Le député des Français d’Amérique du Nord, Frédéric Lefebvre, sera au Consulat de France à San Francisco le 29 octobre.
Le consul général organise une réception de 19h à 21h à la résidence de France à l’occasion de la visite du parlementaire. Pour y participer, il faut s’inscrire en remplissant un formulaire. Les trente premiers inscrits seront conviés à la réception. Un e-mail de confirmation sera envoyé.
Elu en juin, M. Lefebvre fut secrétaire d’Etat aux PME, au Commerce et au Tourisme sous Nicolas Sarkozy. Il représente les Français des Etats-Unis et du Canada à l’Assemblée nationale.
Rencontre avec Frédéric Lefebvre au Consulat
François Morellet, l'homme qui dit "néon" à Los Angeles
La Kayne Griffin Corcoran Gallery accueille le travail de l’artiste abstractionniste François Morellet.
Presque dix ans après son “Four Self-Distorting Grids”, ce génie de l’abstraction géométrique repose ses valises à Los Angeles en proposant aux visiteurs une exposition mêlant peintures et oeuvres réalisées avec divers matériaux comme de l’adhésif ou encore des néons.
Pendant cinquante ans, cet autodidacte a développé le style de l’abstractionnisme géométrique. Son installation “NoendneoN”, visible dans la galerie principale de la Kayne Griffin Corcoran Gallery, plonge le visiteur dans un canevas de tubes de néons dont les seules bornes demeurent les limites physiques de la galerie.
De nombreuses autres compositions de François Morellet sont à découvrir jusqu’au 5 novembre à la galerie.
Crédit : francoismorellet.wordpress.com
Dans le monde onirique (et érotique) de Karin Swildens
Entrer chez Karin Swildens, c’est un peu comme pénétrer dans un musée. La convivialité en plus. Dans son appartement de Westwood, du sol au plafond, chaque centimètre carré, ou presque, est occupé par ses sculptures et ses dessins.
Dans un coin du salon, une dizaine de drôles de maisons d’argile miniatures au style babylonien, constituent un étrange village onirique. Dans l’escalier qui mène à son atelier, des têtes de bouddha en forme de galets ornent le mur. Par terre aux quatre coins de l’appartement, une série de chevaux en terre glaise et des sculptures érotiques. Nombre de ces pièces étonnantes seront exposées à partir du 26 octobre prochain aux Hamilton Galleries de Santa Monica, en face de la promenade qui donne sur l’océan.
Née dans une famille d’artistes, Karin Swildens a grandi aux Pays-Bas jusqu’à l’âge de 9 ans. En 1953, elle rejoint son père à Tanger au Maroc, où ce dernier s’est installé un peu plus tôt pour son travail. Elle y apprend très vite le français. A 19 ans, elle part étudier à Paris, aux Arts décoratifs. Après ses études, Karin Swildens travaille notamment à la restauration de peintures au Louvre, illustre des magazines et un livre pour enfants, et dessine des foulards pour Hermès. Ce n’est qu’une fois arrivée à Los Angeles, où elle a suivi son mari, correspondant d’Antenne 2, qu’elle se découvre une nouvelle passion : la sculpture.
De l’autre côté de la toile
«Le désir de sculpter m’est venu d’une drôle d’intuition : un jour j’ai spontanément eu envie de retourner mes peintures pour regarder ce qu’on y voyait au dos: je me suis alors rendue compte que la seule façon de pouvoir réellement voir et toucher ce qu’il y avait de l’autre côté d’une, c’était de me mettre à la sculpture» raconte-t-elle. Au début, un peu intimidée, elle commence avec du bois léger. Elle est tellement heureuse et surprise du résultat, qu’elle se met à travailler du bois plus épais, plus finalement la glaise.
« Je sculpte pour mettre une forme sur une phrase, un rêve, un sentiment, des événements de ma vie». Le thème de l’érotisme évoque une place importante dans son œuvre. « J’ai été très marquée par les années 70, la libération sexuelle et le féminisme. Dans mes sculptures et mes dessins, j’évoque les relations hommes- femmes, les conflits et l’intériorité de chaque sexe ». Avec profondeur, mais aussi beaucoup d’humour.
Une audace qui n’est pas sans choquer le puritanisme américain, même à Los Angeles. « Les gens en général, cachent leur gêne en riant. Lors de ma première exposition d’art érotique, il m’est arrivée une drôle d’aventure : mes pièces devaient être exposées avec d’autres, au rez-de-chaussée d’un grand immeuble d’Hollywood loué pour l’occasion. Quand le propriétaire a découvert la teneur de l’exposition, il a tout de suite essayé de nous expulser ! L’organisateur de l’événement a alerté le magazine Playboy qui est venu faire un reportage et des photos : résultat, l’une de mes sculptures a fini dans le magazine ! ».
Nombre de ses pièces sont inspirées par les philosophies orientales et la mythologie. «Enfant, j’ai été élevée dans le catholicisme. Au Maroc, j’ai le souvenir d’églises lumineuses, de musique, d’ambiances extrêmement gaies. Quand je suis arrivée à Paris, j’ai trouvé les églises tristes, grises, sans vie. Je m’en suis éloignée. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert les philosophies orientales».
Même si une partie de sa famille et de ses souvenirs est restée en France, l’Hexagone ne lui manque pas vraiment. “Repartir vivre en Europe ? Pourquoi faire ?” demande-t-elle, assise dans son atelier baigné de lumière, d’où l’on aperçoit les collines d’Hollywood . “Je suis bien trop heureuse ici”.
Le Guide Michelin distribue ses étoiles à San Francisco
Les petits nouveaux, les indetrônables, les restaurants qui montent. Après New York il y a quelques semaines, le Bibendum annonce la sortie de la huitième édition de son Guide Michelin San Francisco Bay Area et Wine County (disponible à la vente dès le 23 octobre).
Notons l’entrée dans le guide du State Bird Provisions (ci-dessus), restaurant proposant des spécialités californiennes sous forme de dim sum (bouchées chinoises). Le Quince, d’inspiration italienne, obtient quant à lui sa deuxième étoile quelques années après sa première distinction, ce qui porte à sept le nombre de restaurants doublement étoilés.
The French Laundry et The Restaurant at Meadowood, les deux restaurants trois étoiles déjà classés dans les éditions antérieures du Guide Michelin San Francisco conservent leurs distinctions.
Michael Ellis, directeur international des Guides Michelin, se montre extrêmement satisfait de la cuvée 2014 : « La sélection 2014 confirme la qualité de la scène culinaire de San Francisco, qui se distingue par un niveau de créativité exceptionnel et un réel talent pour apprêter dans un style très contemporain des produits issus du terroir nord-californien », explique t-il dans un communiqué.
Cette année, le Guide Michelin a étoffé sa sélection en ajoutant trois styles culinaires – la cuisine caribéenne, sri lankaise et argentine – ce qui porte leur nombre à 46.
La région de San Francisco compte désormais 38 restaurants étoilés qui se situent dans la ville de San Francisco mais également dans les régions de la Baie et de Wine County.
Crédit photo : flickr/fuzzytraveler
Costa-Gavras: "Le pire de la crise est à venir"
“L’impact d’un film? On ne sait jamais, vous savez“. Costa-Gavras s’en doute: son dernier film “Capital” ne va pas moraliser le capitalisme. Encore moins au pays de Gordon Gekko. “Même Barack Obama n’y est pas arrivé.“
Avec sa mise en scène crue, rapide, “Capital” dénonce les excès de la finance à travers les aventures du PDG d’une banque française, Marc Tourneuil, incarné par Gad Elmaleh. Entre sexe, drogue, gros dollars, manipulations et jet privé, le jeune dirigeant doit gérer les appétits d’un fonds de pension américain. Il profite du système à plein, demande des bonus mirobolants alors qu’il vient d’être nommé patron, lance une “auto-révolution” au sein de la banque pour faciliter les licenciements et faire monter le cours de l’action, et se console dans les bras d’une top model (quand il n’est pas avec sa femme). Le film a été montré en avant-première début octobre à New York en compagnie de Michael Moore. Il fait sa sortie nationale le 1er novembre (le 25 octobre à New York ).
Costa-Gavras fait ainsi son retour aux Etats-Unis, plus de quarante ans après le succès de “Z”. Le cinéaste franco-grec admet mal connaitre le pays. Certes, il a failli y étudier le cinéma dans les années 50, mais les sympathies communistes de son père passent mal au moment de la fièvre maccarthyste et il est privé de visa. Il se rend alors en France. Sa méconnaissance du pays de l’Oncle Sam le pousse ensuite à refuser le scenario du “Parrain” dans les années 60. “Je connaissais mal les Américains et les milieux mafieux. J’ai refusé le script mais je ne le regrette pas. Coppola a fait un film magnifique“.
Tourné en français et anglais, “Capital” l’a emmené à Miami, où Marc Tourneuil rencontre des dirigeants d’un hedge-fund sans scrupules, qui vont le pousser à dégraisser les effectifs de sa banque. “A Miami, il y a des yachts qui coûtent des millions de dollars et qui ne partent qu’une seule fois en mer, s’exclame-t-il. Il n’y a pas une Amérique, mais des Amériques, celle de New York n’est pas celle du Midwest“.
Costa-Gavras, qui voulait faire depuis des années un film sur l’argent, a commencé à travailler sur le scenario de “Capital” bien avant la crise des subprimes. Il s’est inspiré du livre Le capitalisme total de l’ex-banquier Jean Peyrelevade et celui de l’énarque trotskyste Stéphane Osmont, Le Capital, deux regards sans concession sur les dangers du système financier. “J’ai trouvé Le Capital fascinant, explique Costa-Gavras. Les banques sont des intermédiaires nécessaires par lesquels l’argent transite pour nous arriver. Mais elles finissent aujourd’hui par jouer un rôle politique“. “Totalitaire“, comme Osmont l’a dit dans une interview à la sortie de son livre? “On peut utiliser ce mot, en prenant certaines précautions, dit-il. Il faut réguler plus, sinon c’est la jungle“.
A l’affiche du film, un Gad Elmaleh à contre-emploi, qui alterne les dialogues en français et en anglais. Son rôle de PDG cynique, froid, avait partagé la critique française à la sortie du film en 2012. “Ce n’était pas un pari risqué de choisir Gad, se défend le réalisateur. Il a étudié le comportement de ses amis banquiers, posé des questions. Notre collaboration a été parfaite“. Assoiffé d’argent, son personnage quitte parfois ses habits de patron pour vivre ses désirs refoulés: casser la figure du dirigeant du hedge fund qui l’énerve ou virer sa chargée de com’ quand elle parle froidement de sa stratégie pour “vendre” un plan de licenciement massif à l’opinion.
Pour le réalisateur, les efforts de lutte contre “les bandits sociaux” sont insuffisants. “Il faut une soumission du système financier au pouvoir politique, mais ce dernier est faible, estime-t-il. Je ne sais pas quelle force réformera le système. Occupy Wall Street était un mouvement sentimental. Ce n’est pas assez. Le changement viendra peut-être de l’intérieur. Il y a toujours des gens de qualité qui veulent le changement.“
“Le pire de la crise est encore à venir, poursuit-il. Nous vivons une crise de civilisation, un changement historique profond. Le règne de l’argent est lié à la nature humaine. Elle a toujours été excessive, auto-suffisante, égoïste. Les religions ne suffisent plus pour calmer les Hommes.” A 80 ans, en tout cas, il croit toujours en la capacité du cinéma à les réveiller.
Credit photo: Domine Jerome/ABACAUSA.COM
Gagnez deux allers-retours pour l'Europe avec Brussels Airlines et French Morning
Lisez, Jouez, Gagnez: Brussels Airlines offre aux lecteurs de French Morning deux billets aller-retour entre New York et une des 45 destinations desservies en Europe (via Bruxelles).
Pour participer au tirage au sort, il vous suffit de faire suivre la newsletter de French Morning à au moins 5 de vos amis, en copiant [email protected] parmi les destinataires. Deux gagnants seront tirés au sort, qui recevront chacun un billet aller-retour pour la destination européenne de leur choix.
Si vous recevez déjà la newsletter, vous pouvez la transférer dès maintenant à cinq de vos amis (en copiant [email protected]). Si vous n’êtes pas encore inscrits à la newsletter, abonnez-vous ici puis transférez la newsletter que vous recevrez. Notre newsletter French Morning New York est envoyée deux fois par semaine, le lundi et jeudi.
Le tirage au sort sera effectué parmi les participants le 2 novembre. Le gagnant recevra un voucher échangeable contre un vol entre New York et une des 45 destinations desservies par Brussels Airlines en Europe (y-compris Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Nice, Strasbourg).
Filiale de Lufthansa, Brussels Airlines dessert JFK depuis 2012 avec un vol par jour. En train (via Thalys) ou par connexion aérienne vers les plus grandes villes de France, la compagnie belge est une autre porte d’entrée vers la France. La qualité du service à bord a valu à Brussels Airlines de recevoir en 2012 le prix Global Traveler du meilleur lancement.
Outre l’Europe, la compagnie est aussi spécialiste de l’Afrique, avec 17 vols long-courrier à partir de Bruxelles, tous sur les Airbus A330 qui équipent la compagnie.
La liste complète des destinations en Europe:
Jil Aigrot chante Piaf au Miami Nice Jazz Festival
C’est l’un des temps forts du Miami Nice Jazz Festival. Jil Aigrot, qui a assuré la voix d’Edith Piaf dans le “Piaf” d’Olivier Dahan avec Marion Cotillard, rendra hommage en chanson à la Môme le 26 octobre au l’Olympia Theater au Gusman Center.
Native de Cannes, elle a été repérée par Ginou Richer, amie et ancienne secrétaire d’Edith Piaf. Cela fait des années qu’elle parcourt l’Amérique du Nord et le reste du monde pour chanter les plus grandes chansons de la star immortelle, s’attirant les dithyrambes de la critique. Une belle réussite pour cette ancienne élève du conservatoire d’art lyrique qui s’est vue dire par son professeur que son problème était que sa voix ressemblait trop à celle de Piaf.
Son spectacle, ‘Edith”, qui coïncide avec les cinquante ans de la disparition de l’icône, emmènera le spectateur dans le Montmartre des années 40 et 50, où Edith Piaf a fait ses débuts, et dans l’univers du music-hall parisien. Jil Aigrot a sorti un disque, “Edith”, en 2013.
Credit: french-music.org / BureauExport
Gagnez des tickets pour l'expo Lascaux à Houston
French Morning et le Houston Museum of Natural Science vous proposent de remporter par tirage au sort quatre paires de tickets pour l’exposition « Stone Age: The Cave Paintings of Lascaux », qui se tient jusqu’au 23 mars 2014.
Pour participer, il suffit d’envoyer votre nom, prénom et e-mail, ainsi que la date à laquelle vous souhaitez vous rendre au musée à l’adresse [email protected] . Les gagnants seront informés par e-mail. Leurs billets les attendront sagement au box-office du musée.
Cette exposition-phénomène consiste en une surprenante reproduction de la grotte préhistorique de Lascaux, présentant sur 800 mètres des fac-similés de ses célèbres peintures murales. Organisée par le conseil général de Dordogne, elle a été vue par plus de 300.000 personnes à Chicago.
UPDATE 30 octobre: le concours est maintenant clôt. Merci à tous d’avoir participé.
"La vie d'Adèle", de Cannes aux Etats-Unis
Le film d’Abdellatif Kechiche La vie d’Adèle (Blue is the warmest color en anglais), palme d’Or 2013 à Cannes, arrive sur les écrans américains.
Librement adapté du roman “Blue is the warmest color”, le film raconte la passion entre deux jeunes femmes: à 15 ans, la vie d’Adèle bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus qui lui fait découvrir le désir. Présenté en compétition au Festival de Cannes, le film fut applaudi par le jury présidé par Steven Spielberg.
Une belle consécration pour ce film de 179 minutes, dont le tournage fut une “épreuve” pour l’équipe et les comédiennes Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux – la scène de sexe lesbien tant décriée occupa dix jours de tournage ! On a beaucoup reproché à Kechiche son extrême exigence dans la réalisation, mais force est de constater que son film est réussi.
Paris meurt, mais on y mange bien
Revue de presse. Une petite « rom » qui met la France sans dessus-dessous, l’égalité des sexes en France et un Paris aseptisé: notre beau pays fait parler de lui dans la presse américaine. Et pas toujours en bien.
Le New York Times consacre un article à Léonarda, une fillette kosovare qui porte du haut de ses 15 ans le poids des contradictions du gouvernement Hollande. La jeune “rom” a été arrêtée lors d’une sortie scolaire, provoquant de nombreux remous au sein du Parti Socialiste et l’opinion. L’épisode a rappelé la stigmatisation des “roms” commencée sous Nicolas Sarkozy. “Les Français sont frustrés par le grand nombre d’étrangers pauvres cherchant refuge ici“, résume le Times, qui insiste sur l’importance de l’école en France. “Le droit de fréquenter l’école est sacré et doit être respecté. Cela signifie que même s’il pourrait être acceptable d’expulser une famille du pays, il faut le faire d’une manière qui n’interrompt pas la journée scolaire.“
Plus de femmes d’affaires
Le site Bloomberg s’intéresse quant à lui à un autre dossier chaud: la présence des femmes dans le monde des affaires en France. Pour promouvoir leur place, le gouvernement envisage une solution révolutionnaire : la création d’une taxe mensuelle de 1% sur la masse salariale. Le site économique américain appelle malicieusement ce procédé “la carotte et la baguette“. Trêve de plaisanterie: Bloomberg rappelle que l’Hexagone n’est pas si misogyne que ça : “Les entreprises françaises ont dépassé les Etats-Unis l’an dernier avec la plus forte proportion de femmes dans les conseils d’administration. Un quart des membres des conseils en France sont des femmes, contre 20 % aux États-Unis“.
Paris meurt-il?
“Dieu a inventé le Parisien pour que les étrangers ne puissent rien comprendre aux Français“, disait Alexandre Dumas fils. Ce n’est pas le correspondant du New York Times qui dira le contraire: Steven Erlanger décide de quitter la Ville Lumière avec pertes et fracas, après cinq ans dans une ville “île de la richesse bourgeoise, entourée par le périphérique, sorte de mur de Berlin – ou mur du ghetto“. Le journaliste, qui en avait gros sur la patate, brosse un portrait sans concession de Paris. A commencer par les Parisiens, “des individus aisés, blancs et bobos” accaparés par leur bon plaisir – les “musées, restaurants, opéras, ballets et pistes cyclables” – et bien sûr odieux avec les touristes. “Beaucoup de Parisiens les traitent avec une indifférence étudiée, une haute vertu ici, ou avec mépris“. Sous Bertrand Delanoë, en guerre contre l’automobiliste banlieusard, Paris aurait perdu de son charme: le mélange entre l’ordre bourgeois haussmannien et l’avant garde bohème. Le résultat est “trop ordonné, trop aseptisé, trop fermé et sécurisé“. Ordonné certes, mais sale aussi. Si sale que les touristes japonais développent un “syndrôme de Paris” : désemparés face au décalage entre ce qu’ils imaginent et la ville qu’ils trouvent, ils sont atteints d’hallucinations.
Le mal-être de Paris, selon Erlanger, reflète celui d’une France qui fiche le camp. “Même la grande bataille entre la gauche et la droite semble maintenant en sourdine. Mais sous ce consensus, il y a une perte de confiance en soi et d’identité, écrit-il. Une politique raciale et religieuse profonde et hostile cherche à redéfinir ce que c’est que d’être Français, dans un pays qui sent qu’il a perdu son chemin – sa place en Europe décline, son leadership moral est entaché par l’islamophobie et l’ultranationalisme”.
Tout n’est pas mauvais. Steven Erlanger pense que Paris est “la plus belle ville du monde bien que Prague soit proche“. Et surtout, on y mange bien. “Il y a une expérimentation culinaire qui n’est pas seulement éphémère, et il y a un effort pour travailler les légumes et les épices pour produire des plats merveilleux et délicats.” L’Américain est particulièrement fan d’Alain Passard à l’Arpège – “une merveille” – et rêve des soupes d’artichaut à la truffe noire et au parmesan de Guy Savoy. Ouf, tout n’est pas perdu.
Michel Onfray le mal-aimé présente Camus le méprisé
Parfois maltraité par la critique parisienne qui lui reproche ses « succès de librairie», c’est avec un réel plaisir que Michel Onfray s’apprête à s’envoler outre-Atlantique, à la rencontre du public franco-américain. « Il m’est arrivé, quand je faisais des conférences aux Etats-Unis, de m’entendre dire que ce pour quoi on me rendait la vie difficile à Paris m’aurait valu de l’autre côté de l’Atlantique un respect, voire de l’aide concrète » affirme le philosophe qui se rendra à L.A le 23 octobre, à San Francisco le 24 et à Washington le 29, pour y présenter son dernier livre « L’ordre libertaire : la vie philosophique d’Albert Camus », à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain.
« En France, on me reproche d’avoir des lecteurs, des auditeurs (…) de m’être fait loin de Paris, sans Paris, de rester fidèle à mon père ouvrier agricole et à ma mère femme de ménage par mes engagements politiques théoriques et concrets – par exemple, la création et l’animation bénévole d’une université populaire », à Caen.
En écrivant « L’ordre libertaire», Onfray affirme avoir eu « envie de redresser un tort », visant cette fois-ci, Camus. C’est parti d’« une conversation avec une personne qui tenait des propos indignes” sur l’écrivain et l’Algérie. “Sans le savoir, elle reproduisait la caricature fabriquée par Sartre en son temps pour le salir: Camus philosophe pour classe terminale, Camus penseur des petits blancs en Algérie, Camus défenseur du colonialisme, Camus boy-scout de la morale chrétienne… J’ai voulu écrire un livre sur le Camus politique pour montrer qu’il incarnait un socialisme libertaire qui lui valait, à cause de son socialisme, d’être critiqué par la droite, et à cause de son tempérament libertaire, d’être critiqué par la gauche marxiste, communiste, sartrienne, qui avait alors le monopole du champ intellectuel ».
“Camus concerne toutes les époques et tous les lieux”
Aux Etats-Unis, où L’étranger est l’un des romans français les plus étudiés, le philosophe estime que c’est avant tout l’universalisme camusien qui peut toucher le public américain. «Camus concerne toutes les époques et tous les lieux. Il a parlé, il parle et il parlera à tous pour toujours : il se demande comment on peut donner un sens à sa vie quand Dieu n’existe pas et que, conséquemment, l’absurde fait la loi. Il est un héraut – et un héros – de la liberté et de la justice, il ne veut pas l’une sans l’autre. Il pousse jusque dans ses conséquences ultimes cette idée magnifique qu’il n’y a jamais aucune bonne raison d’infliger la mort à un homme » détaille-t-il. « Il refuse les pouvoirs quand ceux-ci laminent la liberté et brutalisent la justice – autrement dit, tout le temps, car c’est la tentation de tout pouvoir, fut-il démocratique ».
Des idées qui pour le philosophe n’ont donc aujourd’hui rien perdu de leur pertinence :«tant qu’il y aura de la misère, de la pauvreté, de l’humiliation, autrement dit toujours, il y aura une nécessité absolue de mener un combat camusien ».
Visites du programme bilingue de MS 256 dans l'Upper West Side
MS 256 organise cinq visites guidées, les 22, 24 octobre, 5, 12 et 19 novembre, pour faire connaitre son programme bilingue.
Confrontée à des difficultés d’inscriptions, la middle school et l’Upper West Side a donné le coup d’envoi de son programme bilingue avec moins de dix élèves, et entend le maintenir l’an prochain. Le programme est ouvert aux élèves maitrisant déjà le français soit parce qu’ils ont été scolarisés dans la langue de Molière au primaire soit parce qu’ils parlent le français à la maison. Dans le programme, deux cours sont en français (“Advanced French Language Arts” and “World Culture / History”), les autres matières sont en anglais. L’école dispose également d’un after-school français et d’un programme d’aide aux devoirs en français.
La visite est gratuite.