French Morning inaugure une nouvelle rubrique “La question bête de la semaine”: celle que nous nous posons tous, sans jamais prendre le temps d’y chercher une réponse. Pour commencer: mais pourquoi donc les Américains n’ont pas de carte de paiement à puce?
Non, ce n’est une manifestation de french bashing, un boycott d’une invention française (par Roland Moreno en 1974). La raison est plus simple: une histoire de timing. La carte de crédit s’est imposée très tôt aux Etats-Unis, avec la Diner’s Club des les années 1950, et l’American Express, en 1959. Résultat, lorsque la carte à puce a commencé à s’imposer en Europe, dans les années 1990 et surtout 2000, l’usage des cartes à bande magnétique était déjà généralisé aux Etats-Unis, qui restent le premier marché des cartes bancaires au monde, avec 2 milliards de cartes en circulation, et 12,5 millions de terminaux de paiements, soit 27% de la base mondiale (source: Creditcard.com). Le coût de transition vers la carte à puce était donc particulièrement élevé, estimé à quelque 8 milliards de dollars.
“Une autre raison à la résistance des banques américaines est que la fraude est restée faible sur leurs cartes, du fait de l’utilisation de systèmes d’autorisation de paiement en temps réel, une pratique que les banques françaises n’ont jamais adoptée”, explique Gwen Bézard, directeur de la recherche de Aite Group, société de consultants spécialisés dans le secteur.
Mais à force d’attendre, les Etats-Unis se sont retrouvés isolés. Ils sont désormais le seul pays du G20 où le système EMV (d’après les initiales d’EuroCard, Mastercard et Visa, qui ont collaboré en Europe pour développer le protocole de cartes) ne se soit pas imposé, devenant le terrain de jeu favori des falsificateurs de cartes à bande magnétique. Les compagnies de carte de crédit ont décidé de réagir, en imposant une date butoir à octobre 2015 , à partir de laquelle les commerçants devront être équipés de lecteurs de carte à puce, sous peine d’être responsables en cas de fraude.
Du pain bénit pour les fabricants. Et une bonne nouvelle pour la France: le leader mondial Gemalto, est franco-néerlandais, suivi de près par Oberthur Technologies, société française également.
Crédit photo : mediaphoto.org
Pourquoi les cartes bancaires américaines n'ont pas de puce
La NSA écoute pendant que la jeune Europe regarde ailleurs
Revue de presse. Il y a des semaines comme ça où la presse ressemble un peu trop aux romans d’espionnage. Eh oui ! NSA is watching you !
Et si la grande perdante des récentes révélations (du journal Le Monde notamment) sur l’espionnage massif par l’Amérique de ses alliés européens était… L’Amérique elle-même? Alison Smale, du New York Times le souligne dans un article daté de Berlin : les Européens sont moins prêts que par le passé à pardonner la puissance protectrice. “Les Etats-Unis sous Obama ont usé beaucoup de la patience et de la bonne volonté européenne, même bien avant cette affaire de NSA”, assure-t-elle. Les réactions de l’Allemagne, la France et les autres pays surveillés “relèvent d’un ensemble plus large de frustrations sur des questions comme la guerre civile syrienne ou encore le danger que font courir à l’économie mondiale les luttes budgétaires de Washington“. Bien au-delà de l’affaire Snowden, c’est l’ouverture d’une autre époque dans les relations transatlantiques que décrit Alison Smale. L’ancienne génération européenne, que la “dépendance mutuelle avec les Etats-Unis” empêchait d’aller voir ailleurs, cède la place à une autre, “qui peut aller où elle veut”, de Shanghaï à Bombay.
La grève du ballon rond
Après quelques mois d’accalmie la mesure emblématique de la campagne présidentielle de François Hollande, à savoir la taxe des 75% – qui est destinée à contrebalancer les effets de la crise financière – revient sur le tapis.
Les footballeurs de la LFP (Ligue de Football Professionnel) n’échappent pas à cette taxation sur les revenus supérieurs à un million d’euros (elle s’échelonne sur deux ans et est rétroactive dès cette année). Ces derniers ont ainsi unanimement décidé de ne pas frapper le ballon du 29 novembre au 2 décembre, en signe de protestation. Jerome Pugmire, journaliste sportif à l’Associated Press, explique : “Cette taxe est plafonnée à cinq pour cent du chiffre d’affaires annuel du club. Le Paris Saint-Germain, qui dispose de l’appui massif des investisseurs qataris, ne sera pas véritablement gêné par cette mesure. Ni Monaco d’ailleurs qui bénéficie d’une exonération d’impôts sur les salaires des joueurs“. Mark Dean, journaliste chez Bloomberg conclut : “certains clubs pourront mieux que d’autres supporter le fardeau qui les attend“. Entre petits clubs jouissant de sponsors locaux et super puissances footballistiques qui profitent des investissements étrangers : comment trouver le juste milieu ?
Ces businessmen, frileux d’investir en France
” Ça serait stupide d’investir dans un pays où les ouvriers disposent de salaires élevés mais travaillent peu” expliquait il y a quelques mois Maurice Taylor PDG de Titan International Inc. quant à sa possible reprise de l’usine Goodyear Tire & RubberGT d’Amiens. Et pourtant, le grand méchant Taylor est revenu sur le devant de la scène mercredi dernier, par la grâce de son ennemi préféré, le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg. Les négociations semblaient aller dans le bon sens comme nous l’expliquait le Wall Street Journal : ” M. Taylor, qui avait eu des mots durs pour la France, a muselé ses critiques et revient avec la volonté d’ arriver à un accord. Cela montre que la France est capable de désarmer ses critiques les plus sévères”, a déclaré M. Montebourg”. Ces propos, aujourd’hui démentis par le principal intéressé, laissent un goût amer aux salariés de l’entreprise qui espéraient une reprise. Le PDG de Titan préfère laisser planer le doute quant à une possible action de sa part. Mais il profite de son interview avec le quotidien des affaires américains pour redire tout le bien qu’il pense de la CGT: “vous avez sept heures de travail à effectuer. Vous êtes payés pendant que vous mangez, pendant que vous êtes en pause… Au final vous n’êtes efficaces que trois heures” ce à quoi il rajoute : ” je ne m’inquiète pas à mon âge d’être politiquement correct”.
Crédits : images.abacausa.com/
Deux Françaises lancent le Yelp du "sports bar"
Fan du PSG ou de l’OM, des Yankees ou des Nets, vous êtes à la recherche d’un bar pour voir triompher votre équipe préférée? Amélie Wisniak et Tamara Prud’homme (photo droite) ont la solution.
La première est fan du PSG, l’autre de l’ambiance et de la “tension” des “sports bars”. Ensemble, les deux amies ont tout naturellement lancé SportChaser.com, une sorte de Yelp du bar sportif listant les “sports bars” de New York, leurs ambiances et les matches qu’ils retransmettent (entre autres critères). Deux Françaises dans l’univers amerloque du “sports bar”? Le duo d’entrepreneurs en rigole. “Ca amuse les patrons de bars car on est françaises, jeunes. On ne rentre pas dans les critères“, sourit Tamara Prud’homme.
Les deux copines se sont rencontrées en France, à l’European Business School, et ont fait une partie de leurs études à Riverside en Californie. A leur arrivée à New York il y a deux ans, elles étaient un peu perdues. “On ne trouvait pas de bar de sports avec nos matches favoris, il y avait un vrai manque !“, selon Tamara Prud’homme. “Il y a tellement de bars à New York qu’il est difficile de trouver ceux qui sont proches et qui correspondent à nos critères de prix et d’ambiance“. Lancé à la mi-octobre, le site recense 180 bars à New York et les sports les plus populaires (foot américain, tennis, hockey, baseball, basketball, soccer, racing, rugby). Le modèle économique de SportChaser repose sur le “Freemium”: l’inscription pour les “sport bars” est gratuite, mais pour être mieux référencés et plus visibles, ils doivent payer une redevance mensuelle. “L’équivalent de deux pintes et des nuggets“, précise Émilie Wisniak.
La naissance de SportChaser tombe à pic, à l’heure où les bars sportifs se renouvellent. “Les sports bars deviennent trendy et font des efforts pour casser l’image du bar qui ne fait que des frites“, constate Tamara Prud’homme. La prochaine étape pour les deux amies: une application Smartphone et, pourquoi pas, un développement dans le reste du pays. En attendant, il y a match de L1 ce week-end.
Propos recueillis par Alexandre Trontin et Alexis Buisson
Photo: Alexandre Trontin
La seconde vie de Martine Fougeron, mère/photographe
Cet automne les photographies de Martine Fougeron sont exposées à la galerie Hermès sur Madison Avenue dans le cadre du festival FIAF “Crossing the Line.” On ne pourrait trouver de festival au titre mieux adapté à la vie-même de Martine Fougeron, qui a franchi de nombreuses lignes, d’un continent à l’autre, d’un métier à l’autre, de l’intime au professionnel.
Elle vient d’une vieille famille parisienne depuis plusieurs générations et d’un autre siècle: pas même du XXème, mais du XIXème. Un grand-père maternel a repris l’entreprise familiale de fabrication de limonade dans le XXème arrondissement de Paris alors qu’il adorait le cinéma et aurait aimé faire des films. Un autre grand-père était le fondeur des sculptures de Rodin. Du côté paternel, son grand-père entrepreneur dirigeait Michelin pour l’Asie du sud-est et a vécu à Hanoï et Saïgon. Le père de Martine, qui avait fait HEC où il avait rencontré sa mère, est rentré dans l’entreprise et parti diriger Michelin US quand elle avait cinq ans. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée à New York, élève au lycée français pendant les années Kennedy, à une époque où un jeune président marié à une femme francophone apportait une bouffée d’oxygène aux États-Unis et où il était rarissime, pour une adolescente française, d’être biculturelle.
Trouvant Martine trop rebelle et craignant qu’elle ne tourne mal, ses parents ont décidé de l’envoyer en France à douze ans, dans une pension dirigée par des bonnes soeurs. Martine a eu l’impression de se retrouver au Moyen-âge. Elle a commencé par accumuler les punitions et les colles avant de se prendre de passion pour les études. Elle a adoré la philosophie, Pascal, Nietzsche, Hegel, et la pédagogie des soeurs dominicaines.
En 71 elle passe son bac. Ses parents, qui viennent de rentrer en France et ont subi le même choc culturel qu’elle, lui proposent de partir étudier aux États-Unis. Elle est acceptée à Wellesley College en deuxième année. Elle se rappelle encore ce cours d’anglais où on leur avait fait lire Jane Eyre. À la question “Qu’est-ce que vous en pensez?” Martine Fougeron était incapable de répondre. L’éducation française ne lui avait pas appris à penser par elle-même.
Son diplôme de Wellesley en poche, elle fait un stage d’été à France Inter, puis travaille comme sommelière à Boston, puis rentre en France étudier à Science-Po. Elle aimerait devenir journaliste mais l’idée d’une vie nomade lui fait peur. Elle rentre dans une agence de publicité où elle écrit les discours du P.D.G. En 86, désireuse d’un métier plus poétique, sensoriel et imaginatif, elle est embauchée chez IFF, International Flavors and Fragrances, comme directrice marketing de création. Elle traduit en mots les sensations du parfum.
Elle se marie en 90 avec un menuisier français et ses deux enfants, Nicolas et Adrien, naissent en 90 et 91. Elle habite dans le Marais, elle est heureuse, mais quand l’entreprise lui demande en 96 si elle veut aller diriger la création à New York, elle n’hésite pas. Son fils aîné a cinq ans, comme elle-même lors qu’elle est partie pour New York avec ses parents. L’histoire se répète. À New York elle se rend compte qu’elle s’était laissée prendre par le doux ronron de la vie parisienne. Elle sent une énergie qui la revigore. Son mari, au contraire, déteste New York, qu’il trouve gigantesque, impersonnelle et bruyante. Au bout de deux ans ils se séparent et il retourne en France.
Dans son travail chez IFF, le côté mondial et très contemporain des projets lui plaît. Mais elle découvre aussi le monde corporate américain, très organisé, avec de gros clients et de gros budgets. Tout est imposé par Wall Street en vue d’un profit immédiat. Martine voyage beaucoup. Elle ne voit pas ses enfants grandir. Elle souhaiterait explorer sa créativité. En 2002, ayant mis de l’argent de côté, elle décide de quitter l’entreprise et de retourner à l’amour de son adolescence, la photographie. Elle suit des cours à l’International Center of Photography. C’est dans le cadre de ces études qu’elle commence son travail sur l’adolescence, un âge qui l’intéresse parce qu’il danse sur une ligne fragile entre l’enfance et l’âge adulte, entre le féminin et le masculin, entre l’innocence et la conscience de son identité. Elle prend ses fils en photo. L’aîné se rebelle comme elle autrefois, le cadet se prête au jeu. Puis les rôles s’inversent. Peu à peu les deux adolescents adhèrent au projet de leur mère, ils trouvent que les photos expriment leurs personnes. De 2005 à 2009, elle photographie leurs activités. Ce sont des portraits colorés et sensuels, intimes et non sensationnels, à la maison ou dans le jardin, à New York et en Provence où ils passent leurs étés.
En 2006, lors de l’exposition de fin d’études, son travail est remarqué par Kathy Ryan, la photo editor du New York Times Magazine, qui lui commande un reportage sur des adolescents dans une université ultra-conservatrice de l’Arkansah. Une galerie de Chelsea, Peter Hay Halpert, l’expose en solo en mars 2008. Les choses s’enchaînent naturellement: elle reçoit un prix au festival d’Arles, elle est invitée à des groupes-shows, le Museum of Fine Arts de Boston lui achète une oeuvre, la galerie Esther Woerdehoff à Paris l’expose, elle travaille pour des magazines, le New York Times et le New Yorker lui commandent des photos. En quelques années à peine elle a réussi à avoir une deuxième carrière dans la photo. Il lui semble qu’en France, cela n’aurait pas été possible. À New York ce n’est pas facile, mais les choses y sont possibles quand on croit en soi, qu’on travaille dur, et qu’on produit sans jamais se reposer sur ses lauriers.
En 2011 elle travaille au projet “Tête-à-tête”, une série de portraits intimes de ses fils adolescents, et elle réalise le film “Teen Tribe” en interviewant ses fils et leurs copains sur leur initiation à la drogue, leurs premières amours et leur vie en tribu. Le film est montré dans des festivals.
Son rêve serait de publier un livre à partir de ses photos. Elle se rend à un symposium à Lausanne sur le sujet et en sort découragée. En pleine crise, le projet semble voué à l’échec. L’Allemand Gerhard Steidl, le meilleur éditeur de livres de photos, est venu expliquer à l’auditoire comment il fabriquait ses livres à perte grâce aux profits qu’il gagnait en travaillant pour Chanel. Mais rencontrer le grand Steidl relèverait du miracle.
Parfois les hasards s’enchaînent avec une telle précision mécanique qu’on se met à croire au destin. C’était un jour d’hiver à New York, par un froid glacial il y a quatre ans. Martine Fougeron dînait avec un ami dans un restaurant de hamburgers sur Spring Street. Elle avait dans son sac la maquette de son livre de photos qu’elle avait présentée l’après-midi sans grand espoir à un éditeur, et voulait la montrer à son ami. Parce que la table était grasse, ils sont sortis. Parce qu’il faisait moins dix et qu’il neigeait, l’ami a suggéré d’entrer au Mercer Hotel qui se trouvait en face. Et là, alors qu’ils s’étaient installés sur des canapés du hall et que l’ami feuilletait page après page la maquette du livre, Martine s’est rendu compte qu’un homme en train de manger seul à une table un peu plus loin les observait. Elle a levé les yeux et reconnu Gerhard Steidl. Son ami lui a dit de saisir l’occasion. Elle en était incapable. “You’re so French! I’ll do it for you, then.” Il a marché jusqu’à la table de Steidl. L’éditeur a examiné la maquette pendant vingt minutes. Martine était pétrifiée. “Very good photographs, a-t-il dit pour finir. It would make a very good book. –A very good Steidl book?” a répondu Martine. L’éditeur a souri: “If you’re not in a hurry.”
Elle n’était pas pressée. Le livre, Teen Tribe: A World with Two Sons, devrait sortir fin 2014, quatre ans après l’historique rencontre. En attendant Martine Fougeron continue à photographier ses fils–non plus en adolescents, mais en jeunes hommes.
(Article © Catherine Cusset)
Exposition Martine Fougeron jusqu’au 8 novembre dans la boutique Hermès, Madison Avenue et 62nd Street. De 10am à 6 pm, du lundi au samedi (jeudi jusqu’à 7 pm).
La France, héroïne des anti fracking américains
« Vive la France ! » Telle a été la réaction des “anti-fracking” américains à la décision du Conseil constitutionnel français, au début du mois, de confirmer l’interdiction de l’exploration des gaz et pétroles de schiste.
« Les Français sont intelligents » et « en tant qu’Américain, je suis jaloux », peut-on lire en commentaire d’un article du Guardian. Tandis que la page Facebook de Stop Fracking California affiche le commentaire « Bravo France! », et qu’un utilisateur du forum Democratic Underground « souhaite que l’on puisse faire de même aux Etats-Unis avant qu’il soit trop tard pour notre environnement ».
A l’exception de la société texane à l’origine de la décision du Conseil constitutionnel (qui a déclaré au Monde que « c’était une folie »), les milieux d’affaires sont en revanche restés relativement silencieux.
L’Hexagone s’est distingué dès 2011 en devenant le premier pays au monde à interdire le recours à cette technique. C’était sur une proposition de loi UMP aujourd’hui ardemment défendue par la majorité socialiste alliée aux écologistes. Dans le même temps, la production de gaz et de pétrole domestique a explosé aux Etats-Unis grâce à la fracturation hydraulique. Le pays qui importait il y a quelques années jusqu’à 60% ses besoins en hydocarbures est désormais proche de l’autosuffisance énergétique. Certains prévoient même des conséquences géopolotiques, l’Amérique devenant subitement moins dépendante des pétro-monarchies du Golfe.
Et pourtant… L’exploitation du gaz et pétrole de schiste n’a pas que des supporters aux Etats-Unis. Un sondage récent montre même une légère majorité d’Américains opposés à la fracturation hydraulique. Les anti-fracking sont présents jusque dans le très pétrolier Texas. Les hydrocarbures ne représentant pas plus de 15 % de son PIB et l’Etat étant le leader américain en matière d’énergie éolienne (avec plus de 12 000 mégawatts annuels), ce n’est pas si étonnant que cela. Au printemps dernier, la ville de Dallas a interdit la fracturation hydraulique dans le périmètre de la municipalité, contrecarrant trois projets déjà bien lancés (comme en France, ils avaient déjà fait l’objet de permis).
Dans ce contexte, « nous nous sommes réjouis de la décision de la France », affirme par exemple Luke Metzger, le directeur de l’association Environment Texas. Même si le sentiment anti-français reste présent dans l’Amérique profonde, il estime que « la décision de la France ne peut pas faire de mal ».
"La cantatrice chauve" apprend l'anglais à New York
Les fans d’Eugène Ionesco sont servis. La productrice Lauren Rayner et la compagnie Diffractions Théâtre de la metteur en scène Roxane Revon présentent leur adaptation de La cantatrice chauve. Les représentations se dérouleront du 5 au 17 novembre au 4th Street Theater dans l’East Village.
Un an après son adaptation de Huis Clos de Jean-Paul Sartre, l’équipe de Roxane Revon se lance donc dans une nouvelle aventure, l’occasion d’aller applaudir ses six comédiens Patrick Croze, Fedly Daniel, MorgOn Delamarre, Samantha Grassian, Telma Bernardo et Justine Thurman.
Cette adaptation se place sous le signe de l’originalité, la metteur en scène ayant souhaité adapter la pièce à New York tout en mettant l’accent sur la complexité de l’apprentissage de l’anglais. Eugène Ionesco était d’ailleurs lui même familier de ces difficultés, cette pièce étant une transposition de son initiation à l’anglais. En jouant cette adaptation en français dans un pays anglophone, la metteur en scène renoue avec la genèse de l’oeuvre.
La pièce est sous-titrée en anglais.
Réunion d'information pour lancer un programme bilingue à Astoria
French Morning racontait en juin la croisade d’une maman du Queens pour ouvrir un programme bilingue dans une école bilingue d’Astoria / Long Island City (Queens). Diana Limongi (ci-dessus) organise une réunion d’information le 4 novembre à destination des parents intéressés.
La réunion rassemblera enseignants, éducateurs et parents impliqués dans le lancement de programmes bilingues dans les écoles publiques new-yorkaises, ainsi que des responsables de FACE (French American Cultural Exchange).
Pour l’heure, aucun programme bilingue français-anglais n’a pris racine dans le Queens. La seule initiative à avoir vu le jour dans le borough – à l’école publique PS 151 à Woodside – n’a pas perduré, faute d’élèves en nombre suffisant et d’encadrement par la direction.
Le rendez-vous est gratuit.
"Le Petit Prince" à Dallas
Antoine de Saint-Exupéry atterrit au Texas. Après avoir adapté Celles d’en haut d’Oliver Kemeid, Lovers and Lunatics de Georges Feydeau ou encore L’acteur scarifiant d’Amin Erfani, le Théâtre du Rêve revient avec une nouvelle œuvre : Le Petit Prince. La pièce sera jouée à la Dallas International School le 8 novembre.
Cette compagnie, créée en 2006 et basée à Atlanta, organise des représentations théâtrales en français aux Etats-Unis afin d’installer un dialogue artistique entre les deux langues. La compagnie propose également depuis 2008 des ateliers créatifs, à l’attention des petits et des grands, afin de faire de découvrir à chacun l’univers imagé du théâtre.
Cette nouvelle version du Petit Prince renoue avec la genèse de l’œuvre, le livre ayant été publié en 1943 en français et en anglais. Traduit dans plus de 200 langues et vendu à plus de 240 millions d’exemplaires, Le Petit Prince a fait l’objet de nombreuses adaptations pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Crédits : ecole-en-pyjama.com
La France championne du monde de voltige au Texas
Avant le championnat du monde de voltige qui s’est déroulé jusqu’à dimanche à Sherman, dans le nord-est du Texas, le voltigeur français Olivier Masurel avait confié à French Morning qu’il espérait la première place pour lui et son équipe. Son voeu a été exaucé: l’équipe de France repart avec le titre de champion du monde.
Nos voltigeurs se sont illustrés dans toutes les catégories: en individuel et en équipe, masculin et féminin. Le capitaine François Le Vot arrive premier en individuel-hommes, tout comme Aude Lemordant en individuel-femmes. Les Frenchies remportent également les épreuves par équipe devant les Etats-Unis.
Dans un communiqué, la ministre des Sports française Valérie Fourneyron salue « le grand chelem réalisé par l’équipe tricolore en décrochant les deux titres individuels masculin et féminin ainsi que les deux titres par équipe (le trio François Le Vot, Olivier Masurel et François Rallet chez les hommes et le duo Aude Lemordant et Kathel Boulanger chez les femmes) ».
Les Bleus de la voltige ont ainsi reconquis, en dépit de la météo texane -qualifiée d’éprouvante- et de la concurrence internationale, le titre mondial qui leur avait échappé lors des derniers championnats.
Pour la fédération française d’aéronautique (FFA), ce résultat s’explique par « le niveau très homogène des pilotes [deux femmes et huit hommes ; trois pilotes de l’armée de l’air et sept civils] qui la composent ». « La grande force de la voltige française est de bénéficier d’une préparation structurée et organisée qui met l’accent sur la cohésion du groupe », souligne la FFA
Photo : WAC 2013.
Les nus masculins de Stéphane Gizard à Bushwick
Vous avez sans doute déjà vu sans le savoir les photos de Stéphane Gizard. Photographe de grandes marques comme Ferrero ou Nivea, il a passé 18 ans dans les agences à photographier ceux qui comptent à Paris et ailleurs, de Peter Falk à Arielle Dombasle en passant par Sophie Marceau.
C’est un travail plus personnel qui l’amène aujourd’hui à New York: “Modern Lover”, sa série de photos de nus sur la jeunesse, est exposée ce vendredi 25 octobre au bar et espace culturel le Bizarre de son ami Jean-Stéphane Sauvaire, le réalisateur de Johny Mad Dog. Ses photos, loin d’être trash, se veulent pudiques et élégantes. “La nudité masculine choque plus que la féminine, nous ne sommes pas habitués à la voir“.
Le photographe s’était illustré en 2007 avec une autre série sur la jeunesse. “Dresscode” montrait la jeunesse d’Ile de France à travers les portraits de 200 adolescents “du caille de cité au mec en costume du 16e“. L’adolescence, “c’est l’âge où tout se passe, avec une grande sensibilité”. Le Monde lui avait consacré quatre pages dans son supplément de fin de semaine.
Depuis Stéphane Gizard est devenu expert en casting sauvage de rue ou sur les réseaux sociaux. “Je suis toujours à l’affut de physiques intéressants pour mes photos sur Facebook“. Il ne travaille pas avec des mannequins “trop parfaits et prévisibles, je veux des vrais gens“. Un livre reprenant l’intégralité des photos est disponible chez le libraire Strand.
Ellis Island rouvre ses portes
Le musée d’Ellis Island s’apprête à rouvrir ses portes, ce lundi 28 octobre, soit un an presque jour pour jour après le passage de l’ouragan Sandy.
Connue mondialement comme le point d’entrée de millions de migrants aux Etats-Unis au XIXe siècle, l’île propose, dans son fameux musée de l’immigration abrité dans le bâtiment d’un ancien centre fédéral d’immigration, un large catalogue de photos, d’objets et de témoignages retraçant l’histoire de la période 1892-1954, quand des vagues de migrants arrivaient à New York en bateau en quête de lendemains meilleurs.
Les collections du musée, mises à l’abri pendant la tempête, retrouveront progressivement leur emplacement initial après la fin des travaux de réaménagement. La restauration complète d’Ellis Island n’aura pas lieu avant “un long moment”, a précisé John Warren, porte-parole du NPS (National Park Service), à l’Associated Press. Deux millions de personnes visitent le musée tous les ans.
Crédit : flickr/ghostrider
Zadig & Voltaire à prix cassés
Les amateurs de Zadig & Voltaire (la marque pas le livre) pourraient être tentés d’y faire un tour.
Connue pour ses cachemires et sequins casual rock, la marque organise jusqu’au dimanche 27 compris une “sample sale” sur la 5e avenue. Les réductions vont jusqu’à -80% par rapport aux prix boutique.
On y trouve des vêtements homme, femme, quelques vêtements enfant, et des accessoires (étoles, écharpes, ceintures, foulards, sacs, quelques chaussures…). Mercredi, premier jour de cette opération, il y avait très peu d’attente en début d’après-midi (10 mn pour rentrer, 5 mn aux caisses).
Quelques prix :
– vêtements femme cachemire : entre 120 et 190 $
– gros pulls femme (notamment ponchos) : 130 $
– tee-shirts femme : entre 40 et 55 $
– pantalons/jeans homme : 60 $
– pulls en cachemire homme : entre 190 et 220 $
– chemises homme : entre 40 et 75 $
– sacs : entre 35 et 320 $
– écharpes : 180 $ (cachemire), 65 $ (grosse maille), 80 $ (coton)
– ceintures : 65 $