voit l’occasion d’aborder les grands sujets de société qu’il a l’habitude d’aborder avec ses étudiants dit-il, dans l’exercice de son métier. « Avec la recherche-développement, on est au cœur de toutes les grandes actions du gouvernement. On est toujours en prise avec la politique mais plutôt en back-office. »

Webinaire de Grégoire Lacoste, dimanche 23 juin 2024.

« Mordu » des États-Unis depuis son adolescence, de par son parcours personnel – études puis mariage avec une Américaine de Charleston, en Caroline du Sud -, il dit bien connaître, tout comme son suppléant franco-américain Jérôme Preus, les préoccupations des Français d’Amérique du Nord. Il a de la famille un peu partout sur le continent, dans le Colorado, en Californie ou encore à Montréal. Le multiculturalisme, il le vit depuis toujours : français par l’un de ses grands-pères, « un résistant qui a fait le débarquement de Provence », il revendique des origines « espagnole, allemande et pied-noir », des racines inspirantes pour définir ses propositions.

Favoriser les échanges universitaires et technologiques

Autre la question du Proche-Orient, le candidat centriste défend un programme axé sur les échanges entre la France et le continent nord-américain : négocier des moyens supplémentaires pour les écoles et lycées français de l’AEFE, « notamment ceux sous contrat »; améliorer l’accès à la santé avec des tarifs de transport négociés entre les pays et permettre ainsi aux expatriés de rentrer plus vite se faire soigner dans les hôpitaux de France; enfin, mesure en faveur des jeunes : favoriser, en accordant davantage de bourses, les échanges artistiques, sportifs, universitaires et lycéens entre la France, les États-Unis et le Canada. « Nos pays sont liés, de part leurs universités respectives, par une multitude de programmes mais les fonds français manquent parfois pour pouvoir rivaliser avec les universités nord-américaines ou pour participer à des programmes lancés par les universités nord-américaines. »

Grégoire Lacoste parle également d’échanges dans le domaine des low-techs. « Les Américains et les Français ont énormément d’idées pour trouver des solutions technologiques afin de réussir la transition écologique. Ces solutions, il faut les implémenter, il faut communiquer sur ces nouvelles technologies. Il faut construire la transition écologique avec le jeunes. »

Ce sportif passionné de longboard de vitesse ambitionne de porter « la voix du pragmatisme et de la jeunesse ». S’il n’est pas élu au premier tour, le candidat centriste dit attendre de voir comment « l’extrême gauche du Nouveau Front Populaire va se comporter » avant de donner une consigne de vote pour le second tour.

La reine de l’humour noir Laura Laune en tournée aux États-Unis cet automne

Avec sa bouille d’ange et sa guitare, Laura Laune, la reine de l’humour trash, débarque pour la première fois aux États-Unis, avec une tournée de 5 dates cet automne 2024. Juste après Barcelone et avant d’enchaîner avec Nouméa, Tahiti et le Canada, l’humoriste belge, 37 ans, fera étape à Los Angeles, San Francisco, Seattle, New York et Miami, du vendredi 1er au jeudi 7 novembre, avec son deuxième one-woman show « Glory Alleluia », pour le plus grand bonheur des fans de son humour grinçant.

Depuis le carton de son premier spectacle, « Le diable est une gentille petite fille », joué pour la première fois en 2015, et sa victoire, en 2017, en finale de l’émission « La France a un incroyable talent», partout où elle passe, l’humoriste fait salle comble. Des salles de plus en plus grandes. « Glory Alleluia », lancé en 2022, affiche des dates jusqu’en décembre 2025, une année qui sera pour Laura Laune celle des Zéniths. 

Sur scène, le contraste entre son personnage de jolie blonde ingénue et ses blagues sans filtre sur la pédophilie, le handicap, l’inceste, ou le Covid, fait mouche. Le spectacle n’en reste pas moins personnel, Laura Laune n’hésitant pas à partager son vécu, comme lorsqu’elle évoque le syndrome d’Asperger, qui lui a été récemment diagnostiqué. Adeptes du millième degré, les billets sont en vente ici, sur le site de PIAFF Entertainment, qui co-produit sa tournée aux US. 

Ses dates :

  • Vendredi 1er novembre à Los Angeles au Morgan-Wixson Theater, 9pm
  • Samedi 2 novembre à San Francisco au Z Space Theatre, 8pm 
  • Dimanche 3 novembre à Seattle au au Stroum JCC Theater, 6pm
  • Mardi 5 novembre à New York au Symphony Space Theater, 8pm
  • Jeudi 7 novembre à Miami au Miami Beach Bandshell, 8pm

Brèves new-yorkaises : Grosse chaleur sur les sirènes et les écoles

Nous vous l’annoncions dans nos brèves précédentes : il fait très chaud à New York. On parle donc beaucoup de piscines, de climatiseurs et de « centres de refroidissement ». Bonne semaine ! 

?‍♀️ Et tout à coup, vous réalisez que vous avez raté la 42e parade des sirènes qui a eu lieu ce week-end à Money Island. 

? Une maman a découvert que son véhicule avait été volé avec, sur la banquette arrière, son bébé de six mois. La voiture a été retrouvée, le voleur arrêté et le bébé va bien. 

?️  D’après une étude, la chaleur tue 350 personnes par an à New York. 

?  Depuis la fermeture des magasins illégaux, les ventes des distributeurs légaux de marijuana situés à proximité ont augmenté de 27 %. Mais d’après une étude, on compte encore 2 800 magasins sans licence, qui ne devraient donc pas être ouverts mais qui proposent toujours à la vente du cannabis. 

? Des caméras installées sur 623 bus couvrant 14 itinéraires permettent de verbaliser les voitures stationnant sur les voies réservées ou les arrêts. 

? L’évêque « bling-bling » de Brooklyn, qui roulait en Rolls et portait des costumes de chez Fendi, a été condamné à neuf ans de prison pour escroquerie. 

? Toute la presse en parle, alors nous aussi : Justin Timberlake a été arrêté en état d’ébriété au volant de sa BMW sur une route de Long Island. 

?‍♀️ La mairie a débloqué un budget d’un milliard de dollars pour rénover les 39 piscines de New York. 

? C’est un mariage pour de faux, mais surtout l’occasion de dire « je t’aime » à son ou sa partenaire au milieu de 500 autres couples lors d’une « mass wedding party » gratuite au Lincoln Center. 

✅  Depuis cette semaine, les personnes qui allaitent ont droit à des pauses de 30 minutes quotidiennes dans leur travail. 

? Toute personne dont le revenu mensuel brut est inférieur à 3 035$ peut demander à bénéficier d’un climatiseur gratuit. 

?️ Depuis quelque temps, d’ingénieux filous ont automatisé des réservations de restaurants online grâce à des robots, réservations qu’ils revendent à prix d’or (jusqu’à 600$) sur des sites spécialisés. Une loi devrait condamner une telle pratique à 1000$ d’amende. 

? Les hélicoptères de la police ont volé pendant 2 857 heures en 2023, soit une augmentation de près de 60% par rapport aux quatre années précédentes et une dépense de 12,4 millions de dollars (+36%). Une enquête de Bloomberg semble montrer qu’il s’agit souvent de transports de personnes privées… 

⚡️ Vous pensez que votre facture ConEdison est surévaluée ? Peut-être avez-vous raison. Mais il va vous falloir pas mal de patience pour le prouver

? Fan de l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani ? Vous pouvez acheter son appartement de l’UES mis est en vente depuis un an et qui a déjà perdu 1 million de dollars. Mais en attendant un peu, vous pourrez peut-être économiser un autre million. 

? Il est probable que vous entendiez encore parler du péage à l’entrée de NYC pendant des mois. Cette semaine, la gouverneur de l’Etat s’est dite ouverte à sa mise en place, mais à un prix inférieur à 15$… pour commencer. 

? Une jeune fille disparue de NYC il y a trois ans vient d’être retrouvée dans le Connecticut. Sur 10 184 enfants disparus à New York en 2021, 93,2 % étaient des fugueurs. 

? La communauté des expatriés new-yorkais envoie à l’Europe en pull des baisers brûlants : il a fait 35 degrés ressentis sur les trottoirs de la ville ce week-end. La ville est donc sous « alerte rouge »  

?️ À ce sujet, un projet de loi obligerait les écoles publiques à renvoyer chez eux les élèves si la température de la classe atteint 32 degrés. Mais tout le monde n’est pas d’accord, car il fait parfois encore plus chaud dans les appartements non climatisés. L’amélioration des systèmes de refroidissement des écoles coûterait environ 50 000$… par classe. 

? ?️ Toujours sur le même sujet, et pour compliquer encore un peu la situation, 45 écoles ont été ouvertes dimanche pour servir de « centre de refroidissement » à la place des bibliothèques que devaient servir au même usage, mais qui restent fermées après la coupe budgétaire imposée par le maire… 

? Il y a 71 ans, les époux Rosenberg étaient exécutés dans la prison de Sing Sing, dans l’État de New York, pour avoir remis aux Soviétiques les secrets de la bombe atomique américaine. 

?‍♀️ Réouverture de la plus grande piscine de la ville, Astoria Pool, après une rénovation de 19 millions de dollars. 

? Trois projets de loi obligeraient les sociétés de livraison comme Uber Eats, GrubHub et DoorDash à garantir la sécurité des livreurs et de leurs véhicules. Ce serait par exemple à elles de payer les éventuelles amendes pour infraction au code de la route. 

? Les meilleurs sandwiches de la ville, selon le NYT. 

Procuration : 25 juin, journée sans rendez-vous au Consulat de New York

Vous souhaitez faire une procuration pour un ou les deux tours de scrutins législatifs des samedis 29 juin et 6 juillet (dates des élections dans la circonscription) ? Le Consulat facilite les démarches avec une deuxième journée « Portes ouvertes » – la première était jeudi dernier. Ce mardi 25 juin, entre 9am et 9pm sans interruption, vous pourrez venir au consulat sans prendre rendez-vous à l’avance. 

Un rappel : la personne que vous allez désigner pour voter à votre place n’a plus besoin d’être inscrite sur la même liste électorale que vous (elle peut donc voter dans un autre bureau de vote que vous). Seule contrainte, cette personne désignée doit voter pour vous dans votre bureau de vote. Il n’y aura que 3 sites de vote pour ce scrutin législatif : le Consulat, le Lycée Français et la Villa Albertine (pour savoir où voter, c’est ici, en fonction de votre code postal). Pas de bureau à Mamaroneck et Jersey City (voir plus bas dans cet article les permanences pour faire une procuration) donc vous devez indiquez à la personne qui vote pour vous où sera le site de vote pour les deux tours électoraux.

Quels documents apporter ?

Ce mardi 25 juin, il suffira de vous présenter à l’accueil du Consulat (934 Fifth Ave., entre les 74e et 75e rues) muni d’une pièce d’identité française (attention, pas le permis de conduire américain !) qui peut être :

  • votre carte nationale d’identité française (en cours de validité ou périmée)
  • votre passeport français (en cours de validité ou périmé)
  • un document officiel (en cours de validité) délivré par une administration publique française. Il doit comporter vos nom, prénom, date et lieu de naissance, ainsi qu’une photo. Il doit également permettre d’identifier l’autorité administrative qui vous l’a délivré, la date et le lieu de délivrance
  • une carte délivrée lors de votre inscription au registre des Français de l’étranger et la carte d’immatriculation consulaire. Toutes les deux doivent être en cours de validité. 

Et les informations suivantes :

• soit la référence obtenue après saisie de la procuration sur le portail maprocuration.gouv.fr (fortement conseillé par la chancellerie du consulat)
• soit les 2 feuilles du formulaire Cerfa que vous aurez préalablement remplies, en indiquant notamment votre numéro d’électeur (NNE) et celui de l’électrice ou de électeur qui votera à votre place.

Comment retrouver votre numéro d’électeur (NNE) ?

Si vous avez oublié votre NNE, il se retrouve sur le site service-public ici. Nous l’avons testé à French Morning et avons obtenu facilement ce numéro mais attention, il faut :

  • bien cocher la case « Je vote à l’étranger »
  • dans le champ « Votre liste électorale consulaire », commencer à écrire « New » pour New York et il vous sera proposé « New Delhi » et « New York » – vous pourrez ainsi choisir New York
  • bien indiquer votre nom de naissance (pas d’épouse) ainsi que tous les prénoms qui figurent sur vos documents officiels (un, deux, trois prénoms ou plus, dans l’ordre de l’état civil). 

À savoir

À l’entrée du Consulat, vous indiquerez à l’agent de sécurité l’objet de votre démarche (« procuration de vote »). Les autres services consulaires habituels resteront ouverts durant cette journée « Portes ouvertes ».

La chancellerie rappelle que pour toute information, vous pouvez envoyer un email à [email protected] ou téléphoner au (212) 606-3600, du lundi au vendredi, de 9am à 1pm.

Permanences « procurations » en dehors de New York

Mamaroneck : une permanence « procurations de vote » se tiendra le jeudi 27 juin de 5pm à 9pm à la French-American School of New York, au Village Campus – 145 New Street. Pour info : contrairement aux européennes, il n’y aura pas de bureau de vote à la FASNY pour ces législatives. Si c’est votre site de vote, la personne qui votera pour vous avec votre procuration devra se rendre à la Villa Albertine, à Manhattan.

Jersey City : une permanence « procurations de vote » se tiendra le vendredi 28 juin de 5pm à 9pm à la French American Academy of Jersey City, 209 Third Street. Pour info : contrairement aux européennes, il n’y aura pas de bureau de vote à la French American Academy pour ces législatives. Si c’est votre site de vote, la personne qui votera pour vous avec votre procuration devra se rendre au Lycée Français, à Manhattan.

Castroville, le « Little Alsace » du Texas

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Il faut rouler une trentaine de minutes à l’ouest de San Antonio pour arriver jusqu’à cette petite ville de 3 000 habitants, perdue dans le sud du Texas. Une fois passées les chaînes de fast-foods et le Wallmart local, un premier bâtiment à colombages surprend le visiteur. Nous sommes chez Haby’s Bakery, une boulangerie ouverte en 1940 où les donuts se mélangent aux kouglofs, le tout dans un décor traditionnel de l’Est de la France. « On est avant tout une boulangerie américaine, mais on fait encore quelques produits français pour les familles de descendants alsaciens qui vivent ici », explique une des employées de l’établissement.

La devanture de Haby’s Bakery. © Maxime Aubin

Une ville fondée par un colon français en 1844

Castroville doit son existence à Henri Castro, un entrepreneur français ayant servi sous l’empereur Napoléon 1er au début du XIXe siècle, avant de s’exiler aux États-Unis où il acquiert la nationalité américaine. Il devient Consul de la République du Texas à Paris, puis se voit offrir des terres dans ce tout jeune État arraché au Mexique, qu’il est chargé de peupler de nouveaux habitants. Castro y emmènera pas moins de 485 familles alsaciennes, et Castroville naîtra officiellement en 1844.

Près de 200 ans plus tard, la petite ville continue de préserver et célébrer son héritage alsacien. L’Alsatian Steinbach Haus est le témoin de cette histoire commune entre les deux côtés de l’Atlantique. Située à seulement 300 mètres de Haby’s Bakery, il s’agit d’une maison typiquement alsacienne construite en France en 1648, puis démontée et envoyée à Castroville où elle sert aujourd’hui d’office du tourisme. En traversant le pont au-dessus de la Medina River, on tombe ensuite sur le Landmark Inn, un ancien moulin créé par une famille d’immigrants alsaciens, aujourd’hui transformé en bed & breakfast. « Castroville est la dernière colonie française du Texas. Nous sommes très fiers de cet héritage et entretenons des liens forts avec la France et l’Alsace », commente Phil King, élu local en charge du rayonnement touristique de la ville.

Une des fenêtres du Landmark Inn. © Maxime Aubin

Festival alsacien et jumelage avec Ensisheim

Le centre historique de Castroville peut se faire à pied et possède le charme d’un village français avec son église centrale (St. Louis Catholic Church) et ses commerces, au-dessus desquels flottent les drapeaux français et alsaciens. La ville est d’ailleurs jumelée avec Ensisheim depuis 15 ans, une commune de 7 000 habitants située dans la banlieue nord de Mulhouse en Alsace. Une association est née en 2001 à Ensisheim pour entretenir les liens avec Castroville. Certains membres français de l’association ont fait le déplacement au Texas le 27 avril dernier lors du Alsatian Festival of Texas, un festival annuel dédié à la culture alsacienne avec choucroute géante, dégustation de bières et costumes traditionnels. « Nous organisons également des projections de films, des cours de langue, des lectures… Nous faisons tout pour préserver le dialecte alsacien ici », poursuit Phil King.

Facebook : Alsatian Festival of Texas

À cinq minutes de l’église, sur Fiorella St, se trouve la maison où ont résidé Henri Castro et sa famille. Les charmes de l’ancien ont en revanche disparu, puisque cette bâtisse en pierre a aujourd’hui été recouverte de matériaux modernes. Pour finir la visite de Castroville, il faut continuer sur Fiorella St où certaines boîtes aux lettres sont surmontées de fausses cigognes. C’est ici que l’on trouve l’ancien palais de justice, un joli bâtiment en pierre reconverti en mairie.

Enfin, pour quelques souvenirs, rendez-vous au All Local – Market, une épicerie qui propose des serviettes, torchons et ustensiles de cuisine aux motifs alsaciens, ainsi qu’une belle sélection de vins de l’Est de la France. Et dire que nous sommes à seulement deux heures de route de la frontière mexicaine…

La maison de Henri Castro. © Maxime Aubin