Accueil Blog Page 113

Les comptes Instagram sur New York à suivre en ce moment

Unique, New York l’est à bien des titres : unique par sa liberté et sa fantaisie, que ce soit dans ses comportements ou ses looks vestimentaires, par la richesse de son offre culturelle et culinaire, des fast-food aux restaurants étoilés. Les comptes Instagram sur New York font légion et French Morning a sélectionné quelques comptes incontournables, qui font la part belle à cette ville qui ne ressemble à aucune autre.

New York et les New-Yorkais

Compte incontournable pour tous ceux qui fréquentent le métro : @subwaycreatures, défilé hilarant de tous ces moments cocasses qu’on peut rencontrer dans le métro new yorkais. L’auteur de ce compte, Rick McGuire, est également auteur du compte Insta @whatisnewyork, et du nouveau venu @whatisnewyorkdating, qu’on a hâte de voir grandir ! Et pour ceux qui préfèrent le train, dans la même veine, @peopleofpennstation.

On se régale également des pépites entendues au hasard d’une conversation sur les rues de New York avec @overheardnewyork.

Elle a 98 ans, et c’est une star sur Instagram. Dorothy Wiggins a un sens de l’humour décapant et l’esprit new-yorkais incomparable. Dévastée par la mort de son mari il y a 3 ans (après 61 ans de mariage), Dorothy Wiggins a commencé à alimenté un compte Instagram @dorothylovesnwyork ouvert par son fils « parce qu’il pensait que cela me ferait oublier mon chagrin » expliquait-elle dans le New York Times. Irrésistible.

Dans un style plus sérieux, le photographe autoproclamé « people’s paparazzi » Johnny Cirillo documente les looks les plus stylés de la ville sur son compte @watchingnewyork, et @humansofny reste une référence incontournable : le compte créé par Brandon Stanton, auteur du livre éponyme best-seller, continue de proposer de jolis portraits et interviews de New Yorkais.

New York et ses foodies

On estime qu’il y a à New York plus de 26.000 restaurants. Au rythme d’un déjeuner et d’un dîner par jour, il faudrait donc plus de 36 ans pour les essayer tous ! Heureusement, de nombreux comptes Instagram sont là pour nous aider à choisir. Parmi nos préférés :

@infatuation_nyc pour ses sélections à thèmes (les meilleurs smashburgers, les meilleurs deals de la Restaurant Week…) et les dernières tendances gastronomiques de la grosse pomme. À compléter avec @eater_ny et @grubstreet pour un tour d’horizon des news gastronomiques et des nouveaux restos. On peut aussi suivre le compte instagram de @pete_wells, critique gastronomique du New York Times depuis 2012, connu des restaurateurs new yorkais comme le loup blanc.

En mode plus food porn, on savoure les photos de @new_fork_city. Natalie Landsberg, Gillian Presto et Emily Morse écument les restaurants et nous proposent des photos appétissantes, sans critique malheureusement.

New York et sa scène culturelle

Depuis 2016, @Secret_NYC n’a plus de secret que le nom, un compte indispensable pour être au jus de ce qui se passe à New York, des sorties à ne pas rater ce week-end aux meilleurs restos pour une date de la St Valentin. A bookmarker également : @nybucketlist et @timeoutnewyork. Et pour les fans de galeries, @galleriesnow liste les plus belles expos. Seul regret : pas possible de filtrer les expos de New York seulement.

Et pour finir, New York en dessins

Et pour finir, on ne peut pas lister les comptes Instagram sur New York sans recommander @newyorkercartoons, les célèbres dessins du New Yorker magazine. En bon New Yorkais, n’oubliez pas de tenter votre chance au Cartoon Caption contest, c’est toutes les semaines sur le site newyorker.com/cartoons/contest !

@newyorkercartoons

Un jury de haut vol pour la Best Baguette 2024 New York

Le concours de la Meilleure Baguette de 2024 à New York a lieu le mardi 19 mars. Si vous ne l’avez pas fait, prenez vos billets dès maintenant, l’évènement est sold out chaque année.

À événement exceptionnel, jury d’exception. Comme chaque année, ce sont des personnalités du monde culinaire, ou de l’univers francophiles new-yorkais qui vont, pendant la soirée, goûter à l’aveugle les baguettes et pains spéciaux présentés par nos 17 finalistes. Ces experts, chacun avec sa propre histoire et spécialité, apporteront un regard unique sur les créations des participants.

Au premier rang de ce jury, Gabriel Kreuther, chef du restaurant éponyme à Midtown Manhattan -il figure en bonne place dans la dernière liste des 100 meilleurs restaurants de la ville publiée par le New York Times. Il a commencé sa carrière en Allemagne, France et Suisse avant d’arriver à New York, à La Caravelle puis chez Jean-Georges. Gabriel Kreuther a notamment reçu un James Beard Foundation Award en tant que « meilleur chef de New York » .

Thierry Atlan, chocolatier de renom et Meilleur Ouvrier de France, dont le parcours de plus de 40 ans dans la pâtisserie a débuté à l’école Lenotre. Installé à New York depuis une décennie, il a ouvert une boutique à Soho, offrant des macarons, des chocolats et des glaces artisanales, faisant le bonheur des gourmands new-yorkais.

Cécilia Jourdan, parisienne de naissance, apporte une touche culturelle et linguistique. Ayant embrassé une carrière dans les arts du spectacle avant de se consacrer à l’enseignement du français et au marketing digital, Cécilia a co-fondé Hello French, une plateforme dédiée à la culture française. Avec presque deux millions de francophiles dans sa communauté, elle représente l’esprit de partage et d’échange au cœur de la culture française.

Scott Cioe, formé, notamment à Bouchon Bakery, Café Boulud ou encore chez Gordon Ramsay, apporte une expertise en pâtisserie classique et innovation culinaire. Son approche unique, mêlant nostalgie et techniques françaises, promet une évaluation nuancée des baguettes en compétition.

Dorie Greenspan, auteure de 14 livres de cuisine et lauréate de cinq prix James Beard, enrichit le jury de son expérience journalistique et de sa profonde connaissance de la cuisine française. Fière titulaire de l’ordre du Mérite agricole français, elle apportera sa perspective éclairée sur l’authenticité et la qualité des baguettes présentées.

Natasha Pickowicz, cheffe et auteure, a été finaliste à trois reprises des James Beard Foundation Awards. Militante autant que pâtissière, elle est reconnue pour son travail liant son artisanat à la justice sociale. Elle a collaboré avec nombre d’institutions new-yorkaises, notamment Lenox Hill Neighborhood House, God’s Love We Deliver, the Brigid Alliance, and Planned Parenthood of Greater New York. Sa participation au jury garantit une attention particulière aux valeurs et à l’impact communautaire des participants.

Enfin, Jonathan Pereira, chef pâtissier pour le groupe Mandarin Oriental, a débuté son parcours à Porto Rico. Ayant travaillé dans des établissements de luxe à travers le monde, Jonathan offre une perspective globale et innovante sur la boulangerie, enrichie par ses expériences culinaires diverses.

Comme à l’habitude, ces jurés goûteront les baguettes des 17 finalistes à l’aveugle. Ils remettront le Grand Prix du jury, ainsi que 2 accessits, et un prix du pain spécial. De son côté, le public présent pendant l’événement votera pour le Prix du public.

Réservez vos tickets pour la finale (places limitées) ici.

Étienne de Crecy vient faire danser New York le 21 mars

C’est un des pionniers de la musique électronique française. Étienne de Crecy, 55 ans, sera en concert le jeudi 21 mars au SILO à Brooklyn, une salle récente ouverte dans le quartier d’East Williamsburg.

DJ et producteur, Étienne de Crecy a gravé des albums incontournables connus dans le monde entier comme « Tempovision » et la trilogie « Super Discount », et a aussi réalisé de nombreux remixes pour des artistes comme Kraftwerk, Air, Moby, Lil Louis ou Zombie Nation.

La soirée est organisée par le collectif français Maison Disco, basé à New York. Première partie par Ÿas, jeune DJ et producteur marocain influencé par la scène électro française et la Chicago house. Tickets disponibles ici.

Instagram will load in the frontend.

Le surréalisme d’Anastasia Belous à la galerie Antoine Chevalier à New York

C’est une célébration de l’imagination, de jeux de couleurs, de lumières, et de l’inattendu qu’offre la nouvelle exposition « Another Eye » présentée à la galerie Antoine Chevalier dans West Village. L’artiste ukrainienne Anastasia Belous, qui vit actuellement en Espagne après avoir quitté son pays en 2015 en raison de la guerre en Crimée, y présente une série d’œuvres révélant sa vision de la peinture surréaliste – dont on célèbre le centenaire cette année. Sorcières sur une aile d’avion, femmes et enfants adoptés par la nature, lapin géant, poulet poilu… les scènes se succèdent, telle une joyeuse parade, sur les murs de la nouvelle galerie pop-up du galeriste français Antoine Chevalier.

Malgré cette joie apparente, les tableaux d’Anastasia Belous parlent tous de l’Ukraine et à la guerre. Depuis la nouvelle invasion russe il y a deux ans, le pays a vu partir des millions de personnes, principalement des femmes et des enfants, migrants déracinés sur les routes loin de chez eux, sans savoir ce que l’avenir leur réserve. C’est cet autre regard sur la guerre, du côté de ces exilés, qu’Anastasia Belous propose de porter sur cette tragédie.

L’exposition ouvre ce jeudi 7 mars de 5pm à 8pm au 178 Bleecker Street. À découvrir jusqu’au 30 mars.

« The building fish , Anastasia Belous à la galerie Antoine Chevalier à New York. © Gallery Antoine Chevalier

Alerte tendance, le smashburger envahit New York

Vegan, au foie gras, gastronomique, à trois étages, supplément raclette… En matière de burger, vous pensiez avoir tout vu ? Détrompez-vous ! Le totem de la cuisine yankee en a encore sous le bun. Plus fin, plus esthétique, moins bourratif et surtout beaucoup plus tendance, voilà le smashburger ! Quésaco ? Un hamburger dont le steak hâché ou patty, comme on dit dans le jargon, est savamment écrabouillé sur la plaque de cuisson brûlante (c’est ce qu’on appelle « smasher » la viande). Une technique barbare pour barbaque qui a l’avantage de transformer le patty en une fine galette dont les bords deviennent fabuleusement croustillants. Et ainsi maximiser les saveurs de la viande. « C’est ça qui fait la différence avec le burger épais classique, une viande qui forme une croûte sur toute sa surface, à la limite du cramé avec une apparence irrégulière et qui dépasse du bun » analyse Pete Wells, le critique food ultra-respecté du New York Times. 

Le patty de boeuf « smashé » sur la plancha Crédit @GeraldineBordère

Le reste de la formule est simple. « Un potato bun moelleux, une sauce maison, quelques pickles, de l’american cheese et that’s it ! », explique Kevin Rezvani, le fondateur de la chaîne 7th Street Burger qui cartonne à New York. Avec cette recette et un menu qui ne propose que du smashburger (simple, double ou vegan), le jeune entrepreneur pionnier dans le ‘dwich écrasé, peut se targuer d’avoir conquis New-York. Créée en 2021 en plein covid dans un fast-food de poche de East Village, son enseigne compte maintenant 13 établissements dans Manhattan et Brooklyn, et des projets d’ouverture un peu partout dont Londres et Tokyo. « J’ai eu de la chance, je me suis lancé au bon moment. Fin de la pandémie, les loyers étaient bas et les new-yorkais, nostalgiques du bon vieux temps, étaient en recherche d’un retour aux essentiels ». De la comfort food pour contrer la morosité et le climat anxiogène ambiants, il fallait y penser ! A l’époque, il en confectionnait une centaine par jour. «Aujourd’hui, uniquement à East Village, on en sort 2000… ».

Plus abordable et plus digeste

Le double smashburger de 7th Street Burger Crédit @GeraldineBordere

Au-delà de son côté réconfortant et savoureux, l’attrait grandissant pour le smashburger a une autre explication : il est plus abordable et plus digeste, la quantité de viande étant divisée par deux en moyenne par rapport à un burger classique. «Le smashburger est le parfait snack ou repas à manger sur le pouce. On n’a même pas besoin de s’attabler pour le manger et on ne se sent pas lourd après ! » confirme George Motz, auteur de Hamburger America : A State by State Guide to 200 Great Burger Joints et fondateur de la dernière enseigne du genre à Manhattan, Hamburger America. Là aussi, même engouement autour de son sandwich-star qui suit les codes décalés du burger écrasé. Chaque week-end, des centaines de personnes se pressent devant son établissement de West Village décoré comme un vieux diner. Et le maitre des lieux met un point d’honneur à être derrière sa plancha pour « smasher » du patty des heures durant !

Bref, vous l’aurez compris, le smashburger est une déclinaison trendy qui relance l’intérêt des foodies sur un marché que l’on croyait, à tort, saturé. Jugez par vous-mêmes de ses qualités gustatives avec ces 5 enseignes qui en ont fait leur marque de fabrique.  

Le top 5 de la rédaction

Le double smashburger chez 7th Street Burger Crédit @GeraldineBordere

7th Street Burger car la chaîne lancée par Kevin Rezvani sera bientôt mondiale et on sera fier d’y avoir mangé les premiers à New York.  À commander : le cheeseburger simple (6,50$). 91 E 7th St, New York

Hamburger America car son fondateur n’est autre que l’expert en la matière et qu’il prend son job de smasheur très à cœur tous les jours derrière sa plancha ! À commander : le George Motz’s Fried Onion Burger (double 11,50$). 51 MacDougal St, New York 

Harlem Shake pour le côté rétro de sa salle imaginée comme un musée et ses toppings farfelus comme des pickles de poivrons cerise à glisser entre le patty et une tranche épaisse de bacon.  À commander : le Hot Mess (10$). 100 W 124th St, New York

Smashed pour leur signature, le Big Smacc, hommage au Big Mac de McDonalds. À commander : le Double Classic Smashed (10$). 167 Orchard St, New York 

Gotham Burger Social Club, le dernier arrivé sur le marché. Autrefois camion de street food, l’équipe s’est (enfin) installée dans un vrai resto. On y va pour le bun toasté à l’extérieur et l’ajout de pickles de jalapeños. À commander : le Double Gotham Smash ($11) with everything. 131 Essex St, New York 

Groover lève 7,5 millions d’euros pour accélérer sa croissance aux États-Unis

Après avoir remporté la 13e édition des French American Entrepreneurship Awards en 2022, Groover continue de tisser sa toile aux États-Unis. La plateforme française de promotion musicale des artistes indépendants vient de lever un tour de table de série A de 7,5 millions d’euros auprès de OneRagtime, Trind, Techmind et MozzaAngels, dans lequel ont aussi participé ses investisseurs historiques Partech, Bpifrance, Verve Ventures et Frenchfounders. Et compte pousser les feux aux États-Unis, qui sont devenus son premier marché en l’espace de seulement six mois.

L’aventure des trois Français a commencé sur le sol américain. Romain Palmieri et Rafael Cohen se sont rencontrés lors de leurs études à Berkeley en 2017. Rejoints par Dorian Perronet, les trois passionnés de musique ont cherché à répondre au besoin prégnant des artistes indépendants de se faire mieux connaître dans la jungle de l’industrie musicale. Groover est né début 2019.

Forte croissance en 5 ans

« En 2019, 20.000 nouveaux morceaux étaient publiés par jour, aujourd’hui on est à 120.000, souligne Romain Palmieri. Mais les artistes indépendants ont des difficultés à se démarquer et à avoir de la visibilité. Nous avons voulu apporter une solution pour leur permettre d’avoir des retours de la part de curators, des influenceurs et professionnels de l’industrie musicale, et de générer l’engagement auprès de leurs audiences ».

Le concept est le suivant : les artistes soumettent des playlists directement à ces curators, pour un prix de 2 euros par contact. Ils ont une garantie de réponse dans les 7 jours, et si ce dernier a un coup de cœur, il peut décider de partager la playlist sur son média pour donner de la visibilité à l’artiste. La start-up de 40 personnes utilise un système de matching grâce à un algorithme pour optimiser le taux de réponse et d’accueil du professionnel.

Les curators viennent de médias et labels prestigieux comme Tsugi Radio, Cracki Records, Rolling Stone France ou Sofar Sounds Paris en France, ou encore BIRP.fm, Ba Da Bing Records et Indie Folk Central aux États-Unis. De leur côté, ces professionnels touchent 50 % des frais payés par l’artiste pour leur feedback. Le modèle a déjà largement fait ses preuves puisque Groover réunit 350.000 artistes indépendants dans plus de 186 pays, a généré 4 millions de feedbacks et a été utilisé par des artistes de renom comme Passenger, La Femme, Bonobo etc.

Alvin-Chris @MARGOFORIT

35% des revenus générés aux États-Unis

Depuis l’ouverture du bureau à New York en 2022, Groover a progressé rapidement aux États-Unis, eldorado mondial de la musique. « Les États-Unis représentent désormais 35 % de nos revenus, et 80 % de notre chiffre d’affaires est réalisé hors de France. Nous voulons développer au maximum l’internationalisation de la plateforme pour que ces artistes soient relayés partout dans le monde ». Dans cet objectif, la startup vient de lancer deux nouveaux services : le Groover Club, qui comprend environ un millier d’artistes en France et aux États-Unis, et qui propose des coachings, des masterclass et des sessions de suivis personnalisés. Mais aussi « Groover Obsessions » qui soutient les artistes les plus prometteurs pour maximiser la visibilité et la rentabilité de leur production musicale. Parmi cette promotion de 300 artistes, des noms connus comme Seye Adelekan, bassiste de Gorillaz, le snowboarder olympique et artiste indie folk suisse Pat Burgener, ou encore le lauréat de La Nouvelle Star et humoriste Mathieu Saïkaly.

Signe de l’engagement et l’enthousiasme pour les États-Unis, Romain Palmieri va s’installer à New York dans quelques mois, suivi de son cofondateur Dorian Perron. « Nous voulons être présents sur place pour accompagner l’accélération aux US et développer les partenariats, comme ceux signés avec Soundcloud et Downtown Music Holding. C’est maintenant qu’il faut y aller ».

Sézane: Retour aux sources avec l’ouverture d’un pop-up à Austin

La rumeur d’une nouvelle boutique Sézane s’était répandue, le mois dernier, suite à la parution sur LinkedIn d’annonces pour des postes de keyholder ou de sales advisor à Austin. Elle s’est finalement avérée avec l’ouverture d’un magasin éphémère dans le quartier branché de SoCo prévue pour ce vendredi 8 mars.

Premier projet contrarié par le Covid

Cette implantation de Sézane à Austin suscite beaucoup d’excitation puisque l’histoire qui lie la marque de Morgane Sezalory à la capitale texane remonte en fait à quelques années. En mars 2020, Sézane avait fait le choix stratégique de la ville d’Austin pour ouvrir sa toute première boutique pop-up aux États-Unis, une décision qui avait dû être abandonnée du fait de la pandémie de Covid.

La fondatrice évoque un attachement particulier à la ville : « J’ai toujours admiré et été attirée par l’énergie que dégage Austin. Ce pop-up sera un retour aux sources en quelque sorte, célébrant notre passion commune pour la créativité, l’art, la musique live et les expériences magiques qui nous font nous sentir vivants. Austin ne manque jamais de m’inspirer, et c’est un vrai plaisir de pouvoir enfin revenir là où l’aventure des pop-up américains avait vraiment commencé. »

Intérieur boutique Sézane. © Sézane

Une date d’ouverture qui coïncide avec le premier jour de South by Southwest, un évènement qui accueille près de 300.000 personnes. Le choix de la localisation, dans le quartier bobo de South Congress montre un attachement particulier de la marque au vintage, des locaux commerciaux parmi des boutiques de « luxe accessible » qui la positionnent de facto dans cette catégorie; Et puis l’ouverture d’une boutique éphémère permet de prendre la température avant de se jeter dans le grand bain.

Les essentiels de la marque et des exclus pour Austin

Les fans de la marque reconnaîtront immédiatement la touche Sézane en pénétrant dans la boutique. Un espace cosy qui brouille les frontières entre les sphères privée et publique, invite à prendre son temps et à se mettre a l’aise, comme si on essayait des vêtements dans le confort de son appartement.

Pas de grosse surprise côté collection, on retrouve le fameux bar à maille, la maroquinerie, les souliers, les bijoux et des essentiels, ainsi que quelques pièces exclusives comme le t-shirt « Paris ? Austin ». On craque aussi pour la nouvelle collection printemps qui donne envie de chausser des escarpins et de partir road-tripper dans le hill country avec son panier en raphia. Vous l’aurez compris, les tentations sont multiples mais on apprécie finalement autant l’expérience de la boutique que les vêtements et accessoires qu’elle met en valeur.  

Pop-up Sézane Austin. © Sézane

Rendez-vous au 1011 South Congress Avenue, Suite #130 jusqu’au mois d’août pour découvrir les pièces sélectionnées pour la ville texane et profiter d’évènements lifestyle inscrits dans l’ADN de la marque : concerts, partenariats avec des artisans et producteurs locaux, ateliers avec des fleuristes, et plus si affinités.  

Joseph Bologne, la renaissance américaine d’un virtuose français oublié

En 2018, alors directeur musical du théâtre londonien Shakespeare’s Globe, l’Américain Bill Barclay a entendu un nom qu’il ne connaissait pas : Joseph Bologne (ou « Boulogne »), le chevalier de Saint-George. Il s’est rapidement passionné pour la biographie de ce Guadeloupéen qui fut non seulement l’un des meilleurs escrimeurs du Vieux continent dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mais aussi et surtout un compositeur et violoniste hors-pair, qui signa deux symphonies et d’autres œuvres tombées dans l’oubli collectif. Proche de la reine Marie-Antoinette, il fut même pressenti pour diriger l’Académie royale de Paris, mais sa candidature a été torpillée en raison de sa couleur de peau. 

Célébré par le président John Adams

Fruit de la relation entre une esclave noire et de son maître blanc, le métis s’impliqua d’ailleurs dans les milieux abolitionnistes autour de la Révolution française et dirigea la Légion de Saint-Georges, une unité de volontaires d’hommes noirs libres. Impressionné par tant de talent, le deuxième président des États-Unis, John Adams, le décrivit en 1799 comme « l’individu le plus accompli d’Europe en équitation, course, tir, escrime, danse, musique ». Rien que ça. 

Malheureusement, le rétablissement de l’esclavage en 1802 contribua à effacer son leg des livres d’histoires. « Quand on m’a raconté tout cela, j’ai été étonné de ne jamais en avoir entendu parler. Je me suis rendu compte que sa musique était fantastique, mais qu’il avait été négligé, oublié », explique Bill Barclay, qui est désormais le directeur artistique de Music Before 1800, un programme new-yorkais dédié aux œuvres musicales anciennes.

Des œuvres désormais jouées aux États-Unis

Aujourd’hui, il fait partie des Américains qui contribuent à faire sortir Joseph Bologne de l’oubli. Encouragé par des partenaires, il a monté une pièce,  « The Chevalier », basée sur l’œuvre et la vie du musicien et ses discussions avec Marie-Antoinette et Mozart. Celle-ci est ponctuée de morceaux du compositeur joués par un violoniste et un orchestre. Remarquée par le New York Times, elle a été montrée pour la première fois dans la Grosse Pomme fin janvier.

Il n’est pas le seul : une simple recherche Google permet de voir que les œuvres de Joseph Bologne sont jouées régulièrement à travers les États-Unis. Il y a deux ans, le compositeur a également fait l’objet d’un biopic (assez médiocre d’ailleurs), « Chevalier », distribué par Searchlight, avec Kelvin Harrison Jr (« It Comes at Night », « Elvis »…) dans le rôle de l’artiste.

La bande-annonce de “Chevalier”, le biopic sur Joseph Bologne

Fondateur de l’Institut pour la Diversité des Compositeurs, un centre rattaché à l’université State University of New York (SUNY), Rob Deemer traque la fréquence à laquelle les œuvres de compositeurs et de compositrices non-blancs sont joués par des orchestres américains. Pendant la saison 2021-2022, il a recensé vingt concerts présentant le travail du Français contre  « zéro » en 2019. 2023-2024 promet d’être un cru comparable. « Cela ne paraît pas beaucoup, mais c’est un bond gigantesque quand on pense qu’il y a encore cinq ans, son travail n’était pas du tout présent aux États-Unis », raconte l’Américain.

Une histoire française boudée en France

Pour le chercheur, plusieurs facteurs expliquent ce regain d’intérêt. Les mouvements sociaux comme Black Lives Matter (BLM) et #MeToo ont créé une prise de conscience autour de la représentation des populations marginalisées dans différentes sphères de la société américaine, y compris la musique classique, milieu largement blanc et masculin. Une évolution qui favorise la mise en avant de compositeurs issus de « groupes sous-représentés ». Autre facteur contributif : les orchestres se sont féminisés et progressivement ouverts aux musiciens non-blancs ces dix dernières années.

« Le meurtre de George Floyd pendant la pandémie a accéléré ces tendances, qui avaient démarré des années plus tôt. Soudain, les orchestres se sont bousculés pour présenter des compositions de femmes ou de personnes de couleur ! Ils ont compris qu’il était possible d’attirer le public sans recourir aux canons de la musique classique. C’est pour cela que la tendance n’est pas retombée », poursuit Rob Deemer.

Joseph Bologne n’est pas le seul à profiter de cet élan. Compositrice noire née en Arkansas dans les années 1880, Florence Price fait aussi l’objet d’une véritable renaissance au pays de l’Oncle Sam. Il y en a beaucoup d’autres.

Pour Bill Barclay, le parcours du chevalier de Saint-George est pertinent à plus d’un titre aux yeux des Américains. En plus d’assouvir leur « voyeurisme » pour les monarques et la Révolution française, les turbulences de la période et le combat du Guadeloupéen contre les inégalités raciales font écho à la situation actuelle aux États-Unis. Il voudrait présenter sa pièce musicale en France, mais a reçu un accueil pour le moins frileux. « Un directeur d’orchestre m’a dit sans détour qu’il ne voulait pas recevoir de leçons raciales de la part des Américains, regrette-t-il. Or, ce n’est pas notre intention. Nous voulons célébrer une histoire française ».

Manon Manœuvre (Denver): Mon enfance de petite agitée et ma reconstruction

Il y a quelques années, lors d’un séjour en France, je suis tombée sur un livre, Petite Agitée (Flammarion, 2015), et comme bien souvent quand l’histoire m’intéresse, j’ai acheté ce livre, je l’ai dévoré dans l’avion et je l’ai ramené chez moi aux États-Unis. L’histoire, c’est celle de son autrice Manon Manœuvre.

Manon est née à Paris d’un papa français (Philippe Manœuvre, le journaliste rocket) d’une maman anglaise. À l’âge de deux ans et demi, alors que ses parents divorcent, elle quitte la France avec sa maman et s’installe en Californie. En grandissant, alors qu’elle a tout pour être heureuse – du moins sur le papier, Manon souffre terriblement de l’absence de son papa qu’elle ne peut voir que deux fois par an. À l’époque, dans les années 1990, rappelez-vous : il n’y a ni Facetime, ni textos et encore moins d’e-mails.

La fin de son enfance et son entrée dans l’adolescence sont particulièrement difficiles. Manon est renvoyée de deux établissements scolaires et elle est même interdite de séjour dans tout le district scolaire de Santa Barbara. Son comportement au quotidien devient dur à vivre pour sa maman qui, après une dispute mémorable, en vient à considérer une solution radicale : celle d’envoyer Manon dans une école privée de haute sécurité dans l’état de l’Utah, la Provo Canyon School (un nom qui dira peut-être quelque chose à certains d’entre vous, car c’est aussi là que Paris Hilton a été envoyée pendant son adolescence tumultueuse). Manon, elle, quand elle parle de cette école, elle parle d’une prison. C’est l’histoire qu’elle raconte dans le premier épisode sorti cette semaine.

Après 4 longs mois dans cette école hors du commun, Manon est enfin libre ! Dans cette histoire digne d’un film sur le tumulte qu’est l’adolescence, Manon Manœuvre quitte son école-prison au bras de son papa, Philippe. L’acteur Robin Williams disait que, « par définition, l’adolescent c’est l’être bouleversé, déboussolé par excellence ». L’adolescence est aussi un état de transition entre l’enfance et l’âge adulte. La suite de l’histoire de Manon se construit entre Paris et Santa Barbara. L’âge adulte serait-il l’âge de raison ? Pour Manon Manœuvre, c’est surtout le chemin qu’elle emprunte de l’obscurité à la clarté. Un chemin long et sinueux vers la paix intérieure.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

[Vidéo] Financer et gérer son investissement en France depuis l’étranger

Nous vous donnions rendez-vous en ligne mardi 5 mars 2024 pour un webinaire dédié aux expatriés souhaitant investir dans l’immobilier en France, depuis leur pays d’expatriation.

Au programme :

Introduction – Bien investir
– Les 3 aspects de l’immobilier rentable (financement, rénovation, fiscalité)
– Les spécificités de l’investissement depuis les États-Unis

Focus sur le financement
– Qui peut emprunter, quoi & comment ?
– Comment choisir la bonne banque pour votre profil ?
– À distance, comment ça se passe ?

Focus sur la rénovation
– Comment doubler la valeur d’un bien ?
– Où sont les bonnes affaires ?
– La bonne séquence pour réussir

Focus sur la fiscalité
– L’imposition française
– Les régimes les plus intéressants

Visionnez le replay du webinaire ci-dessous, ou directement sur YouTube

Avec:
? Jeevanthy Nivert, 15 ans d’expérience en Private Equities (PE) en France et en Thaïlande, fondatrice de Société2Courtage
[email protected]

? Mickaël Zonta, co-fondateur de la société Investissement Locatif
? Réservez un rendez-vous gratuit ici
? 01 84 17 67 60

L’Appart: Le meilleur bistrot français de Los Angeles est à Downtown

Cette nouvelle adresse devrait marquer les esprits, comme les papilles. Logé dans la galerie marchande du Spring Arcade Building, un bâtiment classé de 1924 de toute beauté, le restaurant L’Appart est l’association inédite entre ses fondateurs Marc Moubarak et Thierry Babet, et Mathieu Giraud, le propriétaire de Garçon de Café, un bar à vin ouvert en 2018.

« Le restaurant L’Appart était logé à 150 mètres de Garçon de Café, expliquent Marc Moubarak et Thierry Babet. Mathieu avait l’habitude de venir déguster un bœuf bourguignon chez nous le dimanche soir, et nous venions chez lui prendre des verres en happy-hour. Nous avons commencé à faire des pop-up dans nos établissements respectifs. Et lorsque le local de la pizzeria voisine de Garçon de Café s’est libéré, est venue alors l’idée de s’associer, de quitter notre ancien établissement et de migrer dans cette galerie sublime, équipée d’une terrasse et avec deux fois plus de couverts. »

Ambiance de bistrot parisien

Dans le décor de l’ancienne pizzeria désormais ouvert sur le bar à vin Garçon de Café, le trio a conservé l’ancien four à pizza et retapé l’endroit du sol au plafond, chiné du mobilier vintage, posé cimaise et mosaïques au sol, encadré une immense affiche des Folies Bergère trouvée à la librairie voisine The Last Bookstore, et tapissé les murs de photos-souvenirs, d’anciennes publicités et du portrait de Jacques Chirac en clin d’œil à la France. Au final, une ambiance de bistrot parisien typique, à l’éclairage tamisé parfait, pensé pour venir à deux ou en petits groupes.

Le tartare de canard à la carte de L’Appart. ©DR

Autre particulier du lieu, la mezzanine à l’étage accueille la Table du Chef, privatisable pour les petits groupes, jusqu’à une quinzaine de personnes. « Une Table du Chef sans cuisine, mais que nous avons équipée d’un grand écran qui diffuse en direct la vie en cuisine, ajoutent Marc et Thierry. Un concept que nous avions proposé dans notre premier restaurant de Santa Monica, qui permet de suivre le travail des équipes, et d’être complètement transparent sur la manière dont nous utilisons les produits et les ingrédients. »

Au menu de L’Appart (et aussi servie au bar Garçon de Café), la cuisine de Marc Moubarak et Thierry Babet sort les classiques de la cuisine bistrotière légèrement twistés, ainsi de la soupe à l’oignon aux échalotes, de la terrine infusée au Cognac, ou des escargots de Bourgogne en entrée qui transportent en France en quelques cuillerées et bouchées. Suivent le confit de canard, une version tendre du bœuf bourguignon préparé à partir de soupe miso, le risotto aux Saint Jacques et à la truffe noire et un tartare de poitrine de canard à se damner, relevé de mangue, persil, betterave et de sauce moutarde au vin, l’ensemble accompagné d’une corbeille de frites comme chez maman. Avant la partie sucrée, l’assiette de fromages réunit les meilleures variétés importées directement de France, de l’emmental à la tête de moine jusqu’au bleu d’Auvergne et la liste des desserts passe du traditionnel fondant au chocolat arrosé de crème anglaise, à la poire pochée.

Entrée, plat, dessert à 55$

« L’esprit du restaurant est très bistrot, s’accorde le duo de chefs, mais notre envie est d’aller de plus en plus vers une cuisine néo-bistrot. Avec nos capacités de stockage plus importantes ici, nous allons apporter de nouveaux ingrédients, de nouvelles façons de voir les choses. La présence du four à pizza permet aussi de diversifier davantage la carte, notre pain à l’ail est une tuerie, comme la recette de pizza banane-nutella. Le tout à prix accessible, comptez environ 55 dollars avec entrée, plat, dessert. »

Esprit chiné et photos souvenirs dans le nouveau décor du restaurant L’Appart. ©DR

Domaine réservé de Mathieu Giraud, ancien directeur du restaurant Broken Spanish à Downtown et fondateur de Garçon de Café, la carte des vins aligne, elle, 80 références. « Une carte accessible à partir de 10 dollars le verre, et aux bouteilles affichant des prix de 35 à 350 dollars. Toutes les régions françaises y sont représentées, des petits producteurs en nombre, quelques vins du monde pour ajouter de la diversité, et nos meilleurs champagnes. »

Outre l’Happy Hour organisé tous les soirs de 4pm à 6pm, la partie bar à vins reçoit également tous les mercredis soirs un groupe de musique de jazz. Et dans l’enceinte du restaurant, un piano s’ouvre aux mélodies jouées, à l’improviste, par quelques clients. À venir, le brunch frenchy du dimanche…

Vie d’Expat: Trois ans d’ascenseur émotionnel

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.

Aujourd’hui, le récit de David, pris dans l’ascenseur émotionnel.

« Vous connaissez la “courbe d’ajustement de l’expatrié ?” Pas moi. Enfin, jusqu’à récemment. Elle montre les phases à travers lesquelles passe tout expatrié à ses débuts. Ce n’est pas très compliqué : c’est une montagne russe. Elle commence très haut et redescend très vite et très bas et s’étire sur douze à vingt-quatre mois.

La mienne est différente. Elle a commencé par un long plateau aux sommets. Je suis arrivé à Miami juste après la pandémie, sans femme ni enfants restés en France jusqu’à la fin de l’année scolaire. On sortait du confinement. La Floride… C’était dingue. J’ai bossé comme un fou. Je me suis acheté une Mustang (en France j’avais une Peugeot 3008). Le soir, je dînais les pieds dans le sable. Le ciel toujours bleu. La piscine.

Juste au moment où je commençais à tourner en rond, ma famille m’a rejoint. On a vécu six mois de bonheur absolu. On avait nos adresses, nos sorties. On a commencé à se faire des amis. Nos enfants aussi. Franchement, je ne pouvais pas rêver mieux. Ce que je ne savais pas, c’est que j’étais dans la zone « lune de miel » de la courbe d’ajustement de l’expatrié.

Sans que j’en prenne vraiment conscience, les choses ont un peu commencé à se gâter. Certaines habitudes des gens du coin, la dimension « bling-bling » qui m’avait amusée au début. La nourriture, toujours un peu la même. Voilà, j’avais commencé à dévaler la pente naturelle du « choc culturel ». Le « Ce n’est pas si bien que ça ». Rien de grave, rien d’insurmontable.

On en a profité pour rayonner autour de la Floride, remonter vers le nord, visiter New York, Boston, Chicago. Se faire quelques shoots de froid. On a même redécouvert la neige. Et donc, c’est passé, cette période de spleen. J’ai retrouvé le plaisir de vivre et de travailler aux US.

Ce que je ne savais pas, c’est qu’il y aurait bientôt une deuxième chute, plus brutale, cette fois-ci, à cause du boulot. Alors qu’ils s’étaient engagés à ne pas le faire, mes boss ont embauché, pour me seconder, un “local”. Ils n’étaient plus sûrs qu’un Français soit tout à fait à même de comprendre toutes les subtilités du marché. J’ai bien compris que le gars avait pour vocation à me remplacer. Rien de personnel. Que du professionnel. Tout à coup, la liberté et la flexibilité du monde du travail américain, que j’avais tant vantées, m’ont semblé insupportables. Et cette absence de culture, de recul, de profondeur. L’argent, le golf, les voitures, les bateaux et les Keys… Il n’y a que ça qui compte ici ? Je m’en étais persuadé.

Je suis devenu irritable, insupportable, raciste. Je disais des phrases qui commençaient par « Au moins, en France… » Voilà, j’étais tombé dans la phase dépressive qui a quand même duré quelques semaines (après relecture par ma femme : “quelques mois”).

Et puis, j’ai remonté la pente “compensation / réintégration”. J’ai essayé de rapprocher mon comportement de celui des locaux. Je me suis habitué à ce que je voyais comme leurs défauts et… j’ai changé de job avec une facilité déconcertante. Finalement, ce n’était pas si mal, les États-Unis.

J’avais connu l’ascenseur émotionnel. J’étais passé par des hauts et des bas, mais si j’en crois la “courbe d’ajustement de l’expatrié”, je ne devrais plus connaître de chute vertigineuse. Vraiment ? »

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage, David. Dans son introduction à La puissance des émotions, Michelle Larivey explique le rôle des émotions :

« Nous connaissons parfois des états de grand manque, comme c’est le cas dans la dépression. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas un professionnel de la psychologie que nous sommes démunis devant ces états.

C’est plutôt parce que nous ne nous fions pas aux émotions que nous éprouvons. Il faut toutefois dire que le décodage est parfois rendu difficile parce que le langage que nous employons pour nommer ce que nous ressentons, n’est ni adéquat ni précis. Les émotions ont donc pour fonction de nous dire notre degré de satisfaction, et cela, de façon continue.

Les positives signalent la satisfaction, et les négatives, l’insatisfaction. Pour marquer la satisfaction, nous disposons d’une variété de sentiments qui s’étendent du simple contentement à l’euphorie. Entre ces deux extrêmes, il s’en trouve un grand nombre parmi lesquels : le plaisir, la joie, le ravissement, la jouissance. Chacun d’entre eux traduit une expérience différente en nature et en intensité, mais tous sont indicateurs de satisfaction.

Pour marquer l’insatisfaction, il existe aussi une longue série d’émotions allant du simple mécontentement à la rage et à la douleur. Entre celles-ci se situent l’ennui, la tristesse, la déception, la mélancolie, la colère, etc. Chaque émotion de ce répertoire traduit aussi un vécu différent en nature et en intensité, mais elle exprime toujours l’insatisfaction. »

Pour compléter cette approche, voici comment Tal Ben-Shahar, l’expert en bonheur nous conseille d’affronter les émotions négatives :

« Il importe de distinguer entre accepter les sentiments négatifs et les ressasser. Accepter, cela implique de coexister pacifiquement avec eux. Ressasser implique d’y réfléchir de manière obsessionnelle.

L'apprentissage de l'imperfection

Or s’obséder à propos d’une émotion ou de l’événement qui l’a suscitée est une démarche non productive, morbide, susceptible de l’intensifier au lieu de la dissoudre. « Le ressassement est une conséquence du problème, et non un aspect de la solution », souligne Mark Williams.

Nous sommes nés avec la faculté de nous guérir nous-mêmes. Notre organisme sait lutter contre les germes, réduire ses fractures, voire faire repousser sa peau. Pour cela, nous devons laisser au guérisseur qui est en nous le temps de faire son œuvre. Sur le plan psychologique aussi, il existe des mécanismes curatifs.

Mais, en plus du temps qui passe, cette guérison-là exige qu’on reporte son attention sur la souffrance affective, et durablement. On n’a pas forcément besoin de l’aide d’un professionnel de santé pour soigner ses bleus, ses égratignures; de la même manière, dans bien des cas, il suffit de laisser son guérisseur psychologique entrer en action, sans faire appel à un soutien extérieur. »

? Retrouvons-nous dans 15 jours.

✉️ En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].