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Comment devenir professeur dans un programme bilingue français-anglais à NY ?

Après notre article sur le manque d’enseignants de français dans les programmes bilingues aux Etats-Unis, vous avez été nombreux à nous demander qui contacter pour postuler.
Nous commençons par la ville de New York, où le nombre de programmes d’immersion a explosé ces dernières années. A la rentrée, dix établissement s’étendant sur le primaire et le collège proposeront des programmes français-anglais (voir la liste ci-dessous).

La certification

Devenir professeur dans un programme bilingue public à New York n’est pas une promenade de santé. Outre les documents nécessaires pour pouvoir travailler aux Etats-Unis et la maîtrise du français et de l’anglais, il vous faudra être certifié par l’Etat de New York et obtenir une “Bilingual Extension Teaching Certification”.
Plusieurs universités new-yorkaises proposent ces formations. Celle de Hunter College à Manhattan, qui offre un programme spécifique pour le français, bénéficie du soutien des Services culturels de l’Ambassade de France. “Il ne faut pas se décourager en voyant la listes des documents à fournir pour rentrer dans le master. Trouver la certification conforme des diplômes français, la traduction des relevés de notes, etc peut être un casse-tête. Mais il y a moyen de se débrouiller. Une fois qu’on est entré, il y a beaucoup de travail mais pour échouer, il faut vraiment le faire” , témoigne Tina Simon, enseignante au sein du programme bilingue de PS 110 à Greenpoint.
A noter: les Services culturels se sont récemment alliés avec la Société des Professeurs Français et Francophone d’Amérique (SPFFA) pour proposer des bourses de 5.000 dollars à de futurs diplômés de masters d’éducation bilingue. Un coup de pouce bienvenu. “Le coût est un problème. Beaucoup de personnes veulent être certifiées mais elles ne veulent pas payer la somme exorbitante du master” , témoigne Tina Simon. Titulaire d’un DEA d’études anglophones à Paris IV, elle a passé son master d’éducation bilingue à Teachers College (Columbia) pour la coquette somme de “40.000 dollars” . “J’ai fait un prêt fédéral et personnel et j’ai bénéficié du soutien de mon mari” , ajoute-t-elle.
Autre obstacle: l’autorisation de travail aux Etats-Unis, nécessaire pour travailler dans une école publique. Si Tina Simon a un permis de travail via son époux, qui est Américain, ce n’est pas le cas de beaucoup de postulants tentés par l’aventure bilingue. Beaucoup de candidatures sont rejetées pour cette raison-là.
Pour plus d’informations sur le processus de certification, contacter l’attaché éducatif aux Services culturels de l’Ambassade de France à New York Fabrice Jaumont au 212. 439 1436 ou au [email protected].

Les écoles publiques qui proposent un programme bilingue

Pour savoir quels établissements publics (et privés) recherchent des professeurs de français, consulter cette page. Vous pouvez aussi contacter directement les écoles ci-dessous. Si votre établissement cherche des professeurs de français, écrire à: [email protected] (Services culturels).
PS 20 – The Clinton Hill School
Brooklyn NY
718 834 6744
www.PS20.org
Lena Johnson-Barbera
[email protected]
Jont Enroth
[email protected]
PS 58 – The Carroll School
Brooklyn NY
718 330 9322
www.ps58.org
Katie Dello Stritto
[email protected]
Annique Leman
[email protected]
PS 84 – The Lillian Weber School
New York NY
212 799 2534
www.84web.org
Evelyn Lolis, PhD
[email protected]
PS 110 – The Monitor School
Brooklyn NY
718 383 7600
www.PS110K.org
Anna Cano Amato
[email protected]
Dana Raciunas
[email protected]
PS 133 – The William A. Butler School
Brooklyn NY
718 398 5320
www.ps133brooklyn.org
Heather Foster-Mann
[email protected]
Kevin Goetz
[email protected]
New York French American Charter School
New York NY
212 666 4134
www.nyfacs.net
Marc Maurice
[email protected]
PS3 – The Bedford Village School
New York NY
718 622 2960
www.ps3brooklyn.org
Kristina Beecher
[email protected]

Stephen Mohney
[email protected]
MS 51 – The William Alexander School
Brooklyn NY
718 369 7603
www.ms51.org
Lenore D. Leo Berner
[email protected]

Nance Speth
[email protected]

MS 256 Academic & Athletic Excellence School
New York NY
212 222 2857
www.schools.nyc.gov
Brian Zager
[email protected]
School for International Studies
284 Baltic Street
Brooklyn, NY 11201
www.k497.org
Jillian Juman
[email protected]
Informations recueillies sur le site de la fondation FACE (French-American Cultural Exchange).

Meilleure baguette de LA: réservez vos places pour la finale

Vous avez voté on-line, sélectionné les 9 finalistes: l’heure est venue. La grande finale de notre Baguette Battle Los Angeles 2016, qui désignera la meilleure baguette de la ville, a lieu le 8 septembre au Sofitel à Beverly Hills.
Vous pourrez déguster le pain (avec fromage et charcuterie), boire un verre (ou deux), voter pour votre favori et regarder notre jury d’experts officier. Il ne reste plus que quelques jours pour profiter du tarif “early birds”. Réservez maintenant!
(Retrouvez les finalistes ici)

SneefR, le site français qui renifle les bonnes affaires à Los Angeles

Ne vous fiez pas aux apparences. Malgré le côté loufoque de son logo (emoji cochon), un site d’e-commerce français entend bien se faire une place au soleil de l’e-commerce, au côté des géants Ebay et Amazon. Sur la rampe de lancement cette semaine, SneefR a déjà été sélectionné par le label French Tech Los Angeles, en avril 2016.
Avec sa truffe aiguisée pour “dénicher les bonnes affaires“, le site veut révolutionner ce secteur. “Nous proposons une nouvelle approche du e-commerce, en ne mettant plus uniquement l’objet au coeur de la vente, mais aussi l’humain“, définit Arthur Abergel, 27 ans.
Cet ancien étudiant en cinéma a débarqué à Los Angeles, début juillet. Non pas pour lancer sa carrière d’acteur, mais pour exporter le site qu’il a co-fondé avec deux camarades de la Sorbonne, Selma Andersen et Jeremy Dubreuil. Forts par leurs expériences diverses, ces trois jeunes Français ont créé “une marketplace qui met en relation ses utilisateurs dans un environnement de confiance pour acheter et vendre”.En deux mots, le Facebook de la vente“, résume Arthur Abergel.
SneefR est né d’un constat des trois associés, grands utilisateurs de sites de commerce en ligne. “Nous avions tous déjà été confrontés à des arnaques. Les utilisateurs ont besoin d’être en confiance.”  Convaincus par leur concept, Arthur et Jeremy quittent leur CDI en octobre 2014, alors que Selma termine ses études dans la finance.

sneefR
SneefR fait référence aux chiens douaniers qui hument les personnes en situation d’illégalité, et au cochon qui renifle les truffes, soit les bonnes affaires.

Les trois associés s’entourent et développent leur site, dont la version bêta est lancée en juillet 2015, en France. “En moins de trois semaines, nous avons eu plus de 130.000 utilisateurs uniques. Ca a cartonné“, raconte Arthur. Ils séduisent même Facebook, qui les invite à présenter leur start-up comme un modèle, lors d’une conférence à Dublin. Une publicité bienvenue, qui leur a permis de lever 500.000 euros de fonds. Tel un parrain bienveillant, le roi des réseaux sociaux continue de couver la start-up française, en lui prodiguant des conseils.
Un modèle unique et hybride de marketplace
Il ne leur restait plus qu’une étape: s’implanter outre-Atlantique. “Le site a été pensé pour les Etats-Unis. Notre objectif est de concurrencer les plus grands.” Los Angeles a alors été choisie par affinité, mais aussi car elle représente l’un des plus importants marchés pour la vente entre particuliers.”Or, il y a 30 % de manque à gagner en termes de clientèle, car les utilisateurs sont refroidis par le manque de confiance”, poursuit Arthur. “Même si le marché de la vente en ligne est saturé, il est tellement hétérogène qu’il y a de la place pour un modèle hybride comme SneefR.
Car le site répond à des attentes, et notamment de la part des professionnels. “Les commerçants ont deux alternatives sur Internet: créer un site personnel qui coûte cher ou vendre sur des marketplaces qui prennent 20% de commission sur la vente (SneefR n’en prend pas) et où ils sont noyés dans la masse. Quant aux réseaux sociaux, ils ne sont pas dédiés à la vente.” C’est cette faille qu’exploite SneefR.
Professionnels et particuliers peuvent y mettre en vente des objets en 2 minutes. Pour cela, il leur suffit de créer un profil, qui sera enrichi d’avis laissés par les clients. Fonctionnant comme un réseau social, SneefR permet de transformer les “followers” en potentiels clients. “On vise entre 7 et 10.000 commerçants d’ici un an.“A la différence de Craigslist, SneefR veut rendre la vente entre particuliers aussi simple et sécurisée qu’une location Airbnb.
Neufs ou d’occasion, allant de l’ordinateur au cours de yoga, les produits sont vendus par des personnes dont le profil est, au préalable, vérifié et identifié. Tout a été réfléchi. “Outre la livraison, nous proposons le retrait en magasin. Cela permet aux commerçants locaux de vendre global et aux consommateurs d’acheter local“, vend Arthur, qui a plus d’un argument dans sa poche. 
sneefr
Les trois associés ont élu domicile dans le quartier huppé de Beverly Hills.

Et la révolution SneefR commence sur les bancs de la faculté. La start-up propose de créer des réseaux uniques en fonction des lieux d’intérêt. Ainsi, les étudiants de UCLA auront un groupe dédié à la vente, permettant de faciliter les transactions entre élèves (vente d’anciens livres, de meubles…). Une stratégie qui n’est pas sans rappeler les débuts de Facebook à Harvard.
Et les associés ne comptent pas s’arrêter après le décollage. La start-up a des ambitions internationales. “Après LA cette semaine, on prévoit de le lancer sur le reste de la Californie d’ici 3 mois, et sur les Etats-Unis à la mi-2017.” Et si le jeune site français détrônait les multinationales américaines ? Affaire à suivre.

Electric Zoo : Steve Aoki, Claptone, The Chainsmokers sur Randall's Island

On fait chauffer les platines. L’expérience Electric Zoo revient pendant le week-end du Labour Day, du 2 au 4 septembre sur Randall’s Island. Le thème de cette année, “Wild Island”, donne le ton de ces 72 heures de pure folie sonore.
Electric Zoo a annoncé la programmation de sa huitième saison. Le festival est une véritable déferlante d’artistes de la scène électronique internationale. Parmi eux, Steve Aoki, Claptone, Tiesto, Bassnectar et beaucoup d’autres. Ils divertiront les quelques 150.000 festivaliers attendus. Au total, c’est plus d’une centaine de sets qui seront programmés, entre électro, house, dubstep et trance.
Créé en 2009, l’événement amasse les foules des quatre coins du globe. Populaire, il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus importants rassemblements de musique électronique d’Amérique du Nord.

La FACC Floride porte un toast à la rentrée

C’est la rentrée et ça se fête. La Chambre de Commerce franco-américaine de Floride (FACC) organise un networking de rentrée. On trinque, entre professionnels, à la rentrée 2016 le jeudi 8 septembre au Vagabond Kitchen & Bar.
La FACC invite entrepreneurs et nouvelles recrues à célébrer ensemble le retour aux affaires. Que vous soyez un cadre expérimenté ou un jeune professionnel, cet évènement sera l’occasion idéale pour échanger quelques mots sur l’entreprenariat et l’innovation. Faites connaissances et échanger vos cartes de visites, tout en portant un toast au business de demain. Les invités se régaleront autour d’un buffet d’hors-oeuvres, une coupe de champagne à la main.

Les commerçants français de Miami Beach face au Zika

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L’épidémie de Zika poursuit sa progression en Floride. Alors que les risques de contracter le virus se limitaient au quartier de Wynwood à Miami, les autorités locales ont annoncé vendredi dernier avoir identifié cinq cas de contamination à South Beach.
Il est sans doute encore trop tôt pour ressentir les effets de cette annonce, mais certains commerçants français tirent déjà la sonnette d’alarme et craignent que les touristes fuient leur quartier de Miami Beach. « C’est un coup dur qu’il va falloir surmonter et si cela se passe comme à Wynwood ce sera dramatique car on doit sattendre à enregistrer une importante baisse de notre chiffre d’affaires », raconte Frédéric Joulin, chef d’un restaurant en plein cœur de South Beach. Pour éponger les éventuelles pertes, le restaurateur prévoit déjà le pire scénario. « Si je ne fais qu’une vingtaine de couverts par jour, mes effectifs seront réduits, la plupart de mes serveurs resteront chez eux pour limiter les coûts, la situation ne sera pas simple à gérer alors j’espère ne pas devoir en arriver là ».
De son côté, Olivier Farrat, qui dirige un établissement à quelques blocs de la plage préfère rester confiant. « Nous sommes tributaires de ces évènements, nous ne les contrôlons pas alors même si cela devrait nous affecter, il faut réussir à dédramatiser la situation pour éviter de tomber dans la psychose ».
Une épidémie qui fait débat
Pour rassurer la clientèle et limiter les risques, certains commerçants de Miami Beach prennent déjà des mesures. Plusieurs restaurateurs mettent sur leurs tables des répulsifs anti-moustiques en spray à la disposition des clients. Une initiative qui ne semble pas faire l’unanimité. « Tous ces produits chimiques ainsi que les épandages d’insecticides aériens sont dangereux et toxiques, insiste Olivier Corre, propriétaire d’un restaurant sur Española Way, alors que le virus du Zika a au moins le mérite de ne pas avoir d’effet grave sur la santé, sauf pour les femmes enceintes bien entendu » (NDLR : chez les adultes, le virus Zika est suspecté de provoquer le syndrome de Guillain-Barré, qui provoque une paralysie réversible).
Autre sujet de discorde, le tracé de la zone de contamination qui fait actuellement un peu moins de quatre kilomètres carrés. « Qu’on ne me dise pas que les moustiques ne franchissent pas telle ou telle rue, s’insurge Patrick Gruest, directeur d’un restaurant situé sur James Avenue, cette délimitation est une blague qui tue notre activité, nous n’allons quand même pas nous arrêter de vivre pour un moustique, il faut juste que chacun prenne ses précautions en attendant de voir comment évolue la situation ».

Zoukez avec Kassav à Miami Beach

Ça va zouker. Le groupe français Kassav, originaire de Guadeloupe, sera en concert à Miami Beach le 10 septembre.
Pionniers du zouk depuis 1979, Kassav croise des influences musicales caribéennes tout en mélant funk et rock. Le groupe était au Zénith de Paris en mai dernier. Le concert organisé à Miami Beach aura lieu au North Beach BandShell de 7pm à 10pm. Les places sont disponibles en réservation en ligne au tarif de 42$.
 
 

Exposition Hélène Berr à Houston

Le musée de l’Holocauste de Houston accueille une exposition consacrée à Hélène Berr, surnommée la “Anne Frank française”.
Helene Berr étudiait la littérature anglaise à la Sorbonne. Arrêtée à son domicile avant d’être déportée à Auschwitz, elle sera finalement envoyée au camp de Bergen Belsen avec son père et sa mère. La jeune femme y trouvera la mort, quelques jours seulement avant la libération du camp en 1945. Helene Berr est l’auteur d’un journal, dans lequel elle relate sa vie quotidienne et ses souffrances de 1942 à 1944. Il a été publié en 2008.
Mise sur pied par le Mémorial de la Shoah de Paris, l’exposition Helene Berr, A Stolen Life s’appuie sur son journal. Elle s’ouvre également au contexte de l’occupation allemande et de la montée de l’antisémitisme en France. Photos, archives familiales et films interactifs plongent le visiteur dans la France de Vichy.

Le son psychédélique de Mars Red Sky va secouer la Côte Ouest

On ne l’a pas vu venir, et pourtant le groupe Mars Red Sky fait du bruit pour sa tournée aux Etats-Unis. Avec leurs titres hypnotisants et angoissants, les représentants français du stoner-rock seront à Las Vegas, San Diego et Los Angeles les dimanche 28, lundi 29 et mardi 30 août respectivement.
Cinq ans après le succès de leur premier album éponyme, le trio bordelais a parcouru un sacré chemin. Il s’est illustré sur de nombreuses scènes européennes et des festivals de renom, dont SXSW à Austin.
Dans leur troisième opus “Apex III” (Praise for the Burning Soul), produit par Gabriel Zander et Jacob Dennis, ils reviennent avec des titres toujours plus hypnotiques, bercés par le son perçant de la basse et la voix haut perchée du chanteur et guitariste Julien Pras. Ils y mêlent savamment le stoner au rock psyché des années 70, reflet de leurs influences diverses (The Beatles, Neil Young, Electric Wizard).
Ils abordent des sujets variés, comme le titre “The Whinery” qui dépeint le cynisme de rois et reines manipulateurs dans un monde absurde et chaotique. Une chose est sûre, Mars Red Sky ne vous laissera pas de marbre.
https://www.youtube.com/watch?v=w5IE1RYe6cg

Dominic Derasse, le trompettiste-secouriste français de Broadway

Le nom de Dominic Derasse vous dit peut-être quelque chose si vous lisez French Morning. C’est ce trompettiste français qui a dirigé un orchestre à Times Square, le 21 juillet, en hommage aux victimes de l’attentat de Nice, la ville où il a grandi. Un événement qui l’a rendu célèbre malgré lui et dont il ne souhaite “surtout pas tirer de gloire personnelle” .


Discret, l’artiste est aujourd’hui (et jusqu’en octobre) dans l’orchestre de la fameuse comédie musicale “An American In Paris” . Son parcours dans la musique débute au conservatoire de Nice. A 13 ans, il joue durant les Jeux Olympiques de Munich avant de décrocher son premier job à l’Opéra de Nice à l’âge de 15 ans. “J’étais à la base plutôt renfermé voire le souffre-douleur des autres, j’ai développé une personnalité de bagarreur” , confie-t-il. Une force qui le pousse à se dépasser. Après la fin de ses études secondaires, le jeune trompettiste rejoint le conservatoire de musique de Paris dont il sort diplômé en 1979, avant de recevoir une prestigieuse bourse Fulbright qui lui ouvre les portes des Etats-Unis.
Envoyé pendant deux semestres au Berklee College de Boston pour étudier le jazz, Dominic Derasse en profite pour suivre l’enseignement de Carmine Caruso à New York, une légende dans les cercles musicaux. La rencontre va changer sa vie. “Je cherchais un maître pour progresser. Carmine Caruso a réussi à me transformer. J’habitais à Boston, j’allais deux fois par semaine à New York pour le voir” .
Au contact de son professeur, le Français comprend comment faire de son instrument “une extension de son corps” . “La trompette est un instrument très physique. La technique ne sert à rien si le corps ne suit pas. Il faut donc beaucoup travailler le physique pour paradoxalement arriver à l’oublier et se concentrer sur la musique” .
La méthode de son “maitre zen” en poche, Dominic Derasse rentre en France à l’été 1980. Le trompettiste accompagne les tournées de deux stars de la chanson française, Enrico Macias et François Valery. En octobre, il a la possibilité de devenir le trompettiste principal de l’orchestre de Nice, ce qu’il refuse finalement pour rejoindre l’Orchestre Colonne à Paris.
Quatre ans et demi plus tard, en avril 1985, Dominic Derasse décide de repartir à New York, laissant derrière lui famille et travail. “Je suis revenu avec l’envie de faire du studio pour la télévision et le cinéma. Ça a fonctionné au-delà de mes espérances. J’ai participé aux musiques de plus de 100 publicités et 70 films américains. J’ai également à mon actif plus de 25 shows à Broadway” dont “South Pacific” au Lincoln Center. Une carrière brillante que le Français explique encore et toujours par l’acquisition de la “méthode zen” de Carmine Caruso. “Elle me sert dans la vie de tous les jours et dans toutes mes activités. C’est plus que de simples techniques de trompette. Carmine Caruso m’a appris à écouter mon corps, à gérer mes émotions et mon stress pour donner le meilleur de moi-même” .
Dominic Derasse, surnommé par ses amis américains “Crazy man”, est un touche-à-tout qui vit à cent à l’heure. À ses heures perdues, il est motard, guide de canyoning, membre d’une association de sauvetage en montagne, donne des cours particuliers de musique, termine l’écriture de son premier livre. Et puisque ça ne suffit pas, le musicien a récemment lancé ses propres cours de secourisme, System D. Pourquoi une telle boulimie de projets? “Tout ce qui est vivant va mourir. On ne sait jamais quand et comment, alors autant vivre une bonne vie” .
A 57 ans, le trompettiste français sera à la retraite dans sept ans, mais souhaite “toujours continuer dans la musique” . Cet amoureux de New York regrette cependant que la logique de l’argent prenne progressivement le pas sur la musique. “L’art et la culture sont l’âme d’une société. Cette richesse est en train de s’éteindre. Wall Street a surpassé Broadway” .

"Notre E-2, un chemin de croix"

Victor Le Fell se souviendra longtemps du “moment fatidique” de son rendez-vous à l’Ambassade des Etats-Unis à Paris. Le Français était arrivé avec un dossier de 200 pages sous le bras pour obtenir un visa d’investisseur E-2 et lancer sa société de location d’oeuvres d’art Artolease aux Etats-Unis. Le concept imaginé par ce fils d’antiquaire: louer sculptures, peintures, photographies et autres pièces de “fine art” à des entreprises qui veulent habiller leurs murs.
Assis au milieu des fenêtres derrière lesquelles s’affairent les fonctionnaires de l’Ambassade, il attend sagement son tour. “Il y avait un officier jeune super souriant, cool, la trentaine… Et un autre, une dame au visage renfermé. La personne avec laquelle il ne fallait pas tomber. Je me suis retrouvé avec elle” . L’entretien se passe bien – “j’ai même réussi à la faire rire” – mais sa joie est de courte durée. “Elle me demande un document relatif à une donation. J’ai épluché tout le dossier sans le trouver. Mon avocat ne m’avait pas dit qu’il était nécessaire. Elle cherchait quelque chose qui n’allait pas et ça été le déclic. Elle m’a dit: M. Le Fell, je ne vais pas vous accorder le visa. 
Selon les données les plus récentes des services d’immigration américains, le visa E-2, accordé aux investisseurs étrangers, a été délivré à 24.000 personnes en 2013, soit quatre fois plus que le programme d’investissement EB-5, plus connu. Ce chiffre comprend également les E-1, visa de ‘trader’.
Ce jour-là, Victor Le Fell ne faisait pas partie des heureux élus.
Il n’avait pourtant pas ménagé sa peine pour l’obtenir. Lui et Théodore Bajard, son associé dans Artolease, se sont entourés d’un avocat d’immigration et d’un avocat d’affaires pour s’assurer qu’ils remplissaient les conditions draconiennes pour l’obtenir. Il leur a fallu un an pour rassembler toutes les pièces de leur dossier. “Il faut prouver qu’on va apporter une plus-value à l’économie américaine. On le montre avec un business plan et des études de marché par exemple, résume l’entrepreneur. Il faut montrer les capitaux apportés par les différents investisseurs, trouver une assurance et, dans le cadre de notre activité, un espace de stockage pour les oeuvres d’art. On peut le faire sans avocat, mais ils sont là pour te guider par rapport aux barrières qu’on peut rencontrer à l’Ambassade. Dans notre cas: est-ce que votre espace de stockage est aux normes de sécurité ? La police d’assurance couvre-t-elle les oeuvres ? Etc…
Il y a aussi quelques “trucs” à savoir. “L’ambassade te demande d’avoir un business opérationnel sans te verser de salaire ni faire de prospections, ce qui est paradoxal” , souligne-t-il. Un obstacle que les deux patrons, tous deux en France, ont contourné en impliquant un partenaire aux Etats-Unis, qui a pu faire des démarches en leur absence. Le visa est accordé pour une durée de cinq ans au niveau consulaire et peut être renouvelé sans limite, à condition que l’entreprise reste en bonne santé financière. “Il faut montrer ton bilan à chaque renouvellement. Cela peut être stressant, mais comme tout entrepreneur, il faut être dans les bonnes angoisses. 
Le refus du E-2 a été un coup dur pour la jeune entreprise. “On a pu faire quelques ventes à distance mais au final on s’est rendu compte qu’il fallait être sur place pour réagir” . Cela n’a pas empêché les deux amis d’école de commerce de repartir de l’avant. Un an “presque jour pour jour” après le non, le chef d’entreprise était de retour à l’Ambassade américaine avec un “dossier énorme. C’était dingue!” Cette fois, l’agent lui a accordé un E-2 à l’issue d’un entretien de cinq minutes. “C’était une libération !” 
Depuis, les affaires ont repris. Des négociations ont été lancées avec des hôtels notamment et le patron noue des partenariats avec de nouveaux artistes en attendant l’arrivée de son associé fin août pour “qu’on puisse grandir rapidement” . “Si tout cela était à refaire, on changerait d’avocat. Il y a ceux qui tu paies en flat fee et d’autres à l’heure. Nous on a opté pour du flat fee. Le problème est qu’ils ont plein de dossiers à gérer en même temps. Ça a été un gros frein pour nous” .
“Ce E-2 était un chemin de croix, mais c’est aussi l’avenir, poursuit-il. Cet épisode était moralement formateur. Les patrons vivent des revirements brutaux parfois. Au final, ça te rend plus fort” .

Armelle Gloaguen, de Westchester à la "Jungle" de Calais

C’est un voyage en France pas comme les autres que s’apprête à faire Armelle Gloaguen.
La chanteuse et éducatrice française du Westchester se rend dans “La Jungle” de Calais pour proposer une série d’ateliers musicaux aux jeunes réfugiés de l’École Laïque du Chemin des Dunes, une éablissement où des volontaires leur enseignent le français et l’anglais. Au total, elle y passera quatre jours, du 22 au 25 août, accompagnée par la clarinettiste Kara Dago-Clark.
Destinés à favoriser l’expression de ces jeunes, ces ateliers reposent sur une “approche multi-sensorielle” qui rassemble chansons, maniement d’objets et références visuelles. Ces animations sont calquées sur le modèle de celles qu’Armelle Gloaguen, qui fut autrefois directrice d’un orphelinat au Guatemala, propose aux Etats-Unis dans le cadre de sa non-profit Armelle for Kids. Celle-ci a vocation à venir en aide par la musique à des jeunes défavorisés ou fragiles dans les foyers pour femmes battues, les orphelinats ou encore les écoles sinistrées.
“Le but est de commencer à neuf heures du matin et de terminer le soir, lorsque tout le monde est couché, explique la Française. Les enfants de Calais ont besoin de ces outils cognitifs. Ils leur serviront de moyens de stabilisation et d’exutoire émotionnel afin de les aider à mieux gérer ce qu’ils ont vécu” . La musicienne n’arrivera pas sur place les mains vides. Elle aura plusieurs instruments dans ses valises, dont 38 flûtes à bec provenant du Carnegie Hall. De quoi apporter un peu de réconfort à ces enfants déracinés, qui représenteraient un dixième de la population de la “Jungle” . “Cela sera ma première fois dans un camp de réfugiés. Ça me rappelle mon expérience à l’orphelinat, sauf que les conditions sont encore plus désespérées. À l’orphelinat au moins, il y avait une structure. Ils étaient protégés, avaient une école, des repas, un soutien” .