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Un Jean-Paul Gaultier « très Brooklyn »

« J’ai voulu rendre l’imperfection admirable » assure Jean-Paul Gaultier, venu présenter “The fashion world of Jean-Paul Gaultier”, l’exposition que lui consacre le Brooklyn Museum à partir du 25 octobre.

En 140 pièces phares, elle raconte une mode « sans tabou ni limite où n’importe quelle taille, couleur de peau ou sexe est le bienvenu », explique Thierry-Maxime Loriot, son commissaire. C’est sans doute le message social le plus fort de cette exposition généreuse qui célèbre la femme sous toutes ses formes. Il y a, bien sûr, Madonna et ses seins coniques devenus icône d’une culture pop populaire; la robe froufrouteuse aux imprimés camouflage portée par l’héroïne de “Sex in the City” Sarah-Jessica Parker; Beth Ditto, chanteuse aux formes voluptueuses, et Stella Ellis, un mannequin version grande taille. Mais aussi un corset en satin rose pour homme et les fameuses marinières unisexe de la collection « ze parisienne ». En filigrane : l’envie de provoquer, de s’amuser et de résister aux diktats de la mode sur papier glacé.

Inquiet à l’idée de voir une exposition statufier son travail, le créateur a posé une condition : qu’il s’agisse d’un spectacle vivant qui offre une seconde vie à ses vêtements hors des podiums. La scénographie imaginée par Thierry-Maxime Loriot et Nathalie Bondil, à l’origine de cette exposition au musée des Beaux-Arts de Montréal, est unique et ludique : des mannequins sur lesquels sont projetés des visages animés accueillent le visiteur en récitant de la poésie et du Roland Barthes dans le texte. Les croquis de travail, les publicités pour parfums, et les photos des plus grands noms tels que Paolo Roversi, Richard Avedon, Jean-Baptiste Mondiano et Peter Lindbergh complètent cette exposition qui salue le bouillonnement créatif de cet « enfant terrible ».

« Est-il encore un symbole de la culture française ? » s’interroge le directeur de l’exposition Arnold L. Lehman qui trouve Jean-Paul Gaultier justement « très Brooklyn ». La symbiose est parfaite entre un quartier réputé pour être un laboratoire des nouvelles tendances et celui qui se revendique transgenre et transculturel.

« J’ai fait de la mode pour être aimé. En la partageant avec vous à travers cette exposition j’espère l’être encore plus » s’amuse-t-il. Déjà vue par 970 000 spectateurs à travers le monde, l’exposition est assurée d’atteindre son millionième visiteur au Brooklyn Museum. Jean-Paul Gaultier peut souffler.

Credit photo: Guerin Charles/ABACAUSA.COM

 

Concours Open The Door: remise des dossiers le 30 octobre

Derniers jours pour participer au concours d’écriture et de photographie d’Open The Door ! La date butoir a été reportée au 30 octobre.

Ce projet, mis en place par la Texan French Alliance for the Arts, propose aux candidats de réfléchir à la thématique suivante : «Comment ouvre-t-on la porte à une autre culture, à une nouvelle étape dans notre vie, à quelqu’un, à un rêve, même quand la porte est fermée ? Qu’est-ce qui arrive quand nous nous retrouvons sur le palier ?».

Les candidats, professionnels comme amateurs, sont invités à puiser dans une expérience personnelle ou inventée pour répondre à la question posée. Les photographes devront expliquer leur photographie et les rédacteurs pourront choisir un large éventail de styles pour s’exprimer: poème, chanson, slam, nouvelle ou essai. L’objectif : encourager les participants à réfléchir au symbole de la porte et comment elle peut créer des ponts entre les cultures.

Les travaux primés seront publiés dans le catalogue d’Open The Door et feront partie de la manifestation 2014 à Houston. Les gagnants recevront aussi de l’argent et d’autres prix.

NYU parle des étrangers qui font la France

La France  a aussi été aussi bâtie par des non-Français. C’est en substance le message – provocateur alors que le débat sur l’identité nationale divise encore – de l’historien Pascal Ory, auteur du Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France (“Bouquins”, Robert Laffont, octobre 2013). 

Cet ouvrage, qui ne comprend pas moins de 1.186 articles, met en avant l’apport majeur des étrangers à l’Histoire de France dans de très nombreux domaines (littérature, création, sport) et remonte jusqu’à la Révolution. On y trouve Frédéric Chopin, Marie Curie, Pablo Picasso, Le Corbusier, Samuel Beckett ou encore Charles Aznavour.

Professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, M. Ory présentera son ouvrage le 30 octobre prochain de 18h30 à 20h.

Education française Greater Houston ouvre un nouveau site

Education française Greater Houston (EFGH) s’attendait à une hausse d’un tiers de l’effectif en 2013-2014 par rapport à l’année antérieure.

Avec désormais 153 élèves répartis dans 21 classes et neuf sites, autant de parents coordinateurs, quatorze enseignants et dix assistants coordonnés par un conseil d’administration d’une douzaine de personnes assisté de deux autres salariées, c’est finalement un bond de 40 % que le programme de français langue maternelle (Flam) de l’agglomération de Houston a enregistré lors de la dernière rentrée.

Un nouveau site

Parmi les neuf sites, une nouvelle adresse supplémentaire vient de voir le jour à l’angle de River Oaks boulevard et Westheimer Road en plus des ouvertures à Katy et dans les Woodlands annoncées avant l’été. « Tout s’est décanté cet été », explique Isabelle Bourgogne, la directrice d’EFGH, en se réjouissant que les familles du centre-ville soient ainsi mieux servies.

Pour Martina Nerrant, la présidente de l’organisation, « cette croissance montre à quel point notre communauté a à cœur la langue et la culture française ». Ce résultat a été atteint en dépassant le public initial de cette organisation de parents d’élèves francophones, EFGH assurant aussi des cours de français langue étrangère (Fle) dans les établissements américains qui accueillent ses cours de français.

Sorties au musée et levée de fonds

Cette année, une radio animée par les différentes classes va être mise en place (à écouter prochainement sur EFHouston.org). Et les sorties au musée vont se multiplier. Des visites en français de la section française et de l’exposition The Age of Impressionism du musée des Beaux-Arts de Houston sont déjà prévues.

Le développement des levées de fonds accompagne cet essor. « Depuis le 1er août, vous pouvez associer votre carte KrogerPlus à notre association. EFGH recevra alors un pourcentage calculé sur vos courses », annonce Hillary Roy, la nouvelle responsable de l’activité au sein de l’association. Et « cette année les bénévoles d’EFGH participeront au marché de Noël organisé par des membres de la communauté francophone de Houston » au bénéfice de l’association d’aide aux migrants Casa Juan Diego et… d’EFGH.

Halloween sur la piste de dance

Tous les déguisements sont permis pour Halloween, y compris celui du clubbeur. Tour d’horizon des soirées qui se préparent, et qui vont réveiller les morts.

Le PIER OF FEAR @ Pier 94 (12th Avenue @ 55th Street) ne se déroule plus que sur 3 jours (sur 5 de prévus au départ mais non accordés par la ville de New York), mais conserve ses têtes d’affiches. Calvin Harris, Krewella & Steve Aoki seront au RDV costumé sans doute le plus fréquenté cette année bien que la concurrence soit féroce : rooftop hanté, cauchemard à Williamsburg ou Halloween rétro-burlesque, il y en aura pour tous les gouts !
* Vendredi 25 *
ReSolute & BlkMarket GET SPOOKY : on attend de la deep & haunted house pour cet évènement dont l’endroit, pour encore plus de suspense, est encore secret infos & billets
ZOMBIES ATOP NYC avec le célèbre Yves Larock @ Skyroom (330 West 40th Street) infos & billets
Halloween HAUNTED ROOFTOP @ The DL (95 Delancey Street) : 3 niveaux, 2 DJs et tricks & treats jusqu’à 4h du mat infos & billets
* Samedi 26 *
WAREHOUSE OF HORRORS : l’équipe de BangOn!NYC occupera de 21h à 6h un entrepôt de 3 700 m2 pour un évènement qui sera sans doute un des plus fréquentés cette année. Près de 40 DJs sont annoncés, ainsi qu’un duel « silent disco »  sous une tente chauffée, une véritable maison hantée avec acteurs, miroirs à deux faces et trappes magiques, acrobaties aériennes, installations artistiques, photomaton, food trucks etc… aucune chance de s’ennuyer ! infos & billets
NIGHTMARE ON KENT avec Vito & Druzzi : les soirées POPGUN fêtent halloween avec les DJs du groupe indie-dance-punk The Rapture @ Glasslands Gallery (289 Kent Avenue, Williamsburg) infos & billets
Halloween avec Frankie Knuckles : le godfather de la house jette son sort sur Cielo (18 Little West 12th Street). Oscar P ouvrira le rituel dès 22h infos & billets
TIGERMILK @ TBA Brooklyn (395 Wythe Avenue) : disco, deep-funk & électro hip-hop pour danser non-stop avec Lazerdisk, Principal Dean et beaucoup d’autres infos & billets
* Dimanche 27 *
WHY SO SERIOUS? : pour les créatures les plus noctambules, une after est organisée dimanche à l’aube par la troupe de ReSolute (Connie, Cem & Rg, Orazio, Matias Jofre etc.) et durera jusqu’au retour des heures obscures infos & RSVP
HALLOWEEN STOMP : un halloween rétro-burlesque dans le LES avec Jazz band, DJ au phonographe, clown sans pitié, sirènes burlesques et film muet @ Mehanata (113 Ludlow Street) infos & billets
* Jeudi 31 *
WITCHES & HOES @ The McKittrick Hotel (530 West 27th Street) : le groupe BABEL, créateur du fameux Parisian Ball, a concocté pour vous un conte épique, érotique et espiègle mis en musique par Orazio Rispo (ReSolute), Julio Santo Domingo (Sheik ‘N’ Beik) et l’excellent DJ allemand Claptone en invité spécial infos & billets
Holy Ghost @ Terminal 5 (110 West 56th Street) : le duo synthé-pop new yorkais du label DFA est bien approprié pour cette nuit dédiée à tous les fantômes. Joakim, Midnight Magic, Eli Escobar & Lloydsky sont également de la party infos & billets
* Vendredi 1er novembre *
Sheik ‘N’ Beik Halloween : pour leur plus grosse soirée de l’année, le label deep et collectif d’artistes promet un éden visuel et sonore avec programmation et lieu encore secrets… halloween oblige ! infos & billets
BUYRUM Hellacious Helloween Party : un loft secret de près de 300 m2 avec dance-floor diabolique, balançoires macabres, couloirs hantés, magiciens, musiciens, artistes burlesques exquises et obscures, et les DJs Noki, Modest P + invités infos & billets
Clubbing à prévoir…
10e anniversaire du label Ed Banger @ Hammerstein Ballroom avec Justice, Busy P & Breakbot le samedi 2 novembre billets
French Express North America Tour @ Output le mercredi 6 novembre billets
The Magician & Tensnake le samedi 9 novembre (lieu à announcer) billets
Kavinsky @ Webster Hall le dimanche 10 novembre infos & billets
Fred Falke @ Le Poisson Rouge le jeudi 12 décembre infos & billets

Pascal Escriout, de la mêlée à la scène

Je fais une carrière à la Hitchcock, je ne fais que passer dans les films”. Jusqu’à present, Pascal Escriout n’a eu que des rôles de figurant au cinéma. Il est bien décidé à ne plus passer inaperçu.

Du 31 octobre au 2 novembre à l’ArcLight Theater, dans l’Upper West Side, l’ancien rugbyman entre dans la mêlée de l’humour avec un one-man show nommé “l’Américain” (aussi le surnom que lui donne sa bande de potes du Sud-Ouest). Au menu: sa vie bien remplie et les différences entre la France et l’Amérique. Le tout gratiné d’un bel accent du Sud-ouest. “New York me booste comme un verre de jus d’orange“, bouillonne-t-il.

Arrivé à New York il y a 15 ans, marié par un sosie d’Elvis à Las Vegas et propriétaire de quatre restaurants dont le bistrot le Tournesol dans le Queens, Escriout a des choses à dire. Son credo: “Quand tu bosses, ça paie“.  A son actif: un court métrage, “Eighty Six”, sélectionné à Cannes en 2012, la première partie du spectacle new-yorkais de Vincent Moscato (annulé pour cause de Sandy) et des figurations dans de grosses productions telles que « Welcome to New York » (le film sur DSK) avec Gérard Depardieu ou encore « Capital » de Costa-Gavras. “J’ai réussi à New York, maintenant je veux me faire plaisir“.

Après avoir pris des cours de comédie (et fait du yoga), il consacre actuellement “60% de son temps” à sa carrière d’acteur.  Ses inspirations: le comique de situation à la Gad Elmaleh, l’irrévérence d’un Jamel et la provoc’ d’un Dieudonné. Bref, explosif. Aidé par le comédien Richaud Valls, il s’est occupé de la mise en scène et de l’écriture de son spectacle d’une heure. “Les artistes en France se rôdent en province, moi je me prépare à New York, lance-t-il. Je veux jouer à Paris un jour“.

Osez être brillant(e) avec Christine Lewicki

Elle vous promet de devenir brillant(e). Ni plus ni moins. La coach Christine Lewicki, que French Morning avait rencontré il y a deux ans lors de la sortie de son livre “J‘arrête de râler!“, revient avec une nouvelle thématique.

Le 29 octobre, l’auteure propose une téléconférence ayant pour sujet ” Osez être brillant(e), qu’est-ce que ça veut dire et pourquoi c’est important?“. Objectif: aider ses interlocuteurs à déceler leurs qualités en sommeil.

Différents thèmes seront abordés par Christine Lewicki, à l’instar de “qu’est-ce que notre zone de génie? Pourquoi n’arrivons-nous pas à l’activer?” ou encore “quel est l’ingrédient indispensable à définir dans notre vie pour nous permettre de dépasser nos limites?“. Ces sujets seront débattus via Skype ou téléphone à 13h (Pacific Time), à 16h (Eastern Time) et à 21h (heure française).

Crédit photo: Nadine Court

Rencontre avec Frédéric Lefebvre au Consulat

Le député des Français d’Amérique du Nord, Frédéric Lefebvre, sera au Consulat de France à San Francisco le 29 octobre.
Le consul général organise une réception de 19h à 21h à la résidence de France à l’occasion de la visite du parlementaire. Pour y participer, il faut s’inscrire en remplissant un formulaire. Les trente premiers inscrits seront conviés à la réception. Un e-mail de confirmation sera envoyé.
Elu en juin, M. Lefebvre fut secrétaire d’Etat aux PME, au Commerce et au Tourisme sous Nicolas Sarkozy. Il représente les Français des Etats-Unis et du Canada à l’Assemblée nationale.
 

François Morellet, l'homme qui dit "néon" à Los Angeles

La Kayne Griffin Corcoran Gallery accueille le travail de l’artiste abstractionniste François Morellet.

Presque dix ans après son “Four Self-Distorting Grids”ce génie de l’abstraction géométrique repose ses valises à Los Angeles en proposant aux visiteurs une exposition mêlant peintures et oeuvres réalisées avec divers matériaux comme de l’adhésif ou encore des néons.

Pendant cinquante ans, cet autodidacte a développé le style de l’abstractionnisme géométrique. Son installation “NoendneoN”, visible dans la galerie principale de la Kayne Griffin Corcoran Gallery, plonge le visiteur dans un canevas de tubes de néons dont les seules bornes demeurent les limites physiques de la galerie.

De nombreuses autres compositions de François Morellet sont à découvrir jusqu’au 5 novembre à la galerie.

Crédit : francoismorellet.wordpress.com

Dans le monde onirique (et érotique) de Karin Swildens

Entrer chez Karin Swildens, c’est un peu comme pénétrer dans un musée. La convivialité en plus. Dans son appartement de Westwood, du sol au plafond, chaque centimètre carré, ou presque, est occupé par ses sculptures et ses dessins.

Dans un coin du salon, une dizaine de drôles de maisons d’argile miniatures au style babylonien, constituent un étrange village onirique. Dans l’escalier qui mène à son atelier, des têtes de bouddha en forme de galets ornent le mur. Par terre aux quatre coins de l’appartement, une série de chevaux en terre glaise et des sculptures érotiques. Nombre de ces pièces étonnantes seront exposées à partir du 26 octobre prochain aux Hamilton Galleries de Santa Monica, en face de la promenade qui donne sur l’océan.

Née dans une famille d’artistes, Karin Swildens a grandi aux Pays-Bas jusqu’à l’âge de 9 ans. En 1953, elle rejoint son père à Tanger au Maroc, où ce dernier s’est installé un peu plus tôt pour son travail. Elle y apprend très vite le français. A 19 ans, elle part étudier à Paris, aux Arts décoratifs. Après ses études, Karin Swildens travaille notamment à la restauration de peintures au Louvre, illustre des magazines et un livre pour enfants, et dessine des foulards pour Hermès. Ce n’est qu’une fois arrivée à Los Angeles, où elle a suivi son mari, correspondant d’Antenne 2, qu’elle se découvre une nouvelle passion : la sculpture.

De l’autre côté de la toile

«Le désir de sculpter m’est venu d’une drôle d’intuition : un jour j’ai spontanément eu envie de retourner mes peintures pour regarder ce qu’on y voyait au dos: je me suis alors rendue compte que la seule façon de pouvoir réellement voir et toucher ce qu’il y avait de l’autre côté d’une, c’était de me mettre à la sculpture» raconte-t-elle. Au début, un peu intimidée, elle commence avec du bois léger. Elle est tellement heureuse et surprise du résultat, qu’elle se met à travailler du bois plus épais, plus finalement la glaise.

« Je sculpte pour mettre une forme sur une phrase, un rêve, un sentiment, des événements de ma vie». Le thème de l’érotisme évoque une place importante dans son œuvre. « J’ai été très marquée par les années 70, la libération sexuelle et le féminisme. Dans mes sculptures et mes dessins, j’évoque les relations hommes- femmes, les conflits et l’intériorité de chaque sexe ». Avec profondeur, mais aussi beaucoup d’humour.

Une audace qui n’est pas sans choquer le puritanisme américain, même à Los Angeles. « Les gens en général, cachent leur gêne en riant. Lors de ma première exposition d’art érotique, il m’est arrivée une drôle d’aventure : mes pièces devaient être exposées avec d’autres, au rez-de-chaussée d’un grand immeuble d’Hollywood loué pour l’occasion. Quand le propriétaire a découvert la teneur de l’exposition, il a tout de suite essayé de nous expulser ! L’organisateur de l’événement a alerté le magazine Playboy qui est venu faire un reportage et des photos : résultat, l’une de mes sculptures a fini dans le magazine ! ».

Nombre de ses pièces sont inspirées par les philosophies orientales et la mythologie. «Enfant, j’ai été élevée dans le catholicisme. Au Maroc, j’ai le souvenir d’églises lumineuses, de musique, d’ambiances extrêmement gaies. Quand je suis arrivée à Paris, j’ai trouvé les églises tristes, grises, sans vie. Je m’en suis éloignée. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert les philosophies orientales».

Même si une partie de sa famille et de ses souvenirs est restée en France, l’Hexagone ne lui manque pas vraiment. “Repartir vivre en Europe ? Pourquoi faire ?” demande-t-elle, assise dans son atelier baigné de lumière, d’où l’on aperçoit les collines d’Hollywood . “Je suis bien trop heureuse ici”.

Le Guide Michelin distribue ses étoiles à San Francisco

Les petits nouveaux, les indetrônables, les restaurants qui montent. Après New York il y a quelques semaines, le Bibendum annonce la sortie de la huitième édition de son Guide Michelin San Francisco Bay Area et Wine County (disponible à la vente dès le 23 octobre).

Notons l’entrée dans le guide du State Bird Provisions (ci-dessus), restaurant proposant des spécialités californiennes sous forme de dim sum (bouchées chinoises). Le Quince, d’inspiration italienne, obtient quant à lui sa deuxième étoile quelques années après sa première distinction, ce qui porte à sept le nombre de restaurants doublement étoilés.

The French Laundry et The Restaurant at Meadowood, les deux restaurants trois étoiles déjà classés dans les éditions antérieures du Guide Michelin San Francisco conservent leurs distinctions.

Michael Ellis, directeur international des Guides Michelin, se montre extrêmement satisfait de la cuvée 2014 : « La sélection 2014 confirme la qualité de la scène culinaire de San Francisco, qui se distingue par un niveau de créativité exceptionnel et un réel talent pour apprêter dans un style très contemporain des produits issus du terroir nord-californien », explique t-il dans un communiqué.

Cette année, le Guide Michelin a étoffé sa sélection en ajoutant trois styles culinaires – la cuisine caribéenne, sri lankaise et argentine – ce qui porte leur nombre à 46.

La région de San Francisco compte désormais 38 restaurants étoilés qui se situent dans la ville de San Francisco mais également dans les régions de la Baie et de Wine County.

Crédit photo : flickr/fuzzytraveler

Costa-Gavras: "Le pire de la crise est à venir"

L’impact d’un film? On ne sait jamais, vous savez“. Costa-Gavras s’en doute: son dernier film “Capital” ne va pas moraliser le capitalisme. Encore moins au pays de Gordon Gekko. “Même Barack Obama n’y est pas arrivé.

Avec sa mise en scène crue, rapide, “Capital” dénonce les excès de la finance à travers les aventures du PDG d’une banque française, Marc Tourneuil, incarné par Gad Elmaleh. Entre sexe, drogue, gros dollars, manipulations et jet privé, le jeune dirigeant doit gérer les appétits d’un fonds de pension américain. Il profite du système à plein, demande des bonus mirobolants alors qu’il vient d’être nommé patron, lance une “auto-révolution” au sein de la banque pour faciliter les licenciements et faire monter le cours de l’action, et se console dans les bras d’une top model (quand il n’est pas avec sa femme). Le film a été montré en avant-première début octobre à New York en compagnie de Michael Moore. Il fait sa sortie nationale le 1er novembre (le 25 octobre  à New York ).

Costa-Gavras fait ainsi son retour aux Etats-Unis, plus de quarante ans après le succès de “Z”. Le cinéaste franco-grec admet mal connaitre le pays. Certes, il a failli y étudier le cinéma dans les années 50, mais les sympathies communistes de son père passent mal au moment de la fièvre maccarthyste et il est privé de visa. Il se rend alors en France. Sa méconnaissance du pays de l’Oncle Sam le pousse ensuite à refuser le scenario du “Parrain” dans les années 60. “Je connaissais mal les Américains et les milieux mafieux. J’ai refusé le script mais je ne le regrette pas. Coppola a fait un film magnifique“.

Tourné en français et anglais, “Capital” l’a emmené à Miami, où Marc Tourneuil rencontre des dirigeants d’un hedge-fund sans scrupules, qui vont le pousser à dégraisser les effectifs de sa banque. “A Miami, il y a des yachts qui coûtent des millions de dollars et qui ne partent qu’une seule fois en mer, s’exclame-t-il. Il n’y a pas une Amérique, mais des Amériques, celle de New York n’est pas celle du Midwest“.

Costa-Gavras, qui voulait faire depuis des années un film sur l’argent, a commencé à travailler sur le scenario de “Capital” bien avant la crise des subprimes. Il s’est inspiré du livre Le capitalisme total de l’ex-banquier Jean Peyrelevade et celui de l’énarque trotskyste Stéphane Osmont, Le Capital, deux regards sans concession sur les dangers du système financier. “J’ai trouvé Le Capital fascinant, explique Costa-Gavras. Les banques sont des intermédiaires nécessaires par lesquels l’argent transite pour nous arriver. Mais elles finissent aujourd’hui par jouer un rôle politique“. “Totalitaire“, comme Osmont l’a dit dans une interview à la sortie de son livre? “On peut utiliser ce mot, en prenant certaines précautions, dit-il. Il faut réguler plus, sinon c’est la jungle“.

A l’affiche du film, un Gad Elmaleh à contre-emploi, qui alterne les dialogues en français et en anglais. Son rôle de PDG cynique, froid, avait partagé la critique française à la sortie du film en 2012. “Ce n’était pas un pari risqué de choisir Gad, se défend le réalisateur. Il a étudié le comportement de ses amis banquiers, posé des questions. Notre collaboration a été parfaite“. Assoiffé d’argent, son personnage quitte parfois ses habits de patron pour vivre ses désirs refoulés: casser la figure du dirigeant du hedge fund qui l’énerve ou virer sa chargée de com’ quand elle parle froidement de sa stratégie pour “vendre” un plan de licenciement massif à l’opinion.

Pour le réalisateur, les efforts de lutte contre “les bandits sociaux” sont insuffisants. “Il faut une soumission du système financier au pouvoir politique, mais ce dernier est faible, estime-t-il. Je ne sais pas quelle force réformera le système. Occupy Wall Street était un mouvement sentimental. Ce n’est pas assez. Le changement viendra peut-être de l’intérieur. Il y a toujours des gens de qualité qui veulent le changement.

Le pire de la crise est encore à venir, poursuit-il. Nous vivons une crise de civilisation, un changement historique profond. Le règne de l’argent est lié à la nature humaine. Elle a toujours été excessive, auto-suffisante, égoïste. Les religions ne suffisent plus pour calmer les Hommes.” A 80 ans,  en tout cas, il croit toujours en la capacité du cinéma à les réveiller.

Credit photo: Domine Jerome/ABACAUSA.COM