« C’est compliqué de vendre de la lumière par téléphone. » Bruno Dussert-Vidalet, fondateur de Blackbody, justifie ainsi sa décision d’ouvrir un showroom à New York, dans le quartier de Soho.
Inaugurée le 29 octobre, la vaste boutique de cette PME toulonnaise vend des éclairages 100% OLED (organic light-emitting diode). Chose originale, Blackbody ne dispose pas de showroom en France : il s’agit de son premier espace ouvert au public. « C’est aux Etats-Unis que se trouvent les plus grandes opportunités pour nous », affirme le patron de cette entreprise, qui se se revendique comme l’un des seuls acteurs du marché de l’OLED décoratif.
Les OLED, sortes de feuilles lumineuses, produisent de la lumière douce et non éblouissante sur des surfaces lisses, et permettent de « sculpter la lumière de façon unique » remarque Thierry Gaugain, le designer de BlackBody. « Il n’y a pas d’abat-jour, plus de problèmes de chaleur. On peut regarder la lumière en face. Cela permet des choses totalement nouvelles, très aériennes. »
Les lustres Blackbody, bouquets d’OLED rondes et légères suspendues à des fils, valent le coup d’œil – même s’ils ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Il faut compter 25 000 dollars pour les plus touffus, et environ 1400 dollars pour les plus petites lampes. Il faut dire que les clients de Blackbody sont avant tout des professionnels : architectes, designers, décorateurs, qui travaillent pour des particuliers ou des entreprises, des hôtels ou des restaurants. Blackbody réalise ses installations lumineuses sur-mesure – et tout est “made in France”.
C’est par hasard que Bruno Dussert-Vidalet a découvert l’existence de cette technologie, lors d’une visite chez un équipementier automobile. Cet ingénieur, qui travaillait dans la recherche industrielle, a décidé de lancer sa société il y a sept ans, encouragé par l’appui d’investisseurs. Depuis, sa petite PME, qui travaille aussi pour l’industrie automobile et le secteur médical, n’a fait que grossir.
« On double notre chiffre d’affaires tous les ans, et on recrute une personne de haut-niveau tous les 2 mois », illustre Bruno Dussert-Vidalet, qui emploie 30 personnes en France. “Notre défi, c’est de courir toujours plus vite, en améliorant sans cesse le produit et en trouvant des design innovants”, poursuit le patron de Blackbody, qui a dans ses cartons des projets de showroom à Paris, Londres et en Asie.
A Soho, les sculptures de lumière de Blackbody
Julie Meneret ouvre sa galerie politiquement incorrect
Du nouveau dans le Lower East Side ! Julie Meneret ouvre sa première galerie d’art contemporain et en profite pour exposer l’artiste Zakaria Ramhani.
Pourquoi les US sont aux 110 volts
Tous les expatriés ont connu ce fameux casse-tête électrique. Eh oui les États-Unis et la France n’ont pas le même système électrique… Prises différentes et surtout tensions différentes, une petite explication s’impose !
Depuis le développement de l’électricité sur le Nouveau Continent, les Etats-Unis ont conservé leur tension originelle à savoir les 110 volts déterminés par Thomas Edison. Il s’agissait alors de la tension optimale pour le matériel utilisé à l’époque. La France et le reste de l’Europe utilisaient le même voltage. Puis, parce que le 220 est plus économique, la décision fut prise, après la Seconde Guerre Mondiale, de basculer en Europe.
Mais les Etats-Unis, dont le taux d’équipement des ménages en électroménager était alors nettement plus avancé que celui de l’Europe, n’ont pas choisi de s’aligner sur les mesures européennes, les équipements déjà mis en place étant trop coûteux à remplacer. Résultat -pas si- parodoxal : le retard de l’Europe lui a permis de disposer d’un réseau plus moderne que ceux utilisés par les Etats-Unis, pourtant précurseurs en la matière.
Ainsi aujourd’hui tous les pays d’Amérique du Nord, la plupart des pays d’Amérique centrale, quelques pays d’Amérique du Sud et le Japon emploient une tension comprise entre 100 et 127 volts. Les pays européens ainsi que la plupart des pays africains et asiatiques utilisent quant à eux une tension nominale comprise entre 220 et 240 volts.
Toutefois certains matériels nécessitent une tension de 240 volts – et une prise de terre – aux Etats-Unis comme certaines plaques à induction ou certains appareillages pour l’air conditionné. Des travaux sont donc à prévoir ! Mais d’un point de vue finances, pas sûr que ça les branche…
Crédits : flickr.com/photos/aisforamy91
Les compressions de César à New York, 50 ans après
Le 1er novembre, la Galerie Luxembourg & Dayan a inauguré la première exposition consacrée au sculpteur français César aux Etats-Unis depuis cinquante ans. Ironie de l’histoire, cette exposition a lieu à un bloc de la Galerie Saindenberg, où César avait exposé ses oeuvres en 1961. Quoique très connu en Europe et iconique en France, le sculpteur a mené une carrière des plus discrètes aux Etats-Unis.
Devant l’entrée de la galerie, un pouce géant en fonte de fer invite à pénétrer dans la galerie. Cette townhouse à l’atmosphère intime expose sur trois niveaux une vingtaine d’oeuvres du sculpteur, représentatives des évolutions conceptuelles majeures de sa création que sont les fameuses “compressions”, “expansions” et “empreintes humaines”.
Au rez-de-chaussée, une compression rouge, appartenant à une série d’oeuvres dénommée la “Suite milanaise”, attire tout de suite le regard. Elle a été réalisée à partir d’un modèle de voiture Fiat. “César ne s’est jamais vraiment intéressé à la couleur”, précise Stéphanie Busuttil-Janssen, présidente de la Fondation César. Mais dans cet ensemble d’oeuvres réalisé à la fin de sa carrière (1998), il a fait compresser plusieurs fois le même modèle de voiture Fiat, puis ces compressions ont été passées dans les chambres à peinture de l’usine Fiat de Turin. Les couleurs choisies par César parmi la gamme utilisée par Fiat sont “horribles pour des voitures mais très belles pour des oeuvres” s’amuse Stéphanie Busuttil-Janssen.
Aux deux étages supérieurs, on retrouve notamment des compressions réalisées en différentes matières (une mobylette, des compressions en plexiglas, toile de jute, velours côtelé etc), deux expansions (coulées lisses et dures de polyuréthane ou polyester, murales ou posées au sol), et quelques pouces en différents matériaux.
A Paris, Lanvin fait actuellement un clin d’oeil à cet évènement New Yorkais en exposant trois oeuvres de César dans ses vitrines de la rue du Faubourg Saint-Honoré.
Helène Conway-Mouret: "l'aide à la scolarité était devenue injuste"
Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, était à Miami les 31 octobre et 1er novembre 2013 à l’occasion des “French Weeks Miami”. Nous l’avons rencontrée pour une interview exclusive.
French Morning: De plus en plus nombreux en Floride, les programmes bilingues des écoles publiques locales font face à un manque de moyens devant une demande toujours plus forte des parents. Vous aviez évoqué « souhaiter un soutien des entreprises » concernant l’enseignement bilingue. Où en est-on de ce coté ?
Hélène Conway-Mouret: Ici en Floride, j’ai entendu un message très clair de la part d’un bon nombre de Français de cette volonté de multiplier l’offre de l’enseignement français car la demande est en forte augmentation. J’ai ainsi demandé à Monsieur l’Ambassadeur et Monsieur le Consul Général de se saisir de ce sujet et de travailler sur un projet d’augmentation de l’offre que nous pouvons faire selon la demande locale car chaque pays à une demande différente. En Floride, l’enseignement bilingue est quelque chose qui est très porteur pour nous et nous allons mettre un groupe de travail afin de faire remonter des propositions.
De plus, en janvier prochain aura lieu à Paris la première rencontre ministérielle au niveau décisionnel, pour une réunion stratégique entre certains ministères : celui des affaires étrangères, de la francophonie, du budget, de l’enseignement supérieur et bien sûr celui des Français de l’étranger. Nous souhaitons bien montrer que ce que nous faisons pour le primaire et le secondaire n’est pas isolé et que nous ne pouvons réfléchir de façon limitée. Nous avons une volonté d’avancer de manière stratégique.
Vous avez supprimé la prise en charge des frais de scolarité pour les lycéens (PEC) scolarisés dans des établissements agréés (ceux qu’on appelle les “lycées française”). La promesse était alors de transférer cet argent vers les bourses sur critères sociaux. Or ces bourses ont aussi baissé pour beaucoup de familles…
La PEC n’était pas soutenable financièrement et était une mesure parfaitement injuste car elle apportait finalement un soutien financier à ceux qui n’en avaient pas besoin. Aujourd’hui, les finances publiques ne sont pas suffisamment abondées pour être d’une générosité qui va au-delà de la demande. Mais dans la foulée il fallait aussi repenser le système d’aide à la scolarité car lui aussi était devenu injuste avec le temps puisque plus les points de charge étaient élevés plus la famille recevait une aide. Si bien que les familles très dispendieuses recevaient une aide très importante. Avec cette reforme nous avons donc procédé a un rééquilibrage à la fois des pays mais aussi des familles.
Aujourd’hui cette réforme prend en compte les revenus réels des familles. Nous sommes donc capables par le biais des commissions locales des bourses d’attribuer au plus près des besoins des familles les crédits dont nous disposons et qui pour la première fois aussi sont en augmentation assez importante sur les 3 ans à venir. Nous avons une visibilité budgétaire qui n’a jamais existé jusqu’à présent. Nous sommes passés de 93 millions à 110 millions et nous passerons à 118 millions puis aà 125 millions.
Et aujourd’hui sur l’ensemble du réseau des parents d’élèves m’ont confirmé que la réforme est une réussite. Nous attendons la fin de cette année, la Commission Nationale des Bourses au mois de décembre pour tirer le bilan global. Cette année est une année pilote et si nous devons procéder à des ajustements, nous les mettrons en place avec les services concernés.
French Morning: Le député de la circonscription Amérique du Nord, Fréderic Lefebvre, assure que 500 000 à 1 million de français vivent aux Etats-Unis et que 3.000 Français s’installeraient tous les mois à Miami. Pouvez-vous confirmer ces chiffres ?
Hélène Conway-Mouret: Trois mille français qui arriveraient chaque moi à Miami, cela ferait trente-six mille français de plus à la fin d’une année! Ces chiffres sont quelque peu excessifs. Sur l’ensemble des Etats-Unis, nous dénombrons environ cent mille français et trois-cent mille estimés. Mais il y a effectivement un mouvement mondial où les Français sont plus mobiles. Ils viennent aux Etats-Unis comme ils vont dans d’autres pays.
De quel type d’expatriation s’agit-il ?
Nous pouvons qualifier cette expatriation de professionnelle puisque beaucoup utilisent l’international comme tremplin comme première expérience. Parfois afin acquérir un certain nombre de compétences qu’ils ne possèdent pas et revenir en France afin de pouvoir accéder à un poste plus élevé. Ceci s’inscrit dans un plan de carrière mais qui aujourd’hui n’est pas limité aux frontières hexagonales.
Aujourd’hui comment peut-on qualifier le développement des échanges économiques entre la France et la Floride ?
Ils sont bons, voire excellents dans certains domaines. Nous avons beaucoup à partager. La France a une expertise et un savoir faire très apprécié dans certains domaines par nos amis américains tel ce que Bouygues a réalisé à Miami avec la construction du tunnel et de la création prochaine d’un centre commercial. Mais d’autres secteurs sont également très prisés: l’aéronautique, la santé, la pharmacie, les produits de luxe, l’agroalimentaire. Les échanges ne peuvent qu’augmenter avec les flux de plus en plus importants d’Américains qui viennent en France et de Français qui arrivent aux USA.
Visitez la résidence des maires de New York, avant l'arrivée des futurs locataires
C’est une maison en bois sans prétention de style colonial, aux confins de l’Upper East Side. La Gracie Mansion est la résidence officielle des maires de New York. Peu le savent, mais elle est aussi ouverte au public – seulement le mercredi.
Construite par Achibald Gracie en 1799, un puissant armateur écossais, elle a été récupérée par la ville à la fin du 19e siècle, qui a transformé le vaste terrain en jardin public (l’actuel Carl Schurz Park). Le bâtiment, un temps abandonné et utilisé comme les toilettes du parc, a été rénové dans les années 30. Fiorello La Guardia fut le premier maire à y emménager, en 1942. Apres lui, tous les maires de la ville ont dormi entre ses murs… sauf Michael Bloomberg, qui a préféré rester dans sa luxueuse “townhouse”.
La vie est pourtant bien agréable à la Gracie Mansion, dont les pelouses se jettent dans l’East River. Les salons, salles de lecture et salles à manger de style « fédéral » ont tout de la maisons bourgeoise de la Nouvelle Angleterre : sol à damier, épaisses tapisseries rayées, lustres de cristal, cheminées massives au-dessus desquelles trône un aigle royal. Des salles utilisées régulièrement pour des réunions, des diners ou des conférences.
Outre des portraits d’anciens maires, le mobilier du 19e siècle et les tableaux de maitre, le guide vous montera avec fierté un boulet de canon retrouvé dans le jardin : une pièce originale de la guerre d’indépendance, tirée par un navire anglais depuis l’East River. A l’époque, Georges Washington avait établi à cet emplacement un point de commandement. A l’étage, on peut visiter les quatre chambres : des pièces qui seront fermées au public si le futur mandataire venait s’y installer à sa prise de fonction en janvier.
Bill de Blasio, le candidat démocrate qui vit dans un browstone à Park Slope, n’a pas caché son désir d’emménager à la Gracie Mansion s’il est élu. « Nous nous battons toujours pour la salle de bain… Ce que je constate, c’est que la Gracie Mansion a largement plus d’espace. Mais j’adore la vie à Brooklyn, donc nous traverserons le pont aussi souvent que nous le pourrons », a-t-il raconté à un journaliste du Daily News. Le candidat républicain Joe Lhota est moins convaincu : il aimerait y résider pendant la semaine, et retourner à Brooklyn le week-end.
Les lauriers de l'Invisible Dog
Un Centre culturel peut-il faire renaître un quartier? Oui assure le Wall Street Journal, qui raconte comment l’arrivée de l’Invisible Dog, créée par le Français Lucien Zayan, a transformé une partie du très demandé Boerum Hill.
Boutiques artisanales, bars branchés, écoles d’arts: autant de signes, assure le WSJ, de l’influence de l’Invisible Dog. Depuis qu’en 2009 son propriétaire, fraîchement arrivé de Marseille, a transformé cette ancienne usine de ceintures et gadgets (dont la fameuse “laisse pour chien invisible”), en centre d’art, ce morceau de Bergen Street a beaucoup changé.
Pour Lucien Zayan, la coup de chapeau des pages immobiliers du WSj n’est qu’un parmi d’autres. Le Village Voice a récemment déclaré l’Invisble Dog “New York Best Place to expand your mind”. Des reconnaissances qui tombent à pique: le centre, qui vit principalement des loyers de ses studios d’artistes et des revenus de ses expositions, vient de lancer son “fundraiser” annuel. La campagne, sur Kickstarter, s’achève le 7 novembre.
Austin sur l'orbite de Jupiter
Le duo parisien Jupiter se pose à Austin au Empire Control Room, l’occasion de découvrir une nébuleuse électro future étoile de la scène musicale.
Quand un binôme franco-anglais se rencontre une nuit à Londres cela peut faire des étincelles. Revenus à Paris, ça donne Jupiter. Découvert sur la blogosphère en 2009 avec le single Starlighter, qui est resté au top des classements plusieurs semaines, ils enchaînent depuis les collaborations avec des labels de renoms comme Kitsuné. Amélie et Quarles gratifient leur public d’une musique aux accents disco et funk, de l’électro chic et choc pour bouger sur le dance floor. Jupiter cite un large éventail de référence musicales comme Beach House, The Alan Parsons Project , ou encore Siriusmo.
Après avoir remixé de nombreux DJ tel que Metronomy, Anoraak ou encore Two Door Cinema Club en 2012 le groupe a enregistré son premier album “Juicy Lucy” et depuis il enchaine les tournés dans le monde derrière les platines.
Crédit photo : Jupiter
Lilian Thuram: "la France a besoin de modèles comme Obama"
Devenu militant anti-raciste depuis sa retraite de footballeur, Lilian Thuram traverse l’Atlantique et sera à New York University (NYU) le 8 novembre pour une conférence sur le racisme dans le football.
Un thème un peu réducteur? “Peut-être, mais j’ai été joueur de football; c’est le sport N°1, les projecteurs sont braqués sur nous, ce n’est pas anormal d’aborder le sujet comme ça. On parlera de bien d’autres choses: le racisme dans le foot n’est que le fruit du racisme dans la société” explique Lilian Thuram à French Morning.
A la tête de la “Fondation Lilian Thuram, éducation contre le racisme”, le champion du monde 1998 est devenu un des porte-drapeaux de l’anti-racisme en France. Un militantisme qui, explique-t-il, a beaucoup puisé à la source américaine. “Les deux sociétés sont évidemment différentes, mais l’évolution américaine est évidemment porteuse d’espoirs pour la France. Si Barack Obama est aujourd’hui président, c’est parce qu’il y a eu le mouvement pour l’égalité dans les années 1950 et 1960″.
Auteur en 2010 de “Mes étoiles noires, de Lucy à Barack Obama”, Lilian Thuram ne cache pas son admiration pour le président américain, et son rêve d’un Obama français. “En France, les jeunes des minorités rêvent des Etats-Unis pour cette raison: ils voient qu’ici il existe des modèles positifs. Il y a pourtant des Noirs en France depuis très longtemps, mais très peu de modèles dans la société française. Pourquoi? Il faut que nous nous posions cette question”.
La conférence de Lilian Thuram à NYU (le 8 novembre) sera animée par Grant Wahl, journaliste à Sports Illustrated et Fox News, et introduite par Jeffrey Sammons, professeur à NYU.
A New York, peut-on mettre sans risque son appartement sur Airbnb ?
A l’occasion d’un retour en France, il est bien tentant de remplir son porte-monnaie en sous-louant son appartement sur Airbnb. Les tarifs atteignent facilement 150 dollars la nuit pour de modestes surfaces, et les touristes potentiels ne manquent pas.
Et pourtant, à New York, cette pratique pourrait vous attirer des ennuis. Une loi votée par l’état de New York en 2010 interdit la sous-location d’un appartement pour moins de 30 jours – que la personne soit propriétaire ou locataire. A une exception : si l’hôte reste présent sur les lieux (et ne sous-loue qu’une pièce chez lui). Une grande partie des annonces Airbnb à New York sont donc illégales. C’est ce qui a amené le procureur de New York à demander à l’entreprise californienne, vendredi 4 octobre, le listing des 15 000 personnes ayant mis en sous-location leur domicile à New York depuis 2010.
Pour Airbnb, la remise d’un listing au juge est potentiellement dramatique : que faire si des milliers de New-yorkais se retrouvent à payer des amendes ? Le site, qui conteste cette demande, a déposé le 9 octobre une requête devant la Cour suprême de l’Etat de New York – ce qui lui permet de retarder la remise de ce fichier.
D’autant qu’un New-yorkais, Nigel Warren, a déjà fait les frais de cette législation. Ce trentenaire qui avait sous-loué quelques jours sa chambre d’East Village à un touriste, a été identifié suite à une plainte de voisins. Au printemps 2013, il a été condamné à une amende de 2.400 dollars. Nigel Warren et Airbnb ont gagné leur appel en septembre, pointant que la colocataire de Nigel était présente pendant la sous-location –l’argument a été entendu par les juges, qui ont considéré la transaction en conformité avec la loi. L’amende a été levée – mais l’interdiction de sous-louer un logement entier perdure !
L’objectif d’Airbnb, c’est désormais de mobiliser l’opinion pour faire modifier la loi. A l’origine, celle-ci visait en premier lieu à éliminer les hôtels illégaux et autres marchands de sommeils. Les défenseurs de ce texte, comme la sénatrice démocrate de New York Liz Krueger, estiment aussi que les sous-locations temporaires « menacent la sécurité et font peser un fardeau sur les autres locataires, sur les propriétaires, ou les autres visiteurs, et exacerbent la crise immobilière dans la ville ».
Airbnb essaie de démontrer que la loi est trop large, que les utilisateurs du site sont avant tout « des New yorkais moyens qui veulent arrondir leurs fins de mois », bien loins d’opérer des hôtels illégaux. L’entreprise a d’ailleurs rendu public, le 20 octobre, les résultats d’une étude qu’elle a commanditée auprès du cabinet HR&A Advisors. Selon ces résultats, un New-Yorkais qui loue avec ce site ne gagne “que” 7 500 dollars par an, et dans 87%, il s’agit de leur résidence principale. Le site affirme aussi que ces transactions ont généré 632 millions de dollars de recettes à New York.
Une pétition pour changer la loi a été lancée : elle avait recueilli 70 000 signatures le 23 octobre.
En attendant, si vous continuez, comme des milliers de New-yorkais, à sous-louer, demandez à vos invités de rester très discret.