“Moi, c’est Bruno, pas Monsieur le ministre” . A New York, Bruno Le Maire s’est livré, vendredi, à un échange à bâtons rompus avec une centaine de militants et sympathisants UMP. Le cadre avait de quoi inspirer: les photos de mannequin sexy et les soutiens-gorge dentelés qui peuplent les locaux d’Adore Me, la société de vente de lingerie en ligne du Français Morgan Hermand-Waiche.
UMP, Front national, Europe, menace terroriste et même calcul de la pénibilité pour les agriculteurs sur leur tracteur: l’ancien ministre de l’agriculture de Nicolas Sarkozy, surprise de la primaire pour la présidence de l’UMP avec 29% des voix, n’a pas ménagé sa peine. Il a livré un diagnostic “pas très optimiste” sur la France, que “le PS est en train de couler” . Et mis en garde son camp en vue des échéances de 2017. “Le mieux que nous puissions faire, collectivement, c’est de nous préparer mieux que nous le faisons” , a-t-il dit.
La rencontre est venue conclure deux journées chargées pour le député de l’Eure, riches en photo-ops pour celui qui doit se prononcer “fin 2015-début 2016” sur sa candidature aux primaires de l’UMP pour la présidentielle. A New York, accompagné de deux collaborateurs (dont un basé à Boston), il avait notamment rendez-vous avec Henry Kissinger, le représentant permanent de la Chine à l’ONU, le secrétaire général à l’ONU Ban Ki-Moon et le président de l’American Jewish Committee David Harris, avec lesquels il a évoqué l’Ukraine, la lutte anti-terroriste et l’antisémitisme en France.
Son déplacement intervient dans un contexte politique mouvementé, marqué par le passage en force du gouvernement sur la loi Macron et la montée du Front National. “Est-ce que la droite est prête à revenir au pouvoir? Non! , a-t-il prévenu. Demain, si on est derrière le bureau et qu’on doit décider quelles personnes on appelle, quels décrets on signe, quelles lois on vote, on n’est bien incapables de répondre à ces questions” .
Devant des militants qui seront amenés à se choisir un candidat pour la présidentielle, l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy s’est livré à un drôle de numéro d’équilibriste: rester solidaire du parti tout en se présentant comme un “représentant politique libre” , soucieux de faire entendre sa différence. Un positionnement qui ne plait pas à tous. Lors des échanges, parfois directs, un participant lui a reproché de faire cavalier seul, sans “respecter” la ligne fixée par Nicolas Sarkozy de “nettoyer les écuries d’Augias” .
“Mon choix politique, ma démarche c’est d’aller voir les Français pour les interroger. Je suis un homme politique libre. Ma liberté, je l’ai gagnée en allant devant les militants UMP, s’est défendu l’élu. Si on me demande d’aller réfléchir sur le nouveau nom de l’UMP, ça ne me parait pas la priorité absolue. Le pays va trop mal pour qu’on parle de nos problèmes internes. J’assume et je revendique ce choix. Je respecte le président de l’UMP, je travaille très bien avec lui, mais c’est lui qui est en charge du parti, avec mon soutien total. Mais mon job n’est pas celui-là” .
Referendum
Sa différence, Bruno Le Maire veut la faire entendre sur des sujets aussi divers que la revalorisation de la profession d’enseignant, la flexibilisation du droit du travail, la réforme de la fonction publique et l’intégration européenne. Il a mis en place des groupes de travail pour l’aider à réfléchir sur l’économie et la justice notamment.
A New York, il a aussi plaidé pour l’interdiction du cumul des mandats et leur limitation dans le temps, l’abaissement du nombre de députés à “400 maximum” et l’interdiction pour les politiques de conserver un poste dans la haute fonction publique. “Ces mesures passeront uniquement par referendum, estime-t-il. S’il y a un seul referendum à faire, c’est bien sûr la classe politique française et son fonctionnement” .
Le public est reparti sans trop de doutes sur les intentions de Bruno Le Maire. “Il est clairement en campagne” , observe un militant, au terme de plus d’une heure d’échanges. “Ca fait des années que je suis à l’UMP et c’est la première fois que je vois autant de jeunes. Ils sont intéressés par la politique, et le personnage en particulier” , raconte un autre. Officiellement, l’intéressé n’a toujours pas pris sa décision pour se lancer dans la bataille des primaires. “Il se prépare à se préparer” , raconte son entourage.
Bruno Le Maire, entre politique et dessous sexy à New York
Le serveur parisien, cet "incompris"
Nous sommes encore sous le choc: un journal américain prend la défense du garçon de café parisien. Le Wall Street Journal a publié, jeudi, un long article pour vanter ce personnage “souvent incompris et moqué” . Un acte de bravoure journalistique.
Son auteure, Cristina Nehring, expatriée américaine à Paris, avoue pourtant être revenue de loin. “J’étais intimidée par les serveurs français. Ils semblaient impolis – et en effet ils semblaient répondre abruptement aux clients pour différentes raisons que je ne pouvais pas comprendre en tant qu’expatriée américaine à Paris. Tout comme avoir une voiture du Los Angeles Police Department se mettre à ma hauteur sur l’autoroute californienne, le fait de voir un serveur parisien arriver à ma table me rendait nerveuse. Je faisais toujours quelque chose de mal. Au fil du temps, toutefois, j’ai appris à reconnaitre – et apprécier- leur volonté curieusement exprimée de plaire, leur expertise, et la beauté de ce qu’ils fournissent et la manière dont ils le font” .
Elle va plus loin: si les Américains redoutent autant le garçon de café, c’est en raison d’un grand malentendu. Des “différences culturelles” , dit-elle. “S’ils corrigent votre prononciation, c’est parce qu’ils pensent que vous voulez bien prononcer les choses. Ils ne vous apportent pas l’addition si vous ne lui demandez pas, car il considère que c’est impoli de s’immiscer dans votre groupe. Il peut sembler parler – en particulier pour les Américains – avec une froideur impénétrable, mais c’est parce qu’il est là pour vous servir, pas pour être votre pote. ” Contrairement à son homologue américain, adepte des interventions intempestives, il ne se permettrait pas d’interrompre “le rituel du repas” pour demander “comment ça va?” . Oui, le serveur parisien se soucie de vous.
L’article comporte quelques anecdotes qui font sourire, comme l’histoire de ce serveur qui refuse de faire un jambon-beurre alors qu’il y a un sandwich au jambon et un autre au beurre au menu – “Any combination, ce n’est pas possible!’” . Ou encore le serveur qui suggère à Cristina Nehring qu’elle devrait prendre un kir plus sucré, laissant entendre que sa commande initiale n’était pas bonne pour elle. “Un homme ne contredit jamais une dame” , lui a sorti son serveur, décidemment royal au bar. Et d’ajouter “si Monsieur (son compagnon, ndlr) avait commandé ce kir, je l’aurais contredit sans hésiter” .
Pour elle, les garçons de café sont des acteurs, des “virtuoses” , qui connaissent les plats sur le bout des doigts et agissent avec élégance et professionnalisme face aux situations d’urgence, comme un verre de vin renversé. “Ces performances sont devenues normales pour moi, mais elles m’émerveillent toujours autant, même après des années dans les bistrots et cafés français. Comment font-ils? Comment équilibrent-ils ces verres, jonglent avec ces assiettes et effacent la tache de sang qui survient de temps en temps?” , se demande Cristina Nehring.
Réponse: les écoles culinaires, d’où 60% des serveurs sortent. “Les élèves à Ferrandi (une prestigieuse école de cuisine à Paris, ndlr) ne font pas que démembrer un poulet (…), ils font des exercices de théâtre, ils prennent des cours de posture, de respiration et de mode” .
“Mais non! nous ne sommes pas arrogants, raconte un serveur cité dans l’article. Nous sommes fiers” de la tradition culinaire française. Voilà, tout s’explique.
Lire l’article ici
Comment la vie sexuelle de DSK a changé la France
Les médias anglo-saxons se sont longtemps étonnés de la relative “tolérance” des Français à l’égard de la vie privée de leurs dirigeants. Mais alors que les détails les plus intimes de la vie de DSK ont été révélés lors du procès dit “du Carlton”, le journaliste du New York Times Dan Bilefsky entrevoit un changement de tendance.
“L’affaire a libéré la France d’un tabou”, analyse-t-il dans un récent article, où il dresse le bilan du procès. Selon le journaliste américain, les récentes affaires du Sofitel de New York et du Carlton de Lille mettent à l’épreuve la culture très française du respect de la vie privée des hommes publics. S’il est fort probable que l’ancien directeur du FMI soit acquitté, l’affaire n’en aurait pas moins franchi un cap propre à “légitimer les dérives privées de tout dirigeant”.
“Une phase nouvelle”
“Avec DSK, nous entrons dans une phase nouvelle”, explique-t-il en citant directement le biographe de l’intéressé, Michel Taubmann, auteur de The May 2011 episode. Michel Taubmann y décrit la soirée du 14 mai 2011 comme le point de départ de cette nouvelle tendance. “Avant l’affaire du Sofitel à New York, tout le monde savait que DSK avait une vie privée controversée mais personne n’avait jusqu’alors osé en parler. Maintenant les gens n’hésitent plus à observer la vie privée des politiques par le trou de la serrure, mais contrairement aux Etats-Unis, en France ce n’est pas forcément pour une question de morale”. Une analyse que semble confirmer la très forte médiatisation de la liaison du président François Hollande avec l’actrice Julie Gayet, en février 2014.
Le journaliste rappelle que les excuses publiques “à la Clinton” ont longtemps été considérées en France comme “peu nécessaires, voire peu dignes”, avant d’ajouter que l’ancien directeur du FMI s’était contenté de répondre aux journalistes qu’il n’était pas jugé pour “son comportement sexuel”. Et pourtant le traitement de l’affaire a atteint un niveau d’indiscrétion qui surpasse certainement ce que l’ex-président américain Bill Clinton a été amené à endurer lors de la révélation de sa liaison avec Monica Lewinsky, en 1995.
Une réaction “très française”
Malgré tout, “l’affaire aura eu l’avantage de révéler les limites de ce que les Français sont prêts à accepter de la part de leurs dirigeants. Pour beaucoup, Dominique Strauss-Kahn est allé trop loin”, analyse-t-il. De fait, depuis l’humiliation publique du Sofitel, où DSK s’est vu exposé menottes aux poignets face au monde entier, la chute à été vertigineuse : démission du FMI, divorce avec la journaliste Anne Sinclair, mise à l’écart de la sphère politique, déballage publique d’une vie privée peu conventionnelle… La liste est longue, et selon le journaliste “il fait peu de doutes que DSK est politiquement mort”.
Mais pour autant, “ nombreux sont ceux qui pensent qu’il est quelqu’un de trés compétent, notamment en économie, et qu’il a toujours un rôle à jouer. C’est très français!”, ajoute-t-il en citant un sondage du Parisien paru le 1er février, et dans lequel 79% des Français affirment que DSK aurait fait un meilleur président que François Hollande. Et de trancher sur la question : “Ce ne sont pas tant ces scènes de libertinage exposées au tribunal qui ont semblé offenser les Français, mais plutôt l’inconscience d’un homme qui se croyait invincible”.
Arnaud Montebourg agressé par un miroir à New York
“Ca va, ça va, ça va“: sortant, en marchant, de l’hôpital Bellevue, ce vendredi en début d’après-midi, Arnaud Montebourg est rassurant.
Un peu plus tôt, vers dix heures ce vendredi matin, un petit-déjeuner entre amis au restaurant Balthazar à Soho avait failli mal tourner. Un énorme miroir décoratif de la brasserie s’est effondré sur la dizaine de convives qui petit-déjeunaient là. Parmi eux, les deux anciens ministres, et désormais compagnons de vie, Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti. Seul le premier était légèrement blessé, évacué très rapidement en civière par les pompiers new-yorkais vers l’hôpital Bellevue à Manhattan.
“On a dû faire quelques tests, c’était un gros miroir” a-t-il confié à French Morning à sa sortie de l’hôpital qu’il quittait sans minerve, l’air de bonne humeur, au côté de sa compagne nettement moins souriante.
Le couple est à New York depuis quelques jours notamment pour une conférence qu’a donné Aurélie Filippetti à l’université Princeton dans le New Jersey mercredi soir. M. Montebourg donnera une conférence dans la même université ce lundi 23 février.
Avec Emmanuel Saint-Martin
6 films français au "New York International Children's Film Festival"
Le “New York International Children’s Film Festival” aura lieu du 27 février au 22 mars. Six films français vous y attendent.
Il y aura d’abord le film d’animation “Le roi et l’oiseau” . L’histoire se passe en Takicardie, une ville où règne en maître le roi « Charles Cinq et Trois font Huit et Huit font Seize ». Son palais est rempli de tableaux. Sur l’un d’entre eux, il y a cette petite bergère, que le roi admire sans cesse, et ce ramoneur, qu’il méprise. Une nuit, les personnages des tableaux décident de s’enfuir du palais. La petite bergère et le ramoneur, tout émoustillés par ce nouveau monde qui s’offre à eux, ne vont pas tarder à déchanter : les agents du palais sont à leurs trousses. En anglais le 8 mars à 3pm au SVA Theatre, en français avec des sous-titres en anglais le 21 mars à 11am au Village East Cinema.
Aussi à l’affiche, “Lou!” . Inspiré de la bande-dessinée du même nom, le film vous plonge au coeur du journal intime d’une jeune adolescente. Entre sa mère un brin immature, son nouveau chat un peu collant, et son mystérieux voisin, Tristan, Lou a du fil à retordre… En français avec les sous-titres en anglais, le 28 février à 6pm et le 14 mars à 3:30pm, au SVA Theatre.
S’est aussi glissé dans la programmation: “Belle et Sébastien” . Dans les Alpes, un enfant d’un naturel solitaire et un chien sauvage vont se lier d’amitié. Ensemble, les deux compères vont devoir surmonter les épreuves de la Seconde Guerre Mondiale. En français avec les sous-titres en anglais, le 8 mars à 10:45am à l’IFC Center, à 5:15pm au SVA Theatre et le 14 mars à 5:15pm au Scholastic Theater
“Mune” viendra ensuite vous surprendre en trois dimensions. Ce petit bonhomme bleu plutôt craquant et surtout très maladroit s’est retrouvé malgré lui “gardien de la lune” . Lorsque le gardien des Ténèbres vole le soleil, Mune se voit obligé de partir à sa recherche, aidé par ses compères Cire et Sohone. En anglais le 28 février à 12:45pm, le 7 mars à 1:30pm et le 14 mars à 11am, au SVA Theatre.
“Shaun the Sheep” le 27 février à 6pm au DGA Theatre et le 21 mars à 1pm au SVA Theatre
“When Marnie was there” le 27 février à 8:30pm au DGA Theatre et le 7 mars à 2pm au SVA Theatre
“Hocus Pocus Alfie Atkins” le 28 février à 10:30am au SVA Theatre et le 21 mars à 4pm au Village East Cinema
“Heebie Jeebies” le 28 février à 11am à l’IFC Center, et le 14 mars à 3:15pm au Scholastic Theater
“Tinker Bell and the Legend of the Neverbeast” le 28 février à 3:30pm au SVA Theatre
“Short films one“(courts-métrages) le 1er mars à 11am et à 12:45pm, le 7 mars à 10:30am, et le 8 mars à 1pm au SVA Theatre, le 14 mars à 1:15pm au Scholastic Theater, le 21 mars à 11am à l’IFC Center
“Shorts for tots” (courts-métrages) le 1er mars à 11:15am à l’IFC Center, le 7 mars à 11am au Scholastic Theater, le 8 mars à 11am au SVA Theatre, le 15 mars à 11:15am à l’IFC Center, et le 21 mars à 1:30pm au Village East Cinema
“Short Films two“(courts-métrages) le 1er mars à 1pm au SVA Theatre, le 8 mars à 5:30pm au SVA Theatre, le 14 mars à 11:15am à l’IFC Center, le 21 mars à 11am au SVA Theatre
“Girls’Pov” (courts-métrages) le 1er mars à 3pm au SVA Theatre, et le 21 mars à 11:30am au Village East Cinema
“Secrets of War” le 7 mars à 11am à l’IFC Center, le 15 mars à 3:30pm au SVA Theatre
“Best of Aardman Shorts” (courts-métrages) le 7 mars à 1pm au Scholastic Theater et le 15 mars à 11am au SVA Theatre
“Wallace & Gromit Shorts“(courts-métrages) le 7 mars à 3:15pm au Scholastic Theater et le 15 mars à 1:15pm au SVA Theatre
“Jellyfish Eyes” le 7 mars à 4:30pm au SVA Theatre et le 15 mars à 6pm au SVA Theatre
“Flicker Lounge” le 7 mars à 7pm au SVA Theatre et le 21 mars à 3:30pm au Village East Cinema
“Ballet Boys” le 14 mars à 11am à l’IFC Center
“Landfillharmonic” le 21 mars à 6pm au SVA Theatre
“Enchanted Kingdom” (3D) le 22 mars à 11am au DGA Theatre
“The Prophet” le 22 mars à 1:30pm au DGA Theatre
A New York, le Grand Rabbin de France répond à Benjamin Netanyahu
« Je viens ici pour reprendre espoir », a lancé Haim Korsia, ce jeudi soir, à la Park Avenue Synagogue de New York.
Environ 250 personnes étaient venues écouter le Grand Rabbin de France, qui s’exprimait devant un public américain et français. Accueilli par des enfants chantant la Marseillaise, il était accompagné par le maire de New York, Bill de Blasio.
Dans un contexte particulièrement chargé – depuis l’attaque contre l’Hyper Cacher à Paris, jusqu’aux profanations de tombes en Alsace, et aux appels à l’Alya de Benjamin Netanyahu – le Grand Rabbin a tenu un discours fédérateur, et appelé à la résilience, dressant un parallèle avec l’esprit de renouveau qui a traversé l’Amérique au lendemain des attentats du 11 septembre. « J’espère que nous allons pouvoir rêver à nouveau, et construire des ponts qui seront plus forts que les murs. »
Pas question de tourner le dos à la République – la France sans les juifs n’est pas la France, a-t-il rappelé plus tard dans une conférence de presse, répondant aux propos du premier ministre israélien, appelant les juifs d’Europe à trouver refuge en Israël. « La France est un pays libre. Il est dangereux que quelqu’un quitte la France par peur (…) Le président François Hollande et Manuel Valls se sont engagés pour garantir la sécurité des juifs de France », a-t-il martelé.
Le discours n’a pas surpris Mélanie Ohana, une Française qui vit à New York, rencontrée dans les allées de la synagogue. « Il a une grande confiance dans la République. Il fait bien passer le message que les autorités de l’Etat peuvent protéger les juifs de France. Il n’appelle pas à faire une Alya. On sentait qu’il était ému, il a su relayer les inquiétudes de la communauté avec humour et sympathie, ce qui ne gâche rien. »
Le discours d’Haim Korsia, tenu dans un anglais hésitant et un micro peu puissant, était en tout cas plus modéré que celui de Bill de Blasio. Qui lui a volé la vedette avec ses talents d’orateur. Le maire de New York, qui s’était déplacé à Paris à la suite des attentats du mois de janvier, a dénoncé avec fracas un certain climat « d’indifférence » vis à vis de l’antisémitisme en Europe, qui a conduit à la « tragédie » du mois de janvier.
« Tout cela suggère que quelque chose n’a pas été appris de l’histoire », a-t-il déclaré. « Aucune communauté juive en Europe ne devrait avoir à mendier pour obtenir sa sécurité, a-t-il dit sous les applaudissements. L’Europe devrait créer une atmosphère de responsabilité ».
« La raison pour laquelle je suis allé à Paris, c’est que nous, Américains, nous avons le devoir de dire aux Européens que nous ne pouvons pas accepter cela, que l’indifférence est dangereuse (…) Nous vivons un tournant historique, et c’est le moment de dire que nous n’aimons pas la façon dont les choses évoluent. »
« J’ai préféré le discours de Bill de Blasio », a tranché Benjamin Canet, membre de l’organisation United Jewish Appeal, qui vit depuis 13 ans aux Etats-Unis. « J’ai compris le message de fraternité du Grand Rabbin… Mais dans les faits, si le gouvernement dit des choses, les actions ne suivent pas. En France, les opérations de protection vis à vis des synagogues et des écoles juives vont diminuer, et ca c’est inacceptable. Je ne veux pas promouvoir l’Alya comme une réponse à la peur, mais je crois qu’il faut que la sécurité soit traitée de façon sérieuse ».
Un avis partagé par Julia Shapps, une Américaine et membre active de cette Synagogue de l’Upper East Side. « Je suis inquiète de ce qui se passe en Europe. La situation est urgente, il y a un climat de peur », glisse-t-elle. « Nous aussi nous avons des gardes devant nos écoles. On s’y habitue, il deviennent une partie de la famille. Et nous nous sentons en sécurité. »
Avant de repartir en France, le Grand Rabbin animera à NYU une conférence ouverte au public, ce dimanche à 7pm. La rencontre est organisée par l’Association des Juifs Français en Amérique du Nord, et les intéressés peuvent prendre leur ticket ici.
Après les attentats, la France est "plus que vivante"
Après l’incrédulité et l’indignation, les attentats de janvier en France ont laissé place au questionnement. Questionnement sur l’unité nationale de la France d’abord ; sur les limites de ses principes fondateurs et ses valeurs ensuite. Dans une analyse publiée mercredi dans le New Yorker, le journaliste Alexander Stille dépeint sa vision de la France de l’ « après-Charlie Hebdo », et donne des raisons de croire en notre pays.
« La France est plus que vivante », selon lui. Le journaliste, qui avait déjà analysé les propos tenus par l’écrivain Eric Zemmour à propos du « déclinisme programmé » de la France dans une précédente tribune, les contredit cette fois. Chiffres et exemples à l’appui, Alexander Stille dément toute perte d’identité nationale. « La spontanéité, la dignité et l’unité démontrées dans l’ensemble du pays ont surpris les observateurs cyniques qui s’étaient plaints d’une perte d’unité nationale”, écrit-il, citant les “3,7 millions de personnes” qui se sont rassemblées en hommage aux victimes.
Un constat qu’il tient à nuancer toutefois. Rappelant les voix discordantes entendues quelques jours après les attentats. « De nombreux Français ont été choqués que certains élèves refusent d’observer une minute de silence (…) et des théories conspirationnistes ont germé dans une France où les jeunes musulmans se méfient des autorités et où les gens s’informent en partie sur les médias sociaux ».
Une division et des craintes qu’il explique par une « caricature de la population musulmane dans la presse française et étrangère ». « On retrouve souvent cette image d’un seul bloc de musulmans aliénés et isolés dans les banlieues mais cette population est bien plus variée et intégrée », rappelle-t-il, en comparant le nombre de musulmans « dans l’armée, les forces de police, les hôpitaux » à celui des musulmans impliqués dans les réseaux d’Al-Qaïda. La solution se trouve moins, selon lui, dans les « déclarations de guerre contre l’islamisme », souvent entendues, que dans l’émergence d’un réel « débat national ».
Enfin, «l’impact politique (des attentats) reste peu clair », précise-t-il en invitant à relativiser l’éphémère montée de popularité de François Hollande dans les sondages, face à la légère baisse de la présidente du Front National Marine Le Pen. « Il ne faudrait pas oublier qu’au premier tour des élections législatives dans le Doubs, le 1er février dernier, le Front national est arrivé premier avec 32% des voix », rappelle-t-il, en évoquant la possibilité que le parti de Marine Le Pen puisse émerger comme « l’un des deux partis les plus influents en 2017 ».
Lire l’article du New Yorker
Festivités et ukulélé pour les 100 ans de l'exposition universelle
Après le terrible tremblement de terre de 1906, l’exposition universelle de 1915 avait un goût de consécration. Elle attira pas moins de 19 millions de visiteurs. Certains bâtiments témoignent aujourd’hui encore de cette époque de renouveau.
C’est notamment le cas du Palace of Fine Arts, où se dérouleront samedi 21 février diverses animations. Il y aura d’abord une exposition de photographies et souvenirs de 1915. Pendant que papa et maman feront un saut dans l’histoire de la Bay Area, les plus petits se régaleront avec les activités ludiques organisées pour eux. Ils pourront aussi saluer Laura Ingalls, Henry Ford, Buffalo Bill et Charlie Chaplin. Enfin, leurs sosies du moins.
Des véhicules d’époque, allant de la diligence de la Wells Fargo à la mythique Ford T en passant par de vieux camions de pompiers raviront les mordus de mécanique.
Toujours ce samedi, à 3pm, un grand concert d’ukulélé vous transportera au temps de l’exposition universelle, quand l’instrument fût pour la première fois introduit aux Etats-Unis. En soirée, un spectacle de sons et lumières, ainsi que la projection d’un film sont au programme.
Le 3 mars à 5:30pm, le Ferry Building sera lui aussi le théâtre d’un jeu de lumières. Il restera allumé jusqu’au 4 décembre, date où la grande exposition s’était clôturée il y a 100 ans.
Soirée Beatles et fundraising au Lycée Français de San Francisco
Pour financer l’amélioration de l’équipement audio de sa salle de concerts, le Lycée Français de San Francisco lance une campagne de levée de fonds.
Et parce que cela passe mieux en musique, l’établissement organise le vendredi 27 février un spectacle qui plaira aux nostalgiques des années 60.
Sur scène, les Sun Kings interpréteront des tubes des Beatles. C’est la spécialité de ce groupe américain, qui tourne depuis 15 ans, passé maitre dans l’art des reprises.
“La première partie de la soirée, les Sun Kings reprendront l’exacte playlist du concert des Beatles à l’Olympia en 1964 et celui du Palais des sports en 1965, nous replongeant ainsi plus de 50 ans en arrière, au tout début des Beatles en France. Puis, ils enchaineront les plus grands succès de ce groupe mythique”, précisent les organisateurs.
Discussion avec la PDG de Cartier Amérique du Nord à New York
Dans le cadre de ses évènements “Meet the Executive” , la chambre de commerce franco-américaine de New York organise, le mercredi 4 mars, une conférence avec la PDG de Cartier Amérique du Nord, Mercedes Abramo, au Sofitel de Times Square.
Arrivée en 2008 à Cartier après plusieurs fonctions au sein de Tiffany & Co New York et dans le monde de l’hôtellerie à Miami, elle viendra parler de sa carrière dans le luxe et les tendances au sein du secteur, en particulier celui de la joaillerie.
Elle a pris ses fonctions de PDG en juin 2014 après avoir occupé plusieurs postes au sein du groupe, dont celui de directeur du magasin Carter de la 5eme Avenue de 2008 à 2010.
Ouvert aux membres et aux non-membres de la FACC.
Une réception pour IAM à Houston en avril
Le groupe de rap IAM aura le droit à un comité d’accueil très français lors de son passage à Houston en avril.
Les Français de la ville pourront rencontrer Akhenaton et sa bande le lundi 20 avril, la veille de leur concert, lors d’une réception au restaurant l’Etoile. “On est loin de notre pays. Ça fait plaisir de pouvoir les approcher. On n’aurait certainement pas eu la possibilité de le faire en France” , raconte Jean-François Bonneté, organisateur de ce rendez-vous “populaire, sympathique” en sa qualité de conseiller consulaire (UMP-UFE).
Une réception similaire en novembre avec Patrick Bruel, qui avait mis le feu à Houston, avait rassemblé une “cinquantaine de personnes” , précise M. Bonneté.
La matinée du lundi 20 avril, le groupe est attendu à l’école internationale Awty, où une classe de français a travaillé sur sa chanson “Nés sous la même étoile” .
Le groupe mythique de la scène rap française vient aux Etats-Unis dans le cadre d’une tournée qui l’emmènera à Fort Lauderdale (le 15), New York (le 17), Boston (le 18), Chicago (le 19), Houston (le 21), la Nouvelle-Orléans (le 22) et Los Angeles (le 23).