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Le mouvement féministe "Mettez du rouge" en campagne aux Etats-Unis

“Une femme est agressée sexuellement toutes les six minutes en France, une toutes les 107 secondes aux Etats-Unis”, dénonce la Française Alice Lepers, fondatrice du mouvement “Mettez du rouge”.
Organisée pour la première fois en France il y a quatre ans, la campagne vise à sensibiliser les hommes à ces statistiques. “Pourquoi le féminisme est uniquement l’affaire des femmes? Lorsqu’on parle de violence, les hommes disparaissent de l’image. On a besoin de leur engagement“, explique la Française également à l’origine de la Journée de la jupe.
Après s’être exporté au Québec, en Suisse et en Tunisie, “Mettez du rouge” pose ses valises aux Etats-Unis pour la deuxième année consécutive. La mobilisation débute le 8 mars -date de la Journée internationale de la femme- et se poursuit pendant un mois. Pendant cette période, chaque homme est invité à mettre du rouge à lèvres et à publier sa photo sur les réseaux sociaux, accompagnée du hashtag #METTEZDUROUGE et du lien vers les statistiques. Pour les New-Yorkais, un studio photo autour d’un verre est également organisé le 8 mars de 6pm à 8pm au restaurant français Félix.

#mettezdurouge+ > www.mettezdurouge.com

Posted by METTEZ DU ROUGE on Wednesday, January 25, 2017


L’organisation de “Mettez du rouge” aux Etats-Unis prend encore plus de sens cette année avec l’élection de Donald Trump, comme l’explique Alice Lepers. “On a laissé le président des Etats-Unis tenir des propos odieux sur les femmes, alors pourquoi tous les hommes ne pourraient-ils pas s’autoriser à également les tenir, et à passer à l’acte?“.
Alice Lepers, qui avoue avoir créé le mouvement par peur d’être agressée à son tour, espère également “aider les femmes victimes à parler“. Ce fut le cas en mai dernier en France, lorsque huit femmes du parti Europe Ecologie Les Verts (EELV) accusaient Denis Baupin, alors député de Paris et vice-président de l’Assemblée Nationale, d’agression et de harcèlement sexuel. Ce dernier avait posé en photo pour “Mettez du rouge” le 8 mars 2016. Scandalisées de voir leur agresseur dénoncer les violences faites aux femmes, ses victimes avaient alors décidé de prendre la parole.

La présidente de l'Alliance française de LA distinguée

La présidente de l’Alliance Française de Los Angeles, Isabelle Leroux, va recevoir les insignes de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres des mains de Christophe Lemoine, le Consul de France à Los Angeles, lors d’une réception le lundi 13 février. “Recevoir cette médaille  me fait bien sûr personnellement très plaisir mais je la partage avec la grande famille de l’Alliance Française de Los Angeles“, déclare-t-elle.
Originaire de la région parisienne et titulaire d’une maîtrise en communication et relations publiques, Isabelle Leroux a suivi son mari aux Etats-Unis il y a 16 ans, après qu’il ait obtenu une opportunité professionnelle.

Sans visa de travail, elle a été privée d’activité professionnelle pendant quelques années. “Ne pouvant pas exercer mon métier d’attachée de presse, j’ai finalement pu reprendre une activité au sein d’une entreprise familiale, grâce à l’école et à des parents d’élèves“, raconte celle qui a aujourd’hui la citoyenneté américaine.

En 2010, elle est démarchée par Nicole Montgomery, ancienne présidente de l’Alliance Française et présidente du comité d’honneur de l’organisation. “Elle me connaissait par relations et a appris que le travail que j’exerçais avait pris fin. Elle m’a proposé d’intégrer le Conseil d’administration de l’Alliance. Dans un premier temps, comme simple membre puis comme vice-présidente.” Gravissant petit à petit les échelons, Isabelle Leroux est devenue présidente il y a près de quatre ans.
Au cours de sa présidence, elle a poursuivi l’élan entrepris par Nicole Montgomery. “On peut se féliciter de quatre ans de grande croissance en ce qui concerne le nombre d’étudiants, les programmes culturels et donc les revenus, affirme la présidente. Je suis fière d’avoir fait de l’Alliance un vrai centre culturel.”
L’organisme propose un programme culturel riche composé d’expositions d’artistes, de conférences scientifiques, littéraires et philosophiques en partenariat avec l’American Institute for Levinassian Studies, ainsi que des projections et des tables rondes.

Club Cheval fait danser Los Angeles

Il ne faut pas tarder. Les places pour le concert de Club Cheval partent comme des petits pains. Poursuivant sa tournée US, le groupe électro français sera à San Diego le vendredi 10 février et à Los Angeles le samedi 11 février.
Les quatre Lillois ont sorti leur premier album, “Discipline”, en mars 2016. Enregistré à Miami, cet opus mélange savamment R’n’B et house. Composé de personnalités aux goûts affirmés (Canblaster, Myd, Sam Tiba et Panteros666), Club Cheval a fait appel au grand manitou du rap français, DJ Kone, pour cet opus. Rudy, une pointure qui a collaboré avec Chris Brown, a également posé sa voix sur quelques titres.

Le Miami Boat Show 2017 jette l'ancre au Marine Stadium Park

Le grand rendez-vous des amateurs de nautisme fait son retour à Miami. Plus de 1.300 embarcations en tout genre et pour tous les budgets sont attendues au Miami Marine Stadium Park & Basin pour le fameux Miami Boat Show pendant le long week-end de President’s Day, du 16 au 20 février.
Plus de 100.000 visiteurs sont attendus sur le site, qui accueille l’évènement depuis l’an dernier. Nouveauté cette année: il taillera la part belle aux yachts de luxe. Une centaine de ces bateaux, dont des modèles pas encore révélés, sont attendus. Il y aura également plus de 500 bateaux présentés dans l’eau (et non à terre), beaucoup plus que l’an dernier. Reste à se jeter à l’eau.

Start-ups, inscrivez-vous au prochain "Start-ups to VCs" à New York

Les inscriptions sont ouvertes pour la 4ème rencontre “Start-ups to VCs”, organisée le 15 mars à New York, par FrenchFounders, le réseau de patrons et cadres-dirigeants français aux Etats-Unis.
Le principe: dix start-ups prometteuses pitchent leur projet devant des fonds d’investissement (VC) américains et français.
L’objectif est de permettre à ces jeunes pousses en plein développement – tous secteurs confondus – de s’engager sur le marché américain et de multiplier les opportunités de rencontre avec les acteurs locaux. La session de “speed pitching” sera suivie par un cocktail networking pour poursuivre les conversations.
Les start-ups intéressées ont jusqu’au 10 février pour s’inscrire. Un comité de professionnels sélectionnera ensuite les dix start-ups les plus prometteuses sur la base de certaines conditions: être en phase de levée de fonds, la start-up doit être implantée aux Etats-Unis ou prévoit de l’être après le fundraising, un des co-fondateurs doit être francophone…
Les candidats n’ont pas obligation d’être membres de FrenchFounders.

"Ma nuit chez Maud" et d'autres classiques au CinéClub du FIAF

Alors que la campagne des Oscars et des César bat son plein, Olivier Barrot propose aux cinéphiles new-yorkais de découvrir ou redécouvrir les grands classiques du cinéma français à la FIAF. Dès mardi 7 février, de 12pm à 3pm, l’animateur de télévision présentera “Ma nuit chez Maud”, un des six films des “Contes moraux” d’Éric Rohmer.
Le long-métrage raconte les aventures et mésaventures de Jean-Louis (Trintignant), Maud (Françoise Fabian) et Françoise (Marie-Christine Barrault) quelques jours avant Noël. Sorti en 1969, le film fut à l’époque nommé pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Deux autres projections sont prévues dans les mois à venir. “La nuit américaine” de François Truffaut le 7 mars, et “Coup de torchon” de Bertrand Tavernier le 18 avril.

Lu dans la presse US: "Pourquoi la France est-elle aussi corrompue ?"

Le constat du New York Magazine est clair. “Nous ne sommes pas seuls. La politique française est aussi chaotique que la nôtre“. En cause, la récente polémique française autour du “Penelopegate” qui n’a pas manqué de faire couler de l’encre aux Etats-Unis.
Penelopegate menace de réduire les ambitions d’un homme qui, il y a à peine une semaine paraissait quasiment certain de devenir le prochain Président de la République” explique le New York Times. Mais loin de débattre de la véracité ou non de l’emploi de Mme Fillon, le scandale n’est que le symptôme d’un pays à la classe politique corrompue, pour le quotidien américain. “La culture politique dorée de l’immunité et des privilèges ne peut plus être acceptée en France […] La perception d’un système politique dirigé par et pour les élites qui l’utilisent pour s’enrichir elles-mêmes – légalement ou illégalement, là n’est pas la question – fait simplement gagner du terrain à Marine Le Pen […] En France, devenir un membre éminent de la classe politique, c’est entrer dans un système euphorique où cela est acceptable de convoquer un cireur de chaussure professionnel à l’Elysée“.
Une maison corrompue jusqu’à la moelle selon le quotidien. “Ce que Penelopegate nous raconte, c’est que les décennies de non renouvèlement de la classe politique ont submergé la France d’un establishment immoral et impur, incapable de remplacer le candidat à l’élection. L’ancien Premier Ministre Alain Juppé, vaincu aux primaires de novembre, a été lui-même condamné dans une affaire d’emplois fictifs. L’ancien Président Nicolas Sarkozy, lui aussi, est l’objet de multiples enquêtes financières“.
Pour Foreign PolicyFrançois Fillon est rattrapé par le manque d’éthique” de la vie politique française. Et d’ironiser en invoquant Charles de Gaulle comme l’avait fait François Fillon durant la campagne des primaires: “le Général semble plus seul que jamais”. “La France n’est pas un pays particulièrement corrompu, mais pour un pays occidental c’est aberrant” explique alors le magazine qui cherche ouvertement à savoir “Pourquoi la France est-elle si corrompue ?
Toujours selon Foreign Policy, le cas Fillon n’est pas isolé, mais plutôt une tradition française. “Alors que le népotisme est interdit aux Etats-Unis, cela n’est pas le cas en France. Plus d’un député sur cinq emploie au moins un membre de sa famille en tant qu’assistant”. “Employer un membre de sa famille ‘témoigne de la culture de caste ou d’oligarchie qui rend absolument naturelle l’envie pour les hommes politiques de profiter au maximum de leur pouvoir’”, argue le New York Times en citant les propos de l’historien Jean Garrigues.
Leonid Bershidsky compare la situation en France et aux Etats-Unis pour Bloomberg. Son constat est simple: “La France et les Etats-Unis ont tous deux un problème avec le népotisme“. A Washington, “les lois anti-népotisme s’appliquent aussi bien aux fonctionnaires du gouvernement qu’aux législateurs : ils ne peuvent pas rémunérer un membre de leur famille avec l’argent du contribuable […] même la First Lady se voit attribuer un budget mais ne reçoit aucun de salaire“.
Mais pour le journaliste, cela n’empêche pas les Etats-Unis d’avoir “une des cultures politiques les plus en proie au népotisme […] les lois anti-népotisme sont en grande partie hypocrites […] les dynasties présidentielles en sont le meilleur exemple”. A l’inverse,Leonid Bershidsky rappelle “qu’un parlementaire français se voit attribuer 9 516 euros pour engager des assistants. La moitié peut être utilisée pour rémunérer un membre de sa famille. Beaucoup de parlementaires tirent avantage de ces règles pour augmenter leur revenus familiaux“.
Dans un cas comme dans un autre, des crispations se font ressentir et le népotisme génère “l’apparence d’un conflit“, mais le journaliste interroge : “Si ces familles pouvaient officiellement et directement travailler pour leurs pairs, il y aurait probablement moins de dissensions et de rancoeur : circonscriptions et ministères seraient dirigés comme des entreprises familiales“.

Alain Mabanckou, un écrivain "tricontinental" à New York

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Rien n’est banal dans le parcours d’Alain Mabanckou, qui ne m’en voudra pas, je l’espère, de pointer d’abord son physique, tout à fait digne de celui d’un pivot de NBA.
Je me souviens précisément de notre première rencontre à Bamako, au Mali : notre athlète travaillait encore dans l’industrie et venait de publier son premier roman aux Editions du Seuil, Verre cassé (2005). La truculence de son style avait frappé chacun, et sa personne même, bienveillante, ironique m’avait saisi d’emblée.
Alain Mabanckou est né à Pointe-Noire au Congo-Brazzaville, pays de forte tradition littéraire. Elevé par une mère attentive qui l’envoie étudier en France, il obtient les diplômes qui lui permettent une carrière prometteuse en entreprise. En même temps, il écrit des poèmes, donne ses premiers essais romanesques à de modestes maisons, et atteint d’un coup au succès et à la renommée avec ce Verre cassé, lauréat de plusieurs prix. Alain Mabanckou entre alors de plain-pied dans la carrière, et se consacre uniquement à l’écriture et à l’enseignement : succès ininterrompu.
Cet écrivain français, puisque c’est en cette langue qu’il s’exprime, connaît une évolution qui s’apparente à un destin. Lauréat du Prix Renaudot pour Mémoires de porc-épic en 2006, professeur aux Etats-Unis, à Ann Harbor puis à UCLA où il traite des littératures francophones, il est nommé en 2016 au Collège de France, l’une des plus prestigieuses institutions du pays.
Sa mémorable “leçon inaugurale”, empreinte de sa révérence envers les poètes de la “négritude” Césaire et Senghor, résonne en profondeur. C’est que cet homme porte en lui une sensibilité tricontinentale : l’Afrique des origines, l’Europe de l’expression, l’Amérique de la transmission. Nul doute qu’il passionnera son public, les jeunes en particulier.
Olivier Barrot

Yann LeCun, le Français qui invente le Facebook du futur

Quand on fait la connaissance de Yann LeCun, on est surpris par le visage presque enfantin du chercheur, au CV plus long que la page Facebook de Kim Kardashian. Peut être parce que, quand on travaille dans l’Intelligence artificielle, on doit pouvoir rester jeune et continuer à rêver.
A 56 ans, après une carrière dans les meilleures universités en France et aux Etats-Unis, Yann LeCun est depuis trois ans à la tête de FAIR, le programme d’intelligence artificielle de Facebook, qui travaille à l’amélioration des services mais aussi à l’innovation. “Avant l’offre de Facebook j’avais été contacté par Google, mais je n’aurais pas eu la même liberté car il y avait déjà une R&D en place. Zuckerberg m’a permis d’avoir carte blanche pour créer FAIR de toute pièce de la manière qui me semblait la plus efficace“.
Lui et ses équipes travaillent actuellement sur le Facebook du futur: un profil comme celui que l’on connaît, au détail près qu’il sera équipé d’un assistant personnel intelligent, qui lira, traduira, réservera des billets d’avion. Bref, un super assistant virtuel. “Dans dix ans promet Yann LeCun, on aura aussi amélioré le traitement des photos, de la vidéo et des traductions de post dans n’importe quelle langue“.
Aujourd’hui déjà, l’intelligence artificielle est largement utilisée par Facebook, sans que les utilisateurs le sachent. “Sans l’algorithme de tri du fil d’actualité par exemple, 2 à 3 000 informations arriveraient chaque jour sur une timeline: des nouvelles des amis ou des actualités… C‘est beaucoup trop, explique le chercheur. Le système automatique de Facebook basé sur l’apprentissage va donc analyser les contenus et faire des choix en fonction de nos goûts et des choses qui sont susceptibles de nous intéresser“.  Exit les photos de chats du vieil ami de fac dont on n’ouvre jamais les publications, et “welcome” l’article partagé par un ami proche.
La technologie va aussi classer vos photos, sous-titrer des vidéos pour ne pas déranger les voisins de métro. Pour les non-voyants, Facebook a également développé un système de description des photos. “Le système vocal va décrire l’image: il y a trois personnes, un voilier, il fait beau, les enfants sourient, ce qui permet vraiment de se faire une idée“, explique Yann LeCun avec enthousiasme. Aux Etats-Unis et dans de nombreux pays, l’IA identifie aussi les visages sur une photo et peut “taguer” les personnes. Un service qui n’est pas présent en Europe où “ni la législation ni le public ne sont prêts“.
Si Facebook est en pointe en matière d’intelligence artificielle, c’est en partie grâce au chercheur français, passé par l’université Pierre et Marie Curie. Dans les années 80, Yann LeCun est l’un des rares à croire en l’avenir du “deep learning”, l’apprentissage profond pour les machines: “On parle de deep learning depuis cinq ans mais ça fait trente ans que ça existe, explique le chercheur. L’architecture de ces machines est inspirée du cortex humain. Ce sont des neurones artificiels qui sont stimulés et il peut y en avoir des milliards“.
Grâce au “deep learning”, la machine peut apprendre et corriger ses erreurs, ce qui intéresse au plus haut point Facebook, Google, Amazon mais aussi le secteur industriel. Cela permet à la machine de battre l’homme aux échecs ou de conduire seul une voiture. Le chercheur travaille d’ailleurs sur les voitures sans chauffeur dans son autre vie: chercheur au sein de l’Université de New York (NYU).

Une machine moins défaillante, toujours plus intelligente et parfois plus que l’homme ? On pense à Terminator et à Skynet, le super ordinateur qui finit par anéantir l’humanité. Un scénario pris très au sérieux par une partie de la communauté scientifique, y compris parmi des éminences comme le physicien Stephen Hawking ou encore Bill Gates.
Pour Yann LeCun, ça reste de la pure science-fiction: “Personnellement, je ne suis pas inquiet. Tout simplement parce qu’on est très loin d’avoir la technologie qui permettrait d’avoir un super robot intelligent. Il existe des machines très intelligentes mais sur une seule tâche comme conduire une voiture ou prévoir la météo“. A en croire l’expert donc, Alexa, l’assistant personnel développé par Amazon, ne risque pas de se rebeller de sitôt. “On a tendance à trop projeter des sentiments humains sur la machine, explique Yann LeCun. Un robot n’a pas d’instinct de survie ou de désir de pouvoir“.

Quatre-vingt personnes travaillent pour FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research), réparties sur trois sites: Menlo Park en Californie, New York et Paris où un laboratoire a été ouvert en 2015. “Il existe de très nombreux talents en Europe et notamment en France dans les domaines des mathématiques appliquées par exemple. Il y a des Européens qui travaillent pour Facebook aux Etats-Unis mais certains ne sont pas intéressés par l’aventure américaine, explique le directeur du programme. En s’implantant à Paris, on se rapproche de ces chercheurs, de ces ingénieurs et on évite ainsi qu’ils soient captés par la concurrence“.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les ténors du secteur comme Google, Facebook, Amazon et IBM pratiquent la recherche ouverte. Chaque société publie donc ses travaux et les autres s’en nourrissent. “Chez Facebook, on a influencé les autres dans ce sens car on a très vite compris que pour avancer, la recherche doit être collaborative, explique le Français. Il est très difficile d’attirer les meilleurs chercheurs si on ne leur permet pas de publier leurs résultats car c’est ce qui fait la réputation d’un chercheur, rappelle Yann LeCun. De plus, quand des résultats sont publiés, ils sont souvent plus fiables, de meilleure qualité“.
À Facebook, Yann LeCun travaille avec des moyens importants. L’universitaire a été convaincu par Mark Zuckerberg. “Je suis arrivé en 2013 et Facebook venait de fêter ses 10 ans. Zuckerberg se demandait comment évoluer et il a identifié l’intelligence artificielle comme développement naturel. Sa vision pour le rôle futur de l’IA était très claire et ambitieuse. Il a compris l’impact qu’elle aurait sur notre société“.

Westlight, pour prendre un verre (et de la hauteur) à Williamsburg

Si vous aimez les rooftops (et boire de bons cocktails), vous avez déjà entendu parler du William Vale.
Cet hôtel, qui a ouvert ses portes dans un bâtiment futuriste dressé dans le nord de Williamsburg, abrite un secret de moins en moins bien gardé: son rooftop, Westlight, au 22ème étage. On pourrait s’attendre au pire: un bar très “busy” et bruyant, comme il y en a beaucoup à New York. Mais nous avons été agréablement surpris: lors de notre visite, un dimanche en fin d’après-midi, l’endroit était relativement calme et on pouvait s’entendre parler.
Westlight se compose d’un bar avec quelques tables hautes et d’un espace restaurant entouré d’une baie vitrée pour admirer la vue tout en picorant autour de tables pour deux, quatre ou plus. L’environnement, un brin retro, mêle des touches de jaune, gris et bleu. Très agréable. Tout autour, une terrasse permet de faire un tour quasiment à 360 degrés pour admirer la vue, qui n’a pas de rivale dans le nord de Brooklyn, où les rooftops restent peu nombreux et surtout peu élevés.
Les curieux peuvent utiliser des jumelles pour scruter la skyline de Manhattan ainsi que tous les ponts qui enjambent l’East River jusqu’au Bronx. Le pauvre Wythe Hotel, à côté, jusque-là le chouchou des afterworkers, paraît tout petit vu de là-haut.
Les cocktails sont dans la moyenne des prix new-yorkais: autour de 15 dollars. Les plats, en revanche, sont dans la fourchette haute. Comptez jusqu’à 22 dollars pour de petites assiettes à partager. On vous conseille le humus au butternut squash à 11 dollars, c’est encore le meilleur rapport quantité-qualité-prix sur la carte. Le burger est à 18 dollars.
Le William Vale, qui compte près de 200 chambres, une piscine et un petit parc, dispose aussi de plusieurs endroits pour se restaurer, dont le sud-italien Leuca où l’on peut trouver des pizzas et des pâtes. Il est supervisé par le légendaire chef new-yorkais Andrew Carmellini (Locanda Verde, Bar Primi…), dont le groupe hôtelier NoHo Hospitality a conçu le William Vale. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour passer une bonne soirée.

À New York, une Française transforme des mines en bijoux

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Recycler des mines du Laos pour en faire des bijoux: c’est le concept surprenant d’ARTICLE22.

A l’origine de cette initiative, une collaboration entre une New-Yorkaise de naissance, Elizabeth Suda, et une New-Yorkaise d’adoption, Camille Hautefort. Celle-ci a commencé son parcours bien loin du Laos : après des études en finance, à Paris puis Madrid, elle est arrivée à New York en 2006, où elle a commencé une carrière dans la banque d’investissement chez BNP Paribas. En 2012, c’est la rencontre avec sa collaboratrice d’aujourd’hui qui va tout changer : « La banque, ce n’était pas du tout fait pour moi », sourit-elle. C’est sans hésitation qu’elle a rejoint le projet déjà entamé par Elizabeth Suda.

Victime collatérale de la guerre du Vietnam, le Laos est le pays le plus bombardé au monde. Des 250 millions de bombes larguées par les Etats-Unis entre 1963 et 1974, 80 millions n’ont pas explosé et provoquent toujours des accidents, quarante ans après la fin du conflit. « Le Laos est un pays agricole, les paysans sont contraints de travailler dans les champs malgré les risques d’explosion, explique Camille Hautefort. Les enfants, curieux de tout, sont les premières victimes ».

Lorsque les bombardements cessent, en 1974, les Laotiens retrouvent leurs villages dévastés et couverts de débris de guerre. A Ban Naphia, un homme apprend à transformer ces vestiges de l’horreur en petites cuillères en faisant fondre l’aluminium des bombes. ARTICLE22 s’inspire de cette démarche dès 2010, en mettant les artisans du village à contribution dans la création du bracelet PeaceBOMB, sur lequel est gravée la formule “Dropped + Made in Laos”.

Ces bijoux et accessoires ne se contentent pas de sensibiliser le grand public aux conséquences catastrophiques des bombardements : « Chaque artisan gagne au moins cinq fois le salaire minimum, parfois bien plus lorsqu’il conçoit une pièce complexe ». Une partie de l’argent des ventes est par ailleurs reversée au village, permettant le développement d’infrastructures. ARTICLE22 remet également un pourcentage des ventes à l’ONG Mine Advisory Group, qui a détruit plus de quatre millions de bombes dans tout le pays. Autrement dit, chaque pièce vendue contribue au déminage du Laos. 

Si l’histoire a commencé avec un simple bracelet, ARTICLE22 propose désormais toute une gamme de pièces vendues dans 40 pays, certaines très travaillées, serties d’or et de diamants, comme des bagues de mariage. Et le projet continue à prendre de l’ampleur : « On vient d’obtenir l’autorisation du gouvernement laotien de travailler avec les vrais fragments de bombes, non transformés. C’est un marché complètement nouveau car chaque bijou va être différent. » En parallèle, une collection d’objets pour la maison est en développement en collaboration avec la créatrice allemande Beatrix Ost, déjà à l’origine de nombreux bijoux. « On veut transformer l’horreur de la guerre en quelque chose de positif, quelque chose qui procure du bonheur ».

Vanessa Richard

Au MoMA, l'art contre le décret anti-musulman de Trump

Le MoMA proteste à sa façon contre le décret anti-musulman de Donald Trump. Le jeudi 2 février, le célèbre musée d’art moderne new-yorkais a ressorti de ses collections plusieurs oeuvres d’artistes issus des sept pays à majorité musulmane concernés par l’interdiction d’entrée aux Etats-Unis.
Sept oeuvres d’artistes tels que le peintre soudanais Ibrahim el-Salahi, l’architecte d’origine irakienne Zaha Hadid et l’artiste vidéo iranienne Tala Madani ont été installées dans les galeries du cinquième étage du MoMA, en lieu et place d’oeuvres de Picasso, Matisse ou Picabia. A côté de chacune d’entre elles se trouve un texte précisant les intentions du musée: “Ce travail est réalisé par un artiste d’une nation dont les citoyens se voient refuser l’entrée aux Etats-Unis, selon un décret présidentiel publié le 27 janvier 2017. Cette oeuvre, parmi d’autres issues des collections du musée, est installée à travers les galeries du cinquième étage afin d’affirmer des idéaux d’accueil et de liberté chers au musée et aux Etats-Unis en général“.
Le MoMA ne compte pas s’arrêter là en exposant de nouvelles oeuvres dans les prochaines semaines. Le musée a également programmé ce mois-ci quatre projections de films de réalisateurs soumis à l’interdiction provisoire d’entrer aux Etats-Unis.