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"Etre expat', c'est trouver son chemin"

Lors d’une soirée passée dans un pub américain avec un de ses amis, alors qu’il est un peu alcoolisé, Francis Dumaurier se retrouve dans la salle de bain et se regarde dans le miroir. Il se demande où va sa vie et ce qu’il devrait faire maintenant qu’il a 40 ans. Le lendemain matin, il se réveille. Et le choix est fait: il sera acteur. Depuis, il se considère comme “le meilleur acteur français de New York en terme de qualité de vie“. “Ici, j’ai 65 ans et je ne m’arrête pas“. Francis Dumaurier à l’âge d’un retraité en France, mais la vie d’une star de cinéma à New York.

C’est pendant l’été 1969 qu’il fait son premier plongeon dans la culture américaine: “A l’époque, partir en Amérique, c’était vraiment l’aventure“. “Le premier week-end, j’ai vécu un choc culturel monumental avec Woodstock“, se rappelle Francis Dumaurier du haut de la petite table verte de Bryant Park. Après être passé du côté de San Francisco, il se dit que l’aventure du “nouveau continent” ne fait que commencer.

Après avoir voyagé tout autour du monde et vécu cinq ans à Rio, l’acteur français obtient une carte verte (il était marié à une Américaine) et “part faire du Rock’n’roll à New York“. “Et ça fait 35 ans que je suis ici“. Francis Dumaurier a notamment joué dans Kate & Leopold (2001) avec Meg Ryan et Hugh Jackman ainsi que dans A Perfect Murder (1998) avec Micheal Douglas et Gwyneth Paltrow. Il a aussi fait des apparitions dans les séries américaines Gossip Girl et Sex and the City, et vit aussi des publicités qu’il tourne fréquemment.

Ce périple de la France aux Etats-Unis, il le raconte entièrement dans son premier ouvrage X-PAT NY, livre électronique disponible gratuitement sur Internet. L’autobiographie retrace minutieusement les péripéties et les voyages de ce fils de militaire toujours en quête d’aventures. “J’ai choisi d’écrire ce livre quand mon meilleur copain est mort il y a 4 ans et demi, raconte-t-il. La meilleure manière de résoudre mon traumatisme était de faire la genèse de ce qu’on avait vécu ensemble“. Devant l’intérêt de sa famille et de son entourage pour sa vie de bohême, il se décide à écrire “l’avant et l’après” de cette genèse.

Francis Dumaurier avoue avoir été surpris par sa mémoire lorsqu’il s’est assis devant son ordinateur et a commencé à retranscrire. “J’ai commencé à écrire et c’est sorti en cascade (…) J’ai toujours absorbé profondément mon environnement, ajoute-t-il. Si on fait des livres, c’est pour être lu, mais je n’ai jamais pensé pouvoir gagner de l’argent avec ça“, reconnaît l’homme aux multiples vies.

Francis Dumaurier veut avant tout partager ses aventures avec la nouvelle génération, mais espère redorer l’image de l’expatriation, pas toujours bien comprise des Français de métropole. “J’espère que ce livre va mettre en lumière la vie des expat’ car nous sommes considérés comme des traîtres, estime-t-il. En France c’est dur de faire le premier pas car on est dans des cases et se réinventer est mal vu“.  Francis Dumaurier ne se verrait pas retourner habiter “là-bas“, comme il le dit. “C‘est hors de question que je retourne habiter en France, ma vie est ici“. Et de conclure : “Etre expat’, c’est aussi trouver son chemin“.

Infos pratiques:

Le livre est disponible en téléchargement gratuit ici. Une vidéo de présentation est disponible ici. Lien Facebook ici

Crédit Photo: Oriana Jomby-Diaz

Cinq films cultes projetés à Central Park

Si vous avez quelques lacunes en classiques du cinéma américain, les projections en plein air du Central Park Conservancy Film Festival (CPCFF) sont l’occasion de vous rattraper.

Tous les soirs du 21 au 25 août, un film sera diffusé sur la pelouse nord de Sheep Meadow, en plein centre de Central Park. Suivez les mythiques péripéties de “The Dude” dans The Big Lebowski (des Frères Cohen,1998), et les aventures burlesques de la fraternité Delta Tau Chi dans Animal House (John Landis, 1978). Optez pour la brûlante violence qui monte dans Do the right thing (Spike Lee, 1989), ou préférez-y l’humour absurde de Pee Wee’s Big Adventure (Tim Burton, 1985)… Dans tous les cas, cette neuvième édition du CPCFF propose une programmation peu conventionnelle, décalée et divertissante.

Les spectateurs ont eux aussi leur mot à dire sur les projections, puisqu’ils peuvent choisir entre Clerks (Kevin Smith, 1994) et Coming to America (John Landis, 1988) pour la dernière séance, le 25 août.

Infos pratiques : 

Central Park Conservancy Film Festival, du 21 au 25 août. Les portes ouvrent au public à partir de 18h30, les films commencent à 20h. A Central Park, sur le terrain nord de Sheep Meadow, derrière Le Pain Quotidien (au niveau de la 69th street). Gratuit. Plus d’informations ici

Photo : The Big Lebowski

Jean-Marc Barr et Pascal Arnold parlent cinéma et sexualité

Deux films français, Sexual chronicles of a French family (Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui) et American translation seront projetés à l’Aero Theatre de Santa Monica le 23 août. Le duo de réalisateurs, Pascal Arnold et Jean-Marc Barr, sera présent à Santa Monica. Les Français répondront aux questions du public pendant l’entracte.

La soirée commencera à 19h30 avec la diffusion de Sexual chronicles of a French family, sorti en France en mai dernier. Le film raconte l’histoire de Claire (Valérie Maës) et Hervé (Stephan Hersoen), parents modèles veillant à l’éducation parfaite de leurs trois enfants. Quand Claire découvre son plus jeune fils en train de masturber en se filmant avec son téléphone portable, la mère de famille tente de dépasser le tabou de la sexualité pour entamer une discussion où chaque membre de la famille évoque ses expériences personnelles. De la polygamie du grand frère, aux visites du grand-père chez une prostituée, les réalisateurs présentent une famille à travers ses moments les plus intimes dans un film tendre et qui ne tombe jamais dans la vulgarité.

Après l’échange entre les cinéastes et le public, la soirée se poursuivra avec American translation (2011). Ce remake controversé de Bonnie & Clyde décrit la romance entre le jeune français Chris (Pierre Perrier) et la belle américaine Aurore (Lizzie Brochere). Leur passion est rapidement confrontée au secret de Chris, son obsession pour les jeunes gays. Le couple s’embarque dans un voyage violent, sensuel et destructeur.

Infos pratiques : 

“Sexual chronicles of a French family (Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui)” et “American translation”, jeudi 23 août, à partir de 19h30. A l’Aero Theatre, 1328 Montana Avenue, à Santa Monica. 11$; étudiants et seniors 9$; membres de l’American Cinematheque 7$. 

New Boston à l'heure des cow-boys et de la country

La 42ème édition du “Pioneer Day and Rodeo”, le festival “le plus chaud du Texas” selon le site, reprend dès le 15 août. Au programme: chasses au trésor, concerts, de la country, et bien-sûr du rodéo, le tout étant réparti aux quatre coins de New Boston.

Mercredi 15 et jeudi 16 août, du gospel (dans l’Eglise First Baptist) et des manèges viendront animer ces jours de fête.

Vendredi, les choses sérieuses commencent. Les vendeurs seront en place de 18h à 23h sur le site du festival, il y aura des spectacle de 18h à 20h et du rodéo dans la Rodeo Arena à 19h30. Greg Gardner & VOODOO Cowboys, et d’autres artistes américains animeront un dancefloor plus country que jamais de 20h30 à 23h. A vos boots!

Samedi aussi sera chargé en émotions. Après un petit-déjeuner à base de pancakes, il y aura un défilé en ville sur le thème “Cowboy Boots & Country Roots” et des courses de quad … dans la boue! Un tournoi de volley, un turkey shoot, un tournoi de Bunco, et des courses de voitures et de motos seront aussi au programme.

Du côté des concerts, la célèbre chanteuse américaine de country Janie Frick honorera ce style de musique venu du sud des Etats-Unis en chantant samedi soir à 20h au Trailhead Park Pavilion. La musique du Texas renaîtra de ses cendres avec le légendaire Tommy Alverson qui sera en concert juste après Janie Frick. Ambiance authentique garantie!

Infos supplémentaires:

“New Boston Pioneer Days and Rodeo”: 15-18 août. Le site du festival: T&P Trail Head Park, Downtown New Boston, Texas. Plus d’information ici . Le programme complet des festivités et les lieux des différentes activités ici.

Crédit Photo: Pioneer Day & Rodeo

Il était une fois, ma petite maison d’édition numérique

Il y a un an, Flore Geffroy-Kearley reçoit pour son anniversaire un Kindle. Elle est loin d’imaginer que la petite tablette électronique va la transformer en directrice de maison d’édition. Grande dévoreuse de livres devant l’éternel, cette journaliste française qui vit à Spring Valley près de San Diego, depuis 15 ans, est « frustrée comme beaucoup d’expatriés, de ne pouvoir trouver facilement et à des prix raisonnables » les dernières nouveautés en français qui l’intéressent sur Amazon.com.

« En recevant le Kindle, j’étais emballée ! Mais j’ai vite déchanté. Il y avait 5000 livres en français, pour la plupart des classiques et des best-sellers, qui ne m’intéressaient pas, et en plus, au même prix que le papier ! ». Elle remarque aussi quelques ouvrages mis en ligne par des écrivains auto-édités. Mais à leur lecture, elle est effondrée. «La plupart des bouquins étaient vraiment de piètre qualité, truffés de fautes d’orthographe … Je me suis dit, puisque c’est comme ça, pourquoi ne pas créer ma propre maison d’édition numérique ? »

Efficacité américaine

Son but : ne « pas publier des Prix Goncourt, mais des livres de qualité, qui méritent d’être édités et n’ont jamais pu trouver preneur auprès d’éditeurs classiques, par peur de la prise de risques financière». En trois mois, le projet de Flore Geffroy-Kearley est lancé. «J’ai monté une structure de type «Do Business As», sorte de compte d’auto-entrepreneur par le biais duquel, mes impôts me sont directement prélevés, en tant que particulier (ndlr : et non en tant qu’entreprise, dont la création aurait engendré un certain nombre de frais plus importants). Après avoir déposé la marque Le Gaulois Nomade et annoncé la naissance de mon projet dans un journal local (une des formalités requises), je me suis créé un compte tout bête sur Kindle, avec un numéro d’identifiant, grâce à mon Tax ID Number. Simple et rapide : une vraie création d’entreprise à l’américaine. « L’idée, c’était vraiment, je me lance et je rectifie le tir au fur et à mesure. En France, c’est l’inverse. On peut attendre des années avant de lancer une idée qu’on a passé du temps à perfectionner et à l’arrivée, quand on se décide enfin, on a trois ans de retard ! Les éditeurs français sont d’ailleurs vraiment à la traîne en matière de numérique !».

Elle fouille ensuite dans son carnet d’adresses, à la recherche d’auteurs dont, pour certains, elle a lu la prose et aimé les manuscrits. «Maintenant, des auteurs me contactent directement via mon site Internet et m’envoient leurs écrits. J’ai monté un petit comité de lecture composé de profils très différents, un peu partout dans le monde».

Plus de 90 éditeurs francophones pure-players dans le monde

En tant que lectrice, Flore Geffroy-Kearley, n’est pas prête à payer plus de 5 $ pour un livre numérique. Le prix des ouvrages édités par Le Gaulois oscille donc en général entre 1.99 et 2.99 dollars. «Trente pourcent des recettes est déjà ponctionné par Amazon. J’ai fixé les droits d’auteurs à 35%, ce qui est beaucoup plus que les droits accordés par les éditeurs papier ». Pas de quoi faire fortune dans l’immédiat. « Ce n’est pas vraiment le but. L’idée, c’est de s’installer dans le temps. L’avantage de l’édition numérique, c’est que contrairement au papier, je ne suis pas soumise aux objectifs de vente ni aux contraintes de temps. Je n’ai pas les mêmes coûts qu’un éditeur « normal » et donc rien à perdre financièrement. Cela me donne une plus grande liberté dans mes choix éditoriaux».

Le concept de maison d’édition « pure-player » a d’ailleurs le vent en poupe. Lorenzo Soccavo, chercheur en prospective du Livre et de l’Edition a ainsi récemment recensé 92 éditeurs francophones de la sorte dans le monde. « Nous sommes en train de monter une alliance des éditeurs pure-players francophones pour nous faire connaître, explique Flore Geffroy-Kearley. L’idée de notre secteur, c’est d’être un filtre qui offre une garantie de qualité aux lecteurs, ce que ne peut pas faire l’auto-édition».

Parmi les 100 meilleures ventes d’Amazon.fr

Et petit à petit, Le Gaulois Nomade fait son nid. Seize titres (du roman historique au polar, en passant par le recueil de nouvelles), sont désormais disponibles à la vente. « En octobre, je vendais 20 livres par mois. En novembre, 40, en décembre, entre 110 et 130. Et ce mois-ci, je dépasse la barre des 200 ! Cela peut paraître ridicule, comparé aux ventes de maisons d’édition classiques… Mais tout ceci reste très artisanal et limité à une seule plate-forme, Amazon ». Zéro publicité, à part Facebook et le bouche à oreille. Avec Sept mètres de Soie (un coup de cœur qu’elle a eu pour le roman d’une amie que celle-ci n’a jamais réussi à faire publier en dix ans), Le Gaulois Nomade a été propulsé en tête des 100 meilleures ventes d’Amazon.fr. « Arriver trois places devant Marc Lévy ou Katherine Pancol, en version numérique, avouez qu’il y a de quoi être fière !»

Site ici

"La Grande Illusion" s'empare de Hollywood

Hollywood se prépare à accueillir le film français La Grande Illusion. Dans ce film de 1937, Jean Renoir met en scene un groupe d’officiers français prisonniers des Allemands pendant la Première Guerre Mondiale. Parmi eux: l’officier et capitaine de Boëldieu (Pierre Chesnay), le lieutenant Maréchal (Jean Gabin) et le lieutenant Rosenthal (Marcel Palio).

Le film, qui devait à l’origine s’appeler Les Aventures du Lieutenant Maréchal, retrace les tentatives d’évasion des trois hommes, ainsi que le lien qui se crée entre l’aristocrate français de Boëldieu et l’Allemand von Rauffenstein (Erich von Stroheim).

Le film est entré au rang de légende cinématographique, au niveau national comme international. Il fut diffusé officiellement à la Maison blanche pour l’anniversaire de Mme Roosevelt, et fait partie des rares films à figurer dans la collection permanente du MoMA à New York.

La Grande Illusion est un film sur la guerre où vous ne verrez ni bataille, ni espion“, raconte la bande-annonce de l’époque. C’est le génie de Renoir.

Infos pratiques:

“La Grande Illusion”: le mercredi 22 août à partir de 19h30. Egyptian Theater, 6712 Hollywood Boulevard, Hollywood, Los Angeles. 11$, 9$ pour les étudiants et les personnes de plus de 65 ans, 7$ pour les membres. Plus d’informations ici. Réservation des tickets ici.

Ana Tijoux, le hip-hop chilien avec un accent français

Dans la vidéo “1977” (l’année de sa naissance), de son dernier album du même nom, Ana Tijoux se fait filmer devant la Tour Eiffel. Pourtant, ce n’est pas en Français qu’elle rape, mais en espagnol.

L’artiste de 35 ans est franco-chilienne. Anamarina Merino est née à Lille de parents chiliens qui ont fuit la dictature de Pinochet. Ana reste pourtant proche de ses racines chiliennes. Dans les années 90, elle se fait connaître en Amérique latine et au Chili en rappant pour divers groupe de hip-hop, notamment Makiza pendant près de 10 ans.

En 2006, elle se lance en solo dans la pop latine et l’album 1977 qu’elle sort en 2009 rencontre un franc succès. Le single “1977” est utilisé par la série américaine Breaking Bad. Son style: un rap fluide, rapide, dynamique et latin, à la fois autobiographique et politique, loin des clichés de la bomba latina.

Infos pratiques:

“Ana Tijoux”: le samedi 25 août à partir de 20h au California Plaza, 350 South Grand Avenue, Los Angeles. Gratuit. Plus d’informations ici. Le dimanche 26 août à partir de 20h à la Constellation Room de l’Observatoire, 3503 South Harbor Boulevard, 92704, Santa Ana. 15$. Plus d’information ici. Réservation des billets ici

La FASNY avance en terrain miné à White Plains

En ce mercredi ensoleillé de juillet, Geoff Thompson se met au volant d’une voiturette de golf. En face de lui, un immense green abandonné. Il s’engage dans ses chemins sinueux, évitant les ilots de sable investis par la mauvaise herbe, longe un lac, passe un pont, remarque que des balles de golf sont toujours cachées dans l’herbe jaunie par le soleil d’été. « Là il y aura un terrain de sports, et là un parking», dit-il en montrant l’étendue verte, vallonnée.

Geoff Thompson connaît le Ridgeway Country Club comme sa poche. Et pour cause : il travaille pour l’agence de communication Thompson & Bender recrutée par la FASNY (French American School of New York) pour « vendre » aux habitants de White Plains le projet de construction du nouveau campus de l’école, à partir de 2013, sur ce terrain de golf vacant. Alors, à bord de sa voiturette, il embarque régulièrement élus locaux, responsables associatifs et journalistes pour leur vanter les mérites du projet. « Nous avons organisé des open-houses, plus de 100 réunions publiques dans toute la ville, envoyé 3 600 cartes postales, montré la propriété. Jamais, de tous les projets sur lesquels j’ai travaillés, la communauté n’a-t-elle été autant informée », souligne-t-il.

Et pourtant, le projet de la FASNY divise Gedney Farms, petit quartier résidentiel dans le sud de White Plains (Westchester), où se trouve le club. Ces derniers mois, des pancartes « FAS-NO » et « Stop FASNY now » ont fait leur apparition sur les pelouses de certaines des très chics maisons environnantes. A l’origine de la levée de boucliers: la Gedney Farms Association, un groupe de résidents emmené par son président Terence Guerriere, bien décidé à faire dérailler le projet, source selon lui de nuisances en tous genres. Si M. Guerriere et d’autres membres de l’association n’ont pas répondu à nos appels, ils ont écrit, dans une lettre publiée en juin 2012 dans un journal local, que « si FASNY construit son complexe massif, White Plains fera face pour toujours à un gouffre financier, et des problèmes de circulation majeurs. FASNY changera les quartiers avoisinants en mal, ainsi que la ville dans son ensemble. Dit simplement, une ville sera détruite un quartier après l’autre ».

Pour la FASNY, la construction d’un nouveau campus est devenue une nécessité. Eclatée sur trois villes (Mamaroneck, Scarsdale et Larchmont), l’école créée en 1980 n’a plus l’espace de ses ambitions. Elle compte aujourd’hui plus de 860 élèves de la nursery au 12th Grade, et voudrait en accueillir, à terme, 1200. En 2011, l’école s’est donc offerte les 130 acres du country club moribond pour y rassembler ses trois campus. Montant de la transaction : 8,5 millions de dollars payés en liquide. Les bâtiments de l’école, une salle de spectacle, des terrains de sports et des aires de parking seront construits dans l’est de la propriété, sur 40 acres. La majeure partie du reste sera reconvertie en réserve naturelle, ouverte au public. « Jusqu’à présent, la FASNY a réussi à croître dans des locaux qui ne lui appartenaient pas, insiste Mischa Zabotin, chairman du conseil d’administration de l’école. Le projet éducatif avait besoin d’être pérennisé par l’achat de quelque chose de concret. »

Les arguments mis en avant par les critiques sont variés. Dans une série de lettres envoyées au maire de White Plains, et mises en ligne au mois de juillet sur le site de l’association, les voisins rappellent que la FASNY, en tant qu’école, sera exemptée d’impôts alors qu’elle recourt aux services de la ville. En plus du surplus de circulation et de pollution, certains redoutent des nuisances sonores provenant des futurs terrains de sport et affirment que la FASNY n’a pas les moyens d’entretenir son immense propriété. Une voisine parle même, dans une missive adressée à son père, des « insectes de la FASNY » qui ont « inondé l’anniversaire de ton grand-père dans la cour» d’une maison proche du site, pour pointer ce qu’elle juge être l’entretien insuffisant du terrain.

A la FASNY, on minimise la fronde. « L’opposition est cantonnée au terrain immédiat du projet. Les voisins ont été habitués à vivre avec un golf dont personne ne se servait, selon Mischa Zabotin. Il y a aura un coût associé à notre arrivée – la circulation – mais il est compensé par le projet pédagogique, l’apport économique, la pérennisation des emplois et la ressource écologique qu’on va apporter au site». « Au final, c’est une histoire d’acceptation du changement », résume Geoff Thompson. Il indique que les plans initiaux du site ont été revus pour empêcher toute circulation au sein du quartier et que deux employés du club ont été recrutés pour s’occuper de l’entretien de l’espace. « On ne pourra pas convaincre tout le monde », dit-il.

L’étude d’impact environnemental du projet est toujours en cours. Si la FASNY obtient le permis de construire, les travaux pourraient commencer en 2013 pour se terminer en 2019. En attendant, Goeff Thompson n’en a pas fini de faire des tours du propriétaire en voiturette.

Photo: westfaironline.com

Croissant, foie gras et chasse aux riches

Les citoyens français les plus riches quittent la France“. Le titre du New American annonce la couleur. Le site s’intéresse à l’exode des riches français à la suite de la promesse de François Hollande d’instaurer une taxe marginale de 75% sur les revenus annuels supérieurs à 1 million d’euros. De tendance conservatrice, le site se délecte: « On se doit de reconnaître au moins une chose à Hollande: en tant que socialiste, il pense que le capitalisme est mauvais et doit être tué. En tant que président, il met maintenant en oeuvre tous les plans nécessaires pour le faire».

The New American n’est pas le seul média à s’intéresser au phénomène. Le New York Times, qui a suivi un avocat fiscaliste dans son cabinet à Paris, parle d’”indigestion” chez les riches “obligés” par François Hollande “à manifester leur patriotisme et à payer des impôts supplémentaires pour remettre le pays sur pied“. Et de rappeler que “M. Hollande a été élu en mai sur une vague de ressentiment contre ‘les riches’ ». Pour sa part, le Huffington Post parle de “tollé habituel” pour décrire la réaction des Français fortunés face à l’annonce de François Hollande. “Malgré les dires que les riches bluffent quand ils menacent de dire ‘au revoir, Paris’, il semble que cela puisse effectivement se produire“. Le site Yahoo News ! évoque l’incompréhension américaine face à cette mesure en postant une vidéo de l’acteur Will Smith, invité du JT de 20h France 2. Plutôt de gauche sur l’échiquier politique américain, l’acteur semble choqué par la taxation à 75% et laisse échapper un: “God Bless America“.

La presse américaine rivalise d’imagination pour comprendre les mentalités d’un pays accusé de « punir » la richesse « sévèrement », selon The New American. Le New York Times parle d’un “pays où le fossé croissant entre riches et pauvres touche un nerf culturel dont les racines sont antérieures à Robespierre“. Le quotidien estime que “les impôts sont élevés en France pour une raison: ils alimentent l’un des systèmes de protection sociale les plus généreux“. La revue Foreign Policy prévient ses lecteurs, sur un ton quelque peu ironique: “Si vous pensez que les Français taxent tout ce qui bouge, vous n’êtes pas loin”.

La revue s’amuse de la situation et s’adresse aux « créateurs d’emploi français »: “le Mississipi vous accueille“. “Bienvenue, mes amis!“, ajoute l’auteur, descendant lointain des premiers colons français de l’Etat du sud. Le site économique Crain’s Business « localise » le débat français, en racontant que l’initiative de M. Hollande pourrait transformer la France en laboratoire géant pour New York: “Les Français sont sur ​​le point d’offrir aux New-Yorkais un test de l’une des questions les plus controversées des années à venir: à quelle hauteur New York City pourra-t-elle augmenter les taxes sur les riches, sans les faire fuir vers les banlieues et au-delà?“.

Le New York Times tempère toutefois l’ampleur du phénomène d’exil fiscal. Le quotidien estime qu’il y a certes “beaucoup d’entreprises qui étudient des plans d’urgence pour placer leurs cadres aux salaires élevés hors de France”, mais même après les départs anticipés de Laetitia Casta ou de Johnny Hallyday, le fait que “de nombreux résidents fortunés soient effectivement amenés à quitter la France (…) reste, bien sûr, à voir”. Le Huffigton Post, sur un ton cassant, se dit que “les Français voteront ou ne voteront plus avec leurs pieds” et conclut, en français, sur un “Bon Chance, Monsieur Hollande! (sic)“.

La mort du croissant

Que faire pour retenir nos riches ? Peut-être leur promettre de bons croissants ? Si l’on en croit NPR (National Public Radio), cela ne sera bientôt plus possible. La radio publique américaine raconte, dans un reportage diffusé la semaine dernière, que la pâte surgelée entre de plus en dans la confection de nos bons vieux croissants. Horreur ! “La sous-traitance de la pâte du croissant enrage les boulangers français traditionnels“.

Pour la radio, le Français est très attaché à ses traditions: “Les Français prennent leur pain très au sérieux”, note NPR, qui raconte le combat des boulangers français à travers l’expérience de Cyril et Esmeralda Cauvet, propriétaires d’un établissement situé dans XVème arrondissement de Paris. “Dans la boulangerie Cauvet, la cuisine est au centre de l’activité, explique-t-elle, et aucune des étapes de fabrication ne comprend un congélateur“.

Elle rappelle la spécificité des boulangeries françaises: “Pour être appelée ‘boulangerie’, le processus entier, de la préparation à la cuisson du pain, de la farine à la baguette, doit être effectué sur le site“. “Cependant, il n’y a pas une telle stipulation pour les croissants et autres pâtisseries“, explique-t-elle.

La guerre du foie gras continue

Pour terminer cette revue de presse, évoquons un nouveau rebondissement dans l’affaire de l’interdiction du foie gras en Californie. Pour le  Los Angeles Times, « les Français n’avalent pas la pilule ». Et il ne parle pas seulement des expat’ en Californie, mais des Français habitant en France. Le quotidien s’y est rendu pour recueillir sur place les réactions à cet affront culinaire. Il a interrogé le Chef Laurent Delabre qui officie à la prestigieuse Tour d’Argent et qui “ne comprend pas pourquoi le foie gras a été interdit“.

Une réaction majoritaire dans un pays où le foie gras « est considéré comme un élément central du patrimoine gastronomique et de la culture », souligne le journal. “Il est vrai que certains Français défenseurs des droits des animaux ont applaudi l’interdiction, évoquant la cruauté envers les canards et les oies qui sont gavés pour créer la délicatesse. Mais ils semblent être en minorité », observe-t-il, avant de poursuivre : « Un homme a même appelé les restaurants et les vendeurs de vin à boycotter le vin californien », en référence à Philippe Martin, député du Gers.

François Hollande est lui aussi entré dans le débat. D’après le Los Angeles Times, il “a renchérit à la fin du mois dernier en disant qu’il ne ‘laisserait pas les exportations de foie gras être compromises’“. La suite au prochain épisode.

Crédit Photo: Associated Press via Huffington Post.

Un "Grand Fooding" made in Brooklyn

Le mouvement “Fooding” (contraction de food et feeling) vise à sortir la cuisine traditionnelle de ses gonds. New York, avec sa prestigieuse scène gastronomique, a naturellement été l’une des premières villes touchées par la tendance.

Pour la quatrième année consécutive, le “Grand Fooding” aura donc lieu à New York, plus précisément à Brooklyn. Car cette année, les organisateurs ont lancé le “Brooklyn Fling”, une semaine entière d’évènements culinaires dans des hauts lieux de la nouvelle gastronomie brooklynite. Une action gustative avec une saveur humanitaire puisque 20% des profits seront reversés à Action contre la faim.

Au programme de cette édition figurent des évènements aux noms mystérieux et poétiques : “Darkness with a Chance of Piperade”, “Luncheon in the Dust”… Tous comprennent leur part de fantaisie à la française : ainsi la fameuse Veuve Cliquot sera mise à l’honneur lors du “Cliquot Brooklyn Tour”. Cet évènement qui se décline en trois éditions, proposera aux participants un menu comportant une demie-bouteille de champagne Veuve Cliquot, et aura lieu chez Frankies 457Maimonide of Brooklyn, et Intercourse. Pour 75$, les curieux profiteront d’un dîner préparé par des chefs aussi prestigieux que Neal Harden, Alain Senderens et Hugues Dufour.

Le “Darkness with a Chance of Piperade” propose une formule réunissant brunch et nespresso devant un film, Saturday Night Fever ou The Warriors, pour 20$.

Et comme chaque année, une légendaire “Campfire session” est prévue le dernier soir. Ce moment d’exception “musiculinaire” est dirigé par Magnus Milsonn et le chef français Bertrand Grébaut. Au son de Mos Def, Mike D, Andrew Wyatt de Miike Snow et d’autres artistes, les participants pourront déguster en plein air les créations de Meat Hook, Mile End Delicatessen, Van Leeuwen Ice Cream, Brooklyn Bangers, PizzaMoto et Choncho’s Taco. Des invités de marque, issues de tablées reconnues comme Pierre HerméChateaubriand et Spring,  titilleront également les papilles des participants avec des plats conçus comme un “hommage avant-gardiste à la nourriture vintage“.

Infos pratiques : 

Le “Grand Fooding Brooklyn Fling”, du 19 au 23 septembre. De 15$ à 75$ selon l’évènement. Réservations et plus d’informations ici

Crédit photo : Gabi Porter / Metromix New York

Les perles de Jean-Michel Othoniel au Brooklyn Museum

Vous êtes peut-être un jour sorti du métro Palais-Royal à Paris en vous demandant qui avait construit son magnifique kiosque de perles colorées. Il s’agit de l’une des nombreuses créations du sculpteur Jean-Michel Othoniel.

Depuis plus de vingt ans, cet artiste français multiplie les créations envoûtantes autour des perles de verre soufflées et du fer forgé. Ses oeuvres poétiques et féeriques séduisent les critiques d’art, et la réputation de Jean-Michel Othoniel ne fait que grandir.

Rien d’étonnant à ce que le Centre Pompidou décide de lui consacrer une grande rétrospective en 2011, intitulée “My way”. Plus de quatre-vingts oeuvres de l’artiste montrent l’évolution de son style depuis 1987. L’exposition a rencontré un franc succès en France, et est maintenant exportée dans d’autres villes, en partenariat avec l’Institut français, le ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Culture. Après Séoul et Tokyo, “My Way” ouvre au Brooklyn Museum le 17 août.

Infos pratiques : 

“Jean-Michel Othoniel : My way”, du 17 août au 2 décembre. Dans l’aile Morris A. et Meyer Schapiro Wing (cinquième étage), Brooklyn Museum, 200 Eastern Parkway, Brooklyn. Billets d’entrée au Brooklyn Museum : adultes 12$, seniors et étudiants 8$, enfants de moins de douze ans gratuit. Plus d’informations ici.  

Photo : The Secret Happy End (2008)

 

JO: la France plus médaillée que les USA au classement alternatif

Si l’on rapporte le nombre de médailles remportées par chaque pays à leur population ou leur PIB, le classement des JO laisse apparaître quelques surprises. Ainsi, si la démographie est prise en compte, la France n’aurait gagné que 7,5 médailles (et non 34), et les Etats-Unis 4,5 (et non 104). Si le PIB est pris comme référence, la France n’aurait remporté qu’une médaille et demie, et les Etats-Unis 0,8.

Le journal britannique The Guardian a publié, en partenariat avec la Royal Statistical Society, Datablog et l’Imperial College, un palmarès alternatif des Jeux Olympiques de Londres, qui viennent de s’achever. Le principe de ce classement est de redonner mérite aux petits pays et/ou à ceux qui ont un faible PIB. Et de souligner le fait que la compétition ne se fait pas sur un pied d’égalité : tous les pays n’ont pas le même nombre d’athlètes de haut niveau ni le même budget que les Etats-Unis ou la Chine, les grands vainqueurs aux JO 2012 selon le palmarès “classique”.

Ainsi Grenade serait en fait en première place, car vue sa petite population et son faible PIB, le pays a beaucoup plus de mérite à avoir remporté une médaille que les Etats-Unis. L’Amérique ne se classe qu’au 66ème rang du palmarès par PIB, et au 47ème du palmarès par population. La France, plus petite et moins riche, obtient respectivement le score de 58ème et 36ème dans les mêmes classements. Les Gaulois peuvent donc se rassurer: ils sont plus forts que les Américains.