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Les parcs nationaux de Californie gratuits pendant cinq jours

Muir Woods, Joshua Tree ou encore Yosemite: la Californie est très riche en parcs naturels. Pour offrir à tous l’opportunité de les visiter, l’Etat les ouvre du 22 au 26 avril. Gratuitement.

Au programme donc, cinq jours de visites et de découvertes du territoire californien. Vivant à San Francisco, vous pourrez aller vous promener à quelques kilomètres seulement de la ville dans le parc de Muir Woods ou aller à l’aventure jusqu’au Lassen Volcanic National Parc. Plus attiré par le sud ? Le Pinnacle National Park ne se trouve qu’à deux heures de route de San Francisco.

Pour les Angelenos, rendez-vous au Joshua Tree Park, pour admirer le désert. Et en direction de San Diego, c’est le Cabrillo National Monument qui s’offre à vous.

Et pour ceux qui ne jurent que par les grands parcs nationaux et qui n’ont pas peur de faire un peu plus de route, Yosemite, le Sequoia National Park et le Death Valley Park participent aussi à l’opération. Attention tout de même: certains parcs demandent une participation pour les visiteurs arrivant en voiture. Pour Yosemite, cette contribution s’élève à 20 dollars.

Aucun Français parmi les victimes de l'attentat du marathon de Boston

Le Consul général de France à Boston assure qu’aucun Français n’a été recensé parmi les victimes de l’attentat du marathon de Boston.
“Pour l’heure, aucun des hôpitaux que nous avons contactés n’a reçu de Français parmi les blessés” explique Fabien Feschi. Les autorités ont recensé pour l’heure 136 blessés, et trois morts après l’explosion de deux engins à proximité de la ligne d’arrivée du marathon de Boston le 15 avril.
Au total 158 Français étaient inscrits à la course, une des plus réputées des Etats-Unis. “Nous avons réussi à joindre l’immense majorité d’entre eux, qui sont sains et saufs” explique le Consul. Reste une dizaine qui n’ont pu être joints, mais dont le sort n’inquiète pas particulièrement le diplomate: “nous n’avons simplement pas pu les joindre, certains sont peut-être déjà rentrés en France“.
 
Crédit photo : AFP/Alex Trautwig

"Restaurant Week": Pasadena passe à table

La “Restaurant Week”, c’est l’occasion de savourer un dîner ou déjeuner dans les meilleurs restaurants de la municipalité pour un prix raisonnable.
Quarante-cinq restaurants de Pasadena participeront à l’événement du 21 au 26 avril. Un déjeuner et un dîner à prix fixe (allant de 15$ à 44$ selon  les menus) seront proposés aux gourmands.
Trois restaurants français participent à l’opération: le Bistro 45, le Café Bizou et le Cheval Bistro. Des menus italiens, végétariens, thaï ou encore argentins seront à la portée de toutes les bouches.

Miami célèbre le cinéma éco-militant

Le cinéma s’engage pour sauver la planète. Miami accueille la deuxième édition du Wildlife Conservation Films Festival du 17 au 22 avril. Au programme : projections de films  et documentaires engagés, conférences, remise des prix et même excursions.

Seize films sont en compétition. Le festival s’ouvrira le 17 avril avec la remise des prix. Les noms des films récompensés sont déjà connus : “What would Darwin think : Man VS Nature in the Galapagos”, un documentaire réalisé par Jon Bowermaster sur le changement de l’écosystème des îles Galapagos entre le moment où Darwin y voyage et aujourd’hui. Le deuxième film récompensé est “Secrets of the English Monkey”, un documentaire qui s’intéresse au Uakari rouge, l’un des singes les plus exotiques de la planète qui vit en Amazonie et reste très méconnu. Le film est lauréat du prix du meilleure long-métrage. “Home for Hawksbill” recevra le prix de la catégorie “Humains et Nature”. Le documentaire produit par Jordan Plotsky raconte l’histoire tragique de la tortue d’Hawksbill, qui nageait déjà dans les océans à l’époque des dinosaures et qui est aujourd’hui menacée d’extinction. Le dernier film récompensé est “Blood dolphin $ : Return to Taiji”, un film de Lincoln O’Barry qui a filmé le massacre des dauphins.

Les douze autres films seront projetés le 19 et le 20 avril.

Une conférence sera organisée le 18 avril sur le thème de l’impact de l’homme sur le changement climatique et la faune et la flore au XXIe siècle.

Enfin, le festival s’achèvera le 22 avril sur une excursion dans les marais de Florida City à bord de kayaks pour découvrir l’habitat des alligators, des lamantins, des pélicans ou encore des crocodiles.

Les Ballets Trockadero de Monte Carlo en tournée en Floride

Les danseurs déjantés des Ballets Trockadero de Monte Carlo entament une nouvelle tournée aux Etats-Unis. Tutus, pointes et barbichette seront de mise.
La compagnie se produira à Melbourne le 1er mai et à Fort Lauderdale le 2 mai. Créée en 1974 par un groupe de danseurs américains, la compagnie a vocation à présenter le ballet traditionnel dans une version décalée et parodiée.
Les ballerines, à la technique parfaite,  sont exclusivement des hommes qui se travestissent parfois pour certains rôles. La compagnie explore un répertoire très riche allant du classique au moderne et interprète de nombreuses pièces comme « Don Quichotte », « Le Lac des Cygnes » ou encore « La Belle au Bois Dormant ».
La compagnie est également connue pour son engagement en faveur d’organisations luttant contre le Sida comme la DRA (Dancers Responding to AIDS), Classical Action à New York, Dancers for Life  à Toronto, le Stonewall Gala de Londres ou encore Life Ball basée à Vienne. Les Ballets Trockadero de Monte Carlo ont également fait plusieurs représentations au profit des sans-abris homosexuels à New York et ont récolté 4.000 dollars pour financer des projets d’éducation pour les enfants défavorisés de Thaïlande.

Une expo en bois à la galerie Jolis Trésors

Retour aux matières premières aux Jolis Trésors. Le 18 avril, la galerie d’art de Long Beach expose un artiste spécialisé en bois tourné.

L’artiste Joe Devinny exposera ses créations en bois. Ancien professeur en ingénierie, Joe Devinny est spécialiste du bois tourné, une technique permettant de créer des objets ronds en sublimant le grain du bois.

Ses aptitudes  acquises dans l’ingénierie lui permettent de combiner son savoir en géométrie et sa fibre artistique pour créer un art subtil. Joe Devinny crée toutes sortes d’objets allant du bol à des formes plus élaborées en combinant de petits morceaux de bois pour créer des motifs géométriques.

L’artiste profitera de cette exposition pour expliquer la façon dont il travaille. Il donnera également des indications sur les différents types de bois, la manière dont il procède pour le tourner et les outils qu’il utilise pour donner forme à l’objet.

Créée en 2009 par Annie Clavel, Les Jolis Trésors a pour objectif de promouvoir l’art contemporain en représentant le travail d’artistes californiens et internationaux.

 
Crédit . Joe Devinny

"Living with Two Languages" : le bilinguisme a le vent en poupe

French Morning était partenaire de la conférence sur le bilinguisme «Living with two languages » au Lycée français de New York (LFNY) ce 13 avril. Trois tables-rondes qui ont confirmé que le bilinguisme a décidément le vent en poupe.
Ont participé à l’évènement:
-Panel 1 : Language, Emotions, and the Bilingual Brain. Ellen Bialystok, Professeur au Département de Psychologie, York University; Regina Sullivan, Professeur à l’Emotional Brain Institue; Sean Lynch, directeur du LFNY; Elisabeth Cros, Professeur de science au LFNY
-Panel 2 : Crossing Perspectives on Bilingualism. Nancy Rhodes, directrice du Foreign Language Education, Center for Applied Linguistics; Jane Ross, présidente du French Heritage Language Program; Ofelia Garcia, professeure à la City University of New York; Marie Bouteillon, professeure à la Carroll School de Brooklyn, Vannina Boussouf, directrice de l’école primaire du LFNY, Gretchen Schell, professeure au LFNY, Roddy Rapson, enseignant en maternelle au LFNY
-Panel 3 : Eating Bilingually. Karen Le Billon, auteure de French Kids Eat Everything, Jeffrey Mills, ancien directeur du Office of Nutrition de Washington, Ariane Daguin, fondatrice de D’Artagnan, Marion Nestle, professeure des Etudes sur la Nutrition à la New York University
Le premier panel  a réuni Ellen Bialystok, Regina Sullivan, Elisabeth Cros et Sean Lynch autour du thème « Langage, émotions et le cerveau bilingue ». Les spécialistes ont expliqué les conséquences du bilinguisme sur le fonctionnement du cerveau et sur son développement tout au long de la vie. Ellen Bialystok en a profité pour faire jouer l’audience au jeu « dire la couleur et non le mot ». « Si vous voulez que votre cerveau reste en forme, il faut faire de l’exercice, comme l’aérobic par exemple. Mais le yoga n’a aucun bénéfice », a également plaisanté la spécialiste, déclenchant les rires du public. « Les bilingues sont plus flexibles, originaux et créatifs » a affirmé Sean Lynch en guise de conclusion du panel.

Language, Emotions, and the Bilingual Brain (FR) from Lycée Français de New York on Vimeo.
Le deuxième panel s’est intéressé aux regards croisés sur le bilinguisme. Il a réuni Ofelia Garcia, Nancy Rhodes, Jane Ross, Marie Bouteillon, Vannina Boussouf, Gretchen Schell et Roddy Rapson. La conférence portait sur les avantages du bilinguisme, les modèles d’apprentissage mais aussi le rapport entre les parents et leurs enfants bilingues. « Il est courant que les parents ne s’accordent pas sur la langue utilisée à la maison, rassure Gretchen Schell. Et souvent les grands-parents sont en désaccord avec le bilinguisme car ils se sentent exclus ».  « Les parents doivent se souvenir que l’important n’est pas l’acquisition d’un langue mais celle d’une expérience », a rappelé Ofelia Garcia.

Regards Croisés: Crossing Perspectives on Bilingualism (FR) from Lycée Français de New York on Vimeo.
La conférence s’est achevée sur le thème « Manger bilingue, les différences culturelles dans l’alimentation des enfants en France et aux Etats-Unis ». Karen Le Billon, Jeffrey Mills, Ariane Daguin, et Marion Nestle, composaient le panel. Les spécialistes se sont amusés des clichés concernant la nourriture dans les deux pays. « Les expressions sont souvent des expressions culinaires en France comme mon coco, mon lapin », a souligné avec humour Karen Le Billon.

Manger Bilingue : Cultural Differences on Children Nutrition in France and North America (FR) from Lycée Français de New York on Vimeo.
« A New York et dans le reste du pays, et peut-être même en France, il faut changer la manière dont on parle du bilinguisme. Ici, c’est vu comme une méthode pour apprendre l’anglais aux immigrés. On rate quelque chose quand on considère le bilinguisme uniquement comme ça, souligne Fabrice Jaumont, attaché éducatif à l’Ambassade de France et co-organisateur du colloque avec le Lycée français de New York. Le but est de faire parler des gens qui peuvent donner une autre perspective du bilinguisme, que ce soit sur le cerveau, les programmes bilingues et la nutrition ».
La conférence a rassuré les parents d’enfants bilingues présents dans l’audience. « C’est rassurant de voir que nos enfants sont parfaitement normaux », avoue Laryssa Smarsh, maman d’un enfant bilngue anglais/ukrainien. « La conférence a apaisé les doutes que j’avais sur l’apprentissage des langues chez les enfants », confie Anne-Sophie Roure. « Le colloque m’a permis d’apprendre beaucoup d’informations que je peux réutiliser dans mon enseignement », souligne une professeure d’anglais dans une école bilingue.
LIRE LES INTERVIEWS:
Ellen Bialystok : « Le cerveau des bilingues fonctionne mieux que celui des monolingues »
Ofelia Garcia: “Les Etats-Unis ne sont pas à l’aise avec le bilinguisme”
Karen Billon: Apprenons à nos enfant à manger bilingue

Sleep No More: l'insomnie théâtrale se poursuit

Dans une ambiance à mi-chemin entre un délire onirique et un train fantôme, l’hôtel McKittrick plonge ses visiteurs dans une expérience hors du commun, librement inspirée de Macbeth.

Punchdrunk, compagnie britannique créée en 2000 et revendiquant un « théâtre d’immersion », s’est emparée de l’œuvre shakespearienne pour proposer Sleep No More, devenue depuis mars 2011 un incontournable de la scène culturelle new-yorkaise.

Après avoir bu un verre d’absinthe (au très fort goût de Pastis) dans un décor de cabaret des années folles, l’aventure commence avec la distribution d’un masque de carnaval blanc et des instructions très précises : ne pas quitter le masque, ne pas parler, ne pas rester avec ses amis.

Pendant 2h30, les spectateurs pourront, sur cinq niveaux, traverser un cimetière, une forêt sombre, des salles d’hôpital décrépites, des bars et des salles de spectacle, des chambres à coucher et des bibliothèques, des couloirs obscurs et des bureaux délabrés, et ils ne verront probablement pas tous les lieux inventés pour l’occasion.

Relire Macbeth avant d’aller à Sleep No More ne permet pas forcément de trouver le fil conducteur entre toutes les scènes aperçues, même si on reconnaît certains personnages et que le thème de la mort est omniprésent. Décors glauques, musique inquiétante et lumières tamisées préparent les spectateurs, amassés comme autant de fantômes masqués de blanc, à prendre une claque esthétique. Les acteurs jouent, dansent, s’entre-tuent ou font l’amour avec une grâce saisissante. Les saynètes peuvent être brutales ou très lentes, le rythme est « à la carte ». Les spectateurs peuvent quitter une pièce, suivre un acteur, puis un autre, lire les lettres abandonnées sur le sol et parfois même aider à habiller un personnage !

L’expérience est individuelle, certes, mais les retrouvailles avec les amis à la fin apportent un nouvel éclairage.  A vivre donc, à défaut de tout voir.

Karen Le Billon : « apprenons à nos enfants à manger bilingue »

Le bilinguisme est aussi dans nos assiettes : tel était le message de Karen Le Billon, qui intervenait lors de la conférence « Living with two languages », samedi 13 avril au lycée français de New York. Cette enseignante-chercheuse canadienne de la British Columbia University a passé une année en Bretagne, accompagnée de son mari et de ses deux enfants. Sur place, elle a été frappée par l’éducation des jeunes français vis à vis de l’alimentation : elle en a écrit un livre, paru en 2012 : « French children eat everything ».
French Morning : Vous défendez l’idée que les enfants devraient apprendre à « manger bilingue ».  Que signifie cette expression ?
Karen Le Billon : Comme on peut apprendre à parler une autre langue, on peut éduquer ses enfants à manger différemment, à comprendre le rapport qu’entretiennent d’autres cultures à la nourriture. Cela peut passer par des jeux sur le gout, des expériences, des histoires… On peut leur raconter d’où viennent de nouveaux aliments, la façon dont on les prépare, comment on les consomme. Cela leur donnera envie de les gouter !
Qu’est ce que cette éducation peut apporter aux enfants ?
Le fait d’avoir été exposé, comme les jeunes Français, à une vaste diversité de gouts pendant leur petite enfance permet d’apprécier une plus grande variété d’aliments. Et d’éviter les comportements de « picky eater »  (enfants très difficiles avec la nourriture). Cela donne aussi une plus grande ouverture sur le monde, plus de flexibilité, un vocabulaire plus riche. Pour les enfants comme pour les adultes, c’est un éveil sensoriel, une manière de développer son intelligence émotionnelle.
Quelles sont les choses qui vous ont étonné dans le rapport qu’entretiennent les jeunes Français à la nourriture ?
Pour les Français, la nourriture est un puissant facteur de socialisation. La prise du repas à table, avec toute la famille, est un moyen pour les enfants d’apprendre à parler avec les adultes, et de se cultiver sur la nourriture. J’ai aussi remarqué qu’en France, les enfants intériorisent très tôt certaines règles, comme l’interdiction du “snacking”. Ils apprécient aussi davantage les légumes, car leur parents leur disent d’en manger pas seulement parce qu’ils sont bons pour leur santé, mais aussi parce qu’ils peuvent être délicieux !
En France, quel rôle joue l’école dans cet apprentissage ? 
Certaines initiatives, comme la semaine du gout, permettent aux enfants de découvrir des aliments, d’expérimenter de nouveaux gouts. Mais surtout, la place accordée au déjeuner est radicalement différente de celle qui prévaut ici : mes filles avaient 1h30 ou 2 heures pour déjeuner, et le repas se prenait dans un lieu dédié. A Vancouver, elles disposent de 10 minutes ! J’ai aussi été très surprise par les menus servis dans les cantines, avec leurs quatre plats (entrée, plat, fromage, dessert), ce qui est très peu commun ici. Ces menus sont d’une grande variété, et le même plat ne peut pas être servi plus de deux fois par mois.
Aussi, les enfants doivent manger ce qui leur est proposé, les possibilité de choix sont très limitées. Cela surprend beaucoup les parents américains, qui ne comprennent pas que l’on puisse imposer un menu aux enfants. Il y a cette idée en France que les enfants peuvent aimer n’importe quel type d’aliment s’ils le goutent suffisamment de fois.

"Les Etats-Unis ne sont pas à l'aise avec le bilinguisme"

La prêtresse du bilinguisme“. C’est le surnom que l’on donne à Ofelia García. Professeur d’éducation urbaine et de littérature hispanique et luso-brésilienne au Graduate Center de CUNY (City University of New York), cette experte ès éducation bilingue est l’un des plus grands défenseurs du bilinguisme dans les salles de classe américaines. Entretien.

French Morning : Le bilinguisme a-t-il sa place dans une nation réputée monolingue comme les Etats-Unis ?

Ofelia García : L’éducation bilingue aux Etats-Unis a une longue histoire. Elle est née du combat pour les droits civiques afin d’intégrer les non-anglophones dans les écoles. En 1968, il y a eu le Bilingual Education Act. Mais cette mesure, à la différence d’autres pays comme le Pays de Galles où l’éducation bilingue a été utilisée pour promouvoir à la fois le gallois et l’anglais, visait à soutenir l’anglais uniquement. Certes, nous avons fait des progrès pour promouvoir les programmes « dual language » bilingues et d’immersion. Mais il en faut plus.

Pourquoi cette lenteur ?

En tant que nation, nous ne sommes pas à l’aise avec le bilinguisme. Le mot bilinguisme a disparu de nos lois et de nos espaces de travail. Historiquement, les immigrés venant aux Etats-Unis basculaient dans l’anglais après trois générations. Mais ce temps est révolu. Les flux internationaux de personnes et de biens qui se sont développés à travers la technologie et le trafic aérien ont changé la donne. Les immigrés d’aujourd’hui veulent être bilingues.

Il y a un autre problème : la crainte des parents que leur enfant fera moins bien aux tests d’anglais, qui permettent d’accéder aux lycées spécialisés et à l’université. Les lignes sont en train de bouger, l’attitude est plus positive. Mais l’intérêt est-il suffisant étant donné notre position sur la scène internationale ? Non.

Quand on parle d’éducation bilingue aux Etats-Unis, on pense avant tout aux immigrés hispaniques et asiatiques, moins aux francophones. Le français peut-il percer ?

Le français est langue prestigieuse avec laquelle les Américains sont à l’aise. La culture française n’est pas aussi « menaçante » dans leur esprit que celles des Hispaniques ou des Chinois. Ça ouvre un chemin. Et c’est important car le plus de langues sont parlées, le mieux se porte la cause bilingue. C’est une bonne chose aussi pour l’ensemble du monde francophone. En effet, les enfants originaires d’Afrique de l’Ouest ont les scores de maths les plus bas. Je dis souvent : « Heureusement qu’il y a les langues coloniales ! ». Si le français était utilisé par les enseignants dans leurs écoles, l’enfant pourrait être aidé.

Quels sont les défis que vous identifiez pour promouvoir le bilinguisme dans les salles de classes ?

Le plus gros défi est la manière dont nous continuons de définir l’éducation américaine. Elle se définit en anglais seulement. Si le bilinguisme n’est pas reconnu pour sa valeur intellectuelle, cognitive et sociale, il n’y aura pas assez de parents susceptibles d’essayer. Car inscrire son enfant dans un programme bilingue demande un certain courage. Il faut le vouloir et se dire que l’enfant aura de bonnes notes aux examens d’anglais.

Bien entendu, l’école n’est pas la seule manière de rendre l’enfant bilingue. Cela se passe dans les familles, au parc, dans les communautés, dans les programmes after-school… Mais l’école est nécessaire pour arriver à des niveaux d’alphabétisation supérieurs. Toutes les communautés bilingues devraient faire pression sur les éducateurs influents et les décideurs politiques pour qu’ils le comprennent. Mais les jeunes adultes en ce début de XXIe siècle sont plus à l’aise avec les autres langues. Cela fait partie de leur identité cosmopolite. On ne peut plus arrêter les Américains bilingues.

"Living with Two Languages" : le bilinguisme a le vent en poupe (Vidéos)

French Morning était partenaire de la conférence sur le bilinguisme «Living with two languages » au Lycée français de New York (LFNY) ce 13 avril. Trois tables-rondes qui ont confirmé que le bilinguisme a décidément le vent en poupe.
Ont participé à l’évènement:
-Panel 1 : Language, Emotions, and the Bilingual Brain. Ellen Bialystok, Professeur au Département de Psychologie, York University; Regina Sullivan, Professeur à l’Emotional Brain Institue; Sean Lynch, directeur du LFNY; Elisabeth Cros, Professeur de science au LFNY
-Panel 2 : Crossing Perspectives on Bilingualism. Nancy Rhodes, directrice du Foreign Language Education, Center for Applied Linguistics; Jane Ross, présidente du French Heritage Language Program; Ofelia Garcia, professeure à la City University of New York; Marie Bouteillon, professeure à la Carroll School de Brooklyn, Vannina Boussouf, directrice de l’école primaire du LFNY, Gretchen Schell, professeure au LFNY, Roddy Rapson, enseignant en maternelle au LFNY
-Panel 3 : Eating Bilingually. Karen Le Billon, auteure de French Kids Eat Everything, Jeffrey Mills, ancien directeur du Office of Nutrition de Washington, Ariane Daguin, fondatrice de D’Artagnan, Marion Nestle, professeure des Etudes sur la Nutrition à la New York University
Le premier panel  a réuni Ellen Bialystok, Regina Sullivan, Elisabeth Cros et Sean Lynch autour du thème « Langage, émotions et le cerveau bilingue ». Les spécialistes ont expliqué les conséquences du bilinguisme sur le fonctionnement du cerveau et sur son développement tout au long de la vie. Ellen Bialystok en a profité pour faire jouer l’audience au jeu « dire la couleur et non le mot ». « Si vous voulez que votre cerveau reste en forme, il faut faire de l’exercice, comme l’aérobic par exemple. Mais le yoga n’a aucun bénéfice », a également plaisanté la spécialiste, déclenchant les rires du public. « Les bilingues sont plus flexibles, originaux et créatifs » a affirmé Sean Lynch en guise de conclusion du panel.
Language, Emotions, and the Bilingual Brain (FR) from Lycée Français de New York on Vimeo.
Le deuxième panel s’est intéressé aux regards croisés sur le bilinguisme. Il a réuni Ofelia Garcia, Nancy Rhodes, Jane Ross, Marie Bouteillon, Vannina Boussouf, Gretchen Schell et Roddy Rapson. La conférence portait sur les avantages du bilinguisme, les modèles d’apprentissage mais aussi le rapport entre les parents et leurs enfants bilingues. « Il est courant que les parents ne s’accordent pas sur la langue utilisée à la maison, rassure Gretchen Schell. Et souvent les grands-parents sont en désaccord avec le bilinguisme car ils se sentent exclus ».  « Les parents doivent se souvenir que l’important n’est pas l’acquisition d’un langue mais celle d’une expérience », a rappelé Ofelia Garcia.
Regards Croisés: Crossing Perspectives on Bilingualism (FR) from Lycée Français de New York on Vimeo.
La conférence s’est achevée sur le thème « Manger bilingue, les différences culturelles dans l’alimentation des enfants en France et aux Etats-Unis ». Karen Le Billon, Jeffrey Mills, Ariane Daguin, et Marion Nestle, composaient le panel. Les spécialistes se sont amusés des clichés concernant la nourriture dans les deux pays. « Les expressions sont souvent des expressions culinaires en France comme mon coco, mon lapin », a souligné avec humour Karen Le Billon.
Manger Bilingue : Cultural Differences on Children Nutrition in France and North America (FR) from Lycée Français de New York on Vimeo.
« A New York et dans le reste du pays, et peut-être même en France, il faut changer la manière dont on parle du bilinguisme. Ici, c’est vu comme une méthode pour apprendre l’anglais aux immigrés. On rate quelque chose quand on considère le bilinguisme uniquement comme ça, souligne Fabrice Jaumont, attaché éducatif à l’Ambassade de France et co-organisateur du colloque avec le Lycée français de New York. Le but est de faire parler des gens qui peuvent donner une autre perspective du bilinguisme, que ce soit sur le cerveau, les programmes bilingues et la nutrition ».
La conférence a rassuré les parents d’enfants bilingues présents dans l’audience. « C’est rassurant de voir que nos enfants sont parfaitement normaux », avoue Laryssa Smarsh, maman d’un enfant bilngue anglais/ukrainien. « La conférence a apaisé les doutes que j’avais sur l’apprentissage des langues chez les enfants », confie Anne-Sophie Roure. « Le colloque m’a permis d’apprendre beaucoup d’informations que je peux réutiliser dans mon enseignement », souligne une professeure d’anglais dans une école bilingue.
LIRE LES INTERVIEWS:
Ellen Bialystok : « Le cerveau des bilingues fonctionne mieux que celui des monolingues »
Ofelia Garcia: “Les Etats-Unis ne sont pas à l’aise avec le bilinguisme”
Karen Billon: Apprenons à nos enfant à manger bilingue

La fille de Louis Malle présente son premier long-métrage

Dans la famille Malle, il y a eu Louis, le père, dont les films ont collectionné les récompenses. À San Francisco, cette année, on s’intéresse à Justine Malle, sa fille. 

La cadette du réalisateur des “Amants” ou d’”Aurevoir les enfants” fait ses premiers pas au 56ème Festival International du Film de San Francisco. Celui-ci se tient de fin avril à début mai. Justine Malle y est en compétition dans la catégorie “nouveaux réalisateurs” pour son premier long-métrage.

“Youth” (“Jeunesse”, en version originale) est une fiction, mais surtout une œuvre semi-autobiographique. À travers le personnage de Juliette, une jeune étudiante, la réalisatrice retrace l’année de ses vingt ans. Très préoccupée par ses études et par son attirance grandissante pour un homme, la jeune femme suit de loin la maladie dégénérative de son père.

La famille est donc au cœur du film de Justine Malle, qui a choisi comme alter-ego une autre jeune Française à la généalogie illustre. Esther Garrel, fille de Philippe, le réalisateur, et sœur de Louis, l’acteur, tient le rôle principal.

La cérémonie de remise des prix a lieu le 8 mai, avec à la clé un prix de 15.000 dollars. Pour cette édition, neuf autres films de pays différents vont chercher à séduire le jury. Dix neufs longs métrages seront également présentés hors compétition.

Les billets sont d’ores et déjà disponibles. Le festival a d’ailleurs mis en place les CineVoucher, des forfaits qui permettent d’obtenir des tarifs avantageux, mais attention, leur nombre est limité.