Vous allez sans doute voir régulièrement sa facade au cours des prochains mois. Le 300 Cadman Plaza West, à Downtown Brooklyn, est le bâtiment choisi par Hillary Clinton pour son QG de campagne. Par pure coincidence, c’est aussi l’immeuble où la filiale américaine de Michel et Augustin s’est s’installée, depuis le mois de janvier.
Les marchands de cookies français ont été les premiers surpris. « Pour l’instant, on ne l’a pas encore croisée. Elle est deux étages en dessous de nous. On voit surtout son équipe de sécurité, et plein de gens en costumes, on les remarque car ce n’est pas le style du reste de l’immeuble », affirme Antoine Chauvel, responsable de Michel et Augustin aux Etats-Unis, qui aimerait bien profiter de la présence de la candidate pour faire le buzz. « On aimerait rendre une petite visite à Hillary lorsqu’elle sera là, lui faire goûter nos cookies… Et pourquoi pas faire une petite vidéo ! »
Michel et Augustin, marque française de gâteaux connue pour ses paquets à messages et son marketing inventif, tente depuis quelques mois de faire son trou au pays des cookies. Antoine Chauvel a recruté deux commerciaux à Brooklyn, et la petite équipe a organisé diverses animations dans des boutiques et dans la rue.
Antoine Chauvel a commencé par faire du porte-à-porte pour placer les produits dans des supermarchés et épiceries, et aujourd’hui, les gâteaux Michel et Augustin se trouvent dans 70 lieux à New York (Westside Market, Union Market, Amish Market, Le District, Babeth’s Feast…).
« Cela augmente petit à petit, et on a un bon accueil. On devrait arriver à 200 magasins avant la fin de l’été », affirme-t-il. De nouveaux produits viendront aussi s’ajouter aux six présents actuellement sur le marché américain. Ainsi, la mousse au chocolat, un carton en France, devrait arriver cet été.
Il faut dire qu’avec la baisse de l’euro, l’entreprise bénéficie d’un contexte économique porteur, favorable à l’export. « C’est un vrai bol d’air, qui nous facilite les choses. Mais cela va mettre un peu de temps à se répercuter sur les prix, car nous avons divers intermédiaires », reconnait Antoine Chauvel.
Augustin Paluel-Marmont, l’un des deux fondateurs de l’entreprise, va s’installer à New York cet été avec sa famille, pour donner un coup d’accélérateur à leur implantation américaine. Va-t-il réussir à faire fondre Hillary avec ses cookies ? Dans tous les cas, la colocation avec la candidate ne devrait pas durer. D’ici la fin de l’année, Michel et Agustin cherche à déménager dans un endroit plus grand « et un peu plus fun », où l’entreprise pourra organiser des portes-ouvertes et des conférences, à l’image de ce qu’elle fait en France.
Michel et Augustin, des Français infiltrés chez Hillary
New York Times: Houellebecq et Zemmour "méritent d'être lus"
Revue de presse. A force d’analyses, la France et ses angoisses existentielles finiraient presque par devenir un cas d’école pour la presse anglo-saxonne.
Dans son article “Probing The Heart of French Malaise”, paru ce lundi 13 avril, le New York Times part chercher les origines du “malaise français” . Chercheur au sein du groupe conservateur Ethics and Public Policy Center, Pascal-Emmanuel Gobry partage son diagnostic dans une tribune à travers les livres controversés d’Eric Zemmour et Michel Houellebecq, qui selon lui “méritent d’être lus”.
“La France est au cœur d’un moment culturel unique” analyse l’auteur, pour qui “une angoisse collective s’est cristallisée après que deux des écrivains les plus controversés du moment ont tiré la sonnette d’alarme sur une islamisation montante de la France, au moment même où les attentats de Charlie Hebdo anéantissaient la nation tout entière”.
Si les deux auteurs entrevoient dans un futur proche – Michel Houellebecq dans Soumission et Eric Zemmour dans Suicide français – une France victime de l’islamisme militant, il ne s’agirait là que d’un “subterfuge” pour évoquer un mal plus profond. Pour l’auteur, si “Zemmour est souvent à côté de la plaque dans son rôle de provocateur et pugiliste public”, le diagnostic de ces deux “trublions intellectuels” vaut le coup d’œil.
Celui d’Eric Zemmour, pour sa perspective historique. L’auteur de Mélancolie française observe ce malaise national à travers le prisme de l’héritage romain, et ce rêve impérialiste très français d’étendre son hégémonie au monde entier. Rappelant les dégâts causés par plusieurs années de guerre après la Révolution française, et le “coup final” porté par la Seconde guerre mondiale, le journaliste conclut, sur les explications de Zemmour, qu’ “aujourd’hui, la sphère anglophone est le nouvel Empire Romain”. Et si “les Français se rassurent en pensant pouvoir être une capitale culturelle et intellectuelle, comme l’était Athènes pour Rome, ajoute-t-il, ce n’était pas ce dont ils rêvaient. D’où la mélancolie française”.
Houellebecq, “plus psychologue”, entrevoit dans Soumission une France perdue dans la “libération post-moderne” des moeurs , et qui, par manque de repères et de normes, plie sous le poids de l’islamisme.
“C’est uniquement dans ce contexte (…) de perte de confiance et d’identité qu’il faut comprendre leurs avertissements sur l’islamisation de la France” conclut le chercheur, pour qui “le vrai point commun entre Zemmour et Houellebecq n’est pas la critique de l’Islam, qui n’est qu’un souci secondaire, mais de mettre le doigt sur les vraies blessures de l’âme française, trop souvent omises, et pour lesquelles, ils admettent ne pas avoir de remède”.
“Un pays qui marche, à sa manière”
Une déclaration à laquelle l’éditorialiste du New York Times et spécialiste des relations internationales Roger Cohen, n’a pas tardé à répondre, dans sa tribune “Confession of a francophile”, parue ce mardi 14 avril. “Comme je l’ai déjà dit, le ‘malaise’ est à la France ce que la famille royale est à l’Angleterre : une condition pérenne dont chacun s’accommode” , rétorque-t-il, visiblement remonté par cet “énième article sur le déclin et le malaise français” .
Et au-delà de la beauté romanesque de sa capitale, où les matins calmes “laissent entendre les talons des femmes claquer sur les trottoirs”, la France reste, pour lui, “un pays qui marche, à sa manière. Et s’il fonctionnait mieux, selon les standards du monde anglo-saxon, sa particularité perdrait de son essence”.
Arguments à l’appui, il insiste : “Peu de pays auraient géré le crash de Germanwings avec autant de rigueur, de transparence et de rapidité (…). Cela m’a rappelé que les services publics continuent d’attirer les plus grands esprits du pays“.
Cinq activités originales à faire dans les bibliothèques de San Francisco
Loin des rayonnages poussiéreux et des conversations à voix basse, les 28 bibliothèques de San Francisco proposent une multitude d’activités gratuites, pour tous les âges. Voici notre sélection.
5- Se faire une toile
Classiques d’Hitchcock ou de Vittorio de Sica, films récents (Big Hero, Unbroken), courts-métrages ou dessins animés inspirés de livres pour enfants, documentaires : les bibliothèques offrent un choix varié de projections. Les films sont destinés à un large public, et projetés en matinée ou dans l’après-midi.
Tous les films
4-Tai-Chi et cours d’informatique
Les programmes d’activités ne sont pas uniquement destinés aux enfants ou aux familles. Et les seniors ne sont pas cantonnés aux cours de tricot. Pour ceux qui veulent entretenir leur corps et leur souplesse, la bibliothèque du Presidio propose des cours de Tai-Chi tous les mercredis après-midi.
Les novices de l’informatique peuvent apprendre à se servir d’un ordinateur, d’un moteur de recherche, d’une tablette numérique, ou comment consulter les petites annonces sur Craigslist. Enfin, à la Main Library, les chercheurs d’emploi peuvent recevoir l’assistance nécessaire pour refaire leur C.V., créer un profil et chercher des offres d’emploi sur LinkedIn, ou assister à des ateliers pour se préparer aux entretiens d’embauche.
Activités pour adultes
3- Jouer aux touristes, et faire un plongeon
Si vous possédez une carte de bibliothèque, vous pouvez emprunter des pass qui permettent à une famille de visiter gratuitement de nombreuses attractions comme l’Academy of Sciences, l’Asian Art Museum, le zoo, le conservatoire des fleurs, l’Aquarium of the Bay, ou d’aller faire quelques longueurs dans huit piscines municipales. Le pass est valable une fois par attraction, et peut être emprunté pour une semaine.
Toutes les attractions
2- Occuper les enfants l’été
De mai à août, les bibliothèques multiplient les activités pour occuper intelligemment les enfants pendant les grandes vacances. Les créatifs pourront s’essayer au “tye and dye”, à la peinture au henné, ou à la fabrication de bijoux. Pour les ingénieurs et architectes en herbe, il y aura des circuits de billes à construire, et des montagnes de Lego à assembler. Les petits chimistes pourront fabriquer des bulles et des fusées qui marchent aux cachets effervescents. Il y aura aussi de la musique, des compétitions de jeux videos, des films et une grande soirée pizza pour célébrer la fin des vacances.
Programme complet
1- Écouter une belle histoire (en anglais, espagnol ou cantonais)
Du lundi au samedi, les enfants de zéro à cinq ans peuvent écouter des histoires sélectionnées spécifiquement pour leur âge. La lecture, souvent accompagnée de musique, dure environ trente minutes, avec des horaires variables selon la bibliothèque et l’âge (0-15 mois, 16-24 mois, 2-5 ans). À noter: des histoires sont lues en espagnol à la bibliothèque de Mission (pour les 16-24 mois, mardi 10h15, jeudi 10h15, 11h15; pour les 0-5 ans, vendredi 11h15, samedi 11h), et à la Main Library (0-5 ans, jeudi 10h30). La bibliothèque dans l’Excelsior propose des histoires en mandarin (pour les 3-5 ans, mercredi, 11h), et la Main Library en cantonais (0-5 ans, jeudi 11h15). Pour les histoires et chansons en russe, direction Ingleside les deuxièmes et quatrièmes mercredis de 19h a 19h45.
La "Fanny" de Pagnol sur les planches à San Francisco
Le monde de la littérature française célébrait en février dernier le 120ème anniversaire de l’un de ses grands auteurs, Marcel Pagnol. Le Southside Theater de San Francisco lui rendra hommage du 16 au 26 avril, avec la pièce “Fanny”, second volet de la célèbre “Trilogie marseillaise” de l’auteur provençal.
Si “Fanny” est aussi un film, à l’origine, c’est une pièce de théâtre, écrite en 1931 après le succès rencontré par le premier volet “Marius”, puis adaptée au cinéma un an plus tard. L’histoire se déroule sur le vieux port de Marseille dans l’entre-deux guerres.
La pièce reprend les mêmes personnages principaux, Marius et Fanny, dont l’idylle est rendue impossible par les projets de départ de Marius. Lorsque Fanny, seule et amoureuse, apprend qu’elle attend leur enfant, celle-ci choisit de privilégier son avenir, et la réputation de l’enfant.
La pièce est traduite en anglais et mise en scène par Roland David Valayre, et jouée par les acteurs Alan Badger, Fabien Ferhani, Benoit Monin, Nicolas Poler, Andrea Satin, Karen Sellinger, Puneet, R. David Valayre, Ket Watters et Genevieve Wilton.
Le jazz manouche d'Adrien Moignard au festival FLA-FRA
Le “jazz hot” du musicien de 29 ans évoque celui de Django Reinhardt, que ce natif du Sud-Ouest a découvert à l’âge de 15 ans. En 2010, Adrien Moignard a enregistré son premier album “All the Way” (Dreyfus Jazz), nominé pour plusieurs récompenses de jazz. Il est souvent invité à se produire dans les festivals consacrés au maitre du jazz manouche, aux Etats-Unis et ailleurs. Depuis 2012, il collabore avec la chanteuse française de jazz Cyrille Aimée, qu’il connait depuis l’enfance. A Miami, il sera accompagné du bassiste new-yorkais de la chanteuse, Sam Anning.
Le festival Florida-France se poursuit pendant tout le moins d’avril avec une batterie d’évènements artistiques dédiés à la promotion d’artistes français et francophones. Les shows sont gratuits pour l’essentiel.
Les étudiants d'UT Austin jouent Apollinaire en VF
Apollinaire est à l’honneur à Austin. Un groupe d’étudiants de français de l’Université du Texas à Austin joue, du vendredi 17 avril au dimanche 19, la pièce de Guillaume Apollinaire Les Mamelles de Tirésias.
La pièce sera jouée en français, avec des surtitres anglais. Ecrite en 1903 et adaptée en opéra-bouffe en deux actes par Francis Poulenc, raconte l’histoire loufoque d’un homme qui cherche à peupler un pays sans l’aide des femmes.
Les représentations auront lieu dans l’auditorium Mezes du campus. Les revenus serviront à financer les projets de FIGSO (French & Italian Graduate Student Organization).
Les consulats pourront bientôt refaire les permis français
Actuellement, si vous perdez votre permis de conduire français à l’étranger, ou si vous vous le faites voler, les consulats ne peuvent rien pour vous. Vous devez effectuer les démarches auprès de la préfecture compétente en France. Bon courage.
Tout cela va bientôt changer. “Un décret visant à permettre à un consulat de délivrer aux Français expatriés un nouveau permis de conduire en cas de perte ou de vol est en cours d’élaboration. Les réunions nécessaires ont eu lieu, et il devrait être publié cet été”, a annoncé le ministre de l’économie Emmanuel Macron au Sénat vendredi 10 avril, lors de l’examen du projet de loi sur la croissance (la “loi Macron”).
Mais avec ce décret, tous les expatriés n’auront pas droit de refaire leur permis depuis l’étranger. Seront concernés : les Français vivant à l’étranger mais ayant conservé une résidence en France, les Français installés à l’étranger depuis moins de 185 jours, ceux ayant le statut d’étudiant, et les membres du corps diplomatique. “Dans ces quatre cas de figure, le consulat ayant reçu une demande de renouvellement de permis de conduire pourra demander à la préfecture compétente de renouveler le titre, celui-ci sera ensuite envoyé au consulat afin d’être remis à l’intéressé”, a précisé Emmanuel Macron.
Par ailleurs, de manière parallèle, un amendement sur ce sujet, porté par la sénatrice Jacky Deromedi, a été adopté au Sénat vendredi – Emmanuel Macron s’y opposait, arguant que son projet de décret traitait suffisamment la question. Cet amendement va plus loin que la mesure proposée par le ministre : avec celui-ci, tout expatrié pourrait obtenir un duplicata du permis dans les consulats, qui seraient aussi habilités à délivrer le permis de conduire international. L’amendement prévoit aussi que la délivrance d’un permis local (américain par exemple) entraîne la conservation du permis français. A voir si cet amendement sera conservé dans la version finale du texte de loi.
Brel, Aznavour et Piaf en mode rock à New York
Prenez des classiques de Jacques Brel, Charles Aznavour ou Edith Piaf, ajoutez-y un air de rock, et une joyeuse ambiance de cabaret, vous obtiendrez un show d’Adrienne Hann. La chanteuse, d’origine allemande, vous fera redécouvrir la chanson française à sa manière, lors de “Rock Le Cabaret!”, le samedi 18 avril, au Cutting Room de New York.
Avec un répertoire varié allant de la chanson de variété au jazz en passant par le blues, et le klezmer, Adrienne Haan fait vivre, durant ses shows, sa passion pour les musiques des années 30. Des grandes salles de concerts aux petits théâtres de cabaret, la chanteuse s’est produite sur de nombreuses scènes internationales, et a chanté avec le Cologne Philharmonic, Northwest German Philharmonic, la Frankfurt Symphony, ou encore Vince Giordano & The Nighthawks notamment.
Durant son nouveau show “Rock Le Cabaret!”, consacré à la chanson française, vous aurez l’occasion de découvrir sa version rock du classique de Jacques Brel, “Le Port d’Amsterdam”.
Visas H-1B 2016: une chance sur trois
Le nombre de candidats à un visa H-1B pour 2016 a atteint un record.
Au total, 233 000 étrangers ont postulé à ce sésame entre le 1er avril (date de l’ouverture des candidatures) et le 7 avril 2015, ont annoncé les services américains de l’immigration, mardi 13 avril.
Les places seront chères : comme l’année passée, les Etats-Unis vont délivrer 85 000 visas H-1B (dont 20 000 obligatoirement attribués à des diplômés de masters ou doctorats américains).
L’administration américaine a tiré au sort le 13 avril les dossiers qui seront étudiés. Les autres se verront rembourser leurs frais de dossiers. Globalement, les postulants ont donc environ une chance sur trois de voir leur requête aboutir.
Le nombre de candidats aux visas H-1B n’a fait qu’augmenter ces dernières années, alors que le quota est resté le même. En 2014, les services de l’immigration ont reçu 172 500 demandes. Et en 2013, le chiffre était de 124 000. A l’époque, les demandeurs avaient une chance sur deux de décrocher leur autorisation de travail sur le territoire américain.
De nombreuses voix s’élèvent pour demander au Congrès de relever le plafond de H-1B. A plusieurs reprises, des propositions de loi ont tenté de relever ce quota. Le I-Squared Act 2015 propose ainsi d’augmenter le nombre de H-1B jusqu’à 195 000 par an.
Le texte répond à l’inquiétude des entreprises et des start-ups (en particulier de la Silicon Valley), qui regrettent ne pas pouvoir embaucher davantage d’étrangers à des fonctions très recherchées (ingénieurs, développeurs etc.). A l’inverse, les défenseurs du quota arguent que cette mesure protège le marché du travail américain, et évite de tirer les salaires vers le bas.
Le visa H-1B, dont la demande est réalisée avec un employeur, est aujourd’hui le principal visa pour des étrangers qualifiés qui veulent s’installer aux Etats-Unis. Fin 2014, Barack Obama a présenté une série de mesures exécutives visant à réformer l’immigration. Mais l’augmentation du quota de H-1B ne figurait pas parmi celles-ci.
Réforme territoriale: la "petite Alsace" du Texas s'en mêle
La « petite Alsace » du Texas n’a pas perdu son lien avec sa région d’origine. Castroville, petite ville à l’Ouest de San Antonio, a été fondée par des colons alsaciens menés par un représentant du Texas en France (Henri Castro) en 1844. Elle est jumelée avec deux villes alsaciennes et accueille de nombreux visiteurs d’Alsace, dont bientôt un groupe d’écoliers qui viendra jouer au base-ball.
Alors quand son maire Bob Lee a reçu une pétition de la fédération démocratique alsacienne Alsace retrouve ta voix dénoncant la fusion de l’Alsace et de la Lorraine voulue par le gouvernement, il n’a pas hésité à la signer. « Je l’ai amenée au conseil municipal et lui ai parlé du risque de voir disparaître l’identité alsacienne si on intégrait l’Alsace dans une nouvelle méga-région. A la suite de cela, nous l’avons traduite en anglais pour la diffuser auprès de la population. »
Résultat : sur les plus de 100.000 signatures présentées à Sélestat (Bas-Rhin) par le collectif pour demander « une consultation de ses électeurs » et « que l’Alsace soit respectée comme la Bretagne », 225 proviennent de Castroville, qui affichait 2.680 habitants au dernier recensement. « Nous les avons réunies en seulement dix jours », souligne Bob Lee, qui « ne veut pas se mêler de la vie politique française », mais juge « important que l’Alsace conserve son identité » pour que Castroville reste la « petite Alsace » du Texas.
« Le nom Alsace est reconnu dans le monde entier du fait de son histoire, sa culture, son vin et ses habitants fiers et déterminés », a écrit l’édile dans le courrier accompagnant les signatures. « Pour les citoyens de Castroville, il est vital que l’Alsace reste comme elle est pour que nous puissions continuer de nous identifier comme la petite Alsace du Texas » et « le conseil municipal de Castroville pense que le peuple d’Alsace devrait être en mesure de déterminer son propre destin ».
« Un peu comme la France, l’Alsace a une longue et difficile histoire de tiraillements entre différents pays, et a vu beaucoup de batailles, d’effusions de sang et de destructions, poursuit-il. Nous sommes très étonnés que le gouvernement français envisage de faire disparaître son identité. La France permettrait-elle qu’on lui prenne son identité ? »
L’Union alsacienne de New York s’est elle aussi mobilisée en organisant un rassemblement à Times Square en novembre dernier.
Un motel fantôme embaumé par un plasticien français
C’est une bien drôle de mue que s’apprête à vivre le vieux Sunset Pacific Motel du quartier de Silverlake, à Los Angeles.
D’ici quelques jours, ce bâtiment abandonné, voué prochainement à la destruction, sera entièrement recouvert de chaux blanche par le plasticien français Vincent Lamouroux, dans le cadre d’une installation artistique baptisée “Projection”.
“J’ai repéré ce motel il y a quatorze ans en me baladant dans le quartier en vélo. C’est une manière souvent intéressante de découvrir des aspects cachés de cette ville, qui passent totalement inaperçus lorsque l’on est en voiture” explique l’artiste parisien, qui a vécu et travaillé par le passé à Silverlake.
Cet hôtel fantôme, désaffecté depuis de nombreuses années, est baptisé par certains “Bates Motel”, en raison de son emplacement, à l’angle de Sunset Boulevard et de Bates Avenue. Mais c’est aussi une référence hitchcockienne au héros inquiétant de “Psychose”, Norman Bates, lui-même gérant, dans le film, d’un motel du même nom.
“C’est un bâtiment emblématique, qui incarne à mes yeux l’histoire de la ville de Los Angeles. Le motel, c’est la contraction d’hôtel et de moteur: ce type de bâtiment a été conçu à l’époque où la mobilité est devenue une caractéristique essentielle de cette ville”, explique Vincent Lamouroux. Il poursuit : “en plus du motel, nous allons recouvrir d’autres éléments qui se trouvent dans son champ: un billboard et plusieurs palmiers”. Un ensemble typique du paysage urbain de Los Angeles.
Métaphore de l’évolution de la ville et des changements qui modifient jour après jour son visage, l’installation se veut accessible au plus grand nombre, passionnés d’art comme simples passants.
“C’est une oeuvre visible depuis la rue, qui peut donc toucher un très large public” explique Nicolas Libert, co-fondateur de la galerie d’art et concept store “Please Do Not Enter”, l’un des partenaires du projet. “Notre boutique, qui comprend des oeuvres d’art, des vêtements et d’autres articles plus accessibles vise de la même manière à faire découvrir l’art à des publics non-initiés, souvent venus à la base pour autre chose. Nous avons cela en commun avec Vincent, artiste avec lequel nous avions déjà travaillé.”
Parmi les plus fervents supporters du projet, figure d’ailleurs le propriétaire du Bates Hotel lui-même ! “C’est quelqu’un au départ qui n’est pas du tout familier du monde de l’art, mais qui petit à petit a été séduit par l’installation. Aujourd’hui, il nourrit une vraie fascination pour le projet et attend sa réalisation avec impatience. Il se l’est complètement approprié !”, raconte Nicolas Libert.
Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, grand amateur d’art contemporain, soutient le projet de Vincent Lamouroux depuis le début. Plusieurs établissements scolaires des environs (une école publique américaine, une école juive et le Lycée International de Los Angeles) ont aussi été associés au projet et participent à des ateliers animés par Vincent Lamouroux.
“La peinture blanche créé une sorte d’écran neutre sur lequel chacun peut facilement projeter ses propres désirs. C’est aussi une manière de geler l’espace et le temps, de révéler le changement, d’accepter le temps qui passe”, explique Vincent Lamouroux.
La réalisation du projet, assurée par une équipe de peintres armés de pistolets à peinture et d’une petite lance à incendie, durera une dizaine de jours, jusqu’à l’inauguration de l’installation dimanche 26 avril. Près de 3000 m2 seront recouverts.
Mais l’artiste refuse de réduire son oeuvre à un spectacle. “Je veux éviter d’impressionner avec des chiffres, de quantifier tout ça. Mon but n’est pas de faire du sensationnel. Je ne veux pas donner de dates concernant le début de la réalisation: j’aime assez l’idée d’un surgissement, d’une apparition.” Avant que le motel immaculé ne disparaisse pour de bon.