Comment donner des interviews à la télévision américaine quand on parle peu anglais? Il suffit d’avoir le talent de Jean Dujardin, et la complicité évidente de l’animateur. Invité pour parler de “L’Artiste”, grand succés critique aux Etats-Unis, et en tournée promotionnelle en vue des Golden Globe ce dimanche et des Oscars en février, la star française a fait un numéro visuel dont il a le secret. Imitation de Robert de Niro ou du chameau, numéro de claquette. A la télé aussi, le muet ça marche.
Le Met rouvre son aile américaine
Près de 2.800 m² de portraits, peintures de paysages et de vie quotidienne, sculptures et de pièces de mobilier… Située au deuxième étage, avec ces 26 galeries rénovées et agrandies, lumineuses et aérées, le nouvel espace impressionne. L’aile brasse des périodes et mouvements artistiques éclectiques: la Révolution, la naissance de la République, la guerre civile ou encore l’art dans la tradition populaire, l’impressionnisme américain ou l’ «Hudson River School», un mouvement de peintres paysagistes de la fin du XIXème siècle. On y croise de grands artistes comme John Singleton Copley, maître américain de l’art du portrait, Gilbert Stuart et ses fameux portraits de Washington. On peut aussi admirer les paysages américains réalistes et minutieusement peints de Thomas Cole, artiste considéré comme le fondateur de la « Hudson River School ».
Notre coup de cœur ? « Washington Crossing the Delaware », restaurée pour l’occasion. Peinte en 1851 par Emanuel Gootlieb Leutze, elle représente la traversée du fleuve Delaware par le général George Washington le 25 décembre 1776, en pleine révolution américaine. Leutze présentait la révolution américaine comme un modèle pour tous les libéraux du monde.
Le patriotisme américain rayonne dans nombre de ces galeries. «Faces of the Young Republic» présente une série de portraits d’Americains inconnus ou illustres à la naissance de la république américaine. D’autres s’attardent sur la vie « ordinaire » des Américains entre 1830 et 1860 ou encore sur l’image de la femme entre 1880 et 1910. On y trouve notamment un magnifique tableau de William McGregoc Paxton, « Tea Leaves », peint en 1909, représentant deux femmes en train de prendre un thé. Une certaine sérénité s’en dégage. Pour les amoureux des arts décoratifs, la galerie «Late Colonial Furniture 1730-1790» reçoit une mention spéciale pour ses pièces de mobilier rare.
Promenade sur la nouvelle frontière de Manhattan
Pourquoi y aller ? On dit qu’il est «trop loin», «dangereux». Bref, sans intérêt. Washington Heights fait partie de ces quartiers qui ont mauvaise réputation.
Eh bien, c’est l’heure de mettre les préjugés de côté. Ceux qui habitent Washington Heights depuis longtemps l’affirment: depuis quelques années, le quartier connaît une renaissance. Suivez le guide.
Culture
Sur le plan touristique, les Cloîtres («The Cloisters») sont, sans conteste, l’attraction la plus connue du quartier. Ces cloîtres reconvertis en musée constituent l’antenne du Met consacrée à l’art médiéval. Sur la 155ème rue et Broadway, le visiteur passe devant un imposant bâtiment, celui de la “Hispanic Society of America“, un musée et centre de recherches qui fait autorité dans le monde de l’art latino-américain, espagnol et portugais. Raison de plus pour y aller: il est gratuit. De l’autre côté de la 155ème, se trouve “Trinity Church Cemetery”. Ce cimetière peu connu abrite pourtant quelques figures marquantes de l’histoire de New York, notamment l’homme d’affaires John Jacob Astor IV, qui trouva la mort dans le naufrage du Titanic. On y trouve aussi un ancien maire de New York, l’inventeur du poster de cirque et l’un des fils de Charles Dickens, décédé d’une crise cardiaque alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence sur l’œuvre de son père. Eric Washington, guide et journaliste, fait revivre ces morts illustres à travers ses visites guidées du cimetière. Et il parle français!
Plus vieux manoir de Manhattan
Autre lieu d’exception: la « Morris Jumel Mansion », le manoir le plus ancien de Manhattan. Ce petit trésor bien caché, datant de 1765, se trouve au cœur du district historique Jumel Terrace. Pour y accéder, se rendre à la 161ème et Amsterdam Avenue. Gravir les marches de pierre qui s’offrent à vous. Et se laisser surprendre par le spectacle: une rue pavée, silencieuse, bordée de deux rangées de maisons en bois de deux étages, à mille lieues du tumulte de la ville. Il s’agit de Sylvan Row, une artère qui servait autrefois d’accès au manoir pour les calèches. Au bout de cette allée irréelle, le manoir en question ne tarde pas à s’imposer. Cette bâtisse blanche, qui rappelle la Maison Blanche, était le quartier général de George Washington lorsqu’il livra la bataille de Harlem Heights en 1776 contre les Anglais. Au début du 19ème siècle, elle fut la propriété d’un marchand de vins français, Stephen Jumel, et de sa femme Eliza. Cette dernière n’était pas bien vue au sein de la high society new-yorkaise car elle était connue pour son passé de prostituée, petit secret qu’elle avait pris soin de ne pas révéler à son riche mari. Cela n’a pas empêché la Madame des lieux d’organiser de somptueuses soirées mondaines où l’on aimait se montrer. Pour en savoir plus sur l’histoire du manoir, se rendre chez Kurt Thometz, un spécialiste de l’histoire locale, dont la libraire “Kurt Thometz’s Jumel Terrace Books” (426 West 160th Street), se trouve juste à côté.
Jazz en appartement
C’est justement dans cette partie-là du quartier, à l’est de Broadway sous la 168ème rue, que vécurent plusieurs jazzistes de renom. Citons notamment Duke Ellington, dont l’appartement au coin de la 157ème rue et St Nicholas, est toujours visible. Le quartier comptait plusieurs clubs de jazz, mais ils ont tous fermé. Dernier en date : le légendaire “St Nick’s Club”. En attendant une probable réouverture, les amateurs peuvent se rendre chaque dimanche après-midi aux célèbres concerts de jazz de Marjorie Eliot, dans son appartement au 555 Edgecombe Avenue, Apt 3F. Depuis 1996, ces concerts gratuits (mais les dons sont appréciés) organisés en hommage au fils de Marjorie attirent les pontes de la discipline. Du talent à l’état pur, dans un salon… Pas de réservation nécessaire.
Parcs
Pour trouver les parcs les plus beaux, se rendre dans le nord du quartier, dans l’enclave de Hudson Heights. Impossible de rester insensible au charme des allées sinueuses, jardins, et vues spectaculaires sur la rivière Hudson qu’offre Fort Tryon Park, le parc situé autour des Cloîtres. Parfait pour les balades romantiques. Plus au sud, Bennett Park est le parc le plus élevé de Manhattan. S’y rendre pour se vanter, lors de dîners en ville, d’avoir gravi le sommet de l’île ! Plus difficile d’accès, Fort Washington Park, le long de la Hudson River. Il faut souvent demander aux locaux le chemin pour y parvenir tant il est mal indiqué. Mais le jeu en vaut la chandelle. En effet, ce point de verdure se trouve au pied du Pont George Washington, qui relie Manhattan au New Jersey. On y trouve notamment des tables pour pique-niquer et un petit phare rouge, le dernier de l’île, en dessous du pont. Le « Little Red Lighthouse » est la mascotte du quartier. Il n’est cependant pas possible de le visiter.
Manger, boire
Les restaurants / bars ne sont pas le point fort du quartier. Cependant, l’offre s’étoffe progressivement. Pour les afficionados du pub irlandais, le seul qui se respecte s’appelle « Coogan’s » (168ème rue et Broadway). Les murs du lieu sont tapissés des photos de ses illustres clients, dont l’ancien président Bill Clinton. « Columbia Social » juste à coté n’est pas mauvais, mais reste cher pour la qualité de la nourriture et les portions servies. Eviter à tout prix « Reme », un diner situé sur la 169ème et Broadway. En revanche, nous adorons « Coral », un diner familial sans prétention au coin de Broadway et de la 158ème rue, pour son atmosphère cosy et ses plats satisfaisants, et « Margot Restaurant », un minuscule restaurant dominicain sur la 159ème et Broadway qui met tout le monde d’accord depuis trente ans.
Plus au nord, plusieurs options existent, notamment sur la 181ème et la 187ème rue, à l’ouest de Broadway. Sur la première, les locaux disent le plus grand bien du restaurant italien « Saggio » et du nouveau-venu irlandais « Le Chéile ». Sur la seconde, « Bleu evolution », un pseudo-francais dont les plats sont mieux inspirés que le décor, et « Gideon’s Bakery », une boulangerie familiale tenue par des juifs allemands depuis plus de cinquante ans, méritent de s’y arrêter.
Crédit: Sylvan Terrace (2000), Kimberley S. Johnson
A la poursuite du burger "vert"
On ne présente plus le mythique Shake Shack, qui, après le succès de son premier restaurant à Madison Square Park, a ouvert pas moins de sept établissements à New York, cinq sur la côte Est et conquiert désormais le monde avec un restaurant à Dubaï et un autre à Koweït City. Son secret : une viande savoureuse, une recette riche en matières grasses mais dont le goût vaut le détour, et un choix très varié en terme de milk shakes, pour faire passer le sandwich… Attention les kilos, surtout si vous choisissez le “Shack Stack”, un cheeseburger fourré d’une pomme de terre remplie de fromage fondant ! L’attente est souvent très longue, surtout à midi, mais n’est ce pas toujours le cas pour les lieux incontournables?
Entre fast-food et diner, le Soho Park est un restaurant charmant à la déco végétale, avec en prime un patio très agréable lorsque les températures sont clémentes. Les burgers, simples ou doubles, et les frites, spécialités du restaurant, sont succulents, bien qu’un peu trop salées. Les prix sont abordables et le service relativement rapide. Malgré son succès, il y a presque toujours de la place pour s’asseoir. Un luxe dans le quartier. 62 Prince Street, (Prince St et Lafayette St)
The Counter Times Square propose des burgers sur mesure, avec un choix de viandes de différentes tailles. Le lieu est plein au déjeuner, le service pressé mais agréable. Le client reçoit une fiche pour faire son choix de viandes, d’accompagnements, de fromages, sauces et même de pain. Les frites arrivent rapidement et sont copieuses, le prix est abordable. Tous les goûts y trouveront leur compte : le client est aussi le “chef” de son burger. Il est conseillé d’éviter l’heure du déjeuner. 7 Times Square (41st & Broadway)
BareBurger est une chaîne de restaurants en pleine expansion avec plusieurs adresses à Manhattan, Brooklyn et dans le Queens. Cité dans le Zagat 2011, les avis sur ce restaurant convivial sont unanimement positifs. Les recettes sont originales avec par exemple le burger “Mediterranean”, dont la sauce au yaourt et au concombre accompagne parfaitement la viande d’agneau. Se laisser tenter par le “Pesto Red Pepper Burger”, à la mozzarella et aux poivrons grillés, ou encore “The Roadhouse”, à l’avocat, aux poivrons et au bacon, recommandé avec une viande de bison.
Elevation Burger a une seule adresse à New York, même si la chaîne commence à ouvrir des restaurants à travers les Etats-Unis. La viande servie est certifiée bio. Le “Elevation Burger”, signature de la Maison, vaut le détour. La viande est tendre, saignante et savoureuse. Evitez, en revanche, le “Half the Guilt”, un burger composé de deux steaks (dont un vegan) sans saveur. Il y a une grande variété d’accompagnements possibles (onze au total) et les prix sont assez bas, de $3.50 le “Grilled Cheese Sandwich” à $6.89 le “Elevation Burger” sans les frites. 103 W. 14th St (14th et 6th avenue)
The Green Table est un restaurant dont tout le menu est intégralement « bio ». Situé au cœur du Chelsea Market, ce lieu à la décoration champêtre propose un burger classique au bacon au prix « restaurant ». Tendance oblige, la carte propose une grande diversité de produits de saisons, locaux et « bio », en plus du fameux burger. Bon appétit! A l’intérieur du Chelsea Market, 75 9th Avenue, entre la 15th et la 16th.
Que diriez-vous d'une sortie culturelle à Newark?
Newark, son aéroport et son taux de criminalité. Pas vraiment le lieu auquel on pense spontanément pour une sortie-spectacle. Pourtant, dans le centre-ville, le New Jersey Performing Arts Center(NJPAC) tente depuis sa création en 1997 de donner un nouvel élan la vie culturelle et économique locale à travers une programmation qui se veut variée et de qualité. Des artistes célèbres comme Dianne Reeves, Angelique Kidjo, Chucho Valdes ou Hugh Masekela s’y sont produits. Et six millions de visiteurs (dont un million d’enfants) ainsi que deux présidents et le Dalaï Lama, s’y sont rendus depuis son ouverture. Le centre compte parmi les dix plus importants aux Etats-Unis.
C’est l’ancien gouverneur de l’Etat du New Jersey Thomas H. Kean qui, en 1986, a proposé l’idée du centre. On y trouve plusieurs salles: le Prudential Hall (2.750 sièges répartis sur plusieurs étages et une acoustique excellente) propose des comédies musicales, des concerts de pop comme de musique classique (le centre est la maison du New Jersey Symphonic Orchestra), et des spectacles de danse. La fameuse compagnie Alvin Ailey notamment y a joué; la Victoria Theater, avec 514 sièges, accueille une série nommée “FamilyTime”, dédiée aux enfants et aux familles, ainsi que la série “Alternate Routes” qui propose des spectacles d’artistes connus à l’étranger mais pas aux Etats-Unis. C’est là que s’est notamment déroulé un festival de théâtre sud-asiatique ; enfin, la scène du Chase Room (environ 200 places) a accueilli des spectacles de cabaret, des séries “spoken word”, un festival de hip-hop ainsi que des séries “discussion”.
Parmi les événements à venir, le NJPAC propose un concert de la belle Liza Minnelli le 4 février, un spectacle de magie par les célèbres « Masters of Illusion » le 10. Le 25 février, le musicien-chanteur-compositeur sud-africain Hugh Masekela participera festival de musique africaine “Cheza!”. La représentation aux rythmes de salsa, samba et d’afrobeat promet d’être colorée, à l’image du reste de l’année.
Infos pratiques:
New Jersey Performing Arts Center (NJPAC) – 1 Center Street, Newark – (973) 642-8989. Pour plus d’informations, visiter le site internet du NJPAC
Un jeu de piste dans le New York du luxe
Nous commençons notre sélection de la semaine par une initiative de shopping ludique. Le site « Luxury Hunters » propose un jeu de piste dans le New York du luxe. A l’aide de leur smartphone, les participants devront prendre des photos ou réaliser une vidéo de produits vendus dans les marques de luxe partenaires. L’auteur des plus beaux clichés ou des meilleurs vidéo se verra décerner un prix, en l’occurrence des produits de luxe. Une soirée gratuite dans le cadre de la chasse au trésor sera organisée. L’occasion de rencontrer d’autres « luxury hunters ». Luxury Hunters, samedi 15 janvier, participation à $49,95.
Avis aux retardataires et aux accros du shopping qui n’ont pas encore trouvé leur bonheur : les soldes d’hiver continuent. Les fashionistas au budget limité le savent : la boutique Diane T est une véritable mine d’or, un temple dédié aux vêtements de marque à prix discount. Le magasin vante ses petits prix, la qualité des pièces proposées, et l’écoute de son équipe de vente. En ce moment, on pourra trouver des pièces des collections automne/hiver de Marc by Marc Jacobs, Diane von Fürstenberg ou Marni dégriffées à plus de 50%. Les prix s’étendent de $50 à $350. Diane T, jusqu’au 20 février, 154 Court St, Cobble Hill.
Le magasin Alexis Bittar, spécialisé dans la joaillerie, solde ses créations à plus de 70%. La boutique propose des bijoux chics et bohèmes aux inspirations ethniques. Une collection qui ravira les amoureux de parures originales, conçues dans des matières nobles. Alexis Bittar, jusqu’au 2 février, 353 Bleecker St.
Issey Miyake, la marque japonaise à l’origine du célèbre parfum « L’eau d’Issey » propose des soldes de 40% sur ses collections homme, Pleats Please, Haat et Cauliflower dans sa boutique de TriBeCa. On appréciera le style minimaliste et les lignes épurées des vêtements de la Maison originaire du pays du Soleil levant. Issey Miyake, jusqu’au 15 janvier, 119 Hudson St.
Les chansons des Beatles au ukulélé
C’est devenu une sorte de rituel musical. Chaque année, à la même époque, plusieurs dizaines d’artistes issus de tous les recoins de l’industrie musicale se retrouvent au Brooklyn Bowl, bar-salle de concert-bowling de Williamsburg. L’ambition de leur pèlerinage est insolite: revisiter le répertoire des Beatles au ukulélé, la guitare miniature originaire d’Hawaï. C’est « The Beatles Complete on Ukulele ».
Au total, 185 chansons du groupe seront jouées pendant ce marathon musical qui dure tout l’après-midi. Parmi les artistes ayant répondu “présent”: Adam Levy, Julian Velard, Casey Shea, The Ramblers, Leah Seigel, Chris Cubeta and The Liars Club, Alyson Greenfield, Bill Sims, Jr., Jingle Punks Orchestra, Martin Rivas, Andrew Vladeck, Erik Deutsch, Suzanna Choffel, Deni Bonet, Kitty Margolis…
Le concert est organisé par Roger Greenawalt, un producteur basé à Brooklyn qui a notamment travaillé avec Iggy Pop, Branford Marsalis, No Doubt et Rufus Wainwright. Son site indique que ce fan du groupe britannique est en train de réenregistrer toutes les chansons des Beatles avec 185 chanteurs différents et leur ukulélé. Chaque semaine, il poste une nouvelle chanson sur son site BeatlesCompleteOnUkulele.com et iTunes.
Infos pratiques:
« The Beatles Complete on Ukulele » – Brooklyn Bowl – 61 Wythe Ave (Williamsburg) – Ouverture des portes à 14h. Début du concert: 15h. Prix : 10 dollars. Gratuit si vous venez avec votre ukulélé avant 15h et pour les enfants en dessous de 12 ans se présentant à la porte avant 18h. Réservation en ligne ici
Le subway new-yorkais se "parisianise"
« Fastrack ». Retenez bien ce nom : il risque bientôt de faire l’objet de toutes les railleries dans les dîners en ville new-yorkais. Présenté comme « une nouvelle manière de travailler sur les rails », ce programme de la MTA est destiné à faciliter les travaux de maintenance sur les voies, stations et signaux tout en faisant des économies – 10 à 15 millions de dollars selon le gestionnaire des transports publics new-yorkais. Sur le papier, pourquoi pas. Sauf que le programme prévoit la fermeture partielle de plusieurs lignes entre 22h et 5h du matin pendant quatre nuits consécutives, en semaine, quatre fois par an. Une hérésie dans une ville, habituée au luxe d’un service 24h sur 24, où l’expression “dernier metro” n’existe pas.
« Les signaux, rails, tunnels, structures et stations doivent toutes être maintenus dans un bon état de fonctionnement, une tâche incroyablement difficile dans un système où les trains circulent 24h sur 24, tous les jours, explique la MTA dans un communiqué.
Ces fermetures nocturnes ne dépayseront certainement pas les Gaulois de la Grosse Pomme, usagers du métro dans leur ville en France. En effet, dans les villes françaises équipées d’un métro, le service est traditionnellement suspendu la nuit pour permettre aux équipes de maintenance de faire leur travail. A Paris, il est fermé de 1h à 5h. De 23h à 5h en semaine à Marseille, pour ne citer que ces deux villes.
A New York, dix lignes sont concernées par ces fermetures : 4, 5, 6, B, D, F, M, 1, 2, 3, A, C et E. Les premières interruptions de service ont commencé mardi sur les lignes 4, 5 et 6, entre Atlantic Avenue et Grand Central. Elles se termineront vendredi 13 janvier à 5h. La prochaine fermeture nocturne affectera les lignes 1, 2 et 3 entre 34 St/Penn Station et Atlantic Av/Pacific St du 13 février 22h au 17 février 5h. Les sections West 4th St – 59th St sur la B, D, F, M et 59 St – Jay St/MetroTech sur la A, C et E feront également l’objet de fermetures nocturnes à des dates ultérieures. Des moyens de transports alternatifs seront proposés par la MTA. Les taxis jaunes se frottent déjà les mains.
Visiter le site de la MTA pour plus d’informations
A Brea, les gastronomes ne voient plus "La Vie en Rose"
Réplique exacte d’une ferme normande des environs de Bayeux, le restaurant «La Vie en Rose», construit au début des années 80, faisait partie du paysage de la ville de Brea, dans la banlieue Est de Los Angeles. L’établissement va pourtant bientôt disparaître, puisque son propriétaire, Louis Laulhère, a décidé de cesser son activité le 28 janvier prochain : « Après 27 années d’exercice, j’ai décidé qu’il était temps de tourner la page, explique ce Béarnais de 76 ans, arrivé aux Etats Unis à la fin des années 50. « Cela ne se fait pas sans émotion, bien sûr, mais j’ai tellement de bons souvenirs dans ce restaurant que je n’ai pas de regret. »
Louis Laulhère peut effectivement partir avec le sentiment du devoir accompli. Lorsqu’il reprend «La Vie en Rose» en 1984, créé deux ans plus tôt par un autre Français, Jacques Bonel, l’établissement est moribond et perd de l’argent : «Le challenge était énorme. Il n’y avait de clientèle régulière, les employés étaient démotivés et les investisseurs mettaient une pression énorme pour avoir des résultats et pour proposer un restaurant 5 étoiles. Progressivement, j’ai changé le personnel, la carte, la décoration… et cela a fini par payer.»
Proposant une cuisine française traditionnelle et rustique, «La Vie en Rose» devient ainsi un établissement incontournable pour les gastronomes. Au passage, Louis Laulhère accumule les prix et récompenses : restaurateur de l’année en 2005, Golden Sceptre de 2004 à 2009, Bacchus Wine Award de 2005 à 2009, Gold Merit de 1994 à 2007, Distinguished Restaurants of North America de 1994 à 2010, Best French Restaurant in Orange County en 2004, Award of Excellence de 1998 à 2007 par «The Wine Spectator» …
Les célébrités se pressent également pour obtenir une table, de même que les politiques, à l’image d’Arnold Schwarzenegger devenu client fidèle durant son mandat de gouverneur de Californie, ou encore le consul de France à Los Angeles, David Martinon. « Nous avons travaillé dur et nous avons aussi eu de la chance, ce sont ces deux éléments qui ont fait la recette de notre succès. Le bouche-à-oreille a fait le reste. Mais ma plus grande fierté, c’est que depuis mon arrivée, j’ai quasiment les mêmes employés. » Un personnel de 41 salariés pour 463 couverts.
Quand cette aventure gastronomique prendra toutefois, la ferme normande sera même détruite dans la foulée. « Lorsque j’ai indiqué aux investisseurs que je souhaitais arrêter car les charges devenaient trop lourdes, ils ont pris la décision de tout raser et de construire un «box restaurant» de l’enseigne Lazy Dog Cafe. »
Louis Laulhère, quant à lui, n’a pas l’intention de s’arrêter : « J’aime ma femme, mes quatre enfants et mes petits enfants, mais rester à la maison, ce n’est pas pour moi ! ». Le Béarnais s’est donc mis en quête d’un nouvel établissement «beaucoup plus petit et moins lourd à gérer» pour relancer «La Vie en Rose» dont il possède le nom. «Je me donne quelques mois pour l’ouvrir, certainement ici à Brea où se trouve la majorité de ma clientèle.» Les amateurs de bonne chère ne devraient donc pas avoir à se serrer la ceinture trop longtemps.
Infos pratiques :
Ce vendredi 13 janvier, à partir de 18h30, le restaurant «La Vie en Rose» proposera sa toute dernière soirée “Dinner with a Movie Night” avec menu de trois plats, suivi par la projection à 19h30 du film de Woody Allen “Midnight in Paris” (version originale). 28,50 dollars. Réservations au 714 529-8333 ou sur le site inernet : http://www.lavnrose.com/
Une classe bilingue ouvre dans une école publique de Glendale
Victoire pour Muriel Gassan, présidente de l’association de parents d’élèves Frenchip. Quand nous avions rencontrée cette Française il y a plus de deux ans, elle tentait de faire approuver un programme d’immersion bilingue en français-anglais dans la magnet school Benjamin Franklin à Glendale. C’est désormais chose faite.
L’école élémentaire, qui compte déjà six programmes bilingues, prévoit l’ouverture pour l’année scolaire 2012-2013 d’un Kindergarten d’immersion en français, qui acceptera 31 enfants. « On parle de magnet school, précise Muriel Gassan, ce qui veut dire l’inscription n’est pas seulement réservée aux résidents de Glendale ».
C’est tout simplement une première pour une école publique de Los Angeles, où l’enseignement bilingue français-anglais était jusqu’à présent offert par des établissements privés, homologués ou non. Presque trois ans d’efforts de la part de Muriel Gassan ont été nécessaires pour faire approuver l’ouverture de cette classe de maternelle, qui sera supervisée par les experts du programme FLAG (Foreign Language Academis of Glendale) et dirigée par un professeur de langue maternelle française. Les niveaux supérieurs (1st Grade, 2nd Grade, etc…) seront ajoutes d’année en année. En Kindergarten, 90% de l’enseignement sera dispensé en français, la part de l’anglais augmentant graduellement de niveau en niveau jusqu’à atteindre 50% au 5th Grade.
Qui dit magnet school dit aussi loterie, afin de sélectionner les chanceux en culotte courte qui viendront se rassembler sur le tapis à histoires en septembre 2012. Pour participer, l’enfant doit avoir 5 ans révolus au 2 décembre 2012; ceux qui comprennent et parlent le français devront être évalués à l’oral, et se verront accorder une mention prioritaire pour le tirage au sort.
Le dossier de candidature pour l’inscription est téléchargeable en ligne jusqu’au 27 janvier 2012 (16h30 heure locale). Toute candidature devra s’accompagner d’une visite de l’école, les intéressés ayant précédemment posé une candidature auprès du Glendale USD magnet program devront simplement ajouter le français à leur liste de souhait. La loterie pour sélectionner les 31 élèves sera tenue le 9 février prochain.
A New York, les programmes d’immersion bilingue (ou “dual language programs”) connaissent un franc-succès. Lancés par des parents d’élèves désireux d’offrir à leurs enfants un enseignement dans les deux langues, et dans le public, ils sont aujourd’hui au nombre de six dans la Grosse Pomme. Sans compter l’ouverture, en septembre 2010, de l’école à charte franco-américaine, la New York French American Charter School (NYFACS), qui à terme proposera gratuitement une scolarité complète du Kindergarten au Baccalauréat, en français et en anglais.
Plus d’informations :
Foreign Language Academy Glendale
La Pucelle, le Président et "Mademoiselle"
La célébration du 600ème anniversaire de naissance de Jeanne d’Arc, ou « Joan of Arc », par le Président français, a attiré l’attention des médias américains. Le Huffington Post souligne la « grande cuillérée de patriotisme » servie par Nicolas Sarkozy lorsqu’il récupère la « légendaire héroïne » dans un « noble discours qui, espère-t-il, améliorera son image écornée dans les esprits français ». Le site d’information affirme que l’anniversaire « ne pouvait pas tomber à un meilleur moment pour Sarkozy » en raison de sa faible cote de popularité, notant que son succès en 2007 est attribué au « siphonage des soutiens au Front National à travers le durcissement de son image ».
Le Los Angeles Times voit dans la célébration une diversion, « une chance [pour les participants] de revivre et commémorer leur passé », même si « le rêve d’un autre sauveur national est brisé depuis longtemps ». La France serait donc en quête d’un homme ou d’une femme providentiel. « La nostalgie d’une gloire nationale perçue comme perdue a conduit certains partis politiques, en particulier ceux d’extrême droite, à adopter Jeanne d’Arc comme emblème d’un nationalisme hostile aux étrangers », note le quotidien. L’héritage de l’héroïne nationale a été évoqué par le Président au cours de la campagne de 2007, et « cela a eu l’air de jouer en sa faveur à ce moment-là ». Mais le journal doute de l’efficacité du symbole aujourd’hui. «Tous les Français ne se sentent pas une connexion avec Jeanne d’Arc, et invoquer sa mémoire ne va pas forcément appuyer sur la majorité des cordes sensibles ».
Sarkozy part « en solo » sur la taxe Tobin
Nicolas Sarkozy reste à l’honneur des médias américains avec sa proposition de mettre en place la taxe Tobin. L’épisode est intéressant car il semble cristalliser un certain désenchantement de la presse américaine envers le Président français, qu’elle présentait hier comme « Sarko l’Américain ». Le Time ironise sur son « don de vexer ses partenaires européens, démontré à nouveau avec sa promesse d’imposer unilatéralement la taxe si le reste de l’Union européenne frappée par la dette n’embrasse pas la proposition à la fin du mois ». Le journaliste raille le fait que « l’initiative individualiste de Sarkozy » n’ait trouvé comme réponse qu’un « haussement d’épaules » chez les experts européens, appelé « haussement gaulois » par le journaliste Bruce Crumley, et rappelle la volte-face du président qui, en 1999, « ridiculisait cette même taxe, la qualifiant d’absurdité ». Cependant, il reconnaît la popularité que pourrait avoir cette mesure en ces temps de crise, et avoue que le seul risque pris par Sarkozy est « sa capacité à ennuyer profondément ses partenaires européens dont peu d’entre eux attendent autre chose de l’exaspérant et lunatique Français. »
Même réticence chez Bloomberg: « Partir en solo » est risqué, juge le site économique, qui décrit l’isolement de Nicolas Sarkozy au sein même de son gouvernement et note que « la faisabilité » d’un tel prélèvement est « remise en question par l’un de ses propres ministres », faisant référence à Valérie Pécresse, Ministre du Budget.
« Mademoiselle » interdit
Enfin, le Time s‘étonne que la ville de Cesson-Sévigné, dans la banlieue de Rennes, ait “banni l’usage du terme “mademoiselle” sur les formulaires administratifs le 1er janvier 2012.” “Qu’est ce qui ne va pas avec “Mademoiselle”?”, s’interroge le magazine, qui trouve le terme “poli, si ce n’est joli”. Le Time explique que la controverse vient du fait que « ‘Mademoiselle’ trouve son origine dans ‘vierge’ », ce qui en plus d’être simplement sexiste, fait référence à plusieurs attributs pas toujours flatteurs selon les circonstances: “jeune, naïve et peut-être pas aussi sérieuse que son homologue « Madame », sur le lieu de travail ou lors d’occasions formelles “. Le magazine termine sur une pointe d’humour : “Cela fait de tout le monde une « Madame », désormais, n’est-ce pas?“
New York en appli' iPhone
Avis aux heureux propriétaires de ce petit bijou technologique qu’est l’iPhone, la célèbre marque à la pomme propose une multitude d’applications relatives… à la Grosse Pomme. French Morning en a sélectionné quelques-unes.
Transport :
Avant toute chose, il convient de s’orienter dans une ville où il est aisé de se perdre. Les New Yorkais le savent, s’égarer dans le métro est quasiment un rite de passage pour tout nouvel arrivant. Ce sera désormais de l’histoire ancienne puisque l’application KickMap reprend le plan du réseau MTA mais le simplifie et l’améliore. Une fois arrivé à bon port, il est, aussi, souvent difficile de savoir quelle sortie emprunter. Pas de panique, il y a une application pour ça : Exit Strategy Subway. Et pour ceux qui ont une peur bleue du retard, l’application Hop Stop a répertorié les horaires des métros, bus et mêmes trains de New York et ses environs.
Sorties :
Manhattan regorge tellement d’endroits atypiques qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Que l’on cherche un restaurant ou un bar dans les environs, l’application Local Eats saura satisfaire le plus grand nombre avec sa sélection des meilleurs restaurants de la ville. Pour ensuite boire un pot, Coovents répertorie tous les bars proposant des Happy Hours et si l’on veut terminer la soirée en beauté, Time Out suggère plusieurs idées de sorties dans la ville. Pour un avis un peu plus authentique, on peut également télécharger The Scoop, où les journalistes du New York Times proposent leur propre sélection de bars, restaurants, concerts. La plus réussie de toutes est sans conteste celle de French Morning qui répertorie notamment les bons plans et les articles de votre site favori.
Rencontres :
Si l’on veut rencontrer des autochtones, on ne peut pas passer à côté de l’incontournable Foursquare, réseau social fonctionnant grâce à la géo-localisation par laquelle les usagers peuvent indiquer en temps et en heure le lieu où ils sont. Même principe pour Dates near me, sauf que cette fois-ci, l’usager peut indiquer s’il est célibataire ou non…
Vie quotidienne :
Une application qui en fera sourire plus d’un mais qui peut cependant s’avérer utile : SitorSquat indique à l’usager quelles sont les toilettes publiques les plus proches. Un peu plus insolite, Spotcrime répertorie les derniers crimes commis dans les environs.