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Où voir les baleines passer au large de San Francisco?

Chaque début d’année, c’est un spectacle saisissant. Quelque 20.000 baleines grises longent les côtes californiennes et passent par San Francisco. La ville, sur la trajectoire de leur migration annuelle entre l’Alaska et la Basse Californie devient le théâtre de leur transit. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’une d’entre elles s’aventure jusque dans les eaux de la Baie, du côté du pont du Golden Gate, offrant un spectacle mémorable aux promeneurs, plaisanciers et autres surfers. Pour profiter de leur passage, voici ce qu’il faut savoir.

1. Observer depuis le rivage

Certains coins de la côte offrent des points de vue privilégiés pour apprécier le spectacle. Parmi les plus réputés : Point Reyes, une presqu’île à une heure de route au Nord de San Francisco. Si les baleines y passent quasiment toute l’année, en janvier, elles sont plusieurs centaines par jour. Les jets d’eau caractéristiques de ces géants des mers y sont souvent visibles à l’œil nu. La circulation est alors contrôlée avec des navettes pour se rendre aux meilleurs points d’observation : le phare et Chimney Rock.

Toujours au Nord de la ville, on peut apercevoir les baleines du côté de Marin Headlands, en empruntant l’un des nombreux sentiers côtiers, en visitant le phare de Point Bonita ou en se baladant sur les plages, comme celle de Rodéo Beach.

Plus au Sud, il faut cibler les phares de Point Montara ou de Pigeon Point (du côté d’Half Moon Bay) et pousser jusqu’au parc Ana Nuevo, à une heure de SF. Des milliers d’éléphants de mer s’y reproduisent jusqu’en mars et les dauphins ou les loutres présents ajoutent au bonheur des visiteurs.

2. Prendre le bateau

Opter pour une croisière reste le moyen le plus sûr de croiser des baleines de près. Cependant en janvier, la météo empêche parfois les sorties et certaines compagnies attendent de retrouver des eaux plus clémentes pour prendre la mer, vers fin février-début mars. La majorité des excursions se fait au départ du Quai 39 à San Francisco (certaines partant de Sausalito ou d’Half Moon Bay).

Destinations, durées d’escapade et coûts varient ensuite selon les formules. De quelques heures à la journée, de 50 à 150 dollars, des eaux de la Baie à celles des îles Farallon. Cette réserve naturelle à une quarantaine de kilomètres au large de SF se situe sur « la voix express Nord-Sud » empruntée par les baleines. C’est le paradis de la faune marine. Cachalots, orques, phoques et requins font partie du paysage.

Pour choisir une croisière, privilégiez celles qui incluent l’intervention de naturalistes, comme l’Oceanic Society ou San Francisco Whale Tours. Évitez les grosses embarcations pour préférer les plus intimistes : California Whale Adventures propose par exemple, les week-ends, un bateau pour 6 personnes en moyenne avec, à la barre, un ou une capitaine comptant des années d’expérience.

Et dans tous les cas, pensez à des vêtements chauds et imperméables. Une paire de jumelles peut aussi s’avérer très utile pour profiter pleinement.

L’optimisme de Pierre Bonnard au Kimbell Art Museum de Fort Worth

Pour la première fois dans son histoire, le musée Kimbell de Fort Worth consacre une exposition à l’artiste français Pierre Bonnard jusqu’au 28 janvier 2024. Souvent décrit comme «le peintre de la douceur et de l’optimisme » ou encore « le peintre de la couleur et de l’émotion », Pierre Bonnard était un artiste presque inclassable tant ses influences furent nombreuses.

Parmi les faits marquants de sa carrière, on recense la création du mouvement Nabi dont il fut à l’origine aux côtés d’autres artistes français. Ce courant, né en 1890, est caractérisé par l’éclat de couleurs, la simplification des formes et la sublimation du quotidien, autant de termes qui décrivent les œuvres de Pierre Bonnard.

Le Kimbell Art Museum de Fort Worth. © Kimbell Art Museum

La devise de Pierre Bonnard, « La vie est belle si vous prenez le temps de la regarder », agit comme un rappel nécessaire dans cette période morose, et l’exposition du Kimbell Art Museum comme une invitation à regarder le monde sous un nouvel angle le temps de quelques heures. Entre Paris, la Normandie et la Côte d’Azur, le visiteur reconnaitra dans ces toiles colorées, lumineuses et empreintes de joie de vivre des paysages et scènes du début du XXe siècle dans l’Hexagone.

Publié le 6 novembre 2023. Mis à jour le 21 décembre 2023.

Pourquoi le slogan «Don’t Mess with Texas» s’affiche partout dans l’État?

Sur les poubelles, au bord des routes et jusque sur les t-shirts des boutiques de souvenir… Impossible de passer à côté du slogan « Don’t Mess with Texas » lorsqu’on se balade au sein de ce grand État du Sud des États-Unis. Mais d’où vient-il, et pourquoi est-il aussi populaire aujourd’hui ? C’est la question bête de French Morning.

Des montagnes de déchets sur la voie publique

Pour comprendre l’histoire de cette expression, il faut se replonger dans l’Amérique des années 1980, société hyper-consumériste dans laquelle le Texas fait déjà figure d’État libre et indépendant, où tout est permis. C’est ainsi que les déchets s’empilent au bord des autoroutes à l’époque, les Texans n’hésitant pas à jeter leurs emballages de fast-food et leurs mégots de cigarette par la fenêtre de leur pick-up. « Au milieu des années 1980, l’État du Texas dépensait 20 millions de dollars par an pour nettoyer ces déchets, et anticipait une hausse de 15% de ces dépenses chaque année », explique le Département des Transports de l’État (TxDOT) sur son site internet.

Comment alors trouver une solution à ce problème majeur, sans pour autant faire la morale aux habitants ? « C’est là que nous avons eu l’idée d’une campagne publicitaire avec le slogan « Don’t Mess with Texas ». Nous étions en 1985, et je n’imaginais pas que je serai encore connu pour ça, 38 ans plus tard », raconte Tim McClure, fondateur de l’agence de communication GSD&M, basée à Austin. « Ce que nous avons fait, c’est simplement de nous adresser aux gens en leur disant : si vous êtes fiers de votre État, ne jetez pas vos déchets dehors. Et ça a résonné en eux. Je pense que d’insister sur la fierté est ce qui a fait la réussite de la campagne. »

Matthew McConaughey et Joe Jonas dans les publicités

Avec un slogan aussi porteur et des campagnes d’affichage un peu partout dans l’État, le Texas constate une baisse de 72% de ses déchets sauvages dans les cinq premières années (chiffre de l’Institute of Applied Research). Pas de quoi arrêter la campagne, bien au contraire, puisque les mauvaises habitudes sont encore ancrées dans les mœurs, et que le gouvernement local continue de dépenser des millions chaque année pour le nettoyage des routes.

Pour aller plus loin, le Texas fait appel à ses stars locales -acteurs, chanteurs, producteurs- qu’il met en scène dans des publicités d’abord à la télévision puis sur internet avec l’essor des réseaux sociaux. La star de la country Willie Nelson a notamment participé à la campagne de 1989, puis celle de 2015, idem pour l’acteur Matthew McConaughey en 2020, et le chanteur Joe Jonas l’année dernière. « S’il y a un vrai héros dans cette histoire, ce n’est pas moi, ce sont les personnalités incroyables qui ont donné et continuent de donner de leur temps dans ces publicités dont nous sommes si fiers », poursuit Tim McClure. « Je pense que quand les jeunes voient leur idole faire le bon geste, ça leur donne envie de faire la même chose ». 

La dernière étape a été de donner de la couleur aux poubelles publiques à travers tout l’État : un bleu, blanc, rouge bien voyant aux couleurs du drapeau texan. Une mascotte, Darrel the Barrel, a également vu le jour en décembre 2018 pour rabâcher encore et toujours le même refrain : « Don’t Mess with Texas ».

Selon les derniers chiffres du Département des Transports, 362 millions de déchets continueraient de s’accumuler sur la voie publique chaque année au Texas. Si la présence de ces ordures a baissé de plus de 60% ces dix dernières années, le Lone Star State fait face à un nouveau défi : convertir les nouveaux arrivants à ces bonnes pratiques, dans un État qui a gagné plus de 4 millions d’habitants depuis 2010.

12 idées de cadeaux texans à ramener en France pour les fêtes

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À chaque retour en France, nous sommes nombreux à nous poser la même question : quels cadeaux texans ramener à nos hôtes ? Si les chapeaux et bottes de cowboy sont les premiers à nous venir à l’esprit, force est de constater que tout le monde ne les porte pas aussi bien que John Wayne et qu’elles sont un peu moins passe-partout dans les rues de Paris qu’elles ne le sont à Houston. Pas de panique, le Lone Star State regorge d’autres spécialités.

Pour les gourmands

  • The Big Texas Cookbook : la diversité du Texas représentée au travers de 100 recettes, une compilation alléchante réalisée par les éditeurs du magazine Texas Monthly.
  • Des sauces et épices : hot sauce, sauce barbecue, rubs, les options sont innombrables, comme en témoignent les rayons de supermarché.
  • Des noix de pecan : impossible de parler de spécialités texanes sans évoquer la noix de pecan dont le pacanier a été déclaré Texas State Tree en 1919. Que vous optiez pour la célèbre Pecan Pie, pour des pralines ou pour un simple sachet de noix (de pecan), privilégiez les producteurs locaux dont les produits sont vendus en supermarché et en ligne. Le petit coup de cœur de la rédaction : la pecan pie de Goode Company vendue dans son coffret en bois.

  • Un mortier pour guacamole : quand on pense au Texas, on pense forcément à l’influence de la cuisine mexicaine dans la nourriture. Et qui dit cuisine mexicaine dit guacamole, que l’on prépare à l’aide d’un mortier et d’un pilon. Le cadeau parfait pour épater ses invités lors du prochain apéro, mais il faudra prévoir le poids supplémentaire dans la valise pour la pesée à l’aéroport !

Pour les amateurs de culture :

  • Un livre sur l’histoire du Texas: Lone Star: A History Of Texas And The Texans. 700 pages consacrées à l’histoire du Texas et de ses habitants, des peuples autochtones jusqu’à la période contemporaine.
  • Un livre sur la culture texane: Y’all: The Definitive Guide to Being a Texan. Un guide aussi drôle que léger sur le mode de vie texan et tout ce qui définit le Lone Star State. 

Pour les amateurs de boissons alcoolisées

  • Un vin texan : surprenez vos hôtes avec un vin de la deuxième région viticole du pays en superficie. Partez sur un cépage Tannat ou Tempranillo, et faites confiance aux vainqueurs de compétitions internationales Duchman Family Winery pour le blanc, et Becker Vineyards Reserve pour le rouge.
  • Un set de margarita : ici encore, on fait honneur à l’héritage mexicain du Texas avec un kit de préparation de margaritas, à composer soi-même ou à acheter tout fait. Pour la petite touche texane, on pense à ajouter un flacon d’épices chili/lime dont on viendra décorer le verre à margarita.
  • Une bouteille de Tequila : quiconque a eu l’occasion de rentrer dans un liquor store pourra témoigner du choix de Tequilas qui s’offre aux consommateurs texans, probablement du fait qu’il soit l’alcool le plus consommé dans l’État. Que la bouteille soit destinée à être bue ou à être exposée dans un bar, il y en a ici pour tous les goûts.   

  • Une bouteille de Whisky : opter pour une bouteille de whisky texan, c’est offrir à vos hôtes l’opportunité de découvrir un spiritueux relativement jeune mais qui occupe une place de plus en plus importante sur la scène nationale pour son goût unique, résultat du climat du Lone Star State.

Pour les fashionistas

  • Du cuir de la tête aux pieds : impossible de faire une liste d’idées cadeaux sans mentionner les ceintures, bottes et sacs en cuir qui sont souvent utilisés pour représenter le Texan, qui existent pour tous les goûts et budgets dans les grandes chaînes telles que Boot Barn, Tecovas ou Lucchese, ainsi que dans les boutiques indépendantes.
  • Le chapeau de cowboy : incontournable du dressing texan, le chapeau en feutrine est ici décliné à l’infini, y compris par les fashionistas qui l’ont transformé en accessoire de mode. Coup de cœur pour le bar à chapeaux de Flea Style de la métropole de Dallas qui vous permet de concevoir le chapeau de vos rêves.

Publié le 7 décembre 2023. Mis à jour le 21 décembre 2023.

Clément Le Déoré ouvre sa première pâtisserie à San Diego

Six ans après son arrivée sur le sol américain, une expérience comme chef pâtissier au Parfait Paris, et le lancement de son activité de pâtissier-traiteur, Clément Le Déoré vient d’ouvrir sa première pâtisserie à San Diego, Desserts by Clement, dans le quartier de Pacific Beach, au 1380 Garnet Avenue.

« Cette ouverture n’a pas été de tout repos, commente le Breton de 31 ans. Je me suis lancé tout seul dans cette aventure, j’ai bravé tous les obstacles dont ceux liés au financement, géré le développement de la boutique et en même temps continué la gestion du business, les commandes auprès de ma clientèle d’entreprises et d’hôtels, le tout pendant une période de Noël forcément très riche en activités. Mais j’y suis arrivé, je suis allé au bout de mon rêve ! ».

Un trio français

Pour réussir son pari, Clément Le Déoré s’est ainsi entouré d’un chef pâtissier et d’une manager de boutique, « deux Français talentueux, qui m’ont mis en confiance, et pour lesquels j’ai constitué des visas ». Il a également fait appel à son ami de quinze ans, Romain Bonnet (ndlr, un ancien chef pâtissier lui aussi, aujourd’hui associé à White Glove Estates dans l’immobilier, et qui figure, aux côtés de son épouse Mary Fitzgerald dans la série « Sunset Selling ») qui l’a mis « entre de bonnes mains pour la partie design et déco. »

La pâtisserie Desserts by Clement à San Diego. © DR

Derrière un immeuble de briques, la pâtisserie Desserts by Clement affiche un look hollywoodien. Dans les 125 m2, 35 places assises sont offertes aux clients, avec au choix, tables rondes, balancelles, banquettes à l’esprit diner et une terrasse pouvant accueillir une dizaine de personnes. Aux murs, un néon rose clame « Sorry I’m busy eating dessert » et dans les vitrines du comptoir se dévoilent les collections de gâteaux et de mini desserts imaginés par le pâtissier, ainsi des charlottes à la framboise, des éclairs au chocolat et des cheesecakes à la mangue.

Projet d’ouverture à Los Angeles

« Avec l’ouverture de ma première pâtisserie, j’ai recréé un menu complet, conservé mes recettes fétiches et ajouté une somme de détails, amélioré les textures et le design de mes gâteaux, recherché de nouveaux ingrédients. J’ai poussé mes limites et je garde un million d’idées pour les prochains mois. » Parmi les projets à venir, une série de gâteaux traditionnels français. « Après l’éclair et la crème brulée proposés à Noël, je planche sur la confection d’un millefeuille, je réfléchis à étoffer également la partie viennoiserie dont sont friands ma clientèle américaine et française. Je me prépare à lancer une série de galettes des rois pour janvier : pas le choix, la demande est déjà là ! Et l’année prochaine, promis, je présenterai mes créations de bûches de Noël. »

Les vitrines à gâteaux de Clément Le Déoré. © Clément Le Déoré

Lancé, Clément Le Déoré espère désormais dupliquer sa pâtisserie dans d’autres villes aux États-Unis. « Dès mes débuts comme apprenti, je rêvais d’ouvrir une pâtisserie aux États-Unis. Maintenant que j’y suis, l’objectif est d’ouvrir une boutique par an dans d’autres villes américaines. Los Angeles fait partie des endroits possibles, j’y ai de bons amis et mon concept devrait plaire. » Rendez-vous dans un an.

Assister (ou non) au Nouvel An à Times Square

Chaque année, le « Ball drop » de Times Square est suivi par des millions d’Américains depuis le confort de leur sofa, avec, pourquoi pas, une coupette de champagne ou de mousseux.

Ce 31 décembre 2021, Dylan Maillé n’en faisait pas partie. À l’insistance de sa copine de l’époque, ce jeune pilote de ligne a décidé « un peu à l’arrache » de rejoindre la foule compacte massée au cœur du « carrefour du monde » pour assister au grand spectacle. « On était tellement serrés qu’on ne pouvait pas faire un pas ou lever les bras. Une bagarre a même éclaté à quelques mètres », se souvient le Français qui habite en Floride. Au total, l’attente a duré un peu plus de trois heures. « Quand minuit est arrivé, c’était la libération. Je me suis dit: enfin, elle est tombée, on va pouvoir partir ! ».

«Magique» malgré les contraintes

Les New-Yorkais tendent à fuir Times Square toute l’année, mais c’est particulièrement vrai le 31 décembre. Car si les images du Réveillon font rêver à la télévision, c’est une autre histoire quand on est sur place. En plus des températures et des éléments peu cléments à braver, les courageux sont priés d’arriver plusieurs heures en avance s’ils veulent avoir une bonne vue sur la boule, perchée au sommet de la tour One Times Square. Sur son site, la Times Square Alliance rappelle que les festivités commencent dès 6pm.

 

 

En outre, les consignes de sécurité sont draconiennes. Les sacs-à-dos et les chaises pliantes sont interdits, tout comme l’alcool. Et, bien sûr, il y a la question épineuse de l’accès aux toilettes : il n’y en a pas. En cas d’envie pressante, il faut donc sortir du périmètre sans être sûr de pouvoir y retourner. Or, il est recommandé de boire de l’eau en grande quantité pour éviter la déshydratation liée au froid…

« J’ai entendu une légende qui disait qu’il valait mieux mettre des couches… », raconte Philippe Cabridens, un Français de Harlem. Avant d’assister à la chute de la boule en décembre dernier, il était plutôt du genre à préférer rester au chaud le 31. Mais c’était sans compter une invitation offerte à son mari pour rejoindre une zone VIP qui permettait de profiter du Hard Rock Café de Times Square et de sortir pour voir la sphère glisser sur son mât. Avec un concert du groupe de rock Duran Duran en prime.

« Le passage de la sécurité était difficile car on était vraiment au coude-à-coude avec tout le monde, mais ça ne retire rien à la magie du moment. Il faut juste être au courant », poursuit-il. Malgré la pluie, il garde de son réveillon un souvenir fort. « Tout le monde chantait le ‹ New York, New York › de Sinatra. Il y a aussi eu une pluie de confettis qui ondulait au vent… C’était incroyable ».

«Il faudra me supplier pour que je le refasse»

Pour sa part, le peintre-décorateur Nicolas Garnier s’est rendu seul à Times Square à son installation à New York il y a dix ans, mais, arrivé tard, il n’avait rien vu. Il était tenté de renouveler l’expérience cette année avec son mari sans avoir à « camper pendant vingt quatre heures », mais ils se sont ravisés. « On a envisagé de prendre une chambre d’hôtel avec vue sur la boule ou de trouver un restaurant, mais les tarifs sont complètement délirants », souffle le Français.

D’après le site BallDrop.com, les prix au R Lounge, situé juste en face de One Times Square, s’échelonnent entre 1 950 dollars et 7 000 dollars (pour une table pour deux au premier rang). À noter que l’établissement invite ses clients à manger un repas complet avant de venir car la soirée est conçue comme « un événement nocturne, pas une soirée gastronomique ». La table pour six au grill Applebee’s du coin part, elle, pour plus de 600 dollars minimum. De quoi bien commencer l’année.

Malgré l’inconfort, Dylan Maillé se souvient de conversations « marrantes » avec les gens autour de lui – des touristes pour l’essentiel. « On se demandait si on ne faisait pas tout ça pour rien ! », rigole-t-il. Par ailleurs, la foule dense a au moins l’avantage de bloquer le froid mordant environnant. « C’est quelque chose à faire au moins une fois dans sa vie, dit-il. Par contre, si on est en famille avec des enfants en bas-âge, qui doivent aller aux toilettes souvent, ou des personnes âgées, je ne le recommande pas du tout. En cas de malaise, je pense même que c’est compliqué pour les secours de se déplacer ». Le referait-il ? « Il faudra me supplier ! ».

« Il faut être jeune et accompagné d’un bon groupe de potes, conclut Nicolas Garnier. Pour les courageux, je le conseille vraiment. Il faut juste être prêt à passer des heures sans boire ni pisser dans le froid ». 2024, ça se mérite.

Noël 2023: Le traditionnel défilé des bûches à Los Angeles

Malgré l’augmentation générale des prix, impossible de passer à côté de la traditionnelle bûche de Noël. French Morning s’est rendu dans les 6 pâtisseries françaises de Los Angeles qui érigent la bûche en star des fêtes.

Pitchoun Bakery, recettes tradis ou contemporaines

Pitchoun Bakery, la boulangerie-pâtisserie française star à Downtown, tenue par le couple Fabienne et Frédéric Souliès, sort pour cette fin d’année sa collection de bûches traditionnelles à la crème au beurre et aux parfums vanille, chocolat et café. Plus légers, et l’allure plus design et branchée, trois gâteaux-bûches ou Yule Logs viennent compléter l’offre avec un modèle Mont-Blanc (à la châtaigne confite, mousse de crème fouettée, meringue italienne et biscuit à la vanille), un autre baptisé Hawaï (au cheesecake à la fraise, purée de fraises, mousse au fromage frais, génoise et biscuit sablé à la vanille) et le dernier en hommage à la station de ski Aspen (mousse au chocolat noir, croustillant de noisettes, caramel au beurre salé et génoise au chocolat). Pour les soirées de réveillon ou de pré-Noël, la maison ajoute un choix de canapés salés ou sucrés, des snacks pour le petit-déjeuner avec pain d’épices et Kouglof, et des croissants à la crème de marron.

Les bûches Pitchoun sont pensées pour 8 personnes. La version bûche traditionnelle est vendue à 45$ et gâteau-bûche à 48$. Pré-commandes jusqu’au 21 décembre. Livraison à partir de 100$ possible en appelant le 213 689 3240. 545 South Olive Street.

Maison Macha, 100% vegan et gluten-free

Chocolat noir et noisette sur un biscuit brownie chez Maison Macha.

Trois ans après son lancement, Maison Macha, la pâtisserie française spécialiste du vegan à Culver City, a fait sa place à Los Angeles. Récemment partenaire de la Vegan Fashion Week pour qui elle prépara quelques gâteaux délicieux, la fondatrice Macha Eliad vient d’annoncer pour Noël ses recettes de bûches vegans et 100% gluten-free : la première au chocolat noir et à la noisette sur une base de brownie, la seconde au chocolat blanc, à la pistache et à la fraise. Pour Noël, Macha ajoute également ses boîtes de macarons (pistache, fruit de la passion, framboise et chocolat au lait).

Les bûches sont disponibles en pré-commande jusqu’au 14 décembre. 65$. À emporter à l’adresse suivante : 9626 Venice Boulevard, tél. 424 392 9501.

Ladurée, illusion d’optique

La bûche-macarons signée Ladurée.

À Los Angeles, les deux magasins Ladurée, à Beverly Hills et à Glendale, sont prêts pour Noël. Outre ses traditionnelles boxes, la maison ajoute cette année une bûche qui prend la forme de multiples macarons. Côté parfums, la bûche associe chocolat et noisettes, sur une base croustillante au praliné noisette, un biscuit moelleux et une crème à la noisette, quelques touches de caramel salé, une crème au chocolat Macaé, le tout surmonté d’un mini macaron au caramel d’Eugénie, une création inspirée par l’impératrice et qui combine une coque craquante au chocolat au lait, un cœur caramel à la fleur de sel et un biscuit sablé. Des formats individuels chocolat-noisette et vanille pécan complètent l’offre.

La bûche Ladurée est disponible au format 6/8 personnes au prix de 78$, les versions individuelles à 10,50$. 311 N Beverly Drive, tél. 310 623 1100. 889 Americana Way at Americana at Brand, Glendale, tél. 646 957 7403.

Ludivine Paris, art et design

Esprit créatif et design chez Ludivine Paris.

Ouverte il y a un peu plus d’un an, Ludivine Paris, la boulangerie-pâtisserie de Ludivine et Samuel Bellahssen, située dans le quartier de Rancho Park, et proche du Lycée français, vient de dévoiler ses traditionnelles bûches de Noël. Des créations au design épuré et moderne, et deux recettes stars au rendez-vous avec une version chocolat et caramel (biscuit au chocolat, feuillantine de praliné, cœur caramel beurre salé, mousse au chocolat, et chocolat velours en couverture) décorée de copeaux de chocolat, et une autre vanille et framboise (biscuit amande, feuillantine praliné, cœur framboise et mousse vanille) ornée de meringue blanche et rose pastel.

Les bûches Ludivine Paris sont disponibles au format 8 à 10 personnes au prix de 79$. Commande jusqu’à 48h à l’avance au 424 832 7166 ou via le site internet. 10509 Pico Boulevard.

Sweet Lily Bakery, 7 recettes au choix

Recette Hollywood ou Santa chez Sweet Lily Bakery.

Marine et Thibault, les pâtissiers de Sweet Lily Bakery qui comptent deux adresses à Los Angeles, confectionnent chaque année près de 2000 bûches pendant les fêtes de Noël. Pour leur cru 2024, le duo décline pas moins de 7 recettes passant de la Triple Pleasure, une version au praliné croustillant aux trois couches de mousse au chocolat à Hollywood, la bûche Red Carpet qui associe la mousse framboise à un cœur de vanille de Madagascar et celle en hommage au Père Noël, Santa, qui combine une mousse à la fraise et une mousse à la pistache aux éclats de pistaches rôties. 3 autres déclinaisons viennent compléter la sélection, ainsi de la version caribéenne à la mangue; de l’Espresso au chocolat noir, à la crème de café et au sponge cake à la vanille; de la traditionnelle au biscuit rhum vanille et à la crème au beurre au chocolat. Enfin, Sweet Lily Bakery dégaine sa bûche sans gluten Praliné, sur une base de dacquoise aux amandes, de mousse au chocolat au lait et d’un cœur à la crème de praliné.

Les bûches Sweet Lily Bakery sont disponibles au format 8 à 10 personnes au prix de 62$ ou en part individuelle à 8$. Commande possible par mail, téléphone ou sur place. 3315 Cahuenga Boulevard, tél. 323 499 1888, 9516 Culver Boulevard, tél. 424 603 4064.

Frenchifornia, Noël, nature et traditions

Vanille, choco ou marron chez Frenchifornia.

Guillaume Delcourt et Thomas Dumont Girard, les patrons de Frenchifornia, la boulangerie-pâtisserie star de Pasadena, proposeront cette année trois bûches sur commande. Esprit tradition dans leurs recettes avec des déclinaisons prévues à la vanille, au chocolat et à la crème de marron, toutes préparées à partir de génoise et de crème au beurre, toutes décorées de feuilles de houx et décorations de Noël. Et en magasin, des versions vanille ou chocolat pour 4 personnes proposées jusqu’à la semaine de Noël.

Les bûches sont disponibles sur commande jusqu’au 21 décembre. Bûches à 48$ pour 4  personnes, 96$ pour 8 personnes, 144$ pour 12 personnes. 247 E Colorado Street, Pasadena, tél. 626 319 3031.

Pour connaître des adresses dans d’autres villes des États-Unis, voici nos sélections :

À New York : nos adresses ici

À Washington : nos adresses ici 

À Miami : nos adresses ici

Au Texas : nos adresses ici

À San Francisco : nos adresses ici 

Publié le 6 décembre 2023. Mis à jour le 20 décembre 2023.

Le Montreux Jazz Festival s’exporte à Miami

Après le Japon, le Brésil et la Chine, le Montreux Jazz Festival jette son dévolu sur les États-Unis. Souhaitant étendre sa présence à l’étranger, l’un des plus célèbres festivals de musique au monde, né il y a plus d’un demi-siècle en Suisse, viendra titiller les oreilles des Miamiens en prenant ses quartiers sous les palmiers floridiens du vendredi 1er au dimanche 3 mars 2024 au Hangar at Regatta Harbour (billets ici), en plein cœur de Coconut Grove.

Des liens forts avec les États-Unis

« Les fondamentaux du Montreux Jazz Festival sont basés sur la musique afro-américaine. Depuis nos débuts, nous avons déjà accueilli Nina Simone, Marvin Gaye et James Brown, pour ne citer qu’eux, ce qui prouve bien que nos liens avec les États-Unis ont toujours été extrêmement forts, explique Mathieu Jaton, à la tête de ce prestigieux rendez-vous musical depuis tout juste dix ans. Quant à Miami, c’est une destination qui résonne dans la tête des Européens. Il est important pour nous d’être dans cette ville en pleine expansion, où la présence suisse est très forte avec Art Basel notamment, qui est l’une des plus prestigieuses foires d’art contemporain au monde. »

 

Organisé pour la première fois en 1967 par le visionnaire Claude Nobs, le Montreux Jazz Festival investit chaque année les rives du lac Léman, au pied des Alpes en Suisse. Si le jazz est aux sources de cette manifestation populaire, les autres courants musicaux y ont rapidement trouvé leur place. Célébrant désormais la musique sous toutes ses formes, cet évènement culturel fédérateur, qui se tient habituellement au mois de juillet, multiplie les têtes d’affiche, issues de l’ancienne comme de la nouvelle génération, et souhaite par ailleurs soutenir les artistes émergents en leur offrant la possibilité de se produire sur scène.

Dénicher de nouveaux talents à Miami

Ce concept, qui a fait ses preuves, sera ainsi dupliqué pour cette première édition dans la métropole floridienne. Si la programmation n’a pas encore été entièrement dévoilée, il est d’ores et déjà acté que le jazzman engagé et compositeur oscarisé Jon Batiste sera de la partie – le musicien originaire de Louisiane a participé à la 57e édition du festival cet été. Les mélomanes pourront aussi se déhancher sur les titres de la chanteuse brésilienne Daniela Mercury, la figure de proue de l’axé, un style très rythmé qui puise ses influences dans différents courants musicaux, dont le reggae, la pop, le rock et, bien évidemment, la samba. « Cette musique sud-américaine est en train de se développer de manière très forte au même titre que le reggaeton, indique Mathieu Jaton. Il était très important pour nous d’avoir ce pont entre les sonorités anglo-saxonnes, afro-américaines et latinos ».

 

Daryl Hall, l’ancien membre du duo américain pop rock Hall & Oates, très en vogue dans les années 1980, viendra quant à lui conclure ces trois jours de festivités. « On a construit des plateaux avec cohérence qui amènent le public dans un univers artistique différent les uns des autres, précise le quadra qui chapeaute le festival. Il y aura aussi des sessions de jam avec des artistes majeurs qui viendront faire des prestations totalement improvisées. »

Les festivaliers pourront par ailleurs profiter de concerts mettant en vedette des artistes locaux en pleine ascension. « Ces éditions internationales nous permettent aussi de dénicher de nouveaux talents qu’on invitera ensuite en Suisse, dans la maison mère, souligne Mathieu Jaton. Il y a une scène musicale florissante à Miami et nous avons hâte de les faire découvrir à notre public. »

Redouane Bougheraba vient faire rire Miami et New York

Pur produit du Jamel Comedy Club, la célèbre scène ouverte créée par le trublion de l’humour Jamel Debbouze, Redouane Bougheraba débarque au pays de l’Oncle Sam. Le comédien et humoriste franco-algérien se produira sur la scène du Bandshell de Miami Beach le mercredi 10 janvier à 8pm (billets ici), puis sur celle du Symphony Space de New York le vendredi 12 janvier à 6:30pm et à 8:30pm (billets ici). 

 

 

 

Originaire de la cité phocéenne, l’artiste présentera son nouveau spectacle de stand-up intitulé « On m’appelle Marseille ». Adepte de l’autodérision, le quadra vous dégourdira les zygomatiques sans artifices ni accessoires, tout simplement en racontant à la première personne des témoignages et anecdotes inspirés de sa vie quotidienne. Il évoque notamment le mariage, les voyages ou encore les relations hommes-femmes, le tout teinté d’humour.

Ces deux étapes américaines sont produites par la société de production audiovisuelle Silverprod.

Publié le 18 novembre 2023. Mis à jour le 20 décembre 2023.

Kelly Barichello (Canada): Changer d’adresse et de travail tous les 3 mois… avec un plan B

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Un coup de cœur aujourd’hui dans French Expat, celui pour Kelly Barichello, rencontrée lors d’une conférence sur le podcast dans le Colorado. Son énergie contagieuse, son sourire enivrant et ses idées foisonnantes ont captivé notre attention. Tout cela sans compter son parcours fascinant. Alors, cela a été comme une évidence. Kelly devait passer au micro de French Expat.

À la fin de son premier cycle universitaire, Kelly s’interroge sur la suite de sa vie et une question revient sans cesse : « Quel est le sens que je veux donner à mon futur et celui de ce que je vis aujourd’hui ? » Ces questionnements vont la mener d’une école d’ingénieurs vers l’Angleterre, puis Chicago, dans la sidérurgie pour s’installer ensuite au Canada, un pays dont elle va tomber complètement amoureuse.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais ce serait bien mal connaître Kelly qui, du fait de cette recherche de sens, ne s’est jamais posée. C’est ainsi qu’on la retrouve dans les Caraïbes françaises où elle se met en tête d’ouvrir une brasserie en pleine pandémie, puis finalement au Canada, et vous l’aurez donc compris, dans le Colorado l’été dernier, accompagnée de son fidèle compagnon, son van, dans lequel elle dort et au volant duquel elle explore le continent.

Le récit vibrant de Kelly, entre hauts et bas, vous invite aujourd’hui à vous connecter à son parcours, à vous inspirer de sa détermination, à suivre votre propre chemin, malgré les obstacles. Et en suivant son exemple, qui sait ? Chacun d’entre-nous pourra saisir chaque opportunité comme une porte ouverte vers l’épanouissement dans un monde en constante évolution, un peu comme Kelly, la French experte de la semaine.

Kelly, elle aussi, est passionnée de podcasts. Retrouvez le sien en cherchant “Fill’expat” sur vos plateformes d’écoutes ou en suivant le lien vers son site : https://fillexpats.com/

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Parc national de la Vallée de la Mort: Torride et… inoubliable

Quelque part entre les reliefs de la Sierra Nevada et les néons de Las Vegas, la torride Vallée de la Mort amène les visiteurs de canyons érodés en badlands colorées, de vallées de dunes en mer de sel asséchée. Aride, infinie, brulante et spectaculaire, cette vallée au milieu du désert des Mojaves n’est pas qu’un nom mythique, c’est un parc national qui mérite vraiment le détour. Détour pas si important quand on relie Las Vegas au parc Yosemite ou à celui de Sequoia. Pas étonnant que la Vallée de la Mort figure d’ailleurs sur la plupart des circuits des parcs nationaux de la région. Quoi qu’il en soit, il y a quelques informations importantes à maîtriser quand on veut visiter ce parc, mais, une fois lancé(e), on est prêt(e) pour un spectacle mémorable !

Badwater Vallée de la MortInformations pratiques

➤ Parc accessible toute l’année.

➤ Entrée 30$ par véhicule.

➤ Toutes les informations  sur le site du parc national.

Scenic Drive Vallée de la MortCe que le parc national de la Vallée de la Mort a de spécial

Quand on vient des parcs nationaux de la région : Sequoia, Yosemite, Grand Canyon, Bryce… on s’habitue vite à culminer à plus de 2000 m. Le changement est radical en arrivant dans le parc national de la Vallée de la Mort. Située sur un rift, qui doit son origine à une fracture de la croûte terrestre, Death Valley est une immense cuvette désertique. Badwater, un bassin situé dans la zone la plus basse du parc est en réalité le point le plus bas des États-Unis. Mais pour comprendre un peu le type de terrain accidenté que l’on rencontre dans cette vallée, il faut imaginer que les bords de cette cuvette sont eux élevés et que la vallée est nichée entre plusieurs chaînes de montagnes : la chaîne d’Amargosa Range à l’est, celle de Panamint Range à l’ouest, celle de Grapevine Mountains au nord-est et celle d’Owlshead Mountains au sud-est.

Imaginez qu’à un peu plus de 120 km de Badwater (le point donc le plus bas du pays), culmine le Mount Whitney (à 4417 m) le sommet le plus haut des États-Unis contigus (hors Alaska…). Le décor est posé, vous viendrez d’ailleurs peut-être du Yosemite et des reliefs ciselés de la Sierra Nevada quand vous vous élancerez sur l’infinie ligne droite qui s’enfonce dans un désert aride légèrement flouté par une brume qui remonte de l’asphalte comme la promesse d’une oasis. Vous perdrez peut-être rapidement la notion de distance et vous préparerez à pénétrer dans un désert monotone et inhospitalier. Il n’en est rien, en tous cas, pour la première supposition.

Attention aux températures estivales

On ne va pas se mentir, la Vallée de la Mort porte bien son nom. Ses températures sont bien hostiles en été, dangereuses parfois si on ne se méfie pas. On ne compte plus le nombre de records de chaleur qui lui ont valu le titre d’endroit le plus chaud au monde (avec un record mondial de 56,7°C en 1913). Ce sont les pionniers, prisonniers du désert aride, obligés de brûler leurs charriots et de manger leur bétail pour survivre qui ont renommé le lieu « vallée de la mort ». Mais pour autant, la vie est bien présente dans ce désert. On y trouve de nombreux reptiles comme le dangereux serpent à sonnette mais aussi des coyotes et plusieurs espèces d’oiseaux, entre autres. La végétation se fait certes timide mais passez-y en septembre après de fortes de pluie et vous découvrirez que le désert peut aussi se parer de milliers de petites fleurs.

Une fois les conditions climatiques apprivoisées (idéalement grâce à une visite à la période la plus hivernale possible ou tout au moins aux heures les plus fraiches de la journée), le spectacle peut commencer. Car c’est bien un show auquel se livrent les formations du parc : des dunes de sable improbables, des champs de sel, éclatants ou crevassés, des canyons étroits, des arches naturelles, des collines aux couleurs tantôt pastel tantôt dorées. Randonner reste la meilleure façon d’explorer ce désert surprenant mais quand les températures ne le permettent pas, il faut se contenter de faire du tourisme derrière les vitres de sa voiture de location et le souffle frais de la climatisation. Bien sûr, un petit arrêt est toujours possible mais on n’oublie pas de rester vigilant à la différence de température entre l’habitacle et l’extérieur, on pense à toujours partir protégé(e) du soleil et jamais sans eau. Voilà, pourquoi une visite en hiver est beaucoup moins limitante, elle permet une vraie exploration de ce désert aux nombreuses facettes.

Golden Canyon

Comment rejoindre le parc ?

La seule manière de rejoindre le parc national de la Vallée de la Mort est en voiture. Le parc possède plusieurs entrées côté est et côté ouest. On le traverse généralement d’est en ouest (ou vis-versa) pour relier Las Vegas et le parc national du Yosemite ou celui de Sequoia.

Entrée Est :

  • Scotty Castle (musée et visitor center dans une hacienda typique tout au nord)
  • Beatty (entrée qui passe par la ville fantôme de Rhyolite)
  • Death Valley Junction (qui permet de sortit du côté d’Amargosa)
  • Shoshone (tout au sud, au niveau du village de Shoshone et de ses infrastructures : essence, hôtels…)

    Entrée Ouest :

    • Paramint Spring (l’entrée principale en venant de Yosemite)
    • Wildrose (un peu plus au sud)

    Les aéroports internationaux les plus proches sont celui de Las Vegas, à 1h30 de l’entrée de Death Valley Junction, celui de Los Angeles se trouve à 4h45 de route de l’entrée au niveau de Shoshone (sans bouchons) et celui de Palm Springs à 4h20 de Death Valley Junction.

    Il est important de rentrer dans le parc en étant préparé(e). À commencer par de l’eau en quantité (bien que vous en trouvez dans les visitor centers et petits commerces du parc national). Autre précaution : faire attention à son niveau d’essence, vous ne trouvez des stations-service qu’à l’entrée de Panamint Springs, puis au niveau de Stovepipes Wells et Furnace Creek (dans le parc même).

    Enfin, dernière chose à prévoir : vérifier l’ouverture des routes. Les pluies sont rares dans la région mais elles peuvent être très destructrices comme c’est le cas depuis les inondations historiques d’août 2023 qui laissent encore à ce jour le parc partiellement fermé. Pensez donc à bien vérifier l’ouverture des routes par ici.

    Station essence Vallée de la Mort

    À quelle saison visiter le parc national de la Vallée de la Mort ?

    La meilleure saison pour visiter le parc est d’octobre à mai. Au plus on se rapproche de l’hiver au plus on peut envisager de plus longues balades. Une visite en été est possible mais en restant au maximum dans la voiture, les températures sont vraiment très intenses en plein été encore plus, évidemment, aux heures les plus chaudes de la journée. En été, on vise donc une visite en début ou en fin de journée, on oublie les randonnées et on se contente des points de vue depuis la voiture ou accessibles en quelques pas avec toujours une grosse réserve d’eau sur soi et de quoi se protéger du soleil.

    Attention, la plupart des compagnies de camping-cars interdisent l’accès au parc national de mi-juin à mi-septembre et le camping est évidemment quasi-impossible à cette saison.

    Mesquite Flat Sand Dunes

    Où se loger et où se restaurer dans le parc ?

    Où dormir dans le parc national de la Vallée de la Mort

    Le parc national de la Vallée de la Mort compte plusieurs hôtels pour séjourner dans un décor unique mais forcément rarement à prix abordables.

    • Stovepipe Wells Village, un hôtel avec piscine très central et idéal pour rayonner sur l’ensemble du parc qui se situe dans le village du même nom qui accueille aussi un magasin et une station essence. L’hôtel est ouvert toute l’année.
    • The Inn at Death Valley, un très bel hôtel ouvert toute l’année situé à Furnace Creek avec piscine également. Restauration et essence sont aussi à proximité.
    • The Ranch at Death Valley, autre belle option également située à Furnace Creek et ouvert toute l’année.
    • Panamint Springs Resort, un motel plus simple situé à l’entrée du même nom et ouvert toute l’année.

    Plus d’informations sur les options de logement dans le parc par ici.

    Pour des options plus abordables, il faudra viser les villes en bordure du parc. Côté ouest : du côté de Ridgcrest, Lone Pine ou Bishop, notamment. Côté est : du côté de Beatty, Parhump, Shoshone ou à Amargosa (Opera House).

    Il est aussi possible de camper au cœur même du parc (très peu de campings sont ouverts en été).

    Les campings sont ouverts en général d’octobre à avril, seul le Furnace Creek Campground offre des options de réservation du 15 octobre au 15 mai ici. Les autres sont sur la base du premier arrivé, premier servi et il est important d’avoir en tête que les campings sont vite remplis les week-ends et durant les vacances.

    On trouve des campings dans toutes les zones principales du parc : Paramint, Wildrose, Furnace Creek, Stovepipe Wells, Mesquite Springs…9 sites au total dont certains ne sont pas accessibles en camping-car.

    Où manger dans le parc national de la Vallée de la Mort

    On trouve des restaurants au niveau de chaque hôtel du parc national de la Vallée de la Mort ainsi qu’au Timbisha Shoshone Village. Quelques general stores (snack, boissons…) sont aussi présents dans le parc au niveau de Furnace Creek, Stovepipe Wells, The Oasis at Death Valley et Panamint Springs.

    Stovepipe Wells

    Que voir et que faire dans le parc national de La Vallée de la Mort ?

    Le parc national de la Vallée de la Mort est immense, avec ses plus de 13 000 km², c’est le plus grand parc national des États-Unis contigus. À moins que vous ne prévoyiez plusieurs jours sur place, il vous faudra donc faire des choix et vous concentrer en priorité sur la région sud qui regroupe la plupart des attractions. Voilà donc quelques incontournables sur la route qui traverse le parc d’ouest en est. C’est la route que vous emprunterez notamment si vous venez de Sequoia ou du Yosemite pour rejoindre  Las Vegas (ou vis-versa).

    Cette portion est ouverte actuellement tout comme la plupart des sites présentés mais ce n’est pas le cas de toutes les routes du parc et de tous ses points d’intérêt depuis les inondations d’août 2023. Pensez à vous renseigner par ici avant votre séjour.

    Le centre du parc

    Le point de ravitaillement dans cette région se fait au niveau du village Stovepipe Wells où l’on trouve un general store, un hôtel, des restaurants et  une station essence. Sur la route entre Paramint Spings et Stovepipe Wells, vous trouverez quelques attractions naturelles à ne pas manquer.

    • Father Crowley Vista Point, un point de vue à l’extrémité ouest du parc juste à l’entrée au niveau de Panamint Springs qui domine un paysage volcanique qui vaut un petit arrêt photo.
    • Darwin Falls, un peu après Father Crowley Vista Point, de jolies chutes d’eau accessibles via une marche d’1,5-2h aller-retour.
    • Mosaic Caynon, au bout d’une piste facilement praticable, une randonnée d’environ 2-3h de marche conduit dans l’ancien lit d’une rivière qui se transforme en canyon étroit.
    • Mesquite Flat Sand Dunes, juste au bord de la route qui laisse Stovepipe Wells pour continuer vers l’est, se déroulent de belles dunes de sable avec les reliefs ciselés des Grapevine Mountain en fond. N’hésitez pas à crapahuter sur les dunes mais pensez que le sable sera brulant une partie de l’année, prévoyez donc des chaussures fermées.
    • Salt Creek Interpretive Trail, entre Stovepipe Wells et Furnace Creek, une passerelle enjambe la végétation du désert avec la possibilité d’observer la faune locale.

    Le sud du parc

    Cette partie située entre le village de Furnace Creek et les sorties sud-est du parc concentre les plus beaux sites du parc national de la Vallée de la Mort. On peut envisager d’emprunter la boucle de Furnace Creek Wash jusqu’au Twenty Mule Team Canyon (à moins que vous ne vouliez pousser jusqu’au point de vue de  Dante’s View) qui passe par le Zabriskie Point avant de descendre la Badwater Road pour ressortir au niveau de Shoshone via Ashford Mill.

    La Vallée de la Mort a été exploitée pendant des années pour le borax, ce  minerai qui permet la fabrication de l’acide borique et du perborate de sodium, c’est aussi cette partie de l’histoire du parc que vous découvrirez dans cette zone à commencer par Furnace Creek, qui a été l’épicentre de cette activité au début du XXe siècle.

    • Un musée le Borax Museum, ce musée gratuit retrace l’histoire de l’exploitation du minerai dans le parc national de la Vallée de la Mort. Il est installé dans un ancien bâtiment minier déplacé de Twenty Mule Canyon à Funace creek en 1954 dans un but de conservation.
    • Harmony Borax Works Trail, un petit sentier juste avant Furnace Creek permet de voir ce qu’il reste des premières mines du parc.

    Le long de la Furnace Creek Wash

    • Zabriskie Point, le point de vue sur les reliefs érodés multicolores est l’un des plus beaux du parc, encore plus au lever ou au coucher du soleil.
    • Twenty Mule Team Road, cette ancienne piste de transport du borax autrefois empruntée par des mules traverse des badlands colorées.
    • Dante’s View, le point de vue sur Badwater est juste magnifique, le seul inconvénient est la piste qui y conduit qui, bien qu’accessible à tout véhicule de moins de 25 feets, est assez accidentée, pensez donc à ménager votre monture surtout par fortes températures.

    Le long de Badwater Road

    • Golden Canyon, une balade au milieu des reliefs ocre particulièrement spectaculaire. Si les températures sont trop élevées, rien ne vous oblige à faire la balade d’1h dans sa totalité, vous aurez rapidement une bonne visibilité sur les reliefs érodés.
    • Artists Palette Drive, une boucle à sens unique (dans le sens contraire des aiguilles du montre qui vous demandera donc de revenir sur vos pas si vous prévoyez de parcourir la Badwater Road du nord au sud) serpente entre des collines de compositions minérales variées.  Ce nuancier de couleurs rocheuses étonnantes lui a valu son nom artistique !
    • Devils Golf Course, cette mer asséchée de sel forme un champ de crevasses boueuses cristallisées. Dit comme cela, ça ne fait pas rêver mais c’est un paysage aussi improbable qu’agréablement très photogénique.
    • Natural Bridge, une courte balade au bout d’une piste mène à ce lieu spécial, mi-arche, mi-canyon, cette formation rocheuse vaut le coup d’œil rien que pour le décor unique.
    • Badwater, le voilà le fameux point le plus bas des Etats-Unis, outre la curiosité de voir le site de ses propres yeux, Badwater c’est l’une des plus belles attractions du parc national de la Vallée de la Mort. De loin, vous pourrez observer le couloir de sel restant s’enfoncer dans ce qui composait jadis le lit de cet ancien lac de sel asséché dans un mélange de formes et de couleurs des plus photogéniques. De près, vous aurez la possibilité de crapahuter sur cette mer de sel craquelée et éblouissante. C’est quelque chose !

    Zabriskie Point

    Conseils pour une expérience authentique

    Si vous en avez la possibilité, prévoyez de passer une ou plusieurs nuits dans le parc national de la Vallée de la Mort ou à proximité d’une entrée.

    En été, c’est la seule option pour profiter du parc aux heures les plus fraîches (l’idéal étant alors d’y dédier une fin de journée et le début du jour suivant). En hiver, dormir sur place permet d’avoir du temps pour randonner dans le parc et de rayonner dans le nord, souvent délaissé  par manque de temps mais qui réserve aussi de belles surprises aux visiteurs. Notamment :

    • Ubehebe Crater, tout au nord, un point de vue et une descente possible au cœur d’un cratère circulaire assez impressionnant.
    • Scotty’s Castle, tout près du volcan, le visitor center de l’entrée nord-est du parc est installé dans une magnifique hacienda construite au début du 20ème siècle par un milliardaire, le site est fermé jusqu’à la mi-2024 (au moins) mais peut s’observer de l’extérieur.
    • The racetrack, uniquement accessible en 4×4, cet ancien lac asséché offre un décor lunaire  dont la particularité repose sur ses rochers qui se déplaceraient seuls en laissant une trainée derrière eux, le mystère reste entier !
    • Rhyolite Ghost Town, une petite ville fantôme à voir si vous rentrez dans le parc par l’est au niveau de Beatty.

    En hiver, prévoyez de plus longues randonnées pour vraiment vous enfoncer dans les paysages surprenants de ce désert. Et si vous êtes là en novembre, ne manquez pas l’Encapment, une fête qui célèbre l’héritage des pionniers de 1949 qui survécurent dans le désert de la Vallée de la Mort. Convois traditionnels, stands, diverses célébrations historiques, ne manquez pas cette fête qui vous fera voyager dans le temps et dans l’histoire du Far West américain, plus d’informations ici.

    Point de vue Badwater

    FAQ

    • Faut-il une réservation pour visiter le parc national de La Vallée de la Mort ?

      Non. Il suffit de s’acquitter des 30$ d’entrée.

    • Peut-on visiter le parc à la journée ?

      Oui, une bonne journée permet de faire le tour des incontournables.

    • Peut-on dormir dans le parc ?

      Oui en hôtel ou en camping (de l’automne au printemps).

    • Peut-on visiter le parc en hiver ?

      Oui, c’est même recommandé, les températures en été étant intenables.

    Route Vallée de la Mort

    Vie d’Expat: Quand la France manque aux 5 sens

    Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel. Aujourd’hui, Jennifer (lire son blog) en manque de France. 

    «  Il y a douze ans de cela, j’ai rangé mon existence dans deux valises et je suis partie vivre aux États-Unis. Un billet simple en poche et l’être aimé à la clef. J’ai eu droit à trois mariages : une petite cérémonie avec nos familles à l’échéance de mon visa « fiancé », une grande fête en France, puis une autre enfin, aux États-Unis.

    La France, ou du moins ma vie là-bas, était devenue un spectacle où tout était bien trop réglé, où tous ces lieux si connus et parcourus étaient devenus d’un ennui mortel, sans plus d’attrait ni d’émerveillement. Je voyais l’exil comme une porte de sortie, une libération. Nous avons d’abord vécu à Portland, puis à Dallas. Le Texas est très cosmopolite, jeune. Les Texans sont sympas et accueillants.

    Mais j’ai tout de suite été désorientée. Outre le fait de devoir réapprendre toutes les normes et règles de mon pays d’accueil, mon plus grand bouleversement a été de sentir combien la France me manquait. Non pas dans l’esprit ou dans le cœur. Mais dans ma chair, à travers mes cinq sens. Les vieilles pierres, le goût des choses, du pastis… Par exemple, à Dallas, les gens ne fument pas, ne se parfument pas. Comment se rappeler ses amis, sans l’odeur d’une cigarette ? Ou d’un ancien amour, sans le souvenir de son parfum ?

    Je voudrais entendre les heures marquées par la cloche de mon village, sans plus avoir à porter d’Apple Watch. Reconnaître la marque d’une lessive d’un linge qui sèche au soleil ou ressentir l’explosion de saveurs d’un bœuf bourguignon qui sature les couloirs d’un vieil immeuble.

    Alors, bien sûr, chaque été, il y les six semaines passées en France et le rechargement des batteries. De nouveau les vieilles pierres, les tomates qui ont du goût et puis le silence – selon ma famille française, il semblerait que nous soyons devenus « bruyants comme des Américains ». Cela devrait me suffire, en théorie. Sauf que non. Les batteries se vident très vite, les souvenirs s’effacent. Les sens restent en éveil jusqu’à novembre, mais avec l’hiver, c’est vraiment difficile.

    Qu’est-ce qui me manque ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Lorsque je parle avec des Français de Dallas, ces retours ponctuels leur suffisent. Car je ne me verrais pas du tout revenir en France. Ma vie est ici. Mais alors, comment faire pour répondre à ce manque ?»

    La réponse de French Morning

    Merci pour votre témoignage, Jennifer. Michelle Larivey dans La puissance des émotions, ne parle pas du manque mais de la nostalgie.

    Qu’est-ce que la nostalgie ?

    « La nostalgie est une forme de tristesse qui a trois caractéristiques : son intensité est peu élevée; elle est reliée à une situation de vie passée qui était satisfaisante à plusieurs égards; elle est déclenchée par des situations ou des gestes précis dont on a gardé un bon souvenir.

    À quoi sert le sentiment de nostalgie ?

    Comme la tristesse, la nostalgie indique un manque sur le plan affectif. Il ne s’agit pas d’un manque intense ni de toute première importance, mais néanmoins de besoins en souffrance. Avoir la nostalgie de son pays, c’est éprouver un manque par rapport à un certain nombre de choses agréables de ce pays-là. La nostalgie des vacances est avivée par la soudaine absence d’activités, de contacts ou de manières de vivre vivifiants.

    Que faire avec la nostalgie ?

    La manière dont je formule mes besoins donne l’impression que ce n’est qu’en retrouvant la situation d’antan que je pourrais les combler. C’est la dimension paralysante de la nostalgie. Si, au contraire, j’évoque mes souvenirs en cherchant à identifier les éléments qui rendaient cette situation aussi satisfaisante, je puis sortir de l’immobilisme. Cela me donne l’opportunité de rechercher, voire de reproduire, au présent, les facteurs qui sont susceptibles de contribuer à ma satisfaction.

    Une fois n’est pas coutume, nous n’avons pas trouvé de livres pour adultes dans notre bibliothèque de développement personnel traitant spécifiquement des cinq sens, alors qu’ils sont très nombreux pour les enfants.

    Vous n’êtes pourtant pas la seule à vivre cette expérience.

    Voici un extrait de l’entretien que le journaliste et auteur Jean-Paul Kauffmann – détenu en otage pendant 3 ans – a donné pour la revue Hermès :

    « L’olfaction joue un rôle essentiel dans mes livres. Tout est parti du milieu d’où je viens. Mes parents étaient boulangers-pâtissiers dans une commune d’Ille-et-Vilaine. J’ai baigné dans un univers d’odeurs d’une richesse extraordinaire. L’odeur du pain, les effluves du four, le parfum des différentes pâtes à gâteaux et des crèmes s’entremêlaient, émettant chacun leur arôme comme les instruments d’un orchestre. Dans cet ensemble symphonique, je m’évertuais à reconnaître et à identifier les notes. Un exercice d’élucidation qui était aussi un jeu. Mais ce n’est pas le tout de débusquer une odeur, encore faut-il savoir la communiquer à autrui. Dans le vin, le plaisir de la dégustation est avant tout celui du partage. Exprimer ses sensations, les échanger augmente le plaisir. (…)

    J’essaie de déterminer l’odeur des lieux que je décris. Dans mon livre sur les églises fermées de Venise, je me suis évertué à décrire l’odeur de chacun de ces sanctuaires. L’odeur de salpêtre et d’humidité prédomine, mais ce n’est pas suffisant. Il faut être plus précis. C’est là que les difficultés commencent. Rien de plus délicat que de faire partager une sensation olfactive. Nous sentons chacun à notre façon, très différemment, alors que nous voyons en gros les mêmes choses. On ne peut procéder que par analogie ou métaphore. Dans certains de ces édifices flotte ainsi une odeur de paraffine, qui est peut-être la trace de bougie. Ailleurs, j’emploie une expression telle qu’une « odeur jaunie ». A priori, cela ne veut rien dire, je veux simplement faire passer l’idée d’une odeur fanée, un peu usée, qui garde la trace lointaine de sa fraîcheur et de son éclat originels. Ces églises où l’air et la lumière ne pénètrent pas, où le temps s’est compressé, emprisonnent un champ olfactif absolument extraordinaire. »

    ? On se retrouve en janvier. Bonne année !
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