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Les Français font plus l'amour que les Américains, mais…

Ha ! La fameuse fibre latine ! L’enquête 2007-2008 menée par Durex et Harris Interactive sur « le bien-être sexuel mondial » révèle que 70% des Français déclarent avoir des relations sexuelles toutes les semaines contre 53% des Américains. Mais à en croire le même sondage, seulement 25% des Français sont satisfaits de leurs rapports, contre 48% des Américains. En d’autres termes, les Américains font moins l’amour mais mieux.

L’enquête, basée sur un questionnaire posé à 26.000 personnes dans 26 pays différents, nous montre aussi que les femmes Américaines auraient plus de partenaires sexuels (neuf) dans leur vie que les Françaises (sept). Pour les hommes, c’est l’inverse. Les Américains ont 13 partenaires sexuels contre 17 pour les Français.

 
 

Dujardin poursuit sa tournée télé (et les blagues)

A moins de deux semaines de la cérémonie de remise des célèbres statuettes, Jean Dujardin, en lice pour l’Oscar du meilleur acteur, poursuit sa tournée des plateaux télé américains. Vu ce week-end au Saturday Night Live, l’acteur français était l’invité de Jay Leno la semaine dernière. A en croire les rires qui ont ponctué son apparition, Dujardin a une fois de plus réussi à séduire le public et le présentateur malgré son anglais hésitant. A la question de Leno “How’s your English?”, Dujardin répond: “Like your French”. Quel talent !
Loin de s’en offusquer, l’acteur s’amuse des stéréotypes -“I have a mistress, I’m French”- et régale le public avec des imitations des acteurs américains Sean Connery, Paul Newman, John Wayne et John Travolta.

Mais ce sont les Américains Kristen Wiig, Taran Killam et Zooey Deschanel qui se sont mis au Français dans une vidéo diffusée par NBC à l’occasion du Saturday Night Live, le temps d’une scène de café en noir et blanc et en musique, “Les Jeunes de Paris”:

Et c’est avec le sketch diffusé sur le site humoristique “Funny or Die” que Dujardin prend la toile d’assaut. Un premier casting aux Etats-Unis pour le rôle du méchant, dans James Bond et Sherlock Holmes, mais aussi dans Bridesmaids, entre autres.

Dans l'Upper West Side, des classes bilingues en middle school?

Un programme français-anglais pour les collégiens de l’Upper West Side dès 2013. C’est le rêve d’un groupe de parents dont les enfants sont actuellement scolarisés dans les classes d’immersion bilingue de PS 84. Mercredi, ces parents ont mis en ligne une pétition adressée au Department of Education de New York (DoE) destinée à montrer leur soutien à l’extension au 8th Grade des programmes français-anglais et espagnol-anglais proposées par l’école publique.

Virgil de Voldère, le papa à l’origine du « dual-language program » et du centre d’immersion bilingue La Petite Ecole, a initié le projet: « Quand nous avions ouvert le programme bilingue, en primaire, nous avions l’espace. Pour la middle school, nous avons le soutien de la directrice (de PS 84) mais pas d’espace », résume-t-il.

Les parents de PS 84 sont confrontés au même problème que ceux de PS 58 à Brooklyn. En 2009, ces derniers s’étaient mobilisés au sein de l’association Education Française à New York (EFNY) pour trouver un collège local favorable à l’accueil d’un programme bilingue. Ils ont obtenu gain de cause en novembre dernier, quand la middle-school MS 51 a donné son accord pour la rentrée 2013.

Pour les parents de PS 84, le défi principal est le manque de place. En effet, l’école ne peut accueillir les niveaux supplémentaires dans son enceinte. « L’alternative serait d’ouvrir une branche de PS 84 dans un autre établissement du quartier », ajoute Virgil de Voldère. Mais les écoles de l’Upper West Side, théâtre d’un baby-boom ces dernières années, comptent parmi les plus peuplées de la ville. « La volonté, on l’a, affirme Virgil de Voldère. Si l’enfant n’a aucune raison de parler français, il va le perdre. Ca serait un gâchis.»

Lire et signer la pétition ici

Vote par courrier: la fin des inscriptions approche

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Les électeurs français établis aux Etats-Unis et au Canada désigneront leur député à l’occasion d’une élection législative qui se déroula les samedis 2 (premier tour) et 16 juin 2012 (second tour).

Si les inscriptions sur les listes électorales consulaires sont closes depuis le 31 décembre 2011, il reste possible de s’inscrire pour voter par correspondance sous pli fermé. Les électeurs qui souhaitent exercer leur devoir civique sous cette forme doivent en faire la demande avant le 1er mars 2012 auprès de leur consulat. Ils peuvent s’y rendre en personne, le contacter par courrier, télécopie, courriel ou via le portail d’accès MonConsulat.fr (adresses et contacts des consulats et de l’Ambassade de France au Canada et aux Etats-Unis)

Pour rappel, il sera également possible de voter par internet (inscription avant le 7 mai 2012) et par procuration.

Cette élection est une grande première introduite par la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008. Le député élu par les Français d’Amérique du Nord siégera à l’Assemblée nationale. Au total, onze députés des Français de l’étranger seront élus dans différentes régions du monde.

Chéri(e), pourquoi ne fait-on plus l’amour ?

Les enfants sont couchés, la maison presque rangée. Elle se félicite à peine de cet exploit, déjà soucieuse du deuxième service à préparer. Restent encore deux-trois « j’ai soif » et « j’dois faire pipi » et le dîner est prêt. Elle a faim. Il n’est toujours pas là. Elle l’appelle. Il répond : « Un dernier e-mail et j’arrive !» Elle l’attend. Elle a envie de lui. Elle s’impatiente. Elle finit par manger. Le dîner est froid. Quand il rentre enfin, il est tard et elle est fatiguée. Elle part peu après se coucher, seule et frustrée. Lui, il a besoin de décompresser d’abord. Il surfe alors sur Internet en quête d’une diversion mais cela le renvoie inexorablement à sa solitude. Il s’endormira plus tard de son côté du lit.  Scène clichée mais banale de la vie new-yorkaise qui marche aussi quand c’est madame qui travaille plus.

Voici comment un manque de temps ensemble couplé de bonnes intentions peut conduire à la déception et la déception à la séparation. La cadence professionnelle et familiale qui s’accélère, souvent au même moment, c’est un fait. La vraie raison, c’est l’attitude qui consiste à renoncer à une vie sexuelle épanouie pendant cette période.

La suite ressemble parfois à cela… Après avoir disparu en semaine, leurs relations sexuelles se font de plus en plus rares parfois même inexistantes depuis plusieurs mois. Au bout de quelque temps, ils se font une raison devant cette situation. Je les entends me confier : « C’est une période particulière, ça ne va pas durer !» ou encore « de toute façon, c’est pas indispensable pour un couple ! ». Chacun prend sur soi, les frustrations s’accumulent, le sentiment de solitude augmente et progressivement un fossé se creuse entre eux. Par protection, les désirs s’éteignent et les idéaux s’oublient jusqu’au jour où la limite est atteinte : « J’en peux plus de ce rythme de vie! J’ai besoin de quelqu’un à qui me confier et qui me fasse vibrer! On est devenu des étrangers l’un pour l’autre. On ne parle plus la même langue, on n’arrive plus à se comprendre».

Peut-on espérer retrouver une complicité après avoir mis entre parenthèse son couple pendant quelques semaines, mois ou années ? Je le crois, mais difficilement. C’est comme une seconde langue qui ne serait plus pratiquée pendant un certain temps. Elle s’oublie, on devient hésitant, maladroit et moins spontané. La complicité sexuelle, c’est pareil. Il faut la pratiquer sinon elle risque de disparaître. On ne peut pas la mettre en pause et espérer recommencer naturellement là où on l’avait laissée. Plus on fait l’amour, plus le désir, le plaisir et la confiance augmentent. L’inverse est cruellement vrai. Il devient dans ces cas utile de demander des « cours de remise à niveau » pour oser se lancer à nouveau.

J’entends souvent : « Pensez-vous honnêtement que ce soit possible d’être à la fois un mari attentionné, un père responsable et un amant passionné ? » Oui, je le pense mais à plusieurs conditions. La première : il faut se prendre des rendez-vous. Avec un emploi du temps aussi chargé, ne comptez pas sur votre spontanéité car elle est effectivement malmenée par les stress professionnels et familiaux quotidiens. Deuxième condition : s’accorder des pauses. Jouez au « jeu du taboo » ! Le principe est simple, lors de ces rencontres vous listez les sujets « tuent l’amour » qui ne peuvent pas être abordés (votre boss, les enfants, les soucis de la maison, la belle famille, etc.). Sachez parler de choses légères et rire ensemble. Cassez la routine et les habitudes par des surprises et attentions même très petites et simples (changez parfois de côté du lit, d’horaires, de tenues, etc.). La troisième : faire preuve d’imagination. Vous n’avez pas l’occasion de partir en vacances en amoureux ? Et bien, visualisez ensemble l’endroit de vos rêves et transportez-vous là-bas tout en restant dans votre lit ! Osez et usez des jeux de rôles pendant la journée et dans votre lit où vous quittez votre rôle de mari et femme pour se découvrir autrement.

Plus que jamais, dans une période où la famille et le travail prennent la quasi-totalité de votre temps, l’harmonie sexuelle de votre couple ne peut être oubliée. Se détendre ensemble, partager ses rêves, goûter au plaisir, c’est reprendre de l’énergie pour vivre ce quotidien. Ce n’est pas une question de temps mais de priorité et d’attitude.

Visiter le site de Thérèse Hargot-Jacob ici
Avertissement: Thérèse Hargot-Jacob est sexologue à New York. Ses chroniques sur French Morning s’inspirent de sa pratique professionnelle, mais les témoignages individuels qu’elle rapporte sont modifiés de manière à préserver l’anonymat de ses clients. Ce qui se dit dans son cabinet reste dans son cabinet!

"Pour les Français, la mère parfaite n’existe pas"

Elle ouvre de grands yeux bleus étonnés derrière ses petites lunettes et arbore un large sourire. Pamela Druckerman se dit surprise par l’incroyable retentissement de Bringing Up Bébé, sorti la veille aux États-Unis et deux semaines plus tôt en Grande-Bretagne. Elle enchaîne les interviews. J’étais curieuse de la rencontrer après avoir lu son livre. Comme elle, je suis journaliste et mère de trois enfants. Elle est arrivée à Paris il y a huit ans précisément lorsque je quittais la capitale française pour New York. Son livre raconte comment, au fil des années, elle a été séduite par l’éducation “à la française”, découvrant que, nous, les Françaises, sommes à la fois plus sereines et plus fermes dans notre façon d’élever nos petits. Par opposition, Bringing Up Bébé dénonce l’ overparenting dont font preuve, selon l’auteure, les mères américaines, cette façon de s’investir à l’excès dans l’éducation de leurs enfants.

French Morning: L’overparenting semble être propre à notre génération des “quadras”. Toutes les mères américaines avec qui je discute me disent que leurs parents n’étaient pas comme ça.

Pamela Druckerman: Oui, c’est nouveau. Cela a commencé dans les années 80-90 en Amérique, et c’est le résultat de plusieurs facteurs. D’une part, il y a eu le pic des divorces quand nous étions adolescents et nous sommes les enfants de divorcés – ce n’était pas mon cas mais tout le monde autour de moi avait des parents divorcés; donc adultes, nous avons eu recours à la psychothérapie plus que toute autre génération. D’autre part, à cette époque, sont sorties de nouvelles études scientifiques sur le développement du cerveau des enfants âgés de 0 à 3 ans. Elles montraient combien ces années sont importantes. (…) Enfin, ce que vous ne connaissez pas en France: l’extrême peur des crimes. Les crimes diminuent aux États-Unis mais quand vous regardez les informations, vous pensez que ça augmente. Donc vous pensez que vous devez protéger vos enfants.

FM : Les crimes sexuels, la pédophilie, c’est en effet une obsession aux États-Unis.

Oui, c’est une obsession. C’est difficile à comprendre mais c’est dans notre culture. Je ne blâme pas les parents américains – en Amérique comme en France, nous essayons de faire de notre mieux avec les informations que nous recevons. Cette obsession est née dans les années 80, suite à une série de scandales sexuels dans les day cares. Donc quand je suis arrivée en France, j’ai été surprise d’entendre toutes ces mères espérer avoir une place en crèche. Au fond, nous, les Américaines, nous ne faisons pas confiance à l’institution publique.

FM : Vous avez beaucoup d’admiration pour les Françaises…

Je pense que c’est très difficile d’être une mère française, c’est sûrement beaucoup de pression d’être successful dans tous les domaines de votre vie, tout en restant si féminine, avec un look fantastique…

FM : Vous savez que toutes les Françaises ne cuisinent pas quotidiennement de bons petits plats.

Oui, bien sûr: à Paris j’habite au dessus d’un Picard (rires). Mais ce que je décris dans mon livre, c’est l’idée française – et j’aime beaucoup cette idée – de l’équilibre sans culpabilité: aucune partie de votre vie ne doit être désavantagée: ni la mère, ni la femme active, ni l’épouse.

FM : Mais nous n’arrêtons pas de culpabiliser! C’est l’éternel dilemme: nous voulons tout!

Oui, il y a beaucoup de culpabilité en France, les femmes veulent tout, mais je pense que les Françaises résistent, repoussent ce sentiment de culpabilité, alors que les Américaines l’embrassent. En Amérique, se sentir coupable fait du bien, on le mérite, c’est comme un impôt [sur le bonheur d’être parent, ndlr]. En France, la culpabilité est vue comme un sentiment négatif. C’est dans la culture française que la mère parfaite n’existe pas. Nous, les Américaines, nous nous sentons coupables de ne pas être des mères parfaites [un chapitre entier du livre est consacré à ce sujet, ndlr].

FM : Vous ne trouvez pas que nous les Françaises, nous sommes très, voire trop, égoïstes? C’est assez confortable d’être égoïste!

(Rires) Oui, c’est sûr, vous êtes égoïstes. Mais ce n’est pas bon pour un enfant, les études le montrent, d’avoir une relation fusionnelle avec sa mère. Je ne sais pas si c’est confortable (elle rit encore), mais je pense que c’est bien pour tout le monde. Bien sûr, cela peut aller trop loin en France…

FM : Oui, par exemple dans les écoles publiques, nous ne faisons pas grand chose par rapport à vous les Américaines, très investies dans le milieu scolaire.

Oui… je suis moi-même déléguée des parents d’élève dans la maternelle de mes fils! Et je vois des choses drôles: un père est venu vers moi se plaindre de la nourriture, disant que c’était trop simple! Je ne peux pas me plaindre, c’est tellement mieux qu’aux États-Unis!

FM : La nourriture occupe de la place dans votre livre. Selon vous, les petits Français mangent mieux, de tout, assis à table. Ce n’est pas toujours vrai.

PD : Oui, mais en comparaison avec ce qui se passe en Amérique, c’est vraiment mieux!

FM : Il y a tout de même une prise de conscience aux États-Unis. Même Michelle Obama prône une alimentation plus saine.

Oui, c’est en train de changer et ça vient de France! L’idée qu’il faut des repas équilibrés dans les écoles, cuisiner avec des ingrédients frais, etc… Et vous n’avez pas tous ces snacks tout le temps, vous avez un seul “goûter”… Je reste choquée quand je rentre aux États-Unis. Et puis, il y a cette idée en France qu’il faut toujours goûter de tout.

FM : Votre description du couple, au fil de l’agrandissement de la famille, est très intéressante. Le couple en prend un coup.

Si votre enfant ne fait pas ses nuits avant ses 9 ou 10 mois, comme cela est souvent le cas en Amérique, bien sûr que cela affecte toutes les parties de votre vie, de votre mariage à votre propre personnalité. Ou si votre enfant a cinq ou six activités différentes par semaine, et que vous êtes la seule à gérer l’emploi du temps, cela ne vous laisse pas beaucoup de temps avec votre mari… Je pense qu’il y a une plus grande résistance en France à tout cela.

FM : Qu’est-ce que votre mari a pensé à la lecture de votre livre?

Il a aimé le livre. Il dit qu’il aurait dû être le personnage principal (rires)! Il pense qu’il occupe les lignes les plus drôles du livre, ce qui est vrai…

FM : Bon nombre d’Américains pensent tout bas ce que vous dites tout haut. Mais ils disent qu’ils n’ont pas le choix, qu’ils sont obligés de rentrer dans ce système de compétitions, d’hyperparenting. Comment changer les choses?

Je comprends qu’ils pensent ne pas avoir le choix car c’est notre culture qui nous dit de faire ainsi. Mais je pense que ça peut changer car depuis quelques années maintenant, des critiques, des enquêtes sortent décrivant que ce type d’implication est très difficile car demande tellement de travail! Et avec la sortie de livres comme celui d’Amy Chua l’an dernier, le mien aujourd’hui – et il y en aura bien d’autres… – c’est la quête d’une alternative à ce type d’éducation parentale. On le fait, on n’est pas heureux, on pense qu’on n’a pas le choix, mais il y a des alternatives.

FM : Continuez-vous à être étonnée par la vie parisienne et, plus largement, française?

Bien sûr (en français)! Encore récemment, j’étais à une fête d’anniversaire et la mère montrait une photo d’elle avec son mari dans une voiture décapotable en vacances – ils étaient partis tous les deux –, déclarant : “Qu’est-ce qu’on s’est bien amusés!”. J’étais vraiment surprise, même après l’écriture de ce livre, par l’absence de culpabilité d’avoir pris du bon temps chez cette femme. En Amérique, si un couple montrait une telle photo, il dirait : “Les enfants nous ont tellement manqués!

Frédéric Lefebvre pour un Eataly à la française

La France aura bientôt son Eataly. Frédéric Lefebvre a annoncé l’ouverture d’un “lieu temporaire” français à New York dans le cadre de la Fête de la Gastronomie le 23 septembre, où la restauration et les métiers de bouche seront représentés. “Il faut valoriser le patrimoine vivant de la France“, a expliqué Frédéric Lefebvre aux chefs français de New York, lors d’une réunion samedi 11 février au restaurant Benoit d’Alain Ducasse.

Le projet s’inscrit dans la logique de «Rendez-vous en France». Objectif : attirer les touristes étrangers en France et replacer le pays en  tête du classement des nations par le chiffre d’affaires issu du tourisme, devant l’Espagne et l’Italie…

Le grand succès d’Eataly, en face du Flatiron Building, est cité en modèle par beaucoup, et doit inspirer, reconnait lui-même le ministre (qui a rencontré dimanche Joe Bastianich, le cofondateur d’Eataly). Mais il ne s’agit pas de copier: “Eataly c’est un supermarché; là il s’agit de promouvoir l’art de vivre à la française; il faut de la diversité, le plus possible de partenaires, etc…”. “Le lieu temporaire sera un test grandeur nature au moment de la fête et on pérennise“. Il vise un lieu définitif d’une surface entre 1.500 et 3.500m2 (contre plus de 4.500m2 pour Eataly). Il n’a toutefois pas précisé l’emplacement ni le calendrier du projet. Aucun financement public n’est prévu : “Il ne s’agit pas que l’Etat mette des fonds publics, mais je labellise et mets autour de la table de grands acteurs privés”. Au passage, il cite Ariane Daguin, la facétieuse fondatrice de D’Artagnan “quelqu’un qui doit faire partie d’un projet comme ça”. Avant cela, le salon du meuble de Milan en avril sera l’occasion d’un premier test : 1.200 m2 seront consacrés au savoir-faire français.

La vraie fausse campagne de Frédéric Lefebvre

Réunions de supporters, visites chez des commerçants, tête-à-tête avec des notables… Cela ressemble beaucoup à une campagne mais, promis juré, cela n’en est pas une. Officiellement, le secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des PME, du Tourisme, des Services, des Professions libérales et de la Consommation est en déplacement ministériel. A Miami les jeudi 9 et vendredi 10, il assistait au premier symposium mondial des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), le plus grand rassemblement de chefs d’entreprises français jamais organisé à l’étranger. Puis, à New York samedi et dimanche, il a vendu sa marque de promotion du “patrimoine vivant” de la France à l’international «Rendez-vous en France», avant d’aller rencontrer des commerçant français à Carroll Gardens et Cobble Hill.

Aux Etats-Unis pourtant, il n’est pas un secrétaire d’Etat comme les autres. Depuis que l’UMP en a fait son candidat à l’élection législative pour la première circonscription des Français établis hors de France, ses déplacements dans ce territoire, qui comprend les Etats-Unis et le Canada, sont ponctués de réunions avec des militants et sympathisants de la majorité. A Montréal en janvier, il participait à une rencontre privée organisée par Jeanine de Feydeay, conseillère UMP à l’AFE (Assemblée des Français de l’étranger). A Miami, vendredi soir, une autre «soirée privée» était organisée au restaurant franco-italien La Piagga par la conseillère AFE Nicole Hirsh. L’e-mail d’invitation, que French Morning s’est procuré, présentait Frédéric Lefebvre comme “candidat législatives juin 2012 Amérique du Nord“, et non comme secrétaire d’Etat. Et samedi soir à New York, l’UMP locale organisait une réception au Novotel de Times Square en présence du secrétaire d’Etat, mais elle aussi annonçant la présence du “candidat UMP pour la 1ère circonscription“.

Pratique-t-il le mélange des genres ? Ces adversaires l’affirment. Mais Frédéric Lefebvre balaie les critiques d’un revers de main : « Dans mes réunions, je ne parle jamais des élections », assure-t-il. En revanche, il parle, avec constance, de son attachement aux Etats-Unis, ses “quelques années” passées à New York, enfant, lorsque son père y était médecin; il cite également sa meilleure amie, New Yorkaise, son frère qui habite en Californie depuis 30 ans… Bref, le secrétaire d’Etat pense visiblement que le -futur- candidat a tout ce qu’il faut pour être élu député ici.

Pourquoi alors ne pas se lancer officiellement, comme d’ailleurs bon nombre de militants locaux de l’UMP le souhaitent? “Question de stratégie” répond l’entourage du secrétaire d’Etat, “il y a un temps pour tout et celui de la législative n’a pas encore commencé”.

Interviewé par French Morning, Frédéric Lefebvre a donc refusé d’évoquer sa campagne. Il ne dit même pas quand elle commencera, mais prévient que la donne va changer très bientôt. “La semaine qui vient va être décisive” dit-il, allusion à l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy, attendue d’un jour à l’autre.L’élection présidentielle est ce qui préoccupe les Français pour le moment, c’est cette élection qu’ils attendent avec impatience, assure-t-il. La législative est encore loin et les Français comprennent très bien que lorsqu’on est au gouvernement, on prend des décisions. Il ne faut pas mélanger les genres”.

Alexis Buisson et Emmanuel Saint-Martin

Joseph Altuzarra présente une collection métissée éblouissante

Du beau monde se pressait ce samedi soir à La Venue, entrepôt reculé de Chelsea à quelques encablures de la High Line où avait lieu le défilé de Joseph Altuzarra, styliste français basé à New York. La présentation de sa collection pour l’automne-hiver 2012-2013 était attendue au tournant. En novembre dernier, le jeune designer décrochait le CFDA Vogue Fashion Fund 2011, une bourse d’une valeur de 300 000 dollars, décernée par la Chambre syndicale de la mode américaine (CFDA) et le magazine Vogue américain. Ce prix prestigieux ayant pour but d’encourager la jeune création est présidé par un jury composé entre autres d’Anna Wintour, la rédactrice en chef du Vogue américain, de la créatrice de mode Diane von Furstenberg ou encore de Lazaro Hernandez et Jack McCollough, le duo à la tête du label américain Proenza Schouler, eux-mêmes lauréats en 2004.

Un joli coup de pouce financier

Si cette récompense est une belle reconnaissance du milieu de la mode, elle est aussi un joli coup de pouce financier pour le créateur né en France il y a 27 ans qui, après avoir suivi des cours d’Art et d’Histoire au Swarthmore College de Philadelphie avec un intérêt poussé pour la mode et l’architecture, décide de partir tenter sa chance dans la Grosse Pomme. Il y fait ses premières classes auprès de grands noms de l’industrie fashion US comme Marc Jacobs et Proenza Schouler. En octobre 2006, il retourne à Paris, engagé chez Givenchy par Riccardo Tisci en tant qu’assistant styliste, il y développe sa passion pour le “tailoring” avant de décider, en 2008, de développer sa propre ligne de l’autre côté de l’Atlantique. Joseph Altuzarra se dit influencé par Tom Ford et Helmut Lang, il décrit ses créations comme étant « le mélange d’un certain héritage de sa culture française et de l’énergie qui émane de New York », sa ville d’adoption.

Gitanes et “Belle de Jour”

Joseph Altuzarra n’a que quelques collections de prêt-à-porter à son actif mais son aura s’amplifie de saison en saison. Les créations présentées pour l’hiver prochain démontrent son perfectionnement stylistique et révèlent son héritage métissé (son père est français et sa mère est américaine d’origine chinoise). La femme d’Altuzarra pour l’hiver prochain est une femme nomade qui ne connait pas les frontières. Dans une ambiance intimiste de souk marocain, au rythme de tambours et sur la voix envoûtante de la chanteuse icelandaise Björk, défilent des robes de gitanes brodées de sequins portées avec de cuissardes aux talons aiguilles vertigineux. Parmi cette avalanche de motifs chamoirés aux influences ethniques diverses – on devine l’Italie, l’Inde, la Mongolie – s’immiscent de petites robes noires à la coupe structurée et à l’allure parisienne façon « Belle de Jour » ainsi que des parkas sombres style militaire – certaines rehaussées de fourrure – assorties à des pantalons droits, des blazers en velours combinés à des jupes crayon, ou encore des pulls en laine aux motifs seventies. Cette collection tout à la fois simple et sophistiquée mêle l’allure « techno-chic » propre au styliste à un look plus casual destiné à la femme urbaine, « combiner audace et portabilité » voilà le pari ambitieux d’Altuzarra. A voir le public conquis par sa collection présentée ce samedi soir devant un parterre de personnalités et de journalistes, son challenge semble réussi, on prédit un bel avenir à ce jeune talent aux influences stylistiques métissées.

Les expatriés, des "individus en souffrance"

Patricia Glasel, directrice du programme de formation interculturelle pour cadres Global Leadership Training chez Berlitz Consulting, est venue partager, vendredi, avec les participants du symposium mondial des Conseillers du commerce extérieur, les résultats d’une étude réalisée par sa firme sur l’expatriation. Et les résultats sont édifiants pour les candidats au départ et les entreprises.

On apprend notamment que 62% des expatriés français quittent leur entreprise dans les deux ans après leur retour en France, ce qui suggère que les compétences acquises à l’international ne profitent pas à leur entreprise sur le long-terme. « Ce sont des individus en souffrance. Ils retrouvent la hiérarchie et les contraintes de la maison-mère, souligne Patricia Glasel. Et ils ne savent pas parler de leur expérience autrement que de dire : ‘j’ai passé dix ans à…’ Ils ne savent pas exprimer leur compétence. »

L’étude a été réalisée en partenariat avec l’institut de sondage BVA sur la base de témoignages de 189 expatriés ou futurs expatriés et 93 conjoints. En parallèle, trente entretiens approfondis ont été effectués en 2010 avec des expatriés ayant vécu à l’étranger.

Autres enseignements de l’étude :

–         S’expatrier en famille : 94% des personnes interrogées ayant une famille veulent que leur enfant soit exposé à l’international. Ce qui signifie, selon Mme Glaser, que les entreprises doivent considérer que l’expatriation s’applique autant à l’employé qu’à sa famille.

–       L’expatriation vue par le conjoint : seul 28% des futurs expatriés considèrent que l’adaptation au nouvel environnement sera le défi majeur, contre 40% des conjoints. « C’est la bombe à retardement, souligne Patricia Glaser. Ils parlent tous les deux du départ mais ne l’appréhendent pas du tout de la même façon. » Elle ajoute : « Ils ne sont plus homme ou femme mais une équipe qui doit gagner ensemble. »

–         Expatriés récidivistes : les individus qui repartent après une ou plusieurs expatriations appréhendent davantage le départ que les primo-expatriés (52% contre 28%)

Pour l’Ambassadeur, les amis de la France vieillissent

Et si les actuels amis américains de la France n’étaient pas assez stratégiques? François Delattre a évoqué cette crainte dans des termes peu diplomatiques pour un Ambassadeur de France aux Etats-Unis. Vendredi, il a exhorté les entrepreneurs français réunis à Miami dans le cadre du premier symposium mondial des CCE, à agir pour « renouveler la génération de ces Américains francophiles » qui soutiennent la France, appelant cet effort un « grand défi stratégique ».

« Nos amis d’il y a 25 ans ont 25 ans de plus aujourd’hui. Il faut établir cette relève si nous ne voulons pas qu’ils soient uniquement commissaires d’exposition ou directeurs de musée », a-t-il dit, jugeant que les Français manquaient de relais chez les décideurs américains, contrairement à d’autres communautés. Et d’appeler les participants à trouver de nouveaux appuis « dans le monde de la finance, de l’entreprise, de la recherche et de la politique » pour accroître la compétitivité de la France aux Etats-Unis.

François Delattre était invité pour s’exprimer sur le thème de  la diplomatie économique. Il a détaillé les actions de l’Ambassade visant à promouvoir les intérêts économiques français sur le sol américain. Parmi les exemples cités : l’implantation d’un campus de Dassault Systèmes dans la banlieue de Boston en 2010 ou encore la mise en place du Partner University Fund (PUF), un fond qui vise à favoriser la cooperation transatlantique dans la recherche et les sciences. Il a insisté sur la nécessité d’un lobbying français plus fort auprès des pouvoirs publics américains.

L’Ambassadeur a également évoqué les craintes américaines par rapport à l’avenir de l’euro. « C’est la première question » que lui posent les candidats à l’élection présidentielle américaine quand il les rencontre dans le cadre de ses fonctions, a-t-il précisé.

« Prendre le temps de comprendre le marché américain »

« On a découragé toutes les vocations?» Face à l’absence de questions de la salle à l’issue, jeudi, de la table-ronde intitulée «s’implanter en Amérique du nord», le directeur de la Banque Transatlantique et animateur de la discussion Pascal Le Coz se demande s’il n’y a pas comme un froid.

Les panélistes (Alain Renck d’Oséo, l’avocat Marc Sage, le PDG et fondateur de Capital Export Jean-Mathieu Sahy et Solange Strom de The Strom Group), tous spécialistes des problématiques relatives à l’implantation  d’entreprises françaises aux Etats-Unis et au Canada, n’ont pas brossé un tableau idyllique du marché américain. : «J’ai connu des exportateurs qui voulaient se développer dans une demi-douzaine de pays, dont les Etats-Unis. Or, les Etats-Unis sont un sujet à part. Il faut un engagement total du management pour pouvoir y faire croître son chiffre d’affaires », insiste Jean-Mathieu Sahy, de Capital Export, une société qui aide les boites frenchies à s’installer à l’étranger. Point majeur : il faut prendre le temps d’investir de l’argent pour comprendre le marché, choisir ces régions. Les Etats-Unis sont le marché le plus difficile au monde, le plus structuré. »

Même conseil chez Marc Sage, du cabinet d’avocats Salans: « Il faut s’inscrire sur le long terme quand on veut s’implanter aux Etats-Unis », estime-t-il, citant notamment l’importance de préparer des contrats solides, écrits, «car aux Etats-Unis, ce qui n’est pas écrit n’existe pas» et l’ouverture de procédures judiciaires y est beaucoup plus facile qu’en France.

Alain Renck, directeur de l’international chez l’entreprise publique Oséo, spécialisée dans le financement de PME, rappelle toutefois que les candidats à l’internationalisation français bénéficient d’une «équipe de France de l’export» performante, composée notamment des CCE (Conseillers du commerce extérieur), des missions économiques, des chambres de commerce et d’industrie, de l’agence Ubifrance et de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur COFACE. «Jamais les PME n’ont été autant accompagnées. Si vous savez vous servir de cette martingale gagnante, l’internationalisation sera facilitée.»