Le Menil Collection à Houston a choisi en ce début d’année de rendre hommage à cinq peintres français. L’exposition débutera le 27 février.
Elle se focalisera essentiellement sur des dessins du XIXème siècle. Le premier d’entre eux sera Eugène Delacroix, dont vous connaissez sûrement le mythique La liberté guidant le peuple, ou encore La Grèce sur les ruines de Missolonghi. Des oeuvres de Vincent van Gogh seront également au programme. Né aux Pays-Bas, il passa une majeure partie de sa (courte) vie en France. Entre naturalisme, impressionnisme et pointillisme, les oeuvres de ce peintre ont toujours été étonnamment diversifiées. Mort à seulement 37 ans, il aura tout de même réussi à réaliser plus de 2.000 toiles et dessins.
Moins connu, Odilon Redon sera à (re)découvrir au Menil Collection. Ses tableaux sont une invitation au rêve, à l’évasion, avec des chevaux ailés, des hommes-araignées et autres créatures étranges. Si vous êtes plus “paysages ruraux” ou “natures mortes”, vous préfèrerez sans doute admirer les peintures de Paul Cézanne. L’impressioniste vous fera voyager dans sa Provence natale. Enfin, le dernier peintre à être remis sur le devant de la scène sera Georges Seurat. Ce père du pointillisme peint des scènes de baignade qui devraient vous rafraichir.
L’exposition sera visible jusqu’au 14 juin.
Cinq peintres français à l'honneur à Houston
Pourquoi les Américains adorent-ils les glaçons?
Parmi les habitudes américaines que les Français ne comprendront jamais, l’utilisation systématique de glaçons dans l’eau et les sodas – même par -10 degrés Celsius dehors – figure en bonne place. Pourquoi les Américains ne peuvent-ils s’empêcher de mettre des glaçons dans leurs boissons? C’est la question bête de la semaine.
La réponse tient en un nom: Frederic Tudor dit “The Ice King“. Au début du XIXème siècle, ce riche homme d’affaires bostonien a une idée qui va révolutionner les Etats-Unis: fabriquer d’énormes cubes de glace pour refroidir les boissons. Tudor met en place une infrastructure impressionnante pour l’époque, convaincu qu’il est possible d’acheminer des blocs de glace jusque dans les recoins les plus chauds de la planète. La glace est découpée dans les lacs de Nouvelle-Angleterre à la fin de l’hiver avant d’être transportée dans de la sciure vers les grandes villes américaines, en particulier New York et Philadelphie, qui connaissent des étés chauds.
Rapidement, les “maisons de glace”, où sont entreposés ces blocs lourds et dangereux en attendant les jours chauds, se multiplient à travers le territoire. Savannah, Charleston, Nouvelle-Orléans: Tudor déploie son réseau jusqu’à Calcutta en Inde, où la demande pour sa glace est forte. L’homme qu’on prenait pour fou au début de son entreprise enregistre un profit en 1810.
Mais le génie de Tudor, obsédé qu’il était de devenir riche avec la glace, va bien au-delà du titanesque système de distribution qu’il échafaude : il s’arrange pour que les Américains deviennent “accro” à la glace, selon le terme utilisé par Jonathan Rees, professeur d’histoire à Colorado State University Pueblo et auteur de Refrigeration Nation, un ouvrage sur l’histoire de la réfrigération aux Etats-Unis. “Tudor a entrainé les Américains depuis 175 ans à consommer de la glace. Il distribuait des glaçons gratuitement dans les bars par exemple, pour que tout le monde puisse en profiter” .
Rappelons qu’à l’époque, la glace était un produit élitiste, l’apanage des plus riches. “Dans le Lower East Side pauvre à New York, vous aviez des vendeurs qui faisaient du porte-à-porte pour vendre la glace. Toutes les classes sociales ont commencé à en consommer. A la fin du XIXème siècle, il y avait des machines de production de glace dans toutes les grandes villes américaines“, poursuit l’historien. Une réussite d’autant plus éclatante pour Tudor que sa glace qui arrivait dans les verres à l’époque contenait souvent toute sorte de saletés…
Restait cependant un obstacle de taille: l’hiver. Après tout, pourquoi consommer des glaçons pendant le rigoureux hiver du nord-est? L’abaissement des coûts, entrainé par le perfectionnement de la technologie de production, permettra de lever cet obstacle et assurera la consommation de glace tout au long de l’année. “Le goût pour les glaçons est culturel, résume Jonathan Rees. Le développement de la glace au XIXème siècle n’a pas pris en France par exemple, où l’on ne voulait pas que les saveurs de la boisson soient diluées” .
Aujourd’hui, pour les professionnels, le glaçon ne serait pas une manière pour des bar-tenders mal intentionnés de réduire la quantité de liquide versé dans le verre. “Le glaçon est entré dans nos mœurs. C’est devenu la manière normale de boire quelque chose aux Etats-Unis, appuie Kim Haasarud, présidente de la société de conseil en préparation de boissons Liquid Architecture. Même si les boissons sont mieux absorbées par l’estomac si elles ne sont pas glacées… ”
Le glaçon est donc une tradition ancienne qui n’est pas prêt de cesser. Il ferait même l’objet d’une renaissance depuis quelques années dans les bars à cocktails américains. “Dans le monde du cocktail, c’est un ingrédient essentiel. Que la glace soit en cube ou rappée, elle permet de créer une dilution qui fait partie intégrante du cocktail aujourd’hui, poursuit Kim Haasarud. La Prohibition a tué cette utilisation créative des glaçons, mais nous sommes en train d’y revenir” .
10 crêperies pour la Chandeleur à New York
(Mis à jour avec ajout sur Ladurée en fin d’article) A la Chandeleur (2 février), tradition oblige, les crêpes s’invitent dans nos assiettes, y compris à New York. Voici nos adresses pour vous régaler. Comme toujours, vos recommandations sont les bienvenues.
Spécialement pour la Chandeleur, Ladurée (398 West Broadway) ajoute la crêpe à son menu. Et pas n’importe laquelle, celle qui a vraiment le goût de crêpe française, à la fois légère et fondante. Si vous tombez sur l’hôtesse un peu snob à l’entrée, ne vous découragez pas, vous vous ferez chouchouter à l’intérieur. Vous pourrez opter pour la crêpe pistache (pâte parfumée à la pistache, accompagnée d’une mousse pistache) ou pour la crêpe nature accompagnée de sucre, de confitures ou d’un nutella fait maison… Attention, vous risquez de finir le pot ! (en plus il est light!) Comptez 8,5$ les trois petites crêpes. Du 2 au 8 février.
Situé dans Chelsea Market (425 W 15 st), Bar Suzette offre une jolie palette de crêpes. La carte propose des saveurs salées originales comme la truffe (truffe-mozzarella ou truffe-humus), une recette pommes-brie ou poire-noix-gorgonzola. Côté sucré, l’établissement mise sur des douceurs classiques combinées comme nutella-fraises-banane ou chocolat-noix de coco. Les crêpes peuvent être faites sans-gluten. Comptez entre 5 et 13$.
BySuzette, à ne pas confondre avec l’établissement ci-dessus, est né au printemps dernier. Les deux jeunes français fondateurs de l’affaire nous disaient fièrement que leur farine vient tout droit de Bretagne. Les prix sont raisonnables (6 à 7$ en salé, 3 à 6$ en sucré) pour ce “Chipotle” de la crêpe dont cette première boutique de Tribeca (86 Chambers Street) devrait la première d’une chaîne.
Les financiers de New York ont droit eux aussi à une pause crêpe. Situé au cœur de Wall Street (17 South William Street), Crêpes du Nord prépare ses galettes plates à base de farine organique. Les associations ne sont ni trop simples ni trop fantaisistes : poulet-asperge ; œuf sur le plat-jambon-gruyère ou encore jambon de parme-ricotta-roquette. La crêpe benedict (oeufs pochés, jambon, fromage et sauce hollandaise) est servie en brunch le week-end. Pour les sucrées, en plus des accompagnements traditionnels (nutella, sucre..), sont proposés de la glace à la vanille, du chocolat blanc ou encore des marshmallows. Comptez entre 7 et 14$.
Crêperie NYC (112 Macdougal St) ne paye pas de mine, et pourtant… le goût est au rendez-vous ! Vous n’y allez pas pour lézarder pendant des heures, la crêpe y est plutôt à emporter. Fondante, légèrement grasse, elle se rapproche des crêpes que l’on connait. Avec un petit goût inattendu que l’on ne saurait définir. En terme de choix, posez un jour de congé pour vous décider parmi les 57 recettes : brie-dinde-tapenade d’artichaut- basilic ou tiramitsu-fraises-nutella-chantilly ? Les moins intrépides trouveront leur bonheur dans la catégorie dédiée au chocolat ou opteront pour la crêpe suzette (jus de citron pressé, caramel et Grand-Marnier). Comptez entre 5 et 12$. Autre boutique dans le Lower East Side (135 Ludlow Street).
Situé dans East Village, Crooked Tree Crêperie (110 Saint Marks Place) est un café-crêperie-restaurant qui offre, en plus de quelques salades, une sélection de six crêpes. A base de thon, de merguez ou de jambon pour les salées. Confitures, crème de marron ou douceur de lait fait maison pour les sucrées. Comptez entre 5 et 9$.
A Chelsea, dans East Village ou à commander si vous êtes au bureau, vous pouvez opter pour les douceurs bio de Golden Crepes. Vous y retrouverez les traditionnelles jambon-gruyère, oeuf-champignons, mais aussi une aux boulettes de viande ou au chorizo. Dans la liste des sucrées, l’établissement préfère les recettes classiques à l’excentricité : chocolat, fruits rouges ou encore miel. Mais celle au beurre de cacahuette y a tout de même sa place. Comptez entre 6 et 10$.
En passant devant Eight Turn Crepes (55 Spring Street), vous pensez qu’il s’agit d’une énième boutique de contrefaçon culinaire française. Certes, mais le résultat n’est pas si mal ! La pâte est plutôt croustillante et la garnir abondante. N’y allez pas pour déguster une crêpe bretonne traditionnelle car il s’agit plutôt d’une adaptation américaine : c’est la porte ouverte à toutes les garnitures ! La “chicken thai” par exemple contient à elle seule poulet, salade, concombres, carottes, sauce thai, sauce wasabi-tofu et graines de sésame. Les sucrées sont aussi délurées, comme la NY Blueberry Cheesecake. La Lychee Valentine est plus sobre mais assez sucrée. Comptez entre 7 et 10$.
Vive la crêpe, comme son nom l’indique, est spécialisée dans la crêpe. Et pourtant, on n’a pu s’empêcher d’être déçu de sa pâte peu goûteuse. Cette fameuse déception de ne pas retrouver les saveurs d’un plat français quand on cuisine avec des produits américains. L’établissement de Soho est mignon avec sa décoration d’intérieur de chalet et l’on se sent rassasié mais les prix sont trop élevés pour le résultat. Comptez entre 7 et 10$. Autres établissements : Plaza, Upper West Side, Union square.
Crêpes et Délices, la nouvelle crêperie de l’Upper West Side (124 West 72th Street, entre Broadway et Columbus Avenue) propose elle une crêpe spéciale pour la Chandeleur: pâte à crêpe chocolatée avec un nappage chocolat blanc et fraises fraiches.
Mise à jour: Ladurée précise que l’hôtesse mentionnée dans la critique ne travaille plus pour l’entreprise.
Portes-ouvertes à la maternelle bilingue Arc-en-Ciel
“Il reste quelques places ” . Arc-en-ciel et sa fondatrice, Vanessa Handal-Ghenania, organisent une heure de portes-ouvertes, mardi 3 février, pour faire connaitre cette nouvelle maternelle bilingue de l’Upper East Side.
Mme Handal-Ghenania, une maman polyglotte née à Port-au-Prince (Haïti) et passée par les Pays-Bas, a lancé Arc-en-Ciel en lieu et place d’une autre pre-school, le Petit Paradis, pour répondre à la demande de parents francophones et francophiles, nombreux aux abords du Lycée français de New York. Elle est à l’origine d’une autre “pre-school” bilingue, les Petits Poussins, à Harlem.
“L’objectif est que les enfants aient les fondations pour intégrer une école primaire francophone, explique-t-elle. J’ai fait toute ma scolarité dans les lycées français. C’est un système stable qui donne aux enfants une grande confiance en eux-mêmes” .
A la rentrée de septembre, l’école comptera deux classes (petite et moyenne sections de maternelle), composée de quinze élèves chacune. Ils seront encadrés par deux enseignants, un francophone et un anglophone.
L’école, qui a ouvert en janvier, compte des élèves français, américains et d’autres nationalités. Elle suit le programme de l’Education nationale française et prévoit d’offrir trois journées de cours en français et deux en anglais à partir de septembre.
L’école proposera également un camp d’hiver du 9 au 13 février de 8h30 à 15h30 pour un coût de 400 dollars.
"Bande de filles", la banlieue au féminin
Après sa projection dans de prestigieux festivals (Festival de Cannes, Toronto International Film Festival), voilà que “Bande de filles” débarque aux Etats-Unis le 30 janvier. Si Céline Sciamma cherchait à “donner un visage” à la jeunesse, c’est chose faite avec ce film nominé quatre fois aux César.
“Bande de filles” raconte les désillusions successives de Marieme, une jeune fille qui vit en Seine-Saint-Denis. “C’est mon troisième film autour de la jeunesse, et mon troisième film en banlieue” explique Célina Sciamma. Bien loin de l’esprit rural de “Tomboy”, la réalisatrice a cette fois-ci choisi “la banlieue officielle du cinéma, le ‘quartier'”.
A 16 ans, Marieme rêve de quitter ces barres d’immeubles austères dans lesquelles elle a grandi. Elle voudrait passer en seconde générale, avoir un travail intéressant. Surtout, ne pas finir comme sa mère, femme de ménage aux Quatre Temps. Et encore moins femme au foyer. A la sortie d’un rendez-vous désastreux avec la conseillère d’orientation, elle fait la rencontre de trois filles. Avec elles, elle va découvrir l’insouciance, entre les soirées à l’hôtel à boire du whisky et les bagarres entre bandes.
“Bande de filles” est avant tout le récit de cette amitié puissante, à la fois destructrice et salvatrice. Pour incarner le quatuor, Céline Sciamma a misé sur de jeunes pousses : Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh et Mariétou Touré. “Je n’avais pas envie de prendre des filles de 25 ans pour jouer une ado de 16 ans“. En voyant celles qui deviendront ses héroïnes sur grand écran, elle les sent “capables d’incarner quelque chose“. Après avoir vu le film, on ne peut que donner raison à cette intuition : la complicité entre les actrices, choisies parmi 300 candidates, crève l’écran.
A travers ces filles, Céline Sciamma dresse une “radiographie du féminin“. Elle parle de la construction de l’identité, de ce moment où les jeunes aspirent à “être amoureuses, coucher avec des garçons, et s’émanciper de leur famille“. “Bande de filles” n’en devient pas pour autant un film niais. Céline Sciamma l’a aussi voulu politique. “A partir du moment où l’on met des personnages principaux féminins qui ne parlent pas que d’hommes, c’est un film engagé” .
Dans le scénario comme dans la mise en scène, la réalisatrice a choisi de se jouer des codes, et du “refus des assignations” . Pas question pour elle de filmer la banlieue comme un endroit maussade et repoussant. Avec sa caméra sur pied, elle esthétise ces quartiers, à coups d’aplats de couleurs et de plans osés. Sa façon à elle de “réinventer la réalité” .
Les étonnants paysages de Thomas Henriot à Miami
On est encore loin de l’été, mais l’exposition de Thomas Henriot qui débarque le 29 janvier à Miami s’appelle pourtant « The Color of Summer »…
Cette exposition itinérante, qui tient son nom d’un roman de Reinaldo Arenas, poète et romancier cubain, restera à la Lelia Mordoch Gallery jusqu’au 14 février.
Diplômé (et avec les félicitations du jury, s’il-vous-plaît) de l’Ecole des Beaux-Arts de Besançon, Thomas Henriot est ensuite parti avec ses pinceaux aux quatre coins du monde. Maroc, Togo, Argentine, Mali, Mauritanie, Inde, Cuba, Brésil : le Français a posé tous ces beaux voyages sur ses toiles.
Ses paysages, l’artiste les peints à même le sol, faisant de ses oeuvres de véritables « dessins-performances ». Entre le sol et lui, des bandes de papier japon, qui peuvent s’étendre sur près de 25 mètres au gré de son imagination, et surtout, de son degré d’inspiration.
Petit bonus pour la Saint-Valentin : le 14 février, sera aussi proposée une édition limitée d’écharpe en soie. Imprimées à Lyon, ces écharpes reprennent les motifs de l’oeuvre de Thomas Henriot intitulée “I love porn”, à savoir… des roses.
Rififi autour de l'expo de Loris Gréaud à Dallas
Quand une critique du Dallas Observer ose s’attaquer au travail d’un artiste français, celui-ci réplique aussitôt, sans faire dans la dentelle.
Loris Gréaud, le plasticien de génie tout droit venu de l’Hexagone, expose son travail à Dallas. Un travail abstrait, trop abstrait pour la critique du journal local Dallas Observer Lauren Smart qui n’a pas été franchement “impressionnée” par la visite. Dans son article, elle décrit “une tentative si désespérée de dire quelque chose que rien n’est dit” . Entre les “moutons mutants” et la vidéo “d’un homme et d’une femme en train de faire l’amour” , la journaliste a peiné à trouver ses marques face à ce travail d'”art vraiment ennuyant” .
Loris Gréaud s’est empressé de répondre à la critique par un savoureux message privé sur Facebook, reproduit dans le Dallas Observer. Jugeant sa critique la “plus mal informée, frustrée, inculte et mal écrite” qu’il ait lue, il conseille à la journaliste de “faire des études” et, plus étonnant encore, de se trouver “un petit ami avec au moins 400mg d’Anadrol par jour” (l’Anadrol étant un stéroïde). La suite de la conversation ne manque pas non plus de sel.
Qu’à cela ne tienne, la journaliste réplique à son tour dans un second article intitulé “Est-ce qu’une journaliste à besoin de coucher pour comprendre l’art? Loris Gréaud pense que “oui” ” . Elle lui conseille ni plus ni moins que de “monter sur son cheval mutant” et de “sortir de ce conte de fée bidon” . “Quand vous êtes une femme et que vous avez une opinion sur le travail de cet artiste français omnipotent (…) et qu’il n’est pas d’accord avec vous, vous avez naturellement besoin de coucher avec quelqu’un” , raille-t-elle.
Quant au musée, le Dallas Contemporary, il a sobrement souligné “les efforts des critiques d’art et des membres de la communauté qui ont choisi de participer au dialogue critique autour du programme de l’exposition” , évitant soigneusement de prendre part à la polémique. Quand aux “échanges privés” plus si privés entre l’artiste et Lauren Smart, ils ne seraient “pas représentatifs” de l’avis de l’institution.
Possible avantage à cette dispute par médias interposés : elle aura fait parler de l’exposition, The Unplayed Notes Museum. Loris Gréaud ne s’est d’ailleurs pas gêné pour remercier la critique de cette publicité gratuite, mais pas moins “mauvaise” selon le Los Angeles Times.
J'ai testé: le "speed-roommating" à New York
Utiliser les techniques du speed-dating pour la recherche d’une colocation, voilà l’idée loufoque de Matt Hutchinson.
En 2004, il crée à Londres le SpeedRoommating, un speed-dating où vous ne cherchez pas l’amour, mais le colocataire de vos rêves. Il y a deux ans, fort de son succès, il exporte son concept à New York, « parce que New York et Londres ont en commun des loyers très élevés, et qu’il y est très difficile de trouver un logement (…) tellement difficile que c’en est presque devenu un job à plein temps pour certains » .
Pour tester le concept, nous avons rendez-vous dans un bar à Times Square. L’ambiance ne ressemble en rien à celle d’un speed-dating classique, avec ses petites tables bien alignées et la clochette qui sonne toutes les trois minutes. Autour de nous, il n’y a que des individus bière à la main, qui arborent fièrement sur la poitrine une petite étiquette pour préciser ce qu’ils cherchent, “chambre: ou “colocataire” . Matt Hutchinson a voulu créer « un espace relaxant, un environnement sympa pour que les gens se rencontrent ».
A l’événement, nous rencontrons Nicolas, un Frenchy qui cherche une colocation. C’est un habitué de New York, il y a déjà vécu pendant plusieurs mois. Après un séjour en France, il est revenu s’y installer. Ne lui manque plus qu’un appartement… « J’ai d’abord cherché depuis la France, sur Craigslist, explique-t-il, mais il y a pas mal d’arnaques » . Il a aussi envisagé de passer par une agence, quitte à payer des frais. En venant au SpeedRoommating, Nicolas ne s’attendait pas à trouver LA colocation de ses rêves : « finalement j’ai presque l’impression que les gens viennent plutôt pour boire une bière et rencontrer du monde » . Il semble plutôt sceptique sur le concept : « il n’y a presque personne qui propose une chambre, avoue-t-il, ou alors, ce sont plutôt des agents que de potentiels colocataires… » . Et il n’y a qu’à voir les deux femmes avec une dizaine d’étiquettes « I have a room » pour comprendre de quoi il parle…
Pour Matt Hutchinson, « on ne peut rien y faire. C’est comme ça. Sur le marché à New York, il y a plus de demandes que d’offres… Certains trouvent quand même des chambres, mais beaucoup trouvent surtout d’autres personnes avec qui s’allier pour chercher ensemble un appartement » .
Et ce n’est pas Ashley, rencontrée le même soir, qui dira le contraire. L’Américaine a bien sympathisé avec certains, avec qui elle espère créer une nouvelle colocation. « C’est pour ça que je suis venue en fait, je cherchais des personnes avec lesquelles partager un appartement. Là, je crois que j’en ai trouvé un ou deux ! » . Nicolas, lui, n’a toujours pas déniché la perle rare.
Mais qu’il se rassure, d’autres SpeedRoommating auront lieu, toutes les deux semaines environ.
Une librairie de Houston lance un "French Corner"
La librairie Brazos à Houston a inauguré, mercredi, un “French Corner”, qui comporte plusieurs dizaines de livres français.
“Je me réjouis qu’en cette ère digitale, les gens apprécient le côté tactile du livre et que dans cette initiative, Houston soit sur la carte comme Los Angeles ou New York“, a déclaré le consul Sujiro Seam. Il était accompagné de Sylvie Christophe, attachée culturelle au consulat de France.
Ce coin français a été monté en partenariat avec Albertine, la librairie des Services culturels de l’ambassade de France et seule librairie française de New York. Albertine ambitionne de s’allier avec des librairies indépendantes à travers le pays pour implanter des sections de littérature française, classique et contemporaine.
L’équipe d’Albertine a envoyé un assortiment de 50 titres (deux exemplaires par titre) pour le lancement du “French Corner” à Brazos. On y trouve les ouvrages du Prix Nobel Patrick Modiano, de Laurent Binet et d’Annie Ernaux notamment.
Jeremy Ellis, le manager de Brazos, voit dans ce projet « l’opportunité de répondre aux besoins de la communauté expatriée en terme de livres en français, et l’occasion pour nos clients de découvrir des titres différents ou des auteurs avec lesquels ils ne sont pas familiers. Notre librairie propose un service unique que les e-books ou les medias n’offrent pas: le conseil, puisque nous lisons aussi ces livres.»
La librairie du quartier de Kirby veut porter l’offre à une centaine de titres, en fonction de la place disponible dans les rayons. Il est possible de commander le livre s’il n’est pas disponible.
Au MoMA, on discute de Charlie Hebdo
L’attentat de Charlie Hebdo a soulevé de nombreux questionnements sur la liberté d’expression. Le MoMA a décidé d’organiser une conversation sur le sujet, le 3 février.
Avec l’aide de l’agence de presse Reuters, le musée a sélectionné six intervenants et un animateur (Sir Harold Evans, journaliste, auteur, et ancien collaborateur pour The Sunday Times). Il discutera notamment avec l’artiste franco-algérien Kader Attia, qui a beaucoup travaillé sur les différences entre les cultures et les dérives identitaires actuelles.
Sera aussi présent Sharon Hayes. L’artiste s’est intéressé aux manifestants, et plus généralement au discours public et au langage. Il sera accompagné du rédacteur-en-chef de Vice News, Jason Mojica, l’auteur et historien Simon Schama, et la professeure et actrice Anna Deavere Smith. Sans oublier le satiriste et architecte Karl Sharro. Spécialiste du Moyen-Orient, il fut publié par The Independent, The Sunday Times, The Globe and Mail et Vice entre autres.
L’événement est gratuit et ouvert à tous, mais une réservation est conseillée. On vous conseille de profiter de la discussion pour faire un tour au MoMA qui accueille l’exposition “Zero Tolerance” sur la tension entre “liberté” et “contrôle”.
Le FIT rend hommage à Yves Saint-Laurent
Ah, le chic à la française… Le couturier Yves Saint-Laurent fait partie de ceux qui l’ont façonné à coups d’épingles et d’assemblages de tissus. Le musée du FIT (Fashion Institute of Technology) lui rendra hommage à partir du 6 février.
L’exposition rassemblera les créations d’Yves Saint-Laurent et celles de Halston. De son vrai nom Roy Halston Frowick, le créateur de mode américain fut dans les années 70 une icône de la mode.
C’est d’ailleurs sur cette période que se concentrera le FIT pour comparer les travaux de ces deux titans de la couture: 80 pièces et 20 accessoires de chaque couturier seront rassemblés.
L’exposition sera ouverte jusqu’au 18 avril.
Une association francophone pour les enfants "dys" et précoces
Quand Alexandra Baxter est arrivée aux Etats-Unis, il y a un an et demi, elle était “un peu paumée” . Son fils de 8 ans était atteint d’une légère dyspraxie, un trouble neurologique qui complique la coordination des mouvements. Pour lui, lire de gauche à droite n’est pas automatique, par exemple. “Il fallait que je me reconstitue un réseau” de professionnels pour l’épauler.
Installée dans le Westchester, la maman a donc pris son bâton de pèlerin et rencontré d’autres parents dont les enfants sont atteints de troubles de l’apprentissage. Ensemble, ils ont créé une association : APEDA New York, chapitre new-yorkais de l’organisme français APEDA (Association française de parents d’enfants en difficulté d’apprentissage du langage écrit et oral), qui vient en aide aux parents francophones d’enfants dits “dys” (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysphasie, dysorthographie) ou précoces. C’est la première antenne américaine d’APEDA.
“Ici, on ne parle pas forcement des soucis des enfants de la même manière. La communauté française est élitiste, sur-diplômée. C’est la crème de la crème. Dans ce contexte, il est peut-être plus difficile de montrer les failles? Je me pose la question” , explique Alexandra Baxter.
APEDA New York veut constituer un réseau de parents et de professionnels francophones des “dys” (psycho-motriciens, orthophonistes…) et organiser des discussions publiques autour de thèmes liés à l’apprentissage. La première, qui a eu lieu en janvier à Larchmont, avait pour sujet le stress des enfants expatriés.
Les parents sont également invités une fois par mois à participer à des groupes de parole pour partager leurs expériences. “C’est salvateur de discuter entre nous, de parler. On se sent moins seul. Nous sommes confrontés aux mêmes frustrations, au mêmes soucis” .
L’association compte “25 parents” sur sa mailing list, mais estime qu’il pourrait y en avoir plus. “Il y a forcément des enfants avec des troubles dans la communauté. Il faut pouvoir en parler, affirme Alexandra Baxter. Il y a de la place pour ces enfants dans des écoles excellentes. On a affaire à des instituteurs qui sont motivés, qui ont plus envie que dans le système français et qui travaillent sur des effectifs plus petits” .