Pour se rendre en Martinique ou en Guadeloupe depuis New York, il n’y avait jusqu’ici aucune ligne directe. Pour rejoindre Pointe-à-Pitre ou Fort-de-France, vous deviez faire une escale à Miami ou Puerto Rico.
Il y avait là une place à prendre, et Norwegian Air a décidé de parier dessus. A partir du 3 décembre 2015, la compagnie low-cost d’Oslo va assurer des vols directs entre New York (trois vols par semaine vers chacune des deux îles), Baltimore, Boston et les deux îles des French West Indies. Le prix d’appel est à 79$ pour un aller simple, mais la plupart des vols aller-retour se situent entre 300 et 400 dollars, soit deux à trois fois moins que la -faible- concurrence.
Un pari risqué ? “Pour l’instant, les ventes marchent très bien, surtout depuis New York”, affirme Anders Lindström, directeur de la communication de Norwegian aux Etats-Unis.
A l’origine de cette nouvelle ligne, une histoire de parking. Chaque hiver, les compagnies low-cost européennes tournent au ralenti – les week-ends à Prague ou à Berlin ont moins la cote – et doivent mettre au parking certains de leurs avions.
“Ryanair doit garer 50 avions, et nous, on en met dix au parking. On s’est demandé ce qu’on pouvait en faire, quels étaient les endroits où il y avait de l’activité pendant l’hiver. Evidemment, les Caraïbes se sont imposées”, raconte Anders Lindström. “Conformément à l’accord Open Skies, une compagnie européenne ne peut pas, par exemple, proposer un vol entre les Etats-Unis et la République Dominicaine. Elle le peut le faire entre l’Europe et les Etats-Unis. C’est pour cela que nous avons décidé de proposer ces vols vers ces deux îles françaises.”
D’autres arguments ont pesé. Le potentiel touristique de la Martinique et de la Guadeloupe auprès des Américains, largement sous-exploité. L’importance de la communauté française et antillaise aux Etats-Unis. Mais surtout, l’absence de concurrence sérieuse, le nombre de vols entre les Antilles françaises et les USA étant très limité. “Les vols qui existent aujourd’hui sont chers, peu fréquents, et il n’y a aucun vol direct vers Boston ou New York”, commente Anders Lindström.
Côté tarifs, la politique low-cost de Norwegian lui permet d’offrir des tarifs bien moins cher qu’American, qui dessert ces îles depuis Miami. Pour une semaine en février, le vol American depuis New York, avec escale (courte) à Miami est proposé à 900$ A/R, tandis que le vol Norwegian est tarifé à 325$ aller-retour. A d’autres dates, c’est encore moins cher.
Bientôt un vol Norwegian entre la France et les US ?
Cette stratégie reflète l’expansion rapide de Norwegian (ses recettes ont augmenté de 15% au troisième trimestre 2015), et sa volonté de prendre une place sur le marché américain.
Depuis deux ans, Norwegian a ouvert des lignes directes entre les Etats-Unis (New York, Los Angeles, Fort Lauderdale, bientôt Boston) et l’Europe (Londres, Copenhague, Stockholm). Les tarifs sont intéressants, avec des vols aller-retour entre New York et Gatwick à 500$ environ.
Dopée par la baisse des prix des carburants, Norwegian prévoit d’ouvrir de nouvelles lignes entre l’Europe et les Etats-Unis en 2017. Fin octobre, la compagnie aérienne a annoncé l’achat de 19 nouveaux appareils longs-courriers Dreamliner Boeing 787-9, livrables de 2017 à 2020.
“C’est encore trop tôt pour en parler, mais bien entendu, la France constitue un marché très intéressant pour nous. On prévoit de proposer un tarif promotionnel de 69$ l’aller pour le lancement de ces nouvelles lignes transatlantiques. Ensuite, on imagine que les gens pourront payer environ 350 dollars pour des aller-retours”, estime Anders Lindström.
Pour pouvoir proposer ces tarifs très bas, Bjørn Kjos, le patron de Norwegian, a indiqué à Reuters qu’il souhaitait utiliser des aéroports moins chers que JFK. Il a cité le Westchester County Airport ou celui du Connecticut, Bradley Airport, au nord d’Hartford.
Martinique et Guadeloupe en low cost: le coup de poker de Norwegian Air
Débat sur l'après Charlie Hebdo en France à Columbia
L’après Charlie Hebdo questionne sur la laïcité à la française et sur la place de l’islam en France. Ces thèmes seront abordés lors d’une conférence à l’université de Columbia mercredi 4 novembre entre 6pm et 8pm.
Plusieurs chercheurs et spécialistes de la question de l’islam en France et de la laïcité débattront sur cette question : après Charlie Hebdo le modèle républicain peut-il survivre ?
Pour débattre seront présents Abdennour Bidar, philosophe et auteur spécialiste de l’islam, il anime l’émission Culture Islam sur France Inter. Patrick Simon, directeur de recherche à l’institut national des études démographiques de Paris et Ethan Katz professeur d’histoire et auteur de The Burdens of Brotherhood: Jews and Muslims from North Africa to France.
Le débat sera modéré par Souleymane Bachir Diagne, professeur de français à l’université de Columbia et spécialiste de philosophie islamique.
Dînons chez Flynn McGarry, chef de 16 ans
Les médias le nomment « Justin Bieber de la nourriture », enfant précoce, usurpateur ou génie culinaire, c’est selon. Après avoir fait la couverture du New York Times Magazine l’an dernier, Flynn McGarry a quitté la cuisine de sa mère à Los Angeles pour venir ouvrir un “popup” restaurant à New York.
Le nom est le même (Euréka, du nom de la rue où il habitait petit). Et comme chez Mme McGarry mère, on se sent comme à la maison. L’endroit est à taille humaine et le concept bien pensé : trois soirs par semaine, le chef californien de 16 ans concocte seul un festin délicat et minutieux de 14 plats pour 12 convives (à partir de 160 dollars).
Le studio minimaliste de Creative Edge, conçu pour les événements temporaires, pourrait paraître impersonnel, voire froid. Mais on y est accueilli chaleureusement par Matthew Mako, un jeune sommelier de bonne humeur qui nous tend une coupe de champagne et nous invite à deviner quel titre est train de passer sur la playlist (Drake) avant de s’assurer qu’il est bien au courant de nos allergies alimentaires et d’installer chaque client à la place qui lui revient, autour d’un bar en V, entourant le gamin captivé par ses recettes. Les deux amis mènent la danse.
Pendant que Flynn McGarry applique méticuleusement des miettes roses sur une tache orange, « Matt » fait la conversation. Ce qui nous est présenté dans un bol en céramique est si beau qu’on n’oserait pas y toucher, si on ne nous soufflait pas que le tout s’avère être un crumble de bacon sur une courge japonaise au cidre, étonnamment tendre.
On n’en est qu’à la moitié du repas de 2 heures quand, à notre gauche, un couple se souvient déjà avec nostalgie de ce qui, 15 minutes plus tôt, leur a semblé être la Méditerranée parfaitement résumée en une bouchée. (Un oursin assaisonné au sel et au café). Si ce soir là les desserts sont moins inventifs et un peu trop frais pour nous laisser un souvenir indélébile, on ne peut s’empêcher d’admirer la concentration du jeune garçon, indifférent aux yeux rivés sur lui et maîtrisant parfaitement des techniques nécessitant des années de pratique. Comme nous le fait remarquer Anna Polonsky, consultante en restauration et co-fondatrice de MP Shift: «est-il prodige? Trop tôt pour le dire. Mais est-il un travailleur forcené? C’est certain ! »
639 Washington Street, New York, NY 10014
Deux services par soirée les vendredi, samedi et dimanche – réservations ici
Enquête: conjoints d'expat, les galères de la carrière "bis"
Qui sont vraiment les “conjoints d’expat”? Nos amies de Femmexpat viennent de réaliser une grande enquête (3500 réponses!) sur eux et -surtout- elles. Objectif: mieux connaître l’impact de l’expatriation sur les couples et sur la carrière du conjoint “accompagnateur”.
Résultat: un portrait parfois surprenant d’accompagnateurs qui n’ont pas renoncé à leurs ambitions professionnelles mais font face à des nombreux obstacles. Voici les 10 questions sur lesquelles cette enquête permet d’y voir plus clair. Et les réponses de Femmexpat.
1/ Le taux d’hommes accompagnateurs en expatriation progresse-t-il ?
Non ! Heureusement nous avons collecté plus de 3500 réponses sinon nous n’y croirions pas nous même. L’expatriation est encore plus réfractaire à la parité que le Sénat français ! 9% seulement des conjoints accompagnateurs sont des hommes. Moins de 1/10, en 2015 ! Et la proportion n’est pas radicalement différente dans les jeunes générations. C’est stupéfiant mais c’est ainsi. Quelques débuts d’explication déjà pour que vous ne vous sentiez pas complétement déboussolées : le taux de femmes expatriées est plus élevé (entre 13 et 20% selon les études) mais beaucoup d’entre elles partent seules. Et puis les messieurs renâclent souvent à se faire appeler conjoint accompagnateur ; ils se considèrent comme « un couple d’expatriés » même si c’est Madame qui a le contrat et qui les emmène. Nous en reparlerons !
2/ Les conjoints, tous sexes confondus, sont-ils prêts à sacrifier leur carrière ?
Non, pour la plupart. 80% d’entre eux veulent travailler pendant l’expatriation…
LIRE LA SUITE et les réponses à ces 10 questions sur Femmexpat.
Marie Le Nôtre présente ses mémoires à Houston
Marie Le Nôtre est l’épouse d’Alain, le fils de Gaston Le Nôtre. Ensemble, Alain et Marie ont fondé le Culinary Institute Le Nôtre à Houston.
C’est ce prestigieux héritage culinaire, mais cette aventure personnelle, que Marie Le Nôtre raconte dans ses mémoires, “Appetite”, qu’elle présente le 5 novembre à l’Alliance française de Houston.
De la Grèce à Houston en passant par la France, Marie retrace son itinéraire qui est aussi une histoire d’amour et un voyage spirituel. L’Institut, créé en 1998, occupe une place centrale dans l’ouvrage, tout comme sa passion pour l’héritage de Gaston Le Nôtre.
Acheter le livre en ligne
Expatriés : Investissez dans l'immobilier en France et louez votre appartement à une entreprise
(Article Partenaire). Vous avez le projet d’investir dans l’immobilier en France et vous cherchez une solution simple et rentable ? Louez votre appartement à une entreprise et améliorez votre rendement locatif : en cumulant les avantages de la location meublée et de la location institutionnelle, ce type de location est parfaitement adapté aux expatriés qui souhaitent investir en France. Découvrez pourquoi.
Un investissement fiable
En investissant dans un appartement de type T2 à Paris, vous vous offrez la possibilité de profiter des nombreux avantages que procure la location corporate. De nombreuses entreprises du CAC 40 ou des grands groupes internationaux ont besoin de logements de fonction pour leurs cadres en mission dans ces villes et recherchent des appartements à louer.
De meilleurs rendements et plus de sécurité
En louant votre appartement à ces sociétés, vous bénéficiez d’abord d’un meilleur rendement locatif : votre appartement est mieux loué et vous bénéficiez du statut fiscal de la location meublée non professionnelle (LMNP). Le risque de loyers impayés est quasi nul, vous êtes certain que votre bien sera bien entretenu et surtout vous pouvez louer votre bien au dessus du prix du marché. En effet, ce type de location ne rentre pas dans le champs d’application de la loi sur l’encadrement des loyers et ces grandes entreprises recherchent des logements de qualité pour leurs salariés étrangers en mission en France.
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
Projection et débat autour de "La Haine" à San Francisco
Le film culte “La Haine” (“Hate”) de Mathieu Kassovitz sera projeté le mercredi 4 novembre à 6pm au SPUR à San Francisco, dans le cadre du San Francisco Urban film fest.
Le film “La Haine”, sorti en 1995, a obtenu le prix de la mise en scène à Cannes et le César du meilleur film. Le scenario nous plonge dans l’univers de la banlieue parisienne des années 90. Trois copains, Vinz (Vincent Cassel), Hubert et Saïd, de la cité des muguets à Chantelou-les-Vignes, voient leur vie basculer en une journée lorsque des affrontements éclatent entre les jeunes de la cité et la police après une bavure d’un policier.
La projection sera suivie d’un débat sur l’urbanisme et l’égalité des chances, avec deux professeurs de l’Université de San Francisco.
Le festival, qui s’organise pour la seconde édition, a pour objectif de relancer le débat sur la créativité urbaine. L’objectif est de projeter des films qui puissent inspirer de nouveaux projets urbains pour améliorer les villes.
Halloween : huit fêtes pour enfants à New York
Cette année, impossible d’éviter Halloween, qui tombe un samedi. Où vos enfants pourront-ils remplir leur seau de bonbons, visiter des maisons hantées ou écouter des histoires qui font peur ? Voici notre sélection de festivités, quartiers par quartiers. Le déguisement n’est pas une option.
1– Upper West : jazz et Frankenstein au Lincoln Center
Pendant deux heures, les enfants auront la possibilité de cavaler dans les différents espaces du Lincoln Center en quête de bonbons. Au David Rubinstein Atrium, ils pourront participer à diverses activités manuelles. A midi, une parade avec un groupe de musiciens jazz live sera organisée. Pour terminer, une projection gratuite du film “Frankestein” est proposée à 1pm (à partir de huit ans, quand même). Une séance de lecture est aussi au programme. Samedi de 11am à 1pm. Lincoln Center. Plus d’infos ici.
2- Upper West : trick or treat au Musée d’histoire naturelle
Le musée préféré des enfants organise une grande fête pour Halloween. Les enfants auront la possibilité de récolter des bonbons, d’assister à un spectacle de magie ou à des performances d’acrobates du Big Apple Circus, et de serrer la pince à des personnages comme Curious George ou Peter Rabbit. Samedi, de 2pm à 5pm. 14$ par personne. Central Park West, angle 79th. Plus d’infos ici.
3- Upper East : block party sur 92th
L’Upper East Side a aussi sa block party d’Halloween sur East 92th (une partie de la rue est fermée à la circulation), baptisée Spooktacular. Attendez-vous à des maisons spécialement préparées pour le trick or treat, des jeux, des stands de boissons… Le clou de la fête : un concours où l’on élira le meilleur déguisement de bébé, d’enfant (différentes catégories), de chien, et la famille la mieux costumée. Samedi de 4pm à 5:30pm. East 92th, entre Park et Madison. Plus d’infos ici.
4- TriBeCa : concours de déguisements dans l’Hudson River Park
Le Hudson River Park vous prépare une petite fête d’Halloween efficace : spectacle de magie, lectures, face-painting, barbes à papa et concours de déguisement. Les activités, en plein air, sont ciblées pour des enfants de 2 à 8 ans. Samedi, de midi à 5pm. Gratuit. Hudson River Park, Pier 26. Plus d’infos ici.
5- Financial District : Halloween Party à Brookfield Place
Le centre commercial chic Brookfield Place organise une fête d’Halloween au chaud dans son “jardin d’hiver”. Au programme, un concert des Deedle Deedle Dees, des lectures d’histoires qui font peur, des ateliers scientifiques, un spectacle de magie, une session de pumpkin carving, du face-painting, et un défilé de costumes terrifiants. Samedi, de 12pm à 3pm. Gratuit. Brookfield Place Winter Garden, 200 Vesey St. Plus d’infos ici.
6- Park Slope : maison hantée et Star Wars
Activités manuelles (fabrication de pâte à modeler, déco de sacs et face-painting), visite de personnages de Star-Wars, concert, jeux collectifs, chateau gonflable, et une mini maison hantée : voilà ce que propose Puppetry Arts au First Street Recreation Center ce samedi. Les 200 premiers enfants gagneront un sac de bonbons. Samedi, de 11am à 3pm. Admission gratuite, activités payantes (entre 2 et 5 dollars). First Street Recreation Center, 1st Street between 3rd & 4th Avenues, Park Slope. Plus d’infos ici.
7- Park Slope : une grande parade pour enfants, parents et chiens
La parade familiale de Park Slope est organisée par le Park Slope Civic Council depuis 29 ans. Le départ est prévu à 6:30 pm (14th street et 7th avenue). Il y aura des tas de bonbons à récolter sur le chemin. Le thème de cette année : wild wild life. Une mini-parade est organisée de 4pm à 5pm pour les enfants les plus jeunes, autour du Byrne playground. Plus tôt dans la journée, des animations diverses auront lieu à la Old Stone House. Ainsi, à midi, vous pourrez assister à un défilé d’animaux déguisés. L’association Park Slope Parents organise quant à elle un concours de déguisements d’enfants à 2pm. Samedi, à partir de 11am et jusqu’à 9pm. Lieux divers. Plus d’infos ici.
8- Bronx : parade et citrouilles géantes au Botanical Garden
Le jardin botanique sort le grand jeu pour Halloween, et célèbre en même temps le “Dia de los muertos” mexicain. Outre les parades (à midi et 2pm), les enfants pourront entrer dans une maison-citrouille, voir une exposition de citrouilles sculptées géantes, participer à des activités manuelles à partir de graines de citrouilles ou de feuilles mortes… Samedi, 20$ pour les adultes, 8$ pour les enfants (tarifs de l’entrée au jardin). 2900 Southern Blvd, Bronx. Plus d’infos ici.
Salon Houston Expat Pro le 13 novembre
C’est déjà le troisième Salon des Entrepreneurs créatifs de Houston et il a lieu le vendredi 13 novembre, de 9h à 14h.
On vous a déjà souvent parlé de Houston Expat Pro, très dynamique réseau de “conjoints d’Expat”, qui sont aussi entrepreneurs et se regroupent pour s’entraider et faire connaître les produits et services qu’ils et elles proposent.
L’évènement est à la fois l’occasion de découvrir les créations de ces entrepreneurs, de faire ses courses de Noël et d’échanger entre “femmes et maris d’expats” actifs et entreprenants.
La matinée s’ouvrira par une présentation de Magdalena Zilveti-Chaland, auteure du livre « Réussir sa vie d’expat ».
Happy French Gang, les tissus gagnants d'une Française de San Francisco
Des rouleaux de tissus qui attendent le premier coup de ciseaux, des étagères remplies de coussins et de couvertures pour bébé pastel… L’univers de Sandra Dejanovic pétille dans son atelier baigné de soleil, situé dans le quartier de Bayview, à San Francisco.
Depuis deux ans, cette Française créée des produits textiles sous la marque Happy French Gang. Diplômée en ingénierie des systèmes industriels, elle a travaillé pour la RATP et la Sagem avant de s’expatrier avec son mari à San Francisco en 2010. Après la naissance de son fils en 2011, elle cherche des postes dans son domaine de compétence, sans succès, et lance son entreprise, un rêve qu’elle caressait depuis longtemps.
Le tissu s’impose comme une évidence. “Ma mère avait une entreprise de lingerie féminine, installée dans notre maison. Je me cachais derrière les tissus, je voyais les mannequins défiler”, raconte Sandra Dejanovic. “Pourtant je n’ai rien appris du métier avec ma mère.”
Elle commence par emprunter la machine à coudre d’une amie, et apprend la couture à force de persévérance. Son premier produit, le Zipillow, est composé de quatre coussins que l’on peut moduler en pouf, canapé, lit, banc, en les reliant par des fermetures éclair. En plus du Zipillow, Sandra Dejanovic fabriquait déjà quelques couvertures. Devant le succès rencontré par celles-ci et l’afflux de pré-commandes, elle décide de se concentrer sur le linge de maison.
“Aujourd’hui, Zipillow fait toujours partie de ma collection, mais j’ai surtout développé une ligne de jetés de lit, couvertures pour bébés et pour adultes, des coussins, des rideaux”, explique Sandra Dejanovic. En septembre, Happy French Gang a lancé sa collection de linge de table.
Le style des produits Happy French Gang est facilement reconnaissable: des couleurs pastel travaillées en tie-dye (teinture non uniforme obtenue en nouant le tissu, popularisée dans les années 60), des coutures flashy, et de la texture. “Je choisis mes tissus en touchant les matières. Si je trouve un tissu qui a une texture intéressante, et qu’il est disponible en grande quantité, je l’achète !” Trouver les fournisseurs d’une matière première de qualité reste la préoccupation principale de la créatrice.
Pour sa collection emblématique baptisée Cloudy, Sandra Dejanovic se fournit en coton naturel d’Inde, tissé à la main. Les couvertures pour nouveaux-nés sont en coton biologique. Chaque pièce est unique, et le temps passé à la créer justifie des prix variant de 30 dollars pour les serviettes de table à 450 dollars pour un tapis entièrement noué à la main. “Je fais tout toute seule: je coupe mon tissu, je le plie, le teins, le lave, puis je le sèche, et enfin je le couds, sans oublier la petite étiquette Happy French Gang pour la touche finale.”
Avec une moyenne de cinquante articles vendus par mois en ligne, dans les “crafts fairs” et sur commande, Happy French Gang a surtout du succès auprès d’une clientèle américaine éprise de produits locaux, bio et faits maison. “Je fabrique des produits différents d’autres créateurs, qui plaisent à ceux qui s’intéressent au design et à l’aspect manuel de la création”, explique Sandra Dejanovic.
Grâce aux réseaux sociaux, en particulier Instagram, Happy French Gang voyage au delà de la Californie. “J’envoie des couvertures et mes coussins dans l’Oregon, le Texas, le Colorado, l’état de Washington…”
Sandra Dejanovic tient à continuer la vente directe en plus de la vente en gros à certaines enseignes : “Je veux rester au contact direct du client, tout en grossissant mon portefeuille de magasins.” Happy French Gang est distribué dans une vingtaine de magasins et de spas. A San Francisco, on trouve ses créations chez Rare Device, Tug Tug, et Paxton Gate, ainsi qu’au magasin West Elm de Mill Valley. En ligne, outre sa propre boutique, on peut trouver Happy French Gang sur Of a Kind.
Les créations Happy French Gang seront aussi vendues à diverses “crafts fairs” de fin d’année à San Francisco : les 7-8 novembre, à la Urban Epic Fest, les 14-15, à la West Coast Craft, et les 21-22, à la Renegade Craft Fair.
La créatrice caresse l’espoir de traverser l’océan et faire découvrir son univers poétique et coloré à la France.
Whisk Crêpes, un coup de fouet pour la crêperie à Dallas
“Il y avait une niche à prendre: très peu de crêperies à Dallas”: après un premier séjour comme expat dans les années 2000, Julien Eelsen est revenu l’an dernier au Texas avec la ferme intention d’y devenir entrepreneur. Et restaurateur.
« Un de mes frères possède un hôtel et deux restaurants en Normandie, je me suis toujours intéressé à ce qu’il faisait, raconte-il. Et avant de partir pour les Etats-Unis, j’ai fait beaucoup de dîners undergrounds avec des potes avec qui on cuisinait, parfois pour dix, parfois pour cinquante personnes, juste pour le fun ! »
Quinze mois plus tard, Whisk Crêpes a ouvert, au début du mois, dans le nouveau quartier de Sylvan Thirty situé dans l’Ouest de Dallas, le long de l’autoroute n°30 desservant la metroplex de Dallas-Fort Worth, à un pont du centre-ville. « Il y a des appartements, mais aussi un quartier résidentiel juste à côté, donc les gens viennent voir et pour l’instant, tout se passe très bien. Le chiffre d’affaires augmente chaque semaine,et surtout les clients reviennent. » La communication du développeur de Sylvan Thirty, les ouvertures continues de restaurants dans le voisinage et Facebook contribuent à faire connaître l’établissement.
La mission de Julien Eelsen a dès lors été de faire comprendre que non, les crêpes n’étaient pas forcément sucrées, ni fabriquées à base de farine de blé. Après avoir observé leur préparation dans une cuisine ouverte sur la salle de restaurant, on peut consommer de véritables galettes jambon-fromage, chèvre-miel ou… au porc fumé chez Whisk Crêpes, et la farine de sarrasin étonne parfois. « On doit expliquer, mettre en avant le sucré autant que le salé, y compris par une décoration plutôt contemporaine, avec des banquettes en bois et métal et du carrelage de type métro parisien. Mais il y a aussi des obsédés de crêpes », s’exclame le jeune patron, qui a investi environ 200,000 dollars puisés dans ses économies personnelles, auprès de membres de sa famille et auprès de deux banques.
Le message selon lequel les crêpes sont bonnes pour le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter comme le dîner passe aussi par des horaires étendus. Whisk Crêpes est ouvert de 7h à 22h du mardi au vendredi et de 9h à 22h le week-end. « Nous sommes -pour l’instant- fermés le lundi », indique Julien Eelsen, qui espère embaucher un responsable d’établissement dans les six mois afin d’ouvrir en continu, voire de créer d’autres crêperies dans Dallas.
« Avec ce premier restaurant, qui se veut une crêperie de quartier, le but est de tester le concept et de voir comment on peut le décliner, même si c’est peut-être pas à la même échelle », indique l’entrepreneur. « Les gens sortent beaucoup à Dallas, et c’est une ville en pleine expansion », souligne le Français, qui croit au potentiel de l’agglomération.
Julien Eelsen a beau avoir également séjourné deux ans à Miami dans le cadre de son ancienne activité, son futur est texan. « C’est un choix entrepreneurial, mais aussi un choix de vie que j’ai fait en m’installant ici », confie le Français.
Non-voyant, je cours le marathon de New York (3/4)
750 kilomètres d’entrainement, une dizaine d’ampoules, deux paires de chaussures, une épouse patiente, il en a fallu de la détermination pour en arriver là.
J’ai encore du mal à croire que dans trois jours je serai a Staten Island pour prendre le départ de mon premier marathon ! Je sais que cela peut sembler curieux, mais dans mon esprit le plus dur est derrière moi, il ne me reste plus qu’à profiter de cette expérience incroyable.
Voilà le mot clef, « expérience ». A chaque fois que je demande à mes amis de me raconter leurs meilleurs souvenirs du marathon, ils me répondent toujours avec une voix pensive : « Ah New York, c’est indescriptible, il faut le courir pour comprendre ». Survient alors une admiration mêlée de jalousie, ils sont avec de glorieux fantômes, je veux les rejoindre ! J’y trouve une certaine motivation, j’espère que cela m’aidera lorsque je serais confronté au fameux mur des 30 kilomètres.
Pour le moment j’essaye de bien dormir, de bien manger, et de ne pas trop penser à mes objectifs chronométriques. Mon rêve serait de terminer en moins de 3h30, mais je sais que pour une première, c’est pratiquement impossible. Je me suis donc résigné à viser 3h40. Ah pardon, j’avais promis de ne pas parler du chrono.
Je vais m’élancer à 9h50, je devrais donc terminer autour de 13h30, c’est fou de ce dire que je vais courir pendant tout ce temps ! A l’entraînement, je n’ai jamais fait plus de 30 kilomètres d’une traite, c’est trop mauvais pour l’organisme. Oui, je sais, ça en dit long sur les conséquences d’un marathon.
Cette course sera un périple vers l’inconnu, je suis vraiment curieux de savoir comment mon corps va réagir, je crois qu’il sera surpris le pauvre. Je ne sais pas à quoi je vais me raccrocher, ma famille en France, mes proches au bord de la route, l’argent que j’ai levé via ce marathon pour Surgeons of Hope, les pas du coureur devant moi, au fond peu importe, je m’engage publiquement, je finirai coûte que coûte !
Ce matin je me suis promené à Central Park, c’était formidable. On sentait que toutes les forces se concentrent pour le grand jour, comme à la veille d’une grande bataille. Il y avait des coureurs du monde entier, j’entendais du russe, de l’allemand, ils semblaient heureux, curieusement optimistes. Peu importe ce qu’ils disaient, j’avais envie de les croire.
Je me suis dirigé vers Columbus Circle, la ligne d’arrivée sera juste là, devant moi. Je voulais m’imprégner des lieux, comme pour profiter du moment qui, je le sais, sera trop court Dimanche. J’entendais presque le speaker, la foule, je pouvais deviner la douleur des milliers de coureurs qui ont foulé ce bitume, je les enviais. Je m’imaginais franchissant la ligne, souriant, main dans la main avec mes guides, mais au fond, je sais combien c’était absurde. La vérité sera probablement laborieuse, peut-être même hideuse, mais non moins glorieuse.