“En mai, fais ce qu’il te plait” , dit-on. On pourrait aussi dire: “en mai, vas au musée”. Le coup d’envoi de Miami Museum Month a été donné le 1er mai. L’occasion de profiter de plusieurs offres (entrées gratuites, réductions sur les memberships…) et de découvrir des musées que vous ne connaissiez pas.
Parmi les institutions participantes: le Perez Art Museum, le Miami Children’s Museum, HistoryMiami, le Bass Museum of Art ou encore le Wings Over Miami Air Museum. Bref, il y en aura vraiment pour tout le monde. Le mois des musées sera lancé officiellement le 8 mai (7 pm, gratuit) par un show interactif inspiré de “Romeo et Juliette” à la National YoungArts Foundation (2100 Biscayne Blvd), avec des danseurs du Miami City Ballet. Un petit français sera présent pour la première fois à Museum Month: le salon de design et de décoration Maison & Objet. Lors de son premier show à Miami, du 12 au 15 mai, il exposera 300 objets.
Miami Museum Month, c'est parti!
Un golf networking avec la FACC de Miami
La FACC de Miami vous propose de pratiquer deux sports en un: la distribution de cartes de visite et votre swing. La chambre de commerce franco-américaine organise une matinée de “golf networking” le vendredi 8 mai à Hollywood.
Plusieurs formules sont disponibles pour 70 dollars à 160 selon votre niveau de golf. Les golfeurs confirmés ont rendez-vous à 7am pour un petit-déjeuner et une partie matinale. Une initiation au golf est prévue pour les autres. Il est également possible de s’inscrire uniquement au déjeuner de networking qui aura lieu à 12:30pm.
Tous les hommes d’affaires et investisseurs, quel que soit leur secteur d’activité, sont les bienvenus pour ce rendez-vous au fil du green.
Pétanque et couscous à la "Fête franco-arabe" d'Austin
Danse du ventre, couscous, raï et pétanque: le programme de la “French-Arabic Party”, à Austin, est pour le moins éclectique.
Les festivités auront lieu le samedi 9 mai au Zaytouna Lounge. Elles commenceront à 11:30am par une cérémonie d’hommage aux victimes des attentats terroristes à Paris en janvier et se termineront à 6pm au rythme du raï. Entre temps, une compétition de couscous aura lieu à midi (pour participer, contacter [email protected]), une conférence avec l’imam Mohammad Al-Bedaiwi du Austin network for islamic studies à 2pm. Egalement au programme : des jeux et des chansons par les élèves de l’école Jean-Jacques Rousseau, un atelier “pétanque” par le Heart of Texas pétanque club et, à 5pm, un cours et spectacle de danse du ventre.
Cécile Fandos, notre correspondante au Texas, organise cette manifestation dans le cadre de l’association Français du Monde South Central USA, dont elle est membre.
5 raisons de courir à la Maison du Macaron pour la Fête des Mères
(Article Partenaire). La fête des mères (aux US) c’est ce dimanche 10 mai. Bien sûr, vous avez déjà un plan établi de longue date, un cadeau soigneusement préparé en secret avec vos enfants… Mais dans le cas contraire, voici 5 bonnes raisons de courir à la Maison du Macaron pour un cadeau qui fera vraiment plaisir:
5. Parce que vous n’avez pas eu le temps de faire un collier de nouilles et que pour faire votre dessous-de-plat en épingles à linge, il faudrait commencer par trouver des épingles à linge. Pas facile…
4. Parce que c’est plus joli que chez Tiffany’s: la vitrine réfrigérée de l’adorable boutique du 132 West 23ème rue a des allures de bijouterie, les couleurs en plus. On en connait qui y viennent juste pour regarder (et repartent avec petit macaron, juste un parce que quand même…)
3. Parce que c’est plus parfumé que chez Sephora: le maître des lieux Pascal Goupil a créé la bagatelle de 150 parfums différents, du champagne à la figue en passant par le calvados. Chaque jour une vingtaine de ces parfums sont disponibles en boutique.
2. Parce qu’il était le premier, dès 1998, à faire des macarons à New York, bien avant que la mode du macaron ne s’abatte sur la ville. Il a depuis gardé son goût pour l’authentique et les produits naturels: ni conservateurs ni produits chimiques chez Pascal Goupil.
1. On vous a dit que c’était bon? Si ce mélange de croquant et de fondant dans la bouche ne fait pas craquer les mamans de votre coeur, vous pourrez toujours vous les offrir à la Fête des Pères…
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
De beaux matches pour le PSG aux Etats-Unis cet été
Le PSG va passer son mois de juillet en Amérique du Nord. Les hommes de Laurent Blanc participent à l’International Champions Cup North America du 11 juillet au 5 août, aux côtés de prestigieuses équipes européennes.
L’équipe parisienne affrontera le FC Porto pour son premier match, à Toronto, le 18 juillet (8:30pm EST), avant de gagner la Red Bull Arena dans le New Jersey, où ils joueront contre les Italiens de la Fiorentina (21 juillet, 8:30pm EST). Lors de cette étape, ils rencontreront les jeunes footeux de la PSG Academy, un camp de foot bilingue fondé par l’ancien footballeur Zohair Ghenania. Ils joueront enfin Chelsea à Charlotte, Caroline du Nord (le 25 juillet, 6pm EST) et Manchester United à Chicago (29 juillet, 7pm EST).
Les fans de foot ailleurs aux Etats-Unis ne seront pas en reste: Pasadena accueillera notamment le FC Barcelone pour un match contre les LA Galaxy. Washington verra un beau “Chelsea vs Barca” et Santa Clara un alléchant “Manchester vs Barcelone” (le calendrier complet des matches ici). Il n’y a jamais eu autant d’équipes participantes pour ce tournoi lancé en 2013. La formation avec le plus de points à l’issue de ses quatre matches est sacrée “vainqueur”. Manchester avait remporté l’édition 2014.
Once, l'anti-Tinder de Jean Meyer
Le logo de Once est une petite grenouille violette coiffée d’une couronne dorée. Une image très conte de fées, que Jean Meyer, le fondateur de cette start-up de dating, assume totalement. Application lancée discrètement le mois dernier aux Etats-Unis, Once veut se positionner sur le marché des relations durables, du “serious dating”. Jean Meyer résume efficacement son message : “on est un anti-Tinder”, nous dit ce patron de 32 ans, rencontré dans ses bureaux WeWork à New York.
Once refuse ainsi cette idée du “hot or not” à la Tinder, incarné par un défilement de profils que l’on “like” ou que l’on passe en une pichenette, à la vitesse de l’éclair. Once ne propose qu’un profil par jour. Un seul. La personne que vous voyez vous voit aussi, en miroir, sur son téléphone. L’attention est maximale, et c’est ce qui fait que Jean Meyer croit à son concept. Bref, Once donne plus de chances à ceux qui n’ont pas un profil de type Barbie ou Ken.
Jean Meyer n’est pas un novice dans le business du dating. En 2011, cet ingénieur toulousain avait monté Date My School, à sa sortie de son MBA à Columbia. Date My School (qui permet de “dater” des gens qui ont fréquenté son université) continue de se développer, mais il y a un an, Jean Meyer a quitté le navire “avec 5.000 dollars en poche” pour cause de “différends stratégiques” avec son co-fondateur. L’été dernier, il a décidé de lancer une nouvelle start-up. Toujours dans le même secteur. “C’est un domaine que je trouve assez attirant et c’est un besoin que beaucoup de gens ont. Et puis, maintenant, c’est super accepté, aussi bien aux US qu’en France”, affirme-t-il.
Son expertise et son réseau lui ont permis de convaincre des investisseurs: avant son lancement, Once a réuni trois millions de dollars auprès de différents business angels et fonds européens, dont Partech Ventures. Parmi ses associés, figurent aussi Léo Gruenstein, un Suisse, également ancien du MBA de Columbia, qui a monté son fonds d’investissement.
Reste que la concurrence est particulièrement forte dans ce milieu. Once n’est pas le seul sur le créneau du “un profil par jour”. Aux Etats-Unis, Coffee Meets Bagels (qui a levé 7,8 millions de dollars en février) fonctionne sur le même principe. “Mais on est mieux, avec des fonctionnalités différentes”, relève Jean Meyer, qui argue que le design de Once est plus soigné que celui de son concurrent, la géo-localisation plus efficace, et les suggestions plus pertinentes.
Car en effet, le succès de Once dépendra beaucoup de la pertinence des “matchs” proposés – sachant que l’application ne propose à son utilisateur qu’un seul profil par jour.“Les études montrent qu’il y a deux déterminants principaux qui expliquent les couples : le milieu social et le physique. Notre algorithme prend donc ces deux choses là”, explique Jean Meyer. Pour le milieu social, différents “proxys” sont possibles : le niveau d’études, la profession etc. Pour la partie “physique”, c’est autre chose. “On a des formules qui analysent les photos et apprennent de vos goûts, le type de visage que vous aimez.”
Quant au business model, quelques pistes de micro-paiement sont déjà esquissées, comme la possibilité de payer pour revoir un profil qu’on avait passé, ou d’avoir une deuxième chance avec une personne.
Environ 5 000 personnes sont aujourd’hui sur l’app – un chiffre que Jean Meyer espère faire augmenter lorsqu’il va lancer différentes opérations de promo.
Pour l’instant, l’équipe de Once compte douze personnes, entre la France et New York – Jean Meyer fait régulièrement des allers-retours, et espère faire venir le reste de son équipe aux Etats-Unis prochainement, une fois la question des visas réglée. Once prévoit de se lancer en Europe à coups de campagnes de pub.
“On vient de traduire Once en sept langues, on aimerait essayer de se lancer dans 20 pays d’ici décembre. On va y aller à fond”, affirme cet expert en dating… qui ne le pratique pas. Ou alors juste “pour tester le concept”. “J’ai pris des cafés avec des nanas, quoi”, répond ce papa d’un petit garçon de deux ans. Qui a quand même mis son profil sur Once, pour la bonne cause.
Un diner-discussion sur la "banque de l'ombre" à New York
L’Union des Français de l’étranger (UFE) et l’Union francophone des Belges à l’étranger organisent un diner-discussion autour du “shadow banking” (“banque de l’ombre”), terme qui décrit les pratiques bancaires non-conventionnelles, au restaurant Bistro Vendome le 5 mai. Un menu complet (avec deux verres de vin) rendra les débats plus agréables.
Jean-Claude Gruffat sera l’invité de ce diner. Directeur chez Galileo Global Advisors, cette figure bien connue de la communauté française a occupé un poste de “managing director” à Citigroup. Ancien président de la chambre de commerce franco-américaine en France, il a fait carrière dans la banque, rejoignant la Banque Indosuez avant Citi.
Le diner est ouvert aux non-membres de l’UFE (tarifs ci-contre).
La Tunisie, star du festival World Nomads au FIAF
Le World Nomads Festival du French Institute Alliance Française (FIAF) célèbre les cultures francophones. Pour sa 6eme édition, l’événement met la Tunisie à l’honneur en exposant les travaux d’artistes tunisiens, quatre ans après le Printemps arabe. Rendez-vous du vendredi 8 au samedi 10 mai.
La chanteuse tunisienne Sonia M’Barek donnera le coup d’envoi des festivités avec un concert le vendredi soir au Florence Gould Hall. Le festival permettra aussi d’apprendre et de débattre de la situation politique et sociale de la Tunisie, encore profondément marquée par les révolutions du printemps 2011. Une discussion sur l’islam politique et spirituel, le samedi 9 mai, rendra hommage au poète, islamologue et romancier tunisien Abdelwahab Meddeb. Les documentaires « Sept et demi » de Nejib Belkadhi, sur la transition politique tunisienne après le Printemps arabe, et « Le challat de Tunis » de Kaouther Ben Hania sur la place des femmes en Tunisie, seront présentés le même jour.
Enfin, à ne pas manquer, le marché « Best of Tunisia », présentant les travaux d’artisans tunisiens, ou encore le brunch tunisien spécial « fête des mères », le dimanche 10 mai.
Le programme complet ici.
Ibeyi et d'autres stars francophones à SummerStage en juin
A New York, l’été, il y a certains classiques à ne pas manquer. Le SummerStage Festival en fait partie. Le festival de musique fête cette année ses 30 ans de concerts estivaux dans Central Park et présente une fois de plus une belle vitrine des tendances musicales du moment. Du 18 mai au 4 octobre, près de 140 spectacles gratuits sont prévus pour occuper vos soirées pendant les semaines les plus chaudes de l’été. Et cette année encore, plusieurs Français et francophones sont dans le coup.
Meshell Ndegeocello – Samedi 6 juin, de 2pm à 7pm
Compositrice, bassiste et chanteuse engagée, Meshell Ndegeocello poursuit une carrière en solo depuis plus de quinze ans. Au fil de ses 11 albums, Meshell – qui signifie “libre comme l’oiseau” en Wahili- reste fidèle à son nom de scène. La chanteuse offre un univers singulier et n’hésite pas à jongler entre jazz, R&B, soul ou hip-hop. Au Summerstage Festival, elle interprétera certain titre de son dernier album “Comet, come to me” (“Naïve”).
Angélique Kidjo – Dimanche 7 juin, de 2pm à 7pm
Installée aux Etats-Unis depuis 1998, la chanteuse originaire du Bénin est reconnue pour la diversité de ses influences musicales, et son engagement pour la condition des femmes africaines, auxquelles elle a dédié son dernier album “Eve”, sorti en 2014. Pour cet album, l’artiste a été récompensée d’un second Grammy Award. Parmis ses titres les plus célèbres, on trouve “Agolo”, “We We” ou encore “Afirika”.
Ibeyi – Samedi 20 juin, de 6pm à 10pm
Les soeurs franco-cubaines Lisa-Kaindé Diaz et Naomi Diaz forment le duo du moment. Elles chantent en anglais, français et yoruba, la langue des esclaves nigérians et béninois à Cuba au XVIIème siècle. Nées en France, les deux jeunes filles, dont le père n’est autre que le grand percussionniste cubain Angá Díaz, puisent dans leurs multiples origines pour nourrir leurs chansons. Leur premier album “Ibeyi”, sorti en 2015, mélange percussions, piano et airs électro.
Un break à Mozart – Jeudi 2 juillet, de 7pm à 10pm
Dix danseurs de hip-hop du Centre Chorégraphique National, mis en scène par Kader Attou, viendront présenter leur spectacle sous forme de dialogue avec le Requiem de Mozart. La prestation musicale sera assurée par dix musiciens de l’Orchestre des Champs-Elysées. Le spectacle célébrera l’arrivée de l’Hermione à New York.
Mayra Andrade – Dimanche 12 juillet, de 2pm à 7pm
Souvent comparée à Cesária Évora, Mayra Andrade est originaire du Cap-Vert, où elle compose ses premières chansons. La chanteuse, qui s’est fait connaître en France avec le titre “Mas Amor”, a sorti en 2014 sont quatrième album “Lovely difficult”, nommé dans la catégorie “album de musiques du monde de l’année” aux Victoires de la musique 2014.
Charlie Hebdo cause un beau boucan au festival PEN
La fièvre Charlie Hebdo ne retombe pas au festival de littérature PEN. La décision de six auteurs de se retirer du gala du festival 2015, qui honorera l’hebdomadaire satirique, n’en finit pas de provoquer des remous.
Salman Rushdie, ex-président de ce grand rendez-vous littéraire, s’est fendu d’un tweet pour dire tout le bien qu’il pensait des critiques, décrits comme “six pussies” et “des écrivains à la recherche d’un peu de caractère” . L’auteur, cible d’une fatwa depuis la sortie de ses Versets sataniques, en a rajouté une couche dans une lettre envoyée aux organisateurs de PEN dans laquelle il parle des six auteurs comme des “compagnons de route” de “l’islam fanatique, qui est très organisé, très bien financé, et qui cherche à nous terrifier tous, musulmans et non-musulmans, et à nous réduire au silence” .
Le rédacteur-en-chef de Charlie Hebdo Gérard Biard et l’essayiste Jean-Baptiste Thoret, qui n’était pas à la rédaction lors de l’attaque, doivent accepter le “Freedom of Expression Courage Award” lors du gala de PEN le 5 mai, devant 800 écrivains, éditeurs et autres professionnels du livre, au Musée d’histoire naturelle de New York.
Mais six écrivains (Peter Carey, Michael Ondaatje, Francine Prose, Teju Cole, Rachel Kushner et Taiye Selasi) ont aussitôt fait savoir au leadership de PEN qu’ils ne seraient pas de la partie. Le New York Times a raconté que Rachel Kushner a envoyé une lettre aux organisateurs pour dénoncer “l’intolérance culturelle” de Charlie Hebdo. Tandis que Peter Carey a fustigé “l’arrogance culturelle de la nation française, qui ne reconnait pas son obligation morale envers une grande et impuissante partie de sa population” . Dans le journal britannique The Guardian, Francine Prose, qui fut la présidente du PEN American Center, assure pour sa part qu’elle “admire le courage de Charlie Hebdo, mais qu’il ne mérite pas un Prix de PEN” .
Jeudi 30 avril, elle a indiqué à la station de radio publique NPR avoir été rejointe par près de 150 auteurs, signataires d’une lettre ouverte contre la décision de PEN. La controverse rappelle les débats qui avaient eu lieu aux Etats-Unis autour des “Je ne suis pas Charlie”. Ces derniers, à l’image de l’éditorialiste David Brooks dans le New York Times, critiquaient les “Unes” jugées offensantes de l’hebdo.
Face aux critiques, les pro-Charlie ont fait entendre leur voix à grands coups de tribunes dans la presse. C’est le cas d’Adam Gopnik qui se livre dans The New Yorker à une longue explication sur “Pourquoi PEN a tous les droits d’honorer Charlie Hebdo” . Même chose dans The Nation ou dans Slate où la journaliste russo-américaine Masha Gessen affirme que “nous, les écrivains qui constituons PEN, ne pouvons pas faire grand-chose pour protéger nos collègues contre la rage meurtrière, mais nous pouvons montrer que nous faisons attention, en leur donnant un Prix pour le courage qu’ils affichent tous les jours” .
Dans le New York Times, le président de PEN raconte qu’il savait que la décision de récompenser Charlie Hebdo serait controversée. Dans un communiqué, l’organisation déclare que les journalistes de Charlie “ont payé le prix ultime pour l’exercice de leur liberté, et ils ont poursuivi leur travail malgré des pertes dévastatrices” . Gérard Biard et Jean-Baptiste Thoret participeront le 5 mai, avant le gala, à une conférence gratuite à NYU sur la liberté d’expression.
A l'ONU du vin, 55 pays et Bordeaux
Alain Juppé est peut-être un candidat à la primaire de l’UMP en quête d’argent, mais il est aussi le meilleur VRP de Bordeaux, la ville comme le vin. Il nous apprend donc des choses passionnantes sur le précieux breuvage, par exemple que “22 bouteilles de Bordeaux sont venues dans le monde chaque seconde”.
Le miracle, c’est que ce reporter soit parvenu à reproduire cette citation sans erreur (et sans l’aide de Google). A l’heure où l’ancien premier ministre français fait son discours, la soirée est lancée depuis plus d’une heure. L’invitation disait “A food and wine extravanganza”. La promesse: 98 vins différents venus de 55 pays, tous offerts à la degustation…
“Ca n’a jamais été fait avant” nous confiait en début de soirée l’organisateur de la fête, George Sape, avocat américain, passionné de vin et président de l’association American Friends of the Cité des civilisations du vin.
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George Sape, président de l’American Friends of the Cité des civilisations du vin, parle de la grande dégustation organisée jeudi à l’ONU avec le maire de Bordeaux Alain Juppé. Notre article: http://frenchmorning.com/a-lonu-du-vin-55-pays-et-bordeaux/
Posted by French Morning on Friday, May 1, 2015
Objectif: réunir un million de dollars pour financer un auditorium nommé “Thomas Jefferson” dans la future Cité des Civilisations du vin en cours de construction à Bordeaux. La cible: les Américains suffisamment amateurs de vin -et suffisamment riches- pour faire de gros chèques pour cette cause. “Avec cette soirée, on lance la machine, on fait parler du projet. L’argent viendra ensuite”.
Pour faire parler d’eux, ces distingués oenophiles ont donc choisi l’ONU, précisément la “delegates dining room” et sa sublime vue sur l’East River. L’idée est de montrer que le vin est une affaire mondiale, comme l’est l’ambition de la Cité. Bref, la consigne est à l’exotisme. Mais la question hante plus d’un convive (qui ont payé 650 dollars par personne pour ce “fundraiser”): ce n’est pas un peu beaucoup 98 bouteilles?
Comment choisir? Trouver une méthode ou laisser le hasard faire les choses? Est-il bien raisonnable de donner de l’argent à une “cause” aussi futile? Avant même le premier verre, les questions font tourner la tête. Il y a ceux qui la jouent “safe” . “Franchement on a trop d’occasions de boire du mauvais vin aux Etats-Unis, moi je vais goûter les Bordeaux” nous dit un convive français. Les amateurs de vin ne sont pas nécessairement des aventuriers. On aurait peut-être dû le suivre. Mais nous étions là pour découvrir, apprendre…
Pour nous aider dans notre quête, rien de mieux que George Sape, le maître de cérémonie. Un homme qui possède une cave de 25.000 bouteilles ne peut pas se tromper. Que nous suggère-t-il donc? “Il y a une origine que je n’avais jamais rencontrée: Tahiti. Je n’avais aucune idée qu’on y faisait du vin” .
Nous voilà donc partis sur la trace du vin de Tahiti. Au centre de la pièce, les vins sont alignés les uns à côté des autres. On tente sa chance avec un premier serveur, ravi d’apprendre que Tahiti est une île du Pacifique, mais qui ne peut rien pour nous. On tombe sur une bouteille de vin albanais et une idée nous effleure: tenter la méthode alphabétique. Une bouteille par lettre. Le vin albanais est… albanais, mais il a le grand avantage de précéder immédiatement le Bordeaux.
On est sur le point de faire une entorse à notre règle de l’exotisme à tout prix lorsqu’on est sauvé par un convive qui nous conseille un “vin de Galilée” , israélien, donc. “Un Syrah, excellent” . Pas mal effectivement. On commence à comprendre que l’ordre sur la table n’est pas alphabétique, mais géographique. Car à côté du vin israélien trône une bouteille d’EL Ixsir, un vin libanais.
La juxtaposition, et l’euphorie qui monte, donnent immédiatement naissance à l’idée d’une nouvelle méthode de dégustation qu’on nomme hardiment “géopolitique”: faire se côtoyer des vins de pays ennemis. Faire la paix dans nos palais à défaut de la faire dans les palais des puissants de ce monde. Conscient qu’il faut être déjà bien engagé sur la voix de l’exploration oenologique pour apprécier pleinenement la saveur de ce jeu de mot piteux, on décide de le garder pour soi, mais on partage l’idée de la diplomatie vinicole avec le charmant ambassadeur libanais qui est encore là. Il sourit aimablement. “C’est vrai que ça ne va pas vous aider beaucoup pour résoudre le conflit entre l’Arabie Saoudite et l’Iran” , croit-on nécessaire d’ajouter.
Un coup d’oeil en passant aux bouteilles de vin turc et arménien qui se côtoient et on arrive à l’Europe de l’Est. C’est un autre charmant ambassadeur qui a la mauvaise fortune de se voir poser la même question, légèrement hésitante: “monsieur l’ambassadeur d’Ukraine, quel est le meilleur vin, le vôtre ou celui de Russie?”. Yuriy Sergeyev esquive mais en profite pour nous faire savoir que le vin de son pays représenté ici, le Shabo, est issu d’un très vieux vignoble, près d’Odessa, qui fut fondé par des Suisses en exil.
L’histoire est intéressante mais nous éloigne considérablement dans notre quête du vin de Tahiti. On se remet en route, à peine interrompu par un gorgée de vin d’Ethiopie qu’on essaie d’oublier très vite. Une pensée nous vient: si Bordeaux faisait tout ça simplement pour souligner que l’exotisme ne fait pas le grand cru? Pensée immédiatement chassée lorsqu’on tombe sur une bouteille de vin japonais: sur l’étiquette la photo du propriétaire du vignoble, qui n’est autre que Bernard Magrez, magnat du Bordelais. Car dans la majorité de ces pays, on trouve une origine française, et souvent bordelaise… “Le monde appartient à Bordeaux” : le voilà le message subliminal de la soirée. C’est incroyable comme les idées deviennent claires tout à coup.
Ravi d’avoir percé à jour ce plan de conquête du monde par Bordeaux, via l’ONU, on partage notre théorie (du complot) avec le fromager qui préside à l’un des excellents buffets qui offrent de salvatrices pauses. Intrigué, il part avec nous dans une dernière tentative de recherche du vin de Tahiti… et le trouve, grâce à l’aide d’un serveur qui non seulement connait Tahiti mais sait localiser la bouteille dans un des bacs à glace.
On découvre que le vin de Tahiti est blanc. On goûte. “C’est vrai que Tahiti n’est pas connu pour les raisins, ça convoque les mauvaise images” ajoute le perspicace fromager. Avant de lancer: “On va penser à Gauguin et on va recommencer” . Et ça marche! Subitement, on trouve que la minéralité un peu sévère du vin a des “notes de corail”. Le vin aussi, c’est dans la tête.
Plus de photos (crédit: AFCCV / French Touch Events):
Sourde, muette, aveugle, Marie Heurtin sur grand écran
Dans son dernier film “Marie’s story”, Jean-Pierre Améris brosse le portrait de Marie Heurtin, une adolescente née sourde, muette et aveugle, poussée vers le monde par une sœur à la dévotion sans bornes. Un film humble et sans fard, avec l’espoir et la volonté comme fils conducteurs. Le film sort en salle à New York le vendredi 1er mai, aux Lincoln Plaza Cinemas, et le mercredi 29 mai au Laemmle Royal de Los Angeles.
L’histoire n’est pas sans rappeler celle de l’Américaine Helen Keller, dont l’autobiographie est l’une des plus lues dans le monde. Elle aussi était née, en 1880, avec les mêmes handicaps. La jeune française Marie Heurtin, née seulement cinq ans après cette dernière, est placée dans un couvent des environs de Poitiers. Contre toute attente, grâce à la poigne et la patience de la sœur Marguerite qui la prend sous son aile, la jeune fille de 14 ans apprend la langue des signes, et découvre peu à peu le monde qui l’entoure.
Depuis la première scène où l’adolescente arrive au couvent en sauvageonne sale et apeurée, jusqu’aux premiers échanges de signes entre les deux femmes, on assiste, curieux, à de longs mois d’apprentissage avec tout ce qu’ils comportent d’hystérie et de découragements. Le temps semble long, et les progrès minimes, presque qu’inexistants. Mais c’est sans compter la persévérance de la sœur Marguerite et sa foi à toute épreuve. Peu à peu, on finit par entendre raisonner les premiers éclats de joies, et voir se tisser à l’écran la relation fusionnelle qui liera à vie Marie et sa tutrice.
Loin d’en faire des tonnes, le scénario de Jean-Pierre Améris distille quelques belles séquences, principalement portées par la fraicheur des deux actrices. Le jeu du duo Carré-Rivoire (Ariana Rivoire, sourde-née, joue ici son premier rôle) est juste, nuancé, et le film en devient touchant de sincérité.