Souvent dévalorisé en France, le titre de “conseiller d’orientation” prend tout son sens aux Etats-Unis où il est incontournable. Car au moment de choisir sa voie post-bac, de nombreux étudiants sont perdus. Et d’autant plus, quand ce sont des expatriés qui ne connaissent pas le système américain.
C’est alors qu’interviennent Cécile Gareton et Armelle Marçais. Installées aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années, elles se sont beaucoup impliquées dans les études de leurs enfants respectifs. “Je voulais leur donner une vraie culture bilingue” , explique Cécile Gareton, rejointe par Armelle Marçais, une apôtre elle aussi du biculturalisme.
Au moment où ses filles ont dû choisir leur cursus universitaire, Cécile Gareton les a accompagnées. “Elles n’avaient pas de vrai suivi dans leur lycée, j’ai donc tout débroussaillé toute seule. Elles ont été acceptées dans des écoles comme UCLA, USC ou Berkeley. Beaucoup de gens m’ont demandé des renseignements, et Armelle m’a alors suggéré de monter une activité.” Leur projet était né.
Impliquées dans le bénévolat, les deux mamans décident de retourner sur les bancs de l’école pour se professionnaliser. En mars 2016, elles obtiennent leur “Certificate in College Counseling” à UCLA. Les deux amies décident de lier leur travail en créant leur société College Counselors for International Students (CCIS) pour exercer en tant qu’indépendantes.
“Notre mission est d’aider et d’accompagner les familles expatriées à découvrir et comprendre le système universitaire américain, mais également canadien et européen” , explique Cécile Gareton. Ce processus s’effectue “idéalement” lors de la high school (lycée). “Nous pouvons prendre en charge les étudiants dès le début de la seconde, et nous les conseillons jusqu’en terminale” , ajoute-t-elle.
Un programme sur plusieurs années
Combinant près de 35 heures de rendez-vous à domicile (ou sur Skype), les conseillères vont aider l’étudiant à définir et à concrétiser son projet. “Beaucoup de familles ne réalisent pas l’étendue de ce qui les attend.” Cela débute par la présentation du système américain avec ses 4500 universités et colleges, qu’ils soient privés ou publics.
Puis, suivent les étapes de l’évaluation du profil de l’étudiant avec la rédaction d’un extra-curriculum, l’estimation du niveau scolaire de l’élève, la préparation aux tests académiques (SAT, ACT, TOEFL), la mise en place d’une liste personnalisée d’universités, l’aide pour les inscriptions et les demandes de bourse. “De nombreux parents sont perdus, occupés ou ont le barrage de la langue, nous sommes là pour les suppléer.”
Suivant déjà quelques étudiants, elles connaissent également les situations avec des prérogatives spécifiques, comme pour les athlètes ou les enfants en situation d’handicap. “Quand il y a des besoins particuliers, il faut s’y prendre à l’avance” , argue Armelle Marçais. “Ne pas attendre le dernier moment pour s’en occuper” est d’ailleurs le mot d’ordre de leur nouvelle entreprise.
Métier: conseillères d'orientation pour expat
Combien ça coûte le coiffeur à Miami ?
Envie de redonner un petit coup de neuf à votre chevelure ? Pour trouver la coiffure idéale, entretenir sa coupe ou choisir sa coloration, les salons de coiffures ne manquent pas à Miami. Encore faut-il savoir à qui s’adresser et surtout à quel prix. French Morning vous passe quelques adresses au peigne fin.
En classe business
Les coiffeurs haut de gamme vous proposent des coupes “tendance” . Certes le prix d’une coupe est parfois décoiffant, comptez plus de 200 dollars à l’Oribe Salon du Lincoln Road Mall à Miami Beach, mais le travail des coiffeurs visagistes est apprécié par les professionnels de la mode comme le magazine Vogue ou encore par les plus grandes stars comme Kate Moss, Naomi Campbell et Jennifer Lopez qui se sont succédé sur les sièges de ce salon.
Pour un changement de look, les doigts de fée des coiffeurs de Bleach Hair Addiction à Wynwood transforment votre chevelure pour un rendu sur mesure (à partir de 80 dollars la coloration). Le salon Serge Renard à Coconut Grove, spécialisé dans les soins pour cheveux colorés, saura vous faire profiter d’un savoir-faire français et vous proposera une très large palette de couleurs (à partir de 100 dollars la coloration).
Un conseil : si vous trouvez votre coupe réussie, n’hésitez pas à fixer votre prochain rendez-vous avant de quitter le salon. Essayer de le prendre à la dernière minute peut s’avérer compliqué, surtout avec un styliste de renom où il faut parfois s’arracher les cheveux avant de pouvoir se les faire couper. Au Belleza Spa de South Miami, la liste d’attente s’allonge très rapidement jusqu’à atteindre plusieurs mois avant d’obtenir un rendez-vous (à partir de 90 dollars la coupe pour femme et 45 pour homme).
En classe éco
Coupes, ondulations, mises en plis, défrisages ou colorations, l’équipe française du Red Salon situé dans l’Upper Eastside de Miami pourra choisir une coiffure qui sache mettre en valeur votre personnalité (à partir de 50 dollars la coupe pour femme et 35 pour homme). Un instant de beauté qu’il vous sera possible de prolonger de la tête aux pieds puisque le salon propose également des manucures (18 dollars), des soins du visage (entre 50 et 90 dollars) mais aussi de nombreuses épilations à des prix abordables.
Si vous n’avez pas envie de dépenser des centaines de dollars pour épointer vos cheveux, les salons de coiffure comme Hair Cuttery et Supercuts feront le bonheur des adeptes des chaînes. Comptez en moyenne une vingtaine de dollars pour une coupe sur cheveux secs.
En low cost
Certains salons de coiffure réputés comme Rik Rak à Brickell et 1821 Salon à Miami Beach organisent des journées de formation pour leurs stylistes. Ces coiffeurs en herbe ont l’occasion de pratiquer leur art sur votre tête tandis qu’en retour vous obtenez une coupe et parfois même une coloration à un prix défiant toute concurrence. Rassurez-vous, ces sessions sont toujours encadrées par un professionnel qui surveille que tout se passe sans à-coups.
Les écoles de beauté comme Beauty Schools of America à Miami et à South Beach ou Paul Mitchell The School Miami cherchent souvent des volontaires pour permettre aux apprentis coiffeurs de se faire les ciseaux. Les coupes dans ces écoles sont généralement gratuites ou se chiffrent à quelques dollars.
Pour une coupe au poil et à petit prix, les hommes peuvent se rendre dans l’un des nombreux barber shops de Miami. Comptez 12 dollars la coupe au Bean Shop de Westchester et prévoyez quelques dollars de plus pour vous faire tailler la barbe, la moustache ou autres rouflaquettes.
En mode débrouille
Le plus simple est d’attraper une bonne paire de ciseaux et de demander à un proche de vous aider. Sans garantie sur le résultat.
Sachez aussi que tous les prix s’entendent sans pourboire et qu’il faut en moyenne rajouter 15 à 20% du prix de la prestation. Il est également conseillé de laisser un ou deux dollars à la personne qui fait le shampooing.
Combien ça coûte les cours de salsa à New York ?
Vous n’avez qu’un rêve: devenir un pro de salsa pour impressionner vos amis ? Voici combien il vous en coûtera pour réveiller votre âme de salsero.
First class
À New York, les cours de salsa ne manquent pas en raison de la communauté latine importante. L’une des références en la matière est Joel Salsa et ses cours privés. Comptez $90 pour une heure de cours avec un coach privé, avec la possibilité de venir seul ou accompagné d’une personne. Le paiement devra se faire en amont du premier cours: vous serez donc facturé la totalité du cours si vous ne venez pas. Des cours de niveaux en petits groupes sont aussi disponibles. Le prix des formules (quatre cours, huit, trente…) varie de 69 dollars à 125.
A la BAILA Society, c’est encore plus cher. La séance privée est à 100 dollars et peut monter jusqu’à 1.275 dollars (sans compter les frais de studio) pour dix heures avec deux coaches. Devenez également un pro de la salsa grâce à l’école Dance Manhattan, qui propose des cours privés pour 95 dollars l’heure (enfin, 55 minutes) près de Penn Station. Pour la formule à 50 cours, c’est $3,750. À ce prix, vous serez prêt pour “Danse avec les stars”.
Classe éco
Si vous habitez Brooklyn, la Nieves Latin Dance Studio propose quatre cours (un par semaine) en groupe, d’une durée variable de 90 à 120 minutes, pour la modeste somme de $55 par mois dans son studio de Williamsburg. Dix dollars de rabais sont offerts si vous venez avec un ami ou que vous êtes étudiant.
Le club Sol Dance Center à Astoria (Queens) bat tous les records de prix. Les tarifs proposés commencent à $15 pour une heure, rajoutez $10 pour une heure supplémentaire. Des forfaits groupes, jusqu’à dix personnes, sont également disponibles. Des cours sont aussi dispensés aux enfants. Comptez $330 pour six mois, avec un quota d’un cours par mois. Comme Sol Dance Center, à Dance Fever les prix des cours sont tout à fait abordables ($15 les 55 minutes). Les studios se trouve sur la 20th St à Mnahattan et Avenue J à Brooklyn.
Enfin, pour les budgets moyens, Salsa Salsa propose deux heures de cours par semaine à $65 le mois, $120 pour les couples, quel que soit leur niveau. Le petit “plus”: Salsa Salsa a développé une application mobile grâce à laquelle vous pourrez mettre à jour vos informations personnelles ou encore payer vos cours.
Low cost
Le restaurant de Carroll Gardens Yayo’s offre au sous-sol des cours de salsa tous les jeudis de 8pm à 12:30am, dont trente minutes d’initiation de 8pm à 8:30pm. L’entrée est de 5 dollars, gratuit pour les clients.
Pour danser un peu plus longtemps, il faut prendre la direction d’un parc. Le Département des Parcs de la Ville organise régulièrement des cours gratuits dans différents espaces verts. La salsa n’est pas la seule danse proposée, mais consultez le programme pour trouver votre bonheur.
Toujours pour les petites bourses, un meet up de salsa se retrouve tous les mois au célèbre club SOB’s. Il faut s’inscrire sur meet up et venir avant 7pm si vous voulez entrer gratuitement. Cela vous permettra de patienter jusqu’au prochain NYC Dance Week, un festival de dix jours de cours de danse gratuits.
Mode débrouille
Rencontrer un(e) Argentin(e).
La Compagnie renonce à Londres et renforce son New York-Paris
Un peu plus d’un an après avoir lancé ses vols entre Londres et New York, La Compagnie jette l’éponge et se concentre sur sa liaison “historique” Paris-New York.
Dans un communiqué de presse, le fondateur de la compagnie “tout business”, Franz Yvelin pointe du doigt le Brexit et les incertitudes qu’il fait peser “sur tous les acteurs du secteur opérant en Grande-Bretagne”. La ligne affichait pourtant de bons résultats ces derniers mois, “avec un taux de remplissage de 77% ces trois derniers mois. Mais, ajoute le PDG, “la position de la compagnie reste encore fragile sur cet axe” et les incertitudes politiques en ont scellé le sort.
En se lançant sur Londres-New York moins d’un an après avoir débuté sur Paris-New York, la petite compagnie avait pris un risque. Une concurrence encore plus forte que sur Paris, et un choix d’aéroport discuté -Luton est éloigné de Londres et dispose de peu de correspondances internationales- ne lui auront donc pas permis de décoller. Le dernier vol aura lieu le 25 septembre.
La Compagnie retournera ensuite à ses fondamentaux et prévoit “dès octobre” d’affecter son deuxième avion à la ligne Paris-New York ce qui lui permettra donc de passer à deux liaisons certains jours. En proposant des vols “tout business” à prix cassés (ils sont offerts en ce moment à partir de $1300 aller-retour), la dernière née des compagnies françaises s’est fait un -petite- place sur cette ligne, où elle affiche un taux de remplissage moyen de 85%.
Quel type d'expat êtes-vous: les résultats de notre quiz
Bravo! Vous avez été près de 2.000 à avoir fait notre quiz “Quel type d’expatrié êtes-vous ?” (à faire ici, si vous ne l’avez pas encore livré à l’exercice).
Pour vous montrer quel profil se dégage de ce petit jeu, nous avons décidé d’en publier les résultats. Verdict: La majeure partie (53%) de ceux qui l’ont terminé sont des “bobos biculturels tiraillés” . La définition: “Vous tentez de vous intégrer et d’adopter les codes américains. Mais vos réflexes français vous rattrapent. Vous êtes tiraillé entre certaines valeurs françaises, que vous souhaitez garder, et la volonté de vous intégrer dans la culture de votre environnement, dont vous appréciez les codes” .
Dans un mouchoir de poche, on retrouve “l’expat red neck” – Vous êtes très américanisé. Vous ne jurez que par le life style et le modèle américain, que vous estimez, dans beaucoup d’aspects, supérieur à la France. Revenir en France ? Pour le moment, vous n’y pensez pas – et “l’expat professionnel” -Vous êtes encore très Français, et vous avez tendance à considérer que beaucoup de choses sont mieux en France. Vous n’avez pas perdu votre côté Français ronchon.
En fin de classement, on trouve “le touriste” (Vous n’habitez pas aux États-Unis, vous êtes touriste, ou un martien).
Le matin, en vous réveillant, vous êtes plutôt du genre à écouter:
Votre dernier café, il ressemble plutôt à…
Parlez-vous franglais ?
Votre dej, en semaine
Votre frigo, un jeudi soir, c’est…
Quel film incarne le mieux votre expérience américaine ?
Le peanut-butter c’est…
Début Février, chez vous, cela évoque…
Le week-end, vous répondez à un e-mail professionnel…
Le pourboire au resto…
Combien avez-vous d’amis américains ?
Le “Deflategate”, c’est…
Si vous aviez des enfants, ou si vous en avez, ils iraient…
Le cornhole, c’est…
Vous trouvez que les petits Américains sont…
Vous consommez une baguette
La musique country et vous…
Gagnez des places pour les Gipsy Kings à New York
French Morning et Bureau Export New York vous proposent de gagner une paire de tickets pour le prochain concert new-yorkais des Gipsy Kings. Il aura lieu au Beacon Theatre le samedi 10 septembre. Les gagnants seront tirés au sort. Il suffit de remplir le formulaire ci-dessous.
« Bamboléo », « Volare » ou la célèbre reprise « Hotel California » des Eagles en espagnol… Le groupe originaire du sud de la France est connu dans le monde entier. Après 25 ans, le groupe a sorti un neuvième album « Savor Flamenco », toujours dans un style pop fortement imbibé de sonorités sud- américaines. Au fil des années, Tonino Baliardo et Nicolas Reyes et les autres membres du groupe ont incorporé des éléments d’origines différentes (musique arabe, flamenco, jazz) pour créer un style unique.
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À Brooklyn, François-Xavier Terny construit la moto du futur
Si vous allez sur le site de FXE Industries vous ne verrez pas grand chose, sinon un message vous prévenant qu’on ne peut rien vous montrer pour l’instant. Il faudra attendre la fin d’année pour découvrir la moto, qui doit à la fois séduire les amateurs et symboliser le renouveau industriel de Brooklyn. Le tout sous l’impulsion d’un Français, co-fondateur de FXE Industries, François-Xavier Terny.
Mais cette moto existe bien, en un unique prototype pour le moment. French Morning l’a vue lors d’une visite exclusive dans les locaux de FXE Industries, un petit bâtiment industriel de deux étages au sein de l’énorme Brooklyn Navy Yard. C’est là que depuis deux ans François-Xavier Terny et son associé américain Edward Jacobs, peaufinent leur moto révolutionnaire.
Passionné de moto de longue date, François-Xavier Terny est pourtant un nouveau venu dans le business: après avoir débuté chez Bain& Company, il a créé la société de consulting Masai, revendue en 2006. Installé ensuite à New York, notamment pour y suivre sa femme américaine, il a rencontré Ed Jacobs, qui travaillait alors chez un petit constructeur de motos “sur mesure” du sud des Etats-Unis.
“Ed avait un talent incroyable pour créer des motos innovantes, mais il était sous-utilisé. Nous avons passé beaucoup de temps à parler moto et c’est lui qui est venu avec l’idée de créer une boîte ensemble”. Nous sommes alors en 2012, “et le marché de la moto était encore sous le choc de l’effondrement subi après 2008. On était passé de 500.000 unités vendues à 2007 à la moitié 3 ans plus tard”. Paradoxalement, c’est ce qui a rendu ce rêve fou de créer une nouvelle moto accessible: “le marché devait se rebâtir et nous avions le sentiment que le marché premium (motos à 20.000 dollars et plus) allait être un des axes de reconstruction”. L’intuition de l’entrepreneur: il y a une place aux Etats-Unis pour des motos différentes à côté du mastodonte Harley-Davidson, qui truste environ 50% du marché mais dont l’acheteur moyen a près de 50 ans.
Ed Jacobs, “designer de génie”, selon son associé, se met alors à sa planche à dessin et revient avec des idées “révolutionnaires” qui permettent d’envisager une moto à l’apparence radicalement nouvelle tout en pouvant être vendue à un prix raisonnable (aux alentours de 30.000 dollars) grâce à un design qui permet notamment de diminuer spectaculairement le nombre de pièces par rapport à une moto traditionnelle.
FXE Industries est né: les deux hommes lèvent un million de dollars, de quoi mener à bien la conception de la moto et faire un premier prototype. Ils en sont là aujourd’hui: quelques privilégiés ont pu découvrir la bête au début de l’été. Le public lui devra attendre le 9 décembre et la présentation officielle à l’occasion du salon de la moto à New York, en même temps que de son nom commercial (mais en attendant, les acheteurs ou investisseurs potentiels peuvent prendre rendez-vous pour la voir).
Parmi les innovations: l’absence de cadre (c’est le moteur lui-même qui est “porteur”) ou de pot d’échappement (remplacé par un caisson intégré au bloc moteur, totalement isolé, éliminant ainsi les risques de brûlures bien connus des motards et de leurs passagers). Pas de clef non plus: la moto est démarrée par un code entré sur la tablette tactile qui sert de tableau de bord. On trouve des rétroviseurs, exigés par la loi, mais ils sont suppléés par une caméra arrière qui projette sur la tablette une vue élargie de ce qui se passe derrière.
Mais l’innovation dont on parlera sans doute le plus dans les mois qui viennent, en tout cas à New York, est ailleurs: les motos seront fabriquées au sein du Brooklyn Navy Yard. Les politiques ne s’y sont pas trompés et le maire Bill de Blasio a fait de FXE Industries un des symboles de ses ambitions de renouveau industriel au coeur de la ville. Et François-Xavier Terny espère bien lui donner raison avec une première livraison des motos “assembled in Brooklyn” prévue pour fin 2017. Auparavant, il lui faudra boucler le tour de table de quelques 10 millions de dollars nécessaires au lancement de la production de masse. Le rêve n’a jamais été aussi proche…
Melissa Mars: "Je suis devenue chanteuse malgré moi"
Au début des années 2000, Melissa Mars a enthousiasmé le public français avec ses chansons pop. Aujourd’hui, elle revient dans un registre totalement différent: elle est l’actrice principale de “Curse of Mesopotamia”, sorti le 15 août.
Installée à Los Angeles depuis plus d’un an, la jolie brune à la voix candide a un parcours atypique. “J’ai commencé le théâtre à l’âge de 13 ans à Marseille. Mais à trois reprises, la musique est venue à moi. Je l’ai repoussé, mais elle s’est imposée.” Alors qu’elle croit avoir une opportunité avec le réalisateur André Téchiné, c’est son compositeur qui remarque sa voix et la lance dans la cour des grands.
La suite, vous la connaissez. Melissa Mars compose “Papa m’aime pas” qui devient un tube, puis sort 3 albums. “Finalement, écrire, jouer et chanter, c’est juste des moyens différents de raconter une histoire, commente-t-elle. J’étais devenue une chanteuse malgré moi. Mais les plateaux de tournage me manquaient.” Elle décide de “repartir à zéro” et multiplie les aller-retour entre Paris et New York où elle prend des cours de comédie avec la célèbre Suzanne Batson.
Mais un projet l’a tellement passionnée qu’elle a décidé de faire une exception: “Mozart l’opéra rock” . Elle y interprète le rôle de la chanteuse d’opéra jusqu’en 2011, puis poursuit jusqu’en 2014 avec l’adaptation en concert symphonique. “C’était un conte de fée.” Parallèlement, elle enchaîne les castings. Elle tourne dans cinq films, et fait une apparition dans “From Paris with love”, avec John Travolta. “J’ai une petite scène, qui est dans la bande annonce. Aux Etats-Unis, le plus important ce n’est pas le rôle mais de jouer avec une star” , atteste Melissa Mars.
Un tournage interrompu et déplacé
A l’été 2014, la Frenchy part au Kurdistan pour le tournage de “Curse of Mesopotamia”, de Lauand Omar. “C’est l’histoire de cinq personnes d’horizons différents qui sont habités par un même cauchemar. Ils ont en commun une psychothérapeute, qui va les réunir dans le lieu de leur rêve: la citadelle du Kurdistan. Lors de cette “thérapie commune”, les rêves vont s’ouvrir sur leurs vies antérieures en Mésopotamie” , raconte Melissa Mars. Elle y interprète le rôle “d’une ancienne porn-star reconvertie en Kardashian, un peu superficielle mais attachante” , mais aussi celui d’une reine diabolique. “Mon personnage passe par une phase de folie” , lâche-t-elle, conservant le mystère.
Le tournage ne fut pas de tout repos. En plus de la chaleur étouffante et des coupures d’électricité, les acteurs ont été interrompus au bout de trois semaines “en raison de l’avancée de Daech” . Six mois plus tard, le tournage a repris en Jordanie. Melissa Mars a profité des décors naturels pour tourner son clip “I will rise”, une des chansons de la Bande originale du film. Outre son rôle, elle se plaît à défendre ce film indépendant réalisé par un Syrien “car il associe le Proche-Orient à autre chose que le terrorisme et la guerre. On donne de la voix aux artistes.”
Des rêves de série TV
Pour lancer sa carrière, et sur les conseils de son agent, elle a décidé de s’implanter à Los Angeles en 2014. Depuis, elle a joué dans plusieurs longs-métrages, tels que “Virtual Revolution” et “Texas Zombie Wars” . “J’aimerais décrocher un rôle dans une série“, avoue-t-elle. Mais la concurrence est rude dans la ville des aspirants acteurs. Melissa Mars mise alors sur ses atouts : un accent neutre qu’elle travaille avec sa coach et une “ambiguïté ethnique”, lui permettant de jouer aussi bien une Mexicaine qu’une Russe ou une Algérienne. “Ma chance est de ne pas être cantonnée aux rôles de Françaises” , assure cette bosseuse.
Courant les castings en bicyclette, Melissa Mars fait également de la photographie, et a animé l’émission radio “les coups de coeur de Melissa” pour la French radio, tout en continuant la musique. Après avoir surfé sur le succès avec ses chansons, elle tente sa chance dans le septième art. Peut-être qu’un jour, son nom sera davantage connu pour le cinéma que pour la musique…
Dans "La Volante", Nathalie Baye en "grande méchante"
Selon le dicton populaire, “la vengeance est un plat qui se mange froid”. Celui-ci prend tout son sens dans “La Volante” (“The Assistant”), le dernier film des réalisateurs français Christophe Ali et Nicolas Bonilauri. Sorti en 2015, ce thriller franco-belgo-luxembourgeois est disponible aux Etats-Unis sur iTunes depuis le 23 août.
L’histoire, pleine de tension, met en scène Thomas, joué par le brillant Malik Zidi. Un soir pluvieux, il emmène à l’hôpital sa femme Audrey (Sabrina Seyvecou) qui est sur le point d’accoucher. Mais sur leur chemin, leur vie se trouve bouleversée. Thomas renverse le jeune Sébastien, qui succombe à ses blessures. Pour Marie-France, la mère de la victime, jouée par la remarquable Nathalie Baye, cette perte est un chagrin sans fin. Nourrie de colère, elle refait surface dans la vie de Thomas, neuf ans après le drame en s’immisçant dans sa sphère professionnelle et personnelle pour venger son fils et se rapprocher dangereusement de Léo, le fils de Thomas. Prête à tout, elle emménage en face de chez lui, devient son assistante personnelle, jusqu’à devenir indispensable.
Amis de longue date et anciens camarades de classe, les deux réalisateurs ont puisé leur inspiration dans leur quotidien pour réaliser le long-métrage. “On a observé les comportements et relations des uns et des autres, à la mairie, dans les administrations, notamment entre les secrétaires et les chefs de services. Mais également de personnes que l’on a côtoyées”. Le film est truffé de références hitchcockiennes. “On voulait des personnages énigmatiques et intemporels, faire un thriller à l’ancienne, explique Nicolas Bonilauri. On avait également des photogrammes de Hitchcock sur le tournage” en guise d’inspiration.
Nathalie Baye, nouvelle-venue dans l’univers du thriller, était un choix stratégique. “Je suis toujours intéressé de voir des acteurs jouer des rôles qui ne leur sont pas familiers. On avait envie de la voir dans ce registre de grande méchante. Et on était sûr qu’elle pouvait le faire, elle qui avait déjà joué beaucoup de personnages excentriques”. En plus, l’actrice “cherchait des projets différents”, raconte Nicolas Bonilauri.
Le récit s’inscrit dans une ellipse narrative de neuf ans. “On voulait que le spectateur participe au scénario et que les deux personnages aient assez de temps pour se reconstruire et vivre d’autres choses”. Le titre est quant à lui, “très énigmatique, tout comme Marie-France. Souvent dans l’administration, on appelle les secrétaires intérimaires des volantes. Car elles “volent” d’un poste à un autre. Ce mot évoque aussi les notions de “violence” et de “voleuse””.
“On nous a déjà demandé si ce n’était pas un fait divers, poursuit le cinéaste. L’histoire aurait tout à fait pu s’y prêter.”
"Rent", "tenant": ces mots "français" dans l'immobilier américain
RENT fait son apparition en anglais en 1150, désignant une somme versée pour l’usage d’une propriété (un loyer). Peu – pour ne pas dire aucun – “landlord” se doute en réalité que le mot RENT vient du français RENTE. Celui-ci existe alors depuis une trentaine d’années (le mot est répertorié en France en 1120, du latin populaire “rendita”, du latin classique “reddere” qui signifie rendre).
Le mot français à cette époque avait en effet le sens de redevance versée en contrepartie de l’usage d’un bien. Progressivement, le mot prendra en France le sens de revenu régulier (et pas nécessairement un revenu immobilier). A la fin du XIVième siècle, apparaîtra en France l’expression ‘vivre de ses rentes’.
Les Anglais ont donc conservé au fil des siècles, et ce jusqu’à nos jours, le sens qu’avait le mot initialement en français lorsqu’il a intégré la langue anglaise au XIIème siècle. Ce phénomène linguistique s’applique aussi à d’autres mots et est à l’origine des nombreux faux-amis existant entre l’anglais et le français (comme DECEPTION, NOISE, SENSIBLE, TROUBLE ou TRUCULENT). RENT en tant que verbe intègrera l’anglais vers 1540.
On notera par ailleurs que le mot anglais TENANT (signifiant “locataire”), qui intègre l’anglais en 1320, vient de l’ancien français TENANT (qui existe en tant que nom depuis 1200 environ, du participe présent du verbe “tenir”).
TENANT n’existe plus aujourd’hui en français en tant que tel mais on le retouve par exemple dans LIEU TENANT, qui désignait à l’origine une personne qui prenait la place d’une autre (celui qui tient le lieu). Les deux mots formeront ensuite LIEUTENANT en tant que rang militaire, correspondant à celui qui commande en l’absence d’un officier supérieur.
LIEUTENANT intègrera le vocabulaire anglais en 1380. Le fait que la quasi-intégralité des rangs militaires en langue anglaise vienne du français (admiral, captain, colonel, commandant, corporal, general, lieutenant, sergeant…) est du reste révélateur de l’influence considérable qu’a pu exercer la langue française sur la langue anglaise au Moyen-Âge.
Au Getty, la révolution photographique française s'expose
“On est à l’avant-garde de Photoshop” , commente un visiteur, déambulant au milieu des photographies dans la galerie West du Getty Center. Un étage en dessous des peintures de Théodore Rousseau, le musée accueille l’exposition “Real/Ideal: photography in France, 1847-1860”, jusqu’au dimanche 27 novembre.
Elle retrace les premiers pas de la photographie en France, marqués par l’arrivée du film négatif en 1847, une révolution photographique sur fond de révolution politique. “Les artistes expérimentent l’appareil photo pour immortaliser, et utilisent les négatifs pour créer une forme d’art, commente Timothy Potts, le directeur du musée. Ils montrent le réel, mais aussi les possibilités de le rendre “parfait”, via des procédés” permis par les avancées techniques, comme les épreuves sur papier salé. Un débat sur l’aspect scientifique ou artistique de la photographie voit alors le jour.
Quatre peintres ratés devenus des avant-gardistes de la photographie
Pour évoquer ce sujet, le Getty Center met en lumière les oeuvres de quatre photographes prépondérants: Edouard Baldus, Gustave Le Gray, Henri Le Secq et Charles Nègre. “Ils étaient tous venus à Paris pour devenir peintres. Comme cela n’a pas fonctionné, ils se sont orientés vers la photographie et ont exploré l’aspect artistique” , détaille Karen Hellman, conservatrice-adjointe aux photographies du Getty Center.
L’exposition rassemble 140 clichés issus de musées, de collections privées et majoritairement de la collection du Getty Center. Les photographes de l’époque capturent le réalisme de leurs sujets, tout en essayant de les sublimer. Ainsi, quand le gouvernement demande aux photographes d’immortaliser l’architecture française avant la rénovation des monuments, ils font bien plus. Par exemple, Gustave Le Gray donne des tons sépia à l’église d’Aubeterre, qui revêt ainsi une dimension romantique et dramatique.
Leurs appareils immortalisent également des paysages évocateurs comme la forêt de Fontainebleau et des natures mortes. Et c’est à ce moment que les photographes décident de capturer les moments du quotidien, comme l’illustre une série sur les chemins de fer. Karen Hellman ne manque pas d’exemples, dévoilant deux tirages photographiques. “Photographiant des objets de sa maison, Henri Le Secq a créé une série autour d’un nouveau procédé: le cyanotype, un filtre bleu.”
Des clichés rarement, voire jamais, exposés
Certaines photos, sensibles à la lumière, sont recouvertes par un tissu noir. Mais le plus grand mystère se trouve dans une pièce plongée dans le noir, celle qui abrite les films négatifs, dont ceux acquis récemment par Jay McDonald, un résident de Santa Monica qui détient l’une des plus importantes collections privées de la photographie du XIXe siècle.
Afin d’observer les contrastes et les détails qu’offrent les photos, le visiteur doit appuyer sur un interrupteur, déclenchant une lumière spécifique. “Nous sommes chanceux d’accueillir des oeuvres très rarement exposées.” Ainsi, pour la première fois , “View of the Seine near the Pont Royal from the Pont Solferino” (1859) de Gustave Le Gray, quitte Paris.
Isabelle Huppert sur les planches avec "Phèdre(s)" à Brooklyn
“Trois heures de vomi, de fellation et de menstruation” . C’est ainsi que la revue britannique The Spectactor a décrit Phaedra(s) quand Isabelle Huppert est venue jouer la pièce à Londres en juin. La légende du cinéma français la présentera à la Brooklyn Academy of Music (BAM) du 13 au 18 septembre.
Dans cette oeuvre décapante mise en scène par le Polonais Krzysztof Warlikowski, l’actrice interprète plusieurs visages de la reine Phèdre, personnage central de la tragédie de Jean Racine. Epouse de Thésée, roi d’Athènes, elle tombe amoureuse de son beau-fils Hippolyte. Face à son rejet, elle l’accuse de viol et se donne la mort. La pièce version Warlikowski, jouée en français avec sous-titrage anglais, est un montage de textes signés par trois auteurs: la britannique Sarah Kane (L’Amour de Phèdre), le Libano-Canadien Wajdi Mouawad et le romancier sud-africain J. M. Coetzee.
Jouée au théâtre de l’Odéon en mai, cette pièce crue, violente, n’a pas laissé la critique indifférente. Sur scène, gifles, coups, sexe et effusions de sang se succèdent dans un décor de carreaux, de miroirs et d’autres éléments qui évoquent des thermes romains. Télérama a décrit l’actrice comme “radieuse” et la pièce “incompréhensible” et “prétentieu(se)” . Pour Le Monde, Isabelle Huppert joue une “Phèdre d’aujourd’hui, plurielle et unique” .
Pour la star aux cinq Molière, c’est une manière de rappeler qu’elle sait aussi bien jouer sur scène que devant la caméra. On la retrouvera bientôt sur grand écran, dans le dernier film de Michael Haneke “Happy End”, qui doit sortir en 2017.