A l’occasion d’un retour en France, il est bien tentant de remplir son porte-monnaie en sous-louant son appartement sur Airbnb. Les tarifs atteignent facilement 150 dollars la nuit pour de modestes surfaces, et les touristes potentiels ne manquent pas.
Et pourtant, à New York, cette pratique pourrait vous attirer des ennuis. Une loi votée par l’état de New York en 2010 interdit la sous-location d’un appartement pour moins de 30 jours – que la personne soit propriétaire ou locataire. A une exception : si l’hôte reste présent sur les lieux (et ne sous-loue qu’une pièce chez lui). Une grande partie des annonces Airbnb à New York sont donc illégales. C’est ce qui a amené le procureur de New York à demander à l’entreprise californienne, vendredi 4 octobre, le listing des 15 000 personnes ayant mis en sous-location leur domicile à New York depuis 2010.
Pour Airbnb, la remise d’un listing au juge est potentiellement dramatique : que faire si des milliers de New-yorkais se retrouvent à payer des amendes ? Le site, qui conteste cette demande, a déposé le 9 octobre une requête devant la Cour suprême de l’Etat de New York – ce qui lui permet de retarder la remise de ce fichier.
D’autant qu’un New-yorkais, Nigel Warren, a déjà fait les frais de cette législation. Ce trentenaire qui avait sous-loué quelques jours sa chambre d’East Village à un touriste, a été identifié suite à une plainte de voisins. Au printemps 2013, il a été condamné à une amende de 2.400 dollars. Nigel Warren et Airbnb ont gagné leur appel en septembre, pointant que la colocataire de Nigel était présente pendant la sous-location –l’argument a été entendu par les juges, qui ont considéré la transaction en conformité avec la loi. L’amende a été levée – mais l’interdiction de sous-louer un logement entier perdure !
L’objectif d’Airbnb, c’est désormais de mobiliser l’opinion pour faire modifier la loi. A l’origine, celle-ci visait en premier lieu à éliminer les hôtels illégaux et autres marchands de sommeils. Les défenseurs de ce texte, comme la sénatrice démocrate de New York Liz Krueger, estiment aussi que les sous-locations temporaires « menacent la sécurité et font peser un fardeau sur les autres locataires, sur les propriétaires, ou les autres visiteurs, et exacerbent la crise immobilière dans la ville ».
Airbnb essaie de démontrer que la loi est trop large, que les utilisateurs du site sont avant tout « des New yorkais moyens qui veulent arrondir leurs fins de mois », bien loins d’opérer des hôtels illégaux. L’entreprise a d’ailleurs rendu public, le 20 octobre, les résultats d’une étude qu’elle a commanditée auprès du cabinet HR&A Advisors. Selon ces résultats, un New-Yorkais qui loue avec ce site ne gagne “que” 7 500 dollars par an, et dans 87%, il s’agit de leur résidence principale. Le site affirme aussi que ces transactions ont généré 632 millions de dollars de recettes à New York.
Une pétition pour changer la loi a été lancée : elle avait recueilli 70 000 signatures le 23 octobre.
En attendant, si vous continuez, comme des milliers de New-yorkais, à sous-louer, demandez à vos invités de rester très discret.
A New York, peut-on mettre sans risque son appartement sur Airbnb ?
El día de los muertos, l'Halloween latino
A chacun sa fête à faire peur: après Halloween, on fête à San Francisco (et ailleurs dans le pays) “el día de los muertos” (Day of the Dead en anglais).
Très populaire au Mexique, la fête des morts partage avec Halloween la proximité de calendrier avec la Toussaint chrétienne. Dans les deux cas, ce sont deux traditions païennes qui ont été récupérées par le christianisme (fête gaélique pour la première, aztèque pour la seconde). “El dia de los muertos”, fête estivale des Aztèques, a commencé à être célébré les 1er et 2 novembre sous l’effet de la colonisation, et de la christianisation qui l’a accompagnée.
Mais au contraire d’Halloween, El Dia de los muertos est avant tout une fête en l’honneur des morts, où les familles visitent les cimetières. Les têtes de mort abondent dans la décoration des maisons, mais point de costumes de spiderman, et encore moins d’infirmière sexy…
Le Jour des Morts est célébré par la communauté hispanique du Mission District depuis les années 1970. Alors que la cérémonie reste très proche des racines Latinos, la procession quant à elle encourage toutes les communautés à participer.
La procession se déroulera le 2 novembre prochain à 19h. La décoration des autels aura lieu quant à elle entre 16h et 23h. Elle propose aux participants souhaitant honorer leurs défunts de décorer des autels à leur effigie.
Crédits : flickr.com/photos/aboyandhisbike
A bout de souffle à l'Alliance Française
Le chef d’oeuvre de Godard est à l’affiche de l’Alliance Française de San Francisco le 5 novembre. L’occasion de voir ou revoir un des films majeurs de la Nouvelle Vague.
Michel Poicard est une petite frappe typique des années 60 avec un style à la Humphrey Bogart. Après avoir volé une Cadillac à Marseille il décide de monter à Paris reconquérir Patricia, une étudiante New Yorkaise qui vend le New York Heral Tribune. Mais en route, lors d’un contrôle routier, il tue un policier. Sans le sou et traqué par la police, il trouve refuge chez Patricia. Mais celle-ci est ambivalente avec lui.
Évoquer À bout de souffle c’est parler de la Nouvelle Vague, ce courant cinématographique qui a bouleversé la grammaire du cinéma, plus libre et réaliste tout en étant poétique. Raymond Cauchetier, photographe de plateau, raconte le tournage “Tout d’abord, avec lui (Jen Luc Godard, NDLR), tout était improvisé ou presque. On tournait dans les rues, dans les chambres d’hôtels, avec juste quelques lampes éclairant le plafond, sans prise de son directe. Godard écrivait ses dialogues sur une table de bistrot, soufflait leur texte aux comédiens pendant les prises, et arrêtait le tournage quand il n’avait plus d’idées. Le délire complet pour les tenants du cinéma classique !” Mais la Nouvelle Vague était en train de naître ! Interdit au moins de 18 ans à sa sortie pour son côté provocateur, le film révéla Bebel et Jean Seberg au grand public.
Votre employeur peut-il espionner votre page Facebook?
La NSA vous écoute; votre employeur vous lit. Votre page Facebook et vos communications sur les réseaux sociaux peuvent être un livre ouvert sur votre vie privée pour les employeurs curieux.
Pour faire le tour juridique de la question, la French American Chamber of Commerce de Houston organise le 5 novembre au Consulat une conférence (en anglais) avec Pierre Grosdidier, du cabinet Haynes & Boone. Il expliquera “comment et dans quelles conditions les employeurs peuvent légalement regarder vos page Facebook”. La conférence s’appuiera sur des cas concrets, jugés récemment par les tribunaux américains.
Marco Foyot: la pétanque façon rock star
Douze villes, plus d’une vingtaine de dates… La récente tournée de Marco Foyot aux Etats-Unis s’assimile à celle d’un chanteur. Sauf que l’artiste ne s’est pas produit sur scène, mais sur des courts de pétanque.
Le Français est en effet sextuple champion du monde en triplette et se présente comme l’un des rares joueurs professionnels de pétanque. Marco Foyot vit de démonstrations et formations comme celles qu’il a assurées depuis un mois, du P’tit Louis Open ayant eu lieu le dernier week-end de septembre au Nouveau Mexique jusqu’au Heart of Texas pétanque club d’Austin le week-end dernier (en passant par l’Eugene international pétanque club, dans l’Oregon, le Lamorinda pétanque club de Lafayette, en Californie, le Maine boules club, etc.). Le Pétanque America Open clôturera cette tournée en beauté les 9 et 10 novembre prochains à Amelia Island, en Floride.
L’opération visait notamment pour la fédération de pétanque des Etats-Unis ayant invité Marco Foyot à faire connaître le jeu. Mais « en France, on s’imagine que nous sommes les rois du monde de la pétanque, alors qu’il y a vraiment un engouement pour ce sport aux Etats-Unis », où « la pratique est extrêmement bien organisée », estime le champion.
Lors des « cliniques » de pétanque qu’il a menées, les joueurs les plus aguerris ont ainsi peaufiné leurs stratégies de jeu en écoutant le champion distiller -en français- ses précieux conseils de tir et de pointe. Et ont peut-être retenu certaines formules comme « Boule devant, boule d’argent » et « Boule derrière, tu l’as dans le derrière ! »
A Austin, lors de la dernière étape avant l’America Open, Marco Foyot confiait souhaiter « renouveler cette très belle expérience ». Tandis que le président du Heart of Texas pétanque club, Michael Hillis, se félicitait de la publicité faite au club à cette occasion, le passage du champion lui ayant valu un article intitulé « Le Michael Jordan de pétanque visite Austin » en Une du cahier local de l’Austin American Statesman.
Bikini Jazz au Miami Nice Festival
Envie de danser ? Vous ne bouderez pas votre plaisir avec Bikini Jazz qui se produit le 6 novembre au Miami Nice Festival. Caliente !
Le Miami Nice Festival révèle des perles aux amateurs de Jazz. Le groupe Bikini Jazz est de celles-là, avec ses sept musiciens, nourris du style latin et tropical. Au menu de la bossa nova, de la salsa, et des rythmes afro-latino le tout mélangé avec une touche de jazz, on danse avec eux !
Fondé à Miami, Bikini Jazz est un groupe multiculturel. Parmi les membres fondateurs ont trouve la charmante Eli La O, originaire de Cuba. Chanteuse du groupe ainsi que guitariste Elizabeth a commencé à huit ans la chanson, c’est la star du groupe. Elle est entourée également du guitariste Davidsound de Colombie et du percussionniste Reynaldo Pena du Venezuela. Actuellement le groupe enregistre un album intitulé “La Receta de la Felicidad”.
Crédit photo: Bikini Jazz
Les Français de San Francisco face à la flambée des loyers
La fièvre des loyers anime les conversations en ville, notamment chez les expatriés francophones. Des bons plans pour se loger pas cher? N’y pensez pas!
“Nous sommes arrivés en 2010“, se souvient Frédéric M., chef de produit dans une start-up, “et nous pouvions louer une chambre en colocation dans un bâtiment plutôt agréable pour $1,250. Là, nous avons un enfant et le loyer s’élève à trois mille pour une chambre dans le centre de la ville.”
Quand Chuck Post est devenu agent immobilier à San Francisco – il y a quatre ans -, il fallait “offrir des réductions ou des avantages comme le premier mois gratuit ou une place de parking“. Ces jours sont révolus. RealFacts a mesuré à $3,096 le loyer moyen dans la ville: deux fois celui du pourtant très proche Contra Costa.
“Un appartement ne tient pas la semaine sur Craigslist, alors j’ai passé des jours entiers à appuyer sur F5 et contacter les propriétaires, comme s’il fallait montrer patte blanche“, nous explique Nathalie V., fraîche expatriée du Nord. “Je pensais que Paris détenait le record des loyers chers. Je me suis demandée si nous allions pouvoir rester dans la région. Le plus frustrant au fond? Nous n’avons pas de credit score, nous venons d’arriver. Du coup, la recherche est encore plus ardue.”
Les raisons de la flambée immobilière s’expliquent tant par le succès de l’industrie technologique que par “des dizaines d’années de sous-investissement immobilier pour accueillir les nouveaux arrivants“, selon Gabriel Metcalf, directeur du think-tank “San Francisco Planning and Urban Research”. Pour lui, la ville est en pleine “crise d’accessibilité“. En un an, les loyers ont augmenté entre 11 et 21% par rapport à 2012, une augmentation inédite et isolée aux Etats-Unis. Elle dépasse désormais l’indétrônable Manhattan.
“La solution immédiate était de se diriger vers l’East Bay, mais nous avons trouvé in extremis un bien en attente de relocation. Un coup de bol!“, confie Nathalie. Désormais, le couple occupe un appartement de 60 m2 dans le quartier de Pacific Heights. “$2,800, pas le grand luxe“, précise-t-elle, puis sourit: “sans parking.” Grégory Colin débarque de Bruxelles: “C’est hallucinant! Et tout le monde trouve cela dingue, mais normal. Les propriétaires vous expliquent que le salaire moyen dépasse largement 80.000 ou 100.000 par an dans l’industrie du web. Pas le moindre regret à vous faire visiter un appartement d’une chambre sans la moindre vue.” Solution pour les moins nantis? S’éloigner en direction de la toute proche (mais sulfureuse) Oakland, San Jose à une heure au Sud ou plus loin encore dans l’East Bay.
Curbed s’est demandé ce qu’il était possible de louer à San Francisco pour la (pourtant coquette) somme de $4,200? Réponse: un deux chambres dans le quartier de Mission. Attention: cuisine sans fenêtre. Pour le parking et les animaux domestiques, un petit supplément est de rigueur. Dans Sunset, on trouvera un 3 chambres au dernier étage d’un immeuble, doté d’une cuisine et d’appareils électro-ménagers pour le moins datés, parking non compris. Le même site a publié le 25 octobre dernier une photo de ce qui pourrait être le plus petit appartement disponible à San Francisco. Il mesure 31 m2 et coûte $1,495 par mois. Sa localisation peut toutefois refroidir: il est situé au coeur du quartier Tenderloin, l’un des derniers points chauds de la Ville. Son propriétaire l’a jugé “large“, comprenez “spacieux”. Il aurait tort de se priver d’un brin d’humour, en effet.
Photo: SFExaminer
"La Traviata" dansée de Monica Casadei
Toute la passion, le drame, la détresse de La Traviata animent les corps des danseurs de la troupe italienne Artemis Danza. A voir pour une seule représentation au Théâtre Raymond Kabbaz, le 16 novembre.
La chorégraphe franco-italienne Monica Casadei a entrepris depuis plusieurs années de mettre Verdi en chorégraphie. La Traviata est un des trois chapitres d’un projet co-produit par le Festival Verdi, au côté de Rigoletto et LaDoppia Notte.
Le livret de La Traviata est basé sur le roman d’Alexandre Dumas, La Dame aux Camélias. Pour son adaptation, Monica Casadei prend le point de vue de Violetta, la prostituée de luxe tombée amoureuse avant de sacrifier cet amour à la demande de son père.
Le spectacle est joué sur la musique (enregistrée) originale de Verdi, arrangée par le compositeur Luca Vianini.
Les séries françaises à la conquête d'Hollywood
Des séries françaises prêtes à conquérir le géant hollywoodien ? A première vue, le pari semble osé.
Et pourtant : depuis plusieurs mois, des séries d’origine française comme Engrenages, les Revenants, Borgia (celle de Canal+, l’Américaine du même nom est diffusée sur Showtime) ou Braquo, suscitent un véritable engouement outre-Atlantique, notamment sur les plateformes de films en ligne comme Netflix ou Hulu. Les professionnels français ont donc décidé de surfer sur cette vague positive en organisant Direct To Series, le premier marché des séries françaises à Los Angeles, qui se tiendra du 1er au 2 novembre, au Pacific Design Center, à West Hollywood.
«L’idée de ce salon est née ici à L.A» explique Adrien Sarre, attaché audiovisuel au consulat de France de Los Angeles. « Face au succès remporté par certaines séries qui sont parvenues à traverser l’Atlantique, je me suis dit qu’il serait bien d’accompagner ce mouvement en présentant aux professionnels américains un aperçu de l’état actuel des séries françaises, un peu sur le modèle de ce qui s’est déjà fait à Londres, avec Totally Serialized».
La création de ce salon est née d’un partenariat entre les services culturels de l’Ambassade de France aux Etats-Unis, la Commission du Film d’Ile-de-France et la Région Ile-de-France. Le choix de l’organiser à Hollywood, au cœur même de l’industrie du film, s’est très vite imposé comme une évidence. « Avec Direct to Series, nous espérons encourager les rencontres, les échanges et les collaborations entre auteurs américains et français» précise Adrien Sarre. « Du côté des producteurs, nous espérons que le salon pourra déboucher sur des co-productions ou des adaptations».
Le réalisateur de Breaking Bad invité
Lors de ce rendez-vous, près de 300 professionnels français et américains sont attendus, dont Vince Gilligan, le créateur de Breaking Bad en personne. Ils se retrouveront notamment autour de trois tables rondes consacrées aux «clefs de la production d’un remake à succès », à « l’importance du choix de lieux de tournage mythiques, pour la construction de l’image d’une série», ou encore à l’ « enseignement de l’écriture pour la Télévision». Huit séries phares seront projetées: Candice Renoir (France 2), Le Tunnel (Canal+ et BBC), Les Revenants (Canal+), Odysseus (Arte), Un village français (France 3), No Limit (TF1), Ainsi soient-ils (Arte) et Les hommes de l’ombre (France 2).
«Le choix de cette sélection permet de dresser le plus vaste portrait possible des séries françaises du moment, en insistant sur leur diversité ». Tous les genres y sont en effet représentés « de la série policière (Candice Renoir, The Tunnel) au drame historique (Un village français) en passant par l’épopée (Odysseus), le thriller politique (Les hommes de l’ombre)”, le fantastique (Les Revenants) ou encore le dramatique (Ainsi soient-ils, ndlr : plongée au cœur de la vie de jeunes séminaristes).
Renouvellement et réinvention des genres
Pour Adrien Sarre, ce qui séduit les professionnels américains avec les séries françaises, c’est qu’elles « renouvellent les différents genres » de la série, auquel le public américain est habitué. « Les Revenants », par exemple, « c’est une histoire de zombies mais abordé sous un angle social !». C’est « ce renouveau, ce regard différent qui fait l’originalité des séries françaises».
Une percée également saluée côté américain par la journaliste Alessandra Stanley, critique de télévision du New York Times qui loue « le rythme tranquille plein d’élégance » de ces séries, « héritage de l’âge d’or du cinéma français ». Pour elle, «les thèmes habituels sont abordés – le crime, la guerre, le sexe et le surnaturel – mais d’une manière fraîche et souvent inattendue », qui explique très probablement le succès des séries françaises outre-Atlantique.
Agnès Varda en Californialand
La plus californienne des réalisatrices françaises est à l’honneur ce mois-ci à Los Angeles. Conférence au Getty le 3 novembre prochain, début de l’exposition « Agnès Varda in Californialand » lancée le même jour au LACMA… Si la Cité des Anges a choisi de rendre un hommage spécial à Agnès Varda, c’est parce qu’en plus d’être une réalisatrice iconique, la « grand-mère de la Nouvelle Vague », âgée aujourd’hui de 85 printemps, considère Los Angeles un peu comme sa deuxième maison.
«Lorsque que je suis arrivée en 1967 avec Jacques Demy (ndlr : son mari, aujourd’hui décédé, qui était venu pour faire un film avec Columbia) nous étions très excités», raconte-t-elle lors de la présentation de son exposition au LACMA, devant la presse. « Nous étions très impressionnés par l’esprit de liberté qui régnait partout à Los Angeles, la culture, la contestation politique contre la guerre du Vietnam … La sexualité également, était comme un livre ouvert. Les artistes étaient tous un peu fous. Tout semblait en roue libre. C’était très inspirant».
Les années hippies à Hollywood
C’est comme cela que naît son premier film hippie-hollywoodien « Lions Love », sorti en 1970. « Aujourd’hui, Hollywood a beaucoup changé. A l’époque, même les réalisateurs qui étaient à fond dans le business, portaient de gros pendentifs avec le symbole love and peace. Aujourd’hui ils ne font clairement plus semblant d’être hippie !» s’amuse la réalisatrice qui, elle, a gardé un certain goût pour l’anti-conformisme, comme en atteste sa coiffure au bol bicolore blanche et marron, assortie à une tunique ample et à de petites sandales à talon.
A Los Angeles, Agnès Varda s’intéresse aussi de près aux problématiques sociales et politiques, qu’elle immortalise d’ailleurs en vidéo et en photos: plusieurs d’entre elles sont affichées au sein de l’exposition du LACMA. « J’ai été l’une des premières à filmer le mouvement des Black Panther » raconte-t-elle. Mais à l’époque, elle est loin d’imaginer que le documentaire de 30 minutes qu’elle tourne en 1968 à ce sujet, constituera plus tard l’un des témoignages les plus importants sur l’histoire de la communauté noire aux Etats-Unis. De retour en France en 1970, Varda repart une seconde fois à Los Angeles entre 1979 et 1981, où elle tourne un documentaire sur les peintures murales de la Cité des Anges intitulé « Murs, murs » et une fiction basée sur sa vie à Venice, « Documenteur ». Là encore plusieurs photos de ces années californiennes figurent dans l’exposition.
Une cabane pour voir le cinéma autrement
Au centre de la pièce, trône également l’une de ses célèbres cabanes, une œuvre créée à partir de bobines de film de “Lions Love”. « J’aime bien l’idée des cabanes. Les enfants en ont besoin comme d’un nid à eux. Quand nous grandissons, nous en avons nous aussi toujours besoin, mais nous pouvons inviter d’autres personnes à s’y asseoir. On y est bien à l’intérieur. On peut réfléchir, s’y reposer. Voir les films autrement. C’est une belle manière de transmettre mon amour du cinéma».
A 85 ans, Agnès Varda confie toujours travailler de la même manière. « Je ne peux y réfléchir qu’en me plongeant dans un bain très chaud, ou au lit. Lorsque des idées me viennent, j’oublie toujours de les noter. Je ne suis pas très organisée. Mais ce n’est pas grave : l’important c’est d’être toujours en train de penser en rêvant éveillé».
Henri Matisse, interview posthume
Publier une interview de Matisse 50 ans après sa mort, c’est ce que propose Serge Guilbaut, spécialiste de l’histoire de l’art et éditeur l’ouvrage Chatting with Henri Matisse. C’est au Getty Center de Los Angeles le 17 novembre prochain, de 15h à 16h30, qu’il discutera de la parution de cet ouvrage avec Tyler Green, auteur des Modern Art Notes.
Chatting with Henri Matisse est la retranscription d’un entretien que le chef de file du fauvisme avait eu en 1941 avec le critique d’art Pierre Courthion. Il s’était alors livré sans retenue sur sa carrière. Malgré la parution programmée de cette interview, Matisse avait décidé d’en stopper la publication, ce quelques semaines avant sa sortie. Il demeurait depuis inaccessible au public. C’est donc pour la première fois que les admirateurs du peintre pourront découvrir cet entretien, avec quelques années de retard !
Réservation obligatoire pour assister à la conférence.
Crédits : flickr.com/photos/dalbera/
Hanna Schygülla
Hanna Schygülla est l’une des plus célèbres actrices allemandes, représentante éminente du Nouveau Cinéma Allemand. La réalisatrice française Anne Imbert lui a consacré un documentaire très poétique, qui retrace sa carrière et sa vie.
“Hanna Schygülla, Whatever the Dream Is”, est le film qu’ont choisi les consulats français et allemands de Miami pour cette soirée célébrant le film franco-allemand, quelques semaines après la célébration des cinquante ans du traité de l’Elysée, le 6 novembre à 19h à la Società Dante Alighieri.
Ce documentaire sera diffusé en français et sous-titré en anglais.