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Une nouvelle maternelle bilingue voit le jour à Barker Cypress-Houston

Le français a le vent en poupe dans les établissements scolaires de Houston.
Après la Mark White Elementary et The Village School, une nouvelle école maternelle bilingue, affiliée à Church on the Rock Katy sur Barker Cypress – et développée selon les souhaits du Pasteur colombien Jorge Cardenas – prépare actuellement sa première rentrée. Eagles on the Rock Bilingual Academy accepte en ce moment les inscriptions pour les classes de Pre-K3 (Petite Section), Pre-K4 (Moyenne Section) et Pre-K5 (Grande Section).
Eagles of the Rock ne se contente pas d’être un établissement d’immersion en français: l’espagnol aussi y sera enseigné. Les enfants seront exposés aux mêmes livres en français et espagnol, et alterneront les journées d’enseignement dans chaque langue (avec deux heures d’anglais en moyenne et grande sections l’après-midi). Cette année, l’école propose aussi deux summer camps mixtes autour des thèmes “On s’amuse au soleil : Plage et Camping” du 11 au 28 juillet et “Voyages autour du monde” du 1er au 18 août.
Le concept d’une maternelle gérée et développée par une église est un modèle très courant au Texas, mais Eagles on the Rock Bilingual Academy est le premier type d’établissement bilingue de ce type à ouvrir à Houston. La directrice Dorothée Henderson, passée par Apple, l’Université d’Austin et le Board des Realtors de la ville, précise que “le pasteur voulait développer depuis longtemps un programme original, en français tout d’abord, car c’est une langue d’avenir et la langue des arts et des sciences selon lui, et en espagnol également, car il est colombien et avait des demandes de cet ordre au sein de sa communauté. Cette école maternelle est alignée sur les critères d’excellence du système français. D’ailleurs nous avons décliné les directives du Ministère de l’Education Nationale, et nous nous basons sur le CNED et les Cours Pi. Nous souhaitons développer l’apprentissage du français et de l’espagnol par le biais d’activités peu pratiquées comme le théâtre, ou plus inattendues à travers notre mini-ferme et ses animaux.
La rentrée officielle se fera fin août pour les classes de Petite à Grande section, avec une moyenne de 6 enfants par enseignant (ils seront deux par classe). Dorothée Henderson précise que l’école bilingue française a ouvert en pilote une classe de Pre-K3 début mai, que fréquente son propre fils. L’école est autorisée à accueillir des enfants de 18 mois à 12 ans. Des classes supplémentaires (Crèche, TPS, CP) ouvriront en 2017-2018 et le CE1 verra le jour en 2018-2019. “Nous poursuivons notre recrutement d’enseignants pour faire face à la demande. Il y a un réel intérêt de la communauté internationale pour le français, c’est très motivant” , poursuit Dorothée Henderson.
Cette Française qui vit et travaille aux Etats-Unis depuis 12 ans a enseigné elle-même à Austin, puis à La Maternelle à Houston à la suite de la mutation professionnelle de son mari américain. “Mon remplacement de congé maternité à La Maternelle se terminait, et des parents colombiens dont j’avais le fils comme élève, m’ont parlé du projet du Pasteur Cardenas. Cela m’a plu tout de suite, d’autant que j’habite à proximité.”
Dorothée Henderson s’est plongée dans le projet l’an dernier pour définir les contenus éducatifs. “Cela répond à une demande de scolarité façon école privée avec un peu d’enseignement religieux, comme on en a en France, et que certains parents français ne trouvaient pas ici. Nous répondons donc à une demande différente.
 

"M" à New York pour les Vieilles Charrues

Pour son quart de siècle, le légendaire festival des Vieilles Charrues s’exporte à New York. Et il s’offre un habitué en « guest star »: le chanteur Mathieu Chedid, alias “M”. Les organisateurs ont annoncé sa participation mercredi.
Déjà présent à maintes reprises sur la scène du festival, le compositeur-interprète qui fait salle comble en France enflammera cette fois-ci les pelouses de Central Park le 1er octobre. Un lieu que Mathieu Chedid connaît bien: il avait participé à l’édition 2014 de SummerStage au sein du parc new-yorkais. L’endroit peut accueillir jusqu’à 5.000 spectateurs.
Cette manifestation exceptionnelle est le résultat d’une rencontre coup de coeur entre les organisateurs du festival et les membres de l’association bretonne BZH New York.
Les groupes bretons The Celtic Social Club et Krismenn & Alem seront aussi de la partie, tandis qu’un quatrième nom devrait venir compléter l’affiche dans les semaines qui viennent.

Rue Mercer veut rendre le chemisier sexy à New York

Au 17ème étage d’un bâtiment du Garment District, sur la 35ème rue de Manhattan, la porte de l’ascenseur s’ouvre sur un atelier où des dizaines de petites mains s’affairent au milieu de rangées de robes colorées et de vestes suspendues.
C’est là que Julie Luyindula et Pamela Semmache font fabriquer les vêtements de leur nouvelle e-boutique, Rue Mercer. Leur spécialité: des chemisiers élégants et simples qui conjuguent style parisien et “edginess” new-yorkais. Leur seconde collection a été lancée en mars et les deux femmes, diplômée en stylisme et en histoire de la mode à l’Ecole du Louvre pour la première et mannequin professionnel pour la seconde, travaillent aujourd’hui à faire connaître leur jeune marque et développer les ventes. “On est trentenaires, mamans. On avait envie de faire quelque chose pour nous, d’être notre propre boss” , témoigne Julie Luyindula, qui a travaillé dans une galerie d’art spécialisée dans le dessin.
C’est le premier business que lancent ces deux Parisiennes dont les chemins se sont croisés à New York grâce à des amis communs. Julie Luyindula y est arrivée en 2013 avec son mari, le footballeur Péguy Luyindula (New York Red Bulls, PSG, OM…). Pamela Semmache est, elle, venue il y a dix ans pour sa carrière de mannequin. Rue Mercer est née d’une discussion entre les deux expatriées à l’hôtel Mercer, à SoHo, l’an dernier. “Je voulais passer de l’autre côté. Pendant les shootings, j’étais toujours avec les stylistes et je leur posais des questions sur les coupes, les tissus, le choix des matières, des boutons. En tant que cliente, passionnée de shopping, j’étais frustrée de ne pas trouver de marque qui faisait des chemises pour femmes toute l’année, pour le week-end ou pour les soirées par exemple, offrant une gamme de chemises large et variée” , raconte Pamela Semmache, mannequin chez Next.
Rue Mercer ne fait que des chemises mais veut les faire bien, quitte à mettre le prix. “On utilise du coton italien, plus fin et de meilleure qualité. Le filage a une meilleure tenue. On utilise beaucoup de soie aussi” , poursuit Pamela Semmache. Plutôt que de faire fabriquer leurs habits à l’étranger, c’est donc dans un atelier du Garment District que leurs produits prennent forme. “Le made in New York apporte de la qualité car il y a un vrai contrôle des ateliers et des employés. C’était important de travailler avec des adultes consentants et d’être sur place pour le contrôle des produits. Certains fabricants passent deux ou trois fois à l’usine. Nous, on vient tous les jours. On regarde chaque petite ficelle, chaque placement de bouton” .

Il y a des gens de talent à New York, qui travaillent bien et rapidement. Il n’y a pas non plus de coûts de transports et de temps d’attente pour recevoir les produits. Et on se dit que c’est pour nous une manière de rendre à New York” , ajoute Julie Luyindula.
Rue Mercer est entièrement auto-financé et les deux fondatrices préfèrent grandir sans investisseur pour le moment. Ouvrir une boutique n’est pas non plus d’actualité pour la marque, dont les ventes progressent. Les deux fondatrices privilégient plutôt la présence dans des grands magasins comme Colette ou Barneys. “Il y a des nouveaux designers qui prennent un emprunt pour faire une équipe pour tout: marketing, finances, création… C’est parti, on y va et c’est quitte ou double. Nous, on est plus prudentes. On fait tout de A à Z. La com, la création, le repassage, glisse Pamela Semmache. On apprend chaque facette du métier. Quand on aura des employés, on saura ce qu’ils devront faire” .
 

 
 

Emmanuel Lebrun-Damiens, nouveau consul, prend ses marques à San Francisco

« J’étais venu à San Francisco en 2011 pour quinze jours de vacances alors que j’habitais New York. Si on m’avait dit que je reviendrai pour travailler, j’aurais cru rêver », sourit Emmanuel Lebrun-Damiens, de retour dans la Baie pour prendre, le 4 mai, ses fonctions de Consul général à San Francisco.
Trente-neuf ans, la parole facile, précise, pédagogue, Emmanuel Lebrun-Damiens raconte son parcours : fils d’instituteurs, il a grandi en Normandie, intégré Sciences-Po Strasbourg puis l’ENA. « L’une des caractéristiques du métier de diplomate (qu’il choisit en 2003 en entrant au ministère des Affaires étrangères), c’est que vous pouvez faire des choses très différentes au cours de votre carrière. »
Lui commence par la Nouvelle-Zélande : conseiller à l’Ambassade de France, il découvre notamment les territoires et Etats du Pacifique. Négociateur de la France auprès des Nations Unies à New York de 2008 à 2011, Emmanuel Lebrun-Damiens s’occupe des questions humanitaires et de santé dont il parle avec passion.
Il poursuit à Paris, travaillant aussi sur l’aide au développement, l’éducation, la sécurité alimentaire et l’égalité femmes-hommes. De 2014 à 2016, il est conseiller au cabinet de Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, sur la gestion et l’organisation du ministère. Un poste très visible, qui lui a permis de décrocher son ticket pour San Francisco.
A San Francisco, et dans la droite ligne de ses prédécesseurs, une large part de son agenda sera consacrée à l’innovation. « La diplomatie économique est une priorité du Quai d’Orsay, reconnaît Emmanuel Lebrun-Damiens, et dans la Silicon Valley tout particulièrement car il y a un tissu économique important et qui se porte bien. Et parce que c’est ici que se font les grandes découvertes qui font les gains de productivité et la croissance de demain », note-t-il, ajoutant que l’innovation se réalise aussi à Portland et Seattle, notamment, où l’emmènera d’ailleurs, fin mai, son premier voyage planifié en tant que consul général.
La traque à l’innovation se déroule aussi sur le terrain académique. Le service scientifique se concentrera « sur ce que les universités de la région apportent en matière d’innovation », avec l’idée de « faire le lien entre recherche fondamentale et entrepreneuriat », souhaite Emmanuel Lebrun-Damiens.
Et le service culturel scrutera les questions de société soulevées par l’innovation. L’effet du développement d’Uber sur le droit du travail et la réglementation, en est un exemple. « La Californie a été confrontée à ces questions avant la France et des universitaires d’ici s’y penchent. »
Autre centre d’intérêt : les études sur le genre. « Le service culturel met cette année la priorité sur les gender studies », très prégnantes dans la société californienne, avec l’idée d’encourager les échanges universitaires transatlantiques.
Enfin, côté services consulaires, l’institution entend être dans les premières à tester  l’envoi des passeports par courrier sécurisés ou l’inscription au registre des Français de l’étranger par voie électronique et non plus uniquement postale.
Amateur de musique classique, de littérature et de sports d’extérieur, Emmanuel Lebrun-Damiens dit attendre avec impatience l’arrivée de son vélo, en transit « entre Marseille et San Francisco, dans le déménagement » pour explorer la Baie.
Lui qui aime « découvrir une région à travers ses écrivains » a par ailleurs inscrit le Bay Area Book Festival de Berkeley à son agenda.

Les plages lumineuses de Carine Magescas exposées à San Francisco

L’artiste française Carine Magescas aimerait figer le temps sur une page blanche. Et c’est sur des plages blanches qu’elle a trouvé matière à exprimer sa créativité.
Elle présente  ses photos du samedi 7 mai au jeudi 30 juin  dans l’espace Themes+Projects, à San Francisco – l’exposition a été baptisée La Plage Blanche.
Un peu surexposés, les clichés de Carine Magescas sont très lumineux, presque abstraits. Son exposition montrera des scènes de surf et des paysages marins minimalistes, aux tons pastels. Les photos ont été prises sur les plages d’Ocean Beach ou Montauk.
Arrivée en 1998 aux États-Unis, Carine Magescas a vécu quinze ans en Californie. Après avoir participé à un projet photo en 2010 2filles.2villes.com, elle vit et travaille aujourd’hui à New York.
Elle a co-fondé avec son mari AngelPad, un accélérateur de start-ups qui a vu le jour en 2010. Ses œuvres ont été exposées à New York, Londres, Nantucket, ou encore à Greenwich, dans le Connecticut.

L'école Jean-Jacques Rousseau d'Austin ouvre une nouvelle petite section

L’ouverture d’une classe de petite section maternelle : c’est la nouveauté de la rentrée 2016-2017 à l’école Jean-Jacques Rousseau d’Austin. Pour les parents intéressés, les places sont limitées et les dossiers de candidature doivent être déposés d’ici le 30 mai.

La formation de cette école française privée repose sur la fameuse méthode Montessori qui vise à développer l’autonomie et la créativité de l’enfant. Les enseignants de la nouvelle classe seront français et les effectifs restreints avec seulement douze élèves dans la classe.

Les cours se tiendront de 8am à 3pm et une garderie sera disponible pour les parents qui le souhaitent jusqu’à 6pm. Parmi les critères d’entrée, les enfants doivent être âgés d’au moins 3 ans au jeudi 1er septembre 2016. 

Renaud Laplanche: la chute d'une star de la Silicon Valley

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Il était l’un des Français ayant le mieux réussi aux Etats-Unis au cours de ces dernières années. Fondateur en 2006 du LendingClub, Renaud Laplanche, qui vit à San Francisco, a fait de sa plateforme de peer-to-peer une référence dans le secteur de la “fintech”. Mais la belle histoire s’est achevée de manière abrupte en quelques jours, dans des conditions qui intriguent.
Début mai, les nuages se sont accumulés au dessus du navire LendingClub et de Renaud Laplanche, son capitaine. Le 6, ce champion de voile de 45 ans a dessalé, délogé de son poste de CEO par son conseil d’administration suite à des soupçons d’irrégularités. Le président du conseil d’administration va assurer les fonctions de CEO à la place de Renaud Laplanche, alors que le DOJ (Department of Justice) a ouvert une enquête.
Un choc pour le patron de cette société, dont la valorisation a atteint à un moment près de 10 milliards de dollars, dans la foulée de son introduction à la bourse de New York (NYSE) en décembre 2014. En une semaine, le cours de l’action de LendingClub a perdu 50% de sa valeur. “Tout le monde a été extrêmement surpris, car LendingClub était la figure de proue de ce nouveau secteur. Renaud Laplanche en était le symbole de réussite”, commente Grégori Volokine, analyste chez Meeschaert, à New York.
L’idée du LendingClub, et des autres plateformes construites sur ce modèle : permettre aux particuliers de se prêter de l’argent via une plateforme en ligne. Mais très vite le modèle a évolué, avec une part de plus en plus importante de l’argent prêté venant non plus de particuliers mais d’acteurs institutionnels.
C’est indirectement cette implication de “gros prêteurs” qui a précipité la chute de Renaud Laplanche. On lui reproche d’abord des erreurs d’information concernant des prêts vendus par LendingClub au fond Jefferies Group (la transaction n’a pas eu d’impact négatif pour l’acheteur, toutefois, et le montant n’était pas très important). Il est par ailleurs soupçonné de conflit d’intérêts : Renaud Laplanche aurait incité LendingClub à signer avec un fonds dans lequel il avait quelques parts.
Des erreurs qui auraient pu passer inaperçues, mais qui, découvertes, font tâche dans un secteur jeune, où la confiance entre les parties prenantes est clé. “C’est un gros bump, arrivé de nulle part”, confirme le Français Luc Hardy, qui fut l’un des premiers actionnaires du LendingClub, encore sonné par les évènements de la semaine dernière.
“Il y a eu un problème de supervision, et sans doute Renaud n’a pas traité ce problème comme l’aurait fait le Head of Regulatory Affairs d’une grande banque. LendingClub a été pendant longtemps une petite entreprise. Aujourd’hui, la société est côtée en bourse, et pour cette raison, elle est extrêmement visible, surtout au vu des gens qui sont dans le board, comme Larry Summers ou John J. Mack [ancien CEO de Morgan Stanley]. Ces gens-là ont aussi leur réputation à protéger, il ne peuvent rien laisser passer.”
Mais l’avenir de l’entreprise n’est pas menacé, selon Luc Hardy, qui n’a plus d’intérêts majeurs dans LendingClub. “Mon avis, c’est que cela va décaler de six mois la croissance de l’entreprise, mais qu’après les choses rentreront dans l’ordre. Il y a beaucoup d’envieux et de concurrents qui cassent du sucre sur ce modèle, mais la vérité, c’est qu’il marche. Certes, les valorisations de ces entreprises vont peut-être un peu baisser, mais tant qu’on pourra refinancer des prêts de carte de crédit pour moins cher sur ce type de plateformes, le modèle existera.”
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Une opinion qui n’est pas partagée par Christopher Low, économiste chez FTN Financial, à New York. Selon lui, les difficultés de LendingClub montrent à quel point ces systèmes de crédits entre particuliers, nés dans la foulée de la crise de 2008 et moins régulés que les banques classiques, sont fragiles.
“On a vu en Chine que certains sites se sont cassés la figure, notamment parce qu’il y a eu beaucoup de fraudes. Ils proposaient des taux très attractifs pour les investisseurs, mais ces prêts étaient trop risqués. Aux Etats-Unis, c’est différent car le système est plus régulé, mais je crois que cette industrie des prêts en ligne va avoir du mal à continuer à croître dans ce contexte. Ces évènements génèrent de l’anxiété  et dans les mois qui vont venir, il y aura beaucoup plus de contrôles.”
Selon Grégori Volokine, de chez Meeschaert, à New York, il est fort possible que certaines entreprises de ce secteur ne survivent pas, ou alors se transforment, en s’adossant à des institutions financières classiques. “Les niveaux de risque actuels sont très importants, et certains prêts frôlent parfois les taux d’usure pour les emprunteurs”, dit-il.
La vraie question, c’est : pourquoi ont-il fait cela ?, s’interroge Grégori Volokine. Je pense que cela traduit une certaine détresse. Depuis quelques mois, ces entreprises de peer-o-peer ont du mal à trouver des financeurs… C’est d’autant plus frappant que le montant des prêts frauduleux en question n’est vraiment pas important.”
Hier, le site Footnoted, qui a analysé des documents de la SEC, rapportait que quelques jours après le départ de Renaud Laplanche, des dirigeants de LendingClub se sont sécurisés de confortables packages. En prévision des mauvais jours.

A UC Santa Barbara, un influent "monsieur soupe" breton

Mickaël Blancho est l’un de ces hommes de l’ombre sans qui l’université de Santa Barbara (et ses 23 500 étudiants) aurait bien du mal à fonctionner.
Responsable de la cuisine centrale, le jeune homme originaire du Finistère supervise chaque jour la réalisation de plus de 5 000 repas destinés aux différents points de vente du campus.
“C’est un énorme boulot, mais j’adore cela”, précise l’intéressé, à la tête de cette structure depuis 2012. “Nous fonctionnons de 5am du matin à 5pm. Je m’occupe de toutes les recettes, que je renouvelle à peu près tous les six mois, et aussi de la gestion de 4 salariés et de 60 étudiants employés dans la cuisine. C’est intense, mais nous avons la chance de travailler avec d’excellents produits et d’avoir beaucoup de liberté.”
Au sein de cette structure affichant 1,5 million de dollars annuel de chiffre d’affaires, le Breton est aussi parvenu à développer la création de soupes en tous genres, lesquelles ont très vite été adoptées par les étudiants.
“Cela existait déjà auparavant, mais j’ai voulu développer le concept, le dépoussiérer et ainsi appliquer certaines idées que j’avais en tête. J’ai mis l’accent sur les produits responsables, locaux et biologiques, en prenant soin d’accorder beaucoup d’importance au goût. Et chaque matin, je propose une soupe du jour.”
Une approche réussie, d’autant que Mickaël Blancho a parfaitement su utiliser les réseaux sociaux, à commencer par Instagram, pour promouvoir de jolies photos de ses soupes quinoa-kale, poireaux-pommes de terre ou pois cassés-jambon fumé.
Désormais connu sur le campus sous le sobriquet de “Soup Guy”, celui-ci apprécie de pouvoir transmettre sa passion de la nourriture à la population de l’université. “Je pense qu’il est important d’aider les gens à bien manger : plus sainement et avec des ingrédients de qualité. Cela ne s’applique pas qu’aux soupes, puisque j’utilise la même approche pour les sandwiches, les salades, les pâtisseries ou les pizzas.”
S’il apprécie de pouvoir évoluer avec autant de liberté de création au sein de la cuisine centrale d’UCSB, le Breton conserve cependant l’envie d’ouvrir un jour son propre restaurant. “Je garde cela dans un coin de ma tête. Pour l’instant, j’ai une petite fille de six ans et ce travail à l’université est meilleur pour la vie de famille. Il me permet de partir en fin de semaine pour Joshua Tree ou Yosemite afin de m’adonner à ma passion de l’escalade. Mais je sais que cela viendra un jour, j’ai plein d’idées.”
Après une carrière l’ayant amené à quitter à la Bretagne à 18 ans pour travailler en Caroline du Nord, puis sur les bateaux naviguant sur le Mississippi ou dans les stations de ski de Lake Tahoe, le jeune homme de 36 ans a encore du temps devant lui avant de devenir son propre patron.
Pour l’heure, la passion du “Soup Guy” s’exprime au profit des étudiants californiens. Et la popularité de sa nourriture et de son compte Instagram démontrent que Mickaël Blancho maîtrise nombre de recettes, à commencer par celle du succès.

Le monde à l'envers de l'architecte François Dallegret exposé à Los Angeles

Réintégrer l’individu au coeur de l’habitat : ce fût l’objectif de l’artiste et architecte français François Dallegret. Pour la première fois, son travail est exposé à Los Angeles, plus exactement à la galerie d’art WUHO, du jeudi 19 mai (vernissage à 6 pm) au dimanche 26 juin.
Au travers de cette exposition intitulée “The Word upside-down” (“Le monde à l’envers”), l’architecte présente cinquante ans de production: vidéos, textes, plans, illustrant des projets bâtis et non bâtis.
Basé à Montréal, cet ancien étudiant des Beaux arts de Paris ne rentre dans aucune case. Il a aussi bien conçu des installations lumineuses que des voitures, des boîtes de nuit ou des savons.
François Dallegret est notamment connu pour sa collaboration avec le critique architectural Reyner Banham, auteur de “Los Angeles, the architecture of four Ecologies”, avec qui il a rédigé l’article intitulé “A home n’est pas une maison” (” A home is not a house”) en 1965.
On retrouve dans son travail des dimensions comiques, cyniques ou engagées, bref, “hors de la ligne”. Projetant de mettre en valeur les rêveurs qui veulent changer le monde, François Dallegret a influencé plusieurs générations d’architectes.
Et il pourra vous commenter son oeuvre de vive voix le samedi 21 mai à 3pm, lors d’une visite. Elle sera suivie d’une table ronde avec François Perrin, le curateur, Mimi Zeiger, critique d’architecture, ainsi que le professeur et doyen associé de l’École d’architecture de l’Université Woodbury, Ingalill Wahlroos-Ritter. Le monde à l’envers de l’architecture s’ouvre à vous.

Gagnez deux places pour Caravan Palace à New York

Bureau Export New York, organisme de promotion de la musique française, vous propose de gagner une paire de tickets pour les concerts new-yorkais de Caravan Palace (les 20 et 21 mai au PlayStation Theater). Remplissez le formulaire ci-dessous pour participer au tirage au sort.
Les musicos parisiens font une tournée aux Etats-Unis pour présenter leur troisième album. Intitulé “<|°_°|>”, cet opus sorti en octobre dernier a été plébiscité par la critique musicale. Un album jazz-électro-swing caractéristique du groupe formé en 2005. Engagés pour créer la musique d’un film pornographique muet des années 50, Hugues Payen, Camille Chapelière, Charles Delaporte, Antoine Toustou et Paul-Marie Barbier ont continué leur collaboration pour former les Caravan Palace.
Après avoir conquis la France, la Suisse, la Belgique et le reste de l’Europe, ils présentent leur premier album aux Etats-Unis dès 2010 et reviennent en 2012 pour le deuxième.
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Avec Wike-Up, trois Français veulent mettre l'Amérique au vélo aquatique

Depuis quelques années, les salles de fitness françaises qui proposent le vélo immergé ont le vent en poupe. A Miami, un trio d’entrepreneurs français fait le pari de convertir les Américains avec leur société Wike-Up.
Jean Michel Le Floc’h, créateur de Canelle Foods, a fourni les bonnes tables de la ville pendant une vingtaine d’années avant de revendre son affaire florissante. Sa femme le tanne pour obtenir un aquabike. Une recherche rapide lui permet de découvrir, assez surpris, qu’il doit l’importer d’Europe.
A Pâques 2015, au cours d’un dîner avec Antoine Collomba et Patrick Danciu, il met l’idée sur la table. Antoine Collomba dirige At Home in Miami, une agence immobilière dédiée aux investisseurs et vacanciers français tentés par la ville. Quant à Patrick Danciu, déjà lauréat des Trophées de l’Innovation de la French American Chamber of Commerce (FACC) de Floride en 2014 grâce à une invention pour le traitement des varices, il évolue dans le milieu médical avec sa société FCare Systems. Les trois hommes se connaissent bien. Chacun de leur côté, ils suivent leur carrière, font des affaires et attendent la bonne idée pour s’associer. Wike-Up (water et bike) sera cette occasion. L’étude de marché est rapide. En Floride, Californie et au Texas, on compte un million de piscines privées par Etat. Si l’on ajoute les hôtels, les centres de fitness, les piscines publiques, les résidences pour seniors et centres de rééducation, les perspectives sont étourdissantes.
« On a cherché nos fournisseurs, transporteurs et lancé le marketing. En septembre 2015, on a vraiment démarré. On veut aller très vite car le marché est vierge aux USA », détaille Jean Michel Le Floc’h. « On était en avril dernier au Health and Fitness Summit d’Orlando, le grand rendez-vous mondial du fitness. Il n’y avait que deux stands de vélos aquatiques parmi les milliers d’exposants et les sociétés ne visent pas la même clientèle. L’accueil a été excellent, mais il a fallu être pédagogue face à l’incrédulité que provoque un vélo dans la piscine », poursuit Antoine Collomba.

Patrick Danciu, Jean Michel Le Floc'h et Antoine Collomba. Photo Wike-Up
Patrick Danciu, Jean Michel Le Floc’h et Antoine Collomba. Photo Wike-Up

Le trio propose deux modèles de vélos fabriqués en France: le “Performance” pour les athlètes (1.490 dollars) et le modèle “Fitness” (1.190 dollars) qui représente deux tiers des ventes. « Notre vélo est en aluminium. Il ne rouille pas et il est donc bien plus léger que ce qui existe sur le marché. 80% de notre clientèle est féminine et l’idée, c’est qu’une utilisatrice puisse sortir toute seule le vélo de la piscine. Pas besoin d’être à deux ou encore d’utiliser une mini-grue de mise à l’eau. Vous pouvez simplement sortir le vélo de l’eau chaque jour. En terme d’entretien, un coup de jet d’eau et le tour est joué », détaille Antoine Collomba.
Qui dit léger, dit aussi moins cher à importer. Face à des modèles en acier inoxydable venus d’Europe, Wike-Up s’estime moitié moins cher. Couleurs, réglages, guidons, selles: des nouveautés sont déjà dans les cartons. Wike-Up prépare également un tapis de marche, aquatique lui aussi, dans une gamme dédiée à la rééducation.
Après avoir attendu plusieurs semaines pour conclure leurs premières ventes, l’équipe de Wike-Up gère aujourd’hui les commandes en veillant sur le stock. « D’ici la fin de l’été, on aura trouvé une solution pour être approvisionné en moins de six semaines afin de répondre à la demande en temps réel », ajoute Jean Michel Le Floc’h. Leurs modèles devraient faire leur apparition dans les piscines publiques de Miami prochainement et dans les bassins de plusieurs grands hôtels de Miami Beach à l’automne. Ce démarrage en fanfare vaut aujourd’hui à l’entreprise d’être en lice pour les “Innovation Awards” de la FACC de Floride qui seront décernés le 19 mai.
L’entreprise se développe rapidement par le biais de distributeurs dans les autres Etats du sud. Le salon d’Orlando leur a aussi permis de mettre un pied en Amérique du Sud et au Moyen-Orient. Les trois Français ont aussi été approchés par des Américains qui réfléchissent à vendre ces modèles sur le marché européen.
 

A Los Angeles, Céline Nyanga présente sa pièce de théâtre sur l'avortement

Habituée à prendre la plume pour écrire des scénarios, Céline Nyanga s’est lancée dans l’écriture théâtrale.
Et la chance lui a souri, puisque sa première pièce Uterine affairs sera jouée pendant le mois de juin lors du Fringe Hollywood Festival, au Lounge Theatre de Santa Monica, à Los Angeles.
Le pitch est original. “On suit le parcours d’une femme vierge et enceinte. Elle va voir un pseudo gynécologue freudien, pour qui sa grossesse la rend coupable de l’inconcevable conception. Au cours d’un voyage, elle va tenter d’y mettre fin” , raconte cette scénariste française, consciente que le sujet abordé est particulièrement délicat aux Etats-Unis.
La pièce est produite par le collectif “Lady Barbe bleue”, fondé par Céline Nyanga et sa co-productrice et amie, Monica Gozalbo. L’idée lui est venue en 2015, lorsqu’elle a pris connaissance d’un projet de loi en Espagne visant à limiter le recours à l’avortement. “J’ai alors imaginé le parcours du combattant d’une femme vivant en zone isolée pour se faire avorter” , remémore-t-elle.
Elle pense d’abord à ce sujet pour un court-métrage. Mais son attrait pour l’absurde et le surréalisme en a voulu autrement. “J’ai relu Eugène Ionesco et Samuel Beckett, les classiques du l’absurde. Et j’ai été influencée par l’oeuvre de Luis Bunuel. Naturellement, ce projet s’est transformé en pièce de théâtre.”
Pour pouvoir concrétiser Uterine affairs, Céline Nyanga a joué sur ses relations, dont des amis acteurs installés à Los Angeles. Elle a rassemblé un casting de huit comédiens, avec en vedette, l’acteur britannique primé Martin Rayner.
Une pièce adaptée pour le Fringe Hollywood
Uterine affairs offre son lot de dialogues irrationnels et de personnages atypiques. Derrière ces situations loufoques et les réactions disproportionnées, se cache une cause, celle du droit des femmes.
Uterine_Affairs
Dans nos sociétés, elles sont infantilisées, elles ne peuvent pas toujours prendre leurs propres décisions ” ,argue Céline Nyanga. Dans son script, elle a apporté des références religieuses et historiques, comme Jeanne d’Arc. “C’est ma french touch“, lâche cette passionnée de cinéma, en train de plancher sur l’écriture de nouveaux scénarios.
Ecrite en français, sa langue natale, la pièce a été adaptée en anglais par l’auteure, qui officie comme traductrice pour des studios de doublage à Los Angeles. “Je l’ai traduite dans le but de la faire jouer au festival Fringe Hollywood, auquel j’ai assisté les deux dernières années” , explique-t-elle.
Ce festival de théâtre de Los Angeles met à l’honneur des pièces indépendantes à des prix accessibles. Il organise également une remise de prix. Le défi sera de séduire le public américain.
Si la sauce prend, la pièce pourrait être re-programmée jusqu’à fin juin. “Je voudrais l’exporter à New-York et dans quelques villes européennes”  avance Céline Nyanga, qui aimerait la voir jouer en français.