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Entreprendre aux États-Unis, bien se préparer, bien s’entourer, où et comment trouver aide et soutien

Lancer sa startup aux États-Unis, c’est une aventure. Notre webinaire du 15 mars a réunit quatre experts pour vous aider à préparer un décollage réussi.

Ce qu’il faut savoir, comment bien s’entourer, mais aussi où et comment trouver l’aide et le soutien nécessaire: ils ont partagé leurs connaissances et ont répondu à vos questions pendant cette session d’une heure.

Retrouvez le replay ci-dessous ou directement sur notre page YouTube

Ce webinaire était organisé par French Morning avec le French American Entrepreneurship Award (FAEA). Depuis quinze ans, le FAEA donne un coup de pouce à des lauréats, entrepreneurs francophones aux Etats-Unis. Les deux lauréats reçoivent une aide financière mais aussi -surtout- des conseils et un accompagnement pour accroître leur réseau et leur visibilité et bien naviguer dans l’écosystème américain. Cette année, la remise des prix aura lieu le 4 juin 2024 au Consulat Général de France à New York. Les dossiers sont à remettre à partir du 18 mars et avant le 7 mai 2024 ici.

Intervenants:

  • Hervé Linder (cabinet Ernst & Linder PLLC, Avocat)
  • Olivier Sureau (Jade Fiducial, Expert comptable CPA)
  • Frédéric Rossi (Business France, Directeur Amérique du Nord)
  • Polina Bogdanovitch (FACC New York, Directrice Général)

Julie Lagaüzère, Brooknit Bonneterie: Une reconversion par les aiguilles (à tricoter)

Julie Lagaüzère, fondatrice de la marque Brooknit Bonneterie, vient de passer le week-end au Prego Expo, la grand-messe annuelle des futurs parents à New York. « Toutes les plus grandes marques étaient présentes, et beaucoup d’influenceurs. J’ai eu de bons contacts pour de futures collaborations », dit-elle avec enthousiasme dans son accent du Sud, originaire de Marmande. La Française commercialise des articles tricotés par ses soins comme des cocons de naissance, des bonnets, écharpes, couvertures mais aussi des kits de tricot pour débutants ou confirmés.

Licence exclusive du cocon de naissance aux États-Unis

Si Julie Lagaüzère n’a commencé le tricot qu’il y a trois ans, cette activité est devenue une passion, le coeur de son projet professionnel et même un outil de développement personnel précieux. « Je n’ai jamais réussi à faire de méditation, mais j’ai trouvé ce qui s’en rapproche le plus pour moi : tricoter et faire quelque chose avec mes mains en ne pensant à rien d’autre ».

Rien ne prédestinait cette diplômée d’école de commerce à sauter le saut de l’entrepreneuriat, en particulier après 17 ans chez Pfizer. Elle a commencé sa carrière dans le laboratoire pharmaceutique en contrôle de gestion, et a évolué comme chef de projet au croisement des départements digitaux, informatique et finance. C’est après une expérience de trois ans à Londres qu’elle postule à un poste interne à New York. « J’avais toujours rêvé de venir à New York, mais je ne l’avais jamais fait. Un ami m’a envoyé l’offre, je n’avais plus d’excuses et devais enfin me lancer ».

Cette décision a changé sa vie. Quelques mois après son arrivée à New York, elle rencontre son mari italien et ils ont ensemble une petite fille. En mars 2021, elle apprend une nouvelle réorganisation et la suppression de son poste dans six mois. Elle vient de coudre tous ses masques pendant la pandémie et de se convertir au tricot, c’est alors que l’idée d’une aventure entrepreneuriale germe. « Je connaissais Ma Petite Laine en France et trouvais génial le concept du cocon de naissance. Je les ai contactées et ai obtenu une licence exclusive pour le commercialiser aux États-Unis ». Les Américains ne connaissent que l’emmaillotage traditionnel (swaddler), moins doux que le cocon. Brooknit Bonneterie était né. Après le cocon, Julie Lagaüzère élargit la gamme avec le pantalon « magique », très extensible et utilisable pour les bébés de 2 à 18 mois grâce aux revers au niveau des chevilles. Puis des accessoires: écharpes, bonnets, couvertures, bandeaux, châles etc.

Des bénéfices sur le stress

L’ambition de l’entrepreneure n’est pas que de vendre ses créations, mais aussi et surtout de convertir les Américains au tricot. Et pour cela elle commercialise des kits de tricot, publie des tutoriaux et du contenu vidéo pédagogique. « Ce hobby est devenu une passion et ensuite une vocation ». Le marché est prometteur : 36 % des femmes ont appris le tricot ou le crochet aux États-Unis, et Michelle Obama elle-même est une fan de la première heure, rapporte Julie Lagaüzère. Les études montrent que le tricot a des bénéfices sur le stress et l’anxiété, et est même bénéfique pour les maladies neurodégénératives, car il renforce la capacité cognitive et la motricité fine.

Le tricot est aussi un appel à la patience, il demande de ralentir, et parfois même de tout défaire et recommencer. « À partir des quatre mouvements de base, les possibilités sont immenses, comme avec les 7 notes de musique ou les 26 lettres de l’alphabet ». Il n’y a pas d’âge pour commencer le tricot, elle l’enseigne d’ailleurs à l’école aux enfants de 6 ans. Et pour les adultes, il peut être tout simplement un passe-temps gratifiant, et pratique à emmener partout avec soi. « Ce n’est pas une thérapie mais un outil parmi d’autres pour prendre soin de soi ». Pour elle aucun doute, le tricot a un bienfait universel, et le slogan de Brooknit Bonneterie en dit long sur ses grandes ambitions: « Let’s knit a better world, move the needles one stitch at time ». (“Tricotez un monde meilleur, faites bouger les aiguilles, une maille à la fois”)

Vous voulez vous essayer au tricot ? Julie Lagaüzère donnera un cours de tricot lors d’un événement « Reset your mind and body » au bénéfice de l’association Women4Women le samedi 16 mars prochain, plus d’informations ici

Pourquoi les Américains célèbrent-ils le train de la reconnaissance française ?

Cette année, Français et Américains célèbrent ensemble le 75e anniversaire du train de la reconnaissance française, le French Gratitude Train. Une histoire de gratitude intimement liée à celle d’un formidable élan de solidarité et qui a marqué les relations franco-américaines.

L’histoire débute en 1947, lorsqu’un mouvement de solidarité envers une Europe déchue et ravagée par cinq ans de guerre se met en place sur le territoire américain. Le point de départ, c’est un article du quotidien Merry Go Round dans lequel le journaliste Drew Pearson évoque la possibilité que les États-Unis viennent en aide à l’Europe, principalement la France et l’Italie. Cette idée est rapidement relayée par de nombreux journaux américains, aboutissant à la mise en place du Friendship Train, un train qui reliera Los Angeles à la ville de New York avec, pour objectif, de récolter des vivres pour le peuple français. « En moins de 60 jours, les Américains se sont mobilisés pour rassembler nourriture, fuel, médicaments et vêtements, et c’est comme ça que la dizaine de wagons qui avait quitté la Californie s’est transformée en 700 wagons floqués de l’inscription « Vive la France » », raconte David Knutson, grand chef de gare de la grande voiture du Texas. Le convoi arrivera en France le 18 décembre 1947, quelques jours avant Noël.  

Article du Aimes Daily Tribune – Crédits Ames History Museum

Le train de la reconnaissance, c’est la réponse un peu plus d’un an après du peuple français à ce mouvement de solidarité sans précédents. Sur l’idée d’André Picard, un vétéran employé de la SNCF, les Français se mobilisent pour renvoyer un train rempli de cadeaux en guise de reconnaissance à l’égard du peuple américain. L’engouement du peuple français est tel que ce sont finalement 49 wagons, un pour chaque État de l’époque – ainsi qu’un conteneur que se partageront Washington et Hawaï – qui seront chargés à bord du Magellan pour rejoindre New York le 3 février 1949 (images INA du départ Gare Montparnasse).

Au total, ce sont plus de 52.000 cadeaux qui seront récoltés et accueillis par les Américains lors de grandes cérémonies organisées dans chaque État. Les dons viennent de particuliers, d’entreprises et de communes, et incluent des objets aussi insolites qu’une cloche récupérée dans les ruines de la cathédrale de Reims, des poupées de Paris, des robes de soie de Lyon, des gravures, des sabres, des répliques de voitures de l’époque, et bien d’autres surprises. Beaucoup de ces présents seront mis aux enchères, tandis que d’autres sont exposés dans des musées aux quatre coins du pays.

Wagon du train de la reconnaissance. © mercitrain.org

L’histoire du train de la reconnaissance, c’est aussi celle du choix de wagons symboliques pour l’envoi des cadeaux. « Les Français décident d’utiliser des “Forty and Eight”, des wagons bien connus des doughboys américains qui avaient servi à déplacer de nombreux soldats américains pendant la première guerre mondiale et qui pouvaient accueillir 40 hommes ou 8 chevaux », explique David Knutson qui œuvre à la conservation du boxcar texan au sein de l’association de la Société des Quarante Hommes et Huit Chevaux. « Chaque wagon est décoré de 40 des armoiries françaises ainsi que du symbole du train de la reconnaissance représentant l’avant d’une locomotive à vapeur décorée de fleurs typiques des Flandres dans lesquelles sont enterrés de nombreux soldats américains venus combattre en France lors de la première guerre mondiale. »

L’histoire est commémorée dans plusieurs villes aux États-Unis comme à Austin, au Texas : la Société des Quarante Hommes et Huit Chevaux organisera une cérémonie le vendredi 22 mars au Texas Military Forces Museum où est entreposé le « 40 & 8 » texan depuis 2014. S’ensuivra l’inauguration d’une exposition au Capitol visitor center dans lequel seront exposés quelques-uns des cadeaux reçus en 1949 jusqu’a fin juillet.

Quitter New York en train pour une journée à Beacon

On ressent l’envie parfois de quitter New York pour aller s’aérer un peu, prendre l’air, s’éloigner du bruit, alors on vous propose de prendre un train depuis Grand central et de descendre 1h20 plus tard à Beacon pour passer une journée culturelle dans la vallée de l’Hudson, en longeant le fleuve tout le long du trajet (pensez à vous asseoir du côté de la fenêtre pour profiter de la vue).

Le long de l’Hudson. © Olivia Garcin

Dia: Beacon

Après cinq minutes de marche depuis Beacon station, le trajet est fléché pour arriver devant une ancienne usine Nabisco transformée, depuis quelques années, en Musée d’art contemporain. L’espace est fou, les volumes impressionnants, les œuvres monumentales. On adore les structures de Richard Serra, les sculptures de Louise Bourgeois, la lumière, les perspectives. On aime déambuler dans les 22.000 mètres carrés et découvrir des œuvres hors du commun, comme dans cette salle consacrée à Andy Warhol, Shadow, trente-six toiles à fond noir, alignées sur 100 mètres de murs blancs de chaque côté de la pièce. Certaines pièces sont exposées temporairement mais une grande majorité d’artistes comme Donald Judd, Dan Flavin, Michael Heizer, Fred Sandback, Imi Knoebel… y ont leurs œuvres exposées sur le long terme.

On aime aussi flâner dans le book store, déjeuner sur place au Dia Beacon café (café ouvert de 9:45am à 4:45pm), la terrasse est elle aussi très agréable.

Attention, le musée est fermé les mardi, mercredi et jeudi. Il fermera plus tôt (2:30pm) le vendredi 10 mai et sera fermé le samedi 11 mai.

Andy Wahrol, Dia Beacon @oliviagarcin
Andy Wahrol, Dia Beacon © Olivia Garcin

Un tour sur Main Street

Il faut compter 10 minutes à pied en sortant de la Dia pour la rejoindre. Comme dans la plus part des petites villes américaines, Main Street est LA rue principale, celle dans laquelle vous trouverez des coffee shops, des petites boutiques indépendantes, des restaurants…
Vous pourrez vous faire « tirer le portrait » en collodion chez Beacon Tintype, selon cette technique de tirage du XIXe siècle, faite à la main sur de l’étain et du verre. Pensez à réserver avant d’y aller.

Beacon Tintype. © Olivia Garcin

Toujours sur Main Street, vous pourrez attraper un Matcha Latte chez Matcha Thomas, acheter un bloc-note à l’entête de votre hôtel de film préféré chez Zakka Joy, « Bates Motel », « The Grand Budapest Hotel », Kellerman’s resort de « Dirty Dancing »… pour les plus cinéphiles d’entre-vous. On aime bien aussi Little King qui propose une jolie sélection d’objects de décoration, de cosmétiques green, avec un petit faible pour le raffinement japonais.

Little King. © Olivia Garcin

Vous pourrez aussi repartir avec un vinyle chez Hudson Valley Vinyl, un ustensile de cuisine de chez Ustensil Kitchenware, un chicken booth complètement naturel pour votre bouillon vermicelle du soir dans la ravissante petite épicerie Stella’s Fine Market, ou encore un vêtement outdoor pour votre prochaine randonnée chez Mountains tops outfitters.
Pour déjeuner, on préfère le petit café de la Dia, mais la pizza d’Amacord mérite d’être tentée, et vous verrez plusieurs styles de restaurants défiler sur la rue, il y en a pour tous les goûts. Le dimanche, le petit Farmers Market s’avère aussi une bonne option.

Concert de la Francophonie au Lycée Français, de l’Amérique à l’Afrique

L’amour de la langue française se chante au Lycée Français de New York. En ce mois de la Francophonie – et pour célébrer l’arrivée du printemps – le Centre culturel organise, le jeudi 21 mars de 7pm à 9pm, un concert aux accents de la Nouvelle-Orléans et de Kinshasa. 

Le groupe Sweet Crude, formé en Louisiane en 2013, lancera les festivités au rythme de sa musique indie-pop et de son français cajun, un dialecte encore parlé par la fondatrice du groupe, Alexis Marceaux. Sweet Crude a sorti son premier album, « Créatures », en 2017 et s’est produit dans différents festivals aux États-Unis et en France, notamment aux Francofolies de La Rochelle. Il a depuis sorti un deuxième album « Officiel/Artificiel » et a collaboré avec Big Freedia sur la chanson « Take it Back ». Pour cette première partie de soirée, deux des membres du groupe et chanteurs, Alexis Marceaux et Sam Craft, seront respectivement aux percussions et au violon électrique.

Viendra ensuite sur scène l’artiste Nkumu Katalay, originaire de République démocratique du Congo, fondateur du groupe Life Long Project. Nkumu Katalay, qui vit à New York, se consacre à la promotion de la culture congolaise par le biais de la musique et d’initiatives socioculturelles et éducatives. Il a également créé une compagnie de danse afro-congolaise. Il sera d’ailleurs accompagné de ses musiciens et ses danseurs.

La soirée, intitulée « Concert de la francophonie : De la Louisiane à Kinshasa »,  est organisée en collaboration avec l’Organisation Internationale de la Francophonie. Places à réserver ici (20$, gratuit pour les moins de 18 ans). 4 billets sont offerts aux lecteurs de French Morning. Pour tenter de les gagner, il suffit de remplir les champs ci-dessous :

Deborah Krantz (NY): De retour aux États-Unis, pour le meilleur et… pour le pire

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Cette semaine, French Expat vous embarque du côté de New York à la rencontre de Déborah Krantz, une Française déterminée qui n’a pas sa langue dans sa poche. Alors qu’en 2019 elle vit avec son mari à New York, tout lui manque : sa famille française, la campagne, la gastronomie, ses amis. Elle décide de préparer son retour en France après 10 ans passés à l’étranger. Le déménagement s’organise et une date est fixée : Déborah Krantz et Kevin rentreront vivre à Paris mi-mars 2020. Sauf que … pas besoin d’être historien pour imaginer la suite : mi-mars, la planète s’immobilise, les frontières ferment, les compagnies aériennes se mettent à l’arrêt, bref le retour ne se passe pas du tout comme prévu et c’est plutôt une course contre la montre que la French Expat de la semaine nous avait confiée au micro du podcast fin 2020 alors qu’elle venait de découvrir sa sclérose en plaques (une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central).

« La résilience, ce n’est pas ce que vous endurez, mais c’est comment vous vous relevez après ». Cette citation de l’auteure américaine Elizabeth Edwards résonne tout particulièrement avec l’histoire de Deborah Krantz. Depuis notre première rencontre, Déborah a divorcé, elle a découvert qu’elle avait un cancer des ovaires et s’est réinstallée à New York d’où elle refait sa vie. Parce qu’elle est comme ça Déborah, elle fait des choix audacieux depuis toujours et ce, quoiqu’il arrive. Son témoignage vous offre des leçons précieuses sur la force intérieure, la persévérance et l’importance de l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle.

Retrouvez aussi la rediffusion de la première partie du périple de Deborah (initialement diffusée en 2020) ici :

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Francis Cabrel, son Trobador Tour en tournée nord-américaine

On ne présente plus Francis Cabrel : Petite Marie, La corrida, Sarbacane, La cabane du pêcheur… Autant de tubes qui ont marqué la musique française des cinq dernières décennies. Le chanteur originaire d’Astaffort sera sur scène à Los Angeles le mardi 4 juin 2024 (8pm au Theater at Ace Hotel, billets ici), à Oakland le jeudi 6 juin (8pm au Fox Theater, billets ici), à Miami le samedi 8 juin (8pm au Knight Concert Hall, billets ici), à New York le mercredi 12 juin (8pm au Town Hall, billets ici), à Montréal le vendredi 14 juin (8pm à la Salle Wilfrid-Pelletier, billets ici), à Trois-Rivières le samedi 15 juin (8pm à L’Amphithéâtre, billets ici), et à Québec le dimanche 16 juin 2024 (8pm à l’Agora, billets ici).

Autant dire que la communauté française l’attend avec impatience : en 2020, il devait se produire aux États-Unis et au Canada mais la pandémie de Covid avait empêché sa venue. Cela fait donc plus de 10 ans que Francis Cabrel n’a pas chanté sur une scène nord-américaine, depuis sa prestation « Seul sur scène » en 2014.

Originaire du Lot-et-Garonne, Francis Cabrel a débuté dans la musique à l’âge de 19 ans. Son deuxième album Les Chemins de traverse (1979) lui apporte la consécration, grâce au single Je l’aime à Mourir, son plus gros succès à ce jour, avec plus de 700.000 exemplaires écoulés. Spécialiste des textes ciselés et des ballades romantiques, Francis Cabrel est aussi un fan absolu de Bob Dylan. En 2012, il a d’ailleurs sorti un album complet de reprises du chanteur folk. En cinquante ans de carrière, on estime son succès à environ 25 millions d’albums.

Publié le 30 novembre 2023. Mis à jour le 14 mars 2024.

David Haziza, plaidoyer pour une défense de la chair

Autant vous le dire tout de suite : la lecture du Procès de la chair, publié aux éditions Grasset l’année dernière par David Haziza alors qu’il est jeune professeur à l’Université de Columbia, ne vous laissera pas indifférent. Un exemple ? « Me too [ ] : je n’entends pas là le cri sublime de la femme libre et invaincue, mais un piaulement narcissique. Je ne vois pas la justice qui récrimine, mais un selfie syntaxique ».

Bien sûr, il faut replacer la phrase dans son contexte, et se garder de tout jugement à partir d’un extrait. Mais quand même : David Hazizza cherchait-il la provocation ? « Ce n’était pas mon intention. J’ai écrit ce livre à un moment où je percevais dans la société américaine une réaction excessive. Donc, à tort peut-être, j’avais plutôt l’impression d’être une force, non pas une force qui écrase les autres, mais une force qui devient le porte-parole d’une majorité silencieuse. »

Cancel culture de gauche et de droite

De droite, réactionnaire ? « Je tiens à préciser que je suis absolument contre le politiquement correct et la cancel culture. Ce qui se passe ici est beaucoup plus compliqué qu’un clivage gauche/droite. Le wokisme par exemple, défendu par les universités américaines de gauche, et qui est en partie issu d’une forme d’hyper sécuritarisme, a été initié par la droite dès les années 90. Il existe par exemple une cancel culture chrétienne évangélique. On est bien au-delà des partis, au cœur du fantasme américain, d’une obsession d’être constamment protégé, même au détriment des libertés individuelles. »

Alors qui sont les responsables ? « Le capitalisme ! Son objectif ultime est le règne de la machine qui conduit à des relations humaines de plus en plus déshumanisées. Le technicisme et la manie sécuritaire ont gagné la société tout entière. Nous vivons désormais dans une société profondément individualiste, hypocondriaque et robotique. »

Le puritanisme américain ne date pourtant pas d’hier. « Le mouvement s’inscrit en effet dans une logique ancienne, soutient David Haziza. Au XIXe siècle, c’était déjà ainsi dans les usines. C’est une question de rendement, d’ordre et de pouvoir sur les esprits et les corps. Cela représente le devenir robot de la civilisation capitaliste ou post-capitaliste. »

Dénonciation d’un nouveau puritanisme

Avec des conséquences sur nos corps, nos chairs ? « Romain Garry écrivait en 1975 ‘En réduisant la sexualité à une mécanique, en lui enlevant radicalement tout caractère hors commun, épique, divin même au sens païen du terme, on fait du grand mystère et de la plus grisante ivresse du monde un verre d’eau avalé au comptoir d’un self-service.’ Nous y sommes désormais. Les Américains ne se touchent plus. À mon arrivée à New York, en 2011, on draguait encore dans le métro, on draguait son professeur. C’est terminé. Le rejet du corps est l’un des grands désastres contemporains. On ne sait même plus s’habiller. Tout est uniformisé. »

Quelles seraient les solutions pour éclairer ce sombre tableau ? « Le sexe est partout, étudié, “déconstruit” et en même temps dénoncé, surveillé. Mais la chair et le désir sont mystérieux, inconnaissables. Il faudrait revenir à la sexualité dont je parle dans mon livre. Une sexualité belle et subversive. Belle parce que subversive. Et que cesse ainsi, le procès de la chair. »

Un essai passionnant et à contre-courant, érudit mais accessible, mêlant cinéma, philosophie, littérature et sociologie.

Cinéma : « Milady » projeté en avant-première à Oakland, Palo Alto et San Francisco

Après « D’Artagnan », projeté en novembre dernier, « Milady », le deuxième volet de la saga des « Trois Mousquetaires », sera projeté en avant-première sur trois écrans de la Bay Area. Le film de Martin Bourboulon sera en effet présenté par French Premiere le mardi 26 mars au Piedmont Theatre d’Oakland (4186 Piedmont Avenue), le mercredi 27 mars à l’Aquarius Theatre de Palo Alto (430 Emerson St), et le jeudi 28 mars au 4Star Theatre de San Francisco (2200 Clement St). Depuis le début de l’année, French Premiere s’est donné pour mission de diffuser un film français par mois sur les écrans de la Bay Area, et le public répond présent : « La Passion de Dodin Bouffant » et « Le règne », programmés en janvier et en février, ont fait salles combles.

« Milady » reprend l’histoire où « D’Artagnan » l’avait laissée en suspens : Constance Bonacieux est enlevée, et D’Artagnan (François Civil) compte bien la retrouver, même s’il doit se compromettre avec Milady de Winter (Eva Green). Les tensions entre la France et l’Angleterre sont vives, et le roi n’est pas à l’abri d’un complot fomenté par son propre entourage. Romain Duris, Vincent Cassel, Pio Marmaï et Louis Garrel confirment que les films de cape et d’épée leur vont à ravir.

Pour la première fois, les films programmés par French Premiere passent le Bay Bridge, avec une projection à Oakland. Les billets partent vite, et les projections sont souvent sold out bien avant leur sortie, donc n’attendez pas si vous souhaitez découvrir si D’Artagnan réussira à sauver Constance.

Un brunch au Consulat de Los Angeles avec Justine Triet et les nommés français aux Oscars

Les deux statuettes dorées trônent, étincelantes, sur la nappe blanche d’un mange-debout, installé tel un piédestal au centre du jardin de la Résidence de France, à Beverly Hills. Gravée sur leur pied, on peut lire l’inscription : « Academy Award to Justine Triet and Arthur Harari, Best original screenplay, “Anatomy of a Fall” 2023 ». Coupes de champagne et smartphones à la main, les premiers invités s’arrêtent devant les trophées pour les immortaliser. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut admirer deux oscars d’aussi près ! 

Ce lundi 11 mars, lendemain de la cérémonie hollywoodienne, le prix du meilleur scénario original attribué à « Anatomie d’une chute » fait la fierté de tous, au brunch organisé par la Consule générale de France à Los Angeles, Julie Duhaut-Bedos, en l’honneur des films tricolores nommés aux Oscars. Parmi un parterre d’invités issus du monde du cinéma et quelques membres de l’Academy, leurs équipes sont là, au grand complet, ou presque. 

Les deux Oscars attribués à Justine Triet et Arthur Harari pour le meilleur scénario. © Agnès Chareton

Au milieu des serveurs qui slaloment avec leurs plateaux de gougères, le duo Swann Arlaud – Milo Machado-Graner (« Anatomie d’une chute ») est inséparable. Sur un petit nuage, la réalisatrice Stéphanie Clément (« Pachyderme ») saute dans les bras de l’Israélienne Tal Kantor (« Letter to a Pig »), sa co-nommée pour le meilleur court-métrage d’animation. Nominée pour la deuxième fois de sa carrière (« Les filles d’Olfa », meilleur documentaire), Kaouther Ben Hania affiche un grand sourire sous sa casquette des Lakers.

Mais la star du jour, c’est elle, Justine Triet. Silhouette reconnaissable entre toutes dans son ensemble de tweed, la réalisatrice se prête à une séance photo près de la piscine. Fatiguée, mais souriante. « Allez, c’est fini, elle a dormi deux heures cette nuit, elle est crevée ! » interrompt Marie-Ange Luciani, co-productrice du film. Dans quelques minutes, Justine Triet doit être en direct du 20h de France 2 d’Anne-Sophie Lapix (la vidéo est disponible ici). La fin d’un marathon de 8 mois d’une campagne très intense, et finalement victorieuse, aux États-Unis.

Les acteurs d'”Anatomie d’une chute” Antoine Reinartz, Swann Arlaud et Milo Machado-Graner posent lors du brunch post-Oscars à la Résidence de France, à Beverly Hills, lundi 11 mars 2024. © Agnès Chareton

Car si « Anatomie d’une chute » repart avec un seul et unique oscar sur 5 nominations, l’heure est, de manière unanime, à la célébration. « Être reconnu pour le meilleur scénario dans la capitale du storytelling n’en est que plus gratifiant. Ce n’est pas quelque chose que nous sommes capables de faire chaque année », applaudit Julie Duhaut-Bedos, la Consule, dans son discours. Martine Melloul, productrice à Los Angeles, et vice-présidente de l’association French in Motion, fait la même analyse : « L’oscar du meilleur scénario, c’est un succès, très peu de films français ont remporté des prix dans ce type de catégorie très “américaine.”»

Avec 10 nominations tricolores aux Oscars* (contre aucune l’année dernière), 2024 est un cru exceptionnel pour la France. Et même sans remporter de statuette, pour les nominés, le voyage à Los Angeles est de nature à changer la trajectoire d’une carrière. Stéphanie Clément, originaire d’Istres, confie repartir transformée par sa semaine hollywoodienne, riche de rencontres avec les autres nominés et l’industrie du cinéma. 

« J’ai découvert que je pouvais réussir à m’exprimer, même en anglais, pour parler de ma démarche », confie cette grande timide, d’ordinaire plus à l’aise avec l’image qu’avec les mots pour dire « ce qui est à l’intérieur. » « Je ne suis plus tout à fait la même personne, j’ai grandi, gagné en confiance et en légitimité. » Un tremplin pour envisager la suite, à savoir un roman graphique qui lui tient beaucoup à cœur, et une série d’animation avec les studios Little Big Story. C’est aussi ça, la magie des Oscars.

La réalisatrice israélienne Tal Kantor (au centre) était nominée aux Oscars pour son court-métrage d’animation “Letter to a Pig”. © Agnès Chareton

*Cinq nominations pour « Anatomie d’une Chute » de Justine Triet et Arthur Harari, un pour chacun des films suivants : «Pachyderme » de Stéphanie Clément, « Letter to a Pig » de Tal Kantor, « Les Filles d’Olfa » de Kaouther Ben Hania, « Mon ami Robot » de Pablo Berger, et « Moi, capitaine » de Matteo Garrone. Ce décompte inclut les productions et co-productions françaises, majoritaires comme minoritaires.

Marielle Plaisir s’expose au Coral Gables Museum

Artiste pluridisciplinaire d’origine guadeloupéenne, établie en Floride, Marielle Plaisir va accaparer les murs du Coral Gables Museum dès le jeudi 16 novembre pour les habiller de ses œuvres vibrantes et colorées. Pendant plus de cinq mois, les férus d’art contemporain auront ainsi l’opportunité de (re)découvrir ses dessins, peintures, textiles, sculptures et autres créations visuelles.

Intitulée « The Day I Heard the Sounds of the World », cette exposition temporaire offrira un aperçu de son travail et permettra aux curieux comme aux connaisseurs de s’immerger dans l’univers de cette créatrice touche-à-tout et engagée, récipiendaire en 2021 du Southern Prize & State Fellowships, un prix récompensant les artistes les plus talentueux des États du Sud américain, qui illustre son héritage caribéen et explore les notions d’identité, de culture et les formes que prend la domination à travers les temps.

Les muséophiles seront par ailleurs ravis d’apprendre que le Coral Gables Museum fait partie du Museum Pass Program, qui permet d’accéder gracieusement à une quinzaine d’institutions culturelles de l’aire métropolitaine de Miami.

Publié le 31 octobre 2023. Mis à jour le 13 mars 2024.

[Vidéo] Contribuables américains: respectez vos obligations fiscales pour le 15 avril

Ce webinaire gratuit d’une heure a pour but d’aider toute personne expatriée aux États-Unis, ou projetant de s’y expatrier, à comprendre le système de taxes américain, en répondant notamment aux questions suivantes :

– Qui est un contribuable américain ?

– Quelles sont mes responsabilités fiscales en tant que contribuable américain ?

– Quelles sont les formulaires clés à remplir ?

– Quelles sont les erreurs déclaratives les plus fréquentes commises par les Français·es devenus contribuables américains ?

– Contribuables délinquants, quelles sont les pénalités encourues, et comment régulariser ma situation fiscale ?

– Quelle est la prescription de droit a l’IRS de vérifier ma situation fiscale ?

– Qu’est-ce que la loi FATCA ? Pourquoi ma banque me demande-t-elle de certifier mon statut de résident Américain (Formulaire W-8Ben ou W-9) ? Quelles sont les conséquences liées à cette demande ?

– Pourquoi contacter le duo avocat fiscaliste/expert-comptable ?

Visionnez le replay ci-dessous ou directement sur notre chaine YouTube

Avec:
Me Michael Vandormael – Carlton Fields, P.A
? [email protected]
? 305 539 7270

Jean-Philippe Saurat, expert-comptable et diplômé de CPA américain – Massat Consulting Group
Prendre rendez-vous: https://calendly.com/jean-philippe-s/consulting-30-min