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Soirée franco-brésilienne au Consulat

C’est une soirée qui promet d’être colorée. L’Association des anciens étudiants de Sciences po aux Etats-Unis célèbrera l’amitié franco-brésilienne au Consulat Général de France de New York, le 25 février à 18h30. La fiesta est ouverte aux non-membres.
Bertrand Lortholary, consul général de France et président honoraire de l’association des Alumni, et Lui Felipe de Seixas Corréa, consul général du Brésil à New York seront présents. Le groupe “Gringa” aura pour mission de mettre l’ambiance, aux rythmes de la musique populaire brésilienne.

Les réservations sont obligatoires, sur le site internet de l’association des anciens. La US Sciences po Foundation, le programme Alliance de Columbia ainsi que la Chambre de commerce américano-brésilienne participent à l’organisation de la soirée.

Montebourg vs l'américain Titan: le duel épistolaire qui passionne

La correspondance épistolaire entre Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, et Maurice Taylor président américain du fabricant de pneus agricoles Titan International, sera peut-être à ranger bientôt aux côtés des classiques du genre: Les Lettres persanes de Montesquieu ou Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos.

Dans des lettres échangées, et rendues publics par les Echos, les deux hommes se livrent à un affrontement écrit inédit et passionnant. C’est Martin Taylor qui a “tiré” en premier. Dans une lettre adressée à Montebourg le 8 février, le PDG américain explique pourquoi son entreprise, qui fabrique des pneus de tracteur, a refusé de reprendre l’usine Goodyear d’Amiens Nord. Il n’y va pas par quatre chemins.

J’ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures”. 

“Votre lettre signale que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ?”.  

“Vous pouvez garder vos soi-disant ouvriers, Titan n’est pas intéressé par l’usine d’Amiens nord“.

Maurice “Morry” Taylor, le “grizzly” comme on le surnomme ici aux Etats-Unis, n’a pas la langue dans sa poche. Patron de Titan depuis 1992, ce n’est pas la première fois que Maurice Taylor s’en prend à un dirigeant politique. A l’occasion d’une grève dans une usine Titan en 1999 (dans l’Iowa), Taylor avait déjà adressé une lettre au sénateur local, plutôt favorable aux salariés : “Avez-vous déjà regardé ce qu’il se passe vraiment, ou êtes vous juste branlé à la machine à fric des syndicats ?“. D’un côté ou l’autre de l’Atlantique, Maurice Taylor ne ménage personne, lui qui s’était présenté à l’investiture républicaine à la présidentielle en 1996.

La réponse d’Arnaud Montebourg ne s’est, évidemment, pas faite attendre. Habitué des tribunes médiatiques et orateur reconnu, le ministre du redressement productif ne perd rien de sa verve à l’écrit et se permet même de menacer, en conclusion de sa lettre, le PDG américain.

“Vos propos aussi extrémistes qu’insultants témoignent d’une ignorance parfaite de ce qu’est notre pays, la France, de ses solides atouts, comme de son attractivité mondialement reconnue et de ses liens avec les Etats-Unis d’Amérique”. 

 “Loin de vos propos ridicules et désobligeants, l’ensemble de ces entreprises connaît et apprécie la qualité et la productivité de la main d’oeuvre française, l’engagement, le savoir-faire, le talent et les compétences des travailleurs français”. 

 “Puis-je vous rappeler que Titan est 20 fois plus petite que Michelin, notre leader technologique français à rayonnement international et 35 fois moins rentable ?”

“Vous voulez exploiter la main d’oeuvre de certains pays pour inonder nos marchés. Soyez assuré de pouvoir compter sur moi pour faire surveiller par les services compétents du gouvernement français avec un zèle redoublé vos pneus d’importation”.  

“Made in France” ou “Buy American” ?

Interrogé par l’AFP, Martin Taylor a souhaité réagir, une fois de plus, et prolonger l’affrontement par presse interposée.

«Je n’écris pas de lettres toutes roses», ce n’est pas “une lettre à une petite amie, on parle d’affaires”, insiste-t-il.

«Bientôt, en France, il n’y aura plus d’emplois et tout le monde passera la journée assis dans les cafés à boire du vin rouge», conclut-il, dans un style qui n’est pas sans rappeler cette vidéo, mise en ligne en 2008, et dans laquelle Maurice Taylor vante les mérites de la production américaine (“Buy American“). Difficile à ce stade-là de ne pas y voir un echo au “Made In France“, défendu si chèrement à l’automne dernier par… ce cher Arnaud Montebourg.

VisiMuZ, un eBook pour visiter le Met

Visiter un grand musée avec l’aide d’un support numérique pour être sûr de ne rien louper, c’est ce que propose le livre numérique VisiMuZ disponible sur iPad, iPhone et iPod touch.

Après le Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, c’est au tour du département des peintures du Met de bénéficier de ce guide numérique. Le livre électronique VisiMuZ propose de vous assurer une visite complète grâce à un référencement de près de 1.200 oeuvres. De plus, le guide contient plus de 100 reproductions de tableaux, la plupart enrichies d’anecdotes et de commentaires. Il permet également de se déplacer virtuellement à l’intérieur du musée à partir du plan afin de retrouver simplement les tableaux les plus célèbres.

Les guides numériques VisiMuZ ont pour objectif de regrouper les peintures des collections permanentes des Grands Musées du monde. Ils répertorient les oeuvres des peintres et sculpteurs les plus important pour l’Histoire de l’art en profitant des avantages du support numérique. Rendez-vous sur iTunes pour télécharger l’eBook qui rendra vos visites au Met plus riches et moins frustrantes.

"Collage": des soirées peinture et disco au DL

“COLLAGE”, nom masculin : oeuvre d’art composée de divers éléments collés OU évènement hebdomadaire inspiré de la scène artistique et musicale new-yorkaise des années 80, regroupant artistes, amateurs d’art et DJs.

Le danseur, réalisateur et artiste d’origine portoricaine Savior Elmundo crée une version moderne des soirées fréquentées par Basquiat et Warhol. Vue côté rue de la baie vitrée du bar/resto DL, la scène est pittoresque : une dizaine d’artistes peignent coudes à coudes des toiles de tailles variées, entourés de spectateurs et de photographes. Une fois à l’intérieur, et en ajoutant la dimension sonore, on remarque le mouvement chorégraphique des pinceaux au rythme de morceaux Disco, Pop ou Salsa. Le but: que ces œuvres d’un soir soient vendues sur place, ce que certains réussissent très bien. Record à ce jour : un tableau acquis pour $600. D’autres oeuvres appartenant aux artistes et participants réguliers sont projetées au mur et constituent le décor d’un dîner entre amis ou de rencontres avec des personnes clairement épanouies dans ce grouillement créatif et convivial. COLLAGE, tous les mardis de 19h à minuit @ Dinner On Ludlow/The DL (95 Delancey Street). Page Facebook

Côté clubbing cette semaine :

Ce soir jeudi 21, le groupe BLACK présente Matthew Dear, Chairlift, Vito & Druzzi (du groupe new-yorkais Disco-Tech génial The Rapture) & Jim-E Stack @ Capitale (130 Bowery). Billets et infos ici

« Les Salles Gosses NYC » débarquent à NoLiTa tous les vendredis à partir du 22 février. Une soirée 100% frenchy @ Lil’ Charlie (19 Kenmare Street) promettant du son non commercial et une ambiance sans prétention. Cocktails offerts pour l’occasion. Infos et RSVP ici

Plus qu’une seule occasion de voir le DJ prodige français Madeon : à peine 20 ans et déjà en tournée avec Lady Gaga et son « Born This Way Ball », annulé au Madison square Garden mais confirmé au Pacha (618 West 46th Street) le samedi 23. Billets et infos ici

Les soirées GBH nous offrent des sets de DJ par le groupe House/Nouveau Disco Shit Robot et les allemands énigmatiques de Rhythm Monks @ DROM (85 Ave A) également le samedi 23. Gratuit avant minuit sur RSVP ici

Nouveau York, les soirées Disco House du dimanche @ Le Bain (44 West 13th) présentent « New York Sh!t » (apparemment le mot de la semaine…) ce dimanche 24 avec deux très bons DJ et légendes locales Stretch Armstrong & Justin Miller. Gratuit – Infos ici

Joséphine Ancelle, une voix d'ange au Cutting Room

Elle nous avait manqué, la voix d’ange de Joséphine Ancelle. La chanteuse française établie à New York remonte sur scène le 30 mars pour un concert au Cutting Room, Midtown East. Les tickets sont en vente.

Née en région parisienne, « Joséphine » comme  ses fans l’appellent raconte dans ses chansons ses aventures, ses rencontres, ses joies et ses peines, entre la France, les Etats-Unis et le Canada. Un seul fil conducteur : des textes travaillés, chantés en français et en anglais et servis par une sensibilité et une voix qui rappellent Yael Naim et Ingrid Michaelson.

Installée à New York depuis 2004, celle qui s’est notamment formée dans une chorale de gospel réputée de Montréal enchaine les apparitions dans les salles connues (Living Room, Bitter End, Symphony Space, Cafe Vivaldi et le Sidewalk Cafe). Elle compte trois albums à son actif: « Unfinished Life », « The I love yous» (voir la vidéo ci-dessous) et « Ends with Always ».

Cela fait quelques mois qu’elle n’a pas chanté, mais nul doute que ses fans seront au rendez-vous. Au Cutting Room, elle sera accompagnée de ses partenaires de scène traditionnels Rob Ritchie, Matt Wigton et Scott Chasolen.

Derniers jours pour regarder Van Gogh dans les yeux

Le célèbre auto-portrait de Van Gogh est exposé au Norton Simon Museum jusqu’au 4 mars dans le cadre d’une série d’échanges avec la National Gallery of Art de Washington. Le tableau, datant de 1889, a été peint moins d’un an avant la mort de l’artiste.

Ce visage est un des plus familiers de l’art contemporain et reste, pourtant, un des plus impressionnants à contempler. Une des dernières créations parmi les 36 auto-portraits de l’artiste, le tableau plonge le spectateur dans l’introspection de l’artiste à l’oreille coupée, elle-même cachée par la pause de profil du peintre.

Eblouissant d’intensité, la peinture reprend les couleurs du célèbre “Nuit étoilée” pour envelopper le visage de l’artiste et appuyer ses yeux bleus perçants. Les rapides et épais coups de pinceau peints dans le fond contredisent le regard profond de Van Gogh.

Peint quelques mois après avoir fréquenté l’hôpital psychiatrique et à peine un an avant que l’artiste soit retrouvé mort d’une balle dans la tête, l’auto-portrait reste une pièce maitresse de la fin du XIX ème siècle. Le tableau retournera à Washington pour la célébration des 150 ans de la mort de l’artiste néerlandais.

Oscars: petit rappel des Français en lice

La grand-messe du cinéma a lieu dimanche. Et si les nominations françaises sont moins nombreuses que l’an passé, quelques productions et acteurs francophones pourraient bien repartir avec leur statuette dorée.

Pour cette 85e édition de la cérémonie des Oscars, on soutiendra tout particulièrement l’actrice Emmanuelle Riva, star d'”Amour”, le film de Michael Haneke. Elle fera face à Naomi Watts, Jennifer Lawrence, Jessica Chastain et Quvenzhané Wallis. Choc des générations garanti dans cette catégorie puisqu’Emmanuelle Riva, 85 ans, y côtoie Quvenzhané Wallis, 9 ans.

Autre Français en lice: le compositeur Alexandre Desplat, pour la statuette de la “meilleure bande son” pour le film “Argo”. Très populaire mondialement, le Français n’en est pas à son premier succès. Il a déjà réalisé les bandes originales de plusieurs productions à succès comme “Moonrise Kingdom” ou “De Rouille et d’Os” pour ne citer qu’eux.

La célèbre comédie musicale “Les Misérables” s’impose aux Oscars avec huit nominations. Originalement adapté du musical  lui-même inspiré du roman de Victor Hugo, le blockbuster du réalisateur anglais de Tom Hooper permet à deux Français,  Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil,  d’être en compétition pour le prix de la “meilleure chanson originale” avec “Suddenly”, composée spécialement pour le film.

La production franco-israélienne “The Gatekeepers”, qui raconte l’histoire du Shin Bet, service de contre-espionnage israélien, concourra dans la catégorie “meilleur documentaire“. Reportage choc, le film s’appuie sur les témoignages de six anciens chefs du service secret israélien.

On suivra également plusieurs films étrangers, liés à la France, ne serait-ce que pour flatter notre égo national. A commencer par “Amour”, de Haneke, déjà récompensé par la dernière Palme d’Or à Cannes et en lice pour l’Oscar du meilleur film étranger sous la bannière de l’Autriche. Il met en scène des acteurs français (Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant), à Paris. Il est nominé à cinq reprises (meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleur affiche de film, meilleur film étranger et meilleur actrice). Et bien entendu « les Misérables », en lice pour huit statuettes.

 
 

"Les oiseaux" d'Alfred Hitchcock au LACMA

Certains films ne se démodent pas et c’est tant mieux. Ce mardi 26 février, c’est le Los Angeles County Museum of Art (LACMA) qui nous fait remonter dans le temps, en montrant l’angoissant “The Birds” (1963) d’Alfred Hitchcock.
Le thriller prend place dans la haute société californienne où des oiseaux particulièrement meurtriers viennent semer la terreur. A l’époque, Tippi Hedren avait reçu le Golden Globe Award de la meilleure actrice. Le film désormais culte est toujours classé parmi les films les plus effrayants de l’histoire du cinéma. Un classique à voir ou à revoir! Sans compter que le prix de la place défie toute concurrence: 4$.
Cette séance a lieu dans le cadre des “Tuesday matinées” du LACMA, un rendez-vous hébdomadaire pendant lequel est diffusé un grand classique du cinéma.

Une semaine 100% Marthe Keller

Vous la connaissez peut-être de la série française “La demoiselle d’Avignon” (1972) ou du film de Claude Lelouch “Toute une vie” (1974). Et si vous ne la connaissez pas encore, vous aurez l’occasion de la découvrir.

A partir du 26 février, les Consulats de Suisse et de France s’associent à l’American Cinemateque pour organiser une semaine dédiée au travail de Marthe Keller. L’actrice  franco-suisse participera à toutes les manifestations ci-dessous.

Si Los Angeles s’intéresse à l’actrice, c’est parce que cette dernière a aussi fait ses preuves outre-Atlantique, au contact des plus grands: Sidney Pollack (“Bobby Deerfield” – 1977), Clint Eastwood (“Hereafter” – 2010), Marlon Brando (“The Formula” – 1980) ou encore Dustin Hoffman (“Marathon Man” – 1976).

Le mardi 26 février à 19h30, au Theatre Raymond Kabbaz se tiendra la projection du film de Denis Malleval, “Le lien” (2007), suivi d’une rencontre avec Marthe Keller, pendant laquelle elle évoquera sa carrière. L’événement est gratuit et le RSVP obligatoire. Plus d’informations ici.

Mercredi 27 février, à 19h, le restaurant allemand “Chalet Edelweiss” présentera sa soirée de resto-ciné “dinner and a movie”. Le film “Fragile” de Laurent Nègre (2005) sera diffusé. Réservation recommandée. Plus d’informations ici.

Le jeudi 28 février, on fait une pause avec le 7e Art pour profiter d’une soirée de Gala organisée par la Chambre de commerce suisso-américaine de Los Angeles. La soirée aura lieu au Beverly Hills Hotel et débutera par un cocktail à partir de 18h15 et sera suivie d’un dîner à 19h. Pour les membres de la “Swiss American Chamber of Commerce” comptez 99$ par personne et 119$ pour les non-membres. RSVP obligatoire avant lundi 25 février. Plus d’informations ici.

Enfin, le vendredi 1er mars, l’American Cinematheque permet de finir la semaine en beauté. Au programme, la diffusion successive de “Marathon Man” (John Schlesinger – 1976) et de “Au Galop” (Louis-Do De Lencquesaing – 2012), le dernier film de l’actrice. Martha Keller interviendra entre les deux séances pour évoquer son travail. La soirée débutera à 19h30. Comptez 7$ pour les membres de la cinémathèque et 11$ pour les non-membres. Plus d’informations ici.

 

Il était une fois, le quartier français de Los Angeles

Saviez-vous que l’un des premiers Français à s’être installé en Californie, en 1831, Jean-Louis Vignes, était un Bordelais qui fut aussi le premier à y commercialiser du vin ? Que Los Angeles eut un Marseillais pour maire, de 1865 à 1866 ? Et que ce sont des compatriotes français qui créèrent, en 1869, le premier hôpital non-confessionnel de la ville, appelé « the French Hospital » ?

Voilà quelques-unes des anecdotes savoureuses que l’historienne Hélène Demeestere partagera sûrement vendredi 22 février à l’Alliance Française de Pasadena, dans le cadre d’une conférence consacrée à l’ancien quartier français oublié de la Cité des Anges. Doctorante en histoire à l’Université Paris Panthéon-Sorbonne, cette Franco-américaine installée en Californie depuis 18 ans, se passionne pour l’histoire de l’immigration des Français à Los Angeles. Un sujet sur lequel existent très peu d’écrits et de recherches.

«Les tous premiers immigrants français à Los Angeles sont souvent des aventuriers arrivés par l’Amérique latine» raconte Hélène Demeestere. “C’est le cas de Vignes, expulsé par les Anglais des îles Sandwich. Quand il arrive en 1831, il développe la vigne, jusqu’ici réservée au vin de messe des missions. Comme ses affaires marchent bien, il fait venir sa famille bordelaise». En 1865 sur 10 000 Angelinos, on compte 223 Français. Beaucoup sont originaires des Pyrénées et des Alpes.

«Leur grande force, c’est qu’ils sont à la charnière entre deux cultures majoritaires en Californie : Anglo-Saxons avec leur tête, car à l’époque ce sont des républicains démocrates, favorables à un gouvernement solide, une démocratie disciplinée. Mais Latins avec le cœur. Ils sont proches des Mexicains, catholiques, aiment le bon vin et parlent espagnol. C’est cela qui les a aidé à être aussi influents malgré leur faible nombre ». Cultivés, polyglottes, « très souvent associés avec des gens importants », on les retrouve en politique, dans la banque, l’agriculture et le commerce. Aujourd’hui encore, des rues de L.A portent le nom de certains d’entre eux.

“Une micro-société française” 

L’arrivée du chemin de fer en 1876, l’abondance et le faible prix des terres à Los Angeles, voient débarquer des Français de San Francisco et de l’Est. A partir de 1880, avec l’immigration de masse, on compte 600 Français, puis le double l’année suivante. Cette vague d’immigrants est constituée d’individus plus pauvres. Ils viennent habiter le quartier français qui s’est développé Downtown et que les habitants locaux nomment « French Town ». On y trouve des restaurants, des hôtels, des boulangeries, des blanchisseries, des journaux et des réseaux associatifs d’entraide très actifs.

«C’est typique dans l’histoire de l’immigration » note l’historienne. « Lorsque l’on arrive dans un pays inconnu dont on ne parle pas bien la langue, on récrée sa propre identité en se construisant un voisinage. Ce quartier était une micro-société française ». Hélène Demeestere, qui a déjà préparé en 2008 une exposition sur le quartier français et publié un livre intitulé “Pioneers and Entrepreneurs: French Immigrants in the Making of Los Angeles, 1827-1927“, présentera lors de la conférence une série de photos et de plans pour illustrer son propos.

Il lui arrive de rechercher puis de rencontrer des descendants de Français arrivés au XIXe siècle. « Il y a quelques cas où l’on a réussi à transmettre la langue française, comme la famille qui tient le restaurant Taix depuis cinq générations, mais en général, la plupart sont assimilés et connaissent très peu de choses sur leur famille. Du coup, ils sont heureux que je puisse leur apprendre des anecdotes sur leurs ancêtres ».

Le champagne de la famille Thiénot coulera aux Oscars

Une marque de champagne n’aurait pas pu espérer meilleure opération marketing pour se lancer aux Etats-Unis. La Maison de champagne haut-de-gamme Thiénot a été sélectionnée comme fournisseur exclusif des Oscars, qui se tiendront ce dimanche à Los Angeles.

La Maison, basée à Reims, servira ses bulles lors de la soirée “pré-show” ainsi qu’au Governors Ball, où se retrouvera le gratin du cinéma après la remise des statuettes. Près de 1.500 bouteilles (brut, rosé et vintage 2005) ont été commandées. Un beau succès pour cette marque familiale, lancée par Alain Thiénot en 1985, avec ses enfants Stanislas et Garance. Cerise sur le gâteau : elle succède au titan Moët et Chandon, partenaire de l’AMPAS (Academy of Motion Picture Arts and Sciences) depuis 2009. “C’est une reconnaissance par l’académie de la qualité d’un vin et de notre distribution sélective“, selon François Peltereau-Villeneuve, président de Thiénot USA.

C’est la première fois que l’AMPAS travaille avec une marque aussi jeune et peu distribuée aux Etats-Unis. Champagne Thiénot a fait son entrée sur le marché américain le 1er janvier et commercialise 300.000 bouteilles chaque année dans le monde (le chiffre n’inclut pas les autres marques du groupe Thiénot). Une distribution resserrée auprès d’établissements étoilés et d’évènements gastronomiques de renom comme les Bocuse d’Or.

Pour François Peltereau-Villeneuve, devenir le champagne des Oscars, c’est “beaucoup de relationnel“. L’homme est rodé: cela fait des années qu’il travaille aux Etats-Unis pour des marques de champagne (Laurent-Perrier, Seguin Moreau Napa Cooperage) et a déjà collaboré avec les organisateurs des Oscars. Parmi ses contacts figure notamment le chef réputé Wolfgang Puck, cuisinier officiel du Governors Ball, avec lequel de nombreuses dégustations ont été organisées pour préparer le « jour J ».

La Maison espère que les Oscars aideront ses marques à devenir des leaders aux Etats-Unis sur leurs marchés respectifs. “C’est difficile de parler des retombées en terme de ventes, car c’est la première fois que nous le faisons, souligne François Peltereau-Villeneuve, à propos des Oscars. C’est surtout en terme d’image que ça compte.

Depardieu, le retour

La semaine dernière, nous n’avions pas eu de nouvelles de notre cher ami, le très rus(s)é, Gérard Depardieu. Voilà que l’acteur fétiche du cinéma français commençait à nous manquer.

Heureusement, le New Yorker a pensé à nous ! Dans une tribune, L’Etranger, en hommage au célèbre roman d’Albert Camus, Lauren Collins prend la défense de l’acteur, dans un style très… New Yorker. Elle s’interroge notamment sur le rapport de Gérard Depardieu au passé – c’est un « disciple de l’Histoire » –, aux lettres – c’est un « Rabelaisien sensualiste et non un escroc balzacien » – et bien entendu l’argent. « Conscient de l’ambivalence française envers l’argent, il s’est longtemps présenté, malgré ses succès dans les affaires, comme un homme de la nature ». En appelant sa décision de s’exiler à Nechin « minable », Jean-Marc Ayrault passe pour le politicard de service, qui a vu dans l’exil fiscal de Depardieu l’opportunité de « lui faire la leçon », dans l’espoir d’éviter que d’autres grandes fortunes quittent le navire.

Mais c’était sans compter le tonitruant « Gégé », qui a déclaré dans la foulée qu’il rendait son passeport. “Son cri du cœur n’était pas fait pour être lu, pour bien pour être entendu. C’était un acte oratoire, empruntant à l’ethos (“Je suis né en 1948, j’ai commencé à travailler à l’âge de 14 ans comme imprimeur, comme manutentionnaire puis comme artiste dramatique”), au logos (“J’ai payé 145 millions d’euros d’impôts en quarante-cinq ans, je fais travailler 80 personnes dans des entreprises qui ont été créées pour eux et qui sont gérées par eux”), et au pathos (“Tous ceux qui ont quitté la France n’ont pas été injuriés comme je le suis”), analyse Lauren Collins. Gérard Depardieu a quitté la France, en faisant sa propre éloge”.

En se référant à la définition de “minable” de l’Académie Française (“une apparence qui trahit la pauvreté“), Lauren Collins ironise sur la faute de français de Jean Marc Ayrault : “Il a traité de pauvre un homme riche !”. 

La France, partrie de l’amour

Le mariage gay est de retour également. Olgan Khazan, dans le Washington Post, établit un lien, loin d’être évident, entre François Mitterrand, Jacques Chirac et Dominique Strauss Kahn (ces hommes à femmes) et les difficultés pour le peuple français à accepter le mariage gay : “Pendant des décennies, il était admis en France que les homosexuels faisaient tout ce qu’ils voulaient en privé – comme les hommes et femmes mariés. Mais en voulant légaliser ce mariage, les socialistes ont vu une manifester une grande partie de la population, qui aurait certainement préféré garder ça sous le tapis“.

Mais c’est Marilyn Yalom, auteure du roman How the French Invented Love et d’une chronique dans le Wall Street Journal, à l’occasion de la Saint-Valentin, qui parle le mieux d’amour. Elle rappelle notamment que les Français ont, les premiers,  « transformé, dans les histoires et chansons médiévales, le cœur en symbole de l’amour ».

L’article retrace l’historique de l’amour et du romantisme dans la culture française, du Moyen-Age à nos jours. C’est d’ailleurs quand elle aborde la période actuelle que les observations de l’auteure en surprendront plus d’un: “La fascination française pour le romantisme et l’érotisme ne prend pas fin avec le mariage et les enfants, et c’est peut- être ce que les Français ont de plus beau à nous apprendre. J’ai, à plusieurs reprises, été étonnée par tous les efforts consentis pour les couples français pour maintenir l’aura du romantisme dans leurs mariages“. Rappelons qu’un mariage sur deux en France se solde par un divorce!

Marilyn Yalon ne nous en tient pas rigueur. Elle souhaite même que les Américains suivent notre exemple : « Tandis que les couples américains sont plus susceptibles d’échanger des cadeaux avec leur Valentin(e) que les français, nous regardons toujours en direction de la France pour trouver des expressions d’amour sensuel. De la même manière que nous louons le vin, la nourriture et la mode, à ce moment de l’année, nous pourrions vouloir une dose de passion française. Chers maris, emmenez votre femme  voir un film français ce soir! »