Si vous étiez venu·e à San Francisco dans les années 70, vous auriez peut-être, comme dans la chanson, porté des fleurs dans les cheveux, consommé quelques substances psychotropes et goûté aux joies de l’amour libre. Depuis les travaux pionniers du Kinsey Institute dans les années 40, la Californie reste l’épicentre de toutes les expérimentations sexuelles et spirituelles. Et c’est donc presque naturellement que l’entreprise OneTaste y a vu le jour dans les années 2000.
Derrière ce nom un peu mystérieux, une promesse ambitieuse : offrir aux femmes une voie d’épanouissement par la méditation orgasmique (Orgasmic Meditation, ou OM pour les initiés). La fondatrice, Nicole Daedone, charismatique et éloquente, voulait briser les tabous et reconnecter les femmes à leur désir. « Une femme ne peut être libre tant qu’elle ne maîtrise pas sa sexualité », affirmait-elle en 2009 dans le New York Times. Une idée forte… qui allait rapidement déraper.
L’orgasme comme rituel codifié
La pratique se voulait simple : une femme, allongée sur des coussins, jambes écartées, recevait une stimulation très précise de la part d’un homme ganté, choisi par l’organisation. Tout cela durant treize minutes, suiv...