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Magnol va ouvrir une deuxième boulangerie à Houston

C’est une bonne nouvelle pour la communauté française de Houston. Après une première boulangerie ouverte dans le quartier de Spring Branch East en 2019, Magnol French Baking va ouvrir un deuxième établissement plus grand à Houston Heights, un quartier chic situé au Nord de la ville. « Notre premier établissement était surtout focalisé sur la vente en gros et à emporter. Là-bas, on aura plus de place pour accueillir nos clients et proposer des formules déjeuner », explique Otto Sanchez, le cofondateur de Magnol. « On a encore quelques mois de travaux. On espère ouvrir avant la fin de l’année 2024 ».

Un chef pâtissier formé chez Ducasse et Robuchon

Magnol French Baking est le projet entrepreneurial d’un globe-trotteur amoureux de la pâtisserie française. Originaire de San Salvador, Otto Sanchez a travaillé pour les plus grands chefs français aux États-Unis, d’Alain Ducasse au restaurant Mix à Las Vegas, à Joël Robuchon chez The Mansion dans la même ville. Il a également été le chef pâtissier du Bardessono Hotel à Yountville en Californie, et celui de l’hôtel le plus luxueux du monde, le Burj Al Arab, à Dubaï aux Émirats arabes unis, avant un retour aux États-Unis à Houston comme chef pâtissier du restaurant La Table. « J’ai eu beaucoup de chance avec tous ces voyages et expériences qui m’ont tant appris. Il fallait un peu de temps pour récolter assez d’argent pour lancer ma propre affaire. C’est ce que j’ai fait en 2019 avec l’aide de deux associés qui ne sont plus avec moi aujourd’hui », développe Otto Sanchez.

© Magnol French Baking

Magnol French Baking se présente comme « la seule vraie boulangerie traditionnelle française de Houston ». On y trouve des baguettes artisanales (3$), du pain de campagne en boule (8,5$), des croissants au beurre (4,25$) mais aussi des pâtisseries typiquement françaises comme la religieuse au chocolat et le Paris-Brest (7,25$ tous les deux). « Notre beurre vient de France, nos farines sont biologiques… On ne fait pas dans le bas de gamme », assure le boulanger pâtissier, qui revisite également certaines recettes comme le « briskepi », une baguette en épi fourrée au brisket et à la moutarde.

« Les opportunités sont nombreuses à Houston »

Très largement tourné vers la vente en gros auprès des professionnels, Magnol French Baking se félicite de l’ouverture de son nouvel établissement où l’objectif sera avant tout d’accueillir les habitants du quartier sur place. « Nous aurons 230 m2. Ça nous permettra à la fois de proposer le petit déjeuner, de servir de lieu de déjeuner la semaine et aussi de coffee-shop », commente Otto Sanchez, qui a récupéré les locaux d’un ancien restaurant de style Tex-Mex, Andy’s Home Cafe.

L’entrepreneur salvadorien s’est récemment associé à un chef pâtissier français pour ce nouveau projet, Nicolas Berrais, un ami de longue date et ancien collègue chez Ducasse et Robuchon. Le choix de Houston Heights s’est fait naturellement puisque le quartier est à la fois chic, tendance et très orienté vers la restauration. « Globalement, de plus en plus de gens emménagent à Houston en provenance des côtes Est et Ouest des États-Unis, poursuit le chef. Les opportunités y sont nombreuses car la cuisine et la boulangerie françaises sont encore peu développées ».

© Magnol French Baking

À terme, Otto Sanchez rêve d’ouvrir une troisième adresse dans les Woodlands, une ville nouvelle et luxueuse située à une cinquantaine de kilomètres au Nord de Houston, qui accueille des entreprises à la pointe de la technologie et des énergies. « On espère que ça puisse se faire en 2025, et pourquoi pas en profiter pour y habiter également », achève Otto Sanchez dans un sourire, déterminé à s’enraciner au Texas après des années de voyage.

Everyone.AI ou comment protéger les enfants face à la montée de l’Intelligence Artificielle

« Aujourd’hui, le développement des applications de l’IA va très vite et il n’existe pas de barrières de sécurité, de guide d’utilisation, ni de moyens de contrôle dans l’usage qu’en font les enfants ». Voilà le constat qui, en janvier 2024, pousse Anne-Sophie Seret, multi-entrepreneure dans le domaine éducatif, à co-fonder everyone.AI. À ses côtés, Grégory Renard, expert en Intelligence Artificielle, Céline Malvoisin, orthophoniste, et Mathilde Cerioli, expert en neurodéveloppement (cf. photo de Une), tous de la baie de San Francisco.

Partageant les mêmes valeurs et les mêmes inquiétudes, les quatre co-fondateurs français de cette organisation à but non lucratif ont associé leurs expertises afin d’anticiper et d’éduquer sur les risques et les opportunités de l’IA pour les enfants. Leur idée ? Défendre une intelligence artificielle responsable et éthique. La cheffe de projet de préciser que l’IA désigne la generative AI, c’est-à-dire la création de contenu à partir de données existantes (textes, images, sons….), et le machine learning qui permet aux machines de s’améliorer grâce aux données récoltées (algorithmes, etc.).

Cerveau en développement

 « Nous sommes convaincus que l’IA va s’accompagner de progrès si elle est utilisée à bon escient, explique Anne-Sophie Seret. C’est un peu comme l’arrivée des calculatrices à l’époque, elles ont augmenté les possibilités, mais il a fallu encadrer leur utilisation… ». Parmi les avancées potentielles, elle évoque le fait de pouvoir aller plus loin dans la réflexion, la diminution de certaines inégalités éducatives (« à condition de ne pas faire le travail à la place des enfants »), la possibilité de tester vraiment les connaissances en remplaçant les questionnaires à choix multiples par des conversations approfondies ou encore celle de repérer un enfant qui va mal.

Ces évolutions s’accompagnent également de risques. Le problème soulevé par everyone.AI étant que « les applications ne sont pas conçues par des spécialistes de l’éducation ni par des experts du développement. » Or, comme le souligne l’experte, le cerveau d’un enfant comprend des phases critiques de développement sur les plans cognitif, affectif et émotionnel.

« Vers 5-6 ans, un enfant acquiert par exemple la distinction entre la réalité et l’imagination grâce aux répétitions de son quotidien. S’il passe du temps sur des jeux de réalité virtuelle, il peut confondre et penser que le dragon qu’il voit dans son jeu appartient à sa réalité… Il y a un véritable impact de l’imaginaire importé dans le réel ». Et c’est précisément pour protéger ces phases majeures du développement cérébral qu’everyone.AI souhaite intervenir.

Photo réalisée avec l’outil d’IA Midjourney

La ceinture de sécurité de l’IA

Ce que prône l’équipe ? Une approche multi-disciplinaire et multi-expertise. Cela permettrait aux développeurs ainsi qu’aux ingénieurs d’intégrer les notions essentielles du développement neurologique des enfants dans leurs idées. Everyone.AI comme trait d’union entre les différents mondes. « La protection des enfants fait l’unanimité, mais il faut dialoguer et collaborer ensemble pour avancer », assure Anne-Sophie Seret. Afin de soutenir leur démarche, l’équipe a d’ailleurs recensé 400 études cliniques et rassemblé une vingtaine d’interviews d’experts à la pointe de ces questions dans un rapport de recherche disponible ici.

Du côté régulatoire, l’équipe travaille à instaurer des barrières légales, comme des degrés de dangerosité ou des âges limites pour encadrer l’usage de certains outils. « Les films s’accompagnent bien de mentions indiquant qu’ils ne sont pas recommandés pour telle ou telle tranche d’âge. On voudrait appliquer ce genre de précaution à l’IA. On voudrait apporter la ceinture de sécurité inexistante à l’heure actuelle… » affirme la Française. 

Autre grand volet d’actions : l’éducation auprès des parents, des entreprises et des structures éducatives pour lesquelles everyone.AI fournit des points de repères et des consignes. L’organisation vend ainsi des conférences et des webinaires, de la NASA à l’Université de Californie à Berkeley en passant par les écoles. Soutenue par le consulat général de France à San Francisco, la non-profit déploie aujourd’hui ses actions à l’international et a déjà engagé des discussions avec l’UNICEF comme avec la Commission Européenne. En parallèle de ce travail de terrain, elle cherche à lever des fonds pour renforcer son impact et consolider la suite. Objectif : poursuivre ses missions de sensibilisation, d’éducation et de prévention.

Brooklyn International Film Festival: « Dans la peau » de Pascal Tessaud en compétition

C’est le seul long-métrage français sur les 159 films en compétition au Brooklyn international film festival qui se tient en ce moment, en présentiel et en ligne, et sa présentation constituera une première mondiale. « Dans la peau » ( « Under my Skin ») de Pascal Tessaud, sera projeté ce samedi 8 juin à 7pm au Windmill Studios (300 Kingsland Ave.) à Greenpoint, en présence du réalisateur.

Entièrement tourné à Marseille, le film raconte la relation amoureuse de Kaleem, un passionné de danse Krump des quartiers Nord, et Marie, une mystérieuse architecte d’origine grecque. À travers les fluctuations de leur rencontre inattendue se dessine un portrait choral de la ville multiculturelle, socialement divisée. Les jeunes comédiens et les danseurs qui complètent le casting ont été formés par le réalisateur dans un atelier « Quartiers d’été » de direction d’acteur à l’Académie Moovida de Marseille qui enseigne la technique d’acteur de cinéma et de théâtre toute l’année.

Le réalisateur Pascal Tessaud assistera à la projection de son film « Dans la peau » au Brooklyn International Film Festival. © Pascal Tessaud

Il s’agit du deuxième long-métrage pour Pascal Tessaud après « Brooklyn », en 2014, sélectionné au Festival de Cannes à l’Acid et récompensé du prix du meilleur film étranger et celui de la meilleure comédienne pour Kt Gorique au Hip Hop Film Festival de New York. Il avait également reçu le prix du meilleur film étranger à l’Urban film festival de Miami. Pascal Tessaud a tourné des documentaires tels que « Slam, ce qui nous brûle » sur le mouvement slam en France ou encore « Beatbox, Boombap autour du monde », en partie tourné à New York, avec la légende Rahzel dans le Bronx et programmé au Urban World HBO film festival de NYC.

Pour sa 27e édition, le Brooklyn international film festival a sélectionné 159 film, des longs et courts métrage de fiction, des documentaires, des films expérimentaux et d’animation. Ils sont projetés en ligne et en salle à Brooklyn.

WeWard remporte la 15e édition du French American Entrepreneurship Award

Pour sa 15e édition au consulat général de France à New York mardi soir, le French American Entrepreneurship Award (FAEA), organisé par le Club600, a insisté sur la victoire des trois start-up sélectionnées qui venaient de présenter leur projet respectif. Tour à tour, elles ont pitché devant un jury composé de Caroline Faucher-Winter, co-Présidente de la French Tech New York, Thany Brunner-Vinh, responsable du réseau French Founders à New York, Frédéric Rossi, Directeur Amérique du Nord de Business France et Polina Bogdanovitch, Managing Director de la Chambre de commerce franco-américaine de New York.

Yves Benchimol, fondateur de WeWard, entouré de l’ancien lauréat Guillaume Bouvard, co-fondateur d’Extend et membre du comité FAEA, et de Thany Brunner-Vinh, responsable du réseau French Founders à NY. © FAEA/Elisa Astorg

WeWard, des challenges, jeux et récompenses pour marcher davantage

Il a tout de même fallu décerner un premier prix et celui-ci a été attribué à WeWard, une application qui incite à marcher davantage au quotidien. Partant du constat que 81 % des adolescents n’ont pas le niveau d’activité physique recommandé par l’OMS, son fondateur Yves Benchimol a conçu une application pour inciter ses utilisateurs à compter leurs pas, jouer avec leurs pairs et relever des challenges, et leur permet de remporter des cartes cadeaux et même de l’argent grâce à des partenariats. WeWard compte déjà 2,6 millions d’utilisateurs actifs, qui ont augmenté leurs pas de 24% et génère 20 millions de dollars de revenus annuels. « C’est une superbe récompense pour nous. Je suis arrivé à New York il y a un an et avais candidaté sans succès, ce prix montre qu’on a bien avancé », raconte Yves Benchimol, qui se réjouit aussi de tous les contacts que ce concours en plusieurs étapes lui a apportés.  

Ikram Guerd, Managing Director d’Aspivix. © FAEA/Elisa Astorg

Aspivix, rendre moins barbare la pose du stérilet

La startup qui a remporté la deuxième place est aussi celle qui a gagné le Prix du Public présent mardi soir : Aspivix, un appareil qui est amené à remplacer le tenaculum utilisé pour poser le stérilet en cuir contraceptif chez les femmes. « Un outil antique et barbare, qui était déjà utilisé pour sortir les balles des soldats pendant la Guerre Civile. 120 millions de femmes souffrent de cette procédure traumatique dans le monde », explique Ikram Guerd, Managing Director US d’Aspivix, basée à Los Angeles. L’appareil développé par Aspivix permet, en un seul bouton déclenchant une légère succion sur le col de l’utérus, une pose beaucoup moins douloureuse du stérilet. Approuvé par la FDA aux États-Unis, il est commercialisé en Suisse (siège de la société) depuis quelques mois et sera bientôt en phase de test dans des cliniques pour femmes et centres de contraception américains. « C’est une fierté en tant que Française de recevoir ce prix, une reconnaissance. Notre objectif est d’éduquer et de gagner en visibilité aux États-Unis, où les droits reproductifs des femmes sont remis en cause », explique Ikram Guerd.

Julie Chapon, cofondatrice de Yuka. © FAEA/Elisa Astorg

Yuka, l’application pour consommer mieux

Enfin, la troisième place du prix du Jury a été décernée à Yuka et sa cofondatrice Julie Chapon. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore l’application en forme de carotte, elle permet de scanner des produits alimentaires et cosmétiques et d’avoir une note sur 100, de façon à ce que les consommateurs fassent des choix plus éclairés, mais aussi pour inciter les fabricants à améliorer la composition de leurs produits. Entreprise à mission et totalement indépendante, Yuka recommande aussi des produits mieux notés par sa plateforme à ses utilisateurs. Après un grand succès en France et en Europe, les trois fondateurs se sont installés à New York pendant un an pour développer le marché américain. Yuka affiche aujourd’hui 13 millions d’utilisateurs américains et 20.000 nouveaux utilisateurs par jour. « 21 % de nos utilisateurs ont perdu du poids, dans un pays où un tiers de la population adulte est obèse », s’enthousiasme Julie Chapon. « Nous sommes ravis d’être là, tout prix qui renforce notre visibilité ici est bon à prendre », ajoute-t-elle. Elle compte encore sur la force du bouche-à-oreille et des réseaux sociaux, mais aussi une couverture médiatique américaine pour accélérer dans le pays, tout en restant 100% autonome.

Codi, la start-up de location de bureaux privés, s’agrandit à Los Angeles

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Après San Francisco et New York, Codi, qui révolutionne l’immobilier commercial avec son concept de location d’espaces de bureaux privés, vient d’annoncer le déploiement de son réseau à Los Angeles. La start-up californienne ouvre 45 nouveaux espaces dans les quartiers de Culver City, Santa Monica, Westwood et West Hollywood.

Co-fondée par la Française Christelle Rohaut, diplômée de l’Université de Berkeley, et Dave Shuman, spécialiste des technologies, la plateforme Codi, d’abord lancée sur la location d’espaces sous-utilisés de particuliers, avait choisi, avec la crise sanitaire de 2020, d’axer son développement sur la location d’espaces de bureaux privés. « Dans beaucoup de villes, des immeubles et lieux de bureaux se sont littéralement vidés de leurs employés, explique Christelle Rohaut. Les gens se sont mis à travailler depuis leur domicile (ndlr, aujourd’hui, 20% du parc immobilier américain est disponible). Un constat qui nous a convaincu de collaborer avec propriétaires et agents immobiliers pour optimiser leurs espaces sous utilisés. »

Deuxième marché après New York

Dédiée aux espaces professionnels privés et non au co-working – « un dernier système qui, pour les entreprises, montre ses limites et ses risques à l’image des difficultés rencontrées par WeWork » explique-t-elle -, Codi souhaite s’imposer aujourd’hui comme un service simple et flexible. « Nous sommes une marketplace. Comme Airbnb, nous partons à la recherche d’espaces à offrir à nos entreprises clientes que nous aménageons en lieux de bureaux. Nous lançons ensuite des campagnes marketing pour satisfaire la demande. Chaque client remplit un formulaire détaillant ses besoins – de la taille au budget jusqu’aux marques de snacks proposées -, et notre plateforme fait le match ! Nos contrats de bail sont généralement d’une année. Notre objectif est de minimiser les risques pour les sociétés. »

Exemple de bureaux proposés par Codi à Santa Monica. © Codi

En s’invitant il y a quelques jours sur le marché de Los Angeles, Codi s’ouvre aujourd’hui au deuxième marché des États-Unis. « Cette expansion fait suite à la croissance de la société à San Francisco et à New York avec plus de 96 espaces – environ 15.000 m2 et plus de 100.000 m2 en cours de négociation – gérés par la plateforme Codi, poursuit l’entrepreneure. À New York, Codi a même enregistré, en une année, une augmentation de 87% du nombre d’immeubles occupés par ses clients et triplé son chiffre d’affaires. » S’il reste de moitié inférieur à New York, le marché de la location d’espaces privés dans le « Greater Los Angeles » est estimé selon elle, à 1 milliard de dollars. Une incursion à Los Angeles qui devrait permettre à la start-up de prendre 5 à 10% de parts de marché dans les deux prochaines années.

Du sur-mesure, du bureau au frigo

Si les sociétés à la recherche d’espaces de bureaux sont majoritairement issues du monde de la tech à San Francisco, de la finance et des médias à New York, Codi capitalise sur des profils différents en Californie. « Chaque marché a son vivier de professionnels et de spécialités, continue Christelle Rohaut. Los Angeles est un véritable hub où se rencontrent les entreprises issues des médias, de l’entertainment, de la publicité ou de la tech. Nous leur offrons aujourd’hui la flexibilité qu’elles attendent, personnalisons les aménagements, jusqu’à l’offre des réfrigérateurs. L’achat local est important dans l’esprit des Angelenos, et nous nous adaptons, jusqu’au choix des boissons. »

Codi réunit aujourd’hui 32 employés au sein de sa structure basée à San Francisco, dont plusieurs commerciaux détachés à New York et Los Angeles. L’entreprise souhaite rapidement se déployer aux États-Unis et vise une présence dans les dix plus grandes villes américaines, ainsi qu’au Canada, dans les deux à trois années à venir.

Sabrina Patot (Montréal) : Partir faire un bébé seule

« La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie. » a dit Sénèque. La French Expat de la semaine, Sabrina Patot, expatriée française et mère célibataire à Montréal, incarne parfaitement cette maxime. En France, Sabrina jonglait entre son travail et sa passion pour le basket, tout en profitant des dimanches en famille. Pourtant, une intuition que sa vie est ailleurs la pousse à tenter sa chance au Québec, et son déménagement au Canada a bouleversé cette routine.

Cette nouvelle vie, si elle n’est pas sans défi, apporte beaucoup de sérénité à Sabrina. Déterminée à devenir mère malgré son célibat, la jeune femme choisi l’insémination artificielle pour avoir un enfant. Un petit garçon qui arrivera prématurément, et qui plongera Sabrina dans cette nouvelle vie solitaire de manière brutale.

L’immigration a offert à Sabrina une liberté nouvelle. Loin des jugements sociaux, elle a pu se redéfinir et s’intégrer dans une nouvelle culture. La parentalité solo a exigé d’elle une résilience exceptionnelle. Choisir minutieusement le donneur de son fils, gérer sa naissance prématurée, chercher un soutien adéquat et créer son « village » ont été des étapes fondamentales de son parcours. Si aujourd’hui elle est heureuse et entourée, Sabrina s’interroge tout de même sur son futur au Canada.

Son histoire est un témoignage poignant de la force d’une mère célibataire expatriée, et de sa capacité à trouver du réconfort et de la joie dans les moments les plus difficiles. Son parcours est une invitation à embrasser chaque défi avec une résilience inébranlable.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Européennes 2024 : Scrutin samedi aux États-Unis, 38 listes

L’élection des représentants français au Parlement européen aura lieu le samedi 8 ou le dimanche 9 juin, selon le lieu d’où vous voter. 81 parlementaires français sur les 720 eurodéputés (contre 705 actuellement) seront élus pour un mandat de cinq ans. Les Français installés aux États-Unis peuvent, eux aussi, participer au scrutin. Ils devront départager cette année… 38 listes, un record !

Quand voter ?

Dans la circonscription d’Amérique du Nord, les élections européennes se dérouleront le samedi 8 juin, soit un jour plus tôt qu’en France (dimanche 9 juin). 

Comment voter ?

Pour voter, vous devez être inscrit sur la liste électorale consulaire. Pour vérifier votre inscription sur la liste, consulter le site Service-Public.fr. La date limite d’inscription sur les listes électorales pour ces élections européennes était fixée au vendredi 3 mai.

Deux modalités de vote sont proposées aux électeurs français : le vote à l’urne ou le vote par procuration si vous ne pouvez pas vous rendre en personne au bureau de vote. Il n’est pas possible de voter par internet ou par correspondance pour cette élection.

À l’urne

Si vous êtes inscrit sur la liste électorale consulaire, vous recevrez par e-mail et ou par courrier des informations sur votre bureau de vote, quelques semaines avant le samedi 8 juin. Il suffira de vous y présenter avec un document d’identité (carte d’identité française, passeport français… liste complète ici). Les horaires d’ouverture des bureaux de vote sont normalement indiqués sur le site du consulat français de votre circonscription.

Par procuration

Pour effectuer une demande de procuration, vous devez avoir votre numéro national d’électeur (NNE) et celui de l’électeur chargé de voter à votre place ainsi que sa date de naissance. Vous pouvez retrouver les NNE ici. Cette personne, le ou la mandataire, peut être inscrite sur une autre liste électorale que la vôtre mais devra voter pour vous dans le bureau de vote qui vous est assigné.

Une fois ces informations obtenues, il suffit de remplir en ligne le formulaire CERFA puis de l’imprimer en deux feuillets (pas de recto-verso). Ou bien vous pouvez imprimer le formulaire vierge et le remplir à la main. Dans les deux cas, il faut l’apporter pour le signer en personne, au consulat, dans une ambassade pourvue d’une circonscription consulaire, ou auprès d’un consul honoraire de nationalité française, afin de le faire valider.

Situation des Franco-européens

C’est une question que l’on peut se poser quand on possède la double nationalité (franco-belge, franco-espagnole…) : en tant que Franco-européen, peut-on voter pour les représentants des deux pays ? Non, on ne peut voter qu’une seule fois au scrutin européen. Le double vote est interdit et est même passible de peines de prison de 6 mois à 2 ans et de 15 000 euros d’amende.

Voici les 38 têtes de liste, par ordre alphabétique :

  • Camille Adoue, Parti des Travailleurs
  • Audric Alexandre, Parti des citoyens européens
  • Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière
  • François Asselineau, Union populaire républicaine
  • Manon Aubry, La France insoumise
  • Nagib Azergui, Union des démocrates musulmans français
  • Jordan Bardella, Rassemblement national
  • François-Xavier Bellamy, Les Républicains
  • Pierre-Marie Bonneau, Les Nationalistes
  • Marine Cholley, Equinoxe
  • Gaël Coste-Meunier, Défendre les enfants
  • Léon Deffontaines, Parti communiste français
  • Léopold-Edouard Deher-Lesaint, Changement Citoyen
  • Lors Elmayan, La ruche citoyenne
  • Jean-Marc Fortané, Pour une autre Europe
  • Raphaël Glucksmann, Parti socialiste – Place publique
  • Jean-Marc Governatori, Ecologie au centre
  • Patrice Grudé, Liberté démocratique française
  • Valérie Hayer, Renaissance – MoDem – Horizons
  • Charles Hoareau, Association nationale des communistes
  • Edouard Husson, Rester Libre
  • Selma Labib, NPA – Révolutionnaires
  • Guillaume Lacroix, Parti radical de gauche
  • Francis Lalanne, France Libre
  • Pierre Larrouturou, Nouvelle Donne
  • Jean Lassalle, L’Alliance rurale
  • Marion Maréchal, Reconquête
  • Laure Patas d’Illiers, Europe Démocratie Esperanto
  • Florian Philippot, Les Patriotes
  • Philippe Ponge, Décidons nous-mêmes
  • Georges Renard-Kuzmanovic, République souveraine
  • Michel Simonin, Paix et Décroissance
  • Olivier Terrien, Parti révolutionnaire Communistes
  • Hélène Thouy, Parti animaliste
  • Hadama Traoré, Démocratie représentative
  • Marie Toussaint, Europe Ecologie – Les Verts
  • Yann Wehrling, Ecologie positive & Territoires
  • Caroline Zorn, Parti pirate

[Vidéo] Où investir en France dans l’immobilier locatif en 2024 : focus sur 3 régions

Manuel Ravier, entrepreneur français et co-fondateur de la société Investissement-Locatif.com, était avec nous mardi 4 juin 2024 pour un webinaire lors duquel il nous a présenté les meilleures opportunités d’investissement en France en 2024.

Parmi les sujets abordés:
– Quels sont les avantages de l’immobilier face aux autres investissements en 2024 ?

– Je suis expatrié(e), comment investir à distance ?

– Où investir en France et quels objectifs atteindre ? Quelles sont les villes qui correspondent le mieux à votre objectif ?

– Quels sont les rendements atteignables, quelle somme investir ?

– Quelles sont les techniques à connaître pour investir ?

Visionnez le replay ci-dessous ou directement sur YouTube

Contactez l’équipe de Manuel:
? Prenez rendez-vous en ligne gratuitement: https://www.investissement-locatif.com/rdv-investissement-immobilier.html
? Téléphone: 0184176760

D-Day : Les souvenirs intacts de Marthe Cohn, 104 ans, héroïne de la Seconde Guerre Mondiale

Les bougainvilliers géants et les silhouettes minces des palmiers surplombent l’océan Pacifique, sur la péninsule de Palos Verdes, au Sud de Los Angeles. C’est dans ce havre de paix que Marthe Cohn, née Marthe Hoffnung en 1920 dans une famille juive de Metz, coule des jours paisibles, aux côtés de son mari américain, à des milliers de kilomètres de sa France natale. À 104 ans, elle est l’une des dernières héroïnes françaises de la Seconde Guerre Mondiale encore en vie. Un petit bout de femme au destin incroyable, raconté dans un livre bouleversant, « Derrière les lignes ennemies, une espionne juive dans l’Allemagne nazie », écrit avec la journaliste britannique Wendy Holden (Éditions Tallandier, 2009).

La fuite de sa famille de Metz à Poitiers; les persécutions infligées aux juifs par les nazis durant l’Occupation; l’emprisonnement de sa sœur Stéphanie en 1942 puis sa déportation; la fuite de sa famille vers la Zone Libre; la mort terrible de son fiancé, le résistant Jacques Delaunay, fusillé en 1943 au Mont-Valérien… Percutée par l’horreur de la guerre en pleine jeunesse, la petite blonde fait preuve d’une force de caractère singulière. Si la Résistance lui claque la porte au nez, la jeune infirmière intègre l’armée française en 1945, après la Libération de Paris.

Elle est alors assignée aux Commandos d’Afrique, basés dans les Vosges, sous le commandement du colonel Pierre Fabien. Quand celui-ci découvre que sa nouvelle recrue maîtrise l’allemand -qu’elle parlait avec ses parents durant son enfance- elle accepte d’infiltrer les lignes allemandes comme agent de renseignements. Après 13 tentatives infructueuses, elle parvient à franchir la ligne de front, sous la fausse identité de « Martha Ulrich ». Les informations qu’elle obtint auprès des Allemands au péril de sa vie furent déterminantes pour l’avancée des Alliés.

« Je ne voulais pas mourir »

Ces exploits lui ont valu la Croix de guerre en 1945, et bien plus tard, la Médaille militaire, le grade de Chevalier de la Légion d’honneur, puis la Médaille de la reconnaissance de la Nation. Partie vivre aux États-Unis après son mariage avec le scientifique américain Major L. Cohn, qu’elle épouse en 1958, Marthe a pourtant tu ses années de guerre jusqu’en 1996. C’est en réponse à un appel à témoins lancé par la Fondation USC Shoah, puis par le musée de l’Holocauste de Washington, qu’elle décide de témoigner à son tour.

Alors, 80 ans plus tard, comment ne pas être ému à la vue de sa silhouette minuscule, enveloppée d’un châle multicolore, qui émerge d’un fauteuil roulant ? En ce début d’après-midi, à quelques jours des commémorations des 80 ans du Débarquement, le 6 juin, en Normandie, Marthe Cohn profite d’un rayon de soleil, sur le perron de sa grande maison de Palos Verdes. Son ouïe lui fait défaut, mais son regard pétille et son esprit n’a rien perdu de sa pugnacité. « J’ai eu du courage toute ma vie, assure la charmante vieille dame. J’étais une fille extrêmement active, très jeune. Et à cette époque, il fallait combattre, si on ne combattait pas, on mourrait. Et je ne voulais pas mourir. » 

À 104 ans, Marthe Cohn ne voyage plus mais elle aime recevoir des visites chez elle, à Palos Verdes, au Sud de Los Angeles. © Agnès Chareton

Le Débarquement fait partie des dates « impossibles à oublier. » Le 6 juin 1944, elle vit à Paris avec sa sœur Cécile, grâce à de faux papiers d’identité, dans la peur constante d’être dénoncée. « Je me suis dit : “Enfin !” Je savais que cela allait arriver. J’étais toujours très optimiste. C’était ma nature. Je tenais ça de ma mère, dont j’étais extrêmement proche. Mon optimisme m’a sauvée » confie-t-elle. Si elle aime évoquer ces souvenirs, la centenaire n’a pas prévu de suivre les commémorations à la télévision. « Nous avons vu quelques reportages hier soir. Mais ce n’est pas du tout la façon dont moi je me souviens. C’est américain, ils ne comprennent pas très bien ce qu’il s’est vraiment passé, glisse-t-elle. Il fallait le vivre pour le comprendre. »

« Le monde ne cessera jamais de combattre »

Après avoir témoigné sans relâche aux quatre coins du globe, accompagnée par son mari, qui a toujours été « très fier » d’elle, la santé de Marthe Cohn ne lui permet plus de voyager. La centenaire a dû décliner une invitation du maire de Metz, sa ville natale, à participer aux commémorations en novembre. À défaut de pouvoir se déplacer physiquement, elle n’en reste pas moins active intellectuellement. Le 8 juin, elle votera aux élections européennes grâce au Consulat de Los Angeles, qui l’a aidée à faire sa procuration. 

Elle qui lit tous les jours la presse dit sa tristesse devant les guerres qui font la une de l’actualité. « Le monde ne cessera jamais de combattre parce que les hommes ont la propension de combattre, estime-t-elle. J’espère que les femmes prendront le dessus et cesseront cela. Mais ce n’est pas sûr. » Les visites font son bonheur. Celles de ses deux fils, qui vivent à Chicago et à Los Angeles, et de sa petite-fille de 31 ans, qu’elle voit souvent. « Si vous connaissez des Français qui veulent me visiter, il faut me le faire savoir ! » sourit-elle. Seule condition : se présenter « après 2 heures l’après-midi. »

Marthe Cohn aime aussi recevoir du courrier. Il y a quelques jours, une lettre d’un jeune Français qui avait trouvé son adresse sur Internet l’a particulièrement touchée. Il s’agit du petit-neveu d’Odile de Morin, aujourd’hui décédée, qui a sauvé sa famille d’une rafle, la veille de leur évasion de Poitiers vers la Zone libre, en 1942. « Odile de Morin nous a sauvés », se souvient l’ancien résistante, émue. « Cette lettre, je la lis tous les jours, elle est formidable ». À 104 ans, elle profite de chaque jour d’une vie d’une densité particulière : « Je ne suis pas pressée de mourir ! » s’exclame-t-elle en nous quittant.

« Osez, osez, osez ! »: Audace et passion récompensées aux FABA 2024

Il faut oser vivre de sa passion. C’est la vision que partageaient les entrepreneurs réunis au Palace Hotel de San Francisco, jeudi 30 mai dernier, lors de la 9e édition des FABA. Organisée par la French American Chamber of Commerce de San Francisco (FACCSF), cette remise de prix récompense des entreprises et des personnes dont le parcours et le dynamisme ont été exemplaires en 2023. Devant un parterre de plus de 200 convives qui avaient pris place pour cette soirée de gala, dix FABA ont été remis à aux lauréats.

Doublé gagnant pour HelloBiome

« Il y a six mois, nous étions sur le point de jeter l’éponge », a reconnu Elsa Jungman, dont la startup HelloBiome a remporté non seulement le prix du Public mais aussi le prix du Jury de la startup de l’année. Douze startups ont présenté leurs projets le 9 mai dernier, devant un panel de professionnels et le public présent. A l’issue de leurs pitchs, les gagnants ont été sélectionnés, et leurs noms révélés pendant la remise des FABA le jeudi 30 mai. Anne-Emmanuelle de Boysson, Directrice exécutive de la FACCSF, a rappelé qu’en neuf cérémonies de FABA, ce doublé ne s’était produit que deux fois. « Être aujourd’hui ici a requis de la sueur, du sang et des larmes. En 2018, j’avais voulu participer aux FABA avec ma précédente startup, mais je n’avais pas été sélectionnée pour pitcher…, a poursuivi Elsa Jungman. Désormais, je vous donne rendez-vous dans cinq ans, quand nous aurons fait notre entrée en bourse ! »

Un FABA pour Jean-Noël Fourmeaux

Après plus de quarante ans dans la Napa Valley, Jean-Noël Fourmeaux, fondateur du domaine Château Potelle, s’est vu décerner un FABA récompensant l’ensemble de sa carrière. Invité à partager sa sagesse sur scène, il a exhorté l’audience à vivre de sa passion : « Oser, oser oser ! Pour être heureux, ne faites que ce que vous aimez… Je ne me suis jamais levé le matin en pensant que je devais aller travailler. On ne peut pas réussir dans la vie sans trouver ce qui nous rend vraiment heureux. »

Le palmarès

Récompensés sous l’égide d’Anne-Emmanuelle de Boysson, Directrice exécutive de la FACCSF et maîtresse de cérémonie de cette édition, voici la liste complète des lauréats des FABA 2024 :

Tech under $50M in revenue or funding
Outsight développe des logiciels qui permettent d’augmenter la sécurité dans les aéroports, les gares, stades, et sites industriels en suivant le déplacement de personnes et de véhicules grâce à des données 3D LiDAR (Light Detection and Ranging).

Cédric Hutchings (à gauche) reçoit le FABA Tech under 50M in revenue or funding. © Frédéric Neema (octamedia.com)

Tech over $50M in revenue or funding
Brimstone développe des solutions pour réduire les émissions de carbone liées à la production de ciment.

Hugo Leandri, co-fondateur de Brimstone. © Frédéric Neema (octamedia.com)

Healthcare
Moon Surgical a mis au point la salle d’opération du futur, grâce à des images et de la robotique de haute technologie qui permettent de guider en temps réel les chirurgiens.

Victoria Wu, Clinical engineer, reçoit le FABA des mains d’Antoine Villata, CEO de Planisware North America. © Frédéric Neema (octamedia.com)

US Companies with R&D in France
Qorvo est un fournisseur de semi-conducteurs, basé en Caroline du Nord, et spécialisé dans les solutions pour la téléphonie mobile, l’automobile, ou encore l’aérospatiale. Dans les quatre dernières années, Qorvo a vu son nombre d’employés augmenter fortement en France, avec désormais plus de 200 employés.

Luc Darmon (à droite) reçoit un FABA des mains de Stéphane Alisse, Managing Director, Technology and Services Practice for North America chez Business France. © Frédéric Neema (octamedia.com)

Winery of the year
Des cris de joie ont accueilli le FABA décerné à Chandon California. Installée dans la Napa Valley depuis 1973, la marque de vin pétillant du groupe LVMH, a totalement rénové son domaine situé à Yountville. Stéphane de Meurville, GM chez Chandon, a d’ailleurs chaudement encouragé les convives des FABA à venir visiter leurs caves.

Stéphane de Meurville, General Manager chez Chandon. © Frédéric Neema (octamedia.com)

Restaurant of the year
One65, l’expérience culinaire multi-facettes rêvée par le chef étoilé Claude Le Tohic, remporte le FABA du restaurant de l’année. Une récompense qui tombe à pic pour fêter les cinq ans de One65.

Claude le Tohic, chef étoilé et créateur de One65. © Frédéric Neema (octamedia.com)

Startup of the year – Public’s Choice Award et Jury Prize
HelloBiome est une startup spécialisée dans l’analyse de données liées au microbiome, c’est-à-dire l’ensemble des micro-organismes qui composent le corps humain.

Elsa Jungman, fondatrice de HelloBiome. © Frédéric Neema (octamedia.com)

Deal of the year award
Cristel de Rouvray a été récompensée pour sa gestion de l’entreprise familiale ESI Group. En novembre dernier, elle l’a vendue l’entreprise familiale ESI Group, fondée en 1973 par son père Alain, pour près d’un milliard de dollars, à l’entreprise californienne Keysight.

Cristel de Rouvray. © Frédéric Neema (octamedia.com)

Lifetime Achievement award
Jean-Noël Fourmeaux est une figure incontournable de la Napa Valley depuis 1980. Il est le fondateur et le propriétaire du domaine VGS Château Potelle.

Jean-Noël Fourmeaux. © Frédéric Neema (octamedia.com)

Benjamin Fabre, CEO de DataDome : « On sous-estime le choc culturel business entre Américains et Français »

Le serial entrepreneur Benjamin Fabre dirige DataDome depuis New York. Avant de créer l’entreprise de cybersécurité en 2015, il a monté une agence de marketing, puis un logiciel de veille des réseaux sociaux, TrendyBuzz, vendu à Linkfluence il y a dix ans. « Avec mes associés, nous nous sommes rendu compte que les robots que nous développions pour TrendyBuzz n’étaient jamais bloqués; or les robots sont extrêmement dangereux, et le trafic qu’ils génèrent est colossal. C’est de là que nous est venue l’idée de protéger les sites internet et les app mobiles contre les robots, qu’ils soient là pour attaquer les sites ou pour les scrapper (extraire toutes les données d’un site, ndlr) ». 

Aujourd’hui, DataDome travaille pour des sites marchands comme Etsy, Footlocker ou Tripadvisor, des places de marché, des banques et assurances, et des sites de média comme le New York Times ou le Washington Post (qui veulent protéger leur contenu et empêcher les réseaux sociaux de le reproduire gratuitement ailleurs). À l’origine Chief Technical Officer, puis Chief operating Officer, Benjamin Fabre est depuis deux ans le Chief Executive Officer de l’entreprise depuis leurs bureaux de Soho à New York. Autour d’un café sur une terrasse de Carroll Gardens, il démonte avec nous quelques idées reçues.

1/ Idée reçue #1 : Déplacer obligatoirement le siège de son entreprise aux États-Unis

« La question de “flipper” la société mère aux États-Unis s’est posée lors de la série B, raconte le dirigeant. Mais sur la dizaine d’investisseurs en lice, seulement deux l’exigeaient ». Ils ne seront pas retenus, et le siège restera à Paris. « Cela ne nous a pas empêché de bien performer aux États-Unis, malgré quelques petites complexités comme pour les stock-options ». Depuis, Datadome a levé 42 millions d’euros en série C pour développer de nouveaux produits, mais n’a pas pour autant bougé son siège.

2/ Idée reçue #2 : l’un des cofondateurs doit tout de suite venir aux États-Unis

« Nous avons réussi à bootstrapper notre développement aux États-Unis sans la présence d’un cofondateur. C’était d’autant plus facile que nous sommes un marché très ‘tech’, et que nous avions un produit solide. Nous avions sur place une petite équipe talentueuse qui connaissait bien le marché américain, et qui a réussi à convaincre des ‘early adopters’ ». DataDome a aussi bénéficié d’un marché plus prône à prendre des risques : « Les clients américains prennent des décisions plus rapides, et testent rapidement les produits pour voir s’ils sont l’affaire ».

Cela étant dit, tous les clients ne sont pas des ‘early adopters’ : les grands acteurs du retail par exemple, sont plus difficiles à convaincre si l’un des fondateurs n’est pas présent et si les équipes sur place sont trop réduites. « Certains clients ont besoin d’avoir des fournisseurs reconnus localement. Même si un produit est meilleur qu’un autre, ils préfèreront une entreprise avec une plus grosse assise sur place. Ils savent qu’ils ne se feront pas virer pour avoir choisi IBM ou Salesforce ! ».

3/ Idée reçue #3 : Français et Américains ont une culture business proche

« On se pense très proches des Américains, mais on sous-estime le choc culturel, qui est incroyable ». Cela rend la communication avec l’ensemble du personnel assez compliquée : « Il faut à la fois donner le niveau d’énergie et d’optimisme attendu par les employés américains, sans pour autant paraître trop faux auprès des employés français ». Un équilibre délicat !

L’ambition déclarée, par exemple, est très importante de ce côté de l’Atlantique : « Il faut expliciter clairement son ambition pour l’entreprise si l’on veut recruter des gens talentueux ». Dans cette économie sans filet, un employé américain prend un risque conséquent en rejoignant une startup, de surcroit méconnue et européenne : « S’ils constatent une ambition forte, un financement solide et une forte implication sur place de l’équipe de management, cela réduit beaucoup leur perception du risque ». Lors des entretiens d’embauche, certains candidats américains n’hésitent pas à demander les noms de investisseurs, le montant du cash disponible… Des questions que certains employeurs français pourraient trouver déplacées.

En France, à l’inverse, l’humilité est une valeur appréciée. Dans ce contexte, « la difficulté est de réconcilier humilité et ambition. Mais c’est possible : on peut être ambitieux sans être prétentieux ». Humilité et ambition sont d’ailleurs les valeurs d’entreprise retenues par DataDome, en plus du travail d’équipe.

4/ Idée reçue # 4 : Les autres ne fichent rien !

 « Les Américains et les Français n’ont pas du tout la même façon de travailler, précise Benjamin Fabre. Aux États-Unis, la frontière entre la vie professionnelle et la vie privée est très floue, les employés américains sont tout le temps joignables mais n’hésiteront pas à prendre quelques heures ici et là pour des tâches d’ordre privé. Les Français, à l’inverse, sont 100% concentrés sur leurs heures de travail, mais quand ils débranchent, ils débranchent pour de bon. Cela nécessite beaucoup de training interculturel pour éviter les incompréhensions ». Pour résoudre ce défi, Benjamin Fabre fait appel à des coachs interculturels : « ll est important de créer de l’empathie entre les équipes et de montrer que tout le monde travaille à 100% ».

Européennes 2024 : Un débat en ligne pour les Français expatriés

Samedi prochain 8 juin, les Français des États-Unis votent aux élections européennes afin de designer, pour 5 ans, 81 parlementaires français sur les 720 eurodéputés. Pour parler des enjeux de ce scrutin et comprendre son impact sur les expatriés, La French Radio, Le Petit Journal du Portugal et Lisboète Magazine organisent un débat d’une heure, le mercredi 5 juin à 2pm EST/1pm CST/11am PST (19h heure du Portugal) en ligne sur la plateforme Bejuicy.live (lien ici) et en direct sur la French Radio.

Lors de ce débat, les représentants de différentes listes aborderont les questions que se posent les Français de l’étranger. Participeront au débat :

  •         Christophe Clergeau, député européen sortant (Parti Socialiste)
  •         Nathalie Loiseau, députée européenne sortante (Horizons)
  •         Antony Bitch, représentant du parti Les Républicains (LR)
  •         Laurence Truchot, représentante du parti Reconquête

Les représentants des partis EELV (Europe Ecologie les Verts) et LFI (La France Insoumise) sont en cours de confirmation, selon les organisateurs du débat.

Et pour savoir comment voter samedi et connaître les 38 têtes de liste du scrutin, notre article ici.