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Trou en un pour le styliste des golfeurs

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«Golfeur du dimanche», Thomas Ferré n’a jamais aimé mettre les tees dans sa poche. Il n’en n’a pas fallu beaucoup plus pour que le jeune ingénieur décide de se lancer dans la fabrication et la commercialisation de polos de golf avec, sur la manche gauche, une poche spécialement conçue pour ces chevilles sur lesquelles les golfeurs posent la balle avant de la frapper. Son polo de golf, il veut l’imposer comme un signe distinctif, au même titre que «le maillot du footballeur». «Stylé mais responsable», le polo Tomi Otee est fabriqué en coton bio et en bambou labelisé durable, souligne le lauréat.

Avec sa marque Tomi Otee, il a succédé, lundi dernier, aux Cannelés de Céline comme lauréat du prix de l’entreprenariat franco-américain (French American Entrepreneurship Award ou FAEA), qui distingue chaque année depuis quatre ans un jeune entrepreneur français installé aux Etats-Unis. «Emu et touché», Ferré remporte un chèque de 10.000 dollars, qui lui permettra de développer sa société. Il va aussi pouvoir profiter des conseils et du suivi du Club 600, regroupement d’entrepreneurs français basé à New York, et de la Chambre de commerce franco-américaine. «Me voilà dans les spotlights alors que j’ai toujours été l’homme de l’ombre», a confié en souriant le jeune ingénieur, qui a remercié ses parents, sa petite amie et son partenaire Jean-Baptiste Olivier.  La vente des vêtements Tomi Otee débutera au début du mois d’avril.

Réseaux sociaux et gastronomie

Les deux autres projets finalistes de l’édition 2011 portaient respectivement sur la gastronomie française et les réseaux professionnels. Avec Taste of France, Enrique Gonzalez voulait changer l’image élitiste de la cuisine française, en organisant fin 2012 un salon abordable pour les professionnels et les consommateurs. Morgan Dierstein est lui à l’origine du site Rent-A-Student, qui ambitionne de mettre en relation étudiants et entreprises pour des missions ponctuelles.

Le consul Phillippe Lalliot a félicité les trois finalistes lors de la remise du prix qui a eu lieu au Consulat général de France, rappelant que tous les finalistes des éditions précédentes menaient à bien leurs projets.

En plus de ces finalistes, deux étudiants de Terminale S à la French American School of New York (FASNY), James Hamet et Clément Mihailescu, ont été mis à l’honneur pour leur projet LeafNet, un réseau social qui emprunte leurs spécificités aux réseaux déjà existants, tels que Facebook et LinkedIn, pour mêler loisir et business. Avec LeafNet, une page ne correspondrait plus à un profil mais à une idée, un concept, un objet, une compagnie.

Légende: Yves Coleon, co-président du French American Entrepreneurship Award (FAEA), le Consul général de France Philippe Lalliot, Thomas Ferré, le lauréat du FAEA, Emmanuel Cargill, co-président du FAEA.

Les parents français indétrônables, Dujardin trébuche

L’actualité politique française fait encore couler de l’encre aux Etats-Unis cette semaine. Les déclarations du ministre Claude Guéant, qui a affirmé que «les civilisations ne se val[aient] pas toutes», n’ont pas échappé à la presse américaine. Ni la tempête qui en a résulté à l’Assemblée: le gouvernement et les députés UMP ont quitté l’Assemblée après que le député socialiste Serge Letchimy a rapproché ces propos du nazisme, rapporte l’Associated Press. La petite ville d’Abbeville dans le nord de la France est elle aussi sous les feux de la rampe. Le correspondant du New York Times est allé constater l’engouement pour la candidate du Front National Marine Le Pen dans cette ville minée par le chômage et la désindustrialisation.

Mais le sujet qui est sur toutes les pages est beaucoup plus léger : la sortie du livre Bringing Up Bébé, dans lequel la journaliste américaine Pamela Druckeman fait l’éloge des parents français en matière d’éducation (lire notre critique ici). La France, « terre d’implants mammaires défectueux et de laisser-faire parental », est une « obsession » en ce moment aux Etats-Unis, souligne le Daily Beast. Les Américains, a peine remis «du choc de 2005, lorsqu’ils ont découvert pourquoi les Françaises ne grossissent pas» ont accueilli à New York l’été dernier «Ladurée, la pâtisserie colportant des millions de calories des macarons français» mais aussi, le mois dernier, «la légendaire boite de nuit parisienne Le Baron, qui est tellement exclusive que nul n’y entre ». Et pour couronner le tout, «Hollywood ne trouve même pas suffisamment de trophées à The Artist». «Sur les questions de savoir vivre, les Français ne déçoivent pas», souligne un article du Wall Street Journal. Nous aurions selon lui «une manière distincte» de manger, s’habiller et d’aimer. «Peut- être que tout débute dans l’enfance ». Ha ! Le voilà le secret.

Mais ne nous emballons pas: tous ne s’accordent pas sur le modèle français. « Les Français n’ont-ils pas commencé à donner du vin à leur enfant à un âge précoce ? Cela pourrait expliquer la fainéantise des enfants. Ca et leur enseigner l’art de se rendre…»,  affirme un internaute dans un commentaire laissé sur le site du Daily Beast. Les Français, fainéants ? Really ? Quel préjugé.

Autre lubie de presse : Jean Dujardin. Loué la semaine dernière pour son charme, il se retrouve aujourd’hui au milieu d’une polémique. C’est l’affiche suggestive de «Infidèles», film prévu pour le 29 février, qui est à l’origine de la controverse. « Je rentre en réunion » – le mensonge surplombe l’affiche, qui donne à voir un Jean Dujardin au milieu d’une paire de jambes qui se termine par des escarpins vernis. « La plupart du public français n’a pas été choqué », note le New York Times. Le Hollywood Reporter rappelle lui que ce contretemps intervient « au moment même où le jury doit faire son choix pour les Oscars». «Chaque étape est importante», souligne-t-il. « A chaque étape, un possible faux-pas peut coûter l’Oscar ». Eh oui, les Américains ne plaisantent pas avec le sexisme, même avec Jean Dujardin.

 

"Intouchables" ouvrira "Rendez-vous with French Cinema"

Intouchables, deuxième succès français au box-office hexagonal, sera le film “star” de la 17ème édition du festival de cinéma “Rendez vous with French Cinema”, qui aura lieu début mars. Eric Toledano et Olivier Nakache, les deux réalisateurs de ce “feel-good movie” qui raconte l’histoire d’amitié improbable entre un jeune de banlieue et un millionnaire paraplégique, ainsi que l’acteur principal François Cluzet seront présents lors de la projection d’ouverture, le 1er mars.

Organisé en partenariat avec Unifrance, l’organisme chargé de la promotion du cinéma français à l’étranger, “Rendez Vous with French Cinema” est l’occasion pour le public new-yorkais de découvrir des films francais et rencontrer les réalisateurs et acteurs des films projetés.

Pour cette 17 ème édition, toute la fine fleur du cinéma français sera de la partie : Mathieu Amalric, Audrey Tautou, Vincent Lindon ou Carole Bouquet sont attendus. A part Intouchables, La Délicatesse, comédie sentimentale adaptée du best seller de David Foenkinos, 17 filles, fiction issue d’un fait divers américain (plusieurs jeunes filles du même lycée avaient décidé de tomber enceinte en même temps) ou encore Louise Wimmer, film social racontant les galères d’une femme sans-abri, seront également à l’affiche.

Infos pratiques :

Rendez-Vous with French Cinema 2012, du 1 au 11 mars, pour plus d’informations concernant les cinémas partenaires, les horaires et les tarifs, consultez le site officiel de l’événement.

 

Olivier Sarkozy vend enfin sa "townhouse"

Il aura fallu un an et demi, et une baisse de 20%, mais Olivier Sarkozy a finalement vendu sa luxueuse maison de l’Upper East Side. French Morning vous l’avait raconté à l’époque: le demi-frère américain du président français avait décidé de mettre en vente sa luxueuse maison de l’Upper East Side à l’été 2010 pour 10,5 millions de dollars.

La mise en vente avait été provoquée par le divorce d’Olivier Sarkozy et de Charlotte. Une séparation mouvementée: les deux époux étaient mariés sous le régime de la séparation des biens en France, mais cette règle n’existant pas aux Etats-Unis, l’ex Mme Sarkozy avait demandé que la loi américaine s’applique, ce qui lui aurait permis de recevoir la moitié de la considérable fortune amassée par Olivier, financier à succès, directeur du Carlyle Group. Finalement, un accord avait été trouvé en mars dernier (resté secret) et Charlotte avait mis fin à la procédure judiciaire engagée contre son désormais ex-mari. La maison avait alors été remise sur le marché, après en avoir été retirée le temps de la procédure.

En vendant la townhouse, Olivier Sarkozy réalise une belle plus-value, malgré la baisse consentie. Le couple Sarkozy avait acheté la maison en 2005 pour 6,5 millions de dollars, empruntant seulement 1,1 million pour ce faire, selon la base de données de la ville de New York. La vente a été conclue le 20 janvier. L’acheteur, dissimulé derrière la raison sociale “Studio 407 LLC”, n’est pas connu.

Pour visiter la maison en vidéo, cliquer ici
 

Arthur H en concert à New York

Dans son dernier album “Baba Love”, le poète à la voix suave renouvelle son style si particulier avec quelques doses d’électro et de groove. Ses fans new-yorkais pourront le constater par eux-même.

Vainqueur de la Victoire de la Musique de l’album Pop/Rock de l’année 2009, Arthur H ou Arthur Higelin se produit pour la première fois à New York sur la scène du Florence Gould Hall, au French Institute Alliance Française (FIAF). Un concert à ne pas manquer, pour tous les fans de l’artiste énigmatique, mais aussi les curieux qui ne veulent pas rater l’occasion de se laisser embarquer dans un univers musical entraînant. Par ailleurs, il s’agira de son seul concert sur le sol américain.

Infos pratiques:

Arthur H, « Baba Love Tournée », au Florence Gould Hall à la FIAF, mercredi 22 février à 20h30, 55 East 59th Street, New York.

 

"Madame Butterfly" au Lincoln Center

Une fois de plus, le Met Opéra propose une programmation des plus prestigieuses pour 2012. Parmi les oeuvres présentées, il y a Madame Butterfly, opéra culte de Giacomo Puccini.

L’histoire est tragique mais belle. Madame Butterfly, une geisha de Nagasaki, tombe éperdument amoureuse d’un marin américain qui l’épouse et l’abandonne. Les airs chantés sont également magnifiques et ont été popularisés par des cantatrices de renom, comme Maria Callas ou Barbara Hendricks. Le casting de la version présentée au Metropolitan Opera n’est pas en reste, puisque le réalisateur plusieurs fois oscarisé Anthony Minghella s’est chargé de la mise en scène et que l’on retrouve deux sopranos stars, Patricia Racette et Liping Zhang, dans le rôle titre.

Infos Pratiques :

Madame Butterfly, les 17, 22 et 25 février, et les 2 et 8 mars au Metropolitan Opera, 70 Lincoln Center Plaza, tarifs de $25 à $415 suivant l’emplacement.

 

Testez vos connaissances sur New York

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Comment s’appellent le pont qui relie Staten Island à Brooklyn, le grand hippodrome de l’est de Brooklyn, ou encore la rivière qui sépare le nord de Manhattan du Bronx ?

Ceux qui ont répondu “Verrazano Bridge“, “Aqueduct Race Track” et “Harlem River” à ces trois questions ont peut-être une carte à jouer face aux experts de New York qui se rassemblent tous les ans au Panorama Challenge. Ce quizz géant – le seul portant sur la ville, ses infrastructures, parcs, avenues et son relief – fête sa cinquième édition ce vendredi 10 février autour du mythique « panorama » du musée du Queens. Cette gigantesque reproduction de New York en relief, qui vaut le détour à elle seule, fait partie du jeu.

Au total, soixante indices sont lus par l’animateur, Mark Levy, le charismatique fondateur des visites guidées Levy’s Unique New York et organisateur de la soirée. Ses assistants pointent la réponse sur le “panorama” à l’aide d’un laser. Tout autour, les équipes, constituées d’une dizaine de personnes, notent leurs réponses sur un morceau de papier. Les indices varient en difficulté. Il arrive que des équipes déclarent forfait. Les vainqueurs gagnent le droit de voir leur nom inscrit sur le trophée du Panorama Challenge, consécration suprême pour tout “New York Geek” qui se respecte.

La participation est gratuite, mais une donation de $10 est suggérée. Les revenus iront au City Reliquary de Williamsburg, un micro-musée dédié à l’histoire du nord de Brooklyn.

Infos pratiques :

“Panorama Challenge” – le vendredi 10 février à 19h au Queens Museum of Art (QMA) – Inscriptions des équipes auprès de Mark Levy [email protected]. Pour plus d’informations, visiter le site ici

 

Les Français du Canada voteront dans leur consulat et ambassade

L’Ambassade de France au Canada a indiqué mardi que les électeurs français résidant au Canada pourront bel et bien voter à l’élection des députés des Français de l’étranger des 2 et 16 juin prochains. Des bureaux de vote seront mis à disposition, mais uniquement dans les locaux de l’Ambassade et les consulats, a confirmé Gaëlle Essoo, porte-parole de l’Ambassade.

Le 8 septembre 2011, une circulaire communiquée par le ministre canadien des Affaires étrangères, interdisait aux pays étrangers « d’ajouter le Canada à leurs circonscriptions électorales extraterritoriales respectives ». Une décision qui  laissait planer le doute sur la possibilité d’installer des urnes en dehors des locaux diplomatiques en vue de la première élection du député des Français d’Amérique du Nord.

Seule l’élection législative est concernée par la circulaire. Pour contrer les désagréments liés au nombre de votants ou à l’éloignement des bureaux de vote, plusieurs options de vote seront disponibles en plus du vote « classique » dans les urnes et la procuration. Le vote par correspondance sera possible –  pour les quelques 60.000 ressortissants français du Canada, il suffira d’en faire la demande avant le 1er mars 2012. Il sera également possible de voter par Internet, à condition de fournir son adresse électronique avant le 7 mai 2012 à son Consulat.

Pour plus d’informations :

Ambassade du Canada

Elections 2012 au Canada

Modalités du vote des Français de l’Etranger

 

La goélette Tara fait escale à New York

«Quand la skyline est apparue on était tous surexcités. Vue de la mer, New York est une ville magnifique», raconte Stemann Lars, professeur associé de l’université Paris VI, à bord du navire français de recherche scientifique Tara. Après avoir parcouru 70 000 miles depuis son départ en septembre 2009 à Lorient, la goélette de 36 mètres a jeté l’ancre dans la marina de Battery Park à New York dimanche 5 février, pour une semaine. L’occasion pour l’équipage de faire escale à l’Organisation des Nations Unies (ONU), qui parraine l’expédition en vue du prochain sommet sur le développement durable « Rio + 20 » en juin.

Plus de 50% de l’oxygène que nous respirons

Baptisée Tara Océans, cette expédition est la première tentative d’étude planétaire du plancton, branche méconnue de la vie aquatique qui comprend aussi bien des virus et des bactéries que des méduses. «70 à 80 % des gènes qui composent ces espèces nous sont encore inconnus», rappelle Eric Karsenti, co-directeur scientifique de la mission Tara Océans. Les scientifiques ont récemment découvert que le plancton jouait un rôle primordial dans la régulation du climat: c’est grâce au phytoplancton (espèces végétales) que les océans stockent le CO2 présent à leur surface et libèrent de l’oxygène dans l’air. «Le phytoplancton produit plus de 50% de l’oxygène que nous respirons», souligne Karsenti. Or ce phénomène de «pompe biologique» est mis en péril par l’accumulation de CO2 dans les océans.

L’accumulation du C02 dans les océans provoque en effet leur acidification et ralentit leur ventilation: plus les eaux sont chaudes, moins elles se déplacent rapidement. Mais le réchauffement climatique a d’autres conséquences sur l’écosystème marin. Il pousse certaines espèces de plancton à migrer vers les eaux moins froides du nord, entraînant avec elle leurs prédateurs, ce qui transforme l’équilibre du système. Pour comprendre comment ces espèces évoluent et interagissent avec leurs milieux, les chercheurs ont sélectionné 145 stations à travers les océans. A chaque station, ils prélèvent les organismes présents à l’aide de bouteilles, et de filets traînés à faible vitesse derrière le bateau. Le plancton ainsi récolté sera ensuite filtré et stocké, en attendant de pouvoir être analysé. Parmi ces stations, le Gulf Stream, ce célèbre courant qui transporte des eaux chaudes le long de la côte Est des Etats-Unis. Son étude va permettre à l’équipe de Lars de mieux comprendre l’évolution de la biodiversité marine.

Un pari risqué

Avant tout scientifique, la démarche de Tara Océans est aussi militante. Bien que les scientifiques ne disposent que de pronostics, les changements qu’ils peuvent d’ores et déjà observer sont alarmants. «Pour ne pas que ces changements deviennent insupportables pour l’être humain, il faut tout mettre en œuvre pour arrêter de réchauffer la planète », avance Karsenti. Il ajoute : «Avant de m’investir dans ce projet, je n’étais pas touché par l’écologie.» Une transformation personnelle qui lui permet de dire que «les gens doivent être mieux informés et comprendre les enjeux pour accepter de prendre les bonnes décisions au niveau politique». Selon lui, une meilleure compréhension du monde marin et de son importance dans la biosphère passe d’abord par l’école, de l’élémentaire à l’université, dont les filières biologiques ne feraient pas assez de place à l’océanologie. A New York, Tara recevra  la visite d’écoles, dont le lycée français jeudi matin, pour sensibiliser les plus jeunes à la question des changements climatiques.

« Tara Océans, c’est aussi une expérience humaine extraordinaire, un pari énorme, risqué, qui a fait naître beaucoup d’amitié», témoigne Eric Karsenti. Cent quarante-six personnes  – chercheurs, marins, ingénieurs, journalistes, artistes – se sont relayées à bord, et les quinze membres de l’équipage de Tara ont partagé l’intimité du bateau et les tâches du quotidien. Mais l’aventure touche à sa fin : prochaine et dernière escale avant le retour à Lorient le 31 mars, Les Bermudes le 22 février. Quant aux résultats, il faudra encore attendre, parfois plusieurs années.

Crédit Photo : Vincent Hillaire/Tara Expedition

A table, les Français sont rois

Il arrive parfois que les chiffres confirment les stéréotypes. Parmi les trente pays industrialisés membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), c’est en France que l’on passe le plus de temps à table. Selon une récente étude de l’organisation, les Français passent plus de deux heures par jour à manger et à boire. C’est presque deux fois plus que les Américains, qui ne consacrent qu’1 heure 14 minutes aux repas. Ils se retrouvent en fin de classement avec les Mexicains et les Canadiens.

Les Français passent également plus de temps derrière les fourneaux : 48 minutes par jour contre 30 minutes pour nos amis Américains. Si les Français consacrent relativement peu de temps à la cuisine (moins que la moyenne des pays de l’OCDE), ce n’est que pour mieux en passer « à discuter lors de l’apéritif et du dessert », précise l’organisation.

 

Gérard Michon, candidat anti-Lefebvre

“Un élu, c’est un peu comme une super assistante sociale: moi, les problèmes des Français des Etats-Unis, je les connais sur le bout des doigts”. Après bientôt 31 ans passés sur le sol américain – dont 17 en tant qu’élu de l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE) -, le candidat dissident UMP Gérard Michon joue à fond la carte de l’expatriation. Une façon aussi d’attaquer frontalement celui qu’il juge comme son principal adversaire : Frédéric Lefebvre, parachuté par la parti présidentiel en novembre dernier, dans la nouvelle circonscription d’Amérique du Nord.

A la différence du secrétaire d’Etat et ancien porte-parole de l’UMP, Gérard Michon, 55 ans, est un peu tombé dans la potion magique de la politique par hasard. “La loi de l’inertie est une constante chez moi”, explique cet ingénieur polytechnicien tout en rondeurs, au faux-air de Jean-Pierre Raffarin. Ce Normand d’origine, né à Bordeaux, est arrivé en août 1980 à Los Angeles. “Je suis venu avec une bourse du Ministère de l’industrie dans le cadre d’un échange avec UCLA, pour y finir ma dernière année de Télécom. Puis je suis resté l’année suivante comme assistant du professeur Judea Pearl (ndlr : père de Daniel, journaliste assassiné au Pakistan)”. Doctorat en 1983, post-doc, création d’une petite entreprise de publication de logiciels : de fil en aiguille, “le provisoire est devenu définitif et j’ai oublié de rentrer”.

La politique par hasard

En 1984, cherchant à se rapprocher des cercles français dont il s’est éloigné, Gérard Michon participe à la création de la section RPR de Los Angeles. “C’était le parti le mieux organisé à l’étranger, à l’époque”. En 1994, après les décès successifs de deux élus de la liste sur laquelle on l’a incité à se présenter, il devient représentant des citoyens français de la Côte Ouest au Conseil supérieur des Français de l’étranger (CSFE), auquel l’AFE a succédé. “Je ne voulais pas être en position éligible. Pour moi, la politique, c’est un sport de vieux. Quand on débute, on met simplement son énergie au service de ceux qui ont fait leurs preuves”. Renouvelé en 1997, 2003 et 2009, il a vite fait d’attraper le virus de la politique. Aujourd’hui, il compte bien donner du fil à retordre au chouchou de l’UMP, quitte à être “suspendu” par le parti présidentiel. “Il me semble indispensable qu’il y ait parmi les futurs députés une forte proportion d’élus locaux qui connaissent viscéralement les dossiers du terrain. Ce n’est apparemment pas l’avis de l’appareil du parti qui préfère la méthode du parachutage”, ironise-t-il, un brin amer.

Un suppléant canadien et centriste

Issu de la tradition gaulliste, Gérard Michon se méfie toutefois des étiquettes. “C’est très français. Aux Etats-Unis, il arrive que les Démocrates votent avec les Républicains et inversement. Cela ne choque personne”. Il vient d’ailleurs de choisir comme suppléant, un franco-canadien centriste dont il devrait bientôt annoncer le nom. “C’est un bon équilibre car je connais très bien les Etats-Unis mais moins le Canada”.

En vrai Geek, Michon mise à fond sur sa campagne Internet – sa page Facebook, très active, compte plus de 450 soutiens -, ce qui lui a valu récemment le surnom de “candidat 2.0” par Le Canard U.S, un blog politique humoristique consacré aux législatives en Amérique du Nord, parodiant Le Canard Enchaîné sur la toile.

Son slogan de campagne ? “Un grand pays démocratique doit permettre à ses expatriés de voter avec leurs pieds”. Pour lui, le droit à la mobilité est fondamental et l’amalgame entre expats’ et évadés fiscaux“inacceptable”.Tous les problèmes nationaux auxquels sont confrontés les citoyens français ont une couleur particulière à l’étranger” estime Gérard Michon. Parmi ses priorités : les problèmes familiaux et légaux, causés par l’éloignement, “des sujets clefs, un peu techniques, qui ne sont malheureusement pas très à la mode”. Il cite, entre autres, la question de la mise sous tutelle de Français âgés dont les familles vivent à l’étranger, les problèmes de succession, de divorces ou encore la possibilité d’une double résidence principale (en France et à l’étranger).

Mon pays, c’est la France

En matière d’éducation, il soutient à 100 % la politique de prise en charge (PEC) mise en place par la France dans les lycées français à l’étranger. “Le PS estime que l’on aide injustement des parents qui auraient les moyens de payer. Moi, je pense d’abord aux enfants. Aider des jeunes à passer leur bac, c’est un signe fort envoyé aux jeunes générations qui resteront ainsi attachées à la France. Et puis, en supprimant la PEC, on court le risque de vider les classes et de porter un coup économique au système éducatif français à l’étranger”. La santé des expatriés ? Gérard Michon reconnaît l’inadéquation de la Caisse des Français de l’Etranger (CFE) au système de santé américain. “Malheureusement, lorsque l’on choisit de s’expatrier, il faut aussi accepter que le système du pays d’accueil soit différent et parfois moins avantageux”, estime-t-il, fataliste.

Et, bien qu’il défende le principe de double nationalité pour les autres, Gérard Michon fait de la résistance à l’idée de devenir citoyen américain. “J’adore les USA, mais mon pays, c’est la France”.

 

Crédit photo: Hugues Vassal

Parents français, vous êtes les meilleurs (Really!)

Pamela Druckerman ne m’a jamais croisée dans un Monoprix parisien ou un Whole Foods new-yorkais. Si la journaliste américaine l’avait fait, elle aurait vu mes enfants se rouler par terre pour obtenir un bonbon et n’aurait peut-être pas écrit que “les petits Français ne font pas de caprices dans les supermarchés”.

Elle n’a jamais vu non plus la grimace de dégoût sur le visage de mon fils de 5 ans devant une salade ou un plat de brocoli, ou elle aurait compris que nous aussi, les Françaises, nous avons du mal à faire avaler des légumes à notre chère progéniture. Malgré tout, “Bringing Up Bébé” révèle bon nombre de vérités quotidiennes sur la façon dont Américaines et Françaises élèvent leurs enfants. Et comme le fameux “Tiger Mother” d’Amy Chua, qui vantait l’éducation “à la chinoise” -sur le succés duquel l’éditeur cherche visiblement à capitaliser-, le livre de Pamela Druckerman est voué à la fois au statut de best seller et à devenir le sujet de conversation N°1 dans les playgrounds et autour des machines à café (jetez un coup d’oeil aux commentaires passionnés ici ou pour en avoir le coeur net).

L’art de la pause

Pamela Druckerman assure avoir découvert “la sagesse de l’éducation à la française” à Paris. L’ancienne reporter du Wall Street journal raconte son initiation comme un roman autobiographique, suivant la chronologie de sa vie. C’est l’histoire d’une journaliste célibataire entièrement dévouée à son métier qui se fait brutalement licencier, épouse un Britannique –après des dates compliqués – et quitte Manhattan pour le suivre à Paris. De sa grossesse aux 6 ans de sa fille aînée Bean, en passant par la naissance de ses garçons jumeaux Leo et Joey et la crise de son couple qui en découle, Pamela Druckerman décrit minutieusement son long parcours de mère et de femme, en immersion complète.

Petit à petit, l’auteur fait tomber tous ses à priori de New-yorkaise pour se laisser conquérir par le mode de vie local. Et la conclusion est sévère pour ses compatriotes: nous, les Françaises, nous nous en sortons bien mieux. Nous ne cherchons pas à tout connaître de la grossesse –  surtout pas tous ses désagréments et ses risques -, nous apprenons “naturellement” aux enfants à faire leurs nuits dès leurs 2 ou 3 mois, à attendre – nous ne répondons pas immédiatement à la moindre demande de nos enfants, nous attendons même quelques secondes avant de répondre à leurs questions, ce que Parmela Druckerman nomme “la Pause”. Nous leur apprenons à s’occuper par eux-mêmes, et, en imposant des limites strictes – “un cadre”, en français dans le texte -, à respecter la nourriture, les autres et surtout les adultes. Le tout avec peu, voire pas, de sentiment de culpabilité. Bref, nous sommes plus relaxes, plus féminines, moins techniques que les Américaines dans notre façon d’être mères, au bénéfice de nos enfants, plus polis, plus respectueux et, étonnamment, plus respectés en tant qu’êtres humains à part entière.

De l’origine de notre “coolitude”

Pamela Druckerman tente d’expliquer son constat par un bon sens naturel chez les Françaises d’aujourd’hui. Elle revient sur les origines de notre mode de pensée parentale à travers Jean-Jacques Rousseau ou encore Françoise Dolto, inconnue aux États-Unis. Si “Bringing Up Bébé” ne révèle rien de nouveau sur l’auteur d’ Émile et sur la papesse de la psychanalyse, il éclaire en revanche sur l’approche presque opposée qu’ont Américains et Français vis à vis du mode de garde collective. Pamela Druckerman raconte combien ses amies françaises l’ont félicitée après l’obtention d’une place en crèche, alors que ses proches, aux États-Unis, n’ont montré que méfiance et doutes, la poussant vers la culpabilité de “laisser” sa fille aux mains d’inconnus. Elle revient sur l’origine des day care: la France, pionnière au XIXème siècle en matière de crèches destinées à aider les femmes les plus pauvres à travailler, a exporté son modèle aux États-Unis. Ce mode de garde collective a gardé sa connotation de “working-class” outre-Atlantique, et les middle et upper classes américaines prévilégient aujourd’hui encore la garde à domicile pour les premières années de leurs enfants.

Humour et autodérision

Pamela Druckerman décrit un monde un peu idéal de la crèche française. J’ai pour ma part rencontré davantage de compréhension dans les day care américains – combien de fois, en France, les puéricultrices m’ont fait culpabiliser d’aller travailler pour un nez qui coule! Et le monde de la politesse n’est pas si grand en France. Dans le quartier chic où je vivais à Paris, les “Bonjour Madame” et les “s’il vous plaît” n’étaient pas toujours la règle, et j’ai vu bon nombre de parents menés par le bout du nez (moi comprise) par leurs chers bambins.

Pour autant, le livre de Pamela Druckerman m’a fait sourire, autant dans sa critique de l’esprit bobo du quartier de Park Slope à Brooklyn (“si l’overparenting était une compagnie aérienne, Park Slope serait son aéroport”), où j’ai vécu les plus incroyables expériences d’éducation américaine, que dans celle de l’esprit parisien – “Paris, l’un des endroits les moins sympathiques au monde”. Une vue très citadine de l’éducation à la française, avoue elle-même Pamela Druckerman, qui a le mérite de traiter tous ces sujets de la petite enfance avec beaucoup d’humour et un sens aigu de l’autodérision. Espérons que les lecteurs – lectrices – décèleront cette forme d’ironie qui leur avait, pour beaucoup, échappé dans le livre d’Amy Chua. En tout cas, pour l’éditeur de ces deux auteurs, Penguin Press, c’est un nouveau succès de librairie assuré.

Paraît le 7 février aux États-Unis: “Bringing Up Bébé: one American Mother discovers the wisdom of French Parenting”, 288 pages, Penguin Press.

Parce qu’à French Morning on adore faire les malins, voici nos articles publiés l’an dernier sur cette “Guerre des Moms” qui n’en finit pas:

Pourquoi les mères françaises sont supérieures
-Pourquoi les mères américaines le sont aussi
-Mother Superiors (par Debra Ollivier, en anglais)