Accueil Blog Page 13

Le Colorado en famille : une plongée dans l’Ouest sauvage

Le Colorado en famille, c’est un voyage dans l’Ouest sauvage sous toutes ses formes. C’est aussi une destination qui coche toutes les cases. Que vos enfants soient plutôt musées ou qu’ils trouvent leur bonheur dans les grands espaces, qu’ils aient une passion pour les dinosaures ou les trains, qu’ils aiment crapahuter ou barboter, il y aura toujours une destination pour eux au Colorado.

Visite du Colorado en famille
Carte Colorado

Que connaît-on vraiment du Colorado ?

Pour certains, le Colorado, c’est le fleuve du même nom; pour d’autres, ce sont les montagnes et les stations de ski. Pour d’autres encore, c’est un vague souvenir de la série Colorado Springs.

Le Colorado, c’est tout ça et bien plus encore. Je l’avoue facilement, le Colorado, c’est l’un des États que je préfère visiter aux États-Unis et celui où je me verrais bien m’installer un jour. Je suis littéralement tombée amoureuse de sa diversité de paysages.

Imaginez débarquer à Denver dans une grande ville, vous retrouver dans une ancienne ville minière, passer par une station de ski, pour terminer dans une région désertique au-dessus d’un canyon à la frontière de l’Utah, en moins de 3 heures de route. Si le Colorado en famille marche si bien, c’est parce qu’il y en a pour tous les goûts et parce qu’il offre une diversité d’expériences avec des thématiques qui plaisent aussi bien aux plus jeunes qu’aux parents.

Frisco Bay Marina.
Balade au bord du lac de Frisco © Nelly Jacques

À quelle saison visiter le Colorado ?

La saisonnalité d’une visite au Colorado en famille dépend vraiment de ce que l’on vient y chercher. En hiver, on y vient évidemment pour la neige, voire pour le ski. Renseignez-vous sur l’état des routes et vérifiez que votre véhicule soit adapté à la conduite sur neige. En été, la saison est parfaite pour explorer facilement tout l’État sans se soucier des conditions météorologiques. À l’automne et au printemps, les températures sont imprévisibles et il faut rester vigilant à la fraîcheur possible, voire à des chutes de neige.

Mes conseils avant de visiter le Colorado en famille

Il est impossible de tout voir au Colorado à moins d’avoir plusieurs semaines devant soi. Mon conseil est de bien lister ce qui vous attire (villes, montagnes, canyons, héritage de la ruée vers l’or…) et de composer un road trip sur-mesure qui combine vos envies. Pour les séjours courts, il y a déjà beaucoup à faire sur le Front Range, je n’irais pas forcément plus loin. Mais avec plus de temps, il y a de quoi prévoir un périple très varié !

Mon autre conseil : regardez la programmation lors de votre visite du Colorado en famille. En hiver comme en été, vous y trouverez des événements, pour la plupart kid-friendly. Si vous voyagez en janvier, pensez à vérifier les dates du National Western Stock Show. Cette compétition de rodéo est un événement typique du Far West avec une ambiance familiale et des attractions adaptées aux enfants.

Les principales régions du Colorado

Je ferai volontairement l’impasse sur la partie orientale de l’État, plus désertique et rurale, pour me concentrer sur la partie centrale et occidentale, au-delà de la chaîne montagneuse des Rocheuses. C’est cette barrière naturelle de sommets érodés qui vient rompre la monotonie des plaines et des prairies de l’Est de l’État. C’est là où l’infinité du Midwest vient s’échouer pour donner vie à un Ouest accidenté qui alterne entre canyons profonds, successions de hauts sommets, lacs de montagne et plateaux tantôt arides tantôt alpins.

Le Front Range

Colorado Springs. À 1h30 de la ville de la série du même nom, Colorado Springs marque le début de la chaîne du Front Range avec ses célèbres sommets, les Pikes Peaks. Pour un court séjour, mes incontournables à Colorado Springs en famille sont Old Colorado Springs avec ses restaurants et ses petites boutiques ; Manitou Springs, ses eaux naturelles, son mini-centre bohème et ses escaliers sans fin vers Manitou Incline. Et surtout, celui que l’on décrit comme le jardin de formations posées comme par la main des dieux, Gardens of the Gods. Imaginez des arêtes rocheuses à la couleur ocre vive dispersées au milieu de la verdure. C’est un must en famille à découvrir à travers différentes balades, dont certaines très accessibles même avec de jeunes enfants.

Denver. Capitale de l’État et point de chute principal d’un séjour au Colorado en famille, une visite de la ville passe par ses quartiers principaux :

  • LoDo. Le célèbre quartier central avec sa gare historique, où le transport ferroviaire cohabite avec de bons restaurants et un hôtel de luxe, l’immanquable magasin cowboy de Rockmount Ranch Wear, la rue historique et animée de Larimer Square, l’artère commerçante de 16th Street Mall et bien sûr, le Blue Bear, l’ours bleu de 12m de haut adossé au Musée d’art de Denver.
  • Capitol Hill. Son capitole et ses musées tous aussi incontournables les uns que les autres.
  • City Park. Le poumon vert de Denver, plus excentré, avec son zoo et le très populaire Denver Museum of Nature & Science.
  • RiNo. Le quartier artistique et branché où les fresques murales attirent souvent l’oeil des plus jeunes.
  • LoHi. Le quartier en plein essor où vous pourrez emmener vos enfants découvrir l’immense magasin de sports et d’extérieur de REI. C’est une aventure à part entière avec un mur d’escalade et quelques activités.

Larimer Square Denver
Larimer Square à Denver © Nelly Jacques

Boulder. Avant d’arriver à Boulder, cette adorable ville universitaire au nord de Denver, je vous conseille d’aller faire un tour du côté de l’amphithéâtre naturel de Red Rocks Park. Pas tant pour y voir un spectacle (pas toujours évident avec des enfants plus jeunes), mais déjà pour admirer ce site unique au cœur des parois rocheuses ou se balader sur les sentiers qui le bordent. Une fois à Boulder (que vous pouvez rejoindre en train), prévoyez de flâner sur la rue commerçante de Pearl Street et d’aller passer la tête dans le hall de l’historique Hotel Boulderado. En été, les samedis matins, je ne saurais trop vous recommander d’aller manger un bout au Farmer’s Market. Après cela, si vous êtes véhiculé, partez vous balader sur les hauteurs de la ville au Chautauqua Park.

Fort Collins. En voilà encore une ville au centre animé et vivant. On sent que l’on se rapproche du Wyoming et de la culture de l’Ouest, mais Fort Collins a ce charme raffiné et populaire que j’aime beaucoup. Côté nature, il y a aussi de quoi faire. Avec des enfants, une bonne option est la balade à pieds ou en vélo dans le parc de Poudre River Trail, qui longe la rivière du même nom. Un temps fort pour les plus jeunes est le passage au Fort Collins Museum of Discovery, alors que pour les adultes, ce sera peut-être un stop dans la brasserie Odell Brewing Co (qui est heureusement très kid-friendly). Dans tous les cas, prévoyez un moment pour découvrir Old Town Fort Collins, entre squares typiques, fresques murales colorées et arrêts gourmands.

Red Rocks Park
Red Rocks Park © Nelly Jacques

Les montagnes

Le Colorado est façonné par plusieurs chaînes de montagnes, donnant lieu à 58 fourteeners, ces sommets prisés des grimpeurs qui dépassent les 14 000 pieds (environ 4 267 m). Ces randonnées ne sont pas toujours kid-friendly en raison de la durée et de la difficulté de l’ascension. Mais avec 7 chaînes de montagnes différentes, il y a de nombreuses stations de ski et activités de montagne pour profiter du Colorado en famille.

En hiver, évidemment, le Colorado est un paradis pour les skieurs avec des stations à la renommée internationale : Aspen, Vail, Breckenridge, Keystone… Mais attention aux prix qui piquent. En été, la plupart de ces stations proposent des activités très familiales : balades sur les sommets avec montée en téléphérique, tubing, luge d’été, parcours d’accrobranche ou autres complexes d’aventure. Vous aurez le choix entre les stations plus modernes comme Vail ou Keystone et les villes historiques comme Aspen, Breckenridge, Telluride ou Silverton. J’ai un penchant pour ces dernières avec leurs centres-villes historiques mêlant l’influence Far West et le chic qui va avec la pratique d’un sport de luxe.

Aspen est notamment une très bonne base pour partir explorer les Maroon Bells, s’adonner à des activités nature, flâner dans son centre-ville commerçant ou encore découvrir les villes fantômes de la région (je vous en parle un peu plus bas).

Le plateau du Colorado

Ce vaste plateau, à cheval entre l’Utah, l’Arizona, le Nouveau-Mexique et le Colorado, recouvre la partie ouest et sud de l’État. Souvent plus aride, il remonte vers les montagnes et hésite entre deux mondes et deux climats, donnant au Colorado cette diversité unique.

Sa partie sud déroule des terres désertiques avec une monotonie que ne viennent rompre que quelques poignées de mobile-homes, des exploitations de pétrole ou des villes désolées. Mais cette route, il faut la prendre pour découvrir quelques-unes des pépites du Colorado. Notamment deux des parcs nationaux de l’État : les ruines amérindiennes de Mesa Verde et les dunes improbables de Great Sand Dunes.

Dans sa partie nord, on y trouve la chaîne des San Juan Mountains, entre canyons et montagnes. C’est aussi la région des belles villes de montagnes comme Telluride, Ouray ou encore Silverton. À l’ouest, en se rapprochant du Front Range, une petite ville, Salida, invite à faire une pause pour flâner dans ses rues typiques ou profiter de sa rivière qui offre des activités plus sportives. Encore plus à l’ouest, c’est le terrain de jeu de Royal Gorge qui annonce la Pueblo Valley, la partie septentrionale du Front Range, avec l’influence du Nouveau-Mexique frontalier.

Great Sand Dunes
Great Sand Dunes © Nelly Jacques

Deux itinéraires pour profiter du Colorado en famille

Sur les traces de la ruée vers l’or

La découverte d’or autour des années 1860, notamment dans la région de Pike’s Peak, a bouleversé l’histoire du Colorado. La ruée vers l’or qui s’en est suivie a attiré de nombreux migrants et, dans le même temps, repoussé les natifs pour laisser aujourd’hui place à une histoire minière passionnante. Descendre au cœur d’une mine d’époque, monter dans un train historique et déambuler dans des rues d’un autre temps sont autant d’expériences que je conseille quand on visite le Colorado en famille.

Voici quelques séjours à envisager :

À moins d’une heure de Denver, à l’Est

  • Idaho Springs, à 40 min à l’ouest de Denver, est à envisager en famille pour une visite d’une journée ou un séjour plus long. Parmi les activités à prévoir en priorité, la visite de la mine d’or Argo et se détendre dans les sources d’eau chaude d’Indian Hot Springs. À 15 min de là, à l’ouest, dans la paisible petite ville de Georgetown, un train historique vous conduira sur l’ancienne route de la ruée vers l’or, avec la possibilité de visiter une mine d’argent à Silver Plume.
  • Si vous préférez mettre le cap au nord, à 20 min d’Idaho Springs, se trouve l’une des premières villes de la ruée vers l’or : Central City, la « ville de l’or », connue pour son musée, le Gilpin Historical Society, ses visites de mines, son casino et son centre-ville historique. Juste à côté, même ambiance et même décor à Black Hawk, une petite ville historique nichée dans les contreforts des Rocheuses. Les deux villes sont séparées par 5 min de voiture et se visitent facilement ensemble.

Dans les Pikes Peak (à 2h30 au sud-ouest de Denver)

Si je ne devais choisir qu’une expérience, je privilégierais peut-être Cripple Creek pour un séjour immersif dans son centre historique bordé de saloons, ses ânes, et ses allées de traverses en terres battues. De là, vous pourrez visiter la mine de Mollie Kathleen Gold Mine, découvrir la sulfureuse histoire de la ruée vers l’or de la région au Cripple Creek Heritage Center et monter dans un train à vapeur. Vous pourrez aussi pousser jusqu’aux mines de Victor (certaines toujours en fonctionnement, d’autres abandonnées) et découvrir le musée Victor Lowell Thomas Museum.

Ailleurs dans l’État, vous trouverez une autre ville très importante dans l’histoire de la ruée vers l’or du Colorado : Leadville, à 2h de Denver, dans les montagnes du sud.

Centre-ville Cripple Creek
Centre-ville Cripple Creek © Nelly Jacques

Un peu partout dans le Colorado

L’héritage minier du Colorado se retrouve presque partout dans l’État. N’hésitez pas à regarder autour de vous, il y a probablement un site minier. Vous trouverez des musées dédiés à cette partie de l’histoire de la région dans de nombreuses villes, comme Golden, avec le Mines Museum of Earth Science, ou encore à Colorado Springs, avec le Western Museum of Mining & Industry, ou encore à Boulder avec le Nederland Mining Museum.

Sans aller loin, le Denver Museum of Nature & Science vous contera cette histoire fascinante. Les enfants adoreront s’initier à la recherche d’or avec le gold panning, certaines mines en proposent en complément de la visite. Une autre expérience qui plaira sûrement aux plus jeunes est la visite de villes fantômes, avec des vestiges d’anciennes mines et des cabines en bois traditionnelles dispersées un peu partout dans les montagnes du Colorado : Ashcroft Ghost Town et Independance près d’Aspen, St. Elmo quelque part au milieu des montagnes Sawatch, Phantom Canyon Creek ou Teller City près de Cripple Creek, ou encore Russell Gulch près de Central City.

De parcs en parcs

Le Colorado est, après la Californie et l’Utah, l’état continental qui concentre le plus de parcs nationaux aux États-Unis. Au total, il cumule 4 parcs nationaux d’une diversité incroyable : le parc national des Rocheuses, et dans les montagnes du même nom, le canyon vertigineux de Black Canyon of the Gunnison, les ruines pueblos nichées dans la roche de Mesa Verde, ou encore les dunes de sable improbables de Great Sand Dunes balayées du plateau désertique du Colorado et ramassées aux pieds des montagnes des Sangre de Cristo Mountains. Voici un itinéraire que vous pourrez suivre pour découvrir ces sites avec un parc bonus.

Le parc national des Rocheuses

Après une visite de Denver, et peut-être un arrêt à Boulder et au Red Rocks Park, je roulerais vers le nord en direction d’Estes Park pour visiter le parc national des Rocheuses sans oublier de prendre le temps de découvrir la ville d’Estes Park, son lac, ses troupeaux de cervidés jamais bien loin et le célèbre hôtel Stanley Hotel qui a inspiré le film The Shining. En été, il vous faut une réservation pour visiter le parc national des Rocheuses, que l’on peut traverser d’est en ouest pour rejoindre la partie de Grand Lake à l’ouest. Petit conseil : si vous voulez voir Bear Lake et Sprague Lake, prévoyez d’y être très tôt et partez ensuite explorer le reste du parc. La route de la Trail Ridge Road n’est pas ouverte toute l’année, hors saison, il est donc impossible de traverser le parc.

Colorado National Monument

De là, je mettraisq le cap au sud-ouest mais en m’arrêtant dans la ville de Glenwood Springs pour un plouf dans une immense piscine d’eau chaude naturelle avec vue sur les montagnes. Si vous avez plus de temps, prévoyez un crochet en passant par Frisco. Ce que je préfère surtout en famille, c’est de marcher au bord de son lac et de flâner dans son joli centre-ville. Colorado National Monument est un parc encore un peu confidentiel, très facile à visiter en famille, avec des points de vue réguliers sur l’immense canyon et des marches faciles sur les hauteurs ou dans le cœur du canyon. Il y a fort à parier qu’il passera bientôt du statut de monument national à celui de parc national. Je vous conseille le détour, c’est une très bonne raison de pousser aussi loin à l’ouest de l’État.

Black Canyon of the Gunnison

Je poserais ensuite mes valises à Montrose pour aller passer la demi-journée sur la rive du profond et sombre canyon de Black Canyon of the Gunnison et je prévoirais du temps pour découvrir les musées de Montrose. Un des musées que je préfère au Colorado s’y trouve, c’est la reconstitution du village de Far West du Museum of the Mountain West. Avec des enfants, je visiterais aussi le très instructif et ludique musée des amérindiens de Ute Indian Museum. Enfin, j’irais passer une journée, idéalement une nuit aussi, du côté de Ridgway et de la très belle petite ville d’Ouray, nichée au pied du Box Cañon Falls Park.

Mesa Verde

En chemin vers le sud de l’État, je m’arrêterais dans l’élégante station de Telluride. Je passerais la journée dans le parc national de Mesa Verde où je réserverais au visitor center, à l’entrée, une visite de Balcony House et/ou Spruce Tree House (plus accessible avec de jeunes enfants). Le camping au cœur du parc est très agréable, mais sinon, il va falloir prévoir de la route pour sortir de la zone principale du parc et rejoindre des infrastructures hôtelières du côté de Cortez. Je rejoindrais ensuite Durango pour pouvoir visiter le joli centre-ville et pourquoi pas prévoir de rejoindre Silverton via le train mythique Durango & Silverton Narrow Gauge Railroad. Cela peut être une expérience magique en famille, mais il faut anticiper le long trajet.

Visite Mesa Verde
Visite Mesa Verde NP © Nelly Jacques

Great Sand Dunes

En chemin vers Great Sand Dunes, il faut faire le plein de provisions, car la zone est assez désertique. Un arrêt à Pagosa Springs pour profiter des sources d’eau chaudes est toujours une bonne idée. Great Sand Dunes est un autre parc qui mériterait de camper pour être sur place et profiter du spectacle des dunes en fin et début de journée. Sinon, Alamosa, à 30 minutes de là, est une bonne alternative pour se loger près du parc. Dans tous les cas, marcher dans les dunes au coucher du soleil est une expérience que je recommande vivement.

L’autre grosse attraction du parc, surtout avec des enfants, c’est de faire de la luge ou du snowboard sur les dunes. Vous trouvez toutes les informations pour louer le matériel par ici. Au printemps, Medano Creek est aussi un incontournable kid-friendly quand la fonte des neiges alimente le petit ruisseau. Les enfants adorent y barboter, les dunes en fond. De retour vers Denver, j’essayerais de faire un arrêt à Cripple Creek (avec une nuit sur place idéalement). Puis, je rejoindrais Colorado Springs, avec un passage par la route scénique des Pike Peaks et je m’arrêterais un jour à Colorado Springs.

Top 5 à faire au Colorado en famille

1 – Les musées pour enfants

On retrouve des musées pour enfants dans la plupart des grandes villes du Front Range dont :

Ils sont plus rares dans le reste de l’État, mais ne manquez pas Eureka! McConnell Science Museum à Grand Junction, Mountain Top Explorium à Breckenridge et The Trailhead Children’s Museum à Crested Butte.

Sans être spécialement dédiés aux enfants :

  • Denver Museum of Nature & Science (Denver) : Le musée des sciences avec son planétarium, son théâtre IMAX et ses expositions interactives est un immense terrain de jeux pour toute la famille.
  • History Colorado Center (Denver) : Le musée d’histoire a des parties très ludiques, comme un simulateur de tempête et différents espaces pour les enfants.
  • Museum of the Mountain West (Montrose) : Le village historique dont je vous parlais un peu plus haut.
  • Wings Over the Rockies Air & Space Museum (Denver) : Le musée expose une belle collection d’avions militaires et historiques avec des répliques de vaisseaux spatiaux et des simulateurs de vol.
  • Ghost Town Museum (Colorado Springs) : Une expérience immersive dans une reconstitution de ville Far West d’époque.

Museum of the Mountain West
Museum of the Mountain West – Montrose © Nelly Jacques

2 – Les hots springs

Il y a de très nombreuses sources d’eaux chaudes au Colorado, particulièrement dans les montagnes. Dans de grandes piscines municipales, de petits bassins plus intimistes ou encore en accès libre et gratuit directement dans la nature, on trouve différentes variantes. Certaines sont plus kid-friendly que d’autres. Certains de ces établissements sont municipaux et donc particulièrement adaptés quand on visite le Colorado en famille. Voici quelques sources particulièrement kid-friendly :

  • Ouray Hot Spring Pool dans la petite ville d’Ouray, près de Montrose avec les montagnes en arrière-plan.
  • Indian Hot Springs à Idaho Springs, à 40 minutes de Denver, une piscine intérieure familiale.
  • Glenwood Hot Springs, à Glenwood Springs sur la route de l’Ouest, avec sa jolie vue sur les montagnes.
  • Pagosa Springs avec ses bassins en surplomb de la rivière.

Hot Springs Ouray
Baignade dans les hot springs d’Ouray © Nelly Jacques

3 – Les dinosaures

Il y a des sites assez exceptionnels au Colorado sur les dinausaures, en voici quelques-uns :

  • Dinosaur National Monument (Utah) : À cheval entre l’Utah et le Colorado, c’est l’un des meilleurs sites du pays pour voir des empreintes et des squelettes de dinosaures, notamment au Quarry Exhibit Hall, avec ses centaines de fossiles de dinosaures préhistoriques intégrés dans les roches.
  • Denver Museum of Nature & Science (Denver) : Le musée possède une riche collection de squelettes de dinosaures.
  • Dinosaur Ridge (Morrison) : L’un des sites fossiles les plus célèbres du Colorado, qui concentre une importante collection d’empreintes et de fossiles du Jurassique et du Crétacé.
  • Dinosaur Journey Museum (Fruita) : Une autre belle collection de fossiles et de squelettes.
  • Rocky Mountain Dinosaur Resource Center (Woodland Park) : Il n’est pas situé près du parc national des Rocheuses comme son nom pourrait le suggérer. Ce centre dans les Pike Peaks expose de façon interactive des répliques grandeur nature de dinosaures, et on y trouve aussi de nombreux fossiles.
  • Garden Park Fossil Area (Cañon City) : L’une des plus grandes collections de fossiles de dinosaures du Colorado, un site en plein air qui se découvre en se baladant.
  • Delta County Museum (Delta) : Le musée lie l’histoire naturelle de la région et ses découvertes paléontologiques.

4 – Les activités outdoor

Une des raisons qui rend le Colorado adapté aux voyages en famille, c’est ses activités nature. Voici quelques idées qui marchent toujours bien au Colorado en famille :

  • Balades dans les lacs. Il y en a tellement au Colorado. C’est une aventure à choisir en fonction de la durée et de la difficulté de la balade. Les Maroon Bells permettent d’observer de magnifiques lacs lors de balades familiales. Renseignez-vous bien sur l’accès au parking en pleine saison.
  • Rafting. Vous pourrez aussi faire des activités organisées comme du rafting (il y a de nombreuses options à Salida notamment).
  • Pêche. Une activité marrante avec des enfants, mais qui mérite parfois une licence ou un équipement. À Estes Park, vous pourrez facilement faire de la pêche en famille et louer votre matériel sur place au Trout Haven Ranch Trout Pond.
  • Activités à sensations, parcours de tyroliennes, luge d’été, accrobranche… Vous en trouverez dans presque chaque station et ville de montagne. J’aime beaucoup Royal Gorge Bridge et ses attractions à sensation au-dessus du canyon. Cela n’est pas donné, mais se balancer ou voler au-dessus d’un canyon vertigineux est une expérience assez unique.

5 – Les trains

Il y a de nombreux trains historiques dans l’État. À commencer par Durango et Silverton pour un trajet historique à la journée, ou pour une plus courte excursion à Georgetown. On retrouve aussi de petits trains à vapeur qui font le plaisir des enfants, comme à Cripple Creek, et des musées sur la thématique, dont :

  • Colorado Model Railroad Museum (Greeley) : L’une des plus grandes expositions de modèles réduits de trains située à 1h au nord de Denver.
  • Colorado Railroad Museum (Golden) : Une collection de locomotives et wagons historiques avec des expositions interactives qui vont faire plaisir aux amateurs de trains.

Train vapeur Cripple Creek
Train à vapeur – Cripple Creek © Nelly Jacques

La pépite qui va mettre des étoiles dans les yeux de vos enfants

Allez voir les animaux sauvages, c’est toujours une expérience magique quand on visite le Colorado en famille. Il y a de nombreuses réserves et parcs où observer la faune locale. Voici quelques exemples de lieux :

  • Estes Park (dans les prairies de la ville, les jardins) pour voir des cervidés. On peut en observer facilement au détour d’une balade dans la ville.
  • Le parc national des Rocheuses pour observer peut-être un wapiti, voire même un ours, ou plus fréquemment, des marmottes, des aigles ou d’autres animaux et petits rongeurs de la région.
  • Rocky Mountain Arsenal National Wildlife Refuge, au nord de Denver, pour voir des bisons avec la skyline de Denver en fond.
  • Alamosa National Wildlife Refuge pour voir des pronghorns, des oies et peut-être même des coyotes.

De façon générale, les wildlife refuges sont des endroits propices à l’observation de la vie sauvage, regardez sur Google Maps pour localiser ceux près de vous.

Cerf Rocheuses
Wapitis dans les national des Rocheuses © Nelly Jacques

Le bon plan kid-friendly qui marche bien en Colorado

Bass Pro Shop est une chaîne d’équipements et de sports d’extérieur. On trouve des magasins dans tout le pays, et un passage dans le magasin est toujours une expérience à part entière. L’entrée, avec sa cheminée et ses cerfs empaillés, donne le ton. On se perd ensuite dans les rayons sans fin de pêche, de chasse, de bateaux, de camping, mais aussi d’habits et de snacks. Au fond du magasin, on trouve généralement un immense aquarium, parfois des simulations de tir. C’est très cow-boy dans l’âme, un voyage au cœur de l’Amérique profonde. Si vous n’avez jamais été dans un Bass Pro Shop, je vous le conseille au moins une fois, cela plaît généralement bien aux enfants. Vous trouverez un Bass Pro Shop à Denver et un à Colorado Springs.

Ute Indian Museum
Ute Indian Museum – Montrose © Nelly Jacques

FAQ du Colorado en famille 







Le duo français The Blaze à Los Angeles pour deux concerts en immersion

L’événement baptisé Cercle Odyssey promet d’être spectaculaire. Conçue comme une expérience immersive à 360°, cette série de concerts invite les spectateurs à venir écouter leurs artistes préférés « comme dans un tableau vivant », avec des vidéos artistiques et nature projetées sur les murs et les plafonds, des jeux de sons et lumière prodigieux, le tout synchronisé en direct avec la musique.

« Nomade », la première édition du Cercle Odyssey, s’invitera d’abord à Mexico City à la fin du mois d’avril avant de prendre place à Los Angeles du mercredi 7 au dimanche 11 mai. Organisé au Convention Center dans le quartier de Downtown Los Angeles, l’événement recevra successivement les artistes Paul Kalkbrenner, Empire of the Sun, Moby, The Blaze et Black Coffee. Une troisième étape est annoncée à Paris à la fin du mois de mai.

Habitué à la scène de Los Angeles, le duo français The Blaze, composé de Guillaume et Jonathan Alric, invitera son répertoire de musique électronique le samedi 10 mai à 5pm et 9pm. Le prix des tickets annoncé est de 240$. Détail qui compte : l’usage des téléphones est interdit.

Les shows de Broadway à ne pas manquer en ce moment à New York

En attendant que les températures nous permettent (enfin) d’investir les terrasses fraîchement installées à New York, il est encore temps de profiter de l’offre riche de shows à Broadway ce printemps. Plusieurs célébrités sont en haut de l’affiche en ce moment, dont l’emblématique George Clooney, mais aussi l’acteur irlandais Andrew Scott qui s’est illustré récemment dans « Ripley », ou encore Sarah Snook de la série « Succession ». Attention car les prix de ces spectacles de VIP ont tendance à grimper, nous vous avons donc aussi sélectionné d’autres représentations plus abordables.

« Good Night and Good Luck » avec George Clooney

Good Night and Good Luck avec George Clooney. © DR

Tapis rouge de stars pour la première de « Good Night and Good luck », à Broadway, il y a quelques jours : Jennifer Lopez, Uma Thurman, Kylie Minogue, Anna Wintour… La pièce est l’adaptation du film du même nom déjà réalisé par George Clooney en 2005. Elle a lieu dans les États-Unis des années 1950, en pleine Guerre Froide et suit un présentateur de CBS, Edward R. Murrow, qui utilise sa voix pour dénoncer l’administration de Joseph McCarthy et sa campagne contre les Américains soupçonnés d’être communistes. Un rôle sur mesure et un enjeu très actuel pour George Clooney, démocrate farouche qui s’est déjà inquiété de la perte de liberté de la presse américaine, contrôlée par des milliardaires proches de Donald Trump. La presse peut sauver la démocratie, fait valoir la pièce, et elle invite à libérer la parole pour protester. D’ici à imaginer que George Clooney aurait des ambitions politiques, il n’y a qu’un pas… Qu’il promet ne pas vouloir faire.

« Good night and good luck » au Winter Garden Theatre, 1634 BroadwayJusqu’au dimanche 8 juin 2025. Plus d’infos ici

Vanya avec Andrew Scott

Andrew Scott dans « Vanya ». © Vanyaonstage.com

C’est un véritable morceau de bravoure d’acteur auquel se livre Andrew Scott dans « Vanya », l’adaptation contemporaine de la pièce « Uncle Vanya » d’Anton Tchekhov (1860-1904). Dans cette version, l’histoire est transposée de la Russie du XIXᵉ siècle à l’Irlande des années 1950. L’acteur irlandais joue le rôle principal, un homme qui a sacrifié son ambition pour soutenir un beau-frère incapable. Il joue aussi ce beau-frère, mais aussi une nièce exploitée, une jeune épouse négligée et plusieurs autres, pour un total de 8 personnages ! S’il utilise quelques accessoires et éléments de décor pour différencier les rôles, sa capacité à se transformer instantanément et à jouer chaque personnage avec justesse et intensité est époustouflante. Au départ, plusieurs acteurs devaient jouer dans cette pièce, mais les premières lectures ont conduit à ce choix artistique, pour montrer que les défis des personnages sont au final plus similaires qu’ils ne le pensent. Andrew Scott, véritable « couteau suisse humain » selon le New York Times, s’impose comme un acteur exceptionnel de sa génération.

« Vanya » au Lucile Lorthel Theater, 212 Christopher Str. – Jusqu’au dimanche 11 mai 2025. Billets ici

The Picture of Dorian Gray avec Sarah Snook

« The Picture of Dorian Gray » avec Sarah Snook. © Music Box Theatre

Sarah Snook, la captivante Siobhan de la série «⁠⁠⁠ Succession », change de registre avec le premier rôle de la pièce « The Picture of Dorian Gray », adaptée du roman éponyme d’Oscar Wilde, à Broadway. Elle se livre à une performance époustouflante où elle joue Lord Henry et Dorian Gray – mais aussi 24 autres personnages- tout cela grâce à un mélange habile de jeu, de vidéos en live et de vidéos enregistrées. Cette technique, appelée « cinetheater », a été développée par le metteur en scène de cette pièce, Kip Williams, il y a une dizaine d’années et adaptée à ce classique. « Cela parle de dissimulation et de révélation, mettre un masque, l’enlever », explique Sarah Snook.

« The Picture of Dorian Gray » au Music Box Theatre, 239 W 45th St. – Jusqu’au dimanche 29 juin 2025. Plus d’infos ici

« Hadestown » aux 8 Tony Awards

Ce classique de Broadway, qui a décroché huit Tony Awards lors de sa sortie en 2019, est un incontournable. Il suit des personnages de la mythologie grecque revisitée : Eurydice souffre du frimas et de la famine et rencontre Orphée, qui la demande en mariage, mais elle doute car ils sont dans la pauvreté. Il lui conte alors l’histoire de Hadès qui vient chercher sa femme Perséphone, désespérée de retourner à Hadestown. La suite est celle des rebondissements mythologiques, entre tromperie et drame, mais elle est racontée de façon drôle et compréhensible, grâce à des chansons entraînantes et à une mise en scène brillante. Vous ne verrez pas passer ces 2h30 en compagnie des dieux grecs.

« Hadestown » au Walter Kerr Theater, 219 W 48th St.Jusqu’à fin novembre 2025. Plus d’infos ici

« The Outsiders »

The Outsiders © Outsidersmusical.com

L’adaptation de ce roman de S.E Hinton de 1967 connaît un grand succès en salles, et a même décroché le Tony Award de la meilleure comédie musicale. L’histoire est un classique : dans la petite ville de Tulsa, en Oklahoma, en 1966, Ponyboy, Sodapop et Darrel appartiennent à la bande des Greasers, des jeunes délinquants issus des quartiers défavorisés. Leurs rivaux sont les Socs, des fils de bourgeois. S’ensuit une bagarre violente, et une course-poursuite avec la police. Le scénario pourrait faire penser à un mauvais Grease, saupoudré de musique rétro et de costumes ringards, mais la mise en scène a su préserver la brutalité et la naïveté des émois adolescents. Les jeunes acteurs, qui ont tous obtenu ici leurs premiers rôles à Broadway, ont cette énergie brute et sensible caractéristique des adolescents.

« The Outsiders » au Jacobs Theatre, 242 West 45th St. Jusqu’au dimanche 4 janvier 2026. Plus d’infos ici

« All Nighter »

All Nighter. © DR

Qui n’a pas une fois dans sa vie passé la nuit à réviser des examens la veille du jour J ? C’est l’objet de la pièce « All Nighter », qui met en scène 5 jeunes comédiennes en vue, qui ont joué dans le film « Bottoms » ou encore « The sex lives of college girls ». Cette nuit de travail est aussi l’aboutissement de quatre ans d’université et d’amitié pour ces jeunes femmes, qui s’apprêtent à déménager et entrer dans la vie active. L’occasion idéale pour délivrer secrets, tensions et non-dits, et de creuser la réflexion sur comment forger et garder des relations à l’âge adulte. On aurait aimé que la discussion s’étende sur le féminisme et l’ère post-MeToo, mais les fiches n’attendent pas.

« All Nighter » au Robert W. Wilson MCC Theatre Space, 511 W 52nd St.Jusqu’au vendredi 18 mai 2025. Plus d’infos ici.

La « gold card » de Trump à 5 millions de dollars : ça brille, mais…

Quand vous faites une recherche sur la « gold card » sur Internet, vous ne verrez presque que des pubs pour une carte bancaire Amex. Cela pourrait changer bientôt avec la mise en service officielle de la  « carte dorée » annoncée par Donald Trump. Son objectif : donner le statut de résident permanent aux étrangers qui achètent le précieux document pour cinq millions de dollars et leur ouvrir la voie de la citoyenneté américaine.

Enthousiaste, le locataire de la Maison-Blanche lui-même a fait monter la sauce en dévoilant un exemplaire aux journalistes à bord d’Air Force One début avril. Son visage, flanqué de la Statue de la liberté et du pygargue à tête blanche, l’emblème national, apparaît dessus aux côtés de sa signature, du nombre « 5 000 000 » et de l’inscription « The Trump Card ». « Des personnes fortunées viendront s’installer dans notre pays grâce à cette carte », a-t-il déclaré en février en annonçant le projet depuis le Bureau ovale. « Elles seront riches, auront du succès, dépenseront beaucoup d’argent, paieront beaucoup d’impôts et emploieront beaucoup de personnes ».

Présentée par le républicain comme une version « plus sophistiquée de la green card », la « gold card » doit remplacer le programme EB-5, qui permet à tout individu investissant entre 800 000 dollars et 1 million de dollars dans l’économie américaine, avec des objectifs spécifiques en termes d’emplois, d’obtenir le statut de résident permanent. En 2024, un nombre record de ces visas (12 055) a été délivré, essentiellement à des ressortissants chinois (69%). Mais le gouvernement Trump considère que la procédure, fondée en 1990 pour stimuler l’activité, est « ridicule », « bourrée de fraude » et permet « d’obtenir une carte verte à bas prix », selon les termes employés par le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick.

Légalité contestée

À la fin mars, ce dernier a indiqué dans un podcast que les États-Unis avaient vendu « mille gold cards » la veille de l’enregistrement – en réalité, aucune transaction n’a encore eu lieu, selon le New York Times, qui précise que les équipes d’Elon Musk sont en train de plancher sur un site pour traiter les demandes. D’après le ministre, quelque 37 millions de personnes dans le monde peuvent se l’offrir. Et Donald Trump pense pouvoir en écouler un million, avec l’espoir de réduire le déficit des États-Unis (1 300 milliards de dollars).

Le programme annoncé suscite néanmoins de nombreuses interrogations tant sur le plan pratique que philosophique. Les experts font remarquer que seul le Congrès peut décider de créer de nouvelles catégories de visas et de voies vers la citoyenneté, ainsi que supprimer les programmes migratoires existants comme l’EB-5. Autrement dit, la « gold card » pourrait être illégale.

Ming Chen, professeure de droit à l’University of California College of the Law, San Francisco (UC Law) et spécialiste des questions d’immigration, confirme que les parlementaires – et non le président – devront définir les détails du nouveau programme, comme les mécanismes de mise en vigueur et de prévention des abus, pour qu’il soit valide. 

Peu d’engouement chez les fortunés

Par ailleurs, elle se dit « inquiète » quant au tarif élevé demandé et de l’absence d’obligation d’investissement économique rattaché au projet trumpien. « Ironiquement, ce prix plus élevé pourrait déprécier la citoyenneté américaine en la transformant en une simple transaction commerciale, affirme-t-elle. La citoyenneté est précieuse pour renforcer un pays, mais ce type de document peut attirer des personnes motivées uniquement par des intérêts financiers, peu soucieuses du bien-être de la nation et peu engagées dans son développement à long terme. C’est le genre de problème qui a conduit le Royaume-Uni à supprimer son visa d’investisseur, largement utilisé par les oligarques russes ». D’ailleurs, Donald Trump n’a pas exclu de vendre des « gold cards » à ces derniers. « J’en connais qui sont très gentils », s’est-il justifié.

Pour Sophie Raven, avocate d’immigration franco-américaine à New York, c’est ni plus ni moins qu’une « mauvaise idée ». « À partir du moment où l’on obtient une carte verte, on est imposé sur les revenus mondiaux. Je ne vois pas pourquoi des personnes très riches, même si elles ne font aucun business aux États-Unis, voudraient se retrouver taxées de la sorte ». 

Un sentiment confirmé par le magazine Forbes, qui a sondé dix-huit milliardaires aux quatre coins du monde et constaté qu’il y avait peu d’engouement pour cette carte. Seul deux d’entre eux se sont dits intéressés. Trois ont hésité.

Donald Trump a indiqué que les détenteurs de « gold cards » ne seront pas soumis à l’impôt sur leurs revenus non-américains. Mais, là encore, le président n’a pas l’autorité d’en décider. Seul le Congrès peut modifier le code fiscal. Or, comme une super-majorité de soixante voix sur cent est requise au Sénat pour simplement ouvrir le débat sur la plupart des projets de loi, les républicains doivent obtenir l’appui de démocrates s’ils veulent arriver à leurs fins. Autrement dit, c’est mission quasi-impossible.

Trouver une école bilingue pour votre enfant aux États-Unis

C'est le retour de la Bilingual Fair, le salon en ligne de l'éducation bilingue aux États-Unis.
Du 19 au 23 mai, nous vous donnons rendez-vous en ligne pour cinq conférences lors desquelles nous aborderons les options d'éducation bilingue dans les régions de New York et Washington DC. Une conférence sera également dédiée à l'éducation française en ligne, en tant qu'éducation complémentaire.
[Inscription gratuite]
Ces écoles seront présentes:

Retrouvez les enregistrements des conférences ci-dessous:
Les maternelles en français à New York et dans le New Jersey📩 Contacts:- L'Alliance New York:...

Mbappé, PSG, Messi : Le programme complet de la Coupe du monde des clubs de foot

La Coupe du monde des clubs de la FIFA 2025, qui se déroulera aux États-Unis du 14 juin au 13 juillet prochains, va réunir parmi les meilleurs clubs de la planète. Cette édition inaugurale sous un nouveau format réunira 32 équipes de six continents, offrant une compétition sans précédent. Le coup d'envoi sera lancé du Hard Rock Stadium de Miami avec la rencontre entre l'Inter Miami et le club égyptien d’Al Ahly. La finale est programmée le 13 juillet au MetLife Stadium de New York, un lieu emblématique qui promet une ambiance électrique.
Le PSG, Mbappé et les autres…
Le PSG va débuter sa compé...

Christophe Bonnegrace : De la haute gastronomie à l’aventure du food truck texan

Christophe Bonnegrace n’était pas fait pour les bancs de l’école. À 14 ans, sa mère l’oriente vers un apprentissage en cuisine, un choix qui va changer la vie du Toulonnais. Après sa formation et cinq ans passés chez les para-commandos, il part en Afrique, du Caire à Nairobi, explorant les cuisines tribales et les techniques culinaires ancestrales. Cette soif d’aventure et de découverte le mènera sur un autre continent, les États-Unis, où il travaillera dans les plus grandes cuisines de New York, Los Angeles et Las Vegas. Aujourd’hui, c’est au Texas qu’il a posé ses valises, avec un projet aussi passionnant qu’atypique.

De Gene Kelly à Jean-Georges

« Dès mes premiers pas en cuisine, j’ai compris que ce métier était bien plus qu’un simple travail. C’est une passion, un art, un engagement total », explique le chef français. Son parcours américain commence en 1994 à Los Angeles, au restaurant Aristoff Caviar and Fine Food à Beverly Hills, un établissement de 32 couverts spécialisé en caviar et produits d’importation d’Europe et de Russie. Ce fut un tournant : les articles élogieux se sont multipliés, jusqu’au jour où une célébrité est venue dîner. « Je remercie encore Gene Kelly pour ce premier coup de projecteur ». Grâce au bouche-à-oreille dans le cercle hollywoodien, il est propulsé dans un univers fascinant, celui de la cuisine pour les stars.

À Las Vegas, Christophe Bonnegrace participe à l’ouverture du prestigieux Bellagio, intégrant les cuisines du restaurant de Jean-Georges Vongerichten. Rapidement repéré, il est transféré à l’hôtel Mirage, où il officie plusieurs années en tant que sous-chef exécutif. Son parcours l’emmène ensuite à Maui, au Royal Lahaina Resort, avant qu’il ne rejoigne Raymond Visan pour ouvrir Le Petit Buddha à Las Vegas, une aventure couronnée par le Culinary of Excellence Award. S’en suit une ouverture en Égypte, puis une expérience à bord des navires de croisière Celebrity Cruises, où il devient Corporate executive chef.

De retour sur la terre ferme, il rejoint le légendaire restaurateur Georges Forgeois à New York où il dirige plusieurs établissements emblématiques, comme Le Cercle Rouge, Le Singe Vert et Bar Tabac. « Après un passage à La Villette, j’ai eu l’honneur d’être invité à cuisiner au James Beard House et de recevoir la prestigieuse distinction Green Light de Forbes Magazine. » Il ouvre Barawine, un restaurant français au cœur de Harlem dans l’ancien bâtiment de Malcolm X, distingué deux années de suite par le Guide Michelin et élu Meilleur Nouveau Restaurant de Harlem par le New York Post.

Christophe Bonnegrace et son food truck à Johnson City. © Jeff Dahlgren

Après plusieurs années à Manhattan, il s’envole pour la Californie où il intègre le groupe Sugar Factory. Christophe Bonnegrace y supervise l’ouverture de 35 restaurants. Et en 2016, il prend les rênes des cuisines du mythique Yamashiro à Hollywood, un établissement emblématique. « Superviser autant d’ouvertures a été un défi colossal, confesse le chef. Mais reprendre les cuisines de Yamashiro a été une expérience inoubliable. Il a été classé parmi les Top 10 Best Restaurants in Los Angeles. »

Le Texas pour « ralentir le rythme »

Mais, en 2020, la crise sanitaire et un divorce le poussent à reconsidérer ses priorités. « J’avais besoin de changer d’air, de ralentir le rythme et de retrouver une meilleure qualité de vie », confesse-t-il. Un ami, l’ancien champion du monde de MMA Cheick Kongo, l’encourage à s’installer au Texas. Il choisit Johnson City, en plein cœur du Texas Hill Country, une région connue pour ses vignobles et distilleries. Il y lance un food truck qu’il baptise Herencia Cuisine by Christophe. Il y propose des plats aux saveurs du monde revisitées, tout en restant fidèle à ses racines provençales. « J’aime proposer une cuisine variée chaque semaine : française, italienne, asiatique, espagnole… mais il y a toujours des plats incontournables que mes clients redemandent. » Passer des cuisines de restaurants gastronomiques à un food truck exige un véritable ajustement. « Ce qui me manque le plus, c’est la transmission du savoir. J’ai toujours aimé encadrer des jeunes chefs. Ici, je suis seul, et la solitude peut parfois peser. »

Et la suite ? « Rien n’est figé. J’organise aussi des repas privés et des événements. Retourner dans un restaurant traditionnel ? Peut-être, mais aujourd’hui, le monde de la restauration est trop exigeant pour ce qu’il offre. Je n’ai plus envie de sacrifier ma santé pour un employeur qui ne pense qu’au profit. » Déjà très pris par le consulting et l’accompagnement d’autres restaurants, il nourrit un autre projet, celui d’ importer un café d’exception en provenance d’Afrique. « Un petit rêve » comme il dit, qu’il compte bien concrétiser.

Sunset Dunes, un nouveau parc controversé au bord du Pacifique

Après des années de débats et le vote en novembre 2024 de la proposition K, la portion de la Great Highway entre Lincoln Way et Sloat Boulevard est officiellement devenue un parc baptisé Sunset Dunes, depuis son inauguration le 12 avril dernier. On peut désormais y faire du vélo, du skateboard, marcher ou courir toute l’année, en profitant du vent vivifiant du Pacifique.

S’étendant sur plus de 2 miles et 43 hectares le long de l’océan, Sunset Dunes est un enfant de la pandémie : afin de permettre aux San Franciscains de s’aérer tout en respectant leurs distances, les quatre voies de la Great Highway furent fermées à la circulation d’avril 2020 à août 2021, avant de rouvrir à la circulation en semaine uniquement. Ce pilote de circulation alternant avec une fermeture les week-ends devaient prendre fin en décembre 2025, mais le vote de la proposition K en novembre 2024 a accéléré la fermeture complète de cette section de la Great Highway.

Le projet de piétonisation le plus important de Californie

Destiné à plaire au plus grand nombre, ce projet de piétonnisation, le plus important de Californie, propose déjà plusieurs aménagements, dont l’offre devrait s’étoffer dans les mois à venir. Les deux miles offrent une belle balade pour tous, que l’on soit à pied ou sur roues.

On peut facilement rejoindre la plage d’Ocean Beach, en faisant toutefois attention de rester sur les chemins balisés : en effet, un projet de restauration des dunes qui séparent la plage de la ville est en cours, avec notamment la plantation d’herbes destinées à retenir le sable, qui avait pour habitude de recouvrir l’autoroute les jours de grand vent. Elle devait alors fermer pour être déblayée, parfois jusqu’à 30 fois par an.

Pour les sportifs, équipements pour faire des tractions, mais aussi parcours de skateboard et bosses pour les vélos jalonnent le parc dans sa partie sud. Les amateurs d’art peuvent admirer de nombreuses fresques peintes sur le chemin lui-même, ou sur les murs des bâtiments adjacents, tandis que plusieurs sculptures, dont un coeur très instagrammable, des girafes qui rappellent le zoo tout proche et une pieuvre que les enfants adorent escalader, sont installées face à la mer.

Une des sculptures qui jalonnent les 2 milles de Sunset Dunes. © Hélène Labriet-Gross

En remontant vers le nord, plusieurs bancs taillés directement dans de gros troncs invitent à méditer face à l’océan, à moins que vous préfériez vous relaxer dans les hamacs installés au niveau de Taraval.

La majorité des locaux opposée à la fermeture

En novembre 2024, la proposition K prévoyant la piétonisation de la Upper Great Highway est votée avec une faible majorité. Pourtant sur le papier, que reprocher au remplacement d’une autoroute urbaine bruyante et polluante, qui coupe les habitants de San Francisco d’un accès direct et piéton à la plage, par un parc au bord de la mer ? Les opposants au projet avancent les arguments suivants : les commerçants du quartier craignent une diminution de leur chiffre d’affaires si l’accès au Outer Sunset en voiture devient moins facile, tandis que d’autres riverains prévoient au contraire un engorgement des rues adjacentes pour absorber le trafic (15 000 véhicules par jour) et les nuisances qui en résultent. La communauté asiatique, très présente dans le Sunset (au sud du Golden Gate Park) et le Richmond (au nord du parc), dépend largement de cette portion de route pour se déplacer facilement d’un quartier à l’autre.

Balade en vélo sur le Sunset Dunes Park à San Francisco. © Hélène Labriet-Gross

On a surtout reproché au superviseur du district, Joël Engardio, d’avoir soutenu la proposition K sans avoir consulté ses concitoyens, ni mesuré les conséquences économiques et pratiques de ce choix. 61% des habitants de son district ont d’ailleurs voté contre la fermeture définitive de Great Highway, tandis qu’elle a été majoritairement soutenue par les électeurs de quartiers à l’autre bout de la ville. Pour l’anecdote, la moitié de la campagne de soutien à la fermeture de Great Highway a été financée par Jeremy Stoppelman, PDG de Yelp.

Un nom qui rappelle l’histoire de San Francisco

Afin de baptiser ce nouveau parc, on a fait appel aux suggestions de la population, et là encore, les détracteurs du projet n’ont pas manqué de se faire entendre : « Point of Contention Park » , « The Joel Engardio Screw You District 4 Park » , « Traitor Joel Expressway » , « Engardio’s Boondoggle » , « The Great Scamway » sont parmi les noms qui ont été proposés pour rappeler le désaccord des électeurs avec le soutien affiché par leur superviseur, Joel Engardio, à la fermeture de Great Highway. Certains ont choisi l’humour, aves des suggestions telles que « Bring a Jacket Park » , « Skibbity Rizzler 9,000 » , « Nowhere To Park » , « Hella » , « Karl’s Place » ou encore « Adios Cars ».

C’est finalement le nom « Sunset Dunes » qui a été retenu parmi plus de 4200 suggestions, rappelant ainsi que la partie ouest de San Francisco était en effet majoritairement recouverte de dunes jusque dans les années 1870. Alors baptisée « Outside Lands », elle s’est développée notamment avec la création du Golden Gate Park en 1872, puis des quartiers du Richmond et du Sunset après le tremblement de terre de 1906.

Simon Herfray lance ses ateliers de pâtisserie à Hoboken

Le cinquième étage du Monroe Center, centre d’affaires situé à Hoboken (New Jersey), va devoir s’habituer à la bonne odeur de croissants frais. Le chef-pâtissier français Simon Herfray vient d’y ouvrir son deuxième Atelier Sucré, après celui de l’East Village. 

L’espace, deux fois plus grand que celui de Manhattan, peut accueillir une trentaine de personnes pour des ateliers de fabrication de croissants, macarons, galettes et bûches, entre autres. De quoi combler les amateurs… Et les managers en quête d’activités de team building. « Les participants apprécient les pâtisseries encore plus après chaque cours car ils prennent conscience du temps et de l’engagement que cela nécessite », raconte le chef, assis dans le local équipé de tables métalliques et décoré d’une Tour Eiffel. « Ce n’est pas la même chose que d’aller en acheter dans un magasin. »

Repéré par la chroniqueuse du New York Times

Cela fait onze ans que le Breton, passé par plusieurs restaurants londoniens et new-yorkais (Falai, Cafe M, Bacchus…), a lancé ces ateliers pour amateurs. Ils ont notamment tapé dans l’œil de Florence Fabricant, la légendaire chroniqueuse culinaire du New York Times. « Au début, c’était un job secondaire, dans un local loué à l’heure. Mais avec le temps, j’ai eu de plus en plus de requêtes. J’ajoutais des cours en permanence. C’est devenu mon activité principale. L’interêt du public n’a jamais faibli ! », reprend Simon Herfray.

Même avant le Covid, le Français zieutait le New Jersey. Objectif : toucher la clientèle de cet État, mais aussi de la Pennsylvanie voisine. Le choix de Hoboken, surnommé le « sixième borough » de New York avec sa station de train PATH, était une évidence. Des ateliers organisés à Choc O Pain, la boulangerie-pâtisserie locale de la Française Clémence Danko, ont confirmé l’existence d’un marché dans cette ville dont la population a explosé ces dernières années. « Il y a beaucoup de gens à l’ouest de l’Hudson qui n’ont pas envie d’aller dans Manhattan car c’est trop difficile, observe Simon Herfray. Hoboken était le bon choix pour une expansion. »

Un camp d’été pâtisserie pour les jeunes

Dans le « Garden State », la petite entreprise, qui compte trois chefs à temps plein et deux assistants, ne changera pas la recette. Comme à Manhattan, elle proposera des ateliers de viennoiseries, desserts et pâtisseries divers, mais aussi de décoration de cookies, de confection de pizzas, de pain et de tarte à la citrouille (pour Thanksgiving). Atelier Sucré organisera également un camp d’été bilingue pour les 12-16 ans. Il sera axé sur la préparation de pâtisseries françaises et américaines. L’école internationale TESSA, qui propose notamment un programme d’immersion français, se trouve dans le même bâtiment. « À terme, se projette le chef Simon, nous aimerions proposer des cours tous les jours. » Heureusement qu’il n’a pas peur de mettre la main à la pâte.

Réouverture de la Frick Collection : L’excellence de l’artisanat français redonne son éclat au trésor de la 5e Avenue


Après cinq années de restauration et de transformation, la Frick Collection a rouvert ses portes ce jeudi 17 avril. Un événement très attendu puisque l’architecture du lieu et ses collections sont parmi les joyaux artistiques de la ville de New York. Les équipes du musée ont orchestré une rénovation éblouissante, combinant la restitution, dans les règles de l’art, des salles d’origines et l’adjonction de salles repensées pour répondre à des fonctions muséales ou éducatives, plus contemporaines, à l’exemple de l’auditorium Stephen A. Schwarzman nouvellement créé, qui vise, avec son acoustique de pointe, à proposer un calendrier riche en conférences et concerts.

Pour les accompagner dans ce projet ambitieux de 220 millions de dollars, outre le cabinet new-yorkais de l’architecte allemande Annabelle Selldorf, en collaboration avec Beyer Blinder Belle, la direction de la Frick Collection a sollicité l’excellence française. Parmi les contributeurs à la restauration, on compte de nombreux artisans ou entreprises tricolores, notamment pour restituer les pièces d’époque, la plupart conçues dans le plus pur style français du XVIIIe siècle. Cette nouvelle vie du musée de la Frick Collection doit donc beaucoup à la collaboration avec ces artisans d’exception. Quand aujourd’hui nous marchons d’un pas confortable dans les galeries du musée revampé, que notre regard glisse sur les teintes et matières harmonieuses du décor pour se poser sur des œuvres majeures dans un ensemble spectaculaire, c’est à ces artisans que nous le devons aussi.

La galerie ouest du musée de la Frick Collection dont les murs sont recouverts des velours en soie de la Manufacture Prelle. ©Frick Collection

Un écrin pour une collection majeure

Pour saisir l’enjeu de l’attention portée à cet écrin, il faut comprendre l’importance de la collection qui y est exposée. Celle-ci a été constituée par Henry Clay Frick (1849–1919), un industriel états-unien, proche d’Andrew Carnegie, au goût de mécène très assuré. Vermeer, Boucher, Renoir, Turner, Rembrandt, Whistler, Velasquez, Manet… dans sa collection se côtoient des œuvres peintes et des objets d’art décoratifs représentatifs des artistes les plus virtuoses, de la Renaissance jusqu’au XIXe siècle.

Ces œuvres sont, dans un premier temps, exposées dans la demeure familiale, une mansion à l’américaine construite entre 1912 et 1914 sur la cinquième avenue, près de Central Park, dont le décor est inspiré par l’Europe du Siècle des Lumières. En 1935, la collection s’élargissant, la famille ajoute à la maison, un musée, construit par l’architecte John Russell Pope et le décorateur White Allom, pour abriter et préserver l’ensemble des œuvres. C’est dans le respect de ces constructions et décorations successives que les travaux engagés il y a cinq ans ont été envisagés. Les artisans français ont donc eu pour mission de réparer, reconstituer, poursuivre, reproduire certains décors, en respectant les couleurs, les matières et les motifs originaux.

La salle ovale du musée de la Frick Collection dont les murs sont recouverts des velours en soie de la Manufacture Prelle. © Frick Collection


Une maison de soierie lyonnaise partenaire depuis près d’un siècle

Comment les entreprises et artisans français ont-ils été recrutés ? Certains partagent un historique de collaboration avec la Frick Collection. C’est le cas de la Manufacture Prelle, une entreprise familiale établie à Lyon depuis 1752, spécialisée dans le tissage, vers laquelle le musée s’est tourné, tout naturellement. Cette maison a retrouvé dans ses archives des commandes du décorateur White Allom datant de 1935.

En analysant les quantités commandées et en comparant les échantillons archivés par le service de conservation du musée et par la maison lyonnaise, leurs équipes ont pu établir les caractéristiques exactes du velours en soie qui couvrait les murs des salles à rénover : la galerie ouest, la pièce ovale et le bureau de monsieur Frick. Sabine Verzier, qui est à la tête de la maison Prelle, explique ce travail d’enquête dirigé par la volonté de « reconstitution historique la plus proche possible du tissu d’origine ». Elle revendique la « quête d’excellence au niveau de la qualité et de la densité du velours 100% soie ». 

La salle Boucher du musée de la Frick Collection et les passementeries de l’entreprise Verrier. ©Frick Collection


Le geste d’autrefois pour restaurer la passementerie


Autre entreprise sollicitée par la Frick, La Passementerie Verrier, établie à Paris, a été contactée par le musée car elle partage son showroom new-yorkais avec la Manufacture Prelle, mais surtout parce qu’elle maîtrise un savoir-faire unique. Cette entreprise propose un travail artisanal entièrement fait à la main. Elle est intervenue, à la Frick Collection, pour réparer un galon, une frange, une embrasure, pour compléter une passementerie manquante. Exercice difficile puisqu’il faut se conformer à un matériel et une façon d’exception déjà en place et déjà usée par le temps. Cette « faculté de faire le modèle du client » selon les mots d’Anne Anquetin, dirigeant l’entreprise depuis 2018, est si rare à trouver qu’elle explique pourquoi le musée les a sollicités. Il faut convenir que le travail de passementerie, sa capacité à reproduire le geste d’autrefois, permet au décor de retrouver son uniformité d’origine.

La salle Boucher du musée de la Frick Collection durant les travaux de peinture réalisés par Jean et Anita Carrau. ©Frick Collection

Une histoire personnelle avec la Frick, et avec la couleur

Pour le peintre décorateur Jean Carrau, qui a passé vingt-six ans à exercer son métier pour de grandes familles états-uniennes, l’histoire de la collaboration avec la Frick Collection commence sans doute par la nécessité de « voir de la peinture ». Les heures qu’il a passées à arpenter les collections ne se comptent plus. Les conversations engagées avec les curateurs du musée, les visites des réserves et sa curiosité pour les aménagements en cours, l’ont amené à participer à l’appel d’offres pour la rénovation et à être sélectionné pour réaliser les décors peints du Boudoir de Boucher. Ici encore l’enquête est au cœur de la restauration. La recherche de la teinte originale est réalisée en « grattant jusqu’au bois » pour aller ponctionner la première couche de peinture. Lui qui a étudié à la prestigieuse école Van der Keleme, à Bruxelles, cultive une réelle passion pour la couleur. « J’ai le regard, j’aime fabriquer les couleurs, j’aime faire ma cuisine, bidouiller », confie-t-il. Lors de la rénovation de la salle Boucher, c’est son regard et son geste qui permettent une remise du lieu aux teintes originales. Il y réalise aussi les faux marbres des plinthes et la restauration d’un miroir Pompadour. Avec son épouse Anita qui a participé au chantier, ils s’investissent avec minutie, rigueur, mais surtout avec passion. 

La salle Boucher du musée de la Frick Collection avec le décor peint réalisé par Jean et Anita Carrau. ©Frick Collection

Une aventure collective, une passion commune

Sabine Verzier évoque une « histoire commune », Anne Anquetin, une « collaboration fantastique » et Jean Carrau dit avoir « adoré travailler sur le projet de rénovation du musée », y avoir trouvé, « un esprit de famille », Il conclue : « c’était formidable ». Avec ces mots, c’est probablement lui qui résume le mieux ce qui a irrigué cette collaboration entre les Français et la Frick. Faisant écho à ces témoignages, Jenna Nugent, à la tête des projets de curation et d’expositions, souligne l’engagement des différents intervenants français sur le chantier, un engagement qui va même, selon elle, au-delà de l’excellence technique et imprègne la collaboration d’enthousiasme communicatif.

Together We Art revient à New York du 1er au 3 mai

14 artistes internationaux (peintres, dessinateurs, sculpteurs et photographes), le Flower‬‭ Shop‬‭ Collective‬‭ et‬‭ la galerie Victoria‬‭ Alanielli‬‭ se donnent rendez-vous du jeudi 1er au samedi 3 mai dans la Blue Gallery, à Midtown, au profit de l’association LP4Y (Life Project For Youth). Sélectionnés par Marie Chloé Duval et Laura Sebag dans le cadre de la 7ᵉ édition de Together We Art, tous les artistes exposants ont été réunis pour explorer un thème commun : l’interconnectivité. Qu’elle soit sociale, artistique ou environnementale, les artistes ont exploré ces liens abstraits qui rendent les humains inter-dépendants.

Tous les artistes invités ont accepté de reverser 40% de leurs bénéfices à l’association LP4Y qui œuvre pour la réinsertion professionnelle des plus démunis dans les zones rurales de 14 pays. La soirée de vernissage, le jeudi 1er mai, sera aussi l’occasion de récolter des fonds avec une entrée à 40$ reversés à l’association. Vente des tickets ici.

Réinsérer les jeunes en situation de grande précarité

Life Project 4 Youth est une association à but non lucratif dont la mission est la résinsertion professionnelle et sociale de jeunes entre 18 et 24 ans dans des situations d’extrême précarité.  LP4Y finance des centres de formation qui permettent à ces jeunes de dévélopper des compétences transversales : informatique, anglais, communication, adaptabilité, travail en équipe, etc. Après avoir suivi un programme LP4Y, 72 % des jeunes décrochent rapidement un premier emploi.

French Premiere : Valérie Lemercier et Gérard Darmon se donnent une deuxième chance dans « Aimons-nous vivants »

Quelques semaines après sa sortie sur les écrans en France, le public américain aura la chance, grâce à French Premiere, de découvrir « Aimons-nous vivants », la nouvelle comédie romantique signée Jean-Pierre Améris, avec Valérie Lemercier et Gérard Darmon. Derrière ce titre emprunté à une célèbre chanson de François Valéry se cache un film tendre et distrayant, qui bouscule les clichés autour de l’âge, de la fin de vie… et de l’amour qui surprend quand on ne l’attend plus.

Antoine Toussaint (Gérard Darmon), 70 ans, légende de la chanson française, a décidé de tirer sa révérence. Il embarque à bord d’un TGV pour Genève, direction la Suisse et le suicide assisté. Mais sur sa route — ou plutôt sur la banquette d’en face — débarque Victoire (Valérie Lemercier), 52 ans, fan de la première heure, imprévisible, et tout juste sortie de prison pour marier sa fille. Cette rencontre improbable va bouleverser leurs trajectoires et semer le doute pour tous les deux.

Entre dialogues ciselés, humour tendre et situations décalées, « Aimons-nous vivants »  promet un voyage aussi drôle qu’émouvant. Un film qui célèbre la vie jusque dans ses instants les plus fragiles, et qui nous rappelle, avec légèreté, qu’il n’est jamais trop tard pour aimer — et se laisser aimer.

Grâce à French Premiere, le film sera diffusé dans cinq villes américaines en avril et en mai à :

  • Mountain View le mercredi 30 avril à 7pm au Cinemark, 1500 N Shoreline Blvd, Mountain View, CA 94043. Billets.
  • Seattle le mercredi 7 mai à 7pm au Bellevue Cinemark Lincoln Square Cinemas, 700 Bellevue Way NE #310, Bellevue, WA 98004. Billets.
  • San Francisco le jeudi 8 mai à 7pm au Marina Theater, 2149 Chestnut St, San Francisco, CA 94123. Billets. 
  • Portland le mardi 13 mai à 7pm au Cinema 21, 616 NW 21st Ave, Portland, OR 97209. Billets.
  • Atlanta, le mercredi 14 mai à 7pm au Tara Theater, 2345 Cheshire Bridge Rd NE, Atlanta, GA 30324. Billets.