Depuis les confitures Bonne Maman, les yaourts Mamie Nova et le café Grand-Mère, on savait que l’aïeule francaise était un bon filon marketing.
La recette fait encore des émules aux Etats-Unis. Après les boissons Victoria’s Kitchen, lancées par un Français de Los Angeles en hommage à sa mamie de Paris, voilà donc les vinaigrettes Jacqueline & Jérôme.
C’est en avril dernier que Jérôme Bensimon – le petit-fils de Jacqueline – a créé à New York cette start-up qui vend des sauces salade à la française.
« Un week-end, j’étais dans les Hamptons, je faisais de la vinaigrette pour des amis américains, et ils m’ont dit: c’est super bon, pourquoi tu nous n’en mets pas dans des bouteilles pour en vendre ? Comme il n’existait pas de produit similaire, je me suis lancé », explique Jérôme Bensimon, 46 ans, qui a basé sa petite société dans le New Jersey, où il embouteille ses sauces.
L’histoire nous dit que la recette originale s’inspire de celle de sa mamie Jacqueline, 94 ans, couturière à la retraite qui vit à Alfortville.
« Nos vinaigrettes sont sans colorants, sans sucres ajoutés, sans conservateurs. Et contrairement à la plupart des sauces, nous sommes vendus au rayon frais, et nous utilisons de l’huile d’olive première pression », dit Jérôme Bensimon. Il rajoute à cela du sel, du poivre, du vinaigre, de la moutarde, éventuellement du citron et de l’ail « coupé à la main, on y tient », et le tour est joué – les bouteilles (il en existe dix variétés) se conservent six mois au réfrigérateur.
« Cela n’a rien à voir avec les salad dressings industrielles que l’on trouve sur le marché américain, où il y a souvent du yaourt, du fromage, pleins d’additifs, et à la fin, des goûts pourris qui couvrent ceux des ingrédients de la salade. Notre cible, ce sont les gens qui font la vinaigrette eux-même. »
Jérôme Bensimon, qui vit depuis dix ans à New York, avait le CV pour se lancer dans un tel business. Passé par un lycée hôtelier et une école de commerce, il a travaillé pendant 20 ans dans le domaine de la vente. Il a été directeur commercial pour la marque de produits de beauté Orlane, puis a occupé ce type de fonctions chez Revlon, à Paris et en Asie. A New York, il a repris des études au French Culinary Institute de New York, et travaillé comme consultant pour diverses entreprises, dont le site de vente de produits pour enfants Totsy – où il a fait la connaissance de Guillaume Gauthereau, son associé.
Pour lancer Jacqueline & Jérôme, Jérôme Bensimon a mis « toutes ses économies ». Au printemps dernier, au démarrage du projet, on pouvait le croiser sur le marché Smorgasburg, à Brooklyn, à un stand où il vendait aussi des pan bagnats. « J’ai arrêté au bout de deux mois, dès le moment où j’ai eu le feu fert de Whole Foods. »
Depuis, avec sa table pliante et ses petits verres en plastique, il part régulièrement à la rencontre des clients, pour leur faire goûter ses vinaigrettes au milieu des allées de ces supermarchés. Les retours positifs lui donnent le moral.
« Les gens adorent. On est maintenant dans 14 Whole Foods à New York et dans le New Jersey. On a vendu à peu près 10.000 bouteilles en six mois », calcule Guillaume Gauthereau, qui aide Jérôme Bensimon à boucler sa première levée de fonds.
De l’argent qui devrait permettre à la petite start-up de développer les ventes en ligne et trouver quelques étagères supplémentaires dans d’autres supermarchés. « On a signé avec un distributeur. En avril-mai, on devrait être présents dans 150 supermarchés », prédit Jérome Bensimon. Pas le genre à raconter des salades.
Jérôme Bensimon, maître de la vinaigrette à New York
Par FM / Le 15 février 2015 / Actualité
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